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Le château de Pont-d'Ain, place militaire et résidence comtale ...

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<strong>Le</strong> château <strong>de</strong> <strong>Pont</strong>-d’Ain, <strong>place</strong> <strong>militaire</strong><br />

<strong>et</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>comtale</strong> : nouvelles données<br />

livrées par les textes <strong>et</strong> l’archéologie du bâti<br />

Chantal Delomier <strong>et</strong> Alain Kersuzan<br />

5. Proposition <strong>de</strong> restitution<br />

pour le décor intérieur<br />

<strong>de</strong> la camera <strong>de</strong> l’aula.<br />

5<br />

La partie supérieure <strong>de</strong> l’étage noble,<br />

transformée en combles, a conservé<br />

les traces du décor peint pendant<br />

sept siècles. C<strong>et</strong>te peinture exécutée<br />

au pigment rouge (aujourd’hui sombre)<br />

sur un fond blanc crème<br />

représente un décor <strong>de</strong> rinceaux<br />

assez ornementés, <strong>de</strong> type végétal.<br />

Excellent marqueur <strong>de</strong> c<strong>et</strong> horizon,<br />

ce décor fut également r<strong>et</strong>rouvé à l’état<br />

extrêmement fragmenté <strong>et</strong> lacunaire<br />

en plusieurs points ; il se compose<br />

d’une série <strong>de</strong> volutes reliées les unes<br />

aux autres, <strong>de</strong> manière répétitive,<br />

mesurant 0,70 m <strong>de</strong> diamètre<br />

<strong>et</strong> s’enroulant alternativement<br />

vers la gauche ou la droite.<br />

Des tiges fines <strong>et</strong> assez courtes<br />

s’échappent <strong>de</strong>s spirales végétales<br />

<strong>et</strong> se terminent par trois p<strong>et</strong>ites feuilles<br />

qui ornent l’espace laissé libre<br />

entre les enroulements.<br />

À l’intérieur, un décor peint couvrait les murs <strong>de</strong> la pièce méridionale <strong>de</strong> l’aula, une salle très<br />

élevée, directement placée sous la charpente <strong>et</strong> assimilable à la camera domini. Plusieurs<br />

points <strong>de</strong> découverte perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> restituer l’aire d’extension <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te parure murale qui<br />

constitue un excellent marqueur <strong>de</strong> c<strong>et</strong> horizon médiéval. <strong>Le</strong> premier mur <strong>de</strong> refend sud<br />

conserve encore une large surface peinte, aujourd’hui visible dans les combles. D’autres points<br />

laissaient voir le décor posé sur l’enduit <strong>de</strong> protection lissant le corps d’enduit, ou encore <strong>de</strong>ssiné<br />

sur un jus <strong>de</strong> chaux recouvrant <strong>de</strong>s pierres. Un fragment <strong>de</strong> décor r<strong>et</strong>rouvé sur le piédroit<br />

d’une porte placée au premier étage <strong>de</strong> l’ancien pignon sud atteste son usage comme accès<br />

principal à la camera domini. C<strong>et</strong>te peinture exécutée au pigment rouge (aujourd’hui très<br />

sombre) sur un fond blanc crème représente un ensemble <strong>de</strong> rinceaux assez ornementés.<br />

Des séries <strong>de</strong> rinceaux mesurant 0,70 m <strong>de</strong> diamètre, reliés les uns aux autres, s’enroulent<br />

alternativement vers la gauche ou vers la droite en se superposant en une succession <strong>de</strong><br />

registres répétitifs (ill. 5). Des tiges fines <strong>et</strong> assez courtes s’échappent <strong>de</strong>s spirales végétales<br />

<strong>et</strong> se terminent par trois p<strong>et</strong>ites feuilles qui ornent l’espace laissé libre entre les volutes, dont<br />

chacune est encore ponctuée <strong>de</strong> séries <strong>de</strong> courtes virgules.<br />

L’enquête iconographique a permis <strong>de</strong> r<strong>et</strong>rouver <strong>de</strong> très nombreuses références pour ce type<br />

<strong>de</strong> décor à rinceaux qui couvre en eff<strong>et</strong> tous les genres : religieux, civil ou <strong>militaire</strong>. Un large<br />

emploi <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te ornementation se r<strong>et</strong>rouve dans <strong>de</strong>s décors <strong>de</strong> <strong>de</strong>meures aristocratiques<br />

<strong>et</strong> palatiales. Si le décor à rinceaux <strong>de</strong> la chambre du Pape à Avignon présente une gran<strong>de</strong><br />

parenté <strong>de</strong> motif, il s’écarte franchement <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong> <strong>Pont</strong>-d’Ain pour ce qui concerne les<br />

pigments <strong>et</strong> l’ornementation, plus nuancés <strong>et</strong> plus subtils en Avignon. Une enluminure d’un<br />

manuscrit du Hainaut, daté précisément <strong>de</strong> 1344, présente les rinceaux les plus similaires<br />

que nous ayons trouvés à ce jour. On constate avec intérêt que ces <strong>de</strong>ux motifs picturaux

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