Untitled - WWW Ircam
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DOSSIERDEPRESSE
DOSSiER DE PRESSE<br />
FESTiVAL AGORA<br />
PROTOTYPES<br />
7-19 JUiN 2010<br />
Contacts presse<br />
OPUS 64<br />
Valérie Samuel<br />
Marine Nicodeau<br />
téléphone<br />
00 33 0(1) 40 26 77 94<br />
télécopie<br />
00 33 (0) 1 40 26 44 98<br />
mél<br />
m.nicodeau@opus64.com<br />
ERACOM<br />
Presse sciences et technologies<br />
Estelle Reine-Adélaïde<br />
téléphone<br />
00 33 (0)1 77 15 17 14<br />
portable<br />
00 33 (0) 6 17 72 74 73<br />
mél<br />
eracom@mac.com<br />
SOMMAiRE<br />
Calendrier 2<br />
Éditorial 3<br />
Concerts et spectacle 4<br />
Nuit du prototype 13<br />
Méridien science-arts-société 14<br />
<strong>Ircam</strong>, du laboratoire à la scène 22<br />
Formation et transmission (Cursus) 24<br />
Signatures artistiques :<br />
T. Murail, G. Pesson et M. Jarrell 25<br />
Biographies des artistes 33<br />
Informations pratiques 41<br />
Partenaires 42<br />
Présentation de l’<strong>Ircam</strong> 43<br />
www.ircam.fr<br />
1
CALENDRiER<br />
SPECTACLE PROGRAMME HORAiRES LiEU DATE<br />
À Cage Roaratorio Cage/Sarkis 19h et 22h <strong>Ircam</strong> 7 juin<br />
Cantate égale pays G. Pesson 20h30 Centre Pompidou<br />
Méridien<br />
science-arts-société<br />
GrainStick-2.0<br />
(Méridien science-arts-société)<br />
Mortuos Plango, vivos voco<br />
(Méridien science-arts-société)<br />
Conférence et films<br />
La voix et l’éloquence<br />
(Méridien science-arts-société)<br />
Émergence : jeune création<br />
Émergence : jeune création<br />
Surrogate cities<br />
Murail I<br />
conférences, films,<br />
rencontres<br />
P. Jodlowski/R. Thibault<br />
installation interactive<br />
J. Harvey/Visual Kitchen<br />
installation vidéo<br />
Mutations of matter,<br />
Vox Humana<br />
B. Latour, P. Leroux<br />
rencontre<br />
P. Alessandrini<br />
installation sonore<br />
G. Scelsi, C. Trapani, A.<br />
Agostini, T. Murail<br />
M. Monnier/H. Goebbels<br />
Vidéodanse<br />
G. Scelsi, T. Murail,<br />
M. Pintscher<br />
10h30-22h<br />
10h-18h<br />
du mar au<br />
sam, le dim<br />
10h-19h<br />
universcience (Cité des<br />
sciences et de l’industrie,<br />
Palais de la découverte ),<br />
Géode, <strong>Ircam</strong> et UPMC<br />
Cité des sciences et de<br />
l’industrie<br />
Palais de la découverte<br />
7 et 9<br />
juin<br />
8, 9 et 10<br />
juin<br />
8 juin-31<br />
juillet<br />
8 juin-31<br />
juillet<br />
20h La Géode 8 juin<br />
18h30 <strong>Ircam</strong> 9 juin<br />
11h-22h30 Le CENTQUATRE 9 juin<br />
20h Le CENTQUATRE 9 juin<br />
20h30 Centre Pompidou 9 juin<br />
20h Cité de la musique 11 juin<br />
Murail II J. Harvey, T. Murail 20h Maison de Radio France 12 juin<br />
Murail III<br />
T. Murail, M. Feldman,<br />
M. Momi<br />
16h30 Cité de la musique 13 juin<br />
Espèces d’espaces<br />
P. Jodlowski, O. Schneller,<br />
P. Leroux, T. Blondeau<br />
musique/vidéo<br />
20h <strong>Ircam</strong> 14 juin<br />
Electron libre<br />
L’Ombre double<br />
Le Père<br />
Nuit du prototype<br />
S. Gaxie/A. Medvedkine<br />
ciné-concert<br />
O. Duboc/JS. Bach,<br />
P. Boulez<br />
M. Jarrell/André Wilms<br />
théâtre musical<br />
concerts, films,<br />
rencontres, démos<br />
20h30<br />
20h30<br />
20h<br />
16h-minuit<br />
Musée du Louvre,<br />
Auditorium<br />
Centre Pompidou<br />
Athénée Théâtre Louis-<br />
Jouvet<br />
Place Igor Stravinsky et<br />
<strong>Ircam</strong><br />
16 juin<br />
16, 17 et<br />
18 juin<br />
17, 18 et<br />
19 juin<br />
19 juin<br />
2
PROTOTYPES<br />
Créer une intrigue sensible entre le laboratoire, l’université, l’atelier et la société, adresser publiquement des<br />
questions issues de l’invention artistique et de l’imaginaire scientifique, éprouver les effets sensibles du prototype<br />
par les œuvres, c’est immédiatement opérer hors des cadastres des cultures.<br />
L’<strong>Ircam</strong> expose cette singularité dans un festival des « premières fois », un scénario fait d’innovations et de<br />
ruptures, une histoire de prototypes aux répercussions inattendues. Prototypes de Michael Jarrell rencontrant<br />
la langue de Heiner Müller, de Sarkis réintroduisant le hasard perdu dans Roaratorio de Cage, d’Odile Duboc<br />
chorégraphiant Pierre Boulez. Prototype et rêve d’un orchestre parlant chez Jonathan Harvey, d’un théâtre de<br />
lumières et d’un « clavier de sensations » chez Gérard Pesson, première monumentale de Tristan Murail mêlant<br />
grand orchestre, chœurs réels et virtuels. Au prototype artistique appartient ce caractère énigmatique entre tous,<br />
décelé par Proust dans le septuor de Vinteuil, d’être une « durable nouveauté ».<br />
Quel sens esthétique, quelles dimensions artistiques et politiques pour un prototype ? Idéal sans être abstrait,<br />
expérimental sans être indéfini, le prototype affirme l’idée de métier, la fonction nouvelle, l’essai accompli. Il<br />
échappe ainsi à trois lieux communs et usés de la fabrique du contemporain : l’esthétique de la mise en abîme,<br />
le métier aboli de la performance, la fétichisation du processus, devenu promesse indéfinie d’un néant avéré.<br />
Sa mise en œuvre peuple l’atelier de l’artiste d’une foule de savoirs et d’alliances imprévisibles. Les « essais »<br />
magistraux de Monteverdi et les prémices de l’opéra expérimentées au sein des cénacles italiens de la fin du xvi e<br />
siècle empruntaient au même tumulte. L’expressivité du prototype reflète la richesse et l’imbroglio de sa genèse<br />
— c’est toute l’éloquence de son programme, comme l’éclairera au côté de Philippe Leroux, le philosophe Bruno<br />
Latour dans le cycle que lui consacre le Centre Pompidou. Du modèle scientifique ou poétique jusqu’à l’œuvre<br />
singulière, notre prototype-curseur dessine un immense méridien, la possibilité d’une perspective commune<br />
entre artistes et scientifiques, une durée partagée.<br />
Très souvent invoqué mais très rarement accompli, ce Méridien science-arts-société anime les premières<br />
rencontres organisées par l’<strong>Ircam</strong> et universcience – du 8 au 10 juin –, avec des chercheurs, ingénieurs, industriels<br />
et artistes. Le 19 juin, accordant les studios de l’<strong>Ircam</strong> et le grand air de la place Igor-Stravinsky, l’ultime nuit<br />
d’Agora invite à cette circulation intense entre intuition artistique et invention scientifique, procédant par<br />
analogie, applications techniques ou modélisation : tel système de projection sonore (la WFS), bientôt actif dans<br />
la Cour d’honneur d’Avignon pour La Tragédie du roi Richard II de Shakespeare, telle recherche sur les voix de<br />
synthèse ou la générativité de textes, dont s’emparent aujourd’hui un écrivain, un compositeur ou un cinéaste…<br />
Le passage du prototype à ses détournements génériques décrit parfaitement l’allure singulière de l’<strong>Ircam</strong> et<br />
s’apparente à une opération de haute mer. Lorsque les marins portugais voulurent s’élancer au plus loin dans<br />
l’océan Atlantique, ils firent l’hypothèse d’une manœuvre. « Volta do mar » : les vents poussant vers le large<br />
seraient les vents assurant le retour vers une terre. Comment concevoir méridien et prototypes sans cette « volte<br />
de mer » maîtrisée ?<br />
Frank Madlener<br />
3
PROGRAMME<br />
CONCERTS ET SPECTACLES<br />
4
OUVERTURE<br />
LUNDi 7 ET MERCREDi 9 JUiN, 20H30<br />
CENTRE POMPiDOU, GRANDE SALLE<br />
CANTATE ÉGALE PAYS<br />
Ensemble vocal Exaudi<br />
L’Instant Donné<br />
Création lumière et mise en espace Daniel Lévy<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Sébastien Roux<br />
GÉRARD PESSON<br />
Cantate égale pays, commande <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou et Ars Musica, CRÉATION<br />
Production <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, avec le soutien du réseau Varèse, subventionné par le programme Culture de la Commission européenne. Coréalisation<br />
<strong>Ircam</strong>/Les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien de la Sacem.<br />
Concert diffusé en direct sur France Musique le 7 juin, présenté par Arnaud Merlin.<br />
Méditée depuis 2007, aiguisée par la lecture des cantates de Bach, la création de Gérard Pesson marque sa<br />
première rencontre avec l’électronique et la lutherie virtuelle. Toute la poétique du compositeur français, un<br />
théâtre de lumières et d’intermittences, investit l’espace scénique des cantates : une machinerie minutieuse de<br />
gestes instrumentaux, d’objets trouvés, détournés ou fabriqués – les « ciels acoustiques » ou l’orgue de verre. La<br />
dramaturgie se souvient du découpage baroque avec ses mouvements à configuration variable, les rythmes de<br />
danse ou l’alternance entre solistes et ensemble. Dans ce « pays-cantate » qui est tout à la fois trace et mémoire,<br />
origine et destination, l’écriture vive du présent (les textes du jeune Mathieu Nuss ou d’Elena Andreyev) est<br />
interrompue par la visitation du passé, ici l’immense poésie de Gérard Manley Hopkins et sa vision d’une nature<br />
transfigurée.<br />
À CAGE ROARATORiO<br />
SARKIS<br />
À Cage Roaratorio, commande Centre Pompidou, CRÉATION<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Thomas Goepfer<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong> et Centre Pompidou,<br />
dans le cadre de l’exposition « Sarkis-Passages » organisée au Centre Pompidou.<br />
LUNDi 7 JUiN,19H ET 22H<br />
iRCAM, ESPACE DE PROJECTiON<br />
Le 19 janvier 1981, John Cage créait Roaratorio à l’<strong>Ircam</strong>, sa lecture de Finnegans Wake de Joyce, environnée par<br />
l’empreinte sonore des lieux mentionnés dans ce livre prototype.<br />
Le 7 juin 2010, dans le cadre de son exposition « Passages » au Centre Pompidou, l’artiste Sarkis projette<br />
son propre Roaratorio : l’archéologie des éléments d’origine de la bande radiophonique a permis un nouvel<br />
agencement spatialisé. Réinsuffler le hasard et le désordre là où l’archive fige tout, c’est vivre une expérience<br />
réellement cagienne. Et suivant la recommandation de Cage, l’écouter « sera plus aller à l’orage que d’aller au<br />
concert ».<br />
Retrouvez France Musique<br />
en direct et en public de l’<strong>Ircam</strong><br />
le lundi 7 juin à partir de 18h<br />
pour une soirée spéciale Agora<br />
5
MÉRiDiEN SCiENCE-ARTS-SOCiÉTÉ<br />
DU MARDi 8 JUiN AU SAMEDi 31 JUiLLET<br />
DU MARDi AU SAMEDi DE 10H À 18H,<br />
LE DiMANCHE DE 10H À 19H<br />
CiTÉ DES SCiENCES ET DE L’iNDUSTRiE<br />
GRAiNSTiCK-2.0<br />
iNSTALLATiON iNTERACTiVE<br />
Ceéation<br />
Conception et création musicale Pierre Jodlowski<br />
Création visuelle (vidéo) Raphaël Thibault<br />
Conception scénographie et maîtrise d’ouvrage<br />
Christophe Bergon<br />
Design sonore Jacky Mérit<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Robin Meier<br />
Équipes <strong>Ircam</strong> Espaces acoustiques et cognitifs Olivier Warusfel,<br />
Grace Leslie et Interactions musicales temps réel<br />
Frédéric Bevilacqua, Bruno Zamborlin, Diemo Schwarz<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, universcience. Avec l’aide à la<br />
production d’Arcadi. Avec le soutien du projet européen SAME (programme<br />
ICT de la Commission européenne), du Conseil de la création artistique.<br />
Pierre Jodlowski conçoit une installation immersive<br />
où l’utilisateur interagit de manière intuitive et<br />
intelligente avec un environnement sonore et visuel.<br />
Issu des recherches menées au sein du projet européen<br />
SAME par une équipe pluridisciplinaire de l’<strong>Ircam</strong>,<br />
GrainStick-2.0 transforme un prototype technologique<br />
en un espace sensible pour le public : la navigation,<br />
révélant peu à peu une complexité insoupçonnée,<br />
traverse des scènes sonores spatialisées et met en<br />
vibration un monde organique.<br />
DU MARDi 8 AU SAMEDi 31 JUiLLET<br />
PALAiS DE LA DÉCOUVERTE<br />
MORTUOS PLANGO, ViVOS VOCO<br />
iNSTALLATiON ViDÉO<br />
Musique Jonathan Harvey<br />
Réalisation visuelle Visual kitchen (Sam Vanoverscheide<br />
& Jurgen Van Gemert)<br />
Concept Lieven Bertels<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou (avec le soutien du réseau Varèse,<br />
subventionné par le programme Culture de la Commission européenne),<br />
universcience.<br />
Composée par Jonathan Harvey en 1980, ce chefd’œuvre<br />
de l’électroacoustique mêle la voix du<br />
fils du compositeur, choriste, et les harmoniques<br />
de la cloche de la cathédrale de Winchester par le<br />
traitement électronique (logiciel CHANT pour les<br />
voix de synthèses conçu à l’<strong>Ircam</strong>). Trente ans après la<br />
création de Mortuos Plango, vivos voco, le collectif Visual<br />
Kitchen crée une installation vidéo intrinsèquement<br />
liée au déroulement musical. Le spectateur-auditeur<br />
est invité à devenir l’un des éléments d’un tableau<br />
vidéo projeté sur une surface carrée au sol.<br />
CONFÉRENCE ET FiLMS<br />
MARDi 8 JUiN, 20H, GÉODE<br />
Mutations of matter de R. RIVAS et C. FRANKLIN (France, 2008, 15’, VO non sous-titrée).<br />
Vox Humana de HYUN-HWA CHO et RAPHAËL THIBAULT (France, 2009, 14’).<br />
C’est au cœur de l’espace urbain de New York, ville réelle et fantasmée, que les jeunes compositeur Roque Rivas<br />
et vidéaste Carlos Franklin trouvent la source d’une œuvre commune. Mutations of matter parcourt et reconstruit<br />
la ville vécue par ses habitants ou rêvée par le discours de ses architectes.<br />
Production <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, universcience, La Géode (dans le cadre du 25 e anniversaire de la Géode). Avec le soutien du Conseil de la création artistique.<br />
6
ÉMERGENCE : JEUNE CRÉATiON<br />
MERCREDi 9 JUiN, DE 11H À 22H30<br />
LE CENTQUATRE, ATELiER 6<br />
ENTRÉE LiBRE, EN PRÉSÉNCE DE LA COMPOSiTRiCE<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Patricia Alessandrini<br />
Facture instrumentale Paul Stapleton, Sonic Arts Research Centre<br />
Encadrement pédagogique Jean Lochard<br />
PATRICIA ALESSANDRINI<br />
installation sonore, CRÉATION Cursus 2,<br />
préfiguration d’Ainsi le silence (création 2011)<br />
MERCREDi 9 JUiN, 20H<br />
LE CENTQUATRE, SALLE 400<br />
Julien Weiss qanun<br />
Christelle Séry guitare<br />
L’Itinéraire<br />
Direction Mark Foster<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong><br />
Andrea Agostini**, Laurent Pottier, Christopher Trapani*<br />
Encadrement pédagogique Éric Daubresse*, Emmanuel Jourdan**<br />
GIACINTO SCELSI Pranam 2<br />
CHRISTOPHER TRAPANI Cognitive Consonance, CRÉATION Cursus 2*<br />
ANDREA AGOSTINI Legno sabbia vetro cenere, CRÉATION Cursus 2 **,<br />
TRISTAN MURAIL Vampyr !<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, L’Itinéraire. Coréalisation <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, CENTQUATRE. L’<strong>Ircam</strong> est partenaire du CENTQUATRE<br />
pour l’accueil de projets d’expérimentations autour du spectacle vivant. Avec le soutien de la Fondation Jean-Luc Lagardère pour la production des projets<br />
Cursus 2 et la Sacem (bourses d’études aux jeunes compositeurs Cursus 2). **Avec le soutien du projet DE.MO/MovinUp.<br />
Rendez-vous international de la création émergente, les réalisations du Cursus 2 de l’<strong>Ircam</strong> invitent en 2010<br />
à une plongée dans l’univers des instruments à cordes et de leurs avatars électroniques. Le quatuor à cordes<br />
d’Andrea Agostini se réfléchit dans son image synthétique en une spirale infinie de transcriptions mutuelles.<br />
Cognitive Consonance de Christopher Trapani confronte l’ensemble occidental au qanun turc, ici la cithare à cordes<br />
pincées de Julien Weiss de l’Ensemble Al kindî, puis à la guitare Telecaster des groupes de rock. Qanuns virtuels,<br />
harmonies micro-tonales ou sons bruités de la guitare électrique contaminent toute l’informatique musicale.<br />
Patricia Alessandrini suspend littéralement ses instruments, cordes et prototypes fabriqués pour l’occasion, pour<br />
exercer à distance un étirement extrême du temps. À l’instar de ce que réalisa au siècle dernier Giacinto Scelsi,<br />
ce concert explore de mille manières le « son juste » et le tempérament inégal, pour s’achever sur la guitare<br />
psychédélique d’un Vampyr ! inattendu de Tristan Murail. Une soirée au CENTQUATRE qui se prolonge le 13 juin<br />
à la Cité de la musique avec les miniatures pour trio à cordes, piano préparé et percussions de Marco Momi.<br />
7
MERCREDi 9 JUiN, 20H30<br />
CENTRE POMPiDOU, CiNÉMA 1<br />
SURROGATE CiTiES<br />
Musique Heiner Goebbels<br />
Interprétation David Moss, Jocelyn B. Smith,<br />
Berliner Philharmoniker, direction Simon Rattle<br />
Mise en scène et chorégraphie Mathilde Monnier<br />
Réalisation Tilo Krauze<br />
Production Berliner Philharmoniker<br />
En collaboration avec Vidéodanse-Centre Pompidou<br />
en écho à l’accrochage du musée « elles@centrepompidou ».<br />
En 1998, Mathilde Monnier demandait à Heiner Goebbels de composer la musique de son spectacle Les Lieux de<br />
là. Une décennie plus tard, le musicien s’est tourné à son tour vers la chorégraphe pour lui offrir de mettre en<br />
scène son opéra Surrogate Cities, à Berlin : une ville « porteuse », un organisme vivant, devenue théâtre puis film.<br />
VENDREDi 11, SAMEDi 12 ET DiMANCHE 13 JUiN<br />
PORTRAiT TRiSTAN MURAiL<br />
La signature de Tristan Murail, c’est tout à la fois l’insigne rareté d’une esthétique distinctive, un langage conséquent<br />
s’emparant de la totalité du phénomène sonore et le rayonnement transatlantique d’un compositeur français,<br />
professeur à la Columbia University de New York depuis 1997. Les traits généalogiques de l’écriture spectrale,<br />
Tristan Murail les avait entraperçus avec enthousiasme dans l’œuvre singulière du compositeur italien Giacinto<br />
Scelsi : musique du processus continu plutôt que du développement discursif, d’un temps orienté et irréversible<br />
plutôt que chronométrique, pensée de la durée pure et de l’unité de la perception… Mais c’est la découverte des<br />
moyens électroniques et informatiques qui aura élargi le style de Murail. Son œuvre intègre rythmes, timbres<br />
et harmonie, instruments et synthèse électronique et modélise des phénomènes naturels, leur périodicité et<br />
leur érosion. Une telle « nature » formalisée se fait évidence mélodique dans L’Esprit des dunes, inspiré du chant<br />
diphonique du Tibet ou du souffle du vent dans le désert de Gobi en Haute Mongolie. Elle sera ailleurs aquatique,<br />
dynamique et fluide ; elle engendrera des turbulences locales et des figurations éblouissantes de chants d’oiseaux<br />
dans Serendib. Dans ce nom mythique donné à l’île de Ceylan par Sinbad le marin, Tristan Murail, le compositeur,<br />
s’est entièrement reconnu : Serendib ou la découverte heureuse et improbable d’une géographie lointaine.<br />
MURAiL I<br />
VENDREDi 11 JUiN, 20H<br />
CiTÉ DE LA MUSiQUE, SALLE DES CONCERTS<br />
Frédéric Stochl contrebasse<br />
Jean-Christophe Jacques voix de basse<br />
Samuel Favre percussion<br />
Frédérique Cambreling harpe<br />
Ensemble intercontemporain<br />
Direction Ludovic Morlot<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Serge Lemouton*, Leslie Stuck*<br />
GIACINTO SCELSI Yamaon, Okanagon<br />
TRISTAN MURAIL Serendib, L’Esprit des dunes*<br />
MATTHIAS PINTSCHER Verzeichnete Spur<br />
Dans le cadre du « portrait Tristan Murail » programmé par la Cité de la musique. Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, Cité de la musique,<br />
Ensemble intercontemporain. Avec le soutien de la Sacem. Concert diffusé en direct sur France Musique, présenté par Arnaud Merlin.<br />
8
SAMEDi 12 JUiN, 20H<br />
MAiSON DE RADiO FRANCE,<br />
SALLE OLiViER MESSiAEN<br />
MURAiL II<br />
HARVEY-MURAiL :<br />
SEUiLS DE LA PAROLE<br />
Orchestre philharmonique de Radio France<br />
Direction Pascal Rophé<br />
Chœur du NPS ZaterdagMatinee<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong><br />
Gilbert Nouno*, Arshia Cont*, Grégory Beller**<br />
JONATHAN HARVEY<br />
Speakings*, commande BBC de Glasgow, <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou et Radio France, CRÉATION FRANÇAISE<br />
TRISTAN MURAIL<br />
Les sept Paroles**, commande <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, Radio France et NPS ZaterdagMatinee, CRÉATION FRANÇAISE<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, Radio France. Avec le soutien de la Sacem.<br />
Concert diffusé sur France Musique le jeudi 24 juin à 20h.<br />
Comment tendre vers la parole et le chant par des moyens purement instrumentaux ? Jonathan Harvey réalise<br />
son rêve ancien d’un orchestre parlant. Speakings a tout du prototype : par le filtre de l’analyse, de la transcription<br />
automatique et l’utilisation du logiciel d’orchestration conçu à l’<strong>Ircam</strong>, Speakings approche sa cible vocale en<br />
« musicalisant » la parole et en utilisant simultanément une voix virtuelle. Speakings ou la naissance d’une<br />
prosodie orchestrale. Le projet de Tristan Murail est tout aussi exceptionnel dans son catalogue. Les sept Paroles<br />
surgissent d’une tentative ancienne de mêler grand chœur, orchestre et chœurs virtuels, capables d’accéder<br />
aux tessitures extrêmes. La presqu’absente du catalogue de Murail, la voix, s’inscrit ainsi au seuil d’une fresque<br />
monumentale.<br />
MURAiL III<br />
Solistes de l’Ensemble intercontemporain<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Marco Momi*<br />
Encadrement pédagogique Mikhail Malt*<br />
TRISTAN MURAIL<br />
Vues aériennes, Garrigue, Les ruines circulaires<br />
MORTON FELDMAN<br />
Durations III<br />
MARCO MOMI<br />
Iconica IV*, CRÉATION Cursus 2<br />
DiMANCHE 13 JUiN, 16H30<br />
CiTÉ DE LA MUSiQUE, AMPHiTHÉÂTRE<br />
Dans le cadre du « portrait Tristan Murail » programmé par la Cité de la musique. Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, Cité de la musique, Ensemble<br />
intercontemporain. Avec le soutien de la Sacem (bourses d’études aux jeunes compositeurs Cursus 2).<br />
9
LUNDi 14 JUiN, 20H<br />
iRCAM, ESPACE DE PROJECTiON<br />
ESPÈCES D’ESPACES<br />
Donatienne Michel-Dansac soprano<br />
Ensemble Cairn<br />
Direction Guillaume Bourgogne<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong><br />
José Miguel Fernandez*, Frédéric Voisin**<br />
Conception et direction artistique Jérôme Combier<br />
Vidéo Pierre Nouvel<br />
Typographe Thomas Huot-Marchand<br />
PIERRE JODLOWSKI Jour 54<br />
OLIVER SCHNELLER Stratigraphie*, commande ministère de la Culture et de la communication<br />
THIERRY BLONDEAU Pêle-mêle<br />
PHILIPPE LEROUX Voi(Rex)**<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, ensemble Cairn, Le Grand R - Scène nationale de la Roche-sur-Yon, Ars Musica. Avec le soutien de la Sacem.<br />
L’espace blanc de la page de Georges Perec, l’espace visuel du vidéaste Pierre Nouvel, l’espace acoustique et<br />
physique investi par des œuvres musicales : une triple composition d’espèces d’espaces constitue la scène de la<br />
soirée de l’ensemble Cairn. Les œuvres de Thierry Blondeau, Oliver Schneller et Pierre Jodlowski sollicitent<br />
chacune une dimension spécifique de la spatialisation acoustique et électronique, une idée que subsume Voi(Rex)<br />
de Philippe Leroux. Ici le passage du symbole au signal, de l’écriture au son, est la visibilité de lettres tracées<br />
dans l’espace, devenues profils mélodiques. « L’espace de notre vie n’est ni continu, ni infini, ni homogène, ni<br />
isotrope. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? »<br />
Espèces d’espaces, Georges Perec, Éditions Gallilée, Paris, 1974.<br />
ÉLECTRON LiBRE<br />
Le Bonheur, film d’ALEXANDRE MEDVEDKINE,<br />
1934, 64’, noir et blanc, muet, URSS<br />
Création musicale électronique de SÉBASTIEN GAXIE,<br />
commande musée du Louvre<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, musée du Louvre (programme Electron(s) libre(s)),<br />
avec le soutien de la Sacem.<br />
MERCREDi 16 JUiN, 20H30<br />
MUSÉE DU LOUVRE, AUDiTORiUM<br />
Khmyr, pauvre paysan, cherche un bonheur impossible dans la Russie tsariste. Après la révolution, il entre dans<br />
un kolkhoze. Avec Le Bonheur, Medvedkine réalise une comédie satirique, tendre et loufoque, dont l’originalité<br />
et l’inventivité ont été louées par Eisenstein et Chris Marker. Après ses Montagnes russes sur la Pnyx, marquant sa<br />
sortie du Cursus 2 de l’<strong>Ircam</strong>, le jeune compositeur Sébastien Gaxie associe sa passion du cinéma – il est l’auteur<br />
de courts-métrages – et de l’écriture électronique.<br />
10
MERCREDi 16, JEUDi 17 ET VENDREDi 18 JUiN, 20H30<br />
CENTRE POMPiDOU, GRANDE SALLE<br />
L’OMBRE DOUBLE<br />
CRÉATION<br />
Chorégraphie Odile Duboc<br />
Scénographie, lumières Françoise Michel<br />
Danseurs Bruno Danjoux, Stéfany Ganachaud, Kevin Jean,<br />
Blandine Minot, Françoise Rognerud<br />
Gordan Nikolitch violon*, Philippe Berrod clarinette**<br />
Jean-Sébastien Bach Partitas*,<br />
Pierre Boulez Dialogue de l’ombre double**<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Andrew Gerzso**<br />
Coproduction compagnie à contre jour, <strong>Ircam</strong>/Les Spectacles vivants-Centre Pompidou. Avec le soutien de la SACD et du CENTQUATRE. L’<strong>Ircam</strong> est<br />
partenaire du CENTQUATRE pour l’accueil de projets d’expérimentation autour du spectacle vivant.<br />
Pour cette première collaboration avec l’<strong>Ircam</strong>, Odile Duboc chorégraphie Dialogue de l’ombre double de Pierre<br />
Boulez. Jouées en alternance par le clarinettiste et par son « double » enregistré, les strophes musicales façonnent<br />
tout l’esprit de ce dialogue. L’autre double convié par ce spectacle de danse s’appelle Bach, et, en particulier,<br />
la grande chaconne pour violon, dont la forme fascine tant Odile Duboc. Source d’une lecture infinie et de<br />
nombreuses transcriptions, la musique de Bach porte au plus haut degré la puissance de la déduction, l’unité<br />
de l’écriture, de la virtuosité et de la forme. Pierre Boulez a souligné cet aspect d’une œuvre entendue « moins<br />
comme un manifeste de conquête que comme un manifeste d’extension ». Dans la perspective tracée par Odile<br />
Duboc, un manifeste chorégraphique ?<br />
LE PÈRE<br />
JEUDi 17, VENDREDi 18 ET SAMEDi 19 JUiN, 20H<br />
ATHÉNÉE THÉÂTRE LOUiS-JOUVET, GRANDE SALLE<br />
Musique Michael Jarrell<br />
Mise en scène André Wilms<br />
Assistante à la mise en scène Céline Gaudier<br />
Lumières Hervé Audibert<br />
Vidéo Stéphane Gatti<br />
Décors et costumes Adriane Westerbarkey<br />
Assistante décors et costumes Stéphanie Rauch<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Serge Lemouton<br />
Comédien Gilles Privat<br />
Soprano Susanne Leitz-Lorey<br />
Mezzo-soprano Truike van der Poel<br />
Contralto Raminta Babickaite<br />
Les Percussions de Strasbourg<br />
Jean-Paul Bernard, Claude Ferrier, Bernard Lesage, Keiko Nakamura, François Papirer et Olaf Tzschoppe<br />
MICHAEL JARRELL<br />
Le Père, CRÉATION FRANÇAISE, théâtre musical d’après la pièce de Heiner Müller, commande ministère de la<br />
Culture et de la communication, <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, Percussions de Strasbourg et Festival de Schwetzingen<br />
Coproduction <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou (avec le soutien du réseau Varèse, subventionné par le programme Culture de la Commission européenne),<br />
Percussions de Strasbourg, Festival de Schwetzingen, en coréalisation avec l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet. Avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation<br />
suisse pour la culture et de la SACD.<br />
Spectacle diffusé sur France Musique le lundi 20 septembre à 20h dans le cadre des Lundis de la contemporaine, émission présentée par Arnaud Merlin.<br />
11
JEUDi 17, VENDREDi 18 ET SAMEDi 19 JUiN, 20H,<br />
ATHÉNÉE THÉÂTRE LOUiS-JOUVET, GRANDE SALLE<br />
LE PÈRE (suite)<br />
« Le mieux c’est un père mort-né. Toujours repousse l’herbe par-dessus la frontière. L’herbe doit être arrachée<br />
de nouveau et de nouveau qui pousse par dessus la frontière. »<br />
Ainsi s’ouvre le récit autobiographique de l’écrivain Heiner Müller. Commençant sous le régime nazi, s’achevant<br />
dans le pouvoir communiste, Le Père traverse une vie et saisit une histoire de l’Allemagne. En dix fragments, ce<br />
texte abrupt et intime explore la relation entre un fils et son père, ou plus exactement leur incommensurable<br />
distance. Après le monodrame Cassandre d’après Christa Wolf, après l’opéra La Vie de Galilée adapté de Bertolt<br />
Brecht, Michael Jarrell rencontre la langue dense et violente du dramaturge allemand Heiner Müller, l’un des<br />
écrivains contemporains qui aura le plus marqué la création musicale — en témoignent les œuvres de Pascal<br />
Dusapin, Wolfgang Rihm, Georges Aperghis ou Heiner Goebbels.<br />
Sous la direction d’André Wilms, Le Père met en scène un acteur, un ensemble vocal, les Percussions de Strasbourg,<br />
le traitement et la spatialisation électronique d’un théâtre musical. Maître des transitions infimes, Michael<br />
Jarrell en compose les apparitions et les disparitions, les ombres et les projections de fragments de mémoire<br />
individuelle ou collective.<br />
iMAGES D’UNE ŒUVRE N° 8<br />
LE PÈRE DE MiCHAEL JARRELL<br />
VENDREDi 18 JUiN, 19H-19H30<br />
ATHÉNÉE THÉÂTRE LOUiS-JOUVET, SALLE CHRiSTiAN-BÉRARD<br />
Projection et rencontre avec les auteurs dans le cadre des «d’abord» de l’Athénée<br />
Entrée libre dans la mesure des places disponibles<br />
Comment s’opère le travail pluridisciplinaire à l’œuvre dans un projet de théâtre musical singulier comme<br />
Le Père ? Le court documentaire revient sur une année de travail entre les différents protagonistes de la<br />
création à venir.<br />
12
SAMEDi 19 JUiN, DE 16H À 24H<br />
PLACE iGOR-STRAViNSKY ET iRCAM<br />
NUiT DU PROTOTYPE<br />
La nuit du 19 juin appartient à la place Igor-Stravinsky et aux studios de l’<strong>Ircam</strong>, envahis par quelques prototypes<br />
technologiques en action, films de musique et œuvres prospectives. Inaugurée par les Percussions de Strasbourg<br />
dans les Pléiades, l’œuvre emblématique de Xenakis, cette déambulation rencontre la création émergente (Kenji<br />
Sakai), l’électronique (Philippe Manoury), le dionysiaque (Les Bacchantes selon Georgia Spiropoulos où le<br />
masque grec est devenu masque virtuel), le graffiti sonore (Dans le mur de Georges Aperghis), ou la démesure du<br />
piano (Stockhausen). D’un plateau à ciel ouvert jusqu’aux laboratoires de l’<strong>Ircam</strong>, une autre fête de la musique.<br />
CONCERT GRATUiT EN PLEiN AiR<br />
Place Igor-Stravinsky / 16h<br />
Percussions de Strasbourg<br />
IANNIS XENAKIS Pléiades<br />
OUVERTURE DE LABOS : VOiX, GESTE ET iNTERACTiON<br />
SONORE, iMPROViSATiON, LUTHERiE ViRTUELLE<br />
ET OUTiLS POUR LA PRODUCTiON AUDiO<br />
<strong>Ircam</strong>, studio 5 et salle Shannon / 16h30 - 22h, entrée libre<br />
« iMAGES D’UNE ŒUVRE »<br />
Salle Igor-Stravinsky / 16h30-22h, entrée libre<br />
Projection de la série documentaire « Images d’une œuvre » n° 1 à 8<br />
Jérôme Combier, Pierre Jodlowski, Philipp Maintz, Georges Aperghis, Luis Naón, Myriam Gourfink/Georg-<br />
Friedrich Haas, Marco Stroppa, Michael Jarrell<br />
CONCERTS ET FiLMS (programmation en cours)<br />
Espace de projection / 18h<br />
Gilles Durot percussion<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Kenji Sakai encadré par Éric Daubresse*<br />
XENAKIS Rebonds<br />
KENJI SAKAI Astral/Chromoprojection* (Cursus 2, 2009)<br />
Espace de projection / 19h30<br />
Nicolas Hodges piano • réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Sébastien Roux**<br />
GEORGES APERGHIS Dans le mur**<br />
KARLHEINZ STOCKHAUSEN Klavierstücke X<br />
Espace de projection / 21h30<br />
PHILIPPE MANOURY, Le Prélude, Scène 9, pièces électroacoustiques d’après K, CRÉATIONS<br />
Mikrophonie 1, film de SYLVAIN DHOMME (France, 1966, 27’)<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Serge Lemouton, Carlo Laurenzi<br />
Espace de projection / 23h<br />
Médéric Collignon voix<br />
Arnaud Jung création lumière • réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Thomas Goepfer<br />
GEORGIA SPIROPOULOS Les Bacchantes*, d’après l’œuvre éponyme d’Euripide,<br />
commande de l’<strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, CRÉATION<br />
Production <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, avec le soutien du réseau Varèse, subventionné par le programme Culture de la Commission européenne.<br />
Avec le soutien de la Sacem et du Conseil de la création artistique.<br />
13
MÉRiDiEN<br />
SCiENCE-<br />
ARTS-SOCiÉTÉ<br />
14
MÉRiDiEN SCiENCE-ARTS-SOCiÉTÉ<br />
ENJEUX<br />
Tour à tour opposés ou alliés au cours des siècles passés, l’art et la science poursuivent au xxi e siècle un<br />
dialogue complexe et fécond basé sur une fascination mutuelle. Très souvent invoquée et très rarement<br />
accomplie, la perspective commune entre science et art rencontre plusieurs obstacles récurrents,<br />
malgré les nombreuses études entreprises depuis vingt ans en France sur ce sujet : séparation des<br />
cultures et des formations, éloignement des publics respectifs, nombre restreint de projets communs.<br />
En fédérant une série d’actions emblématiques où se rencontrent réellement cultures scientifiques et<br />
artistiques, le Méridien science-arts-société expose les lignes de force de l’intuition artistique, de<br />
l’innovation technologique et de la découverte scientifique et leur perception dans l’espace public.<br />
DiSPOSiTiF<br />
Ce projet soutient simultanément des rencontres transdisciplinaires avec plusieurs acteurs en France et<br />
en Europe et la constitution d’un réseau national et européen, relais pour la formation et la transmission<br />
vers les publics. Trois types d’articulations entre science-arts-société sont parcourus par ce projet :<br />
l’analogie science-art (fictions partagées, parallélismes entre art et science), l’application (l’impact de<br />
la technologie), l’expérimentation (mise en place de modèles).<br />
En créant une plate-forme des arts, sciences, industries culturelles et technologies, la France s’inscrira<br />
dans un mouvement culturel déjà anticipé en Europe ou à l’étranger. Le contexte s’avère aujourd’hui<br />
très favorable à cette initiative pour plusieurs raisons :<br />
• l’intérêt des scientifiques pour les valeurs de l’imagination (cf. astronomie, biologie, physique,<br />
logiques floues, lois du chaos...) et l’importance d’une dimension esthétique dans la formulation<br />
de la découverte scientifique.<br />
• Et l’intérêt des artistes pour l’innovation et pour les sciences du numérique, de la simulation, de la<br />
modélisation virtuelle.<br />
Saisissant cette convergence d’intérêts, ce projet science-arts-société se donne plusieurs priorités<br />
– création, transmission des savoirs, partage des pratiques à partir des cultures scientifique et<br />
artistique – dans les axes suivants :<br />
• Adresser publiquement des questions provenant de la recherche scientifique et de l’imaginaire<br />
artistique et favoriser l’accès du grand public à la culture numérique.<br />
• Articuler culture savante (art contemporain) et populaire (jeux vidéo, musiques électroniques).<br />
• Intégrer des signatures artistiques dans les multiples consortiums et appels à projet autour de la<br />
technologie (lobbying auprès de l’Europe).<br />
• Fédérer des programmes de recherche, uniques au niveau européen, s’appuyant sur un modèle<br />
collaboratif réunissant et soutenant thésards, artistes, chercheurs scientifiques, ingénieurs,<br />
historiens, interprètes... (nouveau modèle pour doctorat en arts).<br />
Ces lignes de force s’articulent en trois temps :<br />
• Programmation art et science sur la WebTV e-sciences (transmission)<br />
• Installations interactives destinées à un grand public (expérimentation)<br />
• Consolidation d’un réseau lors de rencontres transdisciplinaires (itinérance et diffusion)<br />
15
PARTENAiRES<br />
L’<strong>Ircam</strong> : Centre de création laboratoire de recherche (CNRS), lieu de formation (Paris 6), compagnie<br />
itinérante de productions<br />
universcience<br />
Et la mobilisation de leur réseau respectif<br />
<strong>Ircam</strong> : Arena Festival (Lettonie) / Casa da Música (Porto) / KunstFestSpiele (Hanovre) / Fundação<br />
Gulbenkian (Lisbonne) / Holland Festival (Amsterdam) / Konzerthaus (Berlin) / MaerzMusik/(Berlin) /<br />
Musica (Strasbourg) / Musicadhoy (Madrid) / Musica Nova (Helsinki) / T&M (Paris) / Ultima Festival<br />
(Oslo) / Warsaw Autumn (Pologne) / Wien Modern (Allemagne) / Télécom ParisTech (Paris) / université<br />
de Gênes (Italie) / CIRMMT-université McGill (Canada) / CCRMA-université de Stanford (Californie,<br />
États-Unis) / CNMAT-université de Berkeley (Californie, États-Unis) / UCSD-université de San Diego<br />
(Californie, États-Unis) / université de Cali (Colombie) / Université technique de Berlin (Allemagne) /<br />
Institut royal de technologie (KTH), Stockholm (Suède) / École normale supérieure (Paris) / Institut<br />
de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA, Rennes) / Laboratoire de mécanique<br />
et d’acoustique (LMA, Marseille) / Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de<br />
l’ingénieur (LIMSI, Orsay) / Laboratoire d’acoustique de l’université du Maine (LAUM, Le Mans) /<br />
université de Leeds (Royaume-Uni) / Laboratoire d’informatique de l’École polytechnique (LIX, Orsay)<br />
École des hautes études en sciences sociales (EHESS, Paris) / Conservatoire national supérieur de<br />
musique et de danse de Paris (CNSMDP, Paris).<br />
universcience : ZKM (Karlsruhe) / Ars Electronica (Linz) / SAT (Société des arts technologiques,<br />
Montréal) / ICC (InterCommunication Center, Tokyo) / Science Museum (Welcome Wing, Londres) /<br />
DASA (Dortmund) / Deutsches Hygiene Museum (Dresde) / Museu de la Ciencia (Barcelone) / Città della<br />
Scienza (Naples) / Museo Tridentino di Scienze Naturali ( Trente) / Exploratorium (San Francisco) /<br />
Children’s Museum (Pittsburgh) / Science Gallery (Dublin) / centres de recherche : MIT, NASA, CNES.<br />
UNiVERSCiENCE<br />
Depuis le 1 er janvier 2010, universcience est le nouvel établissement public de diffusion de la culture scientifique et<br />
technique, né du regroupement du Palais de la découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie.<br />
Présidé par Claudie Haigneré, universcience a pour mission de rendre accessible à tous, la culture scientifique, en<br />
amenant des publics plus larges à la compréhension des sciences et des techniques, tant dans leur processus de création<br />
que dans leurs interactions avec la société. Par des présentations variées accordant une grande place au dialogue avec<br />
les médiateurs, universcience souhaite redonner aux sciences leur place dans la culture générale : décloisonner les<br />
savoirs pour mettre en exergue l’intérêt des approches interdisciplinaires (sciences fondamentales, sciences du vivant,<br />
sciences humaines et sociales, technologies de l’information et de la communication, arts). L’ambition d’universcience<br />
est de créer un nouvel humanisme en accompagnant les visiteurs vers une culture générale dans laquelle lettres,<br />
sciences, arts et techniques ne sont plus des entités séparées mais entretiennent des liens féconds.<br />
Parce que l’art entretient une histoire avec les sciences depuis les projets de création du Palais de la découverte et de la Cité<br />
des sciences et de l’industrie, universcience en fait un des axes majeurs de sa programmation déclinée sur les deux sites.<br />
Aujourd’hui, universcience et l’<strong>Ircam</strong> s’associent dans un projet appelé Méridien science-arts-société soutenu par le<br />
Conseil de la création artistique, pour développer un réseau science-arts-société et présenter des créations, confrontant<br />
les expériences de chercheurs, ingénieurs, artistes et industriels.<br />
Contacts presse Méridien science-arts-société universcience :<br />
Caroline Huguenet 01 40 05 73 61 / caroline.huguenet@universcience.fr<br />
Christelle Linck 01 40 74 81 04 /christelle.linck@universcience.fr<br />
16
MARDi 8, MERCREDi 9, JEUDi 10 JUiN, SAMEDi 19 JUiN<br />
UNiVERSCiENCE (CiTÉ DES SCiENCES ET DE L’iNDUSTRiE<br />
ET PALAiS DE LA DÉCOUVERTE), iRCAM ET<br />
UNiVERSiTÉ PiERRE ET MARiE CURiE<br />
RENCONTRES<br />
DU MÉRiDiEN SCiENCE-ARTS-SOCiÉTÉ<br />
La Cité des sciences et de l’industrie et le Palais de la découverte, regroupés au sein d’universcience,<br />
et l’<strong>Ircam</strong> s’associent en juin 2010 pour éclairer les fécondations croisées des champs de l’activité<br />
humaine. En fédérant une série d’actions emblématiques où se rencontrent cultures scientifiques et<br />
artistiques, création et recherche, le Méridien science-arts-société parcourt les lignes de force de<br />
l’intuition artistique, de l’innovation technologique, de la découverte scientifique et leur perception<br />
dans l’espace public. Un tel axe traverse le laboratoire, l’université, l’atelier d’artiste, l’entreprise et<br />
la société. Si l’imaginaire artistique et l’invention scientifique ne se confondent pas, on peut toutefois<br />
concevoir qu’un même mouvement chercheur construit l’autonomie de leurs territoires respectifs.<br />
Qu’est-ce qu’une durée partagée entre artistes et scientifiques lorsque les cultures et les formations<br />
restent séparées ? Comment s’opèrent la recherche, l’expérimentation et les effets génériques dans les<br />
arts, la science et la société ? Le projet du Méridien, qui prélude à la création d’un observatoire sciencearts,<br />
soutient des rencontres transdisciplinaires, avec plusieurs acteurs en France et en Europe, et la<br />
constitution d’un réseau national et européen. Trois types de relations entre arts et science sont ainsi<br />
explorés : l’analogie (fictions partagées, parallélismes entre art et science), l’application (impact de la<br />
technologie), la modélisation (logiques croisées et transfert de concepts).<br />
Aux interventions croisées des chercheurs et des artistes s’adjoindront des expériences sensibles<br />
notamment par le biais d’installations interactives, de projections de films et lors de la nuit du<br />
prototype. Articulées autour des notions d’« espace-corps-son », de « modèle-prototype-œuvre » et<br />
de « recherche en art », ces trois premières journées du Méridien science-arts-société accueillent la<br />
cinquième conférence du réseau Varèse, ambition d’une coopération culturelle européenne portant sur<br />
les enjeux de la création et de la recherche artistique dans l’espace européen.<br />
Programme en ligne le 3 mai 2010 sur www.ircam.fr et www.universcience.fr<br />
17
MARDi 8 JUiN, 10H30-22H<br />
CiTÉ DES SCiENCES ET DE L’iNDUSTRiE, GÉODE<br />
ESPACE/CORPS/SON<br />
L’installation GrainStick - 2.0, du compositeur Pierre Jodlowski (voir p.6), préfigure l’émergence de nouvelles<br />
formes musicales interactives spatialisées. Son inauguration est l’occasion de questionner, sous la thématique<br />
espace/corps/son, la manière dont la notion d’espace, dans ses rapports au corps et au son, est abordée par<br />
différentes approches artistiques (musique, danse, théâtre, cinéma, design), en lien avec les avancées des<br />
technologies (spatialisation des sons, synthèse d’image) et à la lumière des connaissances scientifiques<br />
(physique, sciences cognitives).<br />
SYMPOSiUM iNTERNATiONAL ESPACE/CORPS/SON<br />
10H30-17H, ENTRÉE LiBRE<br />
Intervenants<br />
Marc Lachièze-Ray, physicien / Patrick Haggard, neuroscience, University College of London / Olivier Warusfel,<br />
acoustique, <strong>Ircam</strong> / Odile Duboc, chorégraphe / Pierre Jodlowski, compositeur / Jean-Luc Hervé, compositeur /<br />
Dominique David, Commissariat à l’énergie atomique / Anne-Marie Duguet, sociologue, université Paris I / Michel<br />
Serres, philosophe, Académie Française<br />
iNAUGURATiON<br />
À PARTiR DE 18H30<br />
Inauguration de l’installation GrainStick-2.0 et présentations du Méridien science-arts-société<br />
CONFÉRENCE ET FiLMS<br />
MARDi 8 JUiN, 20H, GÉODE<br />
Mutations of matter de R. RIVAS et C. FRANKLIN (France, 2008, 15’, VO non sous-titrée).<br />
Vox Humana de HYUN-HWA CHO et RAPHAËL THIBAULT (France, 2009, 14’).<br />
Production <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, universience, La Géode (dans le cadre du 25e anniversaire de la Géode).<br />
Avec le soutien du Conseil de la création artistique.<br />
18
MODÈLE/<br />
PROTOTYPE/ŒUVRE<br />
MERCREDi 9 JUiN ET JEUDi 10 JUiN, 10H-20H30<br />
iRCAM ET UNiVERSiTÉ PiERRE ET MARiE CURiE<br />
Régime spécial de production d’un objet-programme, la notion de prototype (prototype d’usage ou prototype<br />
d’objets) sous-tend une expérimentation et préfigure la production d’une série. Inaugurant une réalisation<br />
technique sans précédent, elle peut cependant se fonder sur une modélisation de portée plus générale,<br />
interrogeant le statut du modèle comme forme de transfert conceptuel entre élaboration scientifique et artistique,<br />
entre connaissance et production d’artefacts. Du modèle scientifique ou poétique jusqu’à l’œuvre singulière, le<br />
prototype dessine la possibilité d’une perspective commune entre artistes et scientifiques.<br />
La notion complexe de recherche en art transfère un aspect central de la culture scientifique vers la pratique<br />
artistique. Cette rencontre explicite l’idée de recherche en art en présentant quelques actions et tentatives<br />
de croisements entre science, technologie et création dans les écoles d’art ou au sein d’universités. Ce qui<br />
s’expérimente aujourd’hui sollicite l’invention de nouveaux modèles collaboratifs de recherche. Cette question<br />
se cristallise aussi autour de la notion de doctorat en art concernant aujourd’hui de nombreux lieux de formation<br />
supérieure.<br />
Intervenants<br />
Elie During, philosophe/ Bruno Latour, philosophe / Philippe Leroux, compositeur / Nicolas Donin, <strong>Ircam</strong> / Hortense<br />
Archambault, Festival d’Avignon / Antoine Hennion, sociologue / Gérard Berry, chaire informatique au collège de France /<br />
Arshia Cont, <strong>Ircam</strong> / Jonathan Harvey, compositeur / Yan Maresz, compositeur / Philippe Esling, <strong>Ircam</strong> / Antoine Gindt,<br />
réseau européen Varèse / Gérard Pesson, compositeur / Xavier Rodet, <strong>Ircam</strong> / Alain Fleischer, Le Fresnoy / Horst Hörtner,<br />
Ars Electronica / Andrew Gerzso, <strong>Ircam</strong> / Sarkis, plasticien / Dassault Systèmes /Jean Chambaz, UPMC / Laurent Le Bon,<br />
Centre Pompidou-Metz<br />
SYMPOSiUM iNTERNATiONAL MODÈLE/PROTOTYPE/ŒUVRE<br />
MERCREDi 9 JUiN, 10H-20H ET JEUDi 10 JUiN, 10H-13H, iRCAM, ENTRÉE LiBRE<br />
CONFÉRENCE DU RÉSEAU VARÈSE<br />
JEUDi 10 JUiN, 15H-18H, iRCAM, ENTRÉE LiBRE<br />
TABLE-RONDE RECHERCHE EN ARTS<br />
JEUDi 10 JUiN, 19H-21H, UNiVERSiTÉ PiERRE ET MARiE CURiE, ENTRÉE LiBRE<br />
LA VOiX ET L’ÉLOQUENCE<br />
MERCREDi 9 JUiN, 18H30<br />
iRCAM, ENTRÉE LiBRE<br />
Bruno Latour, philosophe / Philippe Leroux, compositeur / Nicolas Donin, musicologue / Valérie Philippin, soprano<br />
Marqué par la création de Voi(Rex) de Philippe Leroux pour voix, ensemble et électronique, Bruno Latour explore avec le compositeur l’éloquence et la<br />
persuasion d’une théâtralité vocale, devenues archétype pour une deuxième œuvre de Leroux, Apocalypsis. Le musicologue Nicolas Donin et la chanteuse<br />
Valérie Philippin interrogent le cheminement de la composition musicale pour mieux saisir les liens avec la création de concepts. Comment un<br />
prototype est-il devenu répertoire, riche d’une cinquantaine de reprises depuis sa création ?<br />
Dans le cadre du cycle « Selon Bruno Latour ». Soirée organisée conjointement par l’<strong>Ircam</strong> et le Département du développement culturel du Centre Pompidou.<br />
19
SAMEDi 19 JUiN, DE 16H À 24H<br />
PLACE iGOR-STRAViNSKY ET iRCAM<br />
NUiT DU PROTOTYPE<br />
La nuit du 19 juin appartient à la place Igor-Stravinsky et aux studios de l’<strong>Ircam</strong>, envahis par quelques prototypes<br />
technologiques en action, films de musique et œuvres prospectives. Inaugurée par les Percussions de Strasbourg<br />
dans les Pléiades, l’œuvre emblématique de Xenakis, cette déambulation rencontre la création émergente (Kenji<br />
Sakai), l’électronique (Philippe Manoury), le dionysiaque (Les Bacchantes selon Georgia Spiropoulos où le<br />
masque grec est devenu masque virtuel), le graffiti sonore (Dans le mur de Georges Aperghis), ou la démesure du<br />
piano (Stockhausen). D’un plateau à ciel ouvert jusqu’aux laboratoires de l’<strong>Ircam</strong>, une autre fête de la musique.<br />
CONCERT GRATUiT EN PLEiN AiR<br />
Place Igor-Stravinsky / 16h<br />
Percussions de Strasbourg<br />
IANNIS XENAKIS Pléiades<br />
OUVERTURE DE LABOS : VOiX, GESTE ET iNTERACTiON<br />
SONORE, iMPROViSATiON, LUTHERiE ViRTUELLE<br />
ET OUTiLS POUR LA PRODUCTiON AUDiO<br />
<strong>Ircam</strong>, studio 5 et salle Shannon / 16h30 - 22h, entrée libre<br />
« iMAGES D’UNE ŒUVRE »<br />
Salle Igor-Stravinsky / 16h30-22h, entrée libre<br />
Projection de la série documentaire « Images d’une œuvre » n° 1 à 8<br />
Jérôme Combier, Pierre Jodlowski, Philipp Maintz, Georges Aperghis, Luis Naón, Myriam Gourfink/Georg-<br />
Friedrich Haas, Marco Stroppa, Michael Jarrell<br />
CONCERTS ET FiLMS (programmation en cours)<br />
Espace de projection / 18h<br />
Gilles Durot percussion<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Kenji Sakai* encadré par Éric Daubresse*<br />
XENAKIS Rebonds<br />
KENJI SAKAI Astral/Chromoprojection* (Cursus 2, 2009)<br />
Espace de projection / 19h30<br />
Nicolas Hodges piano • réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Sébastien Roux**<br />
GEORGES APERGHIS Dans le mur**<br />
KARLHEINZ STOCKHAUSEN Klavierstücke X<br />
Espace de projection / 21h30<br />
PHILIPPE MANOURY, Le Prélude, Scène 9, pièces électroacoustiques d’après K, CRÉATIONS<br />
Mikrophonie 1, film de SYLVAIN DHOMME (France, 1966, 27’)<br />
Réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Serge Lemouton, Carlo Laurenzi<br />
Espace de projection / 23h<br />
Médéric Collignon voix<br />
Arnaud Jung création lumière • réalisation informatique musicale <strong>Ircam</strong> Thomas Goepfer<br />
GEORGIA SPIROPOULOS Les Bacchantes*, d’après l’œuvre éponyme d’Euripide,<br />
commande de l’<strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, CRÉATION<br />
Production <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, avec le soutien du réseau Varèse, subventionné par le programme Culture de la Commission européenne.<br />
Avec le soutien de la Sacem et du Conseil de la création artistique.<br />
20
PROTOTYPES<br />
DE L’iRCAM<br />
iRCAM, DU LABORATOiRE À LA SCÈNE<br />
FORMATiON ET TRANSMiSSiON (CURSUS)<br />
21
DU LABORATOiRE À LA SCÈNE<br />
MUSiQUE/THÉÂTRE/CiNÉMA<br />
LA VOiX À L’iRCAM<br />
L’équipe Analyse-synthèse des sons de l’<strong>Ircam</strong> a mené de nombreux travaux sur le traitement des voix chantées<br />
mais aussi parlées : transformation des voix et de l’expressivité, modification des prononciations (accents<br />
toniques) ou des identités, suivi en temps réel et synthèse à partir du texte où l’ordinateur prononce un texte<br />
comme le ferait le locuteur. Ces prototypes mis au point ont été détournés pour différents projets artistiques<br />
musicaux mais aussi dans le spectacle vivant et au cinéma. Dans le film Farinelli de Gérard Corbiaud, la voix du<br />
célèbre castrat avait été recréée par transformation des voix d’un contre-ténor et d’une soprano. Pour le film<br />
Vatel de Roland Joffé, c’est la prononciation de l’anglais qui a été modifiée (accent tonique, voyelles et consonnes<br />
spécifiques, etc.) sans transformer le timbre de l’acteur Gérard Depardieu. Pour Tirésia de Bertrand Bonello,<br />
la voix de l’actrice a été transformée en voix d’homme tout en conservant sa personnalité. À l’inverse, dans le<br />
film Les amours d’Astrée et de Céladon d’Éric Rohmer, le héros affirme pouvoir déguiser sa voix, autant que son<br />
apparence, mais ce sont les programmes informatiques de l’<strong>Ircam</strong> qui lui apportent cette ambiguïté féminine.<br />
Au théâtre, pour Un mage en été d’Olivier Cadiot créé au Festival d’Avignon 2010, parler avec la voix d’une<br />
éminence disparue, transformer les caractéristiques identitaires de la voix telles que la taille, l’âge ou le genre,<br />
étendre les registres vocaux d’un acteur pour amplifier sa palette d’expression et faire évoluer celle-ci dans des<br />
espaces sonores qu’elle est capable de modifier, sont autant de perspectives que l’<strong>Ircam</strong> propose dans le dialogue<br />
continu que l’institut de recherche entretient avec l’imaginaire artistique.<br />
Quelques œuvres<br />
K opéra de Philippe Manoury / 2001<br />
Avis de tempête de Georges Aperghis / 2004<br />
Les sept Paroles de Tristan Murail / création Agora 2010<br />
Les Bacchantes de Georgia Spiropoulos / création Agora 2010<br />
Un Mage en été d’Olivier Cadiot / création Avignon 2010,<br />
reprise au Centre Pompidou du 22 au 27 septembre 2010<br />
La Métamorphose de Michaël Levinas / Opéra de Lille, 2011<br />
Le Scribe, théâtre musical de Georges Aperghis /création 2011<br />
Gutenberg de Philippe Manoury / Opéra de Strasbourg, 2011<br />
Quartett de Luca Francesconi / Scala de Milan, avril 2011<br />
ORCHESTRATiON À L’iRCAM<br />
« Un orchestre qui parle … » : telle est l’image de départ du compositeur Jonathan Harvey pour son œuvre pour<br />
orchestre et électronique. Speakings renouvelle la question de l’orchestration et des matériaux musicaux en<br />
faisant appel aux outils de transcription et d’orchestration automatique développés à l’<strong>Ircam</strong>. La voix enregistrée<br />
est transcrite en matériaux musicaux. Ces matériaux sont ensuite orchestrés par l’ordinateur pour rapprocher<br />
l’écriture instrumentale des structures naturelles de la voix, qui est en quelque sorte la « cible ». L’orchestre<br />
est également transformé en chimères de sons électroniques qui circulent dans l’espace acoustique. Ces<br />
transpositions en temps réel font appel aux techniques de convolution sonore, détournées pour créer des entités<br />
sonores hybrides entre la voix et l’orchestre. À travers ces transpositions électroniques, la voix est omniprésente<br />
pendant toute la pièce et sous toutes ces formes : babillages, lecture de T. S. Elliot, conversations, mantra. Speakings<br />
évoque la nature évolutive de la voix et travaille la frontière perceptive entre parole et musique. La voix devient un<br />
instrument qui n’existe que par l’interaction entre l’orchestre et les sons électroniques : l’électronique imprime<br />
les structures de la voix dans l’orchestre, l’orchestre dénature le sens de la parole à travers l’électronique.<br />
Quelques œuvres<br />
Astral/Chromoprojection de Kenji Sakai / <strong>Ircam</strong>, 2009<br />
Speakings de Jonathan Harvey / 2008 Glasgow, Proms, Agora 2010<br />
Wurstenbuch de Beat Furrer / création 2010, Opéra de Bâle<br />
Nouvelle œuvre pour piano et électronique de Jonathan Harvey / 2011 22
L’ESPACE À L’iRCAM<br />
L’activité de recherche et de développement de l’équipe Espaces acoustiques et cognitifs à l’<strong>Ircam</strong> est centrée sur<br />
l’analyse, la reproduction et la synthèse de scènes sonores, considérées dans leurs dimensions spatiales. Ainsi<br />
la technique WFS permet-elle de synthétiser des « hologrammes sonores » et, à l’inverse des systèmes de hautparleurs<br />
conventionnels, de simuler la position de sources sonores de manière cohérente pour tous les auditeurs<br />
d’un espace donné.<br />
L’installation de la WFS à l’Espace de projection de l’<strong>Ircam</strong> constitue une première en France puisqu’il s’agit du<br />
premier système de ce type et de cette envergure jamais installé sur le territoire national.<br />
Basé sur le principe de Huygens (1678) de reproduction exacte de fronts d’ondes, le concept de la WFS (Wave<br />
Field Synthesis / Synthèse de front d’ondes) a été développé par l’université de Delft aux Pays-Bas au début des<br />
années 1990. Grâce à l’utilisation d’un grand nombre de haut-parleurs contrôlés indépendamment et utilisés<br />
conjointement, la WFS permet de synthétiser des « hologrammes sonores » en simulant les ondes acoustiques<br />
produites par des sources sonores virtuelles.<br />
La WFS n’est pas un simple système d’amplification, elle permet aussi de créer de toutes pièces une source<br />
sonore rayonnant dans l’espace. Ce système offre de nouvelles propriétés perceptives qui résultent notamment<br />
de la possibilité d’interagir avec la salle comme avec un instrument, par exemple, en « jouant » avec son écho<br />
naturel.<br />
Pour Le Père de Michael Jarrell créé dans un théâtre du château de Schwetzingen et repris au théâtre de l’Athénée,<br />
la WFS, installée en nez de scène, permet de créer l’illusion de sources partageant l’espace scénique avec les<br />
interprètes (instrumentistes et chanteurs) mais également de sources surgissant par moment au sein même de<br />
l’espace des spectateurs. Le jeu sur la directivité des sources permet d’augmenter considérablement les effets de<br />
perspective sonore.<br />
Pour la mise en scène de La Tragédie du roi Richard II de Shakespeare, la WFS est couplée au système de diffusion<br />
conventionnel de la Cour d’honneur à Avignon. Elle est principalement utilisée pour le renfort des voix en<br />
exploitant la possibilité de co-localiser l’amplification de chacune des voix avec les acteurs. Occasionnellement elle<br />
est également sollicitée pour déplacer virtuellement les sources sur scène et participer à la mise en espace sonore.<br />
Quelques œuvres<br />
Exposition Dada / Centre Pompidou, 2005<br />
Exposition Beckett / Centre Pompidou, 2007<br />
Operspective Hölderlin de Philippe Schoeller / <strong>Ircam</strong>, 2009<br />
Le Père de Michael Jarrell / Athénée théâtre Louis-Jouvet, 2010)<br />
La Tragédie du roi Richard II de Shakespeare / Festival d’Avignon 2010, Cour d’honneur<br />
23
FORMATiON ET TRANSMiSSiON (CURSUS)<br />
Depuis près de vingt ans, le Cursus de composition et<br />
d’informatique musicale de l’<strong>Ircam</strong> accueille chaque<br />
année des jeunes compositeurs venus du monde entier,<br />
choisis par un comité de lecture.<br />
Depuis 2007, le Cursus est articulé en deux années pour<br />
mieux répondre aux nouveaux enjeux de la formation supérieure<br />
artistique et de l’insertion professionnelle des<br />
jeunes talents. Après une première année d’apprentissage<br />
intensif, la seconde (dite « Cursus 2 ») permet aux compositeurs<br />
de réaliser un projet artistique d’envergure :<br />
• Diversification des formats avec électronique : pièce<br />
soliste, musique de chambre, formations vocales,<br />
ensemble, voire orchestre ;<br />
• Possibilité de travailler en collaboration avec<br />
d’autres disciplines : image (partenariat avec Le<br />
Fresnoy-Studio national des arts contemporains),<br />
danse, jeunes écrivains ;<br />
• Dimension expérimentale forte grâce à l’interaction<br />
avec les laboratoires de recherche de l’<strong>Ircam</strong> ;<br />
• Durée et accompagnement professionnel qui visent<br />
l’autonomie du compositeur dans la réalisation de<br />
l’électronique et le mûrissement d’un projet compositionnel<br />
personnel en lien avec les nouvelles technologies.<br />
Les créations sont présentées lors de la saison artistique<br />
de l’<strong>Ircam</strong> ou pendant le festival Agora donnant aux<br />
projets une grande visibilité qui marque en général une<br />
étape importante de reconnaissance et d’insertion professionnelle<br />
pour les jeunes compositeurs. Ce dispositif<br />
de formation et de soutien à la jeune création représente<br />
pour l’<strong>Ircam</strong> un véritable pari sur l’avenir : l’enjeu est de<br />
développer des relations dans la durée avec ces jeunes<br />
compositeurs en les associant étroitement aux activités<br />
de création, de recherche et de réflexion conduites par<br />
l’institut. Concernant les deux promotions de Cursus 2<br />
(sorties en 2008 et 2009), outre les reprises marquantes<br />
des œuvres créées pendant le Cursus (voir ci-contre), la<br />
plupart des compositeurs ont continué à développer des<br />
liens avec l’<strong>Ircam</strong> ou ses partenaires proches, soit à travers<br />
la commande de nouvelles œuvres, soit à travers leur<br />
participation aux programmes de recherche musicale.<br />
Le Cursus 2 est rapidement devenu un lieu privilégié pour<br />
les jeunes compositeurs désireux d’approfondir leur vision<br />
de l’électronique, de s’impliquer dans le développement<br />
de nouvelles technologies pour la création, de participer<br />
à l’environnement expérimental et réflexif unique<br />
que représente l’<strong>Ircam</strong>.<br />
PARTENARIATS PÉDAGOGIQUES<br />
CNSMD Paris, HEM de Genève, Le Fresnoy<br />
SOUTIENS<br />
SACEM (bourses aux étudiants de Cursus2)<br />
Fondation Jean-Luc Lagardère<br />
Sélection de reprises et nouveaux projets des compositeurs<br />
YANN ROBIN Art of metal II et III<br />
Reprises (C1) : Festival MIA ; Festival Controtempo, Villa Medicis,<br />
Rome, Centre Pompidou Metz, série 1heure/1 œuvre<br />
Reprises (C2) : Festival d’Helsinki, Finlande ; Musica, Strasbourg<br />
Programme de recherche 2009 : OMax (improvisation en temps réel)<br />
Commande Ensemble intercontemporain, <strong>Ircam</strong> : nouvelle œuvre<br />
pour orchestre et électronique (création 2012)<br />
CD à paraître aux éditions Kairos en 2011<br />
MARCO SUAREZ Máquina Mística et Poetry for Dark dolls<br />
Reprises (C1): Auditorium Pablo VI de l’université Javeriana,<br />
Bogota ; CNR d’Annecy<br />
Programme de recherche 2009-2010 : Analyse-resynthèse en<br />
temps réel<br />
Commande Grame, Ensemble orchestral contemporain : nouvelle<br />
œuvre Biennale Musiques en scène à Lyon ; festival Agora, Paris<br />
ROQUE RIVAS Conical intersect et Mutations of matter<br />
(en collaboration avec le vidéaste Carlos Franklin)<br />
Reprises (C1) : CNSM Paris ; Sonic Explorations, Londres ; CRR<br />
Aubervilliers ; Centre-Pompidou Metz, série 1heure/1 œuvre<br />
Reprises (C2) : Rennes, Festival ébruitez-vous ; Festival Dans la<br />
nuit, des images, Grand Palais ; expo Géométries virtuelles, Centre<br />
Culturel français du Cambodge ; Nouvelles images, Maison des Métallos,<br />
Paris ; Festival du court, Pantin ; Arte vidéonight ; Biennale<br />
Musiques en scène [version live] ; JIM ‘10 Rennes [version live]<br />
Programme de recherche 2009-2010 : écriture de la synthèse<br />
Lauréat du concours international de Bourges, catégorie 2009<br />
« Arts, électroniques, performance »<br />
Commande <strong>Ircam</strong> : nouvelle œuvre pour ensemble créée en mars<br />
2010 et tournée internationale<br />
Commande Centre Pompidou, pièce électronique dans le cadre de<br />
l’exposition Soulages<br />
HYUN-HWA CHO Vox Humana<br />
(en collaboration avec le vidéaste Raphaël Thibault)<br />
Reprise : Festival Némo<br />
LORENZO PAGLIEI<br />
Programme de recherche 2008-2009 : contrôle gestuel des<br />
modèles physiques<br />
KENJI SAKAI Astral / Chromoprojection<br />
Reprises : Agora 2010 ; Centre Pompidou Metz 2010 ; Musica 2010<br />
Commande : Trio KDM avec électronique <strong>Ircam</strong> ; LSO pour orchestre<br />
Lauréat du concours Takamitisu 2009<br />
Lauréat du programme LSO Lucerne (commande d’une œuvre pour<br />
orchestre poursuivant son travail de Cursus)<br />
AARON EINBOND What the blind see<br />
Lauréat des Ferienkürze de Darmstadt pour sa pièce Cursus 2<br />
(nouvelle commande)<br />
SÉBASTIEN GAXIE Montagnes russes sur la Pnyx<br />
Commande du musée du Louvre (pièce électronique pour un film muet)<br />
24
SiGNATURES<br />
ARTiSTiQUES<br />
PARCOURS DE L’ŒUVRE DE TRiSTAN MURAiL,<br />
GÉRARD PESSON ET MiCHAEL JARRELL<br />
BiOGRAPHiES DES ARTiSTES<br />
25
PARCOURS DE L’ŒUVRE DE TRiSTAN MURAiL<br />
PAR JULiAN ANDERSON ET PHiLiPPE LALiTTE<br />
La musique mature de Tristan Murail dénote une consistance<br />
stylistique et une sûreté de parcours d’un niveau<br />
inhabituel, bien que ces qualités aient été longues à se<br />
révéler. De même, le compositeur ne prit la décision de<br />
faire de la musique son métier qu’après des études préalables<br />
en économie, en arabe et en sciences politiques.<br />
C’est à la fin des années 1960 que Tristan Murail entra au<br />
Conservatoire de Paris pour intégrer la classe d’Olivier<br />
Messiaen, et les quatre années d’études qui s’ensuivirent<br />
– seule instruction formelle qu’il reçut en composition –<br />
furent primordiales pour la formation de ses goûts musicaux.<br />
Murail se souvient que Messiaen recommandait à<br />
ses étudiants en composition la technique sérielle, dont<br />
il disait qu’elle était la plus « avancée » pour l’époque ; ce<br />
qui peut paraître surprenant si l’on se souvient de la critique<br />
très ouvertement formulée à son sujet par Messiaen<br />
les dernières années de sa vie (en fait, aucun des étudiants<br />
de cette classe, devenus depuis des compositeurs<br />
établis – Murail, mais aussi Gérard Grisey et Michaël Levinas<br />
– n’ont utilisé cette technique).<br />
Mais Messiaen présentait également dans ses cours des<br />
œuvres de compositeurs aussi caractéristiques que Xenakis<br />
et Ligeti, qui semblent avoir eu un impact bien plus<br />
déterminant sur Murail et ses collègues. Atmosphères et<br />
Lontano, pièces orchestrales phares de Ligeti, qui mettent<br />
l’accent sur les « masses sonores » micropolyphoniques<br />
et les changements très lents, presque imperceptibles, au<br />
sein de la texture sonore, eurent sur Murail une influence<br />
déterminante dans l’élaboration de son style. Altitude<br />
8000 pour petit orchestre, l’une des premières pièces dont<br />
il soit toujours satisfait, constitua une tentative précoce –<br />
et controversée, en 1968 – de réintroduction de consonances<br />
simples comme les octaves et les accords communs<br />
au sein d’une syntaxe musicale non référentielle, et<br />
reflète, dans une certaine mesure, l’influence de Ligeti.<br />
C’est à la suite d’un séjour en Italie en tant que lauréat du<br />
Prix de Rome que Murail connut un autre enthousiasme<br />
important ; il y fit la connaissance de Giacinto Scelsi<br />
(1905-1988), le grand «outsider» de la musique italienne.<br />
Les incursions de ce compositeur à l’intérieur même des<br />
sons dans des œuvres empreintes de radicalisme comme<br />
Quatre pièces sur une seule note (1959) et la diversité des<br />
transformations graduelles de Quatuor à cordes n° 4 (1984)<br />
furent pour Murail des révélateurs importants dans la découverte<br />
de sa propre identité musicale.<br />
Murail eut cependant besoin de plusieurs années pour<br />
intégrer avec succès ces divers éléments ; en fait, ce ne<br />
fut pas avant 1974, avec l’œuvre orchestrale Sables, que<br />
ceux-ci finirent par se mettre en place. Cette pièce est la<br />
plus extrême qu’il ait écrite, en ce sens qu’elle constitue<br />
une tentative de continuité totale, dans laquelle les seuls<br />
repères sont les consonances occasionnelles de spectres<br />
harmoniques qui filtrent ici et là au travers d’une structure<br />
dérivant lentement – schéma qui pourrait avoir été<br />
repris par son codisciple Gérard Grisey, qui développe<br />
la même idée dans ses œuvres Dérives (1972) et Périodes<br />
(1973) ; le résultat obtenu par Murail sonne cependant de<br />
façon résolument différente (sensiblement plus riche et<br />
plus « française »).<br />
Ce qui est également caractéristique chez Murail, c’est<br />
l’absence totale de rupture dans le développement continu<br />
de la musique – et tout particulièrement l’absence<br />
de silence. Cette prédilection pour l’évolution continue<br />
(prédilection partagée à cette époque par quelques<br />
compositeurs minimalistes, notamment Steve Reich)<br />
se traduit chez le compositeur par une fascination pour<br />
le processus en tant qu’outil d’élaboration d’une structure<br />
musicale. Mémoire/Érosion (1976), concerto pour<br />
cor et neuf instruments, en est un exemple typique : le<br />
processus est ici adapté du procédé électronique numérique<br />
dit de « boucle de réinjection », grâce auquel un<br />
son live est joué de façon répétitive et copié par une série<br />
de machines sur plusieurs bandes, avant d’être renvoyé<br />
à la première pour être combiné à un son différent. Le<br />
processus est ici entièrement simulé par des instruments<br />
live, chaque note jouée par le cor étant imitée, puis graduellement<br />
déformée par l’ensemble. La musique possède<br />
alors un degré important de périodicité et de prévisibilité,<br />
mais ces caractéristiques sont sujettes à une<br />
dénaturation constante qui les conduit à se transformer<br />
en leur propre contraire, alors que les échos du cor repris<br />
par l’ensemble deviennent de plus en plus approximatifs.<br />
Murail commença par la suite à enrichir sa syntaxe musicale<br />
grâce à d’autres analogies obtenues par des procédés<br />
électroniques, notamment la modulation en anneau<br />
et la modulation de fréquence. Ces deux processus<br />
concernent la production de timbres de combinaisons<br />
– sommes et soustractions de paires de fréquences – qui<br />
produisent un spectre sonore richement varié effaçant<br />
toute distinction entre harmonie et timbre : on peut les<br />
entendre de façon indifférenciée sous une forme ou sous<br />
une autre, et cet espace d’ambiguïté psychoacoustique<br />
très particulier a constitué une source de fascination<br />
durable chez le compositeur. Murail et Grisey se rendirent<br />
tous deux compte de bonne heure qu’ils pouvaient<br />
dégager des analogies compositionnelles très puissantes<br />
tant grâce à l’étude du comportement des instruments<br />
traditionnels que de celle de l’électroacoustique même ;<br />
cette découverte mit en évidence un ensemble réellement<br />
très différent de possibilités formelles et harmoniques.<br />
26
Les spectres obtenus par la modulation en anneau sont<br />
explorés sous toutes leurs facettes dans Treize couleurs<br />
du soleil couchant (1978) pour piano, violon, violoncelle,<br />
flûte et clarinette avec modulation en anneau, ainsi que<br />
dans Les Courants de l’espace (1979) pour ondes Martenot<br />
avec modulation en anneau et orchestre. Dans la grande<br />
pièce orchestrale Gondwana (1980), Murail utilisa tout<br />
d’abord des modulations de fréquence pour générer les<br />
champs harmoniques – procédé généralement associé<br />
à la musique informatique –, obtenant un canevas quasi<br />
symphonique impressionnant d’ampleur qui traduit la<br />
cristallisation de toutes les préoccupations du compositeur<br />
à l’époque : beaucoup des évolutions formelles de la<br />
musique sont modélisées sur des spectres instrumentaux<br />
réels (particulièrement les cloches et les cuivres), aussi<br />
cette pièce constitue-t-elle peut-être, chez Murail, un<br />
summum en matière d’exploitation de formes continues,<br />
évoluant dans une absence de silence.<br />
Après Gondwana, Murail suivit à l’<strong>Ircam</strong> en 1980 le stage<br />
de composition et d’informatique musicale pour compositeurs,<br />
et passa les deux années suivantes à travailler à<br />
Désintégrations. Cela marqua le début d’une phase nouvelle<br />
dans son œuvre. Il se mit à délaisser les processus<br />
ininterrompus au profit d’un langage musical plus<br />
souple. Ce changement d’orientation fut favorisé par<br />
son travail sur les systèmes informatiques sophistiqués,<br />
dont on commençait alors à disposer, systèmes qui accroissaient<br />
la vitesse des calculs spectraux, augmentaient<br />
considérablement la multiplicité des choix possibles en<br />
vue de l’élaboration d’un processus, et rendaient celui-ci<br />
plus imprévisible encore ; à cette époque également, les<br />
silences se mirent à jouer un rôle de plus en plus important<br />
dans la musique de Murail en fonctionnant comme<br />
les éléments d’une ponctuation lui permettant de délimiter<br />
des sections.<br />
Cette souplesse nouvellement acquise trouva son<br />
prolongement dans deux pièces ultérieures pour<br />
orchestre, Sillages (1984, commande de la Kyoto Bank<br />
créée par Seiji Ozawa) et Time and again (1985, créée<br />
par Simon Rattle), ainsi que dans un oratorio de grande<br />
ampleur, Les Sept Paroles du Christ en croix (1986-1989),<br />
l’œuvre peut-être la plus ouvertement dramatique et<br />
expressive à ce jour ; les évolutions spectrales sont ici<br />
plus complexes et plus développées qu’auparavant, les<br />
formes regorgent d’interruptions, « de flashbacks, de<br />
prémonitions, de boucles ».<br />
Il arrive souvent que des formes se chevauchant soient<br />
imbriquées les unes dans les autres, à moins que, comme<br />
dans Vues aériennes pour cor et trio de pianos, la musique<br />
n’examine une forme unique sous quatre angles différents,<br />
chacun d’entre eux jouant à un degré varié sur la<br />
distorsion des formes initiales, et conférant à la musique<br />
une ambivalence et une dialectique accrues. Allégories<br />
(1990) répond à une autre limitation : à la fois les détails<br />
et les formes de grande ampleur sont entièrement dérivés<br />
du geste d’ouverture ; chacun de leurs éléments respectifs<br />
fait parfois l’objet d’un agrandissement, comme s’il passait<br />
sous la loupe d’un microscope, et va jusqu’à constituer<br />
des sections entières de musique, alors qu’à d’autres<br />
moments il est tronqué, compressé et réarrangé de manière<br />
différente pour engendrer un répertoire d’une<br />
grande richesse harmonique et mélodique. Il se dégage<br />
ici une unité, rarement atteinte dans la musique contemporaine,<br />
entre microformes et macroformes, entre composants<br />
gestuels, syntaxe musicale et structure.<br />
Serendib (1992) pour grand ensemble signale une nouvelle<br />
orientation : il s’agit sans doute de la musique la plus discontinue<br />
que la compositeur ait écrite à ce moment. Difficile<br />
même de se figurer que cette dernière pièce, ainsi<br />
que Mémoire/Erosion ou Sables, aient été conçues par la<br />
même personne à près de vingt ans d’intervalle, en dépit<br />
de ressemblances curieuses - et probablement fortuites<br />
- entre les revirements brusques et dramatiques qui prédominent<br />
tant dans ces dernières et la syntaxe fluctuante<br />
et discontinue de sa toute première œuvre, Couleur de mer<br />
(1969) [...]. *<br />
Ces années quatre-vingt-dix marquent, en effet, un tournant<br />
esthétique décisif pour Tristan Murail. L’élargissement<br />
des modèles sonores à des catégories non instrumentales<br />
ou technologiques, l’adoption d’une écriture<br />
formelle moins directionnelle, l’émergence de gestes<br />
mélodiques particulièrement mémorisables sont les<br />
signes d’une évolution majeure qui se poursuit jusqu’aux<br />
pièces les plus récentes. L’Esprit des dunes pour ensemble<br />
et électronique (1994) cristallise cette tendance entamée<br />
depuis Allégories (1989-1990) et Serendib (1992). La<br />
pièce, devenue emblématique du chemin parcouru depuis<br />
les années soixante-dix, atteint un magistral équilibre<br />
entre recherche et expression musicale. Le changement<br />
de paradigme esthétique intervenu dans les années<br />
quatre-vingt dix concerne plus particulièrement quatre<br />
aspects de l’esthétique de Murail : un travail pré-compositionnel<br />
plus élaboré grâce aux nouvelles technologies,<br />
l’utilisation de sources sonores issues de la nature pour la<br />
modélisation, le recours à des métaprocessus pour composer<br />
la discontinuité formelle et l’attention portée aux<br />
phénomènes de mémorisation.<br />
Il est patent que les avancées technologiques des années<br />
quatre-vingt-dix ont favorisé une nouvelle approche<br />
de la composition. Outre les capacités de traitement et<br />
stockage des ordinateurs, les possibilités accrues des logiciels<br />
d’analyse, de synthèse ou d’aide à la composition<br />
ont ouvert de nouvelles voix de recherche pour les compositeurs.<br />
Tristan Murail ne s’est d’ailleurs pas contenté<br />
d’utiliser les logiciels déjà disponibles, mais s’est luimême<br />
investi à l’<strong>Ircam</strong> dans la conception du logiciel<br />
d’aide à la composition Patchwork (devenu Open Music).<br />
Aujourd’hui, les technologies informatiques permettent<br />
de faciliter le travail pré-compositionnel d’analyse et de<br />
traitement des données, afin de se concentrer sur les aspects<br />
plus « typiquement » compositionnels. Ce potentiel<br />
de calcul, qui autrefois accaparait une bonne partie<br />
du temps et de l’esprit des compositeurs, est devenu<br />
non seulement le moyen d’alléger certaines tâches,<br />
27
mais également de favoriser la liberté de choix par ses<br />
possibilités de simulation et d’organisation. Aujourd’hui,<br />
l’algorithme, comme l’affirme le compositeur, « libère<br />
notre imagination 1 ».<br />
L’outil informatique, dans ses aspects de synthèse sonore<br />
et d’aide à la composition, permet tout d’abord à Murail<br />
de trouver une meilleure intégration entre l’harmonie et<br />
le timbre tout en gardant un contrôle strict sur le matériau.<br />
Il ne s’agit plus seulement de traitement du signal,<br />
mais d’agir sur les données numériques afin de créer des<br />
complexes et des progressions harmoniques. Ainsi, les<br />
distorsions spectrales appliquées aux données des analyses<br />
d’une trompe tibétaine ont produit certains complexes<br />
harmoniques de L’Esprit des dunes. Les extraits de<br />
chant diphonique ont été transformés par re-synthèse<br />
afin de produire des contrepoints artificiels. L’analyse<br />
spectrale d’un son de pluie frappant la surface d’un lac<br />
a permis de déduire les hauteurs de certains passages<br />
du Lac (2001), œuvre pourtant purement instrumentale.<br />
Dans Pour adoucir le cours du temps (2005), quelques sons<br />
bruités (souffle, gong, cloche à vache) ont été harmonisés<br />
de l’intérieur en manipulant les partiels afin qu’ils puissent<br />
s’intégrer parfaitement aux harmonies et aux sonorités<br />
instrumentales.<br />
Ces nouveaux moyens ont eu également pour conséquence<br />
une meilleure fusion entre l’instrumental et<br />
l’électronique. L’esthétique de Murail concernant la musique<br />
mixte repose, dès les premières œuvres, sur un effet<br />
de complémentarité, de fusion et d’ambiguïté entre sons<br />
électroniques et acoustiques (Désintégrations en est un<br />
des meilleurs exemples). L’électronique agit désormais<br />
comme un traitement virtuel des parties instrumentales<br />
soit en doublant certains partiels, soit en ajoutant des<br />
hauteurs non tempérées – ce qui a pour effet de changer<br />
la perception du timbre –, soit en épaississant la texture<br />
ou en renforçant l’attaque par ajout de transitoires. Le<br />
remplacement de la bande par un instrumentiste jouant<br />
sur scène d’un clavier numérique déclenchant les sons<br />
stockés dans un disque dur (depuis Allégories, 1989-1990)<br />
autorise une souplesse temporelle et une intégration, jamais<br />
atteinte auparavant, de l’électronique aux parties<br />
instrumentales. Ces quelques exemples démontrent à<br />
quel point le développement des recherches scientifiques<br />
et des moyens technologiques a permis de progresser<br />
dans le contrôle de l’harmonie « fréquentielle » dans laquelle<br />
l’esthétique de Murail trouve ses fondements.<br />
Cependant, le changement le plus apparent pour l’auditeur<br />
réside dans l’élargissement des modèles sonores.<br />
Alors que les premières pièces font appel à des modèles<br />
issus des technologies électroniques (boucles de réinjection<br />
dans Mémoire/Érosion, modulation en anneaux<br />
dans Treize couleurs du soleil couchant, synthèse FM dans<br />
Gondwana), les œuvres plus récentes sont modélisées<br />
d’après le comportement de sons de l’environnement, de<br />
bruits artificiels, et parfois de sons vocaux. Dans L’Esprit<br />
des dunes (1993-1994), par exemple, les modèles sonores<br />
proviennent d’échantillons de trompe, de guimbarde, de<br />
chant diphonique, de chœur de moines tibétain et même<br />
de bruits « artificiels » (papier déchiré, polystyrène, etc).<br />
Dans les œuvres plus récentes – Le partage des eaux (1995-<br />
1996), Bois flotté (1996), Feuilles à travers les cloches (1998),<br />
Winter fragments (2000), Le Lac (2001) ou Terre d’ombre<br />
(2003-2004) –, une nette tendance à choisir des modèles<br />
sonores issus de la nature se fait jour. Ainsi, l’analyse dynamique<br />
(prenant en compte le comportement temporel)<br />
de sons marins (vague, houle, ressac) a permis de modéliser<br />
le matériau du Partage des eaux ou de Bois flotté. Il ne<br />
s’agit nullement pour Murail d’employer ces sons pour<br />
leur rapport au réel. Même si les parties électroniques<br />
incorporent les sources, celles-ci sont toujours transformées<br />
de sorte que la « surnature » prenne le pas sur la<br />
« nature ». La nature, chez Murail, est une nature rêvée,<br />
stylisée, éloignée de toute esthétique paysagiste (même<br />
pour Légendes urbaines, 2006, qui est pourtant une sorte<br />
de « poème symphonique »).<br />
L’apparition dans la musique de Murail de ces nouveaux<br />
modèles sonores correspond à une évolution de la pensée<br />
formelle du compositeur vers des processus toujours plus<br />
complexes. Les éléments de discontinuités, déjà présents<br />
dès Gondwana (1980), passage de seuils, inversion de<br />
sens d’un mouvement directionnel, processus abrégés,<br />
prennent de plus en plus le pas sur la linéarité et la directionnalité.<br />
La possibilité d’analyser, grâce à l’outil informatique,<br />
le comportement complexe, tant sur le plan<br />
spectral que temporel, de phénomènes sonores naturels a<br />
également conduit le compositeur à infléchir son écriture<br />
formelle. Plus de contrastes et d’opposition, plus de fragmentation,<br />
plus de silences, plus d’imprévisibilité animent<br />
le discours des œuvres à partir d’Allégories (1989-<br />
1990). L’unité entre la microforme et la macroforme<br />
s’obtient désormais à l’aide de métaprocessus parfois<br />
inspirés des théories du chaos comme dans La Dynamique<br />
des fluides (1990-1991), Attracteurs étranges (1992), Serendib<br />
(1992). Cette logique de continuité sous-tendant la<br />
fragmentation de surface, provient chez Murail de l’harmonie<br />
qui, au-delà d’une fonction purement décorative,<br />
soutient la forme. « L’harmonie, souligne le compositeur,<br />
a été un grand atout pour construire ces structures plus<br />
complexes, mais dotées néanmoins d’une clarté perceptuelle<br />
dans leur développement formel 2 ». Elle offre la<br />
possibilité de contrôler, à grande échelle, des phénomènes<br />
de tension/détente, de contraction/dilatation, de<br />
continuité/rupture, d’ordre/désordre etc.<br />
Sur un plan perceptif, peut-être plus que l’élaboration<br />
harmonique, ce sont les objets sonores, les gestes mélodiques,<br />
qui permettent à la mémoire de l’auditeur de<br />
trouver des points d’ancrage. Déjà la forme de pièces<br />
comme L’Attente (1972), Mémoire/Érosion (1976) ou Vues<br />
aériennes (1988) procédait par des retours et des anticipations<br />
de figures sonores explorés sous différentes facettes.<br />
Les années quatre-vingt-dix ont vu la dimension<br />
mélodique prendre une part encore plus active de l’élaboration<br />
formelle. Le motif initial de hautbois de L’Esprit<br />
des dunes (1994), comme la cellule présentée par la flûte<br />
28
au début de Winter fragments (2000), subissent répétitions<br />
et mutations qui, par un jeu constant entre similarité et<br />
différence, guident l’auditeur dans son parcours auditif.<br />
Ils jouent à la fois le rôle d’un motif cyclique, d’une idée<br />
musicale unificatrice et du motto qui concentre en luimême<br />
l’atmosphère de l’œuvre. Ces objets sonores, que<br />
la perception fusionne en une gestalt, fonctionnent selon<br />
le principe de classe d’objets qui s’individualisent, se<br />
transforment, parfois s’entrelacent, au cours du déploiement<br />
de l’œuvre. Les phénomènes d’harmonie/timbre à<br />
grande échelle et la discursivité du discours thématique<br />
servent à cartographier la forme et jouent donc le rôle de<br />
« portulan 3 » – ancien atlas maritime, servant à tracer les<br />
côtes et à indiquer les repères principaux au navigateur<br />
encore dépourvu de boussole.<br />
Au terme de ce parcours, on mesure à quel point la musique<br />
de Tristan Murail témoigne d’une exigence et d’une<br />
constance sans faille. Son travail de compositeur a été<br />
nourri, dès les années soixante-dix, par des recherches<br />
personnelles tant sur le plan technologique (instrumentarium<br />
électrique et électronique, développement de<br />
logiciels) que méthodologique (analyse spectrale, traitement<br />
des données, re-synthèse) et compositionnel<br />
(nouveaux matériaux, harmonie fréquentielle, logique<br />
de continuité formelle, gestalt mélodique). Le tournant<br />
des années quatre-vingt-dix est à ce titre significatif de<br />
l’esprit de recherche et d’exploration qui anime le compositeur<br />
depuis ses débuts. Les renouvellements qui en<br />
ont découlé restent néanmoins fondés sur un rapport<br />
d’équilibre – typique de l’esthétique de Murail –, entre<br />
formalisation et perception. **<br />
Notes<br />
1. Tristan Murail, « En y repensant… », dans Tristan Murail Modèles et<br />
artifices, textes réunis par Pierre Michel, Strasbourg, Presses universitaires<br />
de Strasbourg, 2004, p. 159.<br />
2. Ibid., p. 204.<br />
3. Portulan, cycle de 9 à 10 pièces instrumentales comprenant, à ce jour, Les<br />
Ruines circulaires pour clarinette et violon (2006) et Seven Lakes Drive pour<br />
flûte, clarinette, cor, piano, violon et violoncelle (2006).<br />
*Julian Anderson © <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, traduit de l’anglais par<br />
Dominique Lebeau.<br />
** Philippe Lalitte<br />
© <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, 2008<br />
29
PARCOURS DE L’ŒUVRE DE GÉRARD PESSON<br />
PAR MARTiN KALTENECKER<br />
Les premières œuvres de Gérard Pesson mettaient en<br />
œuvre une poétique de l’effacement. Dès Nocturnes en<br />
quatuor, le compositeur écrit que « le discours musical y<br />
lutte contre le silence », que la musique existe sous forme<br />
d’ « ilôts » qui émergent, « comme si la matière sonore<br />
avait été recouverte, estompée, submergée 1 ». Le point de<br />
départ ou la vision primordiale dont tout va se déduire est<br />
ainsi d’ordre poétique : c’est celle d’une musique « derrière<br />
la musique », d’un envers, d’un ailleurs faisant objet<br />
de filtrages ou de soustractions. Cette image va être développée<br />
esthétiquement et poussée musicalement dans<br />
des directions très différentes – travail avec le rebut, les<br />
scories, les objets trouvés, avec la fragmentation des matériaux<br />
et des formes, avec la transcription comme tamis,<br />
ou encore mise en scène du geste de l’instrumentiste qui<br />
indique un ailleurs soustrait. Les images d’une musique<br />
inondée ou excavée viennent souvent à Pesson : « La musique<br />
est le squelette, et ces rares accords qui flottent, la<br />
fibule, la ceinture, l’épée, indices résiduels de la vie tombée<br />
en poussière 2 », écrit-il. Dans les années quatre-vingt,<br />
l’idée d’une « désécriture », ou écriture « blanche », pouvait<br />
être reliée éventuellement à la figure encore prédominante<br />
de Maurice Blanchot ; musicalement en tout cas,<br />
Pesson a marqué une distance par rapport à une musique<br />
post-moderne qui voudrait simplement restaurer l’ordre<br />
tonal, mais aussi par rapport aux courants post-sériel et<br />
spectral, quand ceux-ci se rencontraient dans une sorte<br />
de fascination pour une musique brillante, immédiatement<br />
efficace. Pesson restait dubitatif devant ce qu’il<br />
appellera la « maîtrise instrumentale », la « santé et la<br />
biensonnance », la « musique étincelante, heureuse » ou<br />
encore l’ « efficacité » de certains français contemporains 3 .<br />
La posture poétique initiale conduit ainsi le compositeur<br />
à concevoir tout travail sur les structurations fortes<br />
comme travail sur un reste — toute structure est un reste<br />
ou sera rendue comme tel. Ce pari esthétique ne pouvait<br />
réussir que si l’invention se déplaçait sur un autre terrain,<br />
celui en l’occurrence des techniques et des gestes<br />
instrumentaux, que Pesson a développés et recombinés<br />
constamment, en prenant comme point de départ<br />
les solutions trouvées par Salvatore Sciarrino et surtout<br />
Helmut Lachenmann. La verve et l’ingéniosité des inventions<br />
de Pesson font de son œuvre un rameau authentique<br />
d’une « musique concrète instrumentale »,<br />
qui interroge et déconstruit le matériau grâce au geste<br />
instrumental : techniques de taping sur les cordes, frottement<br />
des cordes avec la paume de la main ou le pulpe du<br />
doigt, petits galets rebondissant sur les cordes du piano,<br />
utilisation de plectres divers, graduation du son soufflé,<br />
intervention de percussions bricolées, d’accessoires ou<br />
ustensiles multiples, qui vont de tuyaux d’air en plastique<br />
jusqu’à une perceuse, dont le sforzato met un terme à la<br />
Gigue. Ces techniques vont aussi, d’un point de vue esthétique,<br />
tenir en échec ce qui serait une musique trop<br />
douce, peut-être trop « sciarinienne », ou encore trop<br />
marquée par une ascendance française. Si le compositeur<br />
écrivait en 1996 qu’« il faut envisager d’admettre que Ravel<br />
soit mon refoulé 4 » , on a plutôt l’impression que les<br />
modes de jeu sont chez lui une façon d’interrompre la «<br />
biensonnance » – les Nocturnes en quatuor faisaient penser<br />
parfois à un Ravel divisé par Webern ; plus tard, les<br />
techniques lachenmanniennes ne s’inscrivent pas dans<br />
quelque mythologie du bruit politisé ou, comme chez certains<br />
compositeurs spectraux, à l’intérieur d’une polarité<br />
entre harmonicité et inharmonicité, mais traduisent une<br />
volonté d’effacement, selon laquelle quelque chose est<br />
proposé et retiré dans le même temps. Ce va-et-vient<br />
marque tantôt le caractère d’œuvres entières (la sèche et<br />
quasi venimeuse Cassation face à un Rescousse découplé,<br />
aux sonorités plus pleines), tantôt l’opposition de différents<br />
moments au sein d’une même œuvre (la première<br />
des Cinq Chansons est capiteuse comme un lilas synthétique,<br />
la seconde sèche et squelettique), ou bien elle sert<br />
à faire contraster des zones formelles où alternent l’harmonicité<br />
et la tendance bruitiste, comme dans Cassation.<br />
Cependant, l’attirance pour l’obstination, la virtuosité<br />
instrumentale, du côté burin de Ravel semble l’emporter<br />
chez Pesson sur celle pour les timbres moelleux et la recherche<br />
harmonique de Debussy.<br />
Le rapport au matériau est marqué par une distance qui<br />
veut ouvrir un jeu avec les connotations plutôt que d’élaborer<br />
des constructions ingénieuses en soi. Les hauteurs<br />
sont donc gommées par les timbres instrumentaux, mais<br />
de surcroît, les grilles « n’arrivent » à la surface que dans<br />
un état lacunaire ; elles représentent un simple réservoir<br />
où l’on puisera ou non, une carrière de matériaux fragiles.<br />
Dans Récréations françaises par exemple, analysé de<br />
ce point de vue par Nicolas Mondon, le réseau des hauteurs<br />
était à l’origine déployé dans un mouvement intitulé<br />
« Histoire de ma guitare », supprimé par la suite, quoique<br />
« noyau harmonique » du recueil 5 : à l’ensemble des<br />
hauteurs des cordes à vide de la guitare, sous différentes<br />
présentations (suite de quartes descendantes couplées,<br />
échelles pentatoniques), s’ajoute un ensemble de successions<br />
chromatiques complémentaires à ces quartes, dont<br />
seront tirées d’autres échelles par sélection d’une note<br />
sur deux ou sur trois (sur cinq dans un autre numéro du<br />
recueil) ; l’une présentera une alternance seconde majeure/tierce<br />
mineure, l’autre une succession de plusieurs<br />
demi-tons. Ces deux échelles sont sous-jacentes à la plu-<br />
30
part des Récréations, mais de manière défective : la « mise<br />
en œuvre » qu’est l’écriture va surtout mettre en lumière<br />
tel intervalle selon le contexte, si bien que toute une pièce<br />
pourra consister en une simple répétition d’une seconde<br />
majeure (n° 7) ou d’une tierce mineure (n° 5). Cette tierce<br />
« pendulaire » est d’ailleurs une sorte de talisman chez<br />
Pesson – prélevé peut-être au début l’« Adagietto » de la<br />
5 e Symphonie de Mahler, elle apparaît un peu partout, des<br />
Nocturnes en quatuor jusqu’à Aggravations et final, où les<br />
musiciens semblent à un moment la faire circuler entre<br />
eux comme un frisbee.<br />
Dans Cassation, le jeu entre un accord en tant que pur ensemble<br />
de hauteurs et en tant qu’objet de connotations<br />
littéraires et musicales est particulièrement frappant. La<br />
cassation, forme de la sérénade, va produire à nouveau<br />
ici l’association à la guitare, ainsi qu’à une courte pièce<br />
que Wagner avait offerte à Cosima, le thème « Porazzi »<br />
en la bémol (<strong>WWW</strong> 93), qui commence par une appoggiature<br />
inférieure de la quinte d’un accord de septième<br />
de dominante. Cet accord, caractérisé par un jeu entre<br />
quinte juste et quarte augmentée, va commander la scordatura<br />
des trois instruments à cordes et produire différentes<br />
échelles, toutes caractérisées par trois intervalles<br />
principaux (seconde mineure, seconde majeure, tierce<br />
mineure). À cela s’ajoutent des gammes « classées »<br />
pour ainsi dire (chromatiques, diatoniques, par tons entiers),<br />
tout cet ensemble n’apparaissant à nouveau que<br />
par intermittence, élimé, gratté, à la fois donné et retiré.<br />
L’œuvre frappe donc davantage par sa couleur instrumentale<br />
et la mise en scène des timbres (les cordes<br />
jouent le plus souvent avec un plectre, le piano ponctue,<br />
la clarinette semble s’étrangler, ne jamais accéder au<br />
chant amoureux), et une excitation rythmique presque<br />
méchante, avec une récurrence des rythmes de marche<br />
et de valse. Ces rythmes anciens reviennent souvent<br />
chez Pesson comme le fonds ou le point fixe qu’il s’agit<br />
de gommer ou de déstabiliser. Clichés ou objets trouvés,<br />
sauvés pour être aussitôt déconstruits et broyés – la valse<br />
dans Le gel, par jeu ou La lumière n’a pas de bras pour nous<br />
porter, un branle du Poitou, une gigue – leur verve passagère<br />
est en contradiction avec les sonorités strangulées et<br />
râpées qui les supportent. Lors de la création de l’opéra<br />
Pastorale, le critique H. K. Jungheinrich écrivait ainsi :<br />
« Le refus du pathos et le souffle court sont sa condition<br />
préalable. Pesson cite toutes sortes de types formels, surtout<br />
des danses, mais ils n’apparaissent pas seulement<br />
(comme chez Stravinsky) à l’état de squelette, mais sont<br />
véritablement pulvérisées. Une écriture aérée, fluide, estompée,<br />
jamais triomphante, qui peut se rapprocher du<br />
trivial (scène de la foire) et de l’humoristique, acquérant<br />
ainsi une légèreté d’insectes. »<br />
Paradoxalement, l’activité de filtrage et de soustraction<br />
paraît conférer a posteriori un statut de quasi-citation à<br />
l’ensemble des objets et figures. D’où une proximité particulière<br />
chez Pesson avec l’activité de la transcription,<br />
qui n’est pas uniquement délassement, vacance, dévotion,<br />
mais ressortit à la même impulsion fondamentale<br />
que la composition proprement dite, avec, ici, l’accent<br />
mis sur la mémoire ou un rapport affectif à tel objet musical,<br />
ou la façon dont il s’est installé dans une subjectivité.<br />
C’est le cas par exemple avec les Nebenstücke (« pièces à<br />
côté », « pièces déduites ») : dans le premier, la Barcarolle<br />
de l’op.10 n° 4 de Brahms est instrumentée comme si<br />
elle s’était « oxydée » dans la mémoire, « comme un objet<br />
tombé dans la mer. Tâcher de la transcrire, c’était la repêcher,<br />
la retrouver assimilée à mes tentatives, chargée de<br />
ce que mon propre travail musical lui avait ajouté, jusqu’à<br />
la soustraire peut-être 6 ».<br />
Enfin, l’idée d’une « musique derrière la musique » se<br />
déclinera à travers un travail sur le geste instrumental,<br />
montré parfois pour lui-même, comme allant vers le son<br />
ou s’arrêtant tout juste avant sa production. Dans la 6 e des<br />
Récréations, Pesson introduit l’idée d’une Knochenmusik<br />
(« musique d’os »), faite uniquement d’une épure fragile<br />
et trouée du texte musical, exécuté par des bruits de clefs<br />
ou les doigts tambourinant sur les cordes ou le corps de<br />
l’instrument ; dans Forever Valley, on trouvera des gestesson<br />
où l’œil doit symboliquement suppléer à l’information<br />
acoustique ; ailleurs, le corps de l’instrumentiste est<br />
sollicité pour des sifflotements, le bruit des pieds, les<br />
mains passant rapidement sur les habits. Le compositeur<br />
propose ainsi le geste et son retournement, le positif et<br />
le négatif, l’avers et l’envers, et cette théâtralisation produit<br />
un niveau supplémentaire de césures au sein d’un<br />
discours où tout conspire à l’interruption. C’est en procédant<br />
la plupart du temps par unités courtes juxtaposées,<br />
par fragments, par bouts et sursauts, que Pesson refuse<br />
ce qu’on pourrait nommer « l’idéologie » du développement<br />
thématique et de la forme souveraine comme aboutissement<br />
suprême du travail compositionnel. D’où une<br />
difficulté à l’écoute : l’auditeur est toujours en quête de<br />
l’arche formelle et des « bonnes » coupes, parfois suggérées<br />
par la texture, parfois par le jeu des musiciens qui<br />
doivent être observés avec attention. Ce jeu troublant<br />
avec la relation entre l’œil et l’oreille – qui tantôt collaborent,<br />
tantôt se combattent – se donne alors comme une<br />
autre figure de l’interrogation du faire musical, toujours<br />
en état d’« ironisation », retourné, scruté, sauvé par la<br />
destruction.<br />
Notes<br />
1. Texte accompagnant l’enregistrement chez Accord/Una Corda.<br />
2. Cran d’arrêt du beau temps, Van Dieren, Paris, 2008, p.183<br />
3. Ibid., p.261.<br />
4. Ibid., p.247.<br />
5. Ibid., p.191.<br />
6. Texte accompagnant l’enregistrement chez Æon.<br />
© <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, 2008<br />
31
PARCOURS DE L’ŒUVRE DE MiCHAEL<br />
JARRELL (extraits)<br />
PAR NiCOLAS DONiN ET LAURENT FENEYROU<br />
Attirance pour la littérature, celle de Butor, Duras, Robbe-<br />
Grillet, du Perec de La Vie mode d’emploi, mais aussi de<br />
Dostoïevski, Kawabata, Shakespeare..., privilégiant ainsi<br />
les œuvres à plusieurs niveaux de lecture : où l’œuvre<br />
musicale devient la trace d’une lecture, sa mémoire. Attirance<br />
pour les voix philosophiques singulières de Léonard<br />
de Vinci, peintre, physicien et naturaliste, ou du<br />
poème de Parménide mis en musique dans …car le pensé<br />
et l’être sont une même chose… (2002) pour six voix 1 – dans<br />
la lignée esthétique de Klaus Huber. Attirance pour la dimension<br />
théâtrale, avec, sur un livret de Michel Beretti,<br />
l’opéra de chambre Dérives (1980-1985), neuf séquences<br />
revisitant le mythe de Don Juan, et Lysistrata (1985),<br />
musique de scène pour trois percussions pour Lysistrata<br />
d’Aristophane. Attirance pour la danse, pour la concentration<br />
du rythme du corps chez Dana Reitz, pour l’âpreté<br />
de Reinhild Hoffmann ou de Pina Bausch, qui se manifeste<br />
avec Der Schatten, das Band, das uns an die Erde bindet<br />
(1989) [L’ombre, cette bande qui nous relie à la terre], créé<br />
à Salzbourg dans une chorégraphie d’Etienne Frey, avec<br />
Harold et Maud (1991), créé à Lausanne dans une chorégraphie<br />
du même Etienne Frey, et indirectement avec<br />
Essaims-cribles (1987-1988), conçu comme un « ballet de<br />
chambre » pouvant être joué sans réalisation scénique.<br />
Avec Cassandre (1993-1994) puis Galilée (2005), Jarrell<br />
s’est confronté de plus en plus directement à la scène<br />
et au genre de l’opéra. Ayant d’abord envisagé d’écrire,<br />
d’après le livre de Christa Wolf Kassandra (1983), un opéra<br />
de chambre, Jarrell a finalement conçu un monodrame<br />
pour récitante et ensemble instrumental, renonçant de<br />
fait à la voix chantée mais intensifiant la force littéraire<br />
du drame. « Avec ce récit, je descends dans la mort » annonce<br />
Cassandre à haute et intelligible voix avant de reconstituer,<br />
bribe par bribe, selon les méandres logiques<br />
et affectifs d’une conscience meurtrie, son point de vue<br />
sur la guerre de Troie et la genèse de sa mise à l’écart.<br />
Le rapprochement s’impose avec Erwartung de Schoenberg,<br />
composé à l’orée du xx e siècle, également centré<br />
sur l’attente d’une femme, exprimant ses sentiments et<br />
impressions instant après instant et selon des associations<br />
libres. A quoi s’ajoute un précédent chez Jarrell,<br />
dans Dérives : alors que les personnages entourant D. J.<br />
[Don Juan] attendent qu’il reprenne son rôle de chanteur<br />
d’opéra, ce dernier n’y parvient pas et reste confiné à la<br />
voix parlée. Ici comme dans Cassandre se manifeste un<br />
postulat implicite : chanter sur scène ne va pas de soi, il y<br />
faut une profonde signification dramatique, de sorte que<br />
le chant (et, avec lui, le genre opéra) apparaît ici comme<br />
un point d’arrivée plutôt qu’une donnée de départ. Cette<br />
idée se retrouve, une dizaine d’années après Cassandre,<br />
dans l’opéra écrit par Jarrell à partir de La vie de Galilée<br />
(1938-1955) de Bertolt Brecht. Agé d’une quarantaine<br />
d’années dans la situation initiale (1609), le personnage<br />
de Galilée est progressivement privé de sa voix chantée<br />
à mesure qu’il traverse l’épreuve des controverses publiques<br />
et des procès en Inquisition, jusqu’à assumer<br />
une voix parlée à partir de son abjuration en 1633. Cette<br />
même distinction parlé/chanté sert à construire la trajectoire<br />
symétrique du jeune servant de Galilée, Andrea<br />
Sarti. Prenant conscience de sa vocation de savant au fil<br />
de scènes de la vie quotidienne chez Galilée, c’est ce dernier,<br />
devenu adulte, qui viendra rendre visite au vieillard<br />
en résidence surveillée à perpétuité, afin d’en exfiltrer<br />
ses derniers manuscrits ; personnage secondaire au début,<br />
parlando, il accède au chant dans cette scène finale.<br />
Note<br />
1. Et dans Denn dasselbe ist Erkennen und sein (1999) pour six voix solistes<br />
et ensemble.<br />
© <strong>Ircam</strong>-Centre Pompidou, 2008<br />
32
BiOGRAPHiES<br />
ANDREA AGOSTINI<br />
Diplômé du conservatoire de<br />
Bologne, Andrea Agostini se<br />
perfectionne auprès de Brian<br />
Ferneyhough, Michael Jarrell,<br />
François Paris, Ivan Fedele,<br />
Gilberto Cappelli et Alessandro<br />
Solbiati. Récompensées par de nombreux prix, ses<br />
œuvres sont interprétées par des ensembles comme Otolab<br />
et Alter Ego, dans le cadre de festivals internationaux :<br />
Royaumont, Milan (Nuove Sincronie), Bourges…<br />
Sa curiosité pour les différents domaines d’expression<br />
contemporaine le conduit à composer pour la radio, le cinéma<br />
et le théâtre, ainsi qu’à collaborer avec des groupes<br />
de jazz et de rock – le rock étant au centre de ses préoccupations<br />
depuis 2005. Il est ainsi membre de groupes<br />
comme Frida X et réalise l’électronique en temps réel<br />
pour C-Project, groupe spécialisé dans la sonorisation de<br />
spectacles de théâtre.<br />
En 2008-2010, il suit le Cursus de composition et d’informatique<br />
musicale de l’<strong>Ircam</strong>.<br />
PATRICIA ALESSANDRINI<br />
Diplômée des conservatoires<br />
de Bologne et de Strasbourg,<br />
Patricia Alessandrini se forme<br />
auprès d’Ivan Fedele, de Tristan<br />
Murail et de Thea Musgrave.<br />
En 2008, elle soutient sa thèse<br />
de doctorat en composition à l’université de Princeton<br />
et reçoit une bourse pour poursuivre ses recherches sur<br />
la synthèse selon des modèles physiques en temps réel.<br />
Depuis 2010, elle enseigne la CAO à l’Académie musicale<br />
de Pescara (Italie).<br />
Ses pièces sont données dans de nombreux festivals<br />
(Archipel, Darmstadt, Musica), par le Quatuor Arditti<br />
et les ensembles Accroche Note, Itinéraire, Alternance,<br />
Intercontemporain et New Millennium. Elles intègrent<br />
pour la plupart l’électronique en temps réel et proposent<br />
une relecture des œuvres du passé. Patricia Alessandrini<br />
s’intéresse également aux possibilités offertes par le<br />
multimédia et collabore avec d’autres artistes. Elle se<br />
confronte souvent à des questions politiques et sociales<br />
dans ses œuvres.<br />
GEORGES APERGHIS<br />
Né à Athènes, Georges Aperghis<br />
s’installe à Paris en 1963.<br />
Sa carrière indépendante se<br />
partage entre écriture instrumentale<br />
ou vocale, le théâtre<br />
musical et l’opéra. En 1976, il<br />
fonde l’Atelier Théâtre et Musique qui lui permet de renouveler<br />
sa pratique de compositeur en travaillant avec<br />
des musiciens et comédiens. Ces spectacles s’inspirent<br />
de faits sociaux transposés dans un monde poétique, parfois<br />
absurde ou satirique.<br />
En 2000, deux créations voyagent en Europe : Die<br />
Hamletmaschine-Oratorio (sur un texte de Heiner Müller) et<br />
Machinations, commande de l’<strong>Ircam</strong>. Suivent en 2004 Avis<br />
de tempête à l’Opéra de Lille ; en 2006 Wölfli Kantata (sur des<br />
textes d’Adolf Wölfi) et Contretemps, commande du Festival<br />
de Salzburg ; en 2007 Zeugen pour soprano, ensemble et<br />
marionnettiste, Happy end, une adaptation libre du Petit<br />
Poucet pour ensemble, électronique et film d’animation, et<br />
Teeter-Totter, commandée par le festival de Donaueschingen.<br />
La dernière œuvre de Georges Aperghis, Happiness Daily,<br />
commande de l’Ensemble intercontemporain, a été créée<br />
en avril 2008 à Paris. On le retrouvera en mai 2010 à l’Opéra<br />
Comique avec une nouvelle création, Les Boulingrin, opéra<br />
bouffe d’après Georges Courteline dans une mise en scène<br />
de Jérôme Deschamps et avec le Klangforum Wien dirigé<br />
par Jean Deroyer.<br />
THIERRY BLONDEAU<br />
Né en 1961, Thierry Blondeau<br />
étudie la musique et la littérature<br />
à Paris et à Berlin. Il est<br />
pensionnaire à la Villa Médicis<br />
à Rome de 1994 à 1996 et lauréat<br />
du programme « Villa Médicis<br />
Hors les murs » en 1998<br />
pour une collaboration avec le Musée Tinguely à Bâle. Il<br />
est compositeur en résidence à l’ENM de Brest de 1998<br />
à 2000, à l’Akademie Schloss Solitude en 2000, et à Annecy<br />
de 2000 à 2002, où il participe à la mise en place<br />
du M.I.A. (Musiques Inventives d’Annecy). En 2002 et<br />
2003, il est invité à Berlin par le DAAD.<br />
Sa musique se caractérise par une construction audible de<br />
données acoustiques, spatiales et instrumentales, préoccupations<br />
qui l’amènent en plus des concerts à la conception<br />
d’actions in situ, voire interactives.<br />
Depuis 2003, il enseigne la composition acoustique et<br />
électroacoustique à l’université Marc Bloch à Strasbourg.<br />
33
PIERRE BOULEZ<br />
Compositeur et chef d’orchestre<br />
né en 1925 à Montbrison,<br />
Pierre Boulez étudie<br />
l’harmonie auprès d’Olivier<br />
Messiaen au Conservatoire<br />
de Paris dès 1944. Il se forme<br />
ensuite au contrepoint auprès d’Andrée Vaurabourg, à la<br />
composition auprès d’Olivier Messiaen et à la technique<br />
dodécaphonique auprès de René Leibowitz. En 1946, il<br />
est nommé directeur de la musique de scène de la Compagnie<br />
Renaud-Barrault. Il compose la Sonatine pour flûte<br />
et piano, la première sonate pour piano et la première<br />
version du Visage nuptial pour soprano, alto et orchestre<br />
de chambre. Dès lors, sa carrière de compositeur s’affirme.<br />
En 1951, il se livre à des expériences aux studios<br />
de musique concrète de Pierre Schaeffer à Radio France.<br />
En 1953 naissent les Concerts du Petit Marigny qui prendront<br />
l’année suivante le nom de Domaine Musical, dont<br />
il assurera la direction jusqu’en 1967. Il participe aux<br />
cours d’été de Darmstadt entre 1954 et 1965 et s’y affirme<br />
une des plus fortes personnalités de sa génération.<br />
En 1969, Pierre Boulez dirige pour la première fois l’Orchestre<br />
philharmonique de New York, dont il prendra la<br />
direction de 1971 à 1977. Il est également chef permanent<br />
du BBC Symphony Orchestra à Londres de 1971 à 1975.<br />
En 1975, le secrétaire d’Etat aux Affaires culturelles annonce<br />
la création de l’Ensemble intercontemporain,<br />
dont la présidence est confiée à Pierre Boulez. À la même<br />
période, le président Georges Pompidou lui demande de<br />
fonder et de diriger l’<strong>Ircam</strong> (jusqu’en 1992).<br />
Professeur au Collège de France entre 1976-1995, il est<br />
également l’auteur de nombreux écrits sur la musique.<br />
Ses principales œuvres réalisées à l’<strong>Ircam</strong> sont Répons<br />
(1981-1988), Dialogue de l’ombre double (1985), ...explosante-fixe…<br />
(1991-1993) et Anthèmes 2 (1997). Ses dernières<br />
compositions sont sur Incises, créée en 1998 au<br />
Festival d’Édimbourg, et Dérive 2, dont la dernière version<br />
a été créée en juillet 2006 au festival d’art lyrique d’Aixen-Provence.<br />
JOHN CAGE<br />
Né en 1912 à Los Angeles, John<br />
Cage étudie la composition dès<br />
1934 avec Cowell à New York<br />
puis avec Schoenberg en Californie.<br />
Ses premières compositions<br />
sont de véritables essais<br />
sur la dodécaphonie non sérielle. Une des innovations qui a<br />
fait sa gloire est le piano préparé, qui transforme cet instrument<br />
en un véritable orchestre miniature de percussions.<br />
L’enthousiasme de John Cage pour les philosophies asiatiques<br />
le conduit à une étude très approfondie du Zen à la<br />
fin des années 1940. Sa position vis-à-vis du hasard a une<br />
grande influence aux États-Unis et en Europe, tant sur le<br />
plan philosophique que musical.<br />
Pendant les années 1960, il s’intéresse davantage à l’électronique<br />
live et au mixed media. Dans ses œuvres ultérieures,<br />
il s’inspire de toutes ses expériences, en passant<br />
de la composition aléatoire avec méthode d’écriture<br />
conventionnelle à la notation graphique pour orchestre et<br />
des expériences sur la description verbale avec des instruments<br />
naturels.<br />
Par le simple rejet de l’intentionnalité jugée si nécessaire<br />
à la composition, John Cage a su changer la nature de la<br />
musique telle qu’elle est perçue habituellement. En acceptant<br />
les résultats des opérations aléatoires, en admettant<br />
la possibilité d’une indétermination au niveau de la<br />
composition et des concerts, et en ouvrant sa musique à<br />
tous les types d’instruments. L’ensemble de ses œuvres<br />
est d’une variété remarquable ; par la seule liberté qui<br />
s’en dégage, son art témoigne d’une personnalité à part :<br />
à la fois candide, ouverte, et d’un naturel heureux.<br />
Toute l’évolution de son expression montre que John<br />
Cage est plus un créateur dans le sens large qu’un<br />
compositeur traditionnel. Son but était de refuser toute<br />
idée d’intentionnalité dans l’art pour favoriser la notion<br />
de liberté. « Etre artiste, disait John Cage, c’est d’être<br />
engagé par soi-même, et non par quelqu’un d’autre. »<br />
John Cage est mort à New York le 12 août 1992.<br />
ODILE DUBOC<br />
Formée très jeune à la danse<br />
classique, Odile Duboc découvre<br />
très vite d’autres<br />
formes de danse et crée,<br />
dans les années 1970, sa<br />
propre école : les Ateliers<br />
de la danse. À partir des années 1980, elle décide de se<br />
consacrer à la chorégraphie et fonde trois ans plus tard,<br />
avec Françoise Michel, la compagnie à contre jour. En<br />
1990, elle est nommée directrice du Centre chorégraphique<br />
national de Franche-Comté à Belfort au sein duquel<br />
elle crée plusieurs pièces dont Projet de la matière,<br />
trois boléros, Comédie, à la suite... Parallèlement, elle répond<br />
aux invitations de Patrick Dupond et Brigitte Lefèvre<br />
et crée des spectacles pour les danseurs de l’Opéra<br />
de Paris et pour le Ballet du Rhin.<br />
Depuis plusieurs années, Odile Duboc collabore à des<br />
œuvres lyriques, ainsi qu’à des créations théâtrales<br />
autour d’œuvres d’Olivier Cadiot, Jean-Luc Lagarce,<br />
Peter Handke, Edward Bond et Rodriguo Garcia, mises<br />
en scène par Ludovic Lagarde, François Berreur et Jean-<br />
Claude Berutti.<br />
Très intéressée par l’enseignement, elle propose une<br />
formation en danse pour des étudiants en art dramatique<br />
(Théâtre national de Strasbourg en 2004 et Comédie de<br />
Saint-Étienne en 2005).<br />
Odile Duboc quitte ses fonctions de directrice du Centre<br />
chorégraphique de Belfort en 2008 et fonde une nouvelle<br />
compagnie indépendante : à contre jour.<br />
34
MORTON FELDMAN<br />
Né en 1926 à New York, Morton<br />
Feldman étudie auprès de<br />
Vera Maurina Press (qui avait<br />
autrefois côtoyé Scriabine),<br />
de Wallingford Riegger et de<br />
Stefan Wolpe. Il rencontre<br />
Edgard Varèse et John Cage.<br />
Projection 1 (1950), pour violoncelle, est sa première<br />
œuvre. Au cours des années 1960, la lecture de Kierkegaard<br />
s’avère essentielle à la recherche d’un art excluant toute<br />
trace de dialectique. Il noue en 1970 une relation avec<br />
l’altiste Karen Philipps, pour qui il entreprend la série<br />
The Viola in My Life. En 1976, il rencontre Samuel Beckett<br />
à qui il consacre trois œuvres : Neither (1976-1977), Words<br />
and Music (1987) et For Samuel Beckett (1987). Dès 1978, ses<br />
œuvres se risquent à une musique aux nuances infimes,<br />
qui ne transigent plus sur la durée de leur déploiement<br />
au regard des conventions, des possibilités d’exécution et<br />
des attentes du public (Quartet (II) en 1983).<br />
Renommé également pour ses activités d’enseignant,<br />
Morton Feldman meut le 3 septembre 1987.<br />
CARLOS FRANKLIN<br />
Artiste plasticien, Carlos<br />
Franklin se forme à l’Ecole<br />
des beaux-arts de Bogota<br />
puis au Fresnoy, en France,<br />
en 2008. Il participe à des<br />
expositions collectives à<br />
Saint-Domingue, New York, Londres et en Colombie.<br />
En 2007, il est invité au Pocket Film Festival au Centre<br />
Pompidou et il est commissaire d’exposition au Centre<br />
culturel français du Cambodge où il organise la première<br />
exposition d’art vidéo dans le pays.<br />
Carlos Franklin s’intéresse au langage et aux différences<br />
culturelles et sociales présentes dans l’environnement<br />
urbain contemporain ; il analyse la manière dont les pratiques<br />
artistiques s’y inscrivent. Cette réflexion lui permet<br />
de mélanger dans sa production vidéographique et filmique<br />
ses inclinaisons vers l’installation et la performance.<br />
SÉBASTIEN GAXIE<br />
Né en 1977, Sébastien Gaxie<br />
étudie le piano, le piano jazz<br />
et le chant choral. En 2000,<br />
il participe à la session de<br />
composition Voix Nouvelles<br />
à Royaumont où il suit l’enseignement<br />
de Brian Ferneyhough et il intègre la même<br />
année le CNSM de Paris.<br />
En 2005, son disque Lunfardo (Chief Inspector) est salué<br />
par la critique. Son catalogue comprend une trentaine<br />
d’opus allant de la pièce soliste à la pièce pour orchestre,<br />
avec une utilisation fréquente de l’électronique.<br />
Sa musique est donnée en Europe, en Thaïlande et au<br />
Japon. Il écrit également des courts et longs-métrages<br />
pour le cinéma. De 2007 à 2009, Sébastien Gaxie suit les<br />
deux années du Cursus de composition et d’informatique<br />
musicale de l’<strong>Ircam</strong>.<br />
HEINER GOEBBELS<br />
Né en 1952 en Allemagne,<br />
Heiner Goebbels étudie la<br />
musique et la sociologie. Il<br />
compose tout d’abord des<br />
œuvres pour spectacles<br />
(théâtre, vidéo, danse) puis<br />
des pièces radiophoniques. Depuis 1988, il écrit de la<br />
musique de chambre pour l’Ensemble Modern et l’Ensemble<br />
intercontemporain. Heiner Goebbels est invité<br />
régulièrement dans les théâtres et les festivals les plus<br />
renommés et participe aux tournées de ces ensembles.<br />
En 1994, il est professeur invité à l’Institut des sciences<br />
théâtrales appliquées de l’université de Gießen (où il enseigne<br />
aujourd’hui) et, en 1997, à la Musikhochschule de<br />
Karlsruhe. Il prend également part à de nombreux séminaires<br />
et projets artistiques.<br />
Depuis 2006, Heiner Goebbels est le président de l’Académie<br />
du Théâtre de Hessen.<br />
En 2008, sa pièce I went to the house but did not enter, sur<br />
des textes de T. S. Eliot, Maurice Blanchot et Samuel Beckett,<br />
est créée par le Hilliard Ensemble dans le cadre du<br />
Festival d’Edimbourg.<br />
JONATHAN HARVEY<br />
Né en Angleterre en 1939,<br />
Jonathan Harvey se familiarise<br />
au cours de ses études avec la<br />
technique dodécaphonique<br />
et fait plusieurs rencontres<br />
décisives : avec Milton Babbitt,<br />
avec Stockhausen qui le guide<br />
dans son apprentissage des techniques de studio puis,<br />
en 1980, Pierre Boulez l’invite à travailler à l’<strong>Ircam</strong> où<br />
il découvre le courant spectral qu’il considère comme<br />
déterminant pour l’évolution de la musique d’aujourd’hui.<br />
Son œuvre couvre tous les genres : musique pour chœur a<br />
capella, grand orchestre, orchestre de chambre, ensemble,<br />
et instrument soliste. Il compose trois opéras : Passion and<br />
Resurrection (1981), Inquest of Love (1991) et Wagner Dream<br />
(2003-2007).<br />
De 2005 à 2008, Jonathan Harvey est en résidence à l’Orchestre<br />
symphonique écossais de la BBC où il créée Body<br />
Mandala, ...towards a pure land et surtout Speakings en 2008.<br />
Il est considéré comme l’un des compositeurs les plus<br />
imaginatifs de musique électroacoustique. Près de deux<br />
cents représentations de ses œuvres sont données ou retransmises<br />
chaque année et environ quatre-vingts enregistrements<br />
sont disponibles sur CD. Il a reçu de nombreux<br />
prix et enseigne dans de prestigieuses universités<br />
(Stanford, Cambridge…).<br />
35
MICHAEL JARRELL<br />
Né en 1958 à Genève, Michael<br />
Jarrell étudie dans sa ville natale,<br />
aux États-Unis, à Fribourg auprès<br />
de Klaus Huber, puis à l’<strong>Ircam</strong>.<br />
Professeur de composition à<br />
la Musikhochschule de Vienne<br />
depuis 1993 et au Conservatoire de Genève depuis 2004, il<br />
est largement reconnu et récompensé à travers le monde.<br />
À l’instar de Giacometti et de Varèse, Michael Jarrell<br />
utilise des motifs récurrents qui se développent comme<br />
autant de ramifications à travers ses œuvres. Le lien de<br />
l’écriture avec la pensée visuelle est également notable.<br />
Congruences (1989), sa première grande pièce avec électronique,<br />
s’inspire des notions géométriques de plan,<br />
de perspective, d’anamorphose et de figure, projetées<br />
dans une forme temporelle. Quoique s’inscrivant dans<br />
la descendance du sérialisme (élaboration discrète du<br />
matériau, esprit de développement, construction multi-dimensionnelle),<br />
la musique de Michael Jarrell se caractérise<br />
par une certaine transparence de texture, une<br />
pensée originale des notions de figuration et de polarité<br />
harmonique, à l’intérieur d’une conception d’essence<br />
discursive et dramatique.<br />
Deux œuvres dramatiques marquent sa carrière : l’opéra<br />
Cassandre (1994) – intégrant l’univers électronique au<br />
monde de l’orchestre traditionnel – et Galilei – d’après<br />
La Vie de Galilée de Brecht (2006). Sa nouvelle œuvre<br />
de théâtre musical, Le Père, sur une nouvelle de Heiner<br />
Müller, sera créée en juin 2010 dans le cadre du festival<br />
de Schwetzingen (Allemagne).<br />
PIERRE JODLOWSKI<br />
Après des études musicales au<br />
conservatoire de Lyon et à l’<strong>Ircam</strong><br />
pour le Cursus de composition<br />
et d’informatique musicale,<br />
Pierre Jodlowski fonde le collecif<br />
éOle et le festival Novelum à<br />
Toulouse. Lauréat de plusieurs concours internationaux,<br />
il reçoit des commandes des institutions les plus renommées<br />
et collabore avec des ensembles spécialisés en musique<br />
contemporaine ainsi qu’avec les musiciens Jean<br />
Geoffroy (percussion), Cédric Jullion (flûte), Wilhem<br />
Latchoumia (piano) et Jérémie Siot (violon).<br />
Pierre Jodlowski est également très actif dans des circuits<br />
parallèles et il collabore avec d’autres artistes venant des<br />
milieux de la danse, du théâtre, des arts plastiques et des<br />
musiques électroniques. Il travaille aujourd’hui l’image,<br />
la programmation interactive pour des installations et la<br />
mise en scène. Il revendique la pratique d’une musique<br />
« active », tant dans sa dimension physique que psychologique.<br />
Il se produit également dans le cadre de performances.<br />
Ses œuvres sont diffusées en Europe aussi bien qu’en<br />
Amérique du Nord et en Asie. Elles sont publiées<br />
aux Éditions Jobert et font l’objet de parutions<br />
discographiques et vidéographiques.<br />
PHILIPPE LEROUX<br />
Né en 1959 en France, Philippe<br />
Leroux étudie au CNSM de<br />
Paris, ainsi qu’avec Olivier<br />
Messiaen, Franco Donatoni,<br />
Betsy Jolas et Iannis Xenakis. De<br />
1993 à 1995, il est pensionnaire<br />
à la Villa Médicis. Il compose une cinquantaine d’œuvres<br />
acousmatiques, vocales, de musique de chambre, pour<br />
orchestre symphonique et dispositifs électroniques,<br />
commandées par des institutions françaises et étrangères<br />
et jouées dans le cadre de festivals internationaux. Ses<br />
collaborations majeures avec l’<strong>Ircam</strong> sont créées avec<br />
la complicité de la soprano Donatienne Michel-Dansac<br />
: VoiRrex) en 2003 avec également L’Itinéraire sous la<br />
direction de Pierre-André Valade et Apocalypsis, en 2006,<br />
avec Armelle Orieux et l’Ensemble BIT20.<br />
Sa discographie comprend trois disques monographiques et<br />
une dizaine de disques, DVD-ROM et CD-ROM collectifs.<br />
En 2007, De la Texture est créée à San Francisco par le San Francisco<br />
Contemporary Music Player dirigé par David Milness et,<br />
en 2008, Des Autres à l’Arsenal de Metz par l’ensemble Musicatreize<br />
sous la direction de Roland Hayrabedian.<br />
Professeur très sollicité qui a enseigné la composition à<br />
l’<strong>Ircam</strong> de 2001 à 2006, Philippe Leroux est aujourd’hui<br />
professeur de composition à l’université de Montréal<br />
(2009-2011).<br />
PHILIPPE MANOURY<br />
Né en 1952 à Tulle, Philippe<br />
Manoury débute la musique<br />
très jeune et s’engage sur la voie<br />
de la composition dès les années<br />
1970. En 1975, il étudie la<br />
composition musicale assistée<br />
par ordinateur auprès de Pierre Barbaud. Les œuvres de<br />
Karlheinz Stockhausen, Pierre Boulez et Iannis Xenakis<br />
sont ses premières références.<br />
C’est avec la création de Cryptophonos par Claude Helffer<br />
au Festival de Metz en 1974 qu’il se fait véritablement<br />
connaître du public. En 1981, il est invité à l’<strong>Ircam</strong> comme<br />
chercheur et participe depuis aux activités de l’institut.<br />
L’œuvre de Philippe Manoury couvre tous les genres :<br />
pièces solistes, musiques électroniques mixtes, musiques<br />
de chambre, œuvres pour chœur et pour grand orchestre.<br />
Il compose également trois opéras : 60 e Parallèle (1995-<br />
1996), K… (2000-2001) et La Frontière (2003).<br />
Actuellement, Philippe Manoury travaille sur un quatuor<br />
à cordes avec électronique, dont la création est prévue en<br />
décembre 2010 par le Quatuor Diotima. En 2011 verra<br />
la création d’un second quatuor à cordes par le quatuor<br />
Arditti au Festival de Donaueschingen et, en 2012, sera<br />
créé La nuit de Gutenberg, un nouvel opéra pour l’Opéra du<br />
Rhin, sur une mise en scène de Yoshi Oïda.<br />
Depuis l’automne 2004, Philippe Manoury réside aux<br />
États-Unis où il enseigne la composition à l’Université de<br />
Californie de San Diego.<br />
36
MARCO MOMI<br />
Né en Italie en 1978, Marco<br />
Momi étudie aux conservatoires<br />
de Pérouse, de Strasbourg et de<br />
La Haye tout en participant aux<br />
cours d’été de Darmstadt. De<br />
2007 à 2009, il suit le Cursus<br />
de composition et d’informatique musicale de l’<strong>Ircam</strong><br />
et termine actuellement son doctorat à Rome, sous la<br />
direction d’Ivan Fedele.<br />
En 2009 sont créées Ludica par l’ensemble Slagwerk Den<br />
Haag et Iconica III par le Neue Vocalsolisten Stuttgart. Ses<br />
projets comptent une œuvre en collaboration avec l’artiste<br />
visuelle Chiara Vecchiarelli, intitulé Ruine d’image, et<br />
une pièce pour l’ensemble NiIkel, commandée par la<br />
Fondation Ernst von Siemens.<br />
Compositeur en résidence à l’Académie des arts de Berlin<br />
en 2010, il est aussi enseignant et chef titulaire du chœur<br />
Suavis Sonus de Pérouse. Ses œuvres sont publiées à<br />
Milan, chez Nuova Stradivarius et Suvini Zerboni.<br />
MATHILDE MONNIER<br />
Mathilde Monnier collabore<br />
avec Jean-François Duroure<br />
jusqu’en 1987 avant de<br />
travailler seule. En 1994, elle<br />
est nommée à la tête du CCN<br />
de Montpellier Languedoc-Roussillon. Cette nomination<br />
marque le début d’une série de collaborations avec des<br />
personnalités venant de divers champs artistiques : la<br />
plasticienne Beverly Semmes, les compositeurs David<br />
Moss, Heiner Goebbels et eriKm, l’écrivain Christine<br />
Angot, le philosophe Jean-Luc Nancy...<br />
En 2000, pour Montpellier Danse, elle invite de<br />
nombreux artistes à créer un événement intitulé Potlatch,<br />
dérives autour de la question du don et de la dette. Puis<br />
elle engage un diptyque, Signé, signés s’appuyant sur<br />
l’œuvre de M. Cunningham et J. Cage. Parmi ses dernières<br />
créations : 2008 Vallée, spectacle avec le chanteur<br />
Philippe Katerine en 2006 et Tempo 76 qui interroge la<br />
notion d’unisson, sur la musique de Ligeti en 2007. En<br />
2008, elle répond à la commande du Philharmonique<br />
de Berlin en chorégraphiant l’opéra Surrogate Cities de<br />
Heiner Goebbels. Elle crée ensuite avec La Ribot le duo<br />
Gustavia. En 2009, elle signe Pavlova 3’23, pièce pour neuf<br />
interprètes, prenant appui sur la Mort du Cygne.<br />
Parallèlement, il faut noter dans son parcours quatre<br />
films, dont Vers Mathilde, un documentaire réalisé par<br />
Claire Denis et deux livres : Dehors la danse avec Jean-Luc<br />
Nancy, et MW avec la photographe Isabelle Waternaux et<br />
l’écrivain Dominique Fourcade.<br />
TRISTAN MURAIL<br />
Né en 1947 au Havre, Tristan<br />
Murail est diplômé de l’École<br />
nationale des langues orientales<br />
et de l’Institut d’études<br />
politiques de Paris. Il étudie au<br />
CNSM dans la classe d’Olivier<br />
Messiaen. Durant ses années de formation, ses modèles se<br />
trouvent parmi les esthétiques qui s’attachent à créer des<br />
mouvements globaux de masses, de volumes ou de textures<br />
sonores : la musique électroacoustique, les œuvres de<br />
Iannis Xenakis, de Giacinto Scelsi et de György Ligeti.<br />
En 1973, il fonde, avec Michaël Levinas et Roger Tessier,<br />
le collectif de musiciens L’Itinéraire qui deviendra un<br />
laboratoire précieux pour ses recherches dans le domaine<br />
de l’écriture instrumentale, de l’emploi de l’électronique<br />
en temps réel et de la composition assistée par ordinateur.<br />
La même année, il compose La Dérive des continents et Les<br />
Nuages de Magellan qui marquent son premier style ; des<br />
pièces s’apparentant à un magma sonore ininterrompu,<br />
sans articulation ni réelle évolution. Sables (1974) et<br />
Mémoire/Erosion (1975-1976) marqueront ensuite deux<br />
étapes successives du compositeur vers l’épure.<br />
En 1980, les compositeurs de L’Itinéraire participent<br />
au stage de composition et d’informatique musicale<br />
de l’<strong>Ircam</strong>. Cette expérience aura un impact décisif<br />
sur l’évolution de la musique de Tristan Murail qui<br />
commence à utiliser l’informatique pour approfondir<br />
sa connaissance des phénomènes acoustiques. Au début<br />
des années 1990, sa musique atteint un stade extrême<br />
de morcellement, d’articulation, et d’imprévisibilité du<br />
déroulement.<br />
De 1991 à 1997, il collabore avec l’<strong>Ircam</strong> où il enseigne<br />
la composition et participe au développement du<br />
programme d’aide à la composition Patchwork. Depuis<br />
1997, Tristan Murail est professeur de composition à<br />
l’Université Columbia à New York.<br />
Ses œuvres les plus récentes sont : En moyenne et extrême<br />
raison, créée en avril 2009 à Montréal par le Nouvel<br />
Ensemble Moderne (direction Lorraine Vaillancourt)<br />
et Les sept Paroles, créée en avril 2010 au Concertgebouw<br />
d’Amsterdam par le chœur et l’orchestre de la Radio<br />
Néerlandaise (direction Marin Alsop).<br />
PIERRE NOUVEL<br />
Après des études de cinéma<br />
et plusieurs expériences dans<br />
les domaines de la musique,<br />
du graphisme et du multimedia,<br />
Pierre Nouvel crée le<br />
collectif Factoid avec Valère<br />
Terrier. Ensemble, ils s’interrogent<br />
sur les rapports qu’entretiennent son et image.<br />
En 2005, il réalise avec Jean-François Peyret pour le cas de<br />
Sophie K. Il collabore dès lors avec d’autres metteurs en<br />
scène tels que Michel Deutsch, Hans Peter Cloos ou Jean<br />
37
Louis Martinelli. Parallèlement, il participe à des performances<br />
et se produit notamment avec Olivier Pasquet et<br />
Alexandros Markeas. En 2007, il propose avec le compositeur<br />
Jérome Combier Noir Gris, installation sonore<br />
et vidéo présentée au Centre Pompidou dans le cadre de<br />
l’exposition Beckett. En 2008, Zabou Breitman lui confie<br />
la scénographie ainsi que le traitement de la lumière, du<br />
son et de la vidéo pour sa création des gens adaptée des<br />
documentaires de Raymond Depardon urgences et faits<br />
divers. Il signe scénographie et vidéo pour l’opéra Belshazzar,<br />
mis en scène par Philippe Calvario. Dans le cadre<br />
de l’exposition internationale de Saragosse, il réalise une<br />
installation vidéo sur le territoire.<br />
GÉRARD PESSON<br />
Né en 1958, Gérard Pesson<br />
suit des études de lettres et<br />
de musicologie à la Sorbonne<br />
et au CNSM de Paris, avant<br />
d’être pensionnaire de la<br />
Villa Medicis.<br />
Son travail montre une préoccupation constante pour<br />
la scène : après Beau Soir (1990, festival Musica) et Les<br />
Amours de Monsieur Vieux Bois (1990-1991 à l’Opéra<br />
Comique et en tournée), il signe un opéra de chambre,<br />
Forever Valley, sur un livret de Marie Redonnet et dans une<br />
mise en scène de Frédéric Fisbach. Son opéra Pastorale,<br />
d’après L’Astrée d’Honoré d’Urfé, est créé en version de<br />
concert en mai 2006 à Stuttgart puis donné en création<br />
scénique, dans une mise en scène du vidéaste Pierrick<br />
Sorin, au Théâtre du Châtelet en 2009.<br />
De 2008, il est accueilli en résidence au CENTQUATRE à<br />
Paris avec l’Ensemble Cairn pour un cycle de commandes<br />
de deux ans intitulé : Pompes/Circonstances.<br />
À ses débuts, Gérard Pesson avait fondé la revue de<br />
musique contemporaine Entretemps. En 2004, il publie<br />
chez Van Dieren son journal, Cran d’arrêt du beau temps,<br />
réédité en mai 2008. Un second volume de ce journal sera<br />
publié en 2011.<br />
Quatre disques monographiques de ses œuvres sont parus<br />
chez Una corda, Æon et, plus récemment, Col Legno.<br />
Gérard Pesson est producteur à France Musique et<br />
professeur de composition au CNSM de Paris depuis<br />
2006. Ses œuvres sont publiées aux Éditions Henry<br />
Lemoine depuis 2000.<br />
MATTHIAS PINTSCHER<br />
Né en 1971 en Allemagne,<br />
Matthias Pintscher se forme<br />
auprès de Hans Werner Henze<br />
et de Manfred Trojahn. Il<br />
est l’auteur de deux opéras :<br />
Thomas Chatterton (1994-<br />
1998) et L’espace dernier (2004), ainsi que d’un ballet<br />
Gesprungene_Glocken (1992-1993, révisé en 2000). Ses<br />
pièces instrumentales sonnent comme de véritables<br />
dramaturgies musicales et l’influence des arts visuels<br />
et de la poésie est sensible dans la totalité de son œuvre<br />
(Giacometti et Rimbaud notamment). Le compositeur<br />
qualifie sa musique de « Sprach-musiken », mettant<br />
ainsi en valeur l’aspect dramatique de ses pièces et le<br />
pouvoir déclamatif qu’il donne au son. De ses œuvres<br />
récentes, citons son cycle pour cordes et le cycle Sonic<br />
eclipse composé de deux concertos pour cuivre (2009).<br />
Depuis 2007, Matthias Pintscher est professeur de composition<br />
à Munich et directeur artistique de l’Atelier du<br />
festival Printemps de Heidelberg. Il mène également une<br />
importante activité de chef d’orchestre.<br />
ROQUE RIVAS<br />
Né en 1975 à Santiago du Chili,<br />
Roque Rivas suit des études de<br />
composition électroacoustique<br />
et d’informatique musicale<br />
au Conservatoire national<br />
supérieur musique et danse de<br />
Lyon avant d’entrer dans la classe de perfectionnement<br />
en composition au Conservatoire national supérieur de<br />
musique et de danse de Paris. En 2005, il reçoit le prix<br />
Francis et Mica Salabert pour le département de composition<br />
du Conservatoire national supérieur musique et<br />
danse de Lyon. De 2006 à 2008, il suit les deux années<br />
du Cursus de composition et d’informatique musicale de<br />
l’<strong>Ircam</strong> ; sa pièce Cursus 2, Mutations of matter pour cinq<br />
voix, électronique et vidéo, est créée le 7 juin 2008 dans<br />
le cadre du festival Agora.<br />
KENJI SAKAI<br />
Né au Japon en 1977, Kenji<br />
Sakai s’installe à Paris en 2002<br />
après avoir étudié à Kyoto. Il<br />
est l’élève de Frédéric Durieux,<br />
Marco Stroppa, Luis Naón,<br />
Michaël Levinas au CNSM de<br />
Paris et de Michael Jarrell au conservatoire de Genève.<br />
Il est remarqué très jeune : il reçoit le prix de la Music<br />
Competition of Japan pour Chronofaille I (2001) et Mémoire<br />
d’oubli (2002), le grand prix du Concours international<br />
George Enescu pour ...Rhizomes...Chaosmose (2007) et le<br />
premier prix de composition Toru Takemitsu en 2009<br />
pour Hexagonal pulsar.<br />
En 2007-2009, Kenji Sakai suit les deux années du Cursus<br />
de composition et d’informatique musicale de l’<strong>Ircam</strong>.<br />
SARKIS<br />
Sarkis est né à Istanbul en<br />
1938, où il suit l’enseignement<br />
de l’Ecole des beaux-arts,<br />
avant de s’installer à Paris en<br />
1964.Depuis plus de trentecinq<br />
ans, l’artiste imagine des<br />
mises en scène construites à partir d’histoires empruntées<br />
autant à la mémoire des lieux qu’à la sienne, puisant dans son<br />
«trésor de guerre» (collecte d’objets quotidiens, d’objets 38
d’art et ethnographiques, d’images…), un leitmotiv qui<br />
traverse son oeuvre depuis 1976. Alliant notamment le<br />
néon, la vidéo, la photographie, l’aquarelle, et divers<br />
matériaux (Plastiline, verre, eau…) Sarkis «dissémine»<br />
ses installations, selon une stratégie d’infiltration dans<br />
une volonté d’atemporalité et d’éclatement de l’espace qui<br />
lui est propre.<br />
GIACINTO SCELSI<br />
Né en Italie en 1905, Giacinto<br />
Scelsi étudie à Genève avec Egon<br />
Koehler qui l’initie au système<br />
compositionnel de Scriabine puis<br />
à Vienne avec Walter Klein, un<br />
élève de Schoenberg qui le forme<br />
au dodécaphonisme. Au cours des années 1940, il traverse<br />
une grave crise spirituelle qui le conduira à nourrir une<br />
conception renouvelée de la vie et de la musique. En 1951,<br />
il rentre à Rome et mène une vie ascétique, dévolue à la<br />
recherche sur le son, et rejoint parallèlement le groupe<br />
Nuova Consonanza qui rassemble des compositeurs<br />
d’avant-garde. Avec les Quattro Pezzi su una nota sola<br />
s’achèvent dix ans d’intense expérimentation ; désormais<br />
ses œuvres accomplissent une sorte de repli à l’intérieur<br />
du son démultiplié, décomposé en petites composantes.<br />
Suivent plus de vingt-cinq ans d’activité créatrice au<br />
cours desquelles sa musique est rarement jouée ; il faut<br />
attendre le mouvement des jeunes compositeurs français<br />
Tristan Murail, Gérard Grisey et Michaël Levinas au cours<br />
des années 1970 et le festival de Darmstadt en 1982 pour<br />
voir son œuvre reconnue au grand jour.<br />
Auteur d’essais d’esthétique et de poèmes, Giacinto Scelsi<br />
est mort en1988.<br />
La plupart de ses œuvres sont publiées chez les éditions<br />
Salabert.<br />
OLIVER SCHNELLER<br />
Né à Cologne, Oliver Schneller<br />
étudie entre autres auprès de<br />
Tristan Murail à New York, où<br />
il participe au développement<br />
du studio de musique informatique<br />
de l’université. En 2000,<br />
il suit le Cursus de composition<br />
et d’informatique musicale de l’<strong>Ircam</strong> et, de 2002 à 2004,<br />
il est compositeur en recherche à l’Institut où il réalise<br />
Jardin des fleuves pour ensemble avec électronique live et<br />
spatialisation.<br />
Le catalogue très varié d’Oliver Schneller reflète aussi<br />
bien son aisance avec le medium électronique et les questions<br />
de spatialisation que son attrait pour les traditions<br />
ethniques (il s’est rendu en mission en 1990 au Népal).<br />
Il fait des recherches sur les musiques traditionnelles et,<br />
en 2004, devient directeur artistique du festival Tracing<br />
Migrations qui programme des œuvres de compositeurs<br />
contemporains des pays arabes.<br />
Également saxophoniste, il se produit dans divers ensembles<br />
de musique contemporaine, de jazz et d’improvisation<br />
à Cologne, Amsterdam, Boston et New York.<br />
Depuis octobre 2009, il est professeur de composition<br />
au conservatoire de Stuttgart.<br />
GEORGIA SPIROPOULOS<br />
Née en 1965 à Athènes, Georgia<br />
Spiropoulos s’installe à Paris<br />
en 1996. Elle suit le Cursus<br />
de composition et d’informatique<br />
musicale de l’<strong>Ircam</strong> en<br />
2000 et travaille avec Jonathan<br />
Harvey, Tristan Murail, Brian Ferneyhough, Marco<br />
Stroppa, Philippe Hurel et Ivan Fedele. En 2002, elle<br />
reçoit le prix « Villa Médicis Hors Les Murs » et travaille<br />
comme compositrice en résidence à New York<br />
de 2003 à 2004. L’objet de sa recherche porte alors sur<br />
les interfaces interactives autour de la captation du geste<br />
des chefs d’orchestre.<br />
Elle reçoit de nombreuses commandes et ses œuvres<br />
sont données dans le monde entier. Récemment, elle<br />
a été compositeur en résidence à la Cité internationale<br />
des arts à Paris et, en 2008-2009, elle est compositeur<br />
en recherche à l’<strong>Ircam</strong>. Sa dernière œuvre, Rotations<br />
pour 18 saxophones, est créée en avril 2010 à la Cité internationale<br />
des arts à Paris.<br />
KARLHEINZ STOCKHAUSEN<br />
Né en 1928 en Allemagne,<br />
Stockhausen suit dès l’été<br />
1950 les cours de Darmstadt,<br />
où il forge les grands axes<br />
de toute son œuvre à venir.<br />
Il découvre Schönberg,<br />
Webern puis Messiaen dont il<br />
rejoindra la classe à Paris en 1952. La découverte de la<br />
musique concrète avec Pierre Boulez l’oriente vers le<br />
champ de l’électronique : Gesang der Jünglinge (1956),<br />
qui en restera la référence historique, contient déjà<br />
l’essentiel de sa puissance créatrice : unité globale<br />
résorbant l’hétérogénéité du matériau, exploration de<br />
l’espace (Gruppen pour trois orchestres, 1958 ; Kontakte,<br />
1961) et du temps (Hymnen, 1967). De la notation la plus<br />
millimétrée aux musiques intuitives où disparaît toute<br />
écriture musicale, la puissance de son œuvre multiple<br />
réside dans la mélodie, mise en retrait au temps du<br />
sérialisme orthodoxe des années 1950, mais présente<br />
dès les premières œuvres et jusqu’à l’immense opéra<br />
Licht (1977-2002). Vecteur direct d’une foi profonde<br />
qui a irrigué toute sa création, le principe mélodique<br />
reflète le rapport de Stockhausen au monde, parvenu à<br />
l’apaisement dans ses dernières œuvres qui composent<br />
le cycle inachevé Klang (Die 24 Stunden des Tages).<br />
Karlheinz Stockhausen meurt en décembre 2007 à Kürten<br />
près de Cologne.<br />
39
RAPHAËL THIBAULT<br />
Né en France en 1980, Raphaël<br />
Thibault est diplômé de l’Ecole<br />
nationale supérieure des arts<br />
décoratifs à Paris, et travaille<br />
tout d’abord dans le design lumière<br />
et la scénographie. Puis il<br />
complète ses études à Kyoto où<br />
il réalise son premier long-métrage, Forbidden Loss. Et il<br />
entre en 2007 au Fresnoy, où il développe ses recherches<br />
dans le domaine de la composition des images numériques,<br />
notamment l’intégration d’éléments virtuels.<br />
En 2008 démarre le projet Vox Humana, une performance<br />
audiovisuelle écrite à quatre mains avec la compositrice<br />
Hyun-hwa Cho, qui constitue une tentative de concilier<br />
langage cinématographique et spectacle in situ et dont la<br />
complexité marque un tournant dans la démarche de ce<br />
jeune artiste.<br />
Outre son projet avec le compositeur Pierre Jodlowski<br />
présenté lors d’Agora 2010, Raphaël Thibault travaille actuellement<br />
à la réalisation d’effets spéciaux numériques<br />
pour le cinéma.<br />
CHRISTOPHER TRAPANI<br />
Né en 1980 à la Nouvelle-Orléans,<br />
Christopher Trapani<br />
est diplômé de l’université de<br />
Harvard et du Royal College of<br />
Music de Londres. En 2003,<br />
il s’installe à Paris et se forme<br />
auprès de Philippe Leroux. Après un séjour d’un an à<br />
Istanbul, il suit le Cursus 1 2008/2009. Il est lauréat de<br />
divers prix.<br />
Ses œuvres sont interprétées par le Nouvel Ensemble Moderne,<br />
le Nieuw Ensemble, les ensembles Asko, Cairn…<br />
Et par des musiciens comme le pianiste Sergey Schepkin.<br />
Parmi ses projets pour la saison 2010-2011, on peut citer<br />
un concert monographique au Royal Festival Hall à<br />
Londres dans le cadre de la série Music of Today du Philharmonia<br />
Orchestra, et une version élargie de Westering<br />
pour guitare hexaphonique et orchestre, qui sera créée<br />
par le American Composers Orchestra au Carnegie Hall à<br />
New York, avec le compositeur comme soliste.<br />
ANDRÉ WILMS<br />
Comédien, il est connu au<br />
théâtre où il a travaillé avec les<br />
plus grands metteurs en scène<br />
(Klaus Michael Grüber, Deborah<br />
Warner, Matthias Langhoff,<br />
Jean-Pierre Vincent…) et où il<br />
entretient de fidèles collaboration, notamment avec Michel<br />
Deutsch et Heiner Goebbels, autant qu’au cinéma<br />
où il apparaît notamment dans les films d’Etienne Chatilliez,<br />
de Michel Deville ou d’Aki Kaurismaki. Ses mises<br />
en scène sont montés en France au Théâtre national de<br />
la Colline et à la Comédie Française (Les Bacchantes,<br />
2005), en Allemagne au Schauspiel de Francfort (L’Opéra<br />
de quat’sous, 2006). Ses collaborations musicales sont<br />
nombreuses, en particulier avec les compositeurs Heiner<br />
Goebbels (Ou bien le débarquement désastreux, Max Black,<br />
Eraritjaritjaka) ou Georges Aperghis dans le domaine du<br />
théâtre musical. Avec T&M, il a mis en scène Alfred, Alfred<br />
de Franco Donatoni (1998), Medeamaterial et Momo de<br />
Pascal Dusapin (2000 et 2002).<br />
IANNIS XENAKIS<br />
Compositeur français d’origine<br />
grecque né en 1922 en Roumanie,<br />
Iannis Xenakis est également<br />
architecte et ingénieur<br />
civil. Résistant de la Deuxième<br />
Guerre Mondiale, condamné à<br />
mort, il est réfugié politique en France en 1947 et naturalisé<br />
en 1965.<br />
De 1950 à 1953, il étudie la composition avec Arthur Honegger,<br />
Darius Milhaud et Olivier Messiaen. Puis il va<br />
être soutenu par le chef d’orchestre Hermann Scherchen,<br />
et par Pierre Schaeffer qui l’accueille très librement en<br />
1957 au GRM.<br />
C’est en 1955, avec le scandale de la création à Donaueschingen<br />
de Metastasis pour soixante et un instruments<br />
qu’il se fera connaître. Cette pièce, ainsi que Pithoprakta<br />
(1955-1956), renouvellent l’univers de la musique orchestrale<br />
et proposent une alternative possible à la composition<br />
sérielle, grâce à l’introduction des notions de<br />
masse et de probabilité, ainsi que de sonorités faites de<br />
sons glissés, tenus ou ponctuels. Mais ce sont des œuvres<br />
telles que Nuits (1967) ou les pièces spatialisées Terretektorh<br />
(1965-1966) et Persephassa (1969) qui lui font acquérir<br />
une très large audience.<br />
La parution en 1963 de son ouvrage Musiques formelles<br />
marque une date, en divulguant ses hypothèses de travail.<br />
Xenakis s’efforcera de relier les concepts mathématiques<br />
à l’organisation d’une composition musicale, en utilisant<br />
la théorie des ensembles, la logique symbolique et<br />
le calcul des probabilités. Parmi ses œuvres phare : Nomos<br />
Alpha (1966), Persephassa (1969), Aïs (1979), Tetras<br />
(1983)…<br />
Iannis Xenakis est mort le 4 février 2001 à Paris.<br />
40
iNFORMATiONS PRATiQUES<br />
LES LiEUX<br />
ATHÉNÉE<br />
THÉÂTRE LOUIS-JOUVET<br />
www.athenee-theatre.com<br />
Square de l’Opéra Louis-Jouvet<br />
7, rue Bourdeau<br />
75009 Paris<br />
M° Opéra, Havre-Caumartin, Madeleine,<br />
Saint-Lazare, Chaussée d’Antin<br />
01 53 05 19 19<br />
AUDITORIUM DU LOUVRE<br />
www.louvre.fr<br />
Musée du Louvre<br />
75058 Paris CEDEX<br />
M° Palais-Royal/musée du Louvre<br />
01 40 20 55 00<br />
LE CENTQUATRE<br />
www.104.fr<br />
104, rue d’Aubervilliers/5, rue Curial<br />
75019 Paris<br />
M° Riquet, Crimée, Marx Dormoy<br />
01 55 35 50 00<br />
CENTRE POMPIDOU<br />
www.centrepompidou.fr<br />
75004 Paris<br />
M° Hôtel de ville, Rambuteau,<br />
Les Halles, Châtelet<br />
01 44 78 12 33<br />
CITÉ DE LA MUSIQUE<br />
www.cite-musique.fr<br />
221, avenue Jean-Jaurès<br />
75019 Paris<br />
M° Porte de Pantin<br />
01 44 84 45 00<br />
CITÉ DES SCIENCES ET DE<br />
L’INDUSTRIE<br />
www.cite-sciences.fr<br />
30, avenue Corentin Cariou<br />
75019 Paris<br />
M° Porte de la Villette<br />
01 40 05 70 00<br />
IRCAM<br />
www.ircam.fr<br />
1, place Igor-Stravinsky<br />
75004 Paris<br />
M° Hôtel de Ville, Les Halles,<br />
Châtelet, Rambuteau<br />
01 44 78 48 16<br />
LA GÉODE<br />
www.lageode.fr<br />
26, avenue Corentin Cariou<br />
75019 Paris<br />
M° Porte de la Villette<br />
01 40 05 12 12<br />
PALAIS DE LA DÉCOUVERTE<br />
www.palais-decouverte.fr<br />
Avenue Franklin Roosevelt<br />
75008 PARIS<br />
M° Champs Elysées-Clemenceau,<br />
Franklin Roosevelt<br />
01 56 43 20 20<br />
RADIO FRANCE<br />
www.radiofrance.fr<br />
116, avenue du président Kennedy<br />
75016 PARIS<br />
M° Passy, La Muette<br />
RER C (av. du Pdt Kennedy)<br />
01 56 40 22 22<br />
UNIVERSITÉ PIERRE ET MARIE<br />
CURIE (UPMC)<br />
www.upmc.fr<br />
4 place Jussieu<br />
75005 PARIS<br />
M° Jussieu<br />
01 44 27 21 00<br />
TARiFS<br />
Pass Agora<br />
4 spectacles différents au choix<br />
minimum par personne<br />
Plein tarif 18€, tarif réduit 14€*,<br />
avec le pass Agora 10€.<br />
Tarification spéciale<br />
Concerts à la Cité de la musique :<br />
de 12,60€ à 31€<br />
Films à la Géode, concerts Nuit du<br />
prototype, concert Cage/Sarkis : 5€<br />
Surrogate Cities : 6€, tarif réduit 4€,<br />
gratuit avec le pass Agora<br />
Le Père : de 21€ à 30€<br />
Électron libre : de 7€ à 12€<br />
*Tarif réduit<br />
Étudiants, moins de 18 ans, demandeurs d’emploi,<br />
intermittents du spectacle, Musiconautes<br />
de l’Ensemble intercontemporain, Laissezpasser<br />
Centre Pompidou, carte ministère de la<br />
Culture, groupes à partir de 10 personnes (sur<br />
présentation d’un justificatif).<br />
Étudiants<br />
50 % des billets ou Pass Agora pris en<br />
charge par le Crous. Réservation obligatoire<br />
auprès du Crous avant le 4 juin.<br />
01 40 51 37 05/12<br />
Scolaires<br />
Réservation obligatoire avant le 1 er juin.<br />
Contacter info-pedagogie@ircam.fr<br />
01 44 78 48 23<br />
BiLLETTERiE<br />
PAR TÉLÉPHONE<br />
0 1 44 78 12 40<br />
PAR CORRESPONDANCE<br />
Par l’envoi du bulletin de réservation<br />
avec le règlement à :<br />
<strong>Ircam</strong> Billetterie<br />
1, place Igor-Stravinsky<br />
75004 Paris<br />
PAR INTERNET<br />
www.ircam.fr<br />
www.fnac.com<br />
À L’IRCAM<br />
1, place Igor-Stravinsky<br />
75004 Paris<br />
Du 3 au 31 mai du lundi au vendredi<br />
de 12h à 19h.<br />
Du 1er juin au 19 juin du lundi au<br />
samedi 12h à 19h.<br />
À l’entrée de chaque concert,<br />
45 minutes avant le concert.<br />
41
PARTENAiRES<br />
MÉCÉNAT<br />
FONDATiON JEAN-LUC LAGARDÈRE<br />
Mécène de l’innovation à l’<strong>Ircam</strong> depuis 2008, la<br />
Fondation Jean-Luc Lagardère soutient les jeunes<br />
talents dans les domaines de la culture et des médias :<br />
littérature, cinéma, arts visuels, créations numériques,<br />
animation, musique…<br />
À l’ère du numérique, elle défriche des voies nouvelles<br />
en conjuguant créativité, recherche et solidarité, en<br />
France et à l’international.<br />
Partenaire de l’<strong>Ircam</strong> et de son modèle innovant,<br />
la Fondation Jean-Luc Lagardère finance une thèse<br />
de doctorat sur les nouveaux modes d’interaction<br />
musicale et multimédia, cofinance la production de<br />
projets d’étudiants issus de la formation supérieure<br />
spécialisée en composition, recherche et technologie<br />
musicale, ainsi que le dispositif d’action culturelle<br />
« Les Ateliers de la création » ; enfin, elle aide à la<br />
production d’événements présentés dans le cadre du<br />
festival Agora.<br />
www.fondation-jeanluclagardere.fr<br />
LES PARTENAiRES<br />
Athénée Théâtre Louis-Jouvet<br />
Le CENTQUATRE<br />
Centre Pompidou, Département du développement<br />
culturel (Parole, Spectacles vivants, Vidéodanse)<br />
Cité de la musique<br />
Géode<br />
Musée du Louvre<br />
Radio France<br />
UPMC (université Pierre et Marie Curie)<br />
universcience (Établissement public du Palais de la<br />
Découverte et de la Cité des sciences et de l’industrie)<br />
AVEC LE SOUTiEN DE<br />
Arcadi<br />
Conseil de la création artistique<br />
Réseau Varèse<br />
SACD (Société des auteurs, compositeurs, dramatiques<br />
- Action culturelle)<br />
Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs<br />
de musique)<br />
LES PARTENAiRES MÉDiA<br />
France Musique<br />
Télérama<br />
Retrouvez les concerts du festival Agora 2010<br />
sur France Musique.<br />
Plus d’informations sur francemusique.com<br />
42
iRCAM<br />
Institut de recherche et coordination acoustique/musique<br />
L’<strong>Ircam</strong> est l’un des plus grands centres de recherche<br />
publique au monde se consacrant à la création<br />
musicale et à la recherche scientifique. Lieu unique<br />
où convergent la prospective artistique et l’innovation<br />
scientifique et technologique, l’institut est dirigé<br />
depuis 2006 par Frank Madlener, et réunit plus de cent<br />
cinquante collaborateurs. L’<strong>Ircam</strong> développe ses trois<br />
axes principaux – création, recherche, transmission<br />
– au cours d’une saison parisienne, d’un festival<br />
fédérateur, Agora, de tournées en France et à l’étranger.<br />
Fondé par Pierre Boulez, l’<strong>Ircam</strong> est associé au Centre<br />
Pompidou sous la tutelle du ministère de la Culture.<br />
L’<strong>Ircam</strong>, association loi 1901, organisme associé au Centre Pompidou,<br />
est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication<br />
(Direction des affaires générales, Mission de la recherche et de la<br />
technologie et Direction de la musique, de la danse, du théâtre et des<br />
spectacles).<br />
L’<strong>Ircam</strong> est membre du réseau Varèse, réseau européen pour la création<br />
et la diffusion musicales, subventionné par le programme Culture de la<br />
Commission européenne<br />
www.ircam.fr<br />
L’UNiVERSiTÉ PiERRE ET MARiE CURiE<br />
L’<strong>Ircam</strong> collabore étroitement avec l’université<br />
Pierre et Marie Curie (Paris-VI) comme laboratoire<br />
d’accueil de ses écoles doctorales et pour l’accueil<br />
de la formation de master Atiam (Acoustique,<br />
traitement du signal et informatique appliqués<br />
à la musique). Ces relations se sont intensifiées<br />
en 2010, Jean-Charles Pomerol, son président,<br />
a été nommé administrateur de l’<strong>Ircam</strong> lors du<br />
conseil d’administration du 10 décembre 2009,<br />
et l’université à rejoint le CNRS et le ministère<br />
de la Culture et de la Communication au sein de<br />
l’Unité mixte de recherche n° 9912 - Sciences et<br />
technologies de la musique et du son - STMS qui<br />
regroupe les activités de recherche scientifique à<br />
l’<strong>Ircam</strong>.<br />
LES CHIFFRES-CLÉS DE L’IRCAM<br />
| 165 collaborateurs : chercheurs, ingénieurs, réalisateurs<br />
en informatique musicale, assistants…<br />
| 60 artistes, compositeurs, intermittents et enseignants<br />
engagés par an.<br />
| Une centaine de chercheurs et doctorants accueillis<br />
par an<br />
| 36 ans de moyenne d’âge<br />
| 15 % de collaborateurs étrangers issus des 5 continents<br />
BUDGET 2010<br />
9 924 600 euros dont 2 802 339 de ressources propres<br />
soit plus de 28 % d’autofinancement. Des ressources<br />
de subvention d’un montant de 6 737 261 (État /<br />
DMDTS / MRT / Prestation CGP). 1 euro de subvention<br />
génère 0,41 cts de recettes propres.<br />
LES CHIFFRES-CLÉS DE LA CRÉATION :<br />
SAISON PARISIENNE, TOURNÉES, FESTIVAL AGORA<br />
| Une trentaine de créations nouvelles par an<br />
(collaborations avec le Centre Pompidou, l’Opéra de<br />
Paris, la Comédie Française, la Cité de la musique, le<br />
Théâtre national de Chaillot, le CENTQUATRE, la Cité<br />
des sciences et de l’industrie...).<br />
| Une quarantaine de concerts en tournées<br />
internationales chaque année (Bruxelles, Vienne,<br />
Budapest, Los Angeles, Chicago, Lucerne, Londres,<br />
Genève, Rome…).<br />
| Des créations chorégraphiques et installations sonores.<br />
| 15 concerts par saison à l’<strong>Ircam</strong>, en collaboration avec<br />
des ensembles renommés.<br />
| 541 œuvres créées à l’<strong>Ircam</strong> depuis sa création.<br />
| Un festival annuel à Paris présentant tous les<br />
champs d’activité de l’<strong>Ircam</strong>, en création, recherche<br />
et transmission. Depuis 2006, la nouvelle formule<br />
du festival Agora connaît une progression de sa<br />
fréquentation et s’élargit aux concerts orchestraux, à<br />
l’installation sonore, au théâtre musical et à l’opéra.<br />
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LES CHIFFRES-CLÉS DE LA RECHERCHE<br />
| Laboratoire constituant une unité mixte de recherche<br />
avec le CNRS.<br />
| 8 équipes de recherche comptant 90 collaborateurs,<br />
30 % de nationalité étrangère.<br />
| 120 publications par an.<br />
| 20 brevets déposés et maintenus.<br />
| 7 environnements logiciels développés et diffusés.<br />
| 1 grande manifestation scientifique annuelle.<br />
| 1 département de médiation qui commercialise les<br />
logiciels <strong>Ircam</strong> via un forum qui compte plus de 1 300<br />
utilisateurs dans le monde, 66 % d’étrangers, 25 %<br />
hors d’Europe.<br />
Les recettes d’activité (80 % des recettes propres)<br />
sont générées par la recherche grâce à sa participation<br />
à de nombreux projets de recherche. Le taux de<br />
financement externe des équipes de recherche s’élève<br />
à 60 % de leurs ressources, personnel compris.<br />
LES CHIFFRES-CLÉS DE LA TRANSMISSION<br />
Action culturelle<br />
| Des parcours « découverte », « création » et « masterclasses<br />
» pour le jeune public (plus de 400 élèves/an).<br />
| Des rendez-vous avec le public : conférences, série<br />
de films « images d’une oeuvre » présentée en avantpremière<br />
avec les artistes, colloques thématiques,<br />
séminaires et académies hors les murs.<br />
| 1 700 établissements scolaires utilisateurs du logiciel<br />
pédagogique Musique Lab développé en collaboration<br />
avec le ministère de l’Éducation nationale.<br />
| 1 médiathèque de recherche disposant d’un fonds de<br />
plusieurs milliers de documents en ligne.<br />
| La base Brahms de documentation sur les<br />
compositeurs, brahms.ircam.fr.<br />
Formation professionnelle et universitaire<br />
| 20 jeunes compositeurs venus du monde entier,<br />
accueillis dans le Cursus de composition et<br />
d’informatique musicale en deux années.<br />
| 22 étudiants scientifiques en Master 2 en partenariat<br />
avec l’université Paris-VI et Suptelecom Paris.<br />
| 290 participants aux 25 stages annuels ouverts au<br />
public professionnel.<br />
| Plus de 16 214 heures de formation/individus par an.<br />
L’ÉQUiPE<br />
DIRECTION<br />
Frank Madlener<br />
COORDINATION<br />
Suzanne Berthy<br />
CONFERENCES<br />
Hugues Vinet / Andrew Gerzso<br />
Gérard Assayag / Olivier Warusfel / Sylvie Benoit / Florence<br />
Quilliard<br />
PEDAGOGIE ET ACTION CULTURELLE<br />
Cyril Béros<br />
Anne Becker / Fleur Gire / Natacha Moënne-Loccoz<br />
PRODUCTION<br />
Alain Jacquinot<br />
Martin Antiphon / Pascale Bondu / Sylvain Cadars /<br />
Christophe Egéa / Agnès Fin / Anne Guyonnet /<br />
Jérémie Henrot / Maxime Le Saux / Guy Merlant / David<br />
Poissonnier / Laetitia Scalliet / Frédéric Vandromme<br />
COMMUNICATION<br />
Claire Marquet<br />
Céline Béranger / Murielle Ducas / Sylvia Gomes /<br />
Vincent Gourson / Aude Grandveau / Deborah Lopatin /<br />
Delphine Oster<br />
BILLETTERIE<br />
Paola Palumbo<br />
Alexandra Guzik / Stéphanie Leroy<br />
RELATIONS PRESSE<br />
Opus 64<br />
Valérie Samuel / Marine Nicodeau<br />
Eracom<br />
Estelle Reine-Adélaïde<br />
CREDITS PHOTOS<br />
p.5 Gérard Pesson © Marthe Lemelle / p.5 Sarkis, Au commencement 19380 © ADAGP /p.6 Pierre<br />
Jodlowski © DR / p.7 Installation de Patricia Alessandrini © Paul Stapleton / p.7 Le CENTQUATRE ©<br />
Jean-Christophe Benoit / p.8 Surrogate Cities © Andreas Knapp / p.8 désert de Gobi © DR / p. 9 La Terre<br />
vue du ciel © Yann Arthus Bertrand / p.10 Espèces d’espaces © Cécile Brossard / p.10 Le Bonheur © DR /<br />
p.11 L’ombre double © DR / p.11 maquette du décor du Père © Stephanie Rauch / p.13 verrière de l’<strong>Ircam</strong><br />
© Myr Muratet / p.17 <strong>Ircam</strong> © Olivier Panier des Touches / p.17 Cité des sciences et de l’industrie ©<br />
S.Chivet / p.17 université Pierre et Marie Curie © Pierre Kitmacher-UPMC / p.18 Vox Humana ©<br />
Raphaël Thibault /p.18 Mutations of Matter © Carlos Franklin / p.19 Montage de notes de Philippe<br />
Leroux © <strong>Ircam</strong> / p. 20 verrière de l’<strong>Ircam</strong> © Myr Muratet / p.22 Avis de tempête, Georges Aperghis ©<br />
Mikaël Libert / p.23 installation du système WFS dans la Cour d’honneur du Palais des Papes © <strong>Ircam</strong> /<br />
p.33 Andrea Agostini © <strong>Ircam</strong> / p.33 Patricia Alessandrini © DR / p.33 Georges Aperghis © DR / p.33<br />
Thierry Blondeau © Jérôme Lelong / p.34 Pierre Boulez © Henry Fair / p.34 John Cage © John Cage<br />
Trust / p.34 Odile Duboc © Françoise Michel / p.35 Morton Feldman © DR / p.35 Carlos Franklin ©<br />
DR / p.35 Sébastien Gaxie © Géraldine Millo / p.35 Heiner Goebbels © DR / p.35 Jonathan Harvey ©<br />
Maurice Foxall / p.36 Michaell Jarrell © Éditions Henry Lemoine / p.36 Pierre Jodlowski © DR / p.36<br />
Phlippe Leroux © Danielle Androff / p.36 Philippe Manoury © Roland Manoury / p.37 Marco Momi ©<br />
<strong>Ircam</strong> / p. 37 Mathilde Monnier © Marc Coudrais / p.37 Tristan Murail © DR / p.37 Pierre Nouvel ©<br />
Armstrong Jones / p.38 Gérard Pesson © Marthe Lemelle / p.38 Matthias Pintscher © Andrea Medici,<br />
Baci & Baci Studios / p.38 Roque Rivas © <strong>Ircam</strong> / p.38 Kenji Sakai © <strong>Ircam</strong> / p.38 Sarkis © Muhsin<br />
Akgn / p.39 Giacinto Scelsi © DR / p.39 Oliver Schneller © DR / p.39 Georgia Spiropoulos © DR / p.39<br />
Karlheinz Stockhausen © Isabelle Lévy / p.40 Raphaël Thibault © DR / p.40 Christopher Trapani ©<br />
<strong>Ircam</strong> / p.40 André Wilms © Céline Gaudier / p.40 Iannis Xenakis © Éditions Salabert.<br />
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