La Terre est notre maison
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Aujourd’hui, pour des raisons économiques,<br />
on construit des radiateurs plus<br />
petits et avec des tôles en acier ou en aluminium<br />
plus minces. Ils peuvent contenir<br />
moins d’eau qui doit ainsi circuler à des<br />
températures plus élevées (entre 70°C et<br />
90°C) fournissant principalement de la<br />
chaleur par convection. Leurs tôles minces<br />
ne permettent pas d’accumuler la chaleur<br />
fournie par l’eau chaude : la chaleur <strong>est</strong><br />
directement transmise à l’air froid qui<br />
entre ainsi en mouvement. Par exemple,<br />
avec un radiateur (1 m x 1 m) comprenant<br />
plus de 3 tôles et pourvu d’ailettes de<br />
convection (effet de cheminée augmentant<br />
la vitesse de l’air), la part de convection peut<br />
atteindre 90%. Un tel radiateur porterait<br />
mieux le nom de convecteur.<br />
Avec les convecteurs, la transmission<br />
thermique s’effectue presque exclusivement<br />
par convection : l’appareil attire l’air<br />
froid situé sous lui, le réchauffe et libère<br />
l’air chaud par le haut. Plus le cacheconvecteur<br />
<strong>est</strong> haut, plus rapide <strong>est</strong> le flux<br />
d’air chaud (effet de cheminée).<br />
SOURCE : LE CHAUFFAGE CENTRAL DANS LES HABITATIONS, MINISTÈRE DE<br />
LA RÉGION WALLONNE, DGTRE, JAMBES, 1998, P. 16.<br />
¡ À consulter :<br />
Le chauffage central dans les habitations.<br />
Le plancher chauffant<br />
Dans le cas d’un chauffage par le sol, la<br />
transmission de chaleur s’effectue surtout<br />
par rayonnement. Le plancher chauffant<br />
chauffe le local par l’intermédiaire d’une<br />
chape massive en béton (inertie thermique)<br />
parcourue par un réseau de<br />
tuyaux en serpentins dans lesquels l’eau<br />
circule à basse température : entre 25°C et<br />
40°C (50°C maximum).<br />
Vu son inertie thermique, le chauffage par<br />
le sol <strong>est</strong> un système de chauffage à réaction<br />
lente : son utilisation <strong>est</strong> donc déconseillée<br />
dans les habitations où les occupants<br />
ont un rythme de vie varié ou sont<br />
souvent absents.<br />
Les murs chauffants<br />
Les murs chauffants accumulent la chaleur<br />
fournie par de l’eau chaude à basse<br />
température, puis la rayonnent uniformément<br />
et latéralement dans le local (le corps<br />
humain aime à être chauffé latéralement).<br />
Les tuyaux d’eau en serpentins sont intégrés<br />
dans les murs : dans des blocs de<br />
terre cuite ou de silico-calcaire munis de<br />
creux, dans des panneaux de finition en<br />
plâtre ou dans l’enduit de finition en<br />
plâtre ou en argile. Ils s’adaptent aussi à la<br />
rénovation des bâtiments anciens lorsqu’il<br />
faut refaire des parois intérieures et<br />
lorsque l’on ne souhaite pas installer un<br />
plancher chauffant pour conserver des<br />
planchers légers existants.<br />
En limitant à 2 m la hauteur des tuyaux d’eau<br />
dans des murs de 2 m 50, on ne chauffe pas les<br />
50 cm r<strong>est</strong>ants (<strong>notre</strong> tête a besoin de moins<br />
de chaleur). C’<strong>est</strong> un quart du volume de la<br />
<strong>maison</strong> que nous ne devons pas chauffer !<br />
SOURCE : MARCELLE HAUSEUX, CHAUFFAGISTE.<br />
Si l’eau chaude <strong>est</strong> fournie par une pompe<br />
à chaleur, il faut prévoir suffisamment de<br />
surface de murs (au moins 60 m 2 ) pour<br />
pouvoir travailler avec des températures<br />
d’eau de 25 à 35°C. Avec moins de surface<br />
de murs, on doit augmenter la température<br />
de l’eau et la pompe à chaleur n’<strong>est</strong><br />
plus performante : elle consomme plus<br />
d’électricité pour son fonctionnement.<br />
© M. HAUSEUX<br />
<strong>La</strong> régulation de la température s’opère<br />
comme pour les radiateurs classiques :<br />
thermostats, vannes thermostatiques…<br />
Le feu ouvert<br />
C’<strong>est</strong> le type même du chauffage par<br />
rayonnement, mais l’absence d’une masse<br />
d’accumulation rend impossible une<br />
émission de chaleur prolongée. Dans un<br />
feu ouvert, la température des parois intérieures<br />
r<strong>est</strong>e trop faible pour réaliser une<br />
combustion complète : son rendement <strong>est</strong><br />
faible et des substances toxiques peuvent<br />
être émises pendant la combustion.<br />
Les poêles<br />
Lorsqu’on brûle du bois, il faut veiller à ce<br />
qu’il soit bien sec sinon une<br />
grande part de l’énergie produite<br />
sera perdue, car elle servira<br />
à transformer en vapeur<br />
d’eau l’humidité contenue dans le bois. <strong>La</strong><br />
combustion, moins efficace, entraînera<br />
alors des émissions de substances<br />
toxiques. L’idéal <strong>est</strong> d’utiliser du bois<br />
coupé depuis deux ans et stocké à l’abri<br />
des intempéries.<br />
Les poêles classiques (à bois et au<br />
charbon) à simple paroi en tôle sont souvent<br />
considérés comme des systèmes qui<br />
produisent de la chaleur par rayonnement.<br />
Mais leur paroi extérieure atteint<br />
facilement des températures supérieures<br />
à 300°C, entraînant un important déplacement<br />
d’air et faisant ainsi grimper la proportion<br />
de chaleur de convection jusqu’à<br />
80%. L’absence d’une masse d’accumulation<br />
(inertie thermique) rend impossible<br />
une émission de chaleur prolongée. Il <strong>est</strong><br />
nécessaire d’alimenter régulièrement le<br />
feu pour maintenir la chaleur du local. Au<br />
sein du corps de chauffe, la température<br />
<strong>est</strong> trop basse pour garantir une combustion<br />
complète. Néanmoins, on trouve sur<br />
le marché d’excellents poêles en fonte<br />
fonctionnant en continu grâce à un<br />
réglage de la combustion performant.<br />
Certains poêles, comme les poêles en stéatite<br />
28 , les poêles en faïence (d’origine<br />
autrichienne) et les poêles de masse sont<br />
conçus pour fonctionner en grande partie<br />
par rayonnement : ils sont revêtus de<br />
matériaux « lourds » (briques ou pierres<br />
réfractaires, béton réfractaire, terre crue…)<br />
capables d’accumuler la presque totalité<br />
de la chaleur produite par la combustion<br />
(leur température de surface ne dépasse<br />
pas 150°C). <strong>La</strong> chaleur <strong>est</strong> ensuite r<strong>est</strong>ituée<br />
de manière progressive (le poêle se<br />
vide de sa chaleur), principalement par<br />
rayonnement. Les matériaux « lourds »<br />
maintiennent, au sein du foyer, une température<br />
de combustion élevée (supérieure<br />
à 800°C) garantissant une combustion<br />
complète.<br />
Avec un long temps de chauffage et un<br />
long temps de refroidissement des locaux,<br />
ces poêles sont bien adaptés à une habitation<br />
occupée en permanence. Leurs<br />
inconvénients sont leur encombrement et<br />
leur prix élevé. Mais il existe des modèles<br />
plus compacts et à meilleur marché.<br />
Le mode de vie des habitants doit être<br />
adapté au chauffage au bois qui nécessite<br />
d’allumer le feu chaque jour.<br />
28 | IL EST REVÊTU D’UNE PIERRE RÉFRACTAIRE NATURELLE : LA STÉATITE (LES FINLANDAIS L’APPELLENT PIERRE À FEU).<br />
© TULIKIVI<br />
70 Construire, rénover, habiter…<br />
Construire, rénover, habiter… 71