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<strong>La</strong> <strong>Guilde</strong> <strong>des</strong> Marchands<br />
pour aider au bon fonctionnement de leur organisation. Ainsi, on peut trouver <strong>des</strong> dragos,<br />
<strong>des</strong> spadassins, <strong>des</strong> gar<strong>des</strong> du corps, <strong>des</strong> avoués, <strong>des</strong> messagers qui gravitent autour <strong>des</strong><br />
habituels artisans. Parfois, une guilde peut être dirigée par un Conseil de maîtres (comme la<br />
<strong>Guilde</strong> <strong>des</strong> Spadassins avec son Conseil Intérieur), mais il est rare que tous les membres<br />
disposent d’un siège à la Ligue, l’un d’entre eux aura donc, de fait, plus de poids.<br />
<strong>La</strong> place <strong>des</strong> guil<strong>des</strong> dans la société théane<br />
Les guil<strong>des</strong> occupent aujourd’hui une place unique dans la société de Théah. Leurs membres<br />
ne font pas vraiment partie de la roture, du “tiers-état”, car leurs compétences font d’eux <strong>des</strong><br />
biens précieux pour le plus stupide <strong>des</strong> dirigeants. Toutefois, ils ne sont pas nobles, et si un<br />
noble venait à rejoindre les rangs d’une guilde il serait mis à l’index et victime de l’opprobre<br />
de ses pairs. Ils ont donc une place similaire à celle de la bourgeoisie classique, d’ailleurs, les<br />
deux catégories ont de plus en plus tendance à n’en former qu’une pour la noblesse. En<br />
Vodacce, les guil<strong>des</strong> vendelares sont mêmes interdites, car le fait que leurs membres fixent<br />
eux-mêmes leurs rémunérations et choisissent leurs dirigeants est, pour les Princes, une<br />
atteinte à leurs prérogatives de chefs de la nation ; enfin, ils ne supportent pas l’idée de<br />
perdre la face lors d’une bataille commerciale contre une personne de condition inférieure.<br />
Curieusement, les guil<strong>des</strong> ne semblent pas être victimes de la haine <strong>des</strong> autres communautés<br />
sociales, car leurs compétences sont trop importantes et cela mettrait à mal le fonctionnement<br />
de la société dans son intégralité ; même les artisans qui ne font pas partie <strong>des</strong> guil<strong>des</strong><br />
vendelares savent qu’on ne peut se passer d’elles car les guil<strong>des</strong> fournissent également une<br />
bonne partie de la clientèle <strong>des</strong> indépendants en tant que riches bourgeois.<br />
Les guil<strong>des</strong> et la noblesse<br />
Si les guil<strong>des</strong> travaillent beaucoup pour une autre couche sociale, c’est bien la noblesse. On ne<br />
parle pas de ceux qui détiennent réellement le pouvoir, ils seront abordés dans la partie<br />
suivante, mais plutôt de ceux qui ont hérité de titres et de richesses bien au-delà de ce dont ils<br />
ont besoin pour vivre correctement. Avant l’apparition <strong>des</strong> guil<strong>des</strong>, il existait une véritable<br />
rivalité entre les nobles à propos <strong>des</strong> travailleurs talentueux, certains n’hésitant pas à se<br />
réserver l’exclusivité d’un maître en l’embauchant à leur service ou en le menaçant, mais la<br />
création <strong>des</strong> guil<strong>des</strong> a mis fin à ces pratiques moyenâgeuses. Au lieu de cela, certains nobles<br />
riches et puissants sont invités à devenir les protecteurs officiels de telle ou telle guilde, et de<br />
laisser le soin à la corporation de découvrir et développer les talents de la prochaine<br />
génération. En échange, le noble protecteur est en droit d’attendre d’être surpris par les<br />
créations de la guilde, mais restera totalement ignorant de son fonctionnement quotidien. Le<br />
moment venu, le protecteur pourra demander à la guilde un service hors du commun ou un<br />
chef-d’œuvre afin de démontrer les compétences de la corporation qu’il défend. Ces<br />
exigences sont la plupart du temps <strong>des</strong> démonstrations de talent, plutôt que la production<br />
d’un objet utile mais commun. Bien que le membre de la guilde désigné pour répondre à la<br />
commande se plaigne du temps perdu pour satisfaire la vanité d’un noble (et cela peut aller<br />
loin dans la flagornerie, une peinture subtile rendant une beauté qui n’existe pas ou un<br />
bateau élancé et racé qui porte le nom de son épouse), c’est une publicité magnifique pour<br />
toute la guilde, le troupeau <strong>des</strong> courtisans et <strong>des</strong> bourgeois réagissant alors par imitation et<br />
commandant à son tour sa version du travail du maître-artisan. Plus rarement, certains<br />
nobles, plus humanistes que la moyenne, demandent à la guilde de réaliser <strong>des</strong> travaux<br />
publics, comme <strong>des</strong> statues ornementales dans <strong>des</strong> parcs ou la réalisation d’une fontaine pour<br />
une grande place populaire.<br />
Le parrainage d’un noble ne signifie toutefois pas qu’il donne directement de l’argent qui<br />
rentre dans les caisses de la guilde, mais plutôt qu’il finance <strong>des</strong> locaux ou <strong>des</strong> équipements<br />
rares pour quelques-uns de ses membres. Toutefois, solliciter trop souvent la bienveillance de<br />
son protecteur peut amener son lot d’ennuis. En effet, le noble aura alors <strong>des</strong> exigences plus<br />
importantes en retour ou ne voudra, tout simplement, plus entendre parler de la guilde.<br />
Certains Maîtres de <strong>Guilde</strong> n’hésitent pas à avoir recours à la corruption ou au chantage pour<br />
s’assurer la protection d’un noble influent, mais cela reste risqué, car le noble pourrait un jour<br />
ne plus être sous la coupe de la guilde et se retourner contre elle.<br />
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