THÃSE DE DOCTORAT THÃSE DE DOCTORAT - Toubkal
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UNIVERSITÉ MOHAMMED V – AGDAL<br />
FACULTÉ <strong>DE</strong>S SCIENCES<br />
Rabat<br />
THÈSE <strong>DE</strong> <strong>DOCTORAT</strong><br />
Présentée Par<br />
Younes CHEMCHAME<br />
Discipline : Chimie<br />
Spécialité : Chimie Organique<br />
(Chimie textile)<br />
Caractérisation, mise en évidence<br />
et quantification des formes des<br />
colorants réactifs bifonctionnels<br />
Soutenue le 25 Octobre 2011<br />
Devant le jury :<br />
Président :<br />
Mme. CHARROUF Zoubida, P.E.S., (FS, Rabat).<br />
Examinateurs :<br />
M. BENAYADA Abbés, P.E.S., (EMI, Rabat);<br />
Mme. EL AMRANI Btissam, P.E.S., (FS, Ain Chock-Casablanca);<br />
M. GMOUH Said, P.E.S., (CNRST, Rabat);<br />
M. IL IDRISSI Abdelkader, P.E.S., (FS, Rabat) ;<br />
M. POPIKOV Igor, P.E.S., (ESITH, Casablanca);<br />
Faculté des Sciences, 4 Avenue Ibn Battouta B.P. 1014 RP, Rabat – Maroc<br />
Tel +212 (0) 37 77 18 34/35/38, Fax : +212 (0) 37 77 42 61, http://www.fsr.ac.ma
Avant-propos<br />
Ce travail de recherche a été réalisé dans le cadre d’une thèse en collaboration entre le<br />
laboratoire de Chimie des Plantes et de Synthèse Organique et Bioorganique, Faculté des<br />
Sciences, Université Mohammed V- Agdal -Rabat, sous la direction du Professeur Mohammed<br />
SOUFIAOUI et le laboratoire de Chimie Textile et de l’Ennoblissement, Département<br />
d’Ennoblissement, de l’École Supérieure des Industries du Textile et de l’Habillement (ESITH) à<br />
Casablanca, sous la direction du Professeur Igor POPIKOV.<br />
Je tiens à exprimer mes premiers mots de reconnaissance à Monsieur le Professeur<br />
Mohammed SOUFIAOUI pour avoir accepté de diriger ce travail, et pour m’avoir permis de<br />
préparer mon doctorat dans de bonnes conditions. Ses encouragements et la confiance qu’il m’a<br />
accordée m’ont permis de mener à bien ce travail. Je tiens encore à lui exprimer ma profonde<br />
gratitude pour son aide et que Dieu, le Miséricordieux, le gratifie dans sa vie d’ici-bas et d’icihaut.<br />
Je tiens à remercier Madame Zoubida CHARROUF, Professeur à la faculté des sciences à<br />
Rabat, pour avoir accepté d’assurer la continuité de mon encadrement et la présidence de jury de<br />
ce travail. Grace à votre soutien scientifique et morale, j’ai acquis des connaissances<br />
fondamentales très précieuses que j’aurais besoins dans ma vie scientifique.<br />
Mes remerciements vont également à Monsieur Mohammed LAHLOU, Président du<br />
Directoire de l’ESITH, et Monsieur Abderrahmane FARHAT, Directeur de l’ESITH, pour avoir<br />
accepté le coencadrement de ce travail, et pour m’avoir accueilli dans le Département<br />
d’Ennoblissement. Leur soutien moral et financier ainsi que la confiance qu’ils m’ont témoignée<br />
m’ont permis de mener mon travail dans de bonnes conditions. Je tiens à exprimer également, ma<br />
reconnaissance à Monsieur le Professeur Igor POPIKOV pour avoir accepté mon encadrement, et<br />
pour son appui scientifique très précieux et son énorme et minutieux soutien au cours de cette<br />
recherche.<br />
Je tiens à exprimer mes remerciements à Monsieur Abdelkader IL IDRISSI, Professeur à la<br />
Faculté des Sciences à Rabat, pour avoir accepté d’être rapporteur et examinateur de ce travail.<br />
Vous avez fournis beaucoup d’effort pour apprécier ce travail dans un temps record, je vous<br />
présente toutes mes reconnaissances et mes amples remerciements pour votre soutien moral et<br />
scientifique.<br />
Je suis très honoré d’avoir, au titre de rapporteur et d’examinateur Monsieur Abbes<br />
BENAYADA, Professeur à l’École Mohammadia d’Ingénieurs, et Madame Btissam EL<br />
AMRANI, Professeur à la faculté des sciences Ain Chock de Casablanca. Vous avez alloué<br />
1
eaucoup de votre temps pour apprécier ce travail. Je vous présente mes remerciements pour avoir<br />
accepté de siéger dans mon jury de thèse.<br />
Mes remerciements et ma reconnaissance à Monsieur Saïd GMOUH, Professeur et<br />
responsable de la plate forme moléculaire à l’UATRS du Centre Nationale de la Recherche<br />
Scientifique et Technique (CNRST), pour son appui très précieux et son soutien scientifique qui<br />
m’a prodigué pendant les moments critiques du présent travail. Je suis honoré de le voir siéger au<br />
jury de ma thèse.<br />
J’adresse également mes remerciements chaleureux à toute l’équipe de l’UATRS pour leur<br />
soutien scientifique. J’aimerais citer plus particulièrement Monsieur Boujemaa JABER, Docteur<br />
chercheur et responsable administratif, Madame Hind CHAKCHAK, Docteur responsable du<br />
laboratoire de la chromatographie LC/UV et LC/MS et Madame Rajae JEMGHLI, Ingénieur<br />
d’État et responsable du laboratoire de la RMN.<br />
Je remercie aussi chaleureusement toute l’équipe du laboratoire de Chimie des Plantes et de<br />
Synthèse Organique et Bioorganique ainsi que l’équipe du laboratoire de Chimie Textile à<br />
l’ESITH pour leur aide amicale et leur soutien moral et scientifique.<br />
2
ABRIVIATION<br />
CCM<br />
CI<br />
DAD<br />
DFT<br />
DFP<br />
DMF<br />
DMSO<br />
DP<br />
FCP<br />
HES<br />
HPLC<br />
IR-TF<br />
KBr<br />
: Chromatographie sur couche mince<br />
: Registre international de codification des colorants de textile ayant une structure<br />
chimique similaire<br />
: Détecteur à barrette de diode.<br />
: Difluorotriazine<br />
: Difluoropyrimidine<br />
: Diméthylformamide<br />
: Diméthylsulfoxyde<br />
: Degrés de polymérisation<br />
: Fluorochloropyrimidine<br />
: Hydroxyéthylsulfone<br />
: Chromatographie liquide haute performance<br />
: Infrarouge à transformer de Fourier<br />
: Bromure de potassium<br />
LC/ESI_MS : Chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en mode<br />
d’ionisation<br />
Electrospray<br />
MCT<br />
MCP<br />
MHT<br />
MFT<br />
ppm<br />
R f<br />
RMN<br />
RT<br />
SES<br />
: Monochlorotriazine<br />
: Monochloropyrimidine<br />
: Monohydroxytriazine<br />
: Monofluorotriazine<br />
: Partie par million<br />
: Rapport frontal<br />
: Résonance magnétique nucléaire<br />
: Temps de rétention<br />
: Sulphatoéthylsulfone<br />
3
TFP<br />
T ep<br />
T f<br />
T h<br />
UV/Vis<br />
VS<br />
: Trifluoropyrimidine<br />
: Taux d’épuisement<br />
: Taux de fixation du colorant<br />
: Taux d’hydrolyse<br />
: Ultraviolet-visible<br />
: Vinylsulfone<br />
4
GLOSSAIRE<br />
Couleur : Propriété optique d’un objet, exprimée par l’absorption sélective de certaines<br />
radiations à certaines longueurs d’onde. Les radiations non absorbée sont alors réfléchies ou<br />
transmise par le même objet et sont donc visible par l’observateur.<br />
Colorant : Substance qui possède deux propriétés spécifiques indépendante l’une de l’autre, la<br />
couleur et l’aptitude d’être fixer sur un support textile ou de cuir.<br />
Colorants directs : nommés aussi colorants substantifs, ce sont des colorants anioniques à<br />
caractère électronégatif plus faible que les colorants acides. Ils se distinguent par leur masse<br />
moléculaire plus élevés. Ils sont utilisés pour la teinture des fibres Cellulosiques. Ils se fixent par<br />
liaison H ou de type Van der Walls.<br />
Colorants acides : colorants anioniques sulfonés.par référence à l’anion organique. Ils sont<br />
utilisés pour la teinture des fibres protéiniques (laine et soie), les polyamides et le cuir. Ils se<br />
fixent principalement par liaison ionique.<br />
Colorants basiques : Colorants cationiques par référence au cation organique. Ils sont utilisés<br />
principalement dans la teinture des fibres polyacryliques. Ils se fixent essentiellement par liaison<br />
ionique.<br />
Colorants réactifs bifonctionnels : Colorants réactifs présentant dans leur structure deux parties<br />
actives qui peuvent être soit homo ou hétéro-bifonctionnels.<br />
Colorants réactifs multifonctionnels : Colorants réactifs présentant dans leur structure plus que<br />
deux parties actives qui peuvent être soit homo ou hétéro-bifonctionnels.<br />
Colorimétrie : Métrique des couleurs qui repose d’une part sur les propriétés physiques des<br />
radiations électromagnétiques (radiométrie), et d’autre part sur les propriétés physiologiques de<br />
l’organe de vision (photométrie).<br />
Formes des colorants réactifs : dérivées de la structure mère du colorant réactif commercial.<br />
Interactions/Liaisons Van der Walls : interactions électrostatiques polaires ou non polaires ( 8.3 -<br />
12.5 kj/mol) entre deux atomes situés à une distance de 2.8 – 5A.<br />
Gamme coloristique : Série de couleur en gradation naturelle, qui couvre le spectre visible entre<br />
400 nm et 750 nm.<br />
Leuco-dérivé : dérivé d’énolate quinonique, qui se produit par réduction de l’indigo (colorant de<br />
cuve) en milieu basique. Et ce, pour obtenir un colorant soluble dans l’eau.<br />
Lin : fibre cellulosique qui se distingue par la longueur de ses fibres, par sa haute masse<br />
moléculaire (presque 5 fois le coton) et par sa haute cristallinité.<br />
Ennoblissement : Science qui étudie tous les traitements chimiques et physico-chimiques du<br />
textile.<br />
Mal uni / Unisson : Terme technique qui exprime le mode de répartition du colorant sur la<br />
surface des fibres teintes. La mauvaise répartition entraine le mal uni du colorant et la bonne<br />
répartition donne le bon unisson.<br />
5
Mercerisage : traitement physico-chimique à base de l’alcali et d’une tension mécanique,<br />
effectué sur les fibres cellulosiques dans le but d’améliorer leurs propriétés d’absorbance de<br />
réactivité envers les colorants de teinture ainsi que la ténacité, le lustre et la stabilité<br />
dimensionnelle des fibres.<br />
Nuance : Chacun des degrés par lesquels peut passer une même couleur.<br />
Reproduction de nuance : Recherche et production de la nuance demandée.<br />
Saturation/ Pureté colorimétrique: paramètre physique du rayonnement de couleur étudié. Il est<br />
défini par le rapport de luminance lumineuse L λ de la radiation dominante et la somme des<br />
luminances lumineuses L λ et L w de la radiation blanche que le rayonnement de couleur contient.<br />
Il est exprimé par : Pc= L λ / L λ + L w<br />
Savonnage : post traitement des fibres teintes, se fait à l’aide d’un détergent anionique (2g/l) à<br />
une température proche de 100 °C pendant 10 – 20mn. Il sert à éliminer les colorants réactifs non<br />
fixés.<br />
Spectrophotométrie : Méthode de mesure des densités optiques (D0) des solutions à base de la<br />
loi de Beer Lambert.<br />
Substantivité : propriété physico-chimique des colorants de s’adsorber sur la surface du support<br />
textile. Elle dépend directement de leurs structures chimiques. Elle est mesurée par la différence<br />
du potentiel chimique ∆µ 0 entre les deux phases interactives (Fibre et colorant). A partir de cette<br />
mesure, on peut dire que le colorant est de faible, moyenne ou de forte affinité.<br />
Taux de fixation : Proportion du colorant réactif ayant formé la liaison covalente avec les fibres<br />
textiles.<br />
Taux d’hydrolyse : Proportion du colorant réactif ayant subit la réaction d’hydrolyse et qui n’ont<br />
pas pu formée la liaison covalente avec les fibres textiles.<br />
Taux d’épuisement : Proportion du colorant réactif ayant adsorbé sur les fibres textiles avant la<br />
réaction de fixation.<br />
Teinture par épuisement : procédure basée sur l’épuisement du bain de teinture. Toutes les étapes<br />
de teinture se déroulent dans le même appareil.<br />
Teinture à la semi continue : procédure basée sur une simple imprégnation des fibres dans le bain<br />
de teinture suivi d’un stockage à chaud (Pad-Roll) ou à froid (Pad-Batch) pour la fixation du<br />
colorant.<br />
Teinture à la continue : procédure basée sur une simple imprégnation des fibres dans le bain de<br />
teinture suivi d’une thermofixation du colorant.<br />
Textile : Toute matière susceptible d’être transformée en fibres ou en filaments pour constituer<br />
une étoffe.<br />
6
SOMMAIRE<br />
Introduction ……….……………………………………………………….......12<br />
Chapitre I : Étude bibliographique<br />
I. Structure chimique de la cellulose………………………………………………………...15<br />
1. Modèles structurels……………………………………………………………………………….<br />
2. Degré de polymérisation…………………………………………………………………………<br />
II. Structure supramoléculaire de la cellulose…………………………………………......16<br />
1. Cristallinité…………………………………………………………………………………........<br />
2. Structure fine……………………………………………………………………………………..<br />
III. Structure et propriétés du coton……………………………………………………….20<br />
1. Types de coton…………………………………………………………………………… …….<br />
2. Composition du coton…………………………………………………………………… .......<br />
3. Morphologie de la fibre du coton……………………………………………………… …….<br />
4. Propriétés physico-chimiques du coton………………………………………………..........<br />
IV. Colorants réactifs classiques…………………………………………………………….26<br />
1. Généralités ……………………………………………………………………………………......<br />
2. Colorants mono et dichlorotriazines…………………………………………………………..<br />
3. Pyrimidines …………………………………………………………………………………..…..<br />
4 Dichloroquinoxalines…………………………………………………………………………….<br />
5 Vinylsulfones…………………………………………………………………………………......<br />
V. Colorants réactifs bifonctionnels………………………………………………………...34<br />
1. Généralités..……………………………………………………………………………. ………..<br />
2. Bis(monochlorotriazine)………………………………………………………………………..<br />
3. Bis(aminonicotinotriazine)…………………………………………………………………......<br />
4. Monochlorotriazine –sulphatoéthylsulfone…………………………………………………..<br />
5. Monofluorotriazine – sulphatoéthylsulfone……………………………………………….....<br />
VI. Réactivité et substantivité des colorants réactifs commerciaux…………………………<br />
VII. Classification des colorants réactifs…………………………………………................41<br />
1. Colorants réactifs à alcali contrôlé (Groupe 1)………………………………….................<br />
2. Colorants réactifs à sel contrôlé (Groupe 2)………………………………………………….<br />
3. Colorants réactifs à température contrôlée (Groupe 3)……………………………………..<br />
VIII. Les sites réactifs des fibres cellulosiques……………………………………………..42<br />
IX. Principes physico-chimiques de la teinture…………………………………………….43<br />
1. Principe d’adsorption, de diffusion et de fixation des colorants réactifs…………………<br />
2. Diffusion des colorants de la solution à la surface des fibres textiles…………………….<br />
3. Adsorption des colorants sur les fibres cellulosiques……………………………………….<br />
4. Diffusion des colorants dans les fibres textiles……………………………………………….<br />
7
5. Affinité du colorant aux fibres Textiles ( Substantivité)………………………………….....<br />
6. Variation des facteurs thermodynamiques lors du processus de teinture…....................<br />
7. Hydrolyse des colorants réactifs………………………………………………………….……<br />
8. Fixation du colorant réactif dans les fibres……………………………………………….....<br />
9. Domination de la réaction de fixation sur la réaction d’hydrolyse des colorants<br />
réactifs……………………………………………………………………………………….…….<br />
10. Efficacité de fixation des colorants réactifs…………………………………………………..<br />
X. Technologie de la teinture des fibres cellulosiques avec les colorants réactifs………..70<br />
1. Procédures de la teinture……………………………………………………………………......<br />
2. Méthodes de teinture par épuisement des colorants réactifs…………………………….....<br />
3. Lavage des fibres teintes…………………………………………………………………………<br />
XI. Stabilité de la liaison covalente fibre-colorant…………………………………………75<br />
Conclusion…………………………………………………………………………………….78<br />
Chapitre II : Identification des formes des colorants réactifs bifonctionnels<br />
Introduction…………………………………………………………………………………..79<br />
I. Définition des colorants étudiés………….……………………………………………….80<br />
II. Les formes du colorant réactif commercial………..…………………………………....81<br />
A. Caractérisation du colorant C.I. Reactive Red 195………………………84<br />
I. Caractérisation du colorant par les méthodes spectroscopiques RMN et IR………….84<br />
1. Analyse structurelle de la molécule du colorant par IR-TF………….…………..…….......<br />
2. Analyse structurelle de la molécule du colorant par RMN- 1 H et 13 C……………..……….<br />
3. Identification des formes du colorant par IR et RMN .…..………………………………….<br />
II. Analyse structurelle des formes du colorant par spectroscopie de masse<br />
(LC/ESI_MS)………………………………………………………………………………...91<br />
1. Principe de la technique………………………………………………………………………..<br />
2. Détermination des masses de différentes formes du colorant C.I Reactive Red 195…..<br />
III. Séparation des formes du colorant en solution par les méthodes<br />
Chromatographique…………………………………………………………………………96<br />
1. Définition et principe…………………………………………………………………………….<br />
2. Séparation et identification par chromatographie sur couche mince CCM……………...<br />
3. Séparation et identification par HPLC…………………………………………………….....<br />
4. Formes Identifiées du colorant : Reactive Red 195 en solution aqueuse..………………<br />
IV. Identification du colorant dans la solution du tissu teint……………………………114<br />
1. Comparaison des chromatogrammes des solutions du tissu blanc, tissu teint et solution<br />
d’étalonnage tissu –colorant…………………………………………………………………..<br />
2. Comparaison des chromatogrammes des solutions du tissu blanc et tissu teint<br />
Savonné...........................................................................................................................<br />
8
3. Comparaison des chromatogrammes de la solution du tissu teint savonné et la solution<br />
d’étalonnage tissu-colorant……………………………………………………………………<br />
4. Formes identifiées du colorant : Reactive Red 195 dans le tissu teint………………….<br />
B. Caractérisation du colorant : C.I. Reactive Yellow 145………………..125<br />
I. Caractérisation du colorant par les méthodes spectroscopiques…………….............125<br />
1. Analyse structurelle par RMN- 1 H et 13 C………………………………………….…..…….<br />
2. Analyse structurelle des formes du colorant par spectroscopie de masse<br />
(LC/ESI_MS)………………………………………………………………………………….…<br />
II. Séparation des formes du colorant par les méthodes Chromatographiques……….143<br />
1. Séparation et identification par CCM…………………………………………………….......<br />
2. Séparation et identification par HPLC……………………………………………………….<br />
III. Formes identifiées du colorant : Reactive Yellow 145……..………………………..149<br />
C. Caractérisation du colorant : C.I. Reactive Blue 221…………………..151<br />
I. Analyse structurelle des formes du colorant par spectroscopie de masse<br />
(LC/ESI_MS)……………………………………………………………………………….151<br />
II. Séparation des formes du colorant par les méthodes Chromatographiques……….153<br />
1. Séparation et identification par CCM ……………………….……………………….……..<br />
2. Séparation et identification par HPLC………………………………………………………<br />
III. Formes identifiées du colorant : Reactive Blue 221………………………………...158<br />
Conclusion……………………………………………………………………………….....159<br />
Chapitre III : Quantification des formes des colorants réactifs bifonctionnels.<br />
A. Cas du colorant C.I. Reactive Red 195…………………………………160<br />
I. Réactions de teinture entre fibre et colorant……………………………………….....160<br />
1. Adsorption du colorant sur les fibres…………………………………………………………...<br />
2. Hydrolyse du colorant dans le bain de teinture……………………………………………….<br />
3. Fixation du colorant dans les fibres………………………………………………………. ……<br />
AA. Étude quantitative des différents bains de teinture………………....164<br />
I. Analyse quantitative des bains de teinture et de savonnage résiduels par la méthode<br />
spectrophotométrique (Méthode I) ……………………………………………………..164<br />
9
1. Détermination du taux d’épuisement du colorant dans les bains de teinture<br />
résiduels………………………………………………………………………………….........<br />
2. Détermination du taux d’hydrolyse du colorant dans les bains de savonnage<br />
résiduels………………………………………………………………………………….……..<br />
3. Solutions d’étalonnage relatives aux bains de teinture résiduels………………............<br />
4. Solutions d’étalonnage relatives aux bains de savonnage résiduels…………….........<br />
5. Courbes d’étalonnage obtenues par la méthode (I)………………………………..........<br />
III. Analyse quantitative sur tissu teint par la méthode colorimétrique<br />
(Méthode II)…………………………………………………………………….…..167<br />
IV. Analyse quantitative par la méthode HPLC (Méthode III) …………………......168<br />
1. Quantification des formes du colorant dans les solutions d’étalonnage correspondant aux<br />
bains de savonnage résiduels…………………………………………………………………<br />
2. Quantification des formes du colorant dans les solutions d’étalonnage correspondant aux<br />
bains de teinture résiduels…………………………………………………………….………<br />
AB. Étude quantitative dans les solutions de tissu teint……………...170<br />
V. Analyse quantitative du colorant dans les solutions de tissu teint par la méthode<br />
spectrophotométrique (Méthode IV)…………………………………………………...170<br />
VI. Analyse quantitative du colorant dans les solutions de tissu teint par la méthode HPLC<br />
(Méthode V)………………………………………………………………………………171<br />
VII. Exactitude et Compatibilité des méthodes………………………………………...172<br />
1. Détermination des paramètres de teinture par la méthode I………………………........<br />
2. Détermination des paramètres de teinture par la méthode II……………………………<br />
3. Détermination des paramètres de teinture par la méthode III…………………………..<br />
4. Détermination des paramètres de teinture par les méthodes IV et V…………………..<br />
5. Comparaison et justification..……………………………………………………………….<br />
VIII. Quantification des formes du colorant dans les solutions de teinture..………..173<br />
1. Dans le bain de teinture résiduel…………………………………………………….……..<br />
2. Dans le bain de savonnage résiduel...………………………………………………..…….<br />
Conclusion……………………………………………………………………………..…177<br />
B. Cas des colorants C.I. Reactive Yellow 145 et C.I. Reactive Blue 221…177<br />
I. Réalisation des courbes d’étalonnage……………………………….………………...177<br />
1. Courbes d’étalonnage établies par les méthodes I et II…………………………………..<br />
2. Courbes d’étalonnage établies par la méthode III…………………………………………<br />
II. Exactitude et Compatibilité des méthodes…………………………………………..183<br />
1. Détermination des paramètres de teinture par les 3 méthodes (I, II et III)………........<br />
2. Comparaison et justification…………………………………………………………….......<br />
10
III. Quantification des formes du colorant dans les solutions de teinture……………..184<br />
1. Dans le bain de teinture résiduel…………………………………………………..…..……..<br />
2. Dans le bain de savonnage résiduel………………………………………………………….<br />
Conclusion………………………………………………………………………………….192<br />
Partie expérimentale…………………………………………………….......193<br />
Conclusion générale…………………………………………………………205<br />
Bibliographie…………………………………………………………….......207<br />
11
INTRODUCTION<br />
Depuis leur apparition en 1956 dans le marché de teinture de la matière textile sous le nom<br />
commercial Procion- M et Procion –H de la société ICI et également sous le nom de Cibacron<br />
par la société Ciba-Geigy 1 , les colorants réactifs connaissaient une large diffusion dans la<br />
teinture des articles en fibres cellulosiques, protéiniques et de polyamides. Ils représentent<br />
actuellement 20 à 30% de la part du marché mondial des colorants textiles [2].<br />
La structure chimique des colorants réactifs contient des groupements capables de former,<br />
dans des conditions spécifiques de teinture, des liaisons covalentes avec les groupements<br />
fonctionnels -OH, -NH 2 et -HS des fibres textiles (cellulosique, protéinique ou de polyamide). Ce<br />
type de fixation les distingue de toutes les autres classes de colorants utilisés dans la teinture des<br />
fibres textiles. Ils constituent une partie intégrante des fibres teintes, et acquièrent ainsi une<br />
grande solidité aux différentes épreuves physico-chimiques (lavage, solvants, frottement). Ils<br />
possèdent, aussi, une large gamme coloristique et des propriétés tinctoriales (vivacité, brillance,<br />
saturation/pureté) qui dépassent les autres classes des colorants (colorants directs, colorants<br />
acides, colorants basiques). Ils présentent aussi une grande simplicité d’application (procédure de<br />
teinture et appareillage) comparable à celle des colorants directs.<br />
Toutefois, le majeur handicap qui limite la diffusion de ces colorants réside dans la phase de<br />
lavage qui nécessite des rinçages abondants et un savonnage à 98°C pendant 10 min. Ceci<br />
représente plus de 50 % du coût général de la teinture (entre les opérations de lavage et le<br />
traitement des effluents) [3] .<br />
Le lavage est une phase déterminante dans la teinture avec ces colorants, parce qu’elle<br />
élimine les colorants non fixés dans les fibres cellulosiques. Ces colorants sont en majorité des<br />
formes hydrolysées qui ont perdu leur réactivité par la réaction secondaire d’hydrolyse, en<br />
formant ainsi des liaisons hydrogènes qui leur permettent de s’accrocher aux fibres cellulosiques.<br />
La présence de ces colorants hydrolysés sur les fibres diminue considérablement la solidité des<br />
colorants réactifs au lavage, et aux autres épreuves physico-chimiques. Leur élimination<br />
nécessite des conditions de lavage beaucoup plus dures qui correspondent parfaitement à la<br />
nature et à la force des liaisons formées avec les fibres (la force absolue des liaisons hydrogène<br />
est définie entre 8.2-42 kj/mol) [4]. De plus, la non- élimination de ces colorants hydrolysés de la<br />
fibre complique la reproduction de la nuance.<br />
Pour minimiser l’effet indésirable de la réaction d’hydrolyse qui accompagne la réaction<br />
principale de fixation, et pour limiter le recourt au savonnage à chaud, les coloristes ont pensé à<br />
résoudre le problème soit par :<br />
12
un traitement avec un fixateur 1 dont le rôle est de transformer les colorants non fixés sur les<br />
fibres cellulosiques en sels insolubles.<br />
une modification de la structure chimique du colorant en essayant :<br />
1. d’attribuer à la forme hydrolysée une forte affinité aux fibres cellulosiques qui offre<br />
une bonne solidité au lavage. On trouve les colorants à base des dérivés acrylamides<br />
utilisés dans la teinture des fibres de laine.<br />
2. de synthétiser des colorants dont la forme hydrolysée ayant une faible affinité aux<br />
fibres cellulosiques, ce qui rend l’opération de lavage à chaud inutile à l’exception<br />
d’un rinçage à 70°C.<br />
3. de synthétiser des colorants réactifs bifonctionnels dans le but d’augmenter le taux de<br />
fixation à 95%.<br />
Actuellement, le taux de fixation des colorants réactifs classiques n’excédent pas 85%.<br />
Bien que les colorants réactifs bifonctionnels ont été synthétisé au départ pour atteindre des<br />
performances de 95% du taux de fixation ; à l’échelle industrielle, ce taux n’est toujours pas<br />
atteint. Par conséquent, le recours au savonnage à chaud est toujours pratiqué.<br />
D’ailleurs, même les colorants réactifs multifonctions ne permettent pas à l’heure actuelle<br />
d’atteindre le taux de fixation de 95%. En effet, en milieu aqueux la réaction d’hydrolyse est<br />
inévitable. On peut éventuellement la minimiser en sélectionnant les colorants bi ou<br />
multifonctionnel qui s’accordent avec des conditions optimales de teinture.<br />
Pour contribuer à la résolution de cette problématique, dans notre travail de recherche, nous<br />
avons essayé de maitriser cette proportion du colorant hydrolysé en cherchant, d’abord, à<br />
identifier les formes hydrolysées dans les différentes solutions de teinture par des méthodes<br />
chromatographiques (CCM et HPLC). Puis, nous essayons de quantifier ces formes par des<br />
méthodes chromatographiques, spectrophotométriques et colorimétriques.<br />
En effet, l’utilisation de ces méthodes permet d’analyser le stock des colorants réactifs dans le<br />
but de déterminer les proportions des formes hydrolysées et inactives que peuvent contenir ces<br />
colorants commerciaux. Ce type d’analyse est très bénéfique pour les teinturiers, puisqu’il les<br />
informe sur la pureté du colorant à utiliser dans la recette de teinture. Ce qui permet donc<br />
l’optimisation de cette dernière et minimise les corrections de nuançage 2 qui causent des pertes<br />
supplémentaires d’eau et d’énergie.<br />
1 Les fixateurs sont généralement des sels cationiques : d’ammoniaque quaternaire, condensât de polyamines,<br />
polyamines de polyéthylène et autres.<br />
2 Les corrections de nuançage : ce sont des corrections effectuées essentiellement sur les quantités du colorant ou<br />
des colorants constituant la recette de teinture pour obtenir la couleur demandée.<br />
13
A cet effet, nous sommes plus intéressés à développer les trois types de méthodes précitées<br />
(chromatographiques, spectrophotométriques et colorimétriques) en essayant de tester leur<br />
fiabilité et leur compatibilité.<br />
Notre mémoire de recherche est composé de trois chapitres, le premier, nous l’avons<br />
consacré à une étude bibliographique effectuée sur la structure chimique de la fibre cellulosique,<br />
l’étude des différents types du colorant réactif et des principes physico-chimiques du processus<br />
de teinture. Pour ces derniers, nous abordons les phénomènes de l’adsorption, de la diffusion, de<br />
l’absorption et de la fixation des différents types du colorant réactif. Nous détaillons également<br />
la cinétique de la réaction d’hydrolyse, pour aboutir finalement à la détermination du taux de<br />
fixation théorique des colorants réactifs sur les fibres cellulosiques.<br />
Le deuxième chapitre est consacré à la caractérisation du colorant réactif bifonctionnel par<br />
les méthodes spectroscopiques (Résonances Magnétiques Nucléaire (RMN- 1 H, 13 C) mono et<br />
bidimensionnelle, Infrarouge à transformer de fourrier (IR-TF)). Pour les mélanges, nous avons<br />
utilisé la Spectroscopie de Masse (LC/MS) pour identifier les différentes formes du colorant en<br />
solution. La séparation et l’identification de ces formes a été possible grâce aux méthodes<br />
chromatographiques conventionnelles : Chromatographie sur Couche Mince de silice (CCM) et<br />
Chromatographie Liquide à Hautes Performances (HPLC).<br />
Le troisième chapitre, est consacré à la vérification de la validité et la compatibilité de cinq<br />
méthodes :<br />
1. Analyse spectrophotométrique des bains de teinture et de savonnage résiduels selon la<br />
loi du Beer Lambert ;<br />
2. Analyse colorimétrique du colorant sur le tissu teint ;<br />
3. Analyse des bains de teinture et de savonnage résiduels par la technique de HPLC;<br />
4. Analyse spectrophotométrique des solutions de tissu teint ;<br />
5. Analyse des solutions de tissu teint par la technique de HPLC.<br />
14
CHAPITRE I : Etude Bibliographique<br />
Introduction<br />
Au début de leur apparition, les colorants réactifs sont utilisés principalement dans la<br />
teinture et l’impression des fibres cellulosiques jusqu’ à l’apparition d’une gamme spéciale<br />
destinée à la teinture des fibres protéiniques (laine et soie) ; le cas des bromoacrylamides.<br />
Ce type des colorants réagit en milieu acide et assure un taux de fixation élevé qui peut<br />
varier de 90 à 98%, et une affinité suffisamment forte pour les colorants non fixés. Ceci rend<br />
inutile l’opération de savonnage exigée dans le cas de la teinture des fibres cellulosiques.<br />
I. Structure chimique de la cellulose<br />
I.1. Modèles structurels<br />
La cellulose constitue la principale composante de la matière textile du coton et du lin. Elle<br />
correspond à un polysaccharide formé des monomères D-glucopyranose anhydre (C 6 H 10 O 5 ) liés<br />
entre eux par des liaisons β-glucoside 1-4 suivant le modèle de Meyer et Misch [5,6] (liaisons<br />
β- glucoside se situent dans le plan et perpendiculaires à la position axiale de l’atome de<br />
carbone), ou bien suivant le modèle de Hermans[7], ou nommée aussi projection structurelle de<br />
Haworth ( liaisons β- glucoside sont inclinées à un petit angle du plan de la chaîne moléculaire).<br />
H OH CH 2 OH<br />
H<br />
CH 2 OH<br />
OH<br />
O<br />
O<br />
OH O<br />
OH H H H H<br />
OH H H H H OH<br />
O OH H H H H<br />
H<br />
H<br />
O OH H H<br />
O<br />
O<br />
CH 2 OH<br />
H OH<br />
CH 2 OH<br />
H OH<br />
n<br />
Fig. 1- Structure de la cellulose, modèle de Meyer et Misch, n : degré de polymérisation.<br />
15
Fig. 2. (a) Conformation de la structure de cellulose, (b) modèle de Hermans ou projection<br />
structurelle de Haworth. n : degré de polymérisation (DP)<br />
En effet, la conformation chaise est la plus proche de la réalité. Malgré que le modèle de<br />
Herman ou projection structurelle de Haworth est plus simple à dessiner, il cache quelques<br />
important aspects stéréochimiques du glycopyranose. Ainsi, tous les substituants (OH, CH 2 OH),<br />
y compris les liaisons glycosides, sont dans le même plan du segment (équatorial) au lieu d’être<br />
perpendiculaire (axial), comme il est montré dans la projection de Haworth [8].<br />
I.2. Degré de polymérisation<br />
Le degré de polymérisation (DP) de la cellulose du coton et du lin est de 10 000 et 36<br />
000 respectivement. Leur masse moléculaire est de 1 620 000 et 5 832 000 [9]. Pourtant le DP<br />
peut dépasser 14 000 [10,11] pour le coton suivant le lieu de culture.<br />
De plus les opérations de purifications de la cellulose, y compris les traitements par<br />
alcali, réduit considérablement le DP du coton à environ 1000-2000 [8].<br />
Le DP de la cellulose régénérée (viscose : fibrane ou rayonne) est environ 250-300. Or,<br />
celui des fibres dites polynosiques ou tencel est d’environ 500-700 [8].<br />
II. Structure supramoléculaire de la cellulose<br />
II.1. Cristallinité<br />
Le degré de cristallinité du coton et du lin est respectivement de 50-70% ; 75-80% [12].<br />
Le diamètre des microfibrilles constituant la surface de la cellulose est de 60-80A, et leur<br />
longueur peut atteindre quelques centaines de micromètres.<br />
Les dimensions de l’unité monoclinique des cristaux cellulosiques sont : a=8.2A ; b=10.3A;<br />
c=7.9A; β=83° (angle entre les axes a et c qui sont perpendiculaires à l’axe b de la fibre)[12]. La<br />
structure ainsi définie nous informe sur l’irrégularité de la surface macromoléculaire qui est à<br />
16
l’origine de la différentiation de diffusion des agents chimiques et de la vitesse de la réaction<br />
chimique pour la fixation du colorant réactif.<br />
Les interactions inter et intra moléculaires sont de type liaisons hydrogènes (20.9-30.4<br />
kj/mol) si la distance intermoléculaire ne dépasse pas 2.6A. Elles sont de type liaisons Van-der-<br />
Walls (8.3-12.5 kj/mol) pour une distance de 2.8-5A [13]. Ces interactions nous informent sur la<br />
vitesse de solubilité de la cellulose, la réactivité et le degré hygroscopique.<br />
Il existe quatre modifications structurelles de la cellulose qui se distinguent par leur degré<br />
de cristallinité :<br />
1. Cellulose I : Cellulose naturelle ;<br />
2. Cellulose II : Hydratcellulose, obtenue à partir de la cellulose naturelle et après<br />
solubilisation et régénération, ou après mercerisage 3 suivi de rinçage, ou bien après éthérification<br />
suivie de saponification [14].<br />
Les principales modifications de la cellulose II sont constatées dans le cas de plusieurs<br />
facteurs : la conformation des monomères (angle entres les pyranoses 90° au lieu de 180°) ;<br />
l’augmentation de la réactivité ; la capacité d’absorption et la diminution de la densité (1.52 au<br />
lieu de 1.55g/cm 3 ) [14].<br />
Les dimensions de l’unité monoclinique des cristaux de la cellulose II sont [14] : a=8A° ;<br />
b=10.3A° ; c=9.1A° ; β=62°.<br />
3. Cellulose III : Obtenue après traitement de la cellulose I et II dans l’ammoniaque liquide<br />
et évacuation du gaz ammoniaque ;<br />
4. Cellulose IV : Obtenue après traitement de la cellulose II avec la glycérine à 280°C<br />
pendant 1 à 2 heures suivis de l’élimination de la glycérine par l’eau bouillante.<br />
Dans l’industrie textile, seuls les deux premiers types de celluloses sont utilisés.<br />
La différence entre la cellulose régénérée et la cellulose naturelle se manifeste dans la<br />
structure supramoléculaire. L’arrangement des chaînes macromoléculaires de la cellulose II<br />
diffère de celle de la cellulose naturelle par deux aspects :<br />
• Le plan des glucoses est incliné un peu par rapport au plan « ac ».<br />
• Le centre des chaînes est orienté antiparallèlement par rapport au corner des chaînes.<br />
En fait, le système des liaisons hydrogènes est très compliqué pour le cas de la cellulose II.<br />
Non seulement par l’existence des liaisons hydrogènes dans le plan « ac » (entre les chaînes<br />
parallèles du corner d’une part et entre les chaînes parallèles du centre d’autre part), mais aussi<br />
par l’existence des liaisons hydrogènes entre les chaînes antiparallèles du centre et du corner<br />
[15].<br />
3 Mercerisage est un traitement physico-chimique à base de l’alcali et d’une tension mécanique, effectué sur les<br />
fibres cellulosiques dans le but d’améliorer leurs propriétés d’absorbance de réactivité envers les colorants de<br />
teinture ainsi que la ténacité, le lustre et la stabilité dimensionnelle des fibres.<br />
17
II.2. Structure fine<br />
La connaissance de la structure fine de la cellulose est essentielle dans la compréhension du<br />
processus de teinture puisqu’il est important de savoir où se fixent précisément les molécules du<br />
colorant dans la fibre. En général, il est acceptable que les réactifs ou agents chimiques ne<br />
puissent pénétrer au sein des zones cristallines de la fibre à moins qu’ils les interrompront.<br />
Howsmon et Sisson [16] ont envisagé depuis longtemps une rangé d’ordre dans la fibre. On<br />
distingue (Fig.3) une transition continue depuis la zone parfaitement cristalline vers la zone<br />
complètement amorphe. Toutefois, ce type de transition ne peut pas caractériser toutes les fibres.<br />
Ce n’est qu’une représentation hypothétique de ce qu’il peut exister dans la réalité.<br />
Fig. 3. Structure des chaines moléculaires dans la fibre<br />
de la cellulose (amorphe –cristalline).<br />
De même, on a postulé une idée des micelles de bord dites « fringed micelles » où les<br />
micelles cristallines, sont gravées dans des matrices amorphes avec des chaînes moléculaires,<br />
étendues à travers plusieurs zones cristallines et amorphes (fig. 4). Cette idée a donné naissance à<br />
un autre concept appelé « fringed fibers » ou fibres de bord, qui reste applicable pour les<br />
différents types de cellulose régénérée, tandis que le concept fibres cristallines est attribué au<br />
coton et autres fibres naturelles.<br />
18
Fig. 4. Structure fine de la cellulose : (a) Fringed micelles, (b) Fringed fibers [17]<br />
Les fibres de bord qui constituent la zone non cristalline émergent principalement de plusieurs<br />
points tout au long des fibres cristallines [17].<br />
III. Structure et propriétés du coton<br />
III.1. Types de coton<br />
Le coton est fourni par le duvet soyeux qui recouvre la graine d’un arbuste appelé « genus<br />
gossypium ».<br />
On distingue 3 types des fibres du coton ayant différentes longueurs [18] :<br />
• Type 1: longueur de 25 à 60mm : grande finesse et grande surface interne (coton<br />
d’Egypte et de Soudan) ;<br />
• Type 2 : longueur de 13 à 33 mm (coton Américain) ;<br />
• Type 3 : longueur de 9 à 25 mm (coton Asiatique).<br />
Les fibres de coton mûr forment un ruban plat de largeur qui varie de 12 à 20µm. Ils ont une<br />
forme tordue. Le nombre de torsion varie entre 4 et 6 par mm en changeant de direction tout au<br />
long de la fibre. Cette caractéristique permet l’identification facile du coton soit par microscope<br />
optique ou électronique [19].<br />
19
III.2. Composition du coton<br />
Tableau 1 : Composition de la fibre du coton [20]<br />
Proportion du poids sec %<br />
Constituent Fibre entière Première couche<br />
Cellulose 94.0 54.0<br />
Protéine 1.3 14.0<br />
Pectine 1.2 9.0<br />
Cire 0.6 8.0<br />
Cendres 1.2 3.0<br />
Autres substances 1.7 12.0<br />
Matière colorante<br />
traces<br />
Fig. 5. Micrographes du scanner électronique des fibres du coton brut 4<br />
Fig. 6- Micrographes optiques des fibres du coton brute x 184 5<br />
Dans les figures 5 et 6, on voit bien que la coupe transversale montre une forme bilatérale.<br />
Elle indique la variation de la densité des chaînes cellulosiques à travers la fibre.<br />
Par conséquent, l’accessibilité des différents agents chimiques sera différente à travers la fibre. Il<br />
existe alors trois principales zones déterminées par le moyen de la dégradation enzymatique [19]<br />
(Fig. 7).<br />
4 Source: BTTG-Shirley, Manchester<br />
5 Source: Mr. J. T. Jones, Dept. of Textiles, UMIST, Manchester<br />
20
Fig. 7. Structure bilatérale du coton mûr (les zones A, B et C diffèrent par la densité de<br />
l’assemblement des fibrilles)<br />
Le degré de dégradation décroît de la zone A à C passant par B, ce qui représente l’ordre<br />
décroissant de la densité des chaînes cellulosiques. Entre la zone A et C, on distingue un espace<br />
limite dénommé N qui est plus accessible que la zone C.<br />
Le coton normal peut contenir des fibres mortes ou non mûres. Il peut être défini, après<br />
gonflement par une solution de la soude caustique ( NaOH), comme une tige avec le lumen<br />
discontinue et la torsion des fibres non déterminée. Le lumen est défini comme le reste du canal<br />
central où les chaines de la cellulose sont développées et relaxés vers la seconde couche de la<br />
fibre. Il contient encore le reste de quelques protéines.<br />
L’épaisseur des fibres après gonflement devient 5 fois plus grande. Les fibres non mûres<br />
sont minces, car la 2 ème couche de la fibre est insuffisamment développée entre l’arrêt de<br />
l’accroissement et l’éclatement de la gousse.<br />
III.3. Morphologie de la fibre du coton<br />
Les fibres du coton constituent une structure fibreuse, leur morphologie représente trois<br />
principales structures : 1 ère couche, 2 ème couche et le lumen.<br />
• 1 ère couche : constituée d’un réseau fibreux de cellulose couverte d’une sous couche de<br />
pectine, protéine, matières minérales et la cire, qui peut être éliminée par un traitement<br />
à la soude caustique (débouillissage).<br />
• 2 ème couche : représente le volume majeur de la matière fibreuse mûre, constituée<br />
presque entièrement de la cellulose arrangée sous forme des fibrilles en spirale autour<br />
de l’axe de la fibre. La direction du spiral est inversée plusieurs fois tout au long de la<br />
seule fibrille (varie entre la torsion S et Z).<br />
21
Cette dernière couche est constituée par plusieurs sous-couches où l’angle de spirale varie d’une<br />
sous-couche à l’autre de 20° à 30° (Fig. 8).<br />
Fig. 8. Schéma idéal de la morphologie de la fibre du coton 6 .<br />
L’épaisseur de la fibrille vue par le microscope électronique est de l’ordre de 0.02-0.03 µm<br />
et au moins 10 µm de longueur. Les microfibrilles qui constituent les fibrilles ont une dimension<br />
transversale de l’ordre de 0.004 µm x 0.006 µm [20] .<br />
A cet effet, la fibre du coton est constituée par un arrangement des fibrilles où les chaînes<br />
moléculaires de la cellulose sont accessibles pour les différents agents chimiques. Seulement<br />
l’accès ne peut être que par les surfaces des fibrilles via le système des pores et des parties<br />
vacantes.<br />
Le concept de la fibrille cristalline qui a été développé par Rowland et Roberts [21]<br />
(Fig. 9) a donnée naissance aux 3 sites répartis dans la surface des fibrilles et ayant différents<br />
degrés d’accessibilité pour les agents chimiques.<br />
• La surface dite A qui est inaccessible pour tous les agents chimiques à moins que la fibre<br />
subit un traitement de gonflement par la soude caustique.<br />
• La surface B est relativement désordonnée et donc plus accessible.<br />
• La surface C représente les zones d’inclinaison ou les zones tordues de l’ensemble des<br />
fibrilles. Ces zones sont facilement accessibles.<br />
6 Source : J.O.Warwicker, “Liquid Ammonia Treatment of Textiles”, Shirley Institute, Manchester, 1970.<br />
22
Fig. 9. Schéma idéal des fibrilles du coton : A, coalition des surfaces hautement ordonnées; B,<br />
surfaces désordonnées ; C, surfaces des zones des fibrilles inclinées ou tordues.<br />
III.4. Propriétés physico-chimiques du coton<br />
III.4.1. Effet de température [22]<br />
En générale la cellulose est thermorésistante, mais à partir de 100ºC, sa structure subit des<br />
modifications irréversibles :<br />
• Entre 160ºC-180ºC, on peut assister à une dépolymérisation rapide de la cellulose.<br />
• A partir de 400ºC, la cellulose brûle.<br />
• Jusqu'à -60ºC, la cellulose est résistante.<br />
III.4.2. Action de l’eau [22]<br />
La cellulose n’est pas soluble dans l’eau, mais elle peut gonfler de 20% en diamètre de la<br />
fibre, la solidité de la fibre augmente aussi dans l’eau de 15-20%.<br />
Le gonflement de la fibre entraine un développement important de sa porosité exprimé par<br />
l‘augmentation de la surface interne (108m²/g déterminé par absorption de l’eau ou 15m²/g par<br />
absorption d’azote).<br />
III.4.3. Les principaux solvants de la cellulose<br />
La cellulose n’est pas soluble dans les solvants organiques ordinaires. Et en tenant compte<br />
de sa structure, on peut subdiviser ces solvants en [23] :<br />
• Solvants formant des liaisons covalentes avec la cellulose ;<br />
• Solvants formant des liaisons non covalentes avec la cellulose.<br />
23
III.4.3.1. Solvant formant des liaisons covalentes avec la cellulose<br />
La sélection des solvants aqueux et non aqueux est présentée dans le tableau suivant :<br />
Tableau 2 : Principaux solvants de la cellulose [23]<br />
Solvant<br />
Cellulose -Solvant<br />
H 3 PO 4 ou H 2 SO 4 supérieur à 85 % / H 2 O Cell-O-PO 3 H 2<br />
HCOOH / ZnCl 2<br />
Cell-O- (O)CH<br />
CF 3 COOH / CF 3 (CO) 2 O Cell-O-(O)CCF 3<br />
N 2 O 4 / DMF<br />
Cell-O-N=O<br />
Me 3 SiCl / Pyridine Cell-O-SiMe 3<br />
3(CH 2 O) / DMSO<br />
Cell-O-CH 2 OH<br />
CCl 3 CHO / DMSO Cell-O-CH(OH)-CCl 3<br />
CS 2 / NaOH / H 2 O<br />
Cell-O-C-(S)-SNa<br />
Parmi les solvants mentionnés dans le tableau 2, on distingue ceux qui peuvent dissoudre la<br />
cellulose à des degrés de polymérisation (DP) relativement élevés: L’acide sulfurique ou<br />
phosphorique concentré, l’acide formique concentré en présence de ZnCl 2 ou H 2 SO 4 comme<br />
catalyseur ; l’acide trifluoroacétique ou le tétraoxyde d’azote (N 2 O 4 ) avec le DMF.<br />
Toutefois, l’acide trifluoroacétique est utilisé souvent pour la dissolution et l’hydrolyse de<br />
la cellulose.<br />
Ce type de solvant se caractérise par la décomposition facile de la liaison formée avec la<br />
cellulose sous l’effet d’une variation du pH milieu, ce qui permet la régénération de la cellulose<br />
[23].<br />
III.4.3.2. Solvants formant des liaisons non covalentes avec la cellulose<br />
Nous nous somme limités à des solvants considérés les plus célèbres, ce sont des métallocomplexes<br />
utilisés dans une solution aqueuse, le plus ancien est le complexe cuproammoniacal<br />
(cuam, agent de Schweizer, [Cu(NH 3 ) 4 ]OH 2 ), le rapport molaire de Cu : NH 3 est de 1:50, suivi<br />
par le complexe de cuivre avec l’éthylènediamine appelé cupriéthylèndiamine (cuen), le rapport<br />
molaire de Cu : NH 2 (CH 2 ) 2 NH 2 est de 1 : 2, ce dernier complexe est le plus stable parce que les<br />
alkyles aminés ne sont pas volatils tandis que l’ammoniaque se perd facilement. De plus, le cuen<br />
est moins sensible à la lumière [24].<br />
Ensuite on s’est intéressé au complexe de cadmium avec l’éthylènediamine dit cadoxen, le<br />
rapport molaire de Cd : NH 2 (CH 2 ) 2 NH 2 est de 1:10, alors il contient plus d’éthylèndiamine que le<br />
cuen. Il a un grand avantage d’être incolore [24]. Finalement, on peut citer encore le complexe<br />
de fer avec l’acide tartrique qui peut solubiliser la cellulose dans une solution alcaline (FeTNa).<br />
24
Les quatre solvants sont capables de solubiliser complètement la cellulose sans laisser des<br />
résidus, jusqu’à un DP de 9700 pour le cas du cadoxen et un DP de 5300 pour le cas de<br />
cuam[25].<br />
III.4.4. Action des acides<br />
L’action de l’acide sur les liaisons β-glucoside provoque son hydrolyse en milieu aqueux,<br />
ce qui peut entrainer la destruction partielle ou totale de la cellulose. Selon la nature de l’acide<br />
utilisé, l‘hydrolyse peut être rapide ou lente. Les acides ayant un pouvoir destructif élevé peuvent<br />
être classés selon l’ordre décroissant suivant : l’acide nitrique, l’acide chloridrique, l’acide<br />
sulfurique et l’acide phosphorique. Les acides organiques influent faiblement sur l’hydrolyse de<br />
la cellulose. Toutefois, la force d’hydrolyse dépend, aussi, de la température de traitement.<br />
L’hydrolyse partielle de la cellulose est composée d’un mélange complexe de plusieurs<br />
produits de dégradation. Ces produits sont connus sous le nom de l’hydrocellulose. Parmi ces<br />
produits, on peut distinguer les cellodextrides (DP : 7-60), les oligosaccharides, (DP : 2-6) [22]<br />
et la cellubiose (constitué de deux unités de glucose liées entre eux par liaison glucoside ) .<br />
L’hydrolyse totale de la cellulose produit le D-glucose.<br />
III.4.5. Action des réducteurs<br />
Les réducteurs utilisés dans l’ennoblissement sont sans effet sur les fibres cellulosiques.<br />
Parmi ces réducteurs, nous pouvons cités le bisulfite de sodium (Na 2 S 2 O 4 ), l’hydrosulfite de<br />
sodium (NaHSO 3 ) et le rongalite (NaHSO 2 .CH 2 O. 2H 2 O).<br />
III.4.6. Action des oxydants<br />
Selon la nature des oxydants utilisés (NaClO, NaClO 2 , H 2 O 2 ) et les conditions<br />
d’application (concentration, température), Ils peuvent provoquer l’affaiblissement de la<br />
cellulose, la diminution du DP, la destruction partielle ou totale de la cellulose. Les produits<br />
d’oxydation sont dit l’oxycellulose.<br />
Les ions hydroxyles de la cellulose provoquent des réactions d’oxydation capables de<br />
transformer les alcools primaires en aldéhyde et les alcools secondaires en cétone ou encore en<br />
acide carboxylique. Ces produits d’oxydations peuvent entrainer un affaiblissement important<br />
des liaisons glucosides, et même leur destruction.<br />
III.4.7. Action des alcalis<br />
Les liaisons glucosides sont très solides sous l’action d’alcali, ce qui permet un traitement<br />
sans altération des articles cellulosiques dans les bains alcalins. La concentration de l’alcali dans<br />
ces bains peut aller jusqu’à 30g/l sans affecter la solidité des liaisons glucosides, mais à une<br />
température de 100ºC à 130ºC et en évitant le contact avec l’oxygène de l’air [22].<br />
25
Si on augmente la concentration de l’alcali au delà de 100 g/l, on observe une profonde<br />
modification dans la structure de la cellulose, à savoir le gonflement et l’augmentation de la<br />
capacité d’absorption.<br />
Les fibres cellulosiques peuvent acquérir un lustre de soie et une solidité supérieure si on<br />
fait appliquer un étirage au traitement alcalin.<br />
A 18% de la soude caustique (NaOH) et à température de 20ºC, on peut solubiliser la<br />
cellulose avec un DP de 150-200, et à 0ºC on arrive à solubiliser la cellulose même à DP de 200-<br />
250 [22].<br />
VI. Colorants réactifs classiques<br />
VI.1. Généralité<br />
La structure chimique peut être schématisée comme suit [26] :<br />
S-Chr-T-X<br />
S : Fonction responsable de la solubilité du colorant dans l’eau, elle peut être un groupe sulfoné,<br />
carboxylique ou éthylsulfoné ;<br />
Chr : partie chromophore, responsable de la couleur, influe très peu sur l’énergie de liaison fibrecolorant,<br />
raison pour laquelle son choix est très large (mono et diazoïque, antraquinone, dérivés<br />
phtalocianine) ;<br />
T-X : partie active ; T : noyau actif (porteur du groupement actif) qui détermine la solidité du<br />
colorant au lavage ; X : substituant actif (Chlore, Fluore, OSO 3 H et autres) qui détermine la<br />
réactivité du colorant.<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
NH 2<br />
Partie active (T-X)<br />
N<br />
SO 3 Na OH NH<br />
Maillon de liaison<br />
N=N<br />
Partie chromophore (Chr-)<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 10. Structure type du colorant réactif.<br />
26
Entre la partie chromophore et la partie active existe un maillon de liaison qui est généralement<br />
un groupement aminé (-NH-, rarement -NCH 3 - ou -SO 2 NH-) qui influe considérablement sur la<br />
réactivité et l’énergie de liaison fibre-colorant.<br />
Il existe différents types des colorants réactifs ayant différentes propriétés physico-chimiques à<br />
savoir : affinité aux fibres cellulosiques, pouvoir réactionnel, diffusion dans le substrat et<br />
l’énergie de liaison formée.<br />
Tableau 3 : Structure et noms commerciaux de différents types de colorants réactifs [27,28,29]<br />
Groupe T-X<br />
Structure du groupe TX<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
Cl N Cl<br />
Nomenclature<br />
(type de fibre)<br />
Dichlortriazine<br />
( cellulose)<br />
Monochlorotria<br />
zine<br />
(cellulose,<br />
laine)<br />
Trichloropirimidine<br />
(cellulose)<br />
Nom commercial<br />
du colorant<br />
Procion MX<br />
Basilen M<br />
Diaract<br />
Kayaract<br />
Mikacion<br />
Activnaie X<br />
Procion H/H-E<br />
Cibacron<br />
Sumifix H<br />
Diacron<br />
Basilen E/P<br />
Activnaie<br />
DrimarèneX<br />
Cibacron T<br />
Reactone<br />
Fabricant (Pays)<br />
Zeneca (GB)<br />
BASF (Allemagne)<br />
Mitsubichi (Japan)<br />
Nippon Kayaku<br />
Mitsubishi, Nippon<br />
Kayaku.<br />
(Russie)<br />
Zeneca (GB)<br />
Ciba-Geigy ou<br />
CGY(Suisse)<br />
Sumitomo (Japan)<br />
Mitsubichi (Japan)<br />
BASF (Allemagme)<br />
(Russie)<br />
Sandoze /Clariant<br />
(GB)CGY(Suisse)<br />
CGY<br />
N<br />
Cl<br />
Dichloroquinoxaline<br />
(cellulose)<br />
Levafixe E<br />
Bayer/Dye Star (GB)<br />
N Cl<br />
-NHCOCH 2 -Cl ; -CO-Cl<br />
-SO 2 CH 2 CH 2 -O-SO 3 Na<br />
-SO 2 -NH(CH 2 ) 2 -OSO 3 Na<br />
-NH-CO-CH=CH 2<br />
Halogènoacyle<br />
(cellulose)<br />
Vinylsulfone/βsupahatoethylsu<br />
lfone) (laine,<br />
cellulose)<br />
Vinylsulfamide/<br />
supahatoethylsu<br />
lfamide<br />
(cellulose)<br />
Acrylamide<br />
( laine)<br />
Cibalane<br />
Rémazole<br />
Celmazol<br />
Rémalane<br />
Sumifix<br />
Djénafixe<br />
Activnaie T<br />
Levafixe<br />
Remazol D<br />
Primazine<br />
Cibacrolane<br />
CGY(Suisse)<br />
Hoechst/Dye Star<br />
(Allemagne)<br />
Mitsui (Japan)<br />
Sumitomo (Japan)<br />
(USA)<br />
(Russie)<br />
Bayer/ Dye Star<br />
(Allemagne)<br />
Hoechst/Dye Star<br />
(Allemagne)<br />
BASF (Allemagne)<br />
CGY<br />
27
H 3 C<br />
O<br />
NH 2 -CH 2 -CH-CH 2 -Cl<br />
OH<br />
Epoxyde<br />
(polyamide,<br />
kaprone)<br />
Dichlorohidrine<br />
(kaprone)<br />
Procinaile<br />
Activnaie P<br />
Déspersnaie<br />
activnaie<br />
Procinyl<br />
Zeneca (GB)<br />
(Russie)<br />
(Russie)<br />
ICI (GB)<br />
Tous les types des colorants réactifs diffèrent par le groupement actif T-X. Les plus utilisés<br />
sont les mono ou les dichlorotriazines, pyrimidines (dichloro, trichloro ou difluoropyrimidine),<br />
vinylsulfones (dérivé de l’oxyéthyle sulfone). Parmi les moins utilisés on distingue : les<br />
acrylamides, dichloroquinoxalines, groupements époxydiques, cycles éthylènimines,<br />
benzochlorotriazol.<br />
IV.2. Colorants mono et dichlorotriazines<br />
IV.2.1. Dichlorotriazine<br />
Ils sont les plus réactifs; grâce aux deux atomes actifs du chlore, la partie chromophore peut<br />
être composée du groupement azoïque, antraquinonique ou phtalocyanine. Le maillon de liaison<br />
est constitué généralement du groupe -NH-. Les colorants à base des phtalocyanines ont un<br />
maillon de liaison type : -SO 2 -NH-(CH 2 ) 2 - NH- .<br />
Des études faites sur l’effet de la structure du colorant monochlorotriazine et sur sa<br />
substantivité, montrent que le maillon –NH- liant le chromophore et le groupement réactif<br />
influent sur la solubilité et les propriétés de teinture du colorant [28]. La substitution du maillon<br />
aminé –NH- par un alkyl aminé diminue l’affinité du colorant aux fibres cellulosiques. En fait,<br />
on peut prévoir le même effet pour les autres types du colorant ayant un maillon à base du<br />
groupement aminé.<br />
La synthèse de ces colorants commence par l’obtention de la partie chromophore suivie<br />
d’une condensation avec le type cyaninechloride (triazine). Le maillon de liaison ainsi formé est<br />
très sensible à l’hydrolyse.<br />
Le premier type du colorant réactif synthétisé est le dichlortriazine dont la structure est<br />
schématisée ci-après [1,30] :<br />
28
Cl<br />
N<br />
SO 3 Na OH NH<br />
N=N<br />
N<br />
N<br />
Cl<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 11. Procion rouge briant M-2B<br />
Grâce à leur forte réactivité, Ils peuvent réagir avec la cellulose même à une température<br />
de 20°C à 30°C. Toutefois, la substitution d’un seul chlore par l’ion hydroxyle de l’eau ou par<br />
l’ion cellulosate (Cell-O - ) diminue considérablement la réactivité du deuxième chlore. Sous<br />
l’action de l’alcali, l’ionisation du groupement hydroxyle qui a substitué le premier chlore,<br />
provoque une délocalisation de la charge négative sur la totalité des atomes du cycle triazinique.<br />
Par conséquent, le deuxième chlore se désactive et le carbone qui lui est lié devient moins<br />
électrophile.<br />
IV.2.2. Monochlorotriazinique ou aminochlorotriazine<br />
Ce sont des dérivés de cyaninechloride portant un atome actif de chlore. Ils sont moins<br />
actifs, et ils contiennent les mêmes groupements chromophores que ceux du dichlorotriazine<br />
(Tableau 3).<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
NH 2<br />
N<br />
SO 3 Na OH NH<br />
N=N<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 12. Structure du colorant Cibacron rouge brillant B<br />
29
La réaction de fixation du mono et dichlorotriazine est caractérisée par un mécanisme de<br />
substitution nucléophile dû à l’effet électronique attracteur des atomes d’azote du noyau<br />
triazinique [31, 32, 33].<br />
Chr<br />
HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
Cl<br />
Cl<br />
X Cl<br />
+ : X<br />
N<br />
Chr HN<br />
N<br />
N<br />
- : Cl<br />
Cl<br />
Chr<br />
HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
X<br />
Cl<br />
colorant dichlorotriazine. Phase transitoire Formation de liaison fibre-colorant<br />
Chr = partie chromophore<br />
(X = O-cellulose) ou colorant<br />
du colorant.<br />
partiellement hydrolysé (X = OH).<br />
Fig.13. Réaction de fixation et d’hydrolyse du colorant mono et dichlorotriazine<br />
La réaction d’hydrolyse désactive le carbone porteur du chlore en milieu alcalin. La charge<br />
négative de l’ion hydroxyle délocalise les doublés électroniques du noyau triazinique et enrichie<br />
ainsi l’entourage du carbone en électron (Fig.13).<br />
Toutefois, la réaction avec la cellulose l’emporte très largement sur la réaction avec de<br />
l’eau même si le nombre des ions hydroxyles de l’eau dépasse celui de la cellulose. Vickerstaff<br />
[34,36] a étudié la comparaison entre la vitesse de réaction de fixation et celle d’hydrolyse du<br />
colorant réactif type triazinique, il a constaté que la réaction de fixation domine des milliers de<br />
fois. Par ailleurs, Bohnert [37] a mesuré l’énergie d’activité de quelques colorants réactifs type<br />
β-sulphatoéthylsulfone, il a conclue que la réaction de fixation avec la cellulose (énergie<br />
d’activation 9.2-15.8 kcal/mol) s’effectue plus facilement par rapport à la réaction d’hydrolyse<br />
(énergie d’activation 16-26 kcal/mol).<br />
IV.3. Pyrimidines<br />
Ce type comprend les dérivés di et tri-chlorpyrimidine et aussi des dérivés fluoropyrimidine<br />
et chlorfluoropyrimimidine. (Tableau 3).<br />
IV.3.1. Monofluoropyrimidine<br />
L’utilisation du fluor à la place du chlore comme substituant actif présente l’avantage de<br />
son électronégativité supérieure qui fait augmenter la réactivité du colorant [28].<br />
IV.3.2. Dichloro et trichloropyrimidine<br />
Le chlore lié au groupement 1,3 diazinique présente moins de réactivité par rapport à celui<br />
lié au groupement triazinique. Alors la fixation sur la cellulose nécessite une température plus<br />
grande qui peut atteindre l’ébullition. Toutefois, la liaison fibre-colorant formée par ce type de<br />
colorant est plus résistante à l’hydrolyse.<br />
30
Le trichloropyrimidine est synthétisé par substitution nucléophile du chlore dans le<br />
tétrachloropyrimidine par un arylamine. Ladite réaction a donné lieu à un maillon aminé (-<br />
NH-) liant la partie chromophore et la partie réactive du colorant (Fig.14).<br />
Le dichloropyrimidine obtenu par la réaction de trichloropyrimidine avec un arylamine est<br />
moins réactif, mais plus résistant à l’hydrolyse en milieu acide et alcalin [28].<br />
Cl<br />
Cl<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
SO 3 Na OH NH<br />
N=N<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 14. Colorant C.I.Reactive Red 17<br />
IV.3.3. Chlorofluoropyrimidine<br />
La substitution des chlores par les fluors dans les systèmes halopyrimidines augmente<br />
sensiblement la réactivité du colorant. La température optimale de fixation pour ce type de<br />
colorant est entre 40°C et 50°C. La liaison formée est plus stable en milieu acide comme pour le<br />
cas du dichlorotriazine, mais il est sensible à l’oxydation par un composé peroxyde en présence<br />
de la lumière [28]. L’exemple type de ces colorants est donné dans la gamme des colorants<br />
commerciaux type Drimaren K ou Levafix E-A (Fig. 15).<br />
SO 3 Na<br />
OH<br />
N=N<br />
Cl<br />
F<br />
H 3 CO<br />
NaO 3 S<br />
NH<br />
N<br />
Fig. 15. Colorant type 5-chloro-2,4-difluoropyrimidine.<br />
N<br />
F<br />
31
IV.4. Dichloroquinoxaline<br />
La condensation du 6-chlorure de carbonyle-2.3 dichloroquinoxaline avec un groupement<br />
aminé donne lieu à une amide qui constitue un maillon de liaison entre cette partie réactive et la<br />
partie chromophore du colorant. Ce qui le distingue des autres types de colorant qui possèdent<br />
généralement un maillon aminé. Toutefois, le maillon amide est facilement exposé à l’hydrolyse<br />
en milieu acide. La réactivité de ce type de colorant est beaucoup plus grande que celle de<br />
dichloropyrimidine, comparable à celle des colorants dichlorotriazine et difluoropyrimidine [28].<br />
La température optimale de fixation est de 50°C. La gamme qui représente ce type de colorant<br />
est Levafix E (Fig.16) qui est complètement compatible avec Levafix E-A (difluoropyrimidine)<br />
[28]. La liaison formée fibre-colorant possède une faible solidité à l’effet des peroxydes en<br />
présence de la lumière ou de la chaleur.<br />
O<br />
SO 3 Na OH HN<br />
C<br />
N<br />
Cl<br />
N=N<br />
N<br />
Cl<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 16. Colorant type du rouge réactive Levafix E.<br />
IV.5. Vinylsulfone<br />
Ce type de colorants réagit avec les fibres cellulosiques par réaction d’addition nucléophile<br />
(AN). Ils sont composés de β-sulfatoéthylesulfone (SO 2 -(CH 2 ) 2 -O-SO 3 Na ) qui représente la<br />
forme passive en milieu acide et neutre. Pourtant, en milieu basique, on obtient la forme active<br />
par la réaction suivante [28]:<br />
OH -<br />
S-Chr-SO 2 -CH 2 -CH 2 -O-SO 3 Na S-Chr-SO 2 -CH=CH 2 + Na 2 SO 4<br />
-H 2 O<br />
Chr = partie chromophore<br />
S = -SO 3 Na<br />
La réaction avec les fibres cellulosiques produit un éther-oxyde de cellulose. Pourtant, la réaction<br />
d’hydrolyse produit un hydroxyéthylsulfone [33,35] :<br />
32
O<br />
Chr S CH CH 2<br />
+ :X<br />
O<br />
Chr S CH CH 2<br />
X<br />
+H<br />
O<br />
Chr S CH 2 CH 2 X<br />
O<br />
O<br />
O<br />
Colorant vinylsulfone Phase transitoire formation de liaison fibre-colorant<br />
Chr = partie chromophore<br />
(X = O-Cellulose), ou colorant<br />
du colorant<br />
partiellement hydrolysée (X=OH)<br />
Fig.17. Réaction de fixation ou d’hydrolyse du colorant Vinylsulfone.<br />
Ce type de colorants possède une réactivité intermédiaire entre celle des systèmes<br />
hétérocycliques de haute réactivité (le cas des dichlorotriazines et difluoropyrimidines) et celle<br />
de basse réactivité (le cas du monochlorotriazine ou le trichloropyrimidine). Sa température<br />
optimale de fixation est donnée entre 40°C et 60°C en fonction du pH milieu. L’affinité de ce<br />
type de colorants est considérablement basse par rapport à celle des halohétrocycliques [28]. La<br />
forme passive sulphatoéthylsulfone de ce type de colorant offre plus de solubilité dans l’eau à<br />
cause du groupement sulfoné (–O-SO 3 Na), mais après réaction d’élimination en milieu alcalin,<br />
cette solubilité diminue et l’affinité à la cellulose augmente. La liaison fibre-colorant formée se<br />
caractérise par sa solidité à l’eau en milieu acide.<br />
Toute fois, à côté de la réaction principale de fixation, on assiste à la réaction d’hydrolyse<br />
qui désactive la fonction vinylique (Fig. 17).<br />
Les colorants vinylsulfones hydrolysés lors du processus de teinture possèdent une<br />
importante caractéristique, ils se lavent facilement de la fibre cellulosique grâce à la faible<br />
affinité que possède leur forme hydrolysée : hydroxyéthylsulfone.<br />
Parmi les noms commerciaux qui représentent ce type de colorant, on trouve le Remazol<br />
(Fig.18).<br />
O<br />
NH 3<br />
SO 3<br />
O<br />
NH<br />
SO 2 CH 2 CH 2 OSO 3 Na<br />
Fig.18. Structure du colorant Bleu réactive 19<br />
33
V. Colorants réactifs bifonctionnels<br />
V.1. Généralité<br />
L’idée de réunir deux fonctions réactives dans un seul type de colorant réactif revient à la<br />
période d’apparition des colorants réactifs. Cependant, les avantages caractéristiques de cette<br />
innovation n’ont été exploités qu’à partir de 1970.<br />
L’intérêt de la synthèse de ce nouveau type de colorant, qui occupe ces dernières années<br />
50% de la part du marché des colorants réactifs [38], réside dans l’augmentation du taux de<br />
fixation dans la teinture des fibres cellulosiques, et dans la minimisation du taux de désactivation<br />
du colorant provoqué par la réaction d’hydrolyse.<br />
En effet, ce type de colorant aura la possibilité de former plus d’une liaison covalente avec<br />
les fibres cellulosiques. Il permet la formation des réticulations entre les chaînes moléculaires<br />
voisines comme le cas des colorants type dichlorotriazine, chlorodifluoropyrimidine,<br />
chlorométhoxytriazine et dichloroquinoxaline. C’est ainsi que plusieurs fabricants ont introduit<br />
de nouvelles gammes de colorants réactifs bifonctionnels. Le cas de Procion H-E (ICI) contenant<br />
deux fonctions de monochlorotriazine, ou encore une gamme de colorant possédant deux<br />
fonctions hétérogènes type vinylsulfone et monochlorotriazine qu’on trouve dans les Sumifixe<br />
Supra (NSK) 7 .<br />
Les colorants réactifs bifonctionnels peuvent être composés de deux groupements<br />
chromophores. Que cela soit dans le cas des homobifonctionnels (type bis monochlorotriazine)<br />
ou dans le cas des hétérobifonctionnels (type aminonicotinotriazine/monochlorotriazine) .<br />
Dans le tableau 4, nous citons plusieurs combinaisons des colorants réactifs bifonctionnels.<br />
Nous distinguons alors, les colorants réactifs homofonctionnels type : monochlorotriazine/<br />
monochlorotriazine (MCT/MCT) ou vinylsulfone/vinylsulfone (VS/VS) ;<br />
monofluorotriazine/monofluorotriazine (MFT/MFT) ou hétérofonctionnels de type :<br />
monochlorotriazine/vinylsulfone ( MCT/VS) ; monofluorotriazine/ vinylsulfone(MFT/VS) ;<br />
difluorotriazine/vinylsulfone ( DFT/VS) ; di ou trifluoropyrimidine /vinylsulfone ( DFP ou<br />
TFP/VS) ; fluorochloropyrimidine/vinylsulfone ( FCP/VS )<br />
monochloropyrimidine/monochlorotriazine ( MCP/MCT) ; difluoropyrimidine/<br />
monofluorotriazine ( DFP/MFT) ;<br />
7 Sumitomo Chemical Company (Japan).<br />
34
Tableau 4 : Structure et noms commerciaux de différents types de colorants réactifs<br />
bifonctionnels [29, 39].<br />
Groupe T1-X/T2-X<br />
Structure<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
R SO 2 CH=CHOSO 3 Na<br />
N<br />
F<br />
N<br />
Nom<br />
Fabricant (pays)<br />
Nomenclature<br />
commercial du<br />
colorant<br />
MCT/VS Sumifix Supra Sumitomo (Japon)<br />
Rémazol SN Hoechst ou HOE<br />
Basilen F-M BASF (Allemagne)<br />
Bezaktive S Bézema (Suisse)<br />
Cibacron C CGY(Suisse)<br />
Drimarène Cl Sandoze/Clariant (GB)<br />
Celmazol CF Mitsui<br />
MFT/VS Cibacron C CGY (Suisse)<br />
N<br />
R<br />
SO 2 CH = CHOSO 3 Na<br />
N<br />
R SO 2 CH=CHOSO 3 Na TFP ou<br />
Drimaréne HF<br />
Sandoze /Clariant (GB)<br />
F<br />
N<br />
DFP/VS<br />
Levafix LS<br />
BAY /Dye Star (Allemagne)<br />
F<br />
Cl<br />
N F<br />
R SO 2 CH=CHOSO 3 Na FCP/VS Drimarène CL Sandoze /Clariant (GB)<br />
N<br />
F N F<br />
NaO 3 SOCH HCO 2 S R SO 2 CH CHOSO 3 Na<br />
VS/VS Basilen F<br />
Drimarène S<br />
Rémazol<br />
Sumifix<br />
BASF/Dye Star<br />
Sandoze /Clariant (GB)<br />
HOE/Dye Star(Allemagne)<br />
Sumitomo (Japan)<br />
MFT/MFT Cibacron LS CGY (Suisse)<br />
F<br />
N<br />
N<br />
F<br />
N<br />
R<br />
N<br />
N<br />
N<br />
35
Cl<br />
N<br />
N<br />
Cl MCT/MCT Procion H-E/H-<br />
EXL<br />
Zeneca (GB)<br />
N<br />
R<br />
N<br />
Kayacion A/E<br />
Nippon Kayaku (KYK)<br />
N<br />
N<br />
(Japan)<br />
Bis(amino-<br />
Kayacelon<br />
KYK (Japan)<br />
Voir Figure 20<br />
nicotinotriaz<br />
ine)<br />
R= partie chromophore du colorant.<br />
Pour mieux comprendre la différence entre les différents types de colorants bifonctionnels et leur<br />
comportement général dans la teinture, nous allons traiter chaque type à part.<br />
V.2. Bis(monochlorotriazine)<br />
Ils sont caractérisés par leur haute affinité aux fibres cellulosiques, ce qui permet d’obtenir<br />
un excellent épuisement à une température de 80°C, et un taux de fixation entre 70 et 80%.<br />
Cependant, le degré d’élimination des colorants non fixés (lavabilité) est insuffisant à cause de<br />
leur forte affinité. La dimension de la molécule est deux fois supérieure à son homologue<br />
monofonctionnel [40] (Fig.19).<br />
NaO 3 S<br />
HN<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
HN<br />
SO 3 Na<br />
N N<br />
NaO 3 S<br />
NH<br />
OH<br />
NaO 3 S<br />
N N<br />
SO 3 Na<br />
N<br />
N<br />
N<br />
NH<br />
N<br />
Cl<br />
SO 3 Na<br />
Fig.19. Structure du colorant C.I. Reactive Blue 171<br />
V.3. Bis (aminonicotinotriazine)<br />
Il est synthétisé par la substitution du chlore dans le cycle triazinique par un acide<br />
nicotinique (carboxypyridine). Dans la teinture par épuisement, on l’applique dans un bain neutre<br />
à une température supérieur à l’ébullition, ce qui le rend convenable dans la teinture avec les<br />
colorants dispersés en un seul bain. A une température de 130°C, la diffusion de la grosse<br />
molécule devient plus facile.<br />
36
La teinte de ces colorants et la solidité de la liaison formée avec les fibres cellulosiques<br />
sont analogue à celles des colorants type monochlorotriazines.<br />
De plus, les bis (aminonicotinotriazine) (Fig. 20) peuvent être appliqués à une température de<br />
80°C à pH11 comme le cas du monochlorotriazine. Ils ont une réactivité légèrement supérieure<br />
aux vinylsulfones et chlorodifluoropyrimidines, mais moins réactifs que les dichlorotriazines et<br />
les dichloroquinoxalines [40].<br />
X<br />
X<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
N<br />
N<br />
OH<br />
NH<br />
N<br />
NH<br />
NH<br />
N<br />
NH<br />
OH<br />
N<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 20. Structure du colorant C.I Reactive Red 221<br />
( Kayacelon React Red CN-3B (KYK), X = nicotino (carboxy piridine))<br />
HOOC<br />
N<br />
X= nicotino (carboxy pyridine)<br />
V.4. Monochlorotriazine –sulphatoéthylsulfone (MCT/SES)<br />
Pour obtenir ce colorant bifonctionnel, il est préférable de faire réagir un dichlorotriazine<br />
avec un arylamine contenant le groupement sulphatoéthylsulfone. Un exemple typique est celui<br />
de Sumifixe supra brillant rouge 2BF ( NSK) [41] (Fig. 21)<br />
Les deux fonctions réactives peuvent contribuer à la réaction de fixation avec la cellulose.<br />
La grande affinité du groupement triazinique offre la possibilité au groupement<br />
sulphatoéthylsulfone de s’adsorber aux fibres (sous la forme bifonctionnelle du colorant) à une<br />
large gamme des groupements chromophres.<br />
La présence de deux groupements réactifs de différente réactivité donne l’avantage d’être moins<br />
sensible à la variation de la température de teinture par épuisement. Ces colorants peuvent être<br />
appliqués sur un intervalle de 50-80°C en offrant une bonne productivité de nuance dans des<br />
bains mixtes. De plus, ils sont moins sensibles à la variation de la concentration des électrolytes<br />
ainsi qu’au changement du rapport de bain [42].<br />
37
A basse température de teinture, la réaction de fixation sera favorisée via le groupement<br />
vinylsulfone, à haute température on assistera à une contribution de plus en plus importante du<br />
groupement monochlorotriazine [43].<br />
La présence de deux types de liaisons fibre-colorant offre différent degré de solidité. En<br />
effet, les liaisons formées par les colorants héterobifonctionnels type VS/MCT présentent plus de<br />
solidité à l’action de l’acide que pour les dichlorotiazines et dichloroquinoxalines, ainsi qu’une<br />
meilleure solidité au lavage avec les peroxydes que pour les difluoropyrimidines et les<br />
dichloquinoxalines.<br />
Pourtant, elles sont moins stables sous l’effet de l’alcali dû à la présence du groupement<br />
vinylsulfone.<br />
Une étude a montré pour un colorant type Sumifixe supra que [44] :<br />
1. 80% environ du vinylsulfone forme la liaison covalente avec la cellulose<br />
2. 50% environ du monochlorotriazine ne réagit pas avec la cellulose dont la moitié<br />
s’hydrolyse.<br />
Une grande partie du colorant a formé des liaisons intramoléculaires par les deux<br />
mécanismes réactionnels (substitution et addition nucléophile).<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
OH<br />
HN<br />
N<br />
NH<br />
N<br />
N<br />
SO 2 C 2 H 4 OSO 3 Na<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Fig. 21. Structure du colorant C.I. Reactive Red 194<br />
V.5. Monofluorotriazine – sulphatoéthylsulfone (MFT/SES)<br />
Ils sont formés par un groupement aliphatique lié à la partie sulphatoéthylsulfone, et attaché<br />
à la deuxième partie réactive de monofluorotriazine [42] (Fig.22). Ces colorants sont destinés<br />
principalement à la teinture par le procédé semi-continue (Pad –Batch ou Pad -Roll).<br />
Ils sont caractérisés par une moyenne à haute affinité, une bonne lavabilité et une haute<br />
fixation. Leurs stabilités dans le bain de teinture à froid et leur grande fixation ont fait d’eux des<br />
colorants spécifiques à la teinture par Pad – Batch.<br />
38
La fabrication de ces colorants est relativement coûteuse, mais ce coût est compensé par<br />
leur grande efficacité de teinture. De plus, ils sont moins nocifs à l’environnement. La même<br />
réactivité de leurs fonctions permet d’exploiter plus efficacement le concept de la<br />
bifonctionnalité du colorant. L’exemple type de ces colorants est présenté par la gamme Ciba C<br />
de la société Ciba - Geigy apparue en 1988.<br />
Chr<br />
NH<br />
N<br />
N<br />
F<br />
N<br />
NH R SO 2 CH 2 CH 2 OSO 3 Na<br />
Fig.22. Structure du colorant type monofluorotriazine – sulphatoéthylsulfone<br />
Chr = chromophore, R = groupement aliphatique<br />
VI. Réactivité et substantivité des différents colorants commerciaux<br />
La figure 23 montre que la réactivité dépend de la structure de la partie réactive des<br />
colorants. Il est clair que les colorants dichlorotriazines sont les plus réactifs ( Procion MX ou<br />
Basilen M), suivie par les difluoropyrimidines (Levafix E.A ou Drimaren K) et les<br />
dichloroquinoxalines ( Levafix E), puis, on trouve les monofluorotriazines (Cibacron F ou<br />
Levafix E-N). Les colorants de moyenne réactivité sont représentés par les vinylsulfones<br />
(Sumifix, Remazole, Remalane), les colorants bifonctionnel type MCT/VS ( Sumifix Supra,<br />
Remazol SN, Celmazol CF ). Ensuite on trouve les oxyméthylchlorotriazines (Cibacron Pront)<br />
issus de la structure des aminochlorotriazines ( Sumifix H, Procion, Cibacron) ayant une faible<br />
réactivité. Finalement, les trichloropyrimidines ( Drimaren X ou Z, Cibacron T, Reactone) [45]<br />
ayant la plus faible réactivité.<br />
39
Réactivité entre les types<br />
Levafix E.A, P-A<br />
Procion MX<br />
Levafix E<br />
Cibacron F<br />
Sumifix, Remazol<br />
Sumifix Supra, Remazol SN<br />
Cibacron Pront<br />
Sumifix H, Procion, Cibacron<br />
Drimaren X.Z<br />
Basse Réactivité Haute<br />
Fig. 23. Diagramme de réactivité des différents types du colorant.<br />
La figure 24 montre la variation de la substantivité des colorants en fonction de la structure<br />
de la partie réactive du colorant. On trouve, alors, que les types halohétérocycliques ont la plus<br />
grande substantivité, ils sont classés suivant un ordre décroisant comme suit : les bis<br />
(aminochlorotriazine) ou MCT/MCT (Procion H-E), MCT/VS (Sumifix Supra), dichlorotriazines<br />
(Procion MX), difluoropyrimidines (levafix E-A), dichloroquinoxalines (Levafix E),<br />
fluorotriazines (Cibacron F) et les trichloropyrimidines (Drimarene X). Pour les types ayant la<br />
plus faible substantivité, on trouve en général les sulphatoéthylsulfones (Rémazol, Sumifix) [45].<br />
40
Substantivité entre les types<br />
Procion MX<br />
Levafix P-A<br />
Levafix E-A<br />
Sumifix, Remazol<br />
Cibacron Pront<br />
Levafix E<br />
Sumifix Supra<br />
Cibacron F<br />
Sumifix H, Procion, cibacron<br />
Procion -HE<br />
Drimarene.Z<br />
Drimarene X<br />
Basse Substantivité Haute<br />
Fig. 24. Diagramme de substantivité des différents types du colorant.<br />
VII. Classification des colorants réactifs<br />
Les différents types des colorants réactifs décrits ci-dessus peuvent être classés comme<br />
suit [46,47] :<br />
VII.1. Colorants réactifs à alcali contrôlé (Groupe 1)<br />
Ces colorants ont une température de fixation optimale entre 40C° et 60C°. Ils sont<br />
caractérisés par une affinité relativement basse dans une solution neutre. Leur grande réactivité<br />
nécessite un contrôle pendant l’ajout de l’alcali afin d’obtenir un bon unisson de teinture. Les<br />
exemples types qu’on peut citer pour ce groupe sont les dichlorotriazines,<br />
chlorodifluoropyrimidines, dichloroquinoxalines et les vinylsulfones.<br />
VII.2. Colorants réactifs à sel contrôlé (Groupe 2)<br />
Ils présentent une température de fixation optimale entre 80°C et 100°C. Leur grande<br />
affinité à pH neutre nécessite un ajout contrôlé du sel pour éviter le mal uni.<br />
Ils sont caractérisés par une faible réactivité comme le cas d’aminochlorotriazine et le<br />
trichloropyrimidine ainsi que pour le cas des colorants bifonctionnels type MCT/MCT. Les<br />
colorants aminofluorotriazines appartiennent à la gamme des colorants Cibacron F (Ceiba<br />
Geigy) qui possède une grande affinité mais ils sont suffisamment réactifs à une température de<br />
60°C dans le procédé de teinture par épuisement.<br />
41
VII.3. Colorants réactifs à température contrôlée (Groupe 3)<br />
Ils réagissent avec la cellulose à une température qui dépasse l’ébullition en absence<br />
de l’alcali. Pourtant, ils peuvent être appliqués dans les mêmes conditions du groupe 2 à une<br />
température de 80°C à 100°C. Ces colorants ont l’avantage d’être autorégulateurs de l’unisson.<br />
Ils n’ont pas besoins des adjuvants ou des produits auxiliaires pour faciliter le bon unisson de la<br />
teinture. L’exemple type de ce groupe est le cas des colorants bifonctionnels<br />
aminonicotinotriazines qui appartiennent à la gamme Kayacelon (Nippon Kayaku).<br />
VIII. Les sites réactifs des fibres cellulosiques<br />
Dans les fibres cellulosiques, la molécule de glucopyranose possède trois groupes<br />
d’hydroxyle libres. Un hydroxyle primaire dans la sixième position et deux autres secondaires<br />
dans la deuxième et la troisième position (Fig.25).<br />
6 CH 2 OH<br />
O<br />
H H<br />
O<br />
3<br />
H<br />
OH<br />
H H<br />
2<br />
OH<br />
Fig. 25. Les trois sites actifs de la molécule D-glucopyranose<br />
Après estérification du glucopyranose par p-chlorosulfonyl de toluène, Gardner [48] a<br />
confirmé que le rapport de réactivité des groupements hydroxyles en 6ème, 2ème et 3ème<br />
position est respectivement de : 23.4 ; 2.62, 0.106. Par conséquent il a conclu que les colorants<br />
réactifs réagissent principalement avec -OH primaire de la 6ème position.<br />
De même, Baumgarte [49] a prouvé que les colorants réactifs type dichlorotriazine ou<br />
acrylamide réagissent avec -OH de la 2ème position de l’entité glucopyranose.<br />
Further et Zollinger [50] ont reporté des résultats expérimentaux, 75% des colorants<br />
réactifs réagissent avec -OH de la 6ème position et le reste des colorants réagissent avec -OH de<br />
la 2ème position.<br />
42
IX. Principes physico-chimiques de la teinture<br />
IX.1. Principe d’adsorption, de diffusion et de fixation des colorants réactifs<br />
Dans le procédé de teinture par épuisement, on distingue deux principales phases [88]<br />
1. Diffusion du colorant du bain de teinture à l’intérieur des fibres ;<br />
2. Fixation du colorant dans les fibres en milieu alcalin.<br />
La première phase consiste à atteindre un équilibre hydrodynamique de la répartition des<br />
molécules du colorant entre les deux phases interactives (bain de teinture-fibre). Le mécanisme<br />
de diffusion des colorants soluble dans l’eau (directs, acides, basiques et autres) est le même.<br />
Pourtant la vitesse de diffusion des colorants réactifs dépasse celle des colorants directs grâce à<br />
leur petite masse et leur compacité (moins d’affinité à la fibre). Cette première étape s’effectue<br />
en milieu neutre et dure 30 à 40mn.<br />
La deuxième phase consiste à créer les conditions nécessaires de pH (10 à 11) pour que les<br />
molécules du colorant puissent entrer en réaction avec les sites actifs de la fibre cellulosique.<br />
Toute fois, la diffusion des molécules du colorant vers la surface et à l’intérieur des fibres<br />
continue même après que l’équilibre hydrodynamique (gradC=0) soit atteint. Cet équilibre, établi<br />
lors de la première phase, peut être détruit par la formation de la liaison covalente (fibrecolorant),<br />
ce qui provoque un autre transfert des molécules du colorant du bain de teinture vers la<br />
surface de la fibre textile puis vers ses sites actifs libres.<br />
C’est en raison de la destruction et la reconstruction continuelle de l’équilibre<br />
hydrodynamique que la diffusion du colorant se poursuive en parallèle avec la réaction de<br />
fixation fibre-colorant (Fig.44) [89], d’où la nécessité de créer des conditions optimales pour les<br />
deux phénomènes.<br />
Adsorption,<br />
Fixation<br />
(%) 1 er 2ème<br />
Épuisement Epuisement<br />
3<br />
1 2<br />
Colorant Addition temps (min)<br />
et Sel d’alcali<br />
Fig. 44. Courbe type de la cinétique d’adsorption et de fixation du colorant, (1) la phase<br />
d’adsorption et de diffusion du colorant, (2) fixation du colorant, (3) adsorption et fixation.<br />
43
On peut compter deux grandes fractions du colorant qui peuvent diffuser à l’intérieur des<br />
fibres cellulosiques et viennent s’installer à côté des sites actifs : la première fraction principale<br />
atteint les sites actifs des fibres dans le premier stade de teinture, et entre en réaction chimique<br />
juste après l’ajout de l’alcali. La vitesse de la réaction de cette fraction est proche de celle<br />
déterminée dans la phase homogène liquide. Elle ne dépend pas de la vitesse de diffusion du<br />
colorant. La deuxième fraction, inférieure à la première, atteint les sites actifs des fibres sous<br />
l’effet de la rupture et le rétablissement de l’équilibre hydrodynamique provoqués par l’ajout de<br />
l’alcali. Ainsi, la fixation de cette fraction dépend étroitement de la vitesse de diffusion et des<br />
coefficients de diffusion moléculaire et apparente du colorant [89].<br />
La teinture de la matière textile est, alors, un traitement physico-chimique basé sur un<br />
phénomène de diffusion hétérogène. Pour mieux comprendre ce phénomène, on le divise en<br />
quatre étapes [54]:<br />
1. Diffusion des molécules du bain de teinture à la surface de la fibre,<br />
2. Adsorption des molécules du colorant sur la surface des fibres textiles.<br />
3. Diffusion à l’intérieur de la fibre et fixation réversible (Interactions Van- der-Walls ;<br />
formations des liaisons hydrogène ou ioniques)<br />
4. Fixation irréversible des molécules du colorant par la formation de la liaison covalente<br />
(le cas des colorants réactifs) ou par oxydation de la forme réductive des colorants de<br />
cuve et de soufre.<br />
Ces étapes sont étroitement liés aux conditions de teinture (température, pH milieu,<br />
adjuvants et autres.) à la nature du colorant et au support textile utilisé.<br />
IX.2. Diffusion des colorants de la solution à la surface des fibres textiles<br />
Au moment de l’introduction des fibres textiles dans le bain de teinture, elles commencent<br />
à mouiller, puis progressivement, la solution du colorant pénètre dans la surface interfibreuse.<br />
Parallèlement à ces phénomènes, les micropores des fibres hydrophiles s’ouvrent d’avantage<br />
grâce au phénomène de gonflement. Pour les fibres hydrophobes, on assiste à une augmentation<br />
du degré de liberté des chaînes macromoléculaires sous l’effet du solvant et de la température.<br />
Ainsi, l’espace entre les segments macromoléculaires devient plus accessible aux molécules du<br />
colorant [54].<br />
Pour améliorer l’efficacité de la diffusion du colorant à la surface des fibres textiles dans le<br />
procédé par épuisement, on travaille sous agitation bien adaptée. Plus l’agitation est efficace<br />
plus les molécules du colorant emmagasinent de l’énergie suffisante pour accéder à la surface<br />
des fibres à plus grande vitesse, ce qui leurs permettent de s’infiltrer à l’intérieur des fibres<br />
cellulosiques. Ce phénomène appelé échange par convection, peut être réalisé par plusieurs<br />
méthodes : Aspiration sous vide, éjection du bain de teinture mélangé avec de l’air ou de la<br />
44
vapeur d’eau (le cas des machines type Jet et Over Flow) ou bien création d’un régime turbulaire<br />
à la surface de la matière textile en la faisant entraîner à une vitesse élevée.<br />
L’accélération de la diffusion des molécules du colorant dans le bain de teinture ne peut<br />
être améliorée que par l’augmentation de la température de la solution, qui provoque une<br />
diminution de la viscosité du solvant et minimise l’effet d’agrégation des molécules.<br />
IX.3. Adsorption des colorants sur les fibres textiles<br />
Il existe trois grands types d’isotherme d’adsorption [55] : Linéaire, hyperbolique et<br />
parabolique.<br />
IX.3.1. Isotherme d’adsorption linéaire<br />
L’isotherme linéaire est définie par une distribution linéaire de la concentration des<br />
molécules du colorant entre la fibre et la solution du colorant. L’adsorption dans ce cas<br />
caractérise, généralement, le début de la teinture, quand le nombre des centres actifs des fibres<br />
est encore beaucoup plus élevé que la quantité des colorants adsorbés [56]. Cet isotherme est<br />
décrit par l’équation de Henri-Nernest [55] :<br />
K= C 0f /C 0b (1)<br />
Où, k : constante d’équilibre d’adsorption<br />
Cof et Cob : concentrations du colorant à l’équilibre, respectivement, dans les fibres et dans le<br />
bain de teinture.<br />
Ce type d’isotherme peut décrire l’adsorption des colorants dispersés sur les fibres<br />
synthétiques (Figs. 26, 27) [55].<br />
IX.3.2. Isotherme d’adsorption hyperbolique<br />
Il caractérise l’adsorption monomoléculaire dans les centres actifs et spécifiques de la fibre<br />
textile. Il est décrit par l’équation de Langmuir [55] :<br />
C 0f = k C 0 C 0b / (1+K C 0b ) (2)<br />
Ou<br />
1/C 0f =1/ (kC 0 C 0 b) + 1/ C 0 (3)<br />
Où, C 0 : concentration de saturation du colorant sur les sites actifs de la fibre textile<br />
K : constante d’équilibre d’adsorption-désorption.<br />
45
Ce type d’isotherme peut décrire le processus d’adsorption des colorants directs, réactifs et<br />
de cuve sur les fibres cellulosiques, ainsi que l’adsorption des colorants cationiques sur les fibres<br />
acryliques et les colorants acides sur les fibres protéiniques (laine et soie)(Fig. 28) [55].<br />
IX.3.3. Isotherme d’adsorption parabolique<br />
Ce type d’adsorption ne se fait pas sur les sites spécifiques de la fibre textile comme c’était<br />
le cas de l’isotherme de Langmuir.<br />
Il est décrit par l’équation de Freindlekh [55] :<br />
C 0f = a (C 0b )ⁿ (4)<br />
Ou sous la forme logarithmique : Ln(C 0f ) = nLn (C 0b ) + Ln(a) (5)<br />
Où, a et n sont des constantes empiriques, dans la majorité des cas n=0.5<br />
Cette équation peut décrire le processus d’adsorption des colorants dispersés sur les fibres<br />
de polyester, comme elle peut bien décrire le début de processus d’adsorption des colorants<br />
hydrophiles sur les fibres cellulosiques (Fig. 29) [55]<br />
C 0f (mMol/kg)<br />
C 0f (mg/g)<br />
30<br />
25<br />
20 K’=C 0f /C 0b<br />
15 K=C 0f /C 0b<br />
10<br />
5<br />
0 0.1 0.2 0.3 0.4 C 0b (mMol/l) 0 0.05 0.1 0.015 C 0b ( mg/ml)<br />
Fig. 26. Isotherme linéaire représentant l’adsorption<br />
colorants dispersés sur les fibres<br />
En polyamides<br />
Fig.27. Isotherme linéaire représentant des<br />
l’adsorption des colorants dispersés<br />
sur les fibres en polyester.<br />
46
Lg C 0f<br />
1/C 0f<br />
4.234 8<br />
4.076 6<br />
3.925 4 1/C 0f =1/ (kC 0 C 0b ) + 1/ C 0<br />
Ln(C 0f ) = nLn (C 0b ) + Ln(a)<br />
2<br />
0 0.31 0.447 0.771 1.116 1.42 Lg C 0b 0 0.2 0.6 1.0 1.4 1/C 0b<br />
Fig. 29. Isotherme de Freindlekh représentant l’adsorption<br />
des colorants dispersés sur les fibres de polyester.<br />
Fig.28. Isotherme de Langmuir<br />
représentant l’adsorption des colorants<br />
réactifs type monochlortriazinique<br />
.<br />
IX.4. Diffusion des colorants dans les fibres textiles<br />
IX.4.1. Généralités<br />
La diffusion est un phénomène d’autorégulation de concentration dans une phase donnée<br />
ou entre deux phases différentes. En effet, le phénomène de diffusion continue tant que<br />
l’équilibre n’est pas encore atteint (gradC=0) Les autres paramètres physico-chimiques<br />
(température, pH milieu, volume…) sont maintenus constants. La 1ère loi de Fick décrit le<br />
processus de diffusion dans les conditions constantes du cœfficient de diffusion et du gradient de<br />
concentration (Régime stationnaire). Pourtant, ces conditions ne peuvent exister que dans des<br />
expériences spécifiques de laboratoire.<br />
Dans les conditions réelles du processus de teintures et d’impression, le cœfficient de<br />
diffusion et le gradient de concentration dépendent des paramètres du temps et de l’espace. Ce<br />
qui est bien exprimé par l’équation :<br />
∂C/∂t = div (Dgrad C) (6)<br />
Dans le but de simplifier la solution de l’équation précitée, on considère la forme<br />
géométrique des fibres textiles similaire à la forme cylindrique. En fait, la longueur des fibrilles<br />
est beaucoup plus grande (10µm) que leur diamètre (0.02µm), ce qui mène à négliger ce dernier<br />
devant la longueur [20].<br />
47
On peut, alors, se ramener à la 2 ème loi de Fick :<br />
∂C/∂t = D (∂²C/∂r² + (1/r) ∂C/∂r ) (7)<br />
Où, C : concentration du colorant à un point r de la fibre textile et à un temps t.<br />
D : cœfficient de diffusion apparent/expérimental de la molécule du colorant dans les<br />
micropores de la fibre en tenant compte des forces d’attractions de ses centres actifs.<br />
Il faut signaler qu’au début de l’imprégnation des fibres textiles dans le bain de teinture, les<br />
colorants ne pénètrent pas instantanément à l’intérieur des fibres, mais ils se regroupent entre eux<br />
formant des agrégations plus au moins grandes. Le gonflement des fibres imprégnées dans le<br />
bain de teinture nécessite un certains temps, qui dépend de leurs propriétés physico-chimiques.<br />
Cependant, pour caractériser d’une manière simple et pratique la diffusion en question, on<br />
utilise le demi-temps cinétique de l’adsorption des molécules de colorants qui correspond à la<br />
moitié de la quantité adsorbée dans les fibres. On distingue alors deux types d’équation qui<br />
diffèrent par la concentration du bain de teinture (C b ) [57]. La figure 30 illustre les deux types de<br />
diffusion du colorant.<br />
D = 0.063 r²/t 1/2 C b = cst (8)<br />
D = 0.063 r²/t 1/2 (1-( E/100))1.68 C b # cst (9)<br />
Où, E: taux d’épuisement en %.<br />
D<br />
(1) C b =cst<br />
(2) C b #cst<br />
Fig. 30. Diffusion du colorant à l’intérieur des fibres dans le cas de la stabilité de la<br />
concentration du bain de teinture (1) et dans le cas de sa variation (2).<br />
r<br />
IX.4.2. Diffusion moléculaire et apparente dans les fibres naturelles<br />
48
Suite à ce qui précède, la diffusion du colorant à l’intérieur des fibres est retardée par les<br />
interactions électrostatiques causées par les sites actifs. La grandeur de ces interactions est<br />
mesurée par la constante d’adsorption à l’équilibre.<br />
Afin de caractériser ces interactions ainsi que l’empêchement stérique provoqué par la<br />
nature et la structure des sites actifs des fibres textiles, souvent on utilise l’équation suivante<br />
[58]:<br />
D = D 0 (P/δ) (1/k+1) (10)<br />
Où, D : coefficient de diffusion apparent ;<br />
D 0 : coefficient de diffusion moléculaire du colorant à l’intérieur des pores et micropores<br />
des fibres ;<br />
P : porosité des fibres textiles ;<br />
δ : coefficient de régularité des pores ;<br />
K : constante d’adsorption à l’équilibre.<br />
Pour évaluer l’effet de ces deux forces de retardation. On procède à l’étude de la diffusion<br />
dans les fibres inertes qui n’exerce qu’un empêchement stérique sur les molécules du colorant.<br />
On évalue alors cet effet stérique par la détermination du rapport D 0 /D, il est de 100 à 1000 [58].<br />
Si on rajoute à cet effet stérique l’effet d’attraction des sites actifs, le rapport D 0 /D devient<br />
alors égal à 100 000 ou 1 000 000 [58]. Ou si on diminue la constante d’adsorption à l’équilibre<br />
K, en abaissant les forces d’attraction fibre-colorant, le coefficient de diffusion apparent D<br />
augmente sensiblement. Il se rapproche du coefficient de diffusion moléculaire D 0 .<br />
Puisque la réaction d’adsorption du colorant sur les fibres textiles est une réaction<br />
d’équilibre exothermique, les forces d’interactions peuvent être affaiblies soit en augmentant la<br />
température de teinture ou par solvatation des molécules du colorant, ou aussi par solvatation des<br />
centres actifs des fibres sous l’action des solvants organiques.<br />
Dans les deux figures 31 et 32, nous prenons comme exemple la variation de la diffusion<br />
des colorants directs dans les fibres cellulosiques en fonction de la température et de la<br />
concentration de triéthanolamine [59].<br />
49
D (10 -11 cm²/s)<br />
5.0<br />
4.0<br />
3.0<br />
2.0<br />
1.0<br />
60 80 100 120 Température de teinture<br />
Fig. 31. Diffusion du colorant direct dans les fibres<br />
cellulosiques en fonction de la température.<br />
D (10 -11 cm²/s)<br />
1.5<br />
1.0<br />
0.5<br />
10 20 30 40 Concentration (mg/l)<br />
Fig. 32. Diffusion du colorant direct dans les fibres en fonction<br />
de la concentration du triéthanolamine.<br />
En analysant les données de ces courbes, nous constatons que la température et le solvant<br />
organique (type triéthanolamine) n’agissent pas seulement sur l’effet stérique et sur les<br />
interactions fibre-colorant mais diminue considérablement l’effet d’agrégation des molécules du<br />
colorant dans le bain de teinture.<br />
Il faut signaler que l’influence de température sur la vitesse de diffusion des colorants dans<br />
les fibres se manifeste plus clairement après la valeur 100°C.<br />
Pratiquement, ceci est bien exploité dans les procédures de teinture et d’impression des<br />
fibres synthétiques et artificielles (en polyester, triacétate de cellulose, polyacrylonitrile…)<br />
50
Pour caractériser l’influence de température sur la vitesse de diffusion des colorants dans<br />
les fibres textiles, on utilise souvent l’équation d’Arrinus 59 :<br />
D = N exp(-E/RT) (11)<br />
Où, D : coefficient de diffusion à la température T (en kelvin)<br />
N : constante englobant toutes les constantes existant avant l’exponentiel.<br />
E : énergie d’activation de la diffusion.<br />
R : constante des gaz parfait.<br />
On peut tirer de l’équation que seules les molécules ayant une énergie supérieure à<br />
l’énergie d’activation peuvent pénétrer à l’intérieur des fibres. En effet, cette réserve d’énergie<br />
est essentielle pour passer d’un état d’équilibre fibre-colorant à un autre.<br />
L’augmentation de température accroit cette réserve d’énergie mais aussi agit sur la<br />
mobilité des chaînes macromoléculaires des fibres textiles, en particulier sur les fibres<br />
synthétiques qui ne possèdent pas un système de pores suffisamment développé comme le cas<br />
des fibres naturelles.<br />
IX.4.3. L’effet de l’électrolyte sur l’adsorption du colorant dans les fibres<br />
hydrophiles.<br />
Les fibres hydrophiles possèdent un caractère anionique (fibres cellulosiques) répulsif en<br />
présence des colorants anioniques (réactifs, acides, directs). Cet effet électrostatique empêche le<br />
rapprochement des deux couches interactives (fibre-colorant) pour pouvoir accéder à l’intérieur<br />
des fibres. Pour cela, on fait introduire un électrolyte qui permet la compensation des charges<br />
négatives en diminuant, ainsi, le potentiel électrocinétique (ξ).<br />
Pourtant le dépassement de la quantité optimale de l’électrolyte provoque des agrégations<br />
des colorants dans le bain de teinture et oriente l’équilibre d’adsorption, vers une formation<br />
précoce des liaisons entre les groupements hydroxyles de la cellulose et les molécules du<br />
colorant.<br />
D’après ce qui précède, le coefficient de diffusion du colorant à l’intérieur des fibres<br />
naturelles (cellulosiques et protéiniques) dépend essentiellement de la constante<br />
d’adsorption à l’équilibre, c.à.d. de la quantité du colorant adsorbé à un temps d’équilibre.<br />
Ce qui mène à dire que le coefficient de diffusion augmente avec l’augmentation de la<br />
concentration du colorant dans les fibres naturelles.<br />
Dans le cas simple on peut exprimer cette relation par l’équation [59] :<br />
51
D = D0 (1+nC a ) (12)<br />
C a : concentration du colorant adsorbé sur les fibres.<br />
n : constante numérique.<br />
IX.5. Affinité du colorant aux fibres textiles ( Substantivité)<br />
IX.5.1. Cas de l’isotherme d’adsorption linéaire (Colorants non ioniques)<br />
Indépendamment de l’isotherme d’adsorption du colorant à la surface des fibres textiles. La<br />
diffusion du colorant à partir du bain de teinture vers la surface des fibres s’exprime<br />
principalement par la différence du potentiel chimique entre les fibres et le bain de teinture dans<br />
les conditions standards [60].<br />
-∆µ 0 = RTlnK (13)<br />
Où,<br />
∆µ 0 : affinité du colorant aux fibres, Kj/mols<br />
R : constante des gaz parfait.<br />
T : température absolue<br />
K : constante d’adsorption à l’équilibre<br />
teinture :<br />
Dans le cas général, K caractérise la distribution du colorant entre les fibres et le bain de<br />
K= A f /A b (14)<br />
teinture.<br />
Où, A f et A s : activités du colorant respectivement dans les fibres et dans le bain de<br />
L’activité du colorant dans les deux phases est déterminée suivant les conditions de la<br />
teinture. Dans le cas le plus simple où la concentration du colorant dans le bain de teinture n’est<br />
pas élevée, on peut considérer l’activité comme la concentration :<br />
-∆µ 0 = RT (ln[Col] f – ln[Col] b ) (15)<br />
Où, [Col] f et [Col] b : concentration du colorant à l’équilibre respectivement sur les fibres et<br />
dans le bain de teinture (mols/l).<br />
52
En pratique, ce model d’adsorption est beaucoup plus proche de la teinture des fibres<br />
hydrophobes (fibres synthétiques). L’isotherme d’adsorptions dans ce cas est linéaire et répond à<br />
l’équilibre de Nernst cité précédemment.<br />
On peut considérer que l’adsorption dans ce cas répond à la théorie du solvant solide.<br />
En effet, les fibres synthétiques jouent le rôle d’un solvant solide quand le degré de<br />
saturation n’est pas très élevé et les liaisons formées entre eux sont de type Van-der-Walls et<br />
liaisons hydrogènes.<br />
IX.5.2. Cas de l’isotherme d’adsorption hyperbolique (Colorants anioniques)<br />
Le cas des colorants anioniques (type colorants réactifs et colorants de cuve) de forme Col-<br />
Na z , les ions Col -z et (Na + ) z se répartirent par le mécanisme de diffusion entre le bain de teinture<br />
et les fibres. Alors l’activité du colorant peut être exprimée par l’équation suivante [60]:<br />
A f = ( [Na + ] f / V) z ([ Col -z ] f / V) = [Na + z<br />
] f [Col -z ] f / V z+1 (16)<br />
et A b = [Na + ] b z [Col -z ] b (17)<br />
Où : [Col -z ] f , [Na + ] z f : concentration des ions du colorant et du sodium dans les fibres<br />
textiles en g.eq/kg.<br />
[Col -z ] b , [Na + ] z b : concentration des ions du colorant et du sodium dans le bain de<br />
teinture en g.eq/l.<br />
z : charge du colorant anionique ;<br />
V : volume effectif de la fibre textile, c.à.d. le volume accessible pour les ions du<br />
colorant et du sodium en l/kg. Il est de 0.3 pour le coton ; 0.45 pour le viscose et le<br />
coton mercerisé et 0.65 pour les fibres cuproammoniacal.<br />
Ainsi la force motrice responsable du transport des ions du colorant du bain de teinture au<br />
volume effectif des fibres textiles est exprimée par l’équation du potentiel chimique :<br />
-∆µ 0 = RT (Ln[Na + ] f z [Col -z ] f ) /V z+1 ) – Ln[Na + ] b z [Col -z ] b ) (18)<br />
L’équation (18) caractérise entièrement l’étape d’adsorption de la plupart des<br />
colorants anioniques aux différentes fibres cellulosiques, à conditions que l’adsorption soit<br />
réversible. Dans le cas des colorants réactifs et de cuve, cette condition n’est pas toujours<br />
remplie, elle n’est pas valable dans la phase de la formation de liaison covalente des<br />
colorants réactifs et dans la phase de l’oxydation de leuco-dérivé du colorant de cuve.<br />
53
Le calcul de l’affinité du colorant à la fibre textile dépend de deux forces opposées : d’une<br />
part, les forces d’attraction caractérisées par les liaisons Van-der-Walls et liaisons hydrogènes et<br />
d’autre part, les forces de répulsion électrostatique dues à la même charge négative des ions du<br />
colorant et de la surface de la fibre. Pour éliminer ces forces de répulsion, les ions de sodium se<br />
localisent dans le volume effectif de la fibre et compensent ainsi les charges négatives existant<br />
entre les deux couches interactives fibre-colorant.<br />
Alors, la concentration nécessaire et suffisante des ions de sodium qui doit traverser les<br />
fibres, pour que les colorants de concentration [Col -z ] f puissent se localiser prés des sites actifs de<br />
ces fibres, est souvent exprimée par la relation suivante [60] :<br />
[Na + ] f = [ Col -z ] f { (Z/2+ (Z²/4 +[Na + ] b [Cl - ] b V²) / [Col -z ]² f )½} (19)<br />
Où, [Na + ] b ,[Cl - ] b : concentration initiales des ions de sodium et de chlore introduites dans le<br />
bain de teinture ;<br />
z ou Z : charge du colorant.<br />
Si le bain de teinture contient d’autres ions (types S 2 O ²- 4 , OH - ) provenant de la teinture des<br />
colorants de cuve par exemple, il est nécessaire de les introduire dans l’équation (19). A la place<br />
de la concentration du chlore, on met la concentration de tous les ions, autres que les molécules<br />
du colorant, existant dans le bain de teinture ( [Cl - ] +2[S 2 O 2- 4 ] b + [OH - ] b ).<br />
Dans le cas de l’adsorption des ions de colorant sous la forme d’une couche<br />
monomoléculaire, c.à.d par l’isotherme d’adsorption de Langmuir, l’activité du colorant dans la<br />
fibre s’exprime comme suit :<br />
Af = θc / (1- θc) (20)<br />
Où, θc : le nombre des sites actifs de la fibre occupés par les ions de colorant<br />
(θc = C 0f /C 0 où C 0f : concentrations du colorant à l’équilibre dans les fibres.<br />
C 0 : concentration de saturation des sites actifs des fibres).<br />
Dans ce cas l’équation (18) devient [60]<br />
-∆µ 0 = RT ln [θc / (1- θc)] ([Na + ] b /V) z – RTln[Na + ] z b [Col -z ] b (21)<br />
54
Le calcul de l’affinité du colorant à la fibre dans le cas de l’isotherme de Langmuir<br />
(équation 2) nécessite la connaissance de la concentration de saturation des sites actifs pour<br />
déterminer le nombre des sites actifs (θc) occupés par les ions du colorant et suivant la relation<br />
décrite ci-dessus. Pourtant la détermination de cette concentration de saturation présente encore<br />
des problèmes non résolus, ce qui délimite l’utilisation de cette équation pour le calcul de<br />
l’affinité du colorant aux fibres naturelles [60].<br />
Pendant la présence d’un mélange de colorant dans le même bain de teinture, on procède<br />
par la détermination individuelle du mécanisme d’adsorption pour chaque colorant. Afin de<br />
déterminer l’affinité de chaque colorant à la fibre, on utilise soit l’équation (18) ou (21).<br />
L’influence des paramètres mises en jeu dans l’opération d’adsorption du colorant est<br />
considérée dans le cadre d’une équation d’équilibre :<br />
Fibre + Col.<br />
Fibre-Col.<br />
L’effet de ces paramètres peut orienter l’équilibre soit dans le sens d’adsorption ou<br />
desadsorption.<br />
La réaction d’adsorption se fait par dégagement de chaleur. Cela signifie que<br />
l’augmentation de température provoque un déplacement d’équilibre vers le sens de<br />
desadsorption, c.à.d. l’augmentation de température est toujours accompagnée d’une diminution<br />
du potentiel chimique ∆µ 0 . Ceci est valable bien entendu, dans le cas de teinture par procédé<br />
d’épuisement de bain, mais loin d’être réalisable dans le cas de procédé de teinture à la continue.<br />
L’augmentation de la température provoque une diminution de la quantité du colorant adsorbée<br />
dans les fibres mais accélère sensiblement sa diffusion à l’intérieur des fibres.<br />
Ayant le même effet de la température, les solvants et les adjuvants chimiques solubilisent<br />
les colorants dans le bain de teinture et dans les fibres, en diminuant ainsi les forces d’adsorption<br />
et facilitant la diffusion des colorants dans les fibres.<br />
Contrairement à l’effet provoqué par la température et les solvants organiques, l’ajout des<br />
électrolytes dans le bain de teinture, provoque un rapprochement des fonctions actives des deux<br />
couches interactives fibre-colorant, et oriente l’équilibre de la réaction d’adsorption dans le sens<br />
de l’augmentation de la quantité des colorants dans les fibres.<br />
Il faut signaler que malgré la diffusion des colorants vers les sites actifs des fibres<br />
sous l’effet de l’électrolyte, la différence du potentiel chimique ne change pratiquement pas<br />
(Loi de Donan) [61,62].<br />
55
IX.5.3. Influence de la forme hydrolysée du colorant sur son affinité<br />
Tableau 6 : Affinité de la forme hydrolysée pour quelques types de colorants réactifs [63]<br />
Partie chromophore du colorant<br />
OCH 3<br />
N=N<br />
OH<br />
Affinité ou<br />
Partie active (T-X) taux<br />
d’épuisem<br />
ent (%)<br />
-SO 2 CH 2 CH 2 OSO 3 Na 20<br />
-SO 2 CH=CH 2 80<br />
X<br />
SO 3 Na<br />
-SO 2 CH 2 CH 2 OH 38<br />
Cl<br />
N<br />
OH<br />
N<br />
NH<br />
75<br />
H 3 CO<br />
N=N<br />
N<br />
SO 3 N<br />
X<br />
SO 3 Na<br />
NaO 3 S<br />
X<br />
HO<br />
N<br />
N<br />
NH<br />
76<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
HO<br />
N<br />
N<br />
H<br />
N<br />
43<br />
SO 3 H<br />
OH<br />
X<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
N=N<br />
Cl<br />
N<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
N<br />
N<br />
NH SO 2 CH=CH 2<br />
82<br />
X<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
N<br />
NH<br />
SO 2 CH 2 CH 2 -OH<br />
63<br />
On déduit du Tableau 6 que, l’affinité du colorant type sulphatoéthylsulfone envers la fibre<br />
cellulosique augmente sensiblement quand il passe à la forme active : vinylsufone (VS).<br />
Pourtant, cette affinité se remet à la baisse lorsque la forme active s’hydrolyse et devient un<br />
56
hydroxyéthylsulfone, ce qui lui affère une meilleure lavabilité. En revanche, les colorants type<br />
dichlortriazines ne présentent pratiquement pas une différence d’affinité entre la forme active et<br />
la forme hydrolysée, ce qui est traduit par la grande difficulté de l’élimination de ces formes<br />
hydrolysées pendant l’opération de lavage.<br />
Alors, la différence aperçue dans l’affinité, entre la forme hydrolysée et active du colorant<br />
VS seul ou sous forme d’un colorant hétérobifonctionnel, présente la principale raison de<br />
l’utilisation de ces types de colorant, non seulement dans le procédé d’épuisement mais aussi<br />
dans le procédé de teinture semi-continue et à la continue.<br />
IX.6. Variation des facteurs thermodynamiques lors du processus de teinture<br />
IX.6.1. Variation de l’enthalpie d’adsorption<br />
Si l’affinité du colorant à la fibre est déterminée par la force motrice de l’adsorption (∆µ 0 )<br />
lors du processus de teinture, l’enthalpie peut alors caractériser, à certaines limites, la solidité de<br />
la liaison fibre-colorant. L’enthalpie d’adsorption est une grandeur complexe qui ne dépend pas<br />
seulement de la variation de l’enthalpie entre le colorant et la fibre, mais aussi de l’enthalpie de<br />
plusieurs composantes, comme la déshydratation des fibres et des ions du colorant, la mobilité<br />
des chaînes macromoléculaire des fibres, l’association et la desassociation des ions du colorant.<br />
Pour calculer la variation de l’enthalpie de l’adsorption du colorant, souvent on utilise la<br />
formule suivante [64] :<br />
∆H 0 = d (∆µ 0 / T) / d(1/T) ( 22)<br />
Si on suppose que la variation de l’enthalpie d’adsorption ne dépend pas de la température,<br />
on aura alors :<br />
∆H 0 = (∆µ 1 / T 1 - ∆µ 2 / T 1 )/ (1/T 1 – 1/T 2 ) (23)<br />
Où, ∆µ 1 et ∆µ 2 : affinité du colorant respectivement à la température de teinture T 1 et T 2<br />
IX.6.2. Variation de l’entropie d’adsorption<br />
On peut exprimer la variation de l’entropie lors du processus d’adsorption, on se ramenant<br />
à la relation suivante [64] :<br />
-∆µ 0 = ∆H 0 – ∆S 0 (24)<br />
57
L’entropie standard de la teinture caractérise la variation de l’ordre des molécules du<br />
colorant dans le système de teinture pendant la transition du colorant du bain de teinture à la<br />
fibre.<br />
Dans le bain de teinture, les molécules de colorant se trouvent hydratées mais libres à<br />
s’orienter dans tous les sens. Ils sont donc en état de désordre. L’entropie augmente, alors, dans<br />
le bain de teinture. Par contre, dans les fibres, les ions du colorant sont liés aux sites actifs de ces<br />
fibres qui limitent leur mouvement, ce qui diminue l’entropie et l’énergie cinétique.<br />
L’étude de la variation de l’entropie dans le système fibre-colorant présente un intérêt<br />
important lors de l’étude du comportement de plusieurs colorants utilisés pour la teinture d’un<br />
type donné des fibres textiles, ou encore, pendant l’analyse de l’absorption d’un colorant donné<br />
par plusieurs types de fibres textiles.<br />
IX.7. Hydrolyse des colorants réactifs<br />
IX.7.1 Produits de la réaction d’hydrolyse<br />
La teinture des fibres cellulosiques avec les colorants réactifs est accompagnée par la<br />
réaction d’hydrolyse dûe aux ions hydroxyle de l’eau, ce qui désactivent les colorants et les<br />
rendent incapable de former la fameuse liaison covalente avec ces fibres. Dans le cas des<br />
colorants dichlorotriaziniques, leur hydrolyse produit des ions hydrolats –O- qui contribuent à<br />
leur tour à la désactivation du deuxième chlore [65].<br />
Dans la figure 33, on présente les variations de concentration des différentes formes du<br />
colorant produites lors de la réaction d’hydrolyse du colorant dichlorotriazinique.<br />
100 %<br />
75 - 3<br />
50 -<br />
25 -<br />
2<br />
1<br />
0 15 30 45 60 75 Temps (mn)<br />
Fig. 33. Variation de concentration de différentes formes du colorant lors de la réaction<br />
d’hydrolyse: (1) Dichlorotriazinique, (2) Monochloromonoxytriazinique (colorant à moitié<br />
hydrolysé), (3) Dioxytriazinique (colorant totalement hydrolysé).<br />
58
IX.7.2 Cinétique de la réaction d’hydrolyse<br />
La vitesse d’hydrolyse d’un colorant dichlorotriazinique peut être déterminée par la<br />
quantité des ions du chlore libérés, ou bien par le changement de la couleur lors du chauffage du<br />
colorant en présence de pyridine et de l’hydroxyde de radium [66].<br />
Si on prend [Col] la concentration du colorant en milieu basique, la vitesse de la réaction<br />
d’hydrolyse sera exprimé alors par :<br />
d[Col] /dt = K OH [Col] [OH - ] (25)<br />
Où, K OH : constante de vitesse de la réaction d’hydrolyse bimoléculaire.<br />
Pour faciliter l’étude de la vitesse de réaction d’hydrolyse, on considère l’équation (25) de<br />
premier ordre. Cela est possible pour une faible concentration du colorant et un excès de<br />
concentration des ions hydroxyle. Dans ces conditions, on peut considérer [OH - ] constante et<br />
l’équation deviendra alors:<br />
-d [Col] /dt = K H2O [Col] (26)<br />
Si on intègre, on trouve: Ln [Col]/ [Col] 0 = K H2O t (27)<br />
Où, [Col] 0 et [Col] : Concentration respectivement du colorant initial et du colorant à<br />
l’instant t ;<br />
K H2O<br />
: Constante de vitesse de la réaction d’hydrolyse pseudomonomoléculaire.<br />
L’équation (27) est représentée dans la Figure 34 (1) par une droite linéaire et par la courbe<br />
de diminution de la densité optique du colorant actif [66].<br />
Densité Optique<br />
0.5 1.00 Ln [Col]/ [Col] 0<br />
2<br />
0.4 0.75<br />
0.3 0.50<br />
0.2 0.25<br />
1<br />
0.1<br />
0 25 50 75 100 temps (mn)<br />
Fig. 34. (1) Courbe représentant la variation de la densité optique du colorant actif en<br />
fonction du temps, (2) Courbe représentant la variation de la concentration du colorant<br />
hydrolysé en fonction du temps.<br />
59
Dans le tableau 7, on représente les constantes de vitesse de réaction d’hydrolyse de<br />
quelques colorants type dichlorotriaziniques [66]:<br />
Tableau 7 : Constantes d’hydrolyse de quelques colorants<br />
type dichlorotriaziniques à pH= 10 et T° =25C° .<br />
Colorant dichlorotriazine K H2O ( mn -1 )<br />
Jaune procion M-R 6.010 -4<br />
Jaune briant procion M-GG 3.410 -3<br />
Rouge briant procion-M-5B 1.110 -2<br />
Bleu procion M-3G 4.610 -3<br />
Bleu briant M-R 3.710 -3<br />
Procion MG 1.110 -3<br />
Orange brillant procion M-G 6.110 -4<br />
Orange brillant procion M-G 8.410 -4<br />
IX.7.3. Dissociation du colorant pendant la réaction d’hydrolyse<br />
Dans la figure 35 [66], on assiste à la variation de la constante de vitesse de réaction<br />
d’hydrolyse K H2O à T =20 C° de plusieurs colorants en fonction de la concentration des ions<br />
hydroxyle.<br />
Lg K H2O 2 1 3 4<br />
-6 -4 -2 0 2<br />
Lg [OH - ]<br />
Fig. 35. Variation de la constante de vitesse de réaction d’hydrolyse de plusieurs colorants<br />
en fonction de la concentration des ions hydroxyle. (1) Rouge Briant Procion M-2B, (2)<br />
Rouge Briant Procion M-5B, (3) Jaune Procion M-R , (4) Bleu Procion M-3G.<br />
60
Quant à la figure 36, il montre le même caractère de la relation existant entre la constante<br />
d’hydrolyse K H2O et le pH solution pour les deux types du colorant mono et dichlorotriazinique.<br />
Lg K H2O 1 2<br />
9 10 11 12 13 14 pH<br />
Fig. 36. Variation de la constante de vitesse de réaction d’hydrolyse en fonction du<br />
pH. (1) Colorant monochlorotraizinique , (2) Colorant dichlorotriazinique.<br />
On a conclu que :<br />
• tous les colorants de type mono et dichlorotriazinique répond à la cinétique de<br />
pseudomonomoléculaire ;<br />
• la diminution de K H2O à pH10 (Lg [OH - ] = -4) suivie d’une augmentation indiquant<br />
l’existence de deux formes de colorants : l’une des deux formes possède une grande réactivité et<br />
l’autre une faible réactivité nécessitant une plus grande concentration de OH - ;<br />
• l’existence de ces deux formes est dûe à la dissociation de l’hydrogène du maillon de<br />
liaison, en produisant l’ion aminé –N - –. La délocalisation du doublé d’amine diminue la<br />
réactivité du chlore dans le noyau triazinique.<br />
La courbe Lg(K OH ) = f (lg[OH - ]) démontre clairement l’existence des deux formes du<br />
colorant : non dissocié (partie A-B) et dissocié (partie C-D) séparée par une phase transitoire qui<br />
varie en fonction de la concentration des ions OH - [67].<br />
61
Lg K OH<br />
A<br />
B<br />
C<br />
D<br />
-6 -4 -2 0 Lg[OH - ]<br />
Fig. 37. Variation de la constante de vitesse de la réaction d’hydrolyse bimoléculaire en<br />
fonction de la concentration des ions hydroxyle.<br />
Ces résultats sont bien justifiés par la linéarité de la courbe Lg(K H2O ) = f ([pH])<br />
(Fig.38) relative à un colorant ayant un maillon de liaison d’alkyle aminé au lieu d’un<br />
groupement amine –NH– [68].<br />
Lg K H2O 1 2 3<br />
Fig. 38. Variation de la constante de réaction d’hydrolyse en fonction du pH, (1) N-<br />
alkylaminocolorant, (2) et (3) autres colorants avec un maillon aminé –NH– .<br />
pH<br />
IX.7.4. Cinétique des formes dissociée et non dissociée du colorant<br />
La cinétique de la réaction d’hydrolyse des deux formes du colorant sus-indiquées est<br />
expliquée comme suit :<br />
Si on prend les concentrations [X]et [X - ] de la forme non dissociée et la forme dissociée du<br />
colorant, alors la concentration du colorant désactivé C = [X]+[X - ], et la vitesse de la réaction<br />
peut être exprimée comme suit [69] :<br />
-dC/dt = ( K OH [X]+ K’ OH [X - ] ) [OH - ] = K’ H2O C (28)<br />
62
Où, K OH et K’ OH : constantes de vitesse de la réaction d’hydrolyse respectivement de la<br />
forme non dissociée et la forme dissociée.<br />
K’ H2O : constante de vitesse de la réaction d’hydrolyse pseudomonomoléculaire.<br />
Or, dans le bain de teinture on assiste à un équilibre entre les deux formes du colorant<br />
exprimé par :<br />
X + OH - X -<br />
d’où la constante d’équilibre peut être exprimée par :<br />
K d = [X] [OH - ] / [X - ] (29)<br />
Où : [X - ]= C [OH - ] / (K d +[OH - ] ) et [X] = CK d / (K d +[OH - ])<br />
D’où, l’équation (29) devient :<br />
K’ H2O = ((K OH K d +K’ OH [OH - ]) / (K d +[OH - ])) [OH - ] (30)<br />
Cette équation, permet de relier la constante de vitesse K’ H2O et la concentration des ions<br />
hydroxyles [OH - ] avec les constantes de vitesse K OH, K’ OH et la constante d’équilibre K d . On<br />
peut déterminer K d en traçant la courbe : Lg K’ H2O = f (Lg[OH - ])[70].<br />
IX.8. Fixation du colorant réactif dans les fibres.<br />
IX.8.1 Principaux facteurs influençant la fixation du colorant dans les fibres.<br />
La fixation du colorant dépend étroitement de la nature des fibres textiles, le type du<br />
colorant réactif, le procédé de teinture, le type d’appareillage ainsi que les conditions physicochimiques<br />
de la teinture (température, pH milieu, adjuvants et autres).<br />
Toutefois, le milieu (fibre-colorant-solvant) dans lequel se déroule la teinture est considéré<br />
l’origine de la complexité du processus de teinture. En effet, le colorant se trouve au début à<br />
l’extérieur des fibres, puis il s’adsorbe sous l’effet de son affinité à la fibre, il diffuse à l’intérieur<br />
des fibres par un gradient de concentration, et il finit par se fixer dans les fibres en formant une<br />
liaison chimique.<br />
Les colorants réactifs se distinguent des autres classes de colorant par l’absorption<br />
irréversible dans les fibres et la formation d’une liaison covalente. Pourtant, la solidité de la<br />
63
liaison formée peut être affaiblie par une hydrolyse acide ou basique, selon les conditions du<br />
milieu ( T°C, pH, humidité) des bains de teinture et du stockage.<br />
IX.8.2. Équation générale de fixation du colorant.<br />
L’équation générale décrivant la réaction de fixation des colorants réactifs dans les fibres<br />
(considérées similaires à une plaque plane semi-finie) est donnée par l’équation (31) [71,72].<br />
∂C/∂t = D∂²C/∂X² -K cel’ C (31)<br />
ou ∂C/∂t = D∂²C/∂X² -K cel [Cello - ]C (32)<br />
Où, K cel’ = Kcel [Cello - ] : constante de vitesse pseudomonomoléculaire de la réaction<br />
de fixation.<br />
C : concentration du colorant diffusée dans les fibres.<br />
K cel<br />
: constante de vitesse bimoléculaire de la réaction de fixation.<br />
[Cello - ] : concentration des ions cellulosate.<br />
D : coefficient de diffusion, considéré constant.<br />
La diffusion du colorant est accompagnée par la réaction de fixation, ce qui complique la<br />
caractérisation mathématique de l’étape de diffusion. Pour simplifier la résolution de cette<br />
équation complexe, on considère que la concentration du colorant dans le bain de teinture reste<br />
constante tout au long du procédé de teinture par épuisement. Cette condition peut être satisfaite<br />
dans le cas de traitement d’une grande masse de tissu dans un petit volume de bain de teinture et<br />
quand la diffusion du colorant aux fibres n’est pas considérable [71,73].<br />
La distribution régulière des ions hydroxyle entre les fibres et colorant doit être maintenue<br />
avant l’introduction du colorant pour pouvoir considérer la réaction de fixation de type<br />
monomoléculaire [71].<br />
La complexité de l’équation (32) dépend aussi du coefficient de diffusion qui varie en<br />
fonction de la concentration du colorant dans les fibres. La relation entre ces deux derniers<br />
paramètres peut être caractérisée par une courbe linéaire, parabolique ou exponentielle [73].<br />
IX.8.3. Résolution de l’équation de fixation<br />
Dans le cas le plus simple, on considère que la concentration sur la surface des fibres est<br />
constante ainsi que le coefficient de diffusion [71], la résolution est donnée alors par :<br />
64
Q = C ∞ ( D/ K cel’ )½ [ (K cel t+1/2)erf(K cel’ t) ½ +(kt/Π) ½ exp(-K cel’ t)] (33)<br />
Où, Q : quantité globale du colorant diffusée dans les fibres.<br />
D : coefficient de diffusion, considéré constant.<br />
K cel’ : constante pseudomonomoléculaire de la vitesse de réaction de fixation.<br />
C ∞ : concentration du colorant à l’équilibre sur la surface des fibres.<br />
Considérant que la quantité diffusée dans les fibres est égale à la quantité fixée du colorant<br />
(F f ). Quand (K cel’ t) est suffisamment grande, erf (K cel’ t) = 1 alors l’équation 33 devient [70]:<br />
F f = C ∞ ( D K cel’ t )½ ( t+1/2 K cel’ ) (34)<br />
La présente équation est utilisée dans la détermination de K cel’ en fonction du pH du bain<br />
de teinture [74,75,76]. La variation de la densité optique en fonction du temps d’une solution du<br />
colorant contenant un tissu en viscose (à condition de conserver l’aspect semi-fini de la fibre et<br />
similaire à une plaque plane) permet de déterminer la quantité du colorant fixée dans les fibres en<br />
fonction du temps de teinture. Et sachant que la concentration du bain de teinture à l’équilibre<br />
reste constante, ainsi que le coefficient de diffusion de colorant, on arrive à déterminer la<br />
constante pseudomonomoléculaire de la vitesse de réaction de fixation (K cel’ ).<br />
Par ailleurs, pour déterminer la constante bimoléculaire de la réaction de fixation (K cel ),<br />
on doit d’abord déterminer la concentration des groupements hydroxyles ionisés des fibres<br />
[Cello - ]. Ladite concentration peut être calculée à travers le degré d’ionisation déterminé par la<br />
distribution de Donan entre les fibres et le bain de teinture [77].<br />
IX.8.4. Variation du degré de fixation en fonction du pH milieu<br />
En effet, la variation du degré de fixation en fonction du pH du bain de teinture est liée à la<br />
concentration des ions OH - dans les fibres cellulosiques. On a montré que cette concentration est<br />
inférieure à celle dans le bain de teinture [78]. Elle est caractérisé par la relation [Cello¯ ] /<br />
[OH¯ ]. La figure 39 représente cette relation en fonction du pH du bain de teinture [79]. On peut<br />
déduire de la présente figure que l’ajout de l’électrolyte augmente la valeur de la relation<br />
[Cello¯ ] / [OH¯ ], autrement dit, il accroît la concentration des ions OH¯ dans les fibres qui<br />
provoquent l’ionisation des groupements hydroxyle de la cellulose. Ce qui fait augmenter le<br />
nombre des sites actifs des fibres et accroit ainsi le degré de fixation du colorant.<br />
Ainsi, l’augmentation de la concentration des électrolytes peut entrainer une haute fixation<br />
du colorant dans les fibres.<br />
65
[Cello¯ ] / [OH¯ ]<br />
30<br />
20<br />
10<br />
4<br />
3 2 1<br />
8 9 10 11 12 13 14 pH<br />
Fig. 39. Variation du rapport des ions hydroxyle entre les fibres de viscose et le bain de<br />
teinture, en fonction du pH, (1) [OH¯ ]=[OH¯ ] f (pH dans la fibre), (2) [OH¯ ]=[OH¯ ] s (pH<br />
du bain de teinture) en présence de 1 mol/l de l’électrolyte, (3) [OH¯ ]=[OH¯ ] s (pH du bain<br />
de teinture) en présence de 0.1 mol/l de l’électrolyte, (4) [OH¯ ]=[OH¯ ] s (pH du bain de<br />
teinture) en présence de 0.01 mol/l de l’électrolyte.<br />
IX.8.5. Intensification du processus de teinture<br />
L’équation de fixation (34) décrit deux principales étapes de teinture : la diffusion et la<br />
fixation du colorant dans les fibres. Alors, l’intensification du processus de teinture dépend<br />
principalement de l’intensification de ces deux étapes.<br />
L’étape de diffusion du colorant à l’intérieur des fibres doit être accompagnée par la<br />
diminution de la substantivité, le gonflement des fibres sous l’influence des agents spéciaux, par<br />
la dispersion du colorant dans le bain de teinture et l’augmentation de la température.<br />
Pour accélérer l’étape de la formation de liaison chimique fibre-colorant, on augmente la<br />
température et la réactivité des groupements actifs des fibres, aussi en utilisant des catalyseurs et<br />
des colorants de plus grande réactivité.<br />
Si le processus de fixation s’effectue dans la phase transitoire, on agit simultanément sur<br />
les deux étapes : diffusion et réaction chimique.<br />
IX.9 Domination de la réaction de fixation sur la réaction d’hydrolyse des colorants<br />
réactifs.<br />
Malgré que la réaction d’hydrolyse se produite dans une phase homogène contrairement à<br />
la réaction de fixation fibre-colorant, cette dernière domine largement sur la première.<br />
En générale, le degré d’hydrolyse des colorants réactifs ne peut excéder 20 à 30% même dans le<br />
procédé de teinture par épuisement [80].<br />
Pour bien justifier cette domination qui parait en première vue une anomalie, on essaye de<br />
comparer la vitesse de réaction d’hydrolyse (V h ) et de fixation (V f ) [80]:<br />
Soit alors : V f = K cel [Col] f [Cello - ] (35)<br />
66
Vh = K OH [Col] s [OH - ] s (36)<br />
Où : K cel et K OH sont des constantes de vitesse respectivement de la réaction de fixation et<br />
d’hydrolyse.<br />
[Col] f et [ Col] s : concentration du colorant actif respectivement dans les fibres et<br />
dans le bain de teinture.<br />
-[Cello - ] : concentration des ions cellulosate.<br />
-[OH - ] s : concentration des ions hydroxyles dans le bain de teinture.<br />
V f / V h = K cel [Col] f [Cello - ] / K OH [Col] s [OH - ] s (37)<br />
Si on considère que K cel = K OH , alors le rapport de vitesse dépendra seulement de :<br />
[Col] f / [Col] s et de [Cello - ] / [OH - ] s .<br />
Même pour un taux d’épuisement très bas de 30% et avec un rapport de bain de 1/30<br />
(relation entre la masse de matière textile et le volume de bain de teinture) et une concentration<br />
initiale de colorant dans le bain de teinture de 1g/l nous aurons [80] [col] f / [ col] s = 60.<br />
Le rapport [Cello - ] / [OH - ] s =25-30 pour un intervalle de pH 7-11.5<br />
Alors, si on remplace ces valeurs dans le rapport de vitesse, on trouve :<br />
V f / V h = 60x30x1=1800<br />
Cet exemple montre bien que les colorants réactifs réagissent beaucoup plus vite avec les<br />
fibres qu’avec de l’eau [34,37,80,81].<br />
Ceci peut être expliqué par [34,80,81]:<br />
1. la plus grande ionisation des groupements hydroxyles des fibres cellulosiques ;<br />
2. la plus grande concentration du colorant dans les fibres comparée à celle du bain de<br />
teinture ;<br />
3. l’effet stérique empêche l’hydrolyse des colorants adsorbés dans les fibres ;<br />
4. la grande affinité des colorants réactifs aux fibres cellulosiques, leur permet de se<br />
répartir plus favorablement dans les fibres cellulosiques.<br />
IX.10. Efficacité de fixation des colorants réactifs<br />
IX.10.1. Détermination de l’équation d’efficacité<br />
Pour déterminer l’efficacité de la fixation du colorant réactif dans les fibres d’une façon<br />
plus correcte, on doit prendre en considération la diffusion du colorant qui se produit<br />
67
simultanément avec la réaction de fixation.<br />
Si la concentration du colorant sur la surface reste constante, ce qui est bien possible au<br />
début de la phase de fixation, la vitesse de fixation peut être déterminée à partir de l’équation<br />
(34). Et si la fibre de cellulose possède une surface spécifique externe S(cm²/kg) et un rapport de<br />
bain L, l’efficacité peut être exprimé par [82,83]:<br />
E = dF t /dt / dW t /dt = (S/L)(C ∞ /C s ) √(DK cel’ )/ K H2O (38)<br />
Où, F t : quantité du colorant fixée<br />
W t : quantité du colorant hydrolysée.<br />
K cel’ : constante pseudomonomoléculaire de la vitesse de réaction de fixation<br />
fibre-colorant.<br />
K H2O : constante pseudomonomoléculaire de la vitesse d’hydrolyse du colorant.<br />
C ∞ : concentration du colorant à la surface des fibres pendant l’équilibre.<br />
C s : concentration du colorant dans le bain de teinture.<br />
L : rapport du bain, exprimé par : volume du bain (l) /masse de tissu (kg)<br />
D : coefficient de diffusion apparent / expérimental.<br />
Le degré de fixation se présente comme suit :<br />
F = E / (E+1) (39)<br />
La quantité totale du colorant qui a réagit (hydrolysé ou fixé) est présentée sous forme de la<br />
vitesse de la réaction globale [82]:<br />
∂F t /∂t + ∂W t /∂t = SC ∞ √(DK cel’ ) +L K H2O C s (40)<br />
Or : le principe de conservation de masse nous permet d’écrire :<br />
F t +W t + LC s = LC° s (41)<br />
Où, C° s et C s concentrations du colorant dans le bain de teinture, respectivement, au<br />
temps initiale et à l’instant t.<br />
Si on différencie par rapport au temps :<br />
68
∂F t /∂t + ∂W t /∂t +L∂C s /∂t = L∂C° s /∂t = 0 (42)<br />
On remplace ces valeurs par celles de l’équation (40)<br />
-L∂C s /∂t = SC ∞ √(DK cel’ ) + LK H2O C s (43)<br />
On divise par C s et on intègre, en considérant que C ∞ /C s = cst.<br />
Ln C ∞ /C s = (S/L)(C ∞ /C s )√(DK cel’ ) + K H2O t. (44)<br />
On utilise cette équation dans le calcul de la quantité du colorant réactif restante dans le<br />
bain de teinture à un temps t et on en déduit par la suite le taux de fixation du colorant dans les<br />
fibres. Pour cela, il faut déterminer la surface spécifique de la fibre S, en utilisant un taux de<br />
fixation connu [84].<br />
IX.10.2. Optimisation des conditions de la teinture<br />
On peut déduire de l’équation (44) l’effet de variation de différents paramètres mis en jeu<br />
dans le processus de teinture [84], à savoir :<br />
• L’affinité diminue avec l’augmentation de la concentration du colorant (Fig. 40);<br />
• L’efficacité de fixation du colorant augmente avec la diminution du rapport du bain<br />
( Fig. 41) ;<br />
• L’augmentation de la température provoque l’accroissement de la vitesse de l’hydrolyse<br />
(K H2O ) et de la diffusion du colorant à l’intérieur des fibres (D) mais diminue l’affinité du<br />
colorant aux fibres (C ∞ /C s ), (Fig. 42) ;<br />
• L’accroissement du pH solution accroit K H2O et diminue l’affinité (C ∞ /C s ), (Fig. 43) [85];<br />
• L’affinité augmente en présence de l’électrolyte.<br />
En effet, en variant les paramètres physico-chimiques dans l’équation (43) on peut déduire<br />
les conditions optimales pour la fixation du colorant conformément à l’efficacité et le temps de<br />
teinture demandés.<br />
69
Lg (C ∞ /C s ) E (%)<br />
(1)-Réactif orange 1<br />
3.0 (1)- Réactif jaune 4 100 (2)-Réactif rouge 2<br />
(2)- Réactif bleu 4<br />
75 1<br />
2.0 1 2<br />
50<br />
2<br />
1.0<br />
-1 -0.5 0 0.5 1.0 LgC s -0.5 0 0.5 1.0 1.5 Lg(L)<br />
Fig. 40. Variation de l’affinité des colorants<br />
réactifs en fonction de la concentration.<br />
Fig. 41. Variation de l’efficacité des colorants<br />
réactifs en fonction du rapport du bain.<br />
C ∞ /C s K H2O (x10 2 ) pH11 C ∞ /C s K H2O (x10)<br />
17 5<br />
20 4<br />
4 4<br />
15 3<br />
10 3<br />
10 2<br />
5 2<br />
5 1<br />
1 1<br />
20 30 40 température (°C) 0 9 10 11 12 13 pH<br />
Fig.42. Variation de l’affinité du colorant<br />
de la vitesse de d’hydrolyse à pH 11 en<br />
fonction de la température<br />
Fig. 43. Variation de l’affinité du colorant et et<br />
de la vitesse d’hydrolyse en fonction du pH<br />
milieu.<br />
X. Technologie de la teinture des fibres cellulosiques avec les colorants réactifs<br />
X.1. Procédures de la teinture<br />
Il existe trois procédés conventionnels de teinture :<br />
1. Procédé à la discontinue ou par épuisement de bain;<br />
2. Procédé semi-continue ( Pad-Bach ou Pad-Roll);<br />
3. Procédé à la continue.<br />
Dans notre étude, on s’intéresse uniquement au procédé par épuisement de bain, utilisé<br />
pour les articles en tissu, tricotés ou en bourre et destiné à une faible et moyenne productivité.<br />
De plus les appareils utilisés, dans ce procédé, sont moins encombrants et faciles à<br />
manipuler.<br />
70
La température optimale de teinture est déterminée suivant la réactivité des colorants. On<br />
distingue alors pour:<br />
1. les dichlorotriaziniques (DCT), elle est entre 20-40°C,<br />
2. les vinylsulfoniques (VS), elle est entre 50-60°C<br />
3. les monochlorotriaziniques (MCT), elle atteint 80°C.<br />
4. les colorants réactifs bifonctionnels type MCT/VS, cette température est dans<br />
l’intervalle de 50-70°C.<br />
X.2. Méthodes de teinture par épuisement des colorants réactifs [86]<br />
X.2.1. Méthode de l’accroissement de température “New All-in”<br />
Température (°C)<br />
30°C<br />
1°C/mn<br />
5mn 20mn 5-10mn 30-45mn<br />
sel colorant (Col) alcali<br />
temps (mn)<br />
Fig. 45. Diagramme de teinture par méthode de l’accroissement de température, colorant<br />
MCT/VS à T=60°C et le VS à T=50°C.<br />
Dans cette méthode le colorant, le sel et l’alcali sont ajoutés dans le bain de teinture à la<br />
température initiale 30°C, puis augmentée progressivement jusqu’à la température optimale. La<br />
teinture continue à cette température jusqu’au obtenir le meilleur taux d’épuisement et de<br />
fixation.<br />
Dans le but d’obtenir le bon unisson pour les colorants du mauvais unisson, on peut ajouter<br />
l’alkali en fraction.<br />
71
X.2.2. Méthode améliorée de l’accroissement de température « Improved New All-in »<br />
Température (°C)<br />
30°C<br />
1°C/mn<br />
5mn 10mn 20mn 5mn 10-30mn 10mn 30-40mn<br />
temps (mn)<br />
Col sel sel alcali alcali alcali<br />
1/5 4/5 2/10-3/10 1/10 6/10-7/10<br />
Fig.46. Diagramme de teinture par méthode améliorée de l’accroissement de température.<br />
Le colorant, le sel et une partie de l’alcali sont ajoutés à la température initiale 30°C, puis<br />
on augmente progressivement la température jusqu’à sa valeur optimale, et on rajoute après le<br />
reste d’alcali en fraction.<br />
Cette méthode permet l’obtention d’un bon unisson. Pourtant, pour les colorants qui<br />
donnent le mal uni sur les fibres, on résout le problème soit par diminution de la vitesse de<br />
chauffage soit par l’élargissement de l’intervalle du temps entre l’ajout des fractions d’alcali.<br />
X.2.3. Méthode à l’Isotherme « Isotherme method»<br />
Température (°C)<br />
5mn 10mn 20mn 10mn 10mn 10mn 30-60mn<br />
Col 1/5 4/5 2/100 3/100 15/100 80/100<br />
sel sel alcali alcali alcali alcali<br />
temps (mn)<br />
Fig. 47. Diagramme de teinture par méthode à l’isotherme.<br />
La température initiale est choisie conformément à la température optimale de teinture.<br />
Cette méthode est applicable pour les colorants de bon unisson. Toutefois, pour les colorants de<br />
mauvais unisson, on fait prolonger l’intervalle de l’ajout des fractions du sel et de l’alcali.<br />
72
X.2.4. Méthode de teinture par refroidissement « Cooling-down method »<br />
Température °C<br />
5mn 10mn 20mn 10mn 10mn 10mn 30-60mn<br />
Col 1/5 4/5 2/100 3/100 15/100 80/100<br />
sel sel alcali alcali alcali alcali<br />
temps (mn)<br />
Fig. 48. Diagramme de teinture par méthode de refroidissement.<br />
Le colorant et le sel sont ajoutés à la température initiale qui peut atteindre 80°C.<br />
Le premier épuisement s’effectue pendant le refroidissement du bain de teinture. L’alcali est<br />
ajouté en fraction à la température optimale de teinture.<br />
Cette méthode est applicable pour la teinture des articles de grande densité, le rayon de<br />
viscose et le coton mercerisé.<br />
X.2.5. Méthode de teinture en Jiger « Jiger Dyeing method »<br />
Température (°C)<br />
40°C<br />
20°C<br />
40mn<br />
40-60mn<br />
1end 1end 1end 1end 1end<br />
3-5 end<br />
temps (mn)<br />
Col Col alcali alcali alcali alcali alcali<br />
1/2 1/2 1/10 1/10 4/10 4/10 80/100<br />
+ +<br />
sel sel<br />
1/5 4/5<br />
Fig. 49. Diagramme de teinture par méthode en Jiger.<br />
Le colorant, le sel et une partie de l’alcali sont ajoutés à la température initiale 20°C. On<br />
réalise deux end, c.à.d., on fait enrouler deux fois tous l’article textile dans le rouleau droit et<br />
gauche de la machine. Puis on augmente la température à 40°C et on réalise deux autres end avec<br />
l’ajout de l’alcali en fraction. On finit par l’augmentation de la température à la température<br />
optimale en complétant la quantité requise de l’alcali et en continuant la teinture avec 3 à 5 end.<br />
Cette méthode est considérée parmi les plus anciennes, elle utilise l’appareil de teinture<br />
basique (Jiger : parmi les plus anciens des appareils de teinture par épuisement). Elle est<br />
73
applicable aux colorants à faible affinité et à forte réactivité. Elle permet la réalisation du bon<br />
unisson.<br />
X.2.6. Méthode du tout en bain « All-in »<br />
Température (°C)<br />
Col+<br />
sel+<br />
alcali<br />
5mn 30-50mn 40-60mn<br />
temps (min)<br />
Fig. 50. Diagramme de teinture par méthode du tout en bain.<br />
Dans cette méthode on met tout les composés : le colorant, le sel et l’alcali au début dans<br />
le bain de teinture, et ce, dans le but de réduire le temps de travail par élimination des opérations<br />
d’addition durant le procédé de teinture.<br />
Toute augmentation incorrecte de température ou durée non appropriée de la procédure,<br />
provoquent une diminution de l’unisson et de la productivité.<br />
X.3. Lavage des fibres teintes<br />
Pour compléter les opérations de teinture, le traitement de lavage est indispensable. Il a<br />
pour but l’élimination totale du colorant non fixé, selon les étapes suivantes :<br />
Rinçage à froid – neutralisation avec l’acide- rinçage à chaud- savonnage à l’ébullitionrinçage<br />
à chaud et rinçage à froid.<br />
Ces étapes peuvent être aussi schématisées comme suit [87] :<br />
74
Température (°C)<br />
(C)<br />
Rinçage à chaud<br />
(D)<br />
Savonnage<br />
(F)<br />
Rinçage à chaud<br />
(A) (B) (E) (G)<br />
Rinçage froid Neutralisation Rinçage à froid Rinçage à froid<br />
Fig. 51. Schéma des opérations de lavage de la matière textile teinte avec les colorants réactifs.<br />
• La première étape (A) de lavage sert à éliminer le sel et l’alkali. La neutralisation peut<br />
s’effectuer simultanément pour les nuances claires. Et ce, afin d’éviter la décoloration<br />
(notamment pour les colorants à base de vinylsulfone) pendant l’étape de rinçage à chaud.<br />
• L’étape de neutralisation (B) tend à neutraliser l’alkali restant sur la matière textile teinte<br />
ainsi que l’élimination des sels du calcium et de magnésium attachés sur les fibres durant les<br />
opérations de teinture. Il est nécessaire d’utiliser un acide volatil pour éviter la fixation de l’acide<br />
sur les fibres, souvent on utilise l’acide acétique. Le pH après traitement doit être réglé entre 7 et<br />
8.<br />
• Le rinçage à chaud (C) est consacré aux moyennes nuances jusqu’au nuances foncées.<br />
L’utilité de cette étape avant le savonnage est confirmé.<br />
• La quatrième étape (D) est distinguée par le savonnage à l’ébullition avec un détergent<br />
anionique ou non ionique.<br />
• Le rinçage à froid (E) est utilisé après savonnage spécialement pour les nuances foncées.<br />
• Le rinçage à chaud (F) (température supérieure à 60°C) est effectué si le traitement par<br />
fixateur n’aura pas lieu. Il a une influence importante sur l’élimination totale des colorants non<br />
fixés et du détergent. Pour les nuances foncées, le rinçage à chaud s’effectue souvent deux fois.<br />
• Le dernier rinçage à froid (G) sert à refroidir la matière textile teinte ainsi que l’appareil<br />
de teinture. Si un traitement d’adoucissement est programmé, cette étape s’effectue<br />
simultanément.<br />
XI. Stabilité de la liaison covalente colorant-fibre<br />
Parmi les principales caractéristiques distinctives des colorants réactifs, on peut citer la<br />
stabilité de la liaison covalente formée entre fibre et colorant. Malgré que la solidité de cette<br />
liaison au lavage soit bonne, elle peut diminuer sensiblement dans des conditions de stockage<br />
inadéquates (effet des gaz acides dans l’atmosphère).<br />
75
Zollinger [51] et autres coloristes ont développé une étude sur l’hydrolyse en milieu acide<br />
et basique. Ils ont conclu que les colorants réactifs type monochlorotriazine, dichlorotriazine et<br />
dichloroquinoxaline sont relativement stables en présence de l’alcali mais moins stables en<br />
milieu acide, du moment que les colorants sulphatoéthylsulfones sont stables à l’action de l’acide<br />
mais moins stables à l’action de l’alcali [52]. Ces conclusions sont regroupées dans le tableau<br />
suivant :<br />
Tableau 5. Solidité de la liaison fibre-colorant aux différents agents physico-chimiques [53]<br />
Acid Alcali Température Agent<br />
Groupe réactif<br />
pH<br />
3-4<br />
pH<br />
9-10<br />
pH<br />
13-14<br />
à 180C° oxydant<br />
Sulphatoéthylsulfone O O X O O<br />
Monochlorotriazine ∆ O ∆ ∆ ∆<br />
Monofluorotriazine ∆ O ∆ ∆ ∆<br />
Difluoromonochloropyrimidine ∆ O ∆ ∆ X<br />
Trichloropyrimidine O O ∆ O X<br />
Dichloroquinoxaline X O ∆ X X<br />
Avec, O : Stable ; ∆ : légèrement stable ; X : très instable.<br />
Pratiquement en teinture, on utilise le fixateur pour renforcer la stabilité des fibres teintes<br />
au stockage et augmenter leur solidité aux autres épreuves physico-chimique (lavage, frottement<br />
et autres).<br />
L’application de l’apprêt d’adoucissement exige l’utilisation d’un colorant stable à l’action<br />
de l’acide. De même, un excès d’alcali ou une long durée de teinture provoque un hydrolyse<br />
basique du colorant, qui à son tour réduit l’intensité de la couleur. Par conséquent, le traitement<br />
de lavage doit être effectué en milieu neutre.<br />
Par ailleurs, les colorants réactifs bifonctionnels (MCT/VS) et le MCT sont stables en<br />
milieu basique et réduisent très peu l’intensité de couleur, même pour une longue durée de<br />
teinture.<br />
76
Conclusion<br />
La teinture est un traitement très compliqué, qui fait appel à plusieurs phénomènes physicochimiques.<br />
Pour l’optimiser, il faut bien étudier tous ces phénomènes pour chaque classe et<br />
chaque type de colorant. La maitrise et le bon choix de tous les paramètres mises en jeu dans le<br />
procédé de teinture (structure du colorant, nature et structure du support textile, température, pH<br />
milieu, durée de traitement, nature des adjuvants, concentration du colorant et des adjuvants,<br />
rapport du bain, type du procédé et d’appareillage) représente la clé d’une meilleure teinture.<br />
Toutefois, la maitrise et le choix de ces paramètres passent à travers une bonne méthode de<br />
mesure. Par exemple, afin de pouvoir minimiser le taux d’hydrolyse des colorants réactifs et<br />
augmenter leur efficacité, on doit d’abord mesurer ce taux avant et après leur application, et<br />
durant le processus de teinture. Ce qui permet, alors, le bon choix des conditions de teinture.<br />
Dans ce contexte, Le présent travail de recherche a eu pour objectif le développement des<br />
méthodes d’analyse fiables et compatibles pour l’identification et la quantification de différentes<br />
formes du colorant.<br />
77
CHAPITRE II : Identification des formes des colorants réactifs bifonctionnels<br />
Introduction<br />
Depuis l’apparition des colorants réactifs, on a utilisé l’analyse spectrophotométrique pour<br />
quantifier les formes du colorant fixées et non fixées dans les fibres textiles à partir de la mesure<br />
d’absorbance des bains de teinture et de savonnage résiduels [99]. Toutefois, la séparation et la<br />
quantification des formes active et hydrolysées du colorant a été possible par la chromatographie<br />
sur couche mince (CCM) couverte de silice, d’alumine ou de carboxy-méthyle cellulose [99].<br />
En effet, dans les travaux de Nayar et Freeman, l’utilisation de la CCM a été mise à profit pour<br />
l’identification des formes hydrolysées de six colorants réactifs de C.I : Reactive Red 2, Reactive<br />
Red 24, Reactive Orange 72, Reactive Blue 19, Reactive Blue 4 et Reactive Red 120. La<br />
séparation a été réalisée sur une plaque CCM du carboxy-méthyle cellulose avec la phase mobile<br />
constituée du : Méthanol, Ethanol, 2-Propanol, Hydroxyl d’amonium et Acétate d’ethyl<br />
(1:1:1:1:5). Nayar et Freeman ont réussi à distinguer la forme hydrolysée de la forme active qui<br />
leur permettait de suivre l’intensité de la réaction d’hydrolyse de ces colorants. La variation de<br />
l’intensité de la tache attribuée à la forme hydrolysée indique que l’hydrolyse est partielle ou<br />
totale.<br />
Dans les deux dernières décennies, on a utilisé la chromatographie liquide à hautes performances<br />
(HPLC) pour l’identification et la quantification des différentes formes du colorant [90-93].<br />
M. Klancnik [90] a identifié et quantifié les différentes formes du colorant homobifonctionnel<br />
type bis(monofluorotriazine) du nom commercial Cibacron Scarlet LS-2G, par HPLC. Il a étudié<br />
la cinétique des réactions d’hydrolyse du colorant et les réactions de substitution nucléophile<br />
entre le colorant et le méthanol (utilisé souvent à la place des groupements hydroxyles de la<br />
cellulose). Ces réactions se produisent simultanément dans un mélange du colorant –méthanolalcali<br />
à une température de 70°C. L’identification par HPLC des formes du colorant : actives,<br />
partiellement hydrolysées, totalement hydrolysées et des formes méthylées (qui ont réagi avec le<br />
méthanol), a permis la quantification relative de ces formes durant la cinétique des réactions. Le<br />
calcul des constantes de vitesse a confirmé la réactivité supérieure de toutes les formes actives<br />
(bis (monofluorotriazine) et monofluorométhoxytriazine) par rapport aux formes hydrolysées<br />
(bis (monhydroxytriazine) et monohydroxyfluorotriazine).<br />
Par ailleurs, la spectrométrie de masse couplée à HPLC en mode d’ionisation<br />
Electrospray (LC/ESI_MS), offre une bonne opportunité pour la détection et la détermination des<br />
structures des colorants azo-sulfonés [98]. Dans ce contexte, Nayar et Freeman ont prouvé<br />
l’utilité de cette méthode pour la détermination des formes hydrolysées des colorants réactifs<br />
précités dans les bains de teinture résiduels [99]. Toutefois, la volatilité des composés utilisés<br />
78
dans la phase mobile représente un point critique qui détermine l’efficacité de cette technique<br />
[96].<br />
Au cours de la dernière décennie, des études ont été publiées sur la technique<br />
d’électrophorèse par capillarité montrant leur efficacité dans la détection, la quantification et la<br />
séparation de plusieurs types de colorants [100-104].<br />
Avant d’étudier l’efficacité des colorants objets de ce mémoire, il nous a semblé utile de<br />
bien les caractériser. Les colorants étudiés appartiennent à la dernière génération des colorants<br />
réactifs : ce sont des colorants réactifs bifonctionnel type monochlorotriazine/βsulphatoéthylsulfone<br />
(C.I 8 Reactive Red 195, C.I Reactive Yellow 145 et C.I Reactive Blue 221).<br />
Pour caractériser ces colorants, nous avons fait appel aux méthodes spectroscopiques :<br />
l’Infrarouge à transformer de Fourier (IR-TR) et la Résonnance Magnétique Nucléaire du proton<br />
et du carbone 13 mono et bidimensionnelle. Nous avons également recherché les différentes<br />
formes qui peuvent exister dans le produit commercial. Pour se faire, nous avons utilisé la<br />
Chromatographie Liquide couplée à la Spectrométrie de Masse en mode d’ionisation<br />
Electrospray (LC/ESI_MS).<br />
Également, l’utilisation de la Chromatographie sur Couche Mince de silice (CCM) et la HPLC<br />
équipé d’un détecteur à barrette de diode (DAD) a permis la séparation et l’identification de<br />
différentes formes des colorants étudiés.<br />
I. Définition des colorants étudiés<br />
Le choix des colorants étudiés dans ce mémoire a été basé sur leurs propriétés physicochimiques<br />
peu sensible à la variation de température de teinture (50-70°C) et à la concentration<br />
des électrolytes, solidité supérieure de leurs liaisons « fibre-colorant » à l’effet des agents<br />
peroxydes utilisés dans les opérations de lavage, ainsi qu’à leur utilisation dans le marché de<br />
teinture par les grands fabricants. De plus, ils appartiennent à la dernière génération des colorants<br />
réactifs, synthétisés dans le but d’accélérer la réaction de fixation et de minimiser leur hydrolyse<br />
[38].<br />
Il s’agit des colorants hétérobifonctionnels, constitués de trois couleurs proches des couleurs<br />
primaires: jaune, magenta (rouge) et cyan (bleu). A partir de ces derniers, nous pouvons<br />
reproduire toutes les nuances de la couleur demandée. Ces colorants possèdent un color<br />
index (C.I.) : Reactive Red 195, Reactive Yellow 145 et Reactive Blue 221. Ils sont reçus de la<br />
compagnie Bezema - Suisse sous les noms commerciaux : Bezaktive Red S-3B, Bezaktive<br />
8 Color index : Registre international de codification des colorants de textile ayant une structure chimique similaire.<br />
79
Yellow S-3R et Bezaktive Blue S-FR respectivement. Leurs structures chimiques sont illustrées<br />
ci-après :<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
C.I. Reactive Red 195<br />
O<br />
ONa<br />
Cl<br />
HN<br />
NH 2<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S<br />
NaO<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
C.I. Reactive Yellow 145<br />
Cu<br />
Cl<br />
C 4 H 10 N<br />
O<br />
N<br />
N<br />
O<br />
NHCOCH 3<br />
N<br />
N<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O S<br />
O<br />
ONa<br />
S O<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
C.I. Reactive Blue 221<br />
Schéma 1. Structure des colorants réactifs étudiés<br />
80
II. Formes du colorant réactif commercial<br />
Le colorant réactif commercial est composé, généralement de plusieurs structures<br />
chimiques (dites formes de colorant) produites lors de la synthèse ou issues de la dégradation du<br />
colorant au moment du stockage, et qui sont semblables à la structure mère du colorant. On peut<br />
distinguer alors :<br />
• Les formes inactives, qui ne contiennent pas la partie réactive du colorant ;<br />
• Les formes hydrolysées, qui ont la partie réactive désactivée ;<br />
• La forme active, qui représente la structure mère du colorant.<br />
4.1 Dans le cas du colorant réactif bifonctionnel, l’hydrolyse peut être partielle ou<br />
totale (Schéma 5 et 6).<br />
4.2 L’hydrolyse partielle produit deux types :<br />
1. D-Monohydroxytriazine-Vinylsulfone (D-MHT-VS), résultant de la réaction de<br />
substitution nucléophile entre l’eau et le groupement monochlorotriazine (MCT) ;<br />
2. D-Monochlorotriazine-Hydroxyéthylsulfone (D-MCT-HES), résultant de la réaction<br />
d’addition nucléophile entre l’eau et le groupement vinylsulfone (VS).<br />
Où D représente la partie chromophore du colorant rouge ou sa forme inactive, par analogie on<br />
pose D’ et D’’ les deux formes inactives du colorant jaune et bleu respectivement (Schémas 2, 3<br />
et 4).<br />
4.3 L’hydrolyse totale de ce type de colorant donne la forme D-<br />
Monohydroxytriazine- Hydroxyéthylsulfone (D-MHT-HES).<br />
Les formes définies ci-dessus sont des produits de dégradation des colorants lors du stockage<br />
notamment, lorsqu’ils sont mis dans une atmosphère humide et chaude. Les formes inactives<br />
sont généralement des produits secondaires des réactions de synthèse des colorants. Pour un seul<br />
colorant, nous pouvons avoir plusieurs formes inactives. Les structures schématisées ci-dessous<br />
représentent une seul forme de ces formes inactives qui sont désignées par D, D’ et D’’ pour les<br />
trois colorants. Elles représentent, alors, les parties chromophores des trois colorants étudiés.<br />
Toutefois, les formes inactives peuvent se distinguer par la présence ou l’absence de quelques<br />
substituant comme –OH, -CH 3 ou NH 2 . Elles ont en commun presque la même nuance du<br />
colorant.<br />
81
SO 3 Na NH 2<br />
N<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
Schéma 2. Forme inactive du colorant : Reactive Red 195<br />
(D)<br />
O<br />
HN<br />
NH 2<br />
N<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
NH 2<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Schéma 3. Forme inactive du colorant : Reactive Yellow 145<br />
(D’)<br />
C 4 H 10 N<br />
O<br />
Cu<br />
N<br />
N<br />
O<br />
NHCOCH 3<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Schéma 4. Forme inactive du colorant : Reactive Blue 221<br />
(D’’)<br />
X<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
OH<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
+H 2 O /OH¯<br />
-HCl<br />
X<br />
N<br />
OH<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
Forme active du colorant<br />
Forme partiellement hydrolysée<br />
X-monochlorotriazine-sulfatoéthylsulfone<br />
X-hydroxytriazine-sulfatoéthylsulfone<br />
X =D : Reactive Red 195<br />
X=D’ : Reactive Yellow 145<br />
X=D’’: Reactive Blue 221<br />
Schéma 5. Hydrolyse partielle des colorants étudiés<br />
82
Y<br />
Y<br />
Y<br />
N N<br />
+H 2 O/OH¯<br />
+H 2 O/OH¯<br />
N N<br />
N N<br />
N<br />
X N N S O<br />
N N S O<br />
X N S O -HSO 4 Na<br />
X<br />
H O<br />
H O<br />
O<br />
H O<br />
OH<br />
H O S ONa<br />
O<br />
Y=Cl : Forme active du colorant : Forme intermédiaire Y=OH :<br />
X-monochlorotriazine-sulfatoéthylsulfone<br />
Forme totalement hydrolysée<br />
Y=OH : Forme partiellement hydrolysée :<br />
X- hydroxytriazinehydroxyéthylsulfone<br />
X-hydroxytriazine-sulfatoéthylsulfone Y=Cl :<br />
X-monochlorotriazinehydroxyéthylsulfone<br />
OH<br />
Schéma 6. Hydrolyse totale des colorants étudiés<br />
La réaction d’hydrolyse désactive le carbone porteur du groupement attracteur (chlore ou<br />
sulafto) en milieu alcalin. Le doublé libre du groupement hydroxyle (donneur d’électron)<br />
délocalise les doublés électroniques du noyau triazinique et enrichi ainsi l’entourage du carbone<br />
en électron qui devient incapable de former la liaison covalente avec les fibres cellulosiques.<br />
De même pour la fonction hydrolysée hydroxyéthylsulfone, le groupement hydroxyle enrichi<br />
l’entourage des carbones α et β qui deviennent incapable d’entrer en réaction nucléophile avec<br />
les fibres cellulosiques. Toutefois, la forme hydrolysée du colorant peut se fixer par des liaisons<br />
relativement faibles type liaisons hydrogène et Van Der Walls. Les différentes réactions de<br />
fixation seront explicitées dans le chapitre III, partie A-I.<br />
83
A. Caractérisation du colorant C.I. Reactive Red 195<br />
I. Caractérisation du colorant par les méthodes spectroscopiques RMN et IR<br />
I.1. Analyse structurelle de la molécule du colorant par IR-TF<br />
La Figure 1 montre le spectre IR-TF d’un échantillon du colorant Reactive Red 195.<br />
Sur le spectre, nous pouvons relever l’existence de plusieurs groupements fonctionnels du<br />
colorant en se basant sur les absorptions spécifiques des liaisons moléculaires en tant qu’énergie<br />
de vibration type élongation ou déformation (Tableau 1).<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Fig. 1. Spectre IR du colorant C.I. Reactive Red 195<br />
84
Tableau 1. Fréquence d’absorption IR des bandes de la structure du colorant :<br />
Reactive Red 195<br />
Fréquence C=C C-H C-N C-O C-S C-Cl N=N S=O N-H OH<br />
de vibration<br />
(cm -1 )<br />
(Arm.) (Arm.)<br />
672 - - - - + - - - - -<br />
767 - - - - - + - - - -<br />
806 - - - - - + - - - -<br />
837 - - - - - + - - - -<br />
892 - - - - - + - - - -<br />
987 - - - - - + - - - -<br />
1050 - - - - - + - + - -<br />
1145 - - + - - + - - - -<br />
1213 - - - + - - - - - -<br />
1318 - - - - - - - - - -<br />
1394 - - - - - - - - - -<br />
1410 - - - - - - + - - -<br />
1457 + - - - - - - - - -<br />
1498 + - - - - - - - - -<br />
1552 + - - - - - - - - -<br />
1593 + - - - - - - - - -<br />
1620 - - - - - - - - + -<br />
1757 - - - - - - - - - -<br />
3099 - + - - - - - - - -<br />
3421 - - - - - - - - - +<br />
Le signe « + » indique la fréquence de vibration de la bande correspondante.<br />
Le signe « - » indique que la bande correspondante ne vibre pas sur cette fréquence.<br />
Le signe « + » en gras, indique que les deux bandes peuvent vibrer sur la même fréquence.<br />
A partir des fréquences de vibration des bandes détectés sur le spectre IR-TF et mentionnées sur<br />
le tableau, nous pouvons signaler l’attribution des fonctions suivantes à la structure du colorant<br />
étudié :<br />
C=C et C-H (aromatique) attribué au cycle aromatique ;<br />
C-O(aromatique) attribué à la fonction alcool aromatique ;<br />
C-S attribué au groupement sulfato ou sulfone lié au carbone aromatique ;<br />
C-N attribué au groupement amine constituant le lien entre deux aromatiques ;<br />
85
C-Cl ;<br />
N=N ;<br />
N-H attribué au groupement amine constituant le lien entre deux aromatiques ;<br />
S=O attribué au groupement sulfato ou sulfone lié au carbone aromatique ;<br />
OH, attribué à un hydroxyle non aromatique issu peut être de l’effet hygroscopique du KBr.<br />
Malgré que la bande C-N vibre dans la zone de fréquences de la bande C-Cl (767 à 1145 cm -1 ),<br />
nous avons attribué la fréquence observée à 1145 cm -1 à la bande C-N. En effet, cette fréquence<br />
est plus spécifique à la bande C-N qu’à la bande C-Cl.<br />
Par le même raisonnement, nous pouvons attribuer la fréquence 1050 cm -1 à la bande S=O au<br />
lieu de C-Cl.<br />
Nous concluons que les données obtenues de cette analyse contribue à élucider la structure<br />
chimique du colorant étudié. En effet, les fonctions relevées sur le spectre IR-TF constituent les<br />
principales fonctions de la molécule du colorant. La présence de la bande C-Cl sur le spectre<br />
justifie que la forme du colorant étudiée est une forme non hydrolysée.<br />
I.2 Analyse structurelle de la molécule du colorant par RMN- 1 H et 13 C<br />
Afin de mieux élucider la structure chimique du présent échantillon nous avons effectué la<br />
RMN- 1 H et 13 C en utilisant le diméthylsulfoxyde (DMSO-d 6 ) comme solvant. Après avoir testé<br />
les solvants type D 2 O et DMF, nous avons trouvé que la bonne résolution du spectre RMN – 1 H<br />
et 13 C est obtenue avec le solvant DMSO. La Figure 2A, représente le spectre RMN- 1 H de la<br />
zone 7 à 9.5 ppm. L’attribution des déplacements chimiques (δ en ppm) a été possible en<br />
comparant nos résultats avec ceux donnés par l’application des analyses spectroscopiques<br />
ChemDraw Ultra 8.0. Ces valeurs sont consignées dans le Tableau 2A :<br />
Tableau 2A. Attribution des protons dans la molécule du colorant : Reactive Red 195<br />
H δ ChemDraw δ exp. Multiplicité et J exp.<br />
5<br />
7<br />
9<br />
12<br />
13<br />
16<br />
17<br />
18<br />
7.28<br />
7.84<br />
8.12<br />
8.27<br />
7.9<br />
7.99<br />
7.6<br />
7.7<br />
7.60<br />
8.06<br />
8.09<br />
8.93<br />
8.73<br />
9.11<br />
7.95<br />
7.98<br />
(m, 1H)<br />
(m, 1H)<br />
(d, 1H)<br />
(d, J= 8.87 Hz, 1H)<br />
(d, J= 8.87 Hz, 1H)<br />
(d, J= 7.22 Hz, 1H)<br />
(m, 1H)<br />
(m, 1H)<br />
86
25<br />
6.5<br />
7.48<br />
(m, 1H)<br />
26<br />
7.29<br />
7.88<br />
(m, 1H)<br />
27<br />
7.29<br />
7.91<br />
(m, 1H)<br />
29<br />
7.13<br />
7.53<br />
(m, 1H)<br />
N<br />
Cl<br />
22<br />
N<br />
7.48<br />
7.88<br />
7.91<br />
7.98<br />
7.95<br />
16<br />
9.11<br />
O S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
13<br />
8.73<br />
Na<br />
O<br />
Na OH HN N N<br />
H<br />
N N<br />
7.60<br />
11<br />
1<br />
5<br />
O<br />
O<br />
8.93<br />
S<br />
S<br />
8.09<br />
8.06<br />
O<br />
O<br />
O<br />
Na O<br />
Na<br />
21<br />
23 24 28<br />
7.53<br />
O<br />
S<br />
O<br />
30 31<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
Na<br />
C.I. Reactive Red 195<br />
Les 12 protons identifiés sur le spectre RMN- 1 H sont tous aromatiques. Les protons du<br />
groupement sulfatoéthylsulfone ne sont pas détectables sur le spectre car ils raisonnent dans la<br />
même zone des protons du solvant DMSO. Le plus déblindé se trouve sur le carbone 16 (δ<br />
=9.11ppm), il est situé en position ortho du groupement sulfato (lié au carbone 15) qui exercent<br />
un effet mésomère attracteur très fort. Les protons des carbones 5 (δ =7.60ppm), 7(δ =8.06ppm)<br />
et 9(δ=8.09ppm) ne subissent pas le même effet attracteur des groupements sulfato bien qu’ils<br />
soient en position ortho puisqu’ils subissent encore un effet donneur plus ou mois fort des<br />
groupements amine et hydroxyl. Le deuxième proton déblindé situé au carbone 12 (δ=8.93ppm)<br />
subit l’effet attracteur du groupement azo lié au carbone 11. En effet, la conjugaison πσπ<br />
provoquée par ce groupement azo, délocalise les doublés électroniques du cycle aromatique et<br />
provoque un déficit électronique autour des carbones en position ortho. Quant au proton du<br />
carbone 27(δ =7.91ppm), il subit un effet attracteur du groupement sulfone, qui est plus ou moins<br />
compensé par un effet donneur du groupement amine situé sur le carbone 24. Par le même<br />
raisonnement, nous pouvons expliquer le déplacement du proton situé sur le carbone 29(δ<br />
=7,53ppm). Toute fois, ce dernier est moins déblindé que celui du carbone 24 puisque il est situé<br />
en position ortho du groupement amine.<br />
87
N<br />
Cl<br />
22<br />
N<br />
7.48<br />
7.88<br />
7.91<br />
7.95<br />
9.11<br />
O<br />
7.98<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
13<br />
8.73<br />
Na<br />
O<br />
Na OH HN N N<br />
H<br />
N N<br />
7.60<br />
11<br />
1<br />
5<br />
O<br />
O<br />
8.93<br />
S<br />
S<br />
8.09<br />
8.06<br />
O<br />
O<br />
O<br />
Na O<br />
Na<br />
21<br />
23 24 28<br />
7.53<br />
O<br />
S<br />
O<br />
30 31<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
Na<br />
Fig. 2A. Spectre RMN- 1 H avec intégration, du colorant C.I. Reactive Red 195<br />
Le spectre RMN- 13 C du colorant : Reactive Red 195 est représenté par la Figure 2B.<br />
Les déplacements chimiques des carbones ont été attribuées sur la base de leurs environnements<br />
électroniques, et en comparant nos résultats avec ceux donnés par le ChemDraw Ultra 8.0. Ces<br />
valeurs sont consignées dans le Tableau 2B :<br />
88
Tableau 2B. Déplacements chimiques en ppm des carbones du colorant : Reactive Red 195.<br />
C δ C δ C ∆ C ∆<br />
1<br />
2<br />
3<br />
4<br />
5<br />
6<br />
7<br />
8<br />
9<br />
10<br />
129.33<br />
137.44<br />
120.14<br />
133.49<br />
117.47<br />
144.02<br />
120.84<br />
131.36<br />
124,32<br />
137.38<br />
11<br />
12<br />
13<br />
14<br />
15<br />
16<br />
17<br />
18<br />
19<br />
20<br />
144.53<br />
117.65<br />
129.94<br />
130.80<br />
137.60<br />
128.05<br />
127.93<br />
129.43<br />
129.47<br />
137.32<br />
21<br />
22<br />
23<br />
24<br />
25<br />
26<br />
27<br />
28<br />
29<br />
30<br />
152.94<br />
179.03<br />
164.49<br />
144.44<br />
125.26<br />
130.35<br />
121.50<br />
137.52<br />
120.58<br />
55.04<br />
31 59.77<br />
O<br />
O<br />
S<br />
Na<br />
O<br />
HO<br />
152.94<br />
129.43 137.32<br />
137.44<br />
N N<br />
120.14<br />
133.49<br />
127.93<br />
129.47 144.53 129.33<br />
117.47<br />
1 3<br />
O<br />
130.80<br />
137.38 131.36 144.02 O<br />
13 117.65<br />
128.05<br />
S<br />
S<br />
137.60<br />
129.94<br />
124.32 120.84<br />
O<br />
O<br />
O<br />
O S O<br />
Na O<br />
Na<br />
O Na<br />
HN<br />
179.03<br />
N<br />
Cl<br />
22<br />
N<br />
21<br />
N 164.49<br />
N<br />
H<br />
125.26<br />
130.35<br />
121.5<br />
144.44 24<br />
28 O<br />
137.52<br />
120.58 S<br />
O<br />
55.04<br />
59.77<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
C.I. Reactive Red 195<br />
A part les carbones sp 3 du groupement sulfatoéhtylsulfone qui résonnent à 55.04 et 59.77 ppm<br />
tous les autres carbones sont aromatiques. Le plus déblindé est le carbone 22 (δ =179.03 ppm).<br />
En effet, il est lié à deux atomes d’azote et un chlore. Les carbones 21 et 23 raisonnent<br />
respectivement à δ 152.94 et 164.49 ppm car ils sont liés à trois azotes. Les autres carbones sp 2<br />
en position 24 et 4 liés à l’azote raisonnent respectivement à δ 144.44 et 133.49 ppm. Les<br />
carbones aromatiques liés aux soufres raisonnent entre δ 137 et 145 ppm. Les carbones 1 (δ<br />
=129.33 ppm) et 11 (δ =144.53 ppm) bien qu’ils soient tous les deux liés à un azote se trouvent<br />
éloignés en raison du groupement hydroxyle lié au carbone 2.<br />
89
O<br />
O<br />
S<br />
Na<br />
O<br />
HO<br />
152.94<br />
129.43 137.32<br />
137.44<br />
N N<br />
120.14<br />
133.49<br />
127.93<br />
129.47 144.53 129.33<br />
117.47<br />
1 3<br />
O<br />
130.80<br />
137.38 131.36 144.02 O<br />
13 117.65<br />
128.05<br />
S<br />
S<br />
137.60<br />
129.94<br />
124.32 120.84<br />
O<br />
O<br />
O<br />
O S O<br />
Na O<br />
Na<br />
O Na<br />
HN<br />
179.03<br />
N<br />
Cl<br />
22<br />
N<br />
21<br />
N 164.49<br />
N<br />
H<br />
125.26<br />
130.35<br />
121.5<br />
144.44 24<br />
28 O<br />
137.52<br />
120.58 S<br />
O<br />
55.04<br />
59.77<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
Fig. 2B. Spectre RMN- 13 C du colorant C.I. Reactive Red 195<br />
90
I.3. Identification des formes du colorant par IR et RMN<br />
Sur le spectre IR-TF du colorant, nous avons confirmé la présence de la bande C-Cl (767<br />
à 987 cm -1 ), mais pas la présence du groupement OH aliphatique (RCH2CH2OH) ou le<br />
groupement sulfatoéthylsulfone (RCH 2 CH 2 OSO 3 Na).<br />
De même, sur le spectre RMN - 1 H, nous avons identifié 12 protons aromatiques. Ce qui<br />
confirme la structure aromatique du colorant. Sur le spectre RMN- 13 C nous avons pu relever<br />
les déplacements des carbones du groupement éthylène à 55.04 ppm et 59.77 ppm. Ces<br />
déplacements sont attribuables aux C 30 et C 31, respectivement du groupement sulfatoéthylsulfone.<br />
Nous constatons, aussi, un dédoublement des pics de ces deux carbones, ce qui est peut être<br />
expliqué par l’existence d’un autre composé en mélange avec le colorant analysé. Ceci donne<br />
une idée sur l’impureté du colorant étudié.<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Schéma 6. Forme active identifiée par les spectres IR-TF et<br />
RMN - 1 H et 13 C (D-Monochlorotriazine – sulfatoéthylsulfone)<br />
4.4<br />
II. Analyse structurelle des formes du colorant par spectroscopie de masse<br />
(LC/ESI_MS).<br />
II.1. Principe de la technique<br />
La spectrométrie de masse est une technique d’analyse structurale permettant de déterminer<br />
la structure des composés organiques solides, liquides ou gazeux. L’analyse se déroule en trois<br />
étapes. Les échantillons sont d’abord ionisés dans une source d’ionisation. Il se produit alors des<br />
ions qui peuvent être des ions moléculaires ou des fragments. Ces derniers sont séparés suivant<br />
leur masse sur la charge par le système dispersif et ils sont recueillis, en fin d’opération sur un<br />
détecteur.<br />
Dans le cas des colorants étudiés, le système d’ionisation utilisé est de type Electrospray<br />
(ESI) puisque l’objectif de l’analyse c’est l’identification des différentes formes du colorant et de<br />
ne pas chercher la structure du colorant qui est bien connue. L’ionisation des molécules se<br />
déroule à pression atmosphérique et à une température variante, ce qui fait d’elle la plus douce<br />
de tous les modes d’ionisation existant (Impact électronique, Ionisation chimique, Désorption par<br />
91
effet de champ, bombardement atomique rapide). Le principe est simple, l’échantillon en<br />
solution est introduit par un capillaire de diamètre 50µm dans la source d’ionisation après<br />
séparation effectuée par HPLC. Sous l’action d’un gaz nébuliseur (N 2 ) et d’un champ électrique<br />
(3 à 5 kV), on crée un fin brouillard de gouttelettes polychargées qui se divisent continuellement<br />
jusqu’à l’obtention des ions mono ou polychargés. Ces derniers arrivent dans un analyseur de<br />
type ion trap ou piège à ion. Ce système dispersif fonctionne comme un quadripôle circulaire qui<br />
permet de séparer les ions suivant le rapport m/z avec une résolution unitaire. Cependant, la<br />
forme circulaire de ce système permet de stocker les ions à l’intérieur de l’enceinte de façon à<br />
augmenter leur nombre et accroître leur sensibilité [108].<br />
L’analyse des colorants par LC/MS-ESI est très documentée. Les travaux de Holcapek et call.<br />
[96] ont permis la séparation et la détermination structurelle de plusieurs colorants polysulfonés,<br />
y compris les colorants réactifs type C.I. Reactive Green 8 et Reactive Blue 109. En utilisant une<br />
colonne en phase polaire inverse (C 18 ) avec une phase mobile en gradient linéaire, ces auteurs<br />
ont testé plusieurs solutions tampon (l’acétate de dihexylammonium, l’acétate d’amonium et<br />
l’acétate de trialkylammonium) avec de l’eau et du méthanol comme phase mobile. Le tampon<br />
acétate de dihexylammonium a été retenu comme solvant compatible pour la séparation et la<br />
détermination des masses des colorants polysulfonés. En effet, d’une part il permet une rétention<br />
de ces colorants et d’autre part, il est suffisamment volatile dans le système de l’Electrospray.<br />
L’acétate d’ammonium est compatible quant à lui dans le cas des colorants mono et disulfonés<br />
[96,97].<br />
Dans notre travail, nous avons utilisé de l’acétate d’ammonium avec de l’eau et de l’acétonitrile<br />
en LC/ESI_MS (voir partie expérimentale). Dans ce cas, le colorant sel est transformé en<br />
colorant acide. Autrement dit, les sodiums sont substitués par les protons. Cela permet<br />
d’augmenter la rétention de ces colorants polysulfonés en diminuant leur solubilité dans la phase<br />
mobile.<br />
II.2. Détermination des masses de différentes formes du colorant C.I Reactive Red<br />
195.<br />
Pour détecter les différentes formes du colorant étudié, nous avons d’abord couplé l’HPLC<br />
à un détecteur à barrette diode. Le solvant utilisé est eau –acétonitrile avec l’acétate<br />
d’ammonium à pH 6. Le chromatogramme obtenu de ce mélange à la longueur d’onde 250 nm<br />
est illustré par la Figure 3.<br />
92
Fig. 3. Chromatogramme du colorant : Reactive Red 195.<br />
Fig. 4. Spectre de masse (LC/ESI_MS) du colorant Reactive Red 195.<br />
Le chromatogramme du colorant Reactive Red 195 montre essentiellement deux pics qui<br />
peuvent être attribués aux différentes formes. Afin d’élucider la structure de ces différentes<br />
formes, nous avons réalisé un couplage de la chromatographie liquide à la spectrométrie de<br />
masse en mode Electrospray (LC/ESI_MS). Le courant ionique obtenu par LC/ESI_MS confirme<br />
la présence de deux pics majoritaires. Leurs spectre de masse en mode négative est illustré par la<br />
Figure 4.<br />
93
Le pic 2 correspond au produit majoritaire. Son spectre de masse est illustré par la Figure 4A.<br />
Après examen du spectre, nous sommes arrivés à distinguer les masses m/z attribuables aux<br />
structures données par le Tableau 3. Ces structures sont illustrées sur le Schéma 6’ (voir Annexe<br />
p.213). Pour des facilités d’écriture, nous présentons la structure de la partie chromophore du<br />
colorant par D.<br />
Tableau 3. Masses détectées pour les formes du colorant commercial Reactive Red 195<br />
Composé Ion fragment/moléculaire Masse/charge (m/z) Formule brute<br />
D-MCT-SES [M-H] - 1024 C 31 H 23 N 7 O 19 S 6 Cl<br />
D-MCT-VS [[M-H 2 SO 4 ]-H] - 926 C 31 H 21 N 7 O 15 S 5 Cl<br />
D-MCT-HES [[M- HSO 4 + OH - ]-H] - 944 C 31 H 23 N 7 O 16 S 5 Cl<br />
D-CH 3<br />
[[M-C 10 H 9 O 13 N 4 S 4 Cl +<br />
Li + ]-H] - 476<br />
C 21 H 14 O 6 N 3 S 2 Li<br />
Le pic moléculaire à m/z = 1024 correspond à [M-H] - et à l’amas isotopique observé sur le<br />
spectre de la Figure 4A. L’abondance de ces ions correspond aux ions à m/z =1025, 1026, 1027<br />
et 1028 pourra être déterminé théoriquement en tenant compte de tous les isotopes des éléments<br />
chimiques de la formule acide du colorant : C 31 H 24 N 7 O 19 S 6 Cl.<br />
Elle sera déterminée par le développement des polynômes suivants :<br />
(a+b) 31 (c+d) 23 (e+f) 7 (g+h+i) 19 (j+k+l+m) 6 (n+o)<br />
a et b représentent l’abondance du carbone 12 et 13 ;<br />
c et d représentent l’abondance de l’hydrogène et du deutérium ;<br />
e et f représentent l’abondance de l’azote 14 et 15 ;<br />
g, h et i représentent l’abondance de l’oxygène 16, 17 et 18;<br />
j, k, l et m représentent l’abondance du soufre 32, 33, 34 et 36 ;<br />
n et o représentent l’abondance du chlore 35 et 37.<br />
Le développement, par le système Brûker 3000 de LC/ESI_MS , de ces polynômes a donné les<br />
abondances suivantes :<br />
Tableau 4. Abondances relatives des ions isotopiques calculés par le système Brûker 3000.<br />
Abondance relative Abondance<br />
calculée par Brûker. relative exp. (%) Ion isotopique Masse/charge (m/z)<br />
(%)<br />
100 100 M 1024<br />
42 72 M+1 1025<br />
72 76 M+2 1026<br />
22 52 M+3 1027<br />
20 28 M+4 1028<br />
94
Sur le spectre, on peut distinguer les cinq ions isotopiques mentionnés dans le tableau.<br />
Cependant, les abondances des ions isotopiques M+1 et M+3 observées sur le spectre sont<br />
différentes de celles calculées théoriquement par Brûker (Tableau 4). Pour justifier ces<br />
différences, nous avons procédé au calcul manuel des abondances. Les résultats sont regroupés<br />
sur le Tableau 5.<br />
Tableau 5. Tableau comparatif entre les abondances relatives des ions isotopiques.<br />
Abondance relative<br />
Abondance relative<br />
Abondance<br />
calculée par Brûker.<br />
calculée<br />
relative exp. (%)<br />
(%)<br />
manuellement (%)<br />
Ion isotopique<br />
100 100 100 M<br />
42 72 54 M+1<br />
72 76 63 M+2<br />
22 52 46 M+3<br />
20 24 12 M+4<br />
*L’abondance relative P(M+1)=35/(100-35)=54% est due aux abondances naturelles des<br />
éléments de la formule du colorant multipliés par le nombre de ces éléments: 13C (1 x 27= 27%),<br />
17O (0.04 x 19= 0.76%), 15N (0.36 x 7= 2.52%) et 32S (0.79 x 6= 4.74%).<br />
*L’abondance relative P (M+2)=25/(65-25) = 63 % est due à l’abondance naturelle du 37Cl (25<br />
x1 = 25%).<br />
* L’abondance relative P (M+3)=12/(40-12)= 46% est due à l’abondance naturelle du 34S (4.21<br />
x3 = 12%).<br />
* L’abondance relative P (M+4)=3/(28-3)=12% est due à 3 % de l’abondance relative de 13C et<br />
du 34S. Chaque molécule contient à la fois un carbone 13C et un soufre 34S.<br />
On déduit que les abondances calculées manuellement sont les plus proches de celles<br />
déterminées sur le spectre de masse.<br />
La Figure 4B est le spectre ESI_MS du pic 1 (Fig.3) à m/z = 476 qui correspond à la formule<br />
brute C 21 H 14 O 6 N 3 S 2 Li. Cette molécule résulte des produits de synthèse du colorant (produit<br />
secondaire), et qui représente une forme inactive du colorant. Cependant, le lithium (Li), qui peut<br />
se trouver dans le solvant d’acétonitrile, a substitué le sodium (Na) du groupement sulfato<br />
(-NaSO 3 ).<br />
La Figure 4C correspond au spectre de masse obtenu par LC / ESI_MS du pic 3 (Fig.3) du<br />
mélange du colorant : Reactive Red 195. Ce spectre montre la présence d’un composé de masse<br />
moléculaire 926 g/mol. Il correspond à la formule brute C 31 H 21 N 7 O 15 S 5 Cl (forme active du<br />
colorant : D-MCT-VS). Nous constatons aussi la présence d’un autre composé de masse 944<br />
95
g/mol qui peut être le résultat d’une fragmentation de la molécule mère de masse 1024g/mol par<br />
réaction d’élimination (Schéma 6’). Ce dernier composé correspond à la formule<br />
brute C 31 H 23 N 7 O 16 S 5 Cl (forme partiellement hydrolysée : D-MCT-HES).<br />
III. Séparation des formes du colorant en solution par les méthodes<br />
chromatographiques.<br />
III.1. Définition et principe<br />
La chromatographie est une méthode physique de séparation basée sur la différence<br />
d'affinité des substances à analyser à l'égard de deux phases, l'une stationnaire ou fixe, l'autre<br />
mobile. Selon la technique chromatographique mise en jeu, la séparation des composantes<br />
entraînées par la phase mobile, résulte soit de leur adsorption et désorption successive sur la<br />
phase stationnaire, soit de leur solubilité différente dans chaque phase.<br />
La phase fixe peut être solide ou liquide. Les solides, silice ou alumine traités, permettent<br />
la séparation des composants des mélanges grâce à leurs propriétés adsorbantes. Ils peuvent être<br />
employés pour remplir une colonne (chromatographie par gravité et chromatographie à hautes<br />
performances (HPLC)), ou étalés en couche mince sur une plaque de verre, d'aluminium ou sur<br />
une feuille de matière plastique (chromatographie sur couche mince (CCM)).<br />
La phase fixe peut être un liquide imprégnant un support solide ou encore une chaîne<br />
carbonée fixée sur un support (phase greffée).<br />
La phase mobile est constituée d’un ou plusieurs solvants de différentes polarités, pour<br />
pouvoir réagir différemment avec les composantes du soluté permettant ainsi leur séparation.<br />
III.2. Séparation et identification par chromatographie sur couche mince (CCM)<br />
III.2.1. Principe de la technique<br />
L’échantillon est déposé à quelques cm du bord de la CCM. Il est ensuite placé dans une<br />
cuve referment un éluant. Ce dernier monte à travers la phase stationnaire, essentiellement par<br />
capillarité. Chaque composant de l’échantillon se déplace à sa propre vitesse derrière le front du<br />
solvant. Cette vitesse dépend d’une part, des forces électrostatiques retenant le composant sur la<br />
plaque stationnaire et, d’autre part, de sa solubilité dans la phase mobile. Les composés se<br />
déplacent donc alternativement de la phase stationnaire à la phase mobile, l’action de rétention<br />
de la phase stationnaire étant principalement contrôlée par des phénomènes d’adsorption.<br />
96
III.2.2. Choix de la phase stationnaire et de la phase mobile (l’éluant)<br />
La phase stationnaire (ou l’adsorbant) choisie dans notre cas est le gel de la silice car il a<br />
une polarité supérieure à l’alumine. En effet, cette polarité peut retenir les différents types de<br />
structures existant dans la solution du colorant polaire.<br />
Puisque les colorants réactifs sont très polaires, l’éluant a été choisi en conséquence. Nous<br />
avons utilisé les alcools et l’eau en mélange avec un solvant moins polaire comme l’acétate<br />
d’éthyle pour essayer d’isoler les structures ayant différents degrés de polarité.<br />
Nous avons essayé les mélanges ci-dessous pour pouvoir séparer les différentes composantes du<br />
colorant :<br />
a) Propanol-2: Isobutanol : Acétate d’éthyle : Eau (PIAE) (5 :1 :2 :2), (5: 2: 2: 1), (4: 1: 3: 2), (4:<br />
2 :2 :2), (4: 3: 2: 1), (3: 3: 2: 2) et (5: 2: 1 :2).<br />
b) Propanol-2 : Isobutanol : Eau (4: 2: 4)<br />
c) Propanol-2 : Acétate d’éthyle : Eau (6: 1: 3)<br />
La meilleure séparation a été obtenue avec le mélange PIAE : Propanol-2 : Isobutanol : Acétate<br />
d’éthyle : Eau (4: 2: 2 :2). Les deux formes proportionnelles des colorants commerciaux étudiés :<br />
C.I. Reactive Red 195, C.I. Reactive Yellow 145 et le C.I. Reactive Blue 221, ont été bien<br />
séparée. Pour le premier colorant, nous avons obtenus également une bonne séparation avec la<br />
proportion : (5: 2: 1 :2).<br />
III.2.3 Calcul de R f et détermination des différentes formes du colorant<br />
Deux solutions sont déposées sur la plaque CCM : l’un du colorant commercial, Reactive<br />
Red 195, et l’autre de sa forme préalablement hydrolysée. Après séparation en utilisant le solvant<br />
PIAE (5:2:1:2), nous avons constaté la présence de deux taches distinctes pour le colorant<br />
commercial à des R f 0.69 et 0.50. Ce dernier correspond à la forme hydrolysée.<br />
Par conséquent, le colorant commercial étudié est composé au moins de deux formes de<br />
structures différentes, l’une est attribuée à la forme active et l’autre à la forme hydrolysée.<br />
III.3. Séparation et identification par HPLC<br />
La séparation des colorants mono di et polysulfonés peut être réalisée par HPLC en phase<br />
inverse, en utilisant une phase mobile organique composée de l’acétonotrile et de l’eau, et en<br />
présence de l’acétate d’ammonium comme tampon [94,95]. L’identification de différentes<br />
formes du colorant est basée sur le temps de rétention (RT) et les spectres UV/Vis.<br />
97
III.3.1. Chromatogramme du colorant C.I. Reactive Red 195<br />
Sur le chromatogramme du colorant commercial (Figure 5), nous observons plusieurs pics<br />
de temps de rétention (RT) différent. Ceci montre que le colorant étudié est un mélange de<br />
plusieurs formes du colorant.<br />
En traçant le spectre UV/Vis de chaque pic illustré par les Figures 6 à 12, nous avons constaté<br />
que la plupart de ces formes du colorant absorbent à la zone du spectre visible de longueurs<br />
d’onde λ=515-540nm, qui correspond à la longueur d’onde maximale d’absorption du colorant<br />
en question. Ce qui mène à conclure que toutes ces formes possèdent en commun le même<br />
chromophore. Toutefois, on peut conclure que le pic à RT 5,54 qui présente la plus forte intensité<br />
correspond à la molécule mère du colorant.<br />
RT: 0.00 - 24.99<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
5.54<br />
NL:<br />
6.04E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F32cLC13<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
uAU<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
2.76<br />
6.16<br />
100000<br />
50000<br />
0<br />
1.64<br />
5.17<br />
6.86<br />
3.54 10.30 13.84<br />
24.97<br />
0 5 10 15 20<br />
Time (min)<br />
Fig. 5. Chromatogramme du colorant C.I. Reactive Red 195 (Channel A représente la<br />
détection à λ540 nm).<br />
98
F32cLC13 #532 RT: 1.77 AV: 1 NL: 5.34E4 microAU<br />
230.00<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
30000<br />
285.00<br />
530.00<br />
uAU<br />
25000<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
415.00<br />
5000<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 6. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 1,77.<br />
F32cLC13 #826 RT: 2.75 AV: 1 NL: 1.92E5<br />
microAU<br />
uAU<br />
190000<br />
180000<br />
170000<br />
160000<br />
150000<br />
140000<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
60000<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
235.00<br />
285.00<br />
330.00<br />
380.00<br />
515.00<br />
540.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 7. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 2,75<br />
Sur les figures 6 et 7, l’absorbance maximale dans le spectre visible du colorant est donnée<br />
respectivement par la longueur d’onde λmax =530 et 540 nm. Ce qui justifie la ressemblance de<br />
leur partie chromophore.<br />
99
F32cLC13 #1552 RT: 5.17 AV: 1 NL: 3.20E5 microAU<br />
320000<br />
220.00<br />
300000<br />
280000<br />
260000<br />
240000<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
uAU<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
290.00<br />
515.00<br />
540.00<br />
40000<br />
20000<br />
330.00<br />
360.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 8. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 5,17.<br />
F32cLC13 #1662 RT: 5.54 AV: 1 NL: 1.06E6<br />
microAU<br />
225.00<br />
1000000<br />
900000<br />
800000<br />
300.00<br />
700000<br />
600000<br />
545.00<br />
515.00<br />
uAU<br />
500000<br />
400000<br />
300000<br />
200000<br />
360.00<br />
100000<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 9. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 5,54<br />
Sur les figures 8 et 9, l’absorbance maximale dans le spectre visible du colorant est donnée<br />
respectivement par la longueur d’onde λmax =540 et 545 nm. Ce qui confirme la bonne<br />
ressemblance de leur partie chromophore.<br />
100
F32cLC13 #1589 RT: 5.29 AV: 1 NL: 4.78E5 microAU<br />
220.00<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
uAU<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
290.00<br />
330.00<br />
515.00 545.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 10. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 5,29.<br />
F32cLC13 #1849 RT: 6.16 AV: 1 NL: 9.73E5 microAU<br />
uAU<br />
950000<br />
900000<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
225.00<br />
300.00<br />
515.00 545.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 11. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 6,16.<br />
Sur les figures 10 et 11, l’absorbance maximale dans le spectre visible du colorant est donnée par<br />
la longueur d’onde λmax =545 nm. Ce qui indique la bonne conformité de leur partie<br />
chromophore.<br />
101
F32cLC13 #1807 RT: 6.02 AV: 1 NL: 8.61E5 microAU<br />
uAU<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
225.00<br />
290.00<br />
50000<br />
520.00 550.00<br />
375.00 420.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 12. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant à RT 6,02.<br />
II.3.2. Identification des formes hydrolysées et inactives du colorant dans le bain de<br />
savonnage résiduel.<br />
Pour identifier les différentes formes du colorant dans le bain de savonnage résiduel<br />
(restant après le lavage du tissu teint) nous avons procédé par l’analyse et la comparaison du<br />
chromatogramme de ce bain avec celui du colorant commercial. Toutefois, pour pouvoir<br />
quantifier ces différentes formes du colorant, nous avons établi et analysé des chromatogrammes<br />
des bains d’étalonnage qui correspondent aux bains de savonnage résiduels.<br />
Les Figures 13 et 14 montrent clairement la conformité entre le bain de savonnage résiduel<br />
et le bain d’étalonnage correspondant. Le pic majoritaire apparu à RT 5,29 dans les deux figures<br />
est attribué à la forme hydrolysée du colorant. Il apparaît en faible intensité dans le<br />
chromatogramme du colorant commercial (Figure 5). De plus, le spectre UV/Vis de la solution<br />
d’étalonnage et du bain de savonnage à RT 5,29 (Fig.17) correspond bien à celui du colorant<br />
commercial (Fig.10).<br />
De même, les pics à RT 1,77 et RT 2,75 du chromatogramme du colorant commercial se<br />
conforment respectivement aux pics RT 1,77 et RT 2,75 des chromatogrammes de la solution<br />
d’étalonnage et du bain de savonnage puisqu’ils ont le même RT et leurs spectres UV/Vis sont<br />
équivalent (Figs. 6 et 7 contre Figs. 15 et 16). Aussi, les pics à RT 5,94 et à RT 6,09 qui<br />
correspondent respectivement aux chromatogrammes de la solution d’étalonnage et du bain de<br />
savonnage se conforment respectivement aussi à RT 5,91 et à RT 6,02 du colorant commercial<br />
(Figs. 18 et 19 contre Figs. 11 et 12), et puisque tous ces pics absorbent à la zone d’absorbance<br />
102
maximale du colorant dans le spectre visible: λ515-λ540nm, nous pouvons déduire qu’ils<br />
correspondent bien aux formes partiellement hydrolysées du colorant puisque elles ne sont<br />
similaires ni aux formes inactives ou actives ni à la forme totalement hydrolysée [106].<br />
RT: 0.00 - 24.99<br />
280000<br />
260000<br />
240000<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
160000<br />
5.29<br />
NL:<br />
2.83E5<br />
Channel B<br />
UV<br />
F32cLC06<br />
uAU<br />
140000<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
2.75<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
0<br />
1.77<br />
5.94<br />
5.08 24.97<br />
-20000<br />
0 5 10 15 20<br />
Time (min)<br />
Fig. 13. Chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de savonnage résiduel<br />
(Channel B représente la détection à λ530 nm).<br />
RT: 0.00 - 24.99<br />
140000<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
5.29<br />
NL:<br />
1.43E5<br />
Channel B<br />
UV<br />
F32cLC02<br />
uAU<br />
70000<br />
60000<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
2.76<br />
20000<br />
10000<br />
0<br />
-10000<br />
1.70<br />
6.09<br />
3.43 24.98<br />
-20000<br />
0 5 10 15 20<br />
Time (min)<br />
Fig. 14. Chromatogramme du bain de savonnage résiduel (Reactive Red 195)<br />
103
F32cLC06 #532 RT: 1.77 AV: 1 NL: 6.18E4 microAU<br />
60000<br />
225.00<br />
55000<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
uAU<br />
35000<br />
30000<br />
530.00<br />
25000<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
445.00<br />
5000<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 15. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de<br />
savonnage résiduel à RT 1.77<br />
F32cLC06 #827 RT: 2.75 AV: 1 NL: 1.03E5 microAU<br />
uAU<br />
100000<br />
95000<br />
90000<br />
85000<br />
80000<br />
75000<br />
70000<br />
65000<br />
60000<br />
55000<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
30000<br />
25000<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
5000<br />
235.00<br />
285.00<br />
330.00<br />
380.00<br />
515.00<br />
540.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 16. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de<br />
savonnage résiduel à RT 2.75.<br />
Les spectres UV/Vis des Figs. 15 et 16 sont équivalents aux spectres des Figs. 6 et 7. Les<br />
formes attribuées à ces spectres n’ont subit pratiquement aucune modification structurelle<br />
durant le processus de teinture.<br />
104
F32cLC06 #1589 RT: 5.29 AV: 1 NL: 6.42E5 microAU<br />
225.00<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
400000<br />
290.00<br />
uAU<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
515.00<br />
540.00<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
330.00<br />
365.00<br />
50000<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 17. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de<br />
savonnage résiduel à RT 5.29.<br />
Le spectre de la Fig. 17 est très proche de celui de la Fig. 10. Ils correspondent à la même<br />
forme du colorant qui se révèle à RT 5.29. La différence constatée dans les deux spectres<br />
UV/Vis est du à l’effet de la solution du colorant.<br />
F32cLC06 #1784 RT: 5.94 AV: 1 NL: 8.42E5 microAU<br />
225.00<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
uAU<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
295.00<br />
50000<br />
330.00 365.00<br />
520.00 550.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 18. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de<br />
savonnage résiduel à RT 5.94<br />
105
F32cLC02 #1828 RT: 6.09 AV: 1 NL: 8.56E5 microAU<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
225.00<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
uAU<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
0<br />
290.00<br />
330.00 370.00 420.00<br />
520.00 550.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 19. Spectre UV/Vis du chromatogramme du bain de savonnage résiduel à RT 6,09.<br />
III.3.3. Identification des formes du colorant dans le bain de teinture résiduel<br />
La Figure 20 montre le chromatogramme d’un bain de teinture résiduel (restant après le<br />
procédé de teinture), nous pouvons distinguer l’existence de deux pics majoritaires à RT 2.73 et<br />
RT 4.62 qui correspondent respectivement à la forme inactive et la forme partiellement active ou<br />
partiellement hydrolysée [107]. Cette conclusion est basée sur la comparaison de ce dernier<br />
chromatogramme avec celui du colorant (Fig. 5) et celui du bain de savonnage résiduel (Fig.14).<br />
Nous avons constaté que les pics attribués à la forme inactive du colorant (RT 1.8 ou 1.77, RT<br />
2.73 ou 2.75) apparaissent dans les trois types de chromatogrammes (Figs. 5, 14 et 20).<br />
Concernant le pic à RT 4.62, il ne parait pas sur les deux derniers chromatogrammes précités<br />
(Figs. 5 et 14), ce qui peut justifier son attribution à la forme partiellement hydrolysée puisque la<br />
forme active est représenté par le pic à RT 5.54 (Fig. 5), et la forme hydrolysée est représentée<br />
par le pic à RT 5.29 (Fig. 14).<br />
Nous avons constaté aussi l’apparition du pic à RT 5.21 sur le chromatogramme de la<br />
Figure 20 et ayant le même spectre UV/Vis (Fig.24) que son précédent. Ce qui peut<br />
correspondre à la forme partiellement hydrolysée.<br />
De même, le pic à RT 2.18 comme le pic à RT 1.8 (Fig. 21) absorbe aussi dans la zone de la<br />
longueur d’onde maximale du colorant (Fig. 22), ce qui peut justifier son attribution à la forme<br />
inactive.<br />
La Figure 25 montre un chromatogramme de la solution d’étalonnage relatif au bain de<br />
teinture résiduel, semblable au chromatogramme du bain de teinture résiduel (Fig.20). Les<br />
spectres UV/Vis des deux pics à RT 4.62 (Fig.23) et à RT 4.73 (Fig.26) sont identiques, ils<br />
peuvent correspondre, alors, à une ou deux formes partiellement hydrolysées [107].<br />
106
Nous relevons, aussi, sur ce chromatogramme (Fig.25), l’existence de la forme active du<br />
colorant représentée par le pic à RT 5.50, pourtant, en faible intensité. A noter aussi,<br />
l’apparition du pic à RT 5,96, révélé sur le chromatogramme du colorant (Fig.5) à RT 5.94. En<br />
conclusion, les pics qui absorbent dans la zone du spectre visible du colorant rouge et qui sont<br />
révélés sur le chromatogramme de la solution d’étalonnage (Fig.25) sont à RT: 1.79 ; 2.2 ; 2.34 ;<br />
2.73 ; 2.92 ; 3.55 ; 4.11 ; 4.73 ; 5.33 ; 5.5 et 5.96. Ces pics sont utilisés pour la construction de la<br />
courbe d’étalonnage.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
220000<br />
200000<br />
2.73<br />
4.62<br />
NL:<br />
2.38E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F382LC12<br />
180000<br />
160000<br />
140000<br />
2.18<br />
120000<br />
uAU<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
1.82<br />
5.21<br />
8.41 9.41<br />
20000<br />
13.45<br />
0<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 20. Chromatogramme du bain de teinture résiduel (Reactive Red 195).<br />
107
F382LC12 #546 RT: 1.82 AV: 1 NL: 1.16E5 microAU<br />
110000<br />
235.00<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
285.00<br />
70000<br />
uAU<br />
60000<br />
50000<br />
530.00<br />
40000<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
640.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 21. Spectre UV/Vis du chromatogramme du bain de teinture résiduel (Reactive Red 195)<br />
à RT 1.82<br />
F382LC12 #656 RT: 2.18 AV: 1 NL: 6.31E5 microAU<br />
600000<br />
225.00<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
400000<br />
uAU<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
275.00<br />
200000<br />
150000<br />
520.00<br />
100000<br />
50000<br />
385.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 22. Spectre UV/Vis du chromatogramme du bain de teinture résiduel (Reactive Red 195)<br />
à RT 2.18.<br />
Sur les figures 21 et 22, l’absorbance maximale dans le spectre visible du colorant est donnée<br />
respectivement par la longueur d’onde λmax =530 et 520 nm. Ce qui justifie la ressemblance de<br />
leur partie chromophore.<br />
108
F382LC12 #1387 RT: 4.62 AV: 1 NL: 3.32E5 microAU<br />
290.00<br />
320000<br />
300000<br />
280000<br />
260000<br />
240000<br />
240.00<br />
515.00<br />
540.00<br />
220000<br />
200000<br />
uAU<br />
180000<br />
160000<br />
140000<br />
330.00<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
365.00<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
640.00 690.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 23. Spectre UV/Vis du chromatogramme du bain de teinture résiduel (Reactive Red 195)<br />
à RT 4.62.<br />
F382LC12 #1565 RT: 5.21 AV: 1 NL: 1.38E5 microAU<br />
220.00<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
uAU<br />
80000<br />
70000<br />
290.00<br />
60000<br />
50000<br />
40000<br />
520.00<br />
545.00<br />
30000<br />
20000<br />
380.00<br />
10000<br />
615.00 670.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 24. Spectre UV/Vis du chromatogramme du bain de teinture résiduel (Reactive Red 195)<br />
à RT 5.21.<br />
Sur les figures 23 et 24, l’absorbance maximale dans le spectre visible du colorant est donnée<br />
respectivement par la longueur d’onde λmax =540 et 545 nm. Ce qui confirme la bonne<br />
ressemblance de leur partie chromophore.<br />
109
RT: 0.00 - 19.99<br />
240000<br />
220000<br />
200000<br />
2.73<br />
4.73<br />
NL:<br />
2.46E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F382LC10<br />
180000<br />
160000<br />
140000<br />
uAU<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
5.50<br />
1.79 5.96<br />
40000<br />
8.68<br />
20000<br />
4.11<br />
13.85<br />
0<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 25. Chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de teinture résiduel<br />
(Reactive Red 195).<br />
F382LC10 #1419 RT: 4.73 AV: 1 NL: 2.83E5 microAU<br />
280000<br />
290.00<br />
260000<br />
240000<br />
220000<br />
200000<br />
240.00<br />
515.00<br />
540.00<br />
180000<br />
160000<br />
uAU<br />
140000<br />
120000<br />
330.00<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
365.00<br />
40000<br />
20000<br />
640.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 26. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de<br />
teinture résiduel à RT 4.73.<br />
Les spectres UV/Vis illustrées sur les Figs. 23 et 26 sont identiques. Ce qui peut indiquer une<br />
étroite ressemblance de leurs structures chimiques.<br />
110
III.4 Formes identifiées du colorant : Reactive Red 195 en solution aqueuse<br />
A partir des différentes formes identifiées dans les différentes solutions de teinture, nous<br />
pouvons déduire les formes révélées sur le chromatogramme du colorant : Reactive Red 195<br />
(Fig. 5) :<br />
Les formes inactives à RT : 1.64 ; 1.77 et 2.76 ;<br />
Les formes actives à RT 5.54 et 6.16 ;<br />
Les formes partiellement hydrolysées à RT 5.91, 5.17 et 6.02;<br />
La forme totalement hydrolysée à RT 5.29.<br />
Par comparaison entre les formes révélées par les deux techniques d’analyse HPLC et<br />
LC/ESI_MS, nous pouvons confirmer la présence des deux formes actives à RT 5.54 et 6.16 dont<br />
les masses (1024g/mol) et (926g/mol), comme elles sont déterminés dans le spectrogramme en<br />
mode négative et après avoir substitué Na par H dans la structure du colorant. Nous confirmons<br />
également la présence de la forme inactive à RT 1.64 ou 1.77 ou 2.76 dont la masse 476g/mol.<br />
Nous remarquons que la méthode HPLC donne plus de précision et de renseignement concernant<br />
les formes existant dans la solution du colorant analysé.<br />
Pour déterminer les proportions de chaque forme révélée sur le chromatogramme du colorant,<br />
nous avons considéré, en première approximation, que tous les coefficients de proportionnalité<br />
sont égaux en raison de l’homologation de la majorité de ces formes (méthode de normalisation<br />
interne) [105].<br />
On obtient alors les pourcentages en masse de chaque forme de la manière suivante :<br />
Xi = (Ai / ∑Ai)*100<br />
(Ai est l’aire de la forme du colorant)<br />
Les formes ainsi identifiées sont représentées, avec leurs proportions (Pi), par les structures<br />
suivantes :<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
NH 2<br />
16<br />
H<br />
12<br />
N<br />
N<br />
H<br />
7<br />
4<br />
3<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
Schéma 7. Forme inactive du colorant : Reactive Red 195<br />
Les structure des formes inactives révélées dans le chromatogramme du colorant Reactive Red<br />
195 à : RT 1.64 (P 1.64 =7.48 %), RT 1.77 (P 1.77 =3.64%) et RT 2.76 (P 2.76 = 7.39%), sont plus ou<br />
moins similaires et peuvent se différencier par la position des deux groupements sulfato (-<br />
SO 3 Na) sur les carbones 4, 7, 12 et 16, ou aussi par la présence des autres substituants : -OH et -<br />
CH 3<br />
111
Cl<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O S<br />
ONa<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Schéma 8. Forme active du colorant : Reactive Red 195 à RT 5.54<br />
D-MCT-SES ; P 5.54 = 41.96%<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
S<br />
OH<br />
O<br />
S<br />
O ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
Schéma 9. Forme active du colorant : Reactive Red 195 à RT 6.16<br />
D-MCT-VS ; P 6.16 = 18.15<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
OH<br />
O<br />
Schéma 10. Forme partiellement hydrolysée du colorant : Reactive Red 195<br />
à RT 6.02 ou à RT 5.91 : D-MCT-HES ; P 6.02 = 5.66<br />
112
OH<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
HO<br />
HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
Schéma 11. Forme partiellement hydrolysée du colorant : Reactive Red 195<br />
à RT 5.91 ou à RT 6.02 : D-MHT-SES ; P 5.91 = 5.64%<br />
OH<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
Schéma 12. Forme totalement hydrolysée du colorant : Reactive Red 195<br />
à RT 5.29 : D-MHT-HES ; P 5.29 = 5.74%<br />
OH<br />
113
IV. Identification des formes du colorant dans la solution du tissu teint par HPLC<br />
IV.1. Comparaison des chromatogrammes des solutions du tissu blanc, tissu teint et<br />
solution d’étalonnage tissu –colorant.<br />
Nous avons étudié le chromatogramme du tissu blanc (Fig. 27) en le comparant à celui de<br />
la solution d’étalonnage tissu-colorant (Fig. 31) et de la solution tissu teint savonné (Fig. 36).<br />
La solution d’étalonnage est établie dans le but de quantifier par la suite (voir chapitre III) le<br />
colorant fixé dans le tissu teint.<br />
Les Figures. 28-30 montrent clairement la non absorbance des différents composés de la<br />
solution de cellulose dans la zone visible du spectre du colorant Reactive Red 195 : 515nm-<br />
550nm. Ce qui peut servir à différencier le colorant des autres composés de la cellulose.<br />
Dans la première comparaison entre le chromatogramme du tissu blanc et celui de la<br />
solution d’étalonnage tissu – colorant, nous avons constaté que le dernier chromatogramme<br />
contient des pics qui sont absents sur le premier chromatogramme, notamment, les pics aux<br />
temps de rétention (RT) 2.92 ; 5.23 et 5.75.<br />
Après l’établissement des spectres UV/Vis de la plupart des pics figurant dans le<br />
chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu –colorant (Figs. 32-35), nous avons constaté<br />
que seuls les 3 pics précités absorbent à la zone du spectre visible 515nm-550nm (Figs. 33-35).<br />
Ce qui mène à conclure que ces 3 pics correspondent bien aux 3 formes du colorant. Le pic à RT<br />
2.92 correspond bien à la forme inactive et les pics à RT 5.23 et 5.75 peuvent correspondre à<br />
deux formes actives puisque la formation de l’une des formes hydrolysées ne peut pas se<br />
produire en milieu fortement acide.<br />
IV.2. Comparaison des chromatogrammes des solutions de tissu blanc et tissu teint<br />
savonné.<br />
De même, la comparaison entre le chromatogramme du tissu blanc et celui de la solution<br />
tissu teint savonné montre l’existence des pics distinctifs pour le dernier chromatogramme à RT :<br />
5.42 ; 5,58 et 5.78. Leurs spectres UV/Vis montrent l’absorbance dans la zone du spectre visible<br />
515nm-550nm (Figs. 37-41) malgré sa faible intensité. Ce qui mène à conclure que ces trois pics<br />
correspondent bien aux trois formes du colorant ayant été fixé sur le tissu.<br />
IV.3. Comparaison des chromatogrammes de la solution de tissu teint savonné et la<br />
solution d’étalonnage tissu-colorant.<br />
La comparaison entre le chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu-colorant et<br />
celui de la solution tissu teint savonné montre l’existence d’une similitude entre leurs pics. Le<br />
pic à RT 5.75 du chromatogramme de la solution d’étalonnage peut correspondre au pic à RT<br />
114
5.78 du chromatogramme du tissu teint savonné. Par contre, les pics à RT 5.42 et 5.58 du<br />
dernier chromatogramme sont différents au pic à RT 5.23 apparu sur le chromatogramme de la<br />
solution d’étalonnage.<br />
Cette différence peut être justifiée par le fait que les formes relatives aux deux pics sont<br />
dues à la dissolution du colorant fixé dans le tissu. Alors, elles sont issues des formes actives qui<br />
ont formé des liaisons covalentes avec le tissu, tandis que la forme du pic à RT 5.23 peut<br />
correspondre à une forme active du colorant qui a été introduit dans la solution de tissu blanc. La<br />
forte acidité du milieu et les interactions avec les dérivés cellulosiques influent sensiblement sur<br />
la polarité du colorant et déplace ainsi les temps de rétention.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
2.18<br />
NL:<br />
6.20E4<br />
60000<br />
Channel A<br />
UV 1<br />
55000<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
30000<br />
25000<br />
20000<br />
15000<br />
2.41<br />
7.20<br />
10000<br />
9.25 10.07 13.94<br />
5000<br />
2.95<br />
1.77 3.50 5.41<br />
0<br />
uAU<br />
-5000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 27. Chromatogramme de la solution de tissu blanc dans l’acide sulfurique concentré<br />
(Channel A représente la détection à 540 nm).<br />
115
1 #654 RT: 2.18 AV: 1 NL: 1.88E6 microAU<br />
uAU<br />
1800000<br />
1700000<br />
1600000<br />
1500000<br />
1400000<br />
1300000<br />
1200000<br />
1100000<br />
1000000<br />
900000<br />
800000<br />
700000<br />
600000<br />
500000<br />
400000<br />
300000<br />
200000<br />
100000<br />
255.00<br />
305.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 28. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution- tissu blanc à RT 2,18.<br />
1 #723 RT: 2.41 AV: 1 NL: 3.02E5 microAU<br />
300000<br />
230.00<br />
uAU<br />
280000<br />
260000<br />
240000<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
465.00 520.00 555.00 590.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 29. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution-tissu blanc à RT 2,41.<br />
Sur les figures 28 et 29, nous ne remarquons aucune absorbance dans le spectre visible du<br />
colorant.<br />
116
1 #2162 RT: 7.20 AV: 1 NL: 1.02E6 microAU<br />
uAU<br />
1000000<br />
950000<br />
900000<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
225.00<br />
100000<br />
50000<br />
285.00<br />
385.00 425.00 485.00 520.00 545.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 30. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution-tissu blanc à RT 7,20.<br />
Également pour le spectre du pic à RT 7.20 (Fig. 30), nous ne remarquons aucune absorbance<br />
dans le spectre visible du colorant. Ce qui pourrait servir comme témoin pour la recherche des<br />
formes du colorant dans les solutions du tissu teint.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
20000<br />
18000<br />
5.75<br />
NL:<br />
2.03E4<br />
Channel A<br />
UV 3<br />
16000<br />
14000<br />
12000<br />
10000<br />
2.42<br />
2.92<br />
5.23<br />
uAU<br />
8000<br />
6000<br />
4000<br />
3.02 6.37<br />
10.07 11.28<br />
9.53 13.96<br />
2000<br />
0<br />
1.78<br />
-2000<br />
-4000<br />
-6000<br />
-8000<br />
-10000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 31. Chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu-colorant.<br />
117
3 #727 RT: 2.42 AV: 1 NL: 2.27E5 microAU<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
160000<br />
140000<br />
280.00<br />
uAU<br />
120000<br />
100000<br />
235.00<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
385.00<br />
450.00<br />
520.00 540.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 32. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu-colorant à RT<br />
2,42.<br />
3 #877 RT: 2.92 AV: 1 NL: 2.06E5 microAU<br />
uAU<br />
200000<br />
190000<br />
180000<br />
170000<br />
160000<br />
150000<br />
140000<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
60000<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
220.00<br />
270.00<br />
20000<br />
10000<br />
520.00 540.00<br />
380.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 33. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu-colorant à RT<br />
2,92.<br />
118
3 #1570 RT: 5.23 AV: 1 NL: 5.47E4 microAU<br />
220.00<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
uAU<br />
30000<br />
25000<br />
290.00<br />
20000<br />
15000<br />
520.00<br />
540.00<br />
10000<br />
5000<br />
365.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 34. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu-colorant à RT<br />
5,23.<br />
3 #1725 RT: 5.75 AV: 1 NL: 6.52E5 microAU<br />
650000<br />
225.00<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
uAU<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
290.00<br />
520.00 545.00<br />
430.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 35. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution d’étalonnage tissu-colorant à RT<br />
5.75.<br />
Sur les figures 33, 34 et 35, nous remarquons l’absorbance maximale des pics à RT 2.29; 5.23 et<br />
5.78 dans le spectre visible du colorant vers λmax =540 nm. Ce qui permet l’identification des<br />
formes du colorant dans la solution du tissu – colorant.<br />
119
RT: 0.00 - 19.99<br />
9000<br />
8000<br />
7000<br />
6000<br />
2.32<br />
2.43<br />
5.78<br />
10.11<br />
10.68<br />
14.08<br />
NL:<br />
1.15E4<br />
Channel A<br />
UV 6<br />
5000<br />
4000<br />
3000<br />
5.58<br />
3.03 5.41<br />
7.69<br />
2000<br />
uAU<br />
1000<br />
0<br />
-1000<br />
1.77<br />
-2000<br />
-3000<br />
-4000<br />
-5000<br />
-6000<br />
-7000<br />
-8000<br />
-9000<br />
-10000<br />
-11000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 36. Chromatogramme de la solution du tissu teint savonné.<br />
6 #696 RT: 2.32 AV: 1 NL: 4.88E5 microAU<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
uAU<br />
250000<br />
240.00<br />
285.00<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
450.00 480.00 550.00 590.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 37. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution tissu teint après savonnage à RT<br />
2.32.<br />
120
6 #911 RT: 3.03 AV: 1 NL: 5.06E5 microAU<br />
500000<br />
225.00<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
uAU<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
260.00<br />
335.00 380.00<br />
495.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 38. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution tissu teint après savonnage à RT<br />
3,03.<br />
6 #1627 RT: 5.42 AV: 1 NL: 2.51E5 microAU<br />
240000<br />
220.00<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
160000<br />
140000<br />
uAU<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
0<br />
290.00 550.00<br />
515.00<br />
325.00 365.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 39. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution tissu teint après savonnage à RT<br />
5.42.<br />
121
6 #1675 RT: 5.58 AV: 1 NL: 4.75E5 microAU<br />
450000<br />
220.00<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
uAU<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
0<br />
285.00 550.00<br />
370.00 425.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 40. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution tissu teint après savonnage à<br />
RT 5,58.<br />
6 #1735 RT: 5.78 AV: 1 NL: 6.52E5 microAU<br />
650000<br />
225.00<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
uAU<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
0<br />
285.00 550.00<br />
370.00 425.00<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 41. Spectre UV/Vis du chromatogramme de la solution tissu teint après savonnage à RT<br />
5,78<br />
Sur les figures 39, 40 et 41, nous constatons l’absorbance maximale des pics à RT 5.41; 5.58 et<br />
5.78 dans le spectre visible du colorant vers λmax =550 nm. Ce qui permet l’identification des<br />
formes du colorant dans la solution du tissu teint. La faible intensité de ces pics aperçue dans la<br />
zone d’absorbance maximale est due à l’effet hypochrome du colorant qui se trouve dans un<br />
milieu instable de la solution du tissu teint.<br />
122
IV.4. Formes identifiées du colorant : Reactive Red 195 dans le tissu teint<br />
Les formes identifiées dans la solution du tissu teint sont représentées comme suit :<br />
• Forme active à RT 5.58 ;<br />
• Forme active à RT 5.75 ;<br />
• Forme partiellement hydrolysée à RT 5.42.<br />
Le pic à RT 5.58 est considéré comme le même à RT 5.54 du chromatogramme de la Figure 5.<br />
Il est clair que l’échantillon du colorant étudié ne contient pas des formes inactives. Cela peut<br />
être justifié par le fait que les formes qui ont été fixé sur les fibres, lors de la teinture, étaient des<br />
formes actives ayant la possibilité de former des liaisons covalentes avec les fibres cellulosiques.<br />
Par contre, les formes inactives ayant une affinité aux fibres sont éliminées pendant le<br />
savonnage.<br />
Cl<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O S<br />
ONa<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Schéma 8. Forme active du colorant : Reactive Red 195 à RT 5.58<br />
dans la solution de tissu teint (D-MCT-SES)<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
OH<br />
O<br />
S<br />
O ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
Schéma 9. Forme active du colorant : Reactive Red 195 à RT RT 5.75<br />
dans la solution de tissu teint (D-MCT-VS)<br />
123
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
OH<br />
S<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O S ONa ONa NaO<br />
O<br />
Schéma 10. Forme partiellement hydrolysée du colorant : Reactive Red 195<br />
à RT 5.42 dans la solution de tissu teint (D-MCT-HES)<br />
124
B. Caractérisation du colorant : C.I. Reactive Yellow 145<br />
I. Caractérisation du colorant par les méthodes spectroscopiques<br />
I.1. Analyse structurelle par RMN- 1 H et 13 C<br />
Pour apporter plus de contribution à la structure chimique du présent échantillon nous avons<br />
aussi établi son spectre RMN- 1 H en utilisant le diméthylsulfoxyde (DMSO-d 6 ) comme solvant.<br />
L’attribution des déplacements chimiques (δ en ppm) a été possible en se basant sur les<br />
différentes expériences en RMN 2D à 300MHz :<br />
-COSY (COrrélation SpectroscopY) : expérience mettant en évidence les couplages scalaires (à<br />
travers l’espace ) entre noyaux de même nature (COSY H-H).<br />
-HMQC (Heteronuclear Multiple Quantum Correlation) : expérience de corrélation 1 H- 13 C.<br />
-HMBC (Heteronuclear Multiple Bond Correlation) : expérience de corrélation 1 H- 13 C longue<br />
distance.<br />
-<strong>DE</strong>PT (Distortionless Enhancement of Polirisation Transfer) : expérience qui donne<br />
l’information sur le type du carbone protoné : CH, CH 2 ou CH 3 .<br />
I.1.1 Analyse du spectre RMN-1H<br />
Sur le spectre RMN- 1 H (Fig. 42A), nous relevons l’existence de deux triplets qui résonnent vers<br />
les déplacements chimiques 3.58 et 3.92 ppm. Ce dernier se trouve isolé sur le spectre, tandis que<br />
le deuxième est enchevêtré avec le signal du solvant. La constante de couplage ( 3 J) est de l’ordre<br />
de 3Hz. Ces protons peuvent être attribués au groupement éthylène de la molécule du colorant<br />
(marqué en rose sur la molécule).<br />
A part ces protons, nous distinguons sur le spectre RMN- 1 H (Fig. 42B), 11 protons aromatiques<br />
(marqués en bleu sur la molécule). Le plus déblindé se trouve à 9.01ppm sur le carbone C 4<br />
(noyau B). Il est en ortho de deux groupements sulfato attracteurs d’électrons provoquant ainsi<br />
une forte acidité du proton. Les protons liés aux carbones C 6 et C 7 subissent respectivement un<br />
effet attracteur des groupements sulfato à C 5 et C 8 . Ce qui provoque une forte acidité. De même,<br />
le proton à C 2 est fortement acide en raison de l’effet attracteur du groupement azo situé sur le<br />
C 1 . Sur le noyau aromatique (C), nous notons aussi une forte acidité du proton à C 16 situé en<br />
ortho du groupement azo. Les protons des carbones C 22 , C 23 , C 24 et C 26 (noyau E) sont les moins<br />
déblindés en raison de l’absence du groupement azo.<br />
Les protons résonnant entre 10.10 et 11.64ppm peuvent être attribués aux groupements amines<br />
(marqué en rouge sur la molécule), en raison de leur plus forte acidité dans la présente molécule.<br />
Le plus déblindé (δ =11.64ppm) est celui qui fait partie du groupement urée à C 12 , suivie par les<br />
125
protons de l’amine secondaire (δ =10.72ppm). Il reste à connaître, alors, la position des deux<br />
autres amines secondaires N-3 et N-4.<br />
Fig. 42A. Spectre RMN-1H du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =1 à 4.5ppm)<br />
126
Fig. 42B. Spectre RMN-1H du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =7.5 à 12ppm)<br />
L’intégrale du spectre RMN- 1 H (Fig. 42B), montre l’existence de 2 protons à δ =10.72ppm, et<br />
un proton pour les autres amines. Ce qui permet d’attribuer ce déplacement au groupement<br />
amine situé au carbone C 17 . Le Tableau 6 illustre l’intégral du spectre des protons du colorant.<br />
127
Tableau 6. L’intégral du spectre des protons du colorant : Reactive Yellow 145<br />
δ (H)ppm Nombre du proton<br />
intégré.<br />
δ (H)ppm Nombre du proton<br />
intégré.<br />
3.58<br />
3.92<br />
7.78<br />
7.81<br />
7.82<br />
7.84<br />
7.98<br />
8.06<br />
2H<br />
2H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
8.18<br />
8.21<br />
8.29<br />
8.42<br />
9.01<br />
10.10<br />
10.72<br />
11.64<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
1H<br />
2H<br />
1H<br />
I.1.2 Analyse du spectre RMN- 13 C<br />
Le spectre RMN- 13 C (Fig. 43) confirme la présence de 28 carbones de la molécule du colorant<br />
étudié. Le plus déblindé raisonne vers δ =185.95ppm. Il peut être attribué au carbone C 19 ,<br />
puisque il est situé dans le cycle triazinique (noyau D) et porteur du chlore qui exerce un effet<br />
inductif attracteur très fort. Suivie par les déplacements des 2 carbones situés dans le même cycle<br />
aromatique : C 18 (δ =164.5ppm) et C 20 (δ =164.5ppm). Le quatrième carbone déblindé qui<br />
raisonne à 157.0ppm est celui du groupement urée à C 17 . Les moins déblindés se trouvent vers<br />
55.4ppm et 59.8ppm qui peuvent être attribué au groupement éthylène.<br />
128
Fig. 43. Spectre RMN- 13 C du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =40 à 185ppm)<br />
I.1.3 Analyse du spectre <strong>DE</strong>PT<br />
Pour distinguer entre les carbones quaternaires et protonés, nous avons réalisé le <strong>DE</strong>PT (Fig.<br />
44). Le spectre de la figure 46, confirme alors la présence de 11 carbones protonés qui raisonnent<br />
entre 113.62 et 135.94ppm. On en déduit, alors, les 15 carbones quaternaires et les deux autres<br />
de l’éthylène. Le Tableau 7 mentionne les déplacements chimiques des carbones de la molécule<br />
du colorant.<br />
129
Fig. 44- Spectre <strong>DE</strong>PT du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =110 à 140ppm)<br />
130
Tableau 7. Déplacements chimiques des carbones quaternaires et protonés du colorant :<br />
Reactive Yellow 145<br />
δ ( 13 C) des<br />
carbones<br />
protonés<br />
δ ( 13 C) des<br />
carbones<br />
quaternaires<br />
δ ( 13 C) des<br />
carbones<br />
quaternaires<br />
δ ( 13 C) des<br />
carbones de<br />
l’éthylène<br />
113.62<br />
120.43<br />
124.82<br />
126.28<br />
126.42<br />
128.39<br />
129.03<br />
129.27<br />
129.15<br />
128.91<br />
135.94<br />
120.51<br />
129.74<br />
133.15<br />
135.00<br />
141.39<br />
142.30<br />
142.34<br />
144.09<br />
145.42<br />
145.55<br />
146.52<br />
157.03<br />
164.50<br />
164.51<br />
185.95<br />
55.4<br />
59.8<br />
I.1.4 Analyse du spectre HMQC 1 H- 13 C<br />
Afin de pouvoir attribuer les déplacements des protons à leurs carbones adjacents, nous avons eu<br />
recours à l’expérience HMQC 1 H- 13 C (Figs. 45A et 45B).<br />
Sur la Figure 45A, nous relevons la présence de deux grandes corrélations, respectivement, entre<br />
les protons à 3.58ppm et 3.92ppm et les carbones à 55.4ppm et 59.8ppm. Ce qui permet<br />
d’attribuer le carbone le plus déblindé au proton le plus déblindé parmi eux. Le carbone C 28<br />
porteur du groupement sulfato est le plus déblindé que le carbone C 27 porteur du groupement<br />
sulfone.<br />
131
Fig. 45A. Spectre HMQC 1 H- 13 C du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =1.5 à 4.3ppm)<br />
Le spectre HMQC 1 H- 13 C (Fig. 45B) montre les onze corrélations entre les protons et les<br />
carbones aromatiques. Pourtant, nous ne constatons aucune corrélation pour le proton à 8.06ppm.<br />
Ce qui permet de l’attribuer à une amine secondaire –NH. Les différentes corrélations sont<br />
données par le Tableau 8.<br />
132
Fig. 45B. Spectre HMQC 1 H- 13 C du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =6.8 à 10ppm)<br />
133
Tableau 8. Corrélations entre les protons aromatiques et les carbones aromatiques<br />
protonés du colorant : Reactive Yellow 145.<br />
δ (H) des protons<br />
aromatiques<br />
9.01<br />
8.21<br />
8.29<br />
8.15<br />
8.18<br />
8.42<br />
7.78<br />
7.81<br />
7.84<br />
7.82<br />
7.98<br />
δ ( 13 C) des carbones<br />
aromatiques protonés<br />
113.62<br />
120.43<br />
124.82<br />
126.28<br />
126.42<br />
128.39<br />
129.03<br />
129.27<br />
129.15<br />
128.91<br />
135.94<br />
I.1.5 Analyse du spectre COSY H-H<br />
Finalement, pour pouvoir attribuer chaque proton à sa position dans la structure du colorant, nous<br />
avons utilisé l’expérience COSY H-H (Fig. 46) qui élucide les différentes corrélations existant<br />
entres les protons de la molécule.<br />
134
Fig. 46. Spectre COSY H-H du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =5.8 à 9.4ppm)<br />
Nous constatons que le proton aromatique le plus déblindé à 9.01ppm situé à C 4 possède une<br />
forte corrélation avec le proton à 8.15ppm, une faible corrélation avec le proton 8.42ppm et une<br />
autre très faible à 8,29ppm. Ce dernier proton présente aussi une corrélation faible avec le proton<br />
à 8.15ppm et une autre très faible à 8.29ppm. Ce dernier corrèle relativement fort avec le proton<br />
à 8.15ppm et très faiblement avec les protons à 8.42ppm et 9.01ppm. Nous déduisons alors les<br />
corrélations du proton à 8.15ppm :<br />
135
• deux corrélations relativement fortes avec les protons à 8.29ppm et 9.01ppm ;<br />
• une autre très faible à 8.42ppm.<br />
Ce qui ne peut être que le proton du carbone C 6 désigné par H 6 qui corrèle avec le proton H 4 en<br />
meta et le proton H 7 . La faible corrélation est avec le H 2 .<br />
Par ailleurs, le proton à 8.21ppm corrèle très fortement avec les deux protons à 7.78ppm et<br />
7.98ppm qui corrèlent moins fortement entre eux. Ces deux derniers corrèlent aussi avec le<br />
proton à 7.81ppm, mais moins fort. Les trois protons ayant les déplacements à 7.78, 8.21 et<br />
7.98ppm et qui peuvent avoir ce type de corrélations mutuelles sont ceux situées respectivement<br />
aux carbones C 22 , C 23 et C 24 . Le proton H 24 est plus déblindé que H 22 , car ce dernier est en ortho<br />
par rapport au groupement amine N-4 donneur d’électrons.<br />
Nous notons aussi une forte corrélation entre le proton à 7.81ppm et le proton aminé à 8.06ppm.<br />
Par conséquent, ce premier proton ne peut être attribué qu’au carbone C 26 qui corrèle avec le<br />
proton de l’amine N-4. Nous pouvons déduire alors que le quatrième proton aminé doit être<br />
attribué au N-3.<br />
Nous relevons aussi, une forte corrélation entre le proton à 8.18ppm et celui à 7.82ppm et une<br />
autre relativement faible avec le proton à 7.84ppm. Ce type de corrélations se présentent entre le<br />
les protons des deux carbones C 15 et C 16 en ortho et celui du C 15 avec C 13 en meta. Par<br />
conséquent, les protons à 8.18ppm, 7.82ppm et 7.84ppm peuvent être attribués respectivement<br />
aux carbones C 16 , C 15 et C 13.<br />
Les différentes attributions explicitées en haut sont consignées sur le Tableau 9.<br />
136
Tableau 9. Attribution des protons (CH) et (CH 2 ) dans la structure du colorant : Reactive<br />
Yellow 145<br />
H δ exp. δ théo. Multiplicité et J exp.<br />
(ChemDraw)<br />
2 8.42 8.62 (m, 1H)<br />
4 9.01 8.66 (m, 1H)<br />
6 8.15 8.3 (m, 1H)<br />
7 8.29 8.54 (m, 1H)<br />
13 7.84 7.04 (d, 1H)<br />
15 7.82 6.40 (m, 1H)<br />
16 8.18 7.66 (d, 1H)<br />
22 7.78 6.5 (m, 1H)<br />
23 8.21 7.29 (m, 1H)<br />
24 7.98 7.29 (m, 1H)<br />
26 7.81 7.13 (m, 1H)<br />
27 3.58 3.60 (t, J= 3Hz, 2H)<br />
28 3.92 4.09 (t, J= 3Hz, 2H)<br />
I.1.6 Analyse du spectre HMBC 1 H- 13 C<br />
En utilisant le spectre HMBC 1 H- 13 C (Fig.47), nous pouvons déduire l’attribution des carbones<br />
quaternaires dans la molécule du colorant (Tableau 10).<br />
137
Fig. 47. Spectre HMBC 1 H- 13 C du colorant: Reactive Yellow 145 (δ =7 à 10ppm)<br />
138
Tableau 10. Attribution des carbones quaternaires dans la structure du colorant :<br />
Reactive Yellow 145<br />
C δ exp. δ théo.<br />
(ChemDraw)<br />
Corrélation avec H<br />
1 146.52 148.9 H 2<br />
3 133.15 130.2 H 2 , H 6, H 4<br />
5 145.55 140.8 H 4 , H 6 , H 7<br />
8 129.74 137.6 H 2 , H 7 , H 6<br />
9 141.39 130.2 H 2 , H 4<br />
10 142.34 134.3 -<br />
11 135.0 130.5 -<br />
12 120.51 131.2 -<br />
14 144.09 145.5 H 13 , H 15<br />
17 157.03 156.1 -<br />
18 164.5 160.9 -<br />
19 185.95 170.1 -<br />
20 164.51 166.9 -<br />
21 145.42 144.1 H 22 , H 26<br />
25 142.3 139.7 -<br />
D’après le Tableau 10, le signal du carbone C 3 (133.15ppm) corrèle avec les protons H 2 , H 4 et<br />
H 6 car il est, respectivement, en position 3 J, 2 J et 4 J par rapport à ces trois protons . Le carbone C 8<br />
résonnant à 129.74ppm corrèle avec les protons H 2 et H 7 et H 6 car il est respectivement en<br />
position 3 J et 2 J et 4 J par rapport à ces protons. Le carbone C 9 résonnant à 141.39ppm corrèle<br />
également avec H 2 et H 4 respectivement en 2 J et 3 J. Le carbone C 14 qui résonne à 144.09ppm<br />
corrèle avec H 13 et H 15 en 2 J. Le carbone C 21 qui résonne à 145.42ppm corrèle avec H 22 et H 26 en<br />
2 J. Le carbone C 5 résonnant à 145.55ppm corrèle avec H 4 , H 6 et H 7 respectivement en 2 J, 2 J et<br />
4 J. Le carbone C 1 qui résonne à 156.52ppm corrèle avec H 2 en 2 J.<br />
En comparant nos résultats expérimentaux, concernant les attributions des protons et des<br />
carbones dans la molécule du colorant étudié, avec ceux donnés par l’application du ChemDraw<br />
Ultra 8.0, nous constatons une bonne concordance entre eux.<br />
L’attribution des déplacements 120.51; 135.00; 142.3 et 142.34ppm a été réalisée en se basant<br />
sur les donnés théoriques du ChemDraw. Le spectre HMBC 1 H- 13 C n’a pas donné des<br />
corrélations claires concernant ces déplacements. Et ce, en raison de l’impureté du colorant<br />
étudié.<br />
139
I.2. Analyse structurelle des formes du colorant par spectroscopie de masse<br />
(LC/ESI_MS)<br />
Pour élucider les différentes formes du colorant jaune, nous avons adopté la même<br />
procédure et les mêmes conditions utilisées dans le cas du colorant : Reactive Red 195 pour<br />
détecter les masses des différentes composantes. Le chromatogramme obtenu de ce mélange à la<br />
longueur d’onde 250 nm est illustré par la Figure 48.<br />
Fig. 48. Chromatogramme du colorant Reactive Yellow 145<br />
4.5<br />
Fig. 49. Spectre de masse (LC/ESI_MS) du colorant Reactive Yellow 145.<br />
140
Le chromatogramme du colorant Reactive Yellow 145 montre essentiellement deux pics<br />
qui peuvent être attribués aux différentes formes. Afin d’élucider la structure de ces différentes<br />
formes, nous avons réalisé un couplage de la chromatographie liquide à la spectrométrie de<br />
masse en mode Electrospray (LC/ESI_MS). Le courant ionique obtenu par LC/ESI_MS confirme<br />
la présence de deux pics majoritaires. Leur spectre de masse en mode négative est illustré par la<br />
Figure 49.<br />
Le pic 2 correspond au produit majoritaire. Son spectre de masse est illustré par la Figure 4A.<br />
Après examen du spectre, nous sommes arrivés à distinguer les masses m/z attribuables aux<br />
structures données par le Tableau 11. Ces structures sont illustrées sur le Schéma 10’ (voir<br />
Annexe p.214). Pour des facilités d’écriture, nous présentons la structure de la partie<br />
chromophore du colorant par D’.<br />
Tableau 11. Masses détectées pour les formes du colorant Reactive Yellow 145.<br />
Composé Ion fragmenté/moléculaire Masse/charge (m/z) Formule brute<br />
D’-MCT-SES [M-H] - 936 C 28 H 23 N 9 O 16 S 5 Cl<br />
D’-MCT-VS [[M-H 2 SO 4 ]-H] - 838 C 28 H 21 N 9 O 12 S 4 Cl<br />
D’-MCT-HES [[M-HSO 4 + OH - ]-H] - 856 C 28 H 23 N 9 O 13 S 5 Cl<br />
OH-D’-CH 3<br />
[[M-C 10 H 7 O 5 N 4 S 2 Cl<br />
574 C 18 H 16 N 5 O 11 S 3 Na 2<br />
+2Na + ]-H] -<br />
Le pic moléculaire à m/z = 936 correspond à [M-H] - et à l’amas isotopique observé sur le spectre<br />
de la Figure 49A. L’abondance de ces ions correspond aux ions à m/z = 936, 937, 938, 939 et<br />
940 pourra être déterminé théoriquement en tenant compte de tous les isotopes des éléments<br />
chimiques de la formule acide du colorant : C 28 H 24 N 9 O 16 S 5 Cl.<br />
Elle sera déterminée par le développement des polynômes suivants :<br />
(a+b) 28 (c+d) 23 (e+f) 9 (g+h+i) 16 (j+k+l+m) 5 (n+o)<br />
a et b représentent l’abondance du carbone 12 et 13 ;<br />
c et d représentent l’abondance de l’hydrogène du deutérium ;<br />
e et f représentent l’abondance de l’azote 14 et 15 ;<br />
g, h et i représentent l’abondance de l’oxygène 16, 17 et 18;<br />
j, k, l et m représentent l’abondance du soufre 32, 33, 34 et 36 ;<br />
n et o représentent l’abondance du chlore 35 et 37.<br />
Le développement, par le même système de Brûker, de ces polynômes a donné les abondances<br />
suivantes :<br />
141
Tableau 12. Abondances relatives des ions isotopiques calculés par le système Brûker 3000.<br />
Abondance relative Abondance relative<br />
Théo. %<br />
Exp. %<br />
Ion isotopique Masse/charge (m/z)<br />
100 100 M 936<br />
38.48 48 M+1 937<br />
65.01 77 M+2 938<br />
22.92 19 M+3 939<br />
15.28 13 M+4 940<br />
Sur le spectre, on peut distinguer les cinq ions isotopiques mentionnés dans le tableau.<br />
Cependant, les abondances des ions isotopiques M+1 et M+2 observées sur le spectre sont<br />
différents de celles calculés théoriquement (Tableau 12). Pour justifier ces différences, nous<br />
avons procédé au calcul manuel des abondances. Les résultats sont regroupés sur le Tableau 13.<br />
Tableau 13. Tableau comparatif entre les abondances relatives des ions isotopiques.<br />
Abondance relative<br />
Abondance relative<br />
Abondance<br />
calculée par Brûker.<br />
calculée<br />
relative exp. (%)<br />
(%)<br />
manuellement(%)<br />
Ion isotopique<br />
100 100 100 M<br />
39 48 34 M+1<br />
65 77 67 M+2<br />
23 19 23 M+3<br />
16 13 10 M+4<br />
*L’abondance relative P (M+1)=25/(100-25)=34% est due aux abondances naturelles des<br />
éléments de la formule du colorant multipliés par le nombre de ces éléments existant dans la<br />
molécule: 13C (1 x 17= 17%), 17O (0.04 x 16= 0.64%), 15N (0.36 x 9= 3.24%) et 32S (0.79 x<br />
5= 3.95%).<br />
*L’abondance relative P (M+2)=30/(73-30) = 67 % est due aux abondances naturelles du 37Cl<br />
(25 x1 = 25%) et au 5% du 13C, tel que, chaque molécule contient deux 13C à la fois.<br />
* L’abondance relative P (M+3)=8/(43-8)= 23% est due à l’abondance naturelle du 34S<br />
(4.21 x 2 = 8%).<br />
*L’abondance relative P (M+4)=3/(35-3)=10% est due aux 3 % de l’abondance relative de 13C<br />
et du 34S. Chaque molécule contient à la fois un carbone 13C et un soufre 34S.<br />
142
On déduit que les abondances calculées manuellement sont les plus proches de celles déterminés<br />
sur le spectre de masse, sauf pour l’ion isotopique M+1.<br />
La figure 49B est le spectre ESI_MS du pic 1 (Fig. 48) à m/z = 574 qui correspond à la formule<br />
brute C 18 H 16 N 5 O 11 S 3 Na 2 . Cette molécule résulte des produits de synthèse du colorant c.à.d. un<br />
produit secondaire. Sa structure correspond à OH-D’-CH 3 : [M-C 10 H 7 O 5 N 4 S 2 Cl +2Na + ] qui est<br />
une forme inactive du colorant.<br />
La figures 49C montre la présence d’un composé de masse moléculaire 856 g/mol et de l’ion<br />
moléculaire de la structure mère du colorant à 936g/mol. Le premier composé peut être un<br />
fragment issu par réaction d’élimination de l’ion moléculaire du colorant dans la source<br />
d’ionisation. Il correspond à la formule brute C 28 H 23 N 9 O 13 S 4 Cl (forme partiellement hydrolysée<br />
du colorant : D’-MCT-HES).<br />
La figures 49D correspond au spectre de masse obtenu par LC / ESI_MS du pic 3 (Fig.48) du<br />
mélange du colorant : Reactive Yellow 145. Il représente la formule brute C 28 H 21 N 9 O 12 S 4 Cl<br />
(forme active du colorant : D’-MCT-VS).<br />
II. Séparation des formes du colorant par les méthodes Chromatographiques<br />
II.1. Séparation et identification par CCM<br />
Deux points sont déposés sur la plaque CCM : l’un du colorant commercial, Reactive<br />
Yellow 145, et l’autre de sa forme préalablement hydrolysée. Après séparation, nous avons noté<br />
l’existence d’une seule tâche pour le colorant commercial à R f =0.72 qui est différente de celle<br />
apparue pour la forme hydrolysée ( R fh = 0.62 ).<br />
Nous pouvons déduire que la séparation par CCM a révélé la présence de la forme active<br />
du colorant étudié et confirme la non présence de la forme hydrolysée du colorant.<br />
II.2. Séparation et identification par HPLC<br />
II.2.1 Chromatogramme du colorant réactif C.I. Reactive Yellow 145<br />
Contrairement au colorant Reactive Red 195, le chromatogramme du colorant Reactive<br />
Yellow 145 illustré à la Figure 50 montre uniquement un grand pic à RT 6.71 qui absorbe à la<br />
longueur d’onde 420 nm (Fig.51).<br />
A l’exception des spectres UV/Vis des pics à RT 2.86 (Fig.50) et RT 5.63 (Fig. 52), tous<br />
les petits pics apparus dans ce chromatogramme n’absorbent pas dans le spectre visible. Par<br />
conséquent, le pic majeur apparu à RT 6.71 peut être attribué à la forme active du présent<br />
colorant.<br />
143
RT: 0.00 - 19.99<br />
6.71<br />
140000<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
uAU<br />
60000<br />
50000<br />
5.63<br />
40000<br />
7.36<br />
7.77 9.10<br />
30000<br />
20000<br />
2.67 13.86<br />
2.44<br />
10000<br />
2.12<br />
4.38<br />
0<br />
-10000<br />
-20000<br />
-30000<br />
NL:<br />
1.47E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F382LC07_<br />
090912001<br />
250<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 50. Chromatogramme du colorant C.I. Reactive Yellow 145 (Channel A est le<br />
détecteur à λ420 nm).<br />
F382LC07_090912001250 #2013 RT: 6.71 AV: 1 NL: 8.90E5 microAU<br />
225.00<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
uAU<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
295.00<br />
420.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 51. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant Reactive Yellow 145 à RT 6.71<br />
144
F382LC07_090912001250 #1689 RT: 5.63 AV: 1 NL: 5.16E5 microAU<br />
500000<br />
225.00<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
uAU<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
380.00<br />
420.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 52. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant Reactive Yellow 145 à RT 5.36.<br />
35J #858 RT: 2.86 AV: 1 NL: 6.23E4<br />
microAU<br />
60000<br />
55000<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
240.00<br />
270.00<br />
uAU<br />
30000<br />
25000<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
380.00<br />
5000<br />
0<br />
570.00<br />
-5000<br />
-10000<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 53. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant Reactive Yellow 145 à RT 2.86.<br />
Sur les figures 51, 52 nous constatons l’absorbance maximale des pics à RT 6.71 et 5.36 dans le<br />
spectre visible du colorant vers λmax =420nm . La figure 53 montre l’absorbance maximal entre<br />
400 et 380nm. Ce qui peut être expliqué par la présence d’une nuance un peu différente du<br />
colorant analysé, mais elle fait partie toujours de la couleur jaune.<br />
145
II.2.2. Identification des formes du colorant dans le bain de savonnage résiduel.<br />
Les Figures. 54 et 55 présentent quelques différences entre le chromatogramme d’un bain<br />
de savonnage résiduel et son bain d’étalonnage correspondant. Les pics majeurs apparus dans ces<br />
deux chromatogrammes peuvent être attribués aux formes hydrolysées. Toutefois, les petits pics<br />
ne sont pas pris en considération à cause de leur faible intensité. En effet, dans le<br />
chromatogramme du bain de savonnage résiduel, nous apercevons deux pics majeurs à RT 5.23<br />
et 6.03, (Fig. 54) par contre dans le bain d’étalonnage correspondant, nous n’observons qu’un<br />
seul pic majeur à RT 5.23 (Fig. 55). Ce qui confirme l’élimination de deux formes hydrolysées<br />
de tissu teint au lieu d’une seule forme dans le bain d’étalonnage [106]. La forme partiellement<br />
hydrolysée n’a pas pu former la liaison covalente avec les fibres et se termine dans le bain de<br />
savonnage avec la forme totalement hydrolysée.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
65000<br />
60000<br />
6.03<br />
NL:<br />
6.90E4<br />
Channel B<br />
UV 41J<br />
55000<br />
50000<br />
5.23<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
6.68 8.40<br />
30000<br />
25000<br />
uAU<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
5000<br />
2.44<br />
2.13<br />
2.68<br />
4.73<br />
13.83<br />
0<br />
-5000<br />
-10000<br />
-15000<br />
-20000<br />
-25000<br />
-30000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 54. Chromatogramme du bain de savonnage résiduel (Reactive Yellow 145).<br />
146
RT: 0.00 - 19.99<br />
90000<br />
80000<br />
5.23<br />
NL:<br />
9.10E4<br />
Channel B<br />
UV 36J<br />
70000<br />
60000<br />
50000<br />
40000<br />
7.93<br />
8.79<br />
uAU<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
0<br />
1.75<br />
2.44<br />
2.69<br />
4.70<br />
13.82<br />
-10000<br />
-20000<br />
-30000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 55. Chromatogramme du bain d’étalonnage relatif au bain de savonnage résiduel<br />
(Reactive Yellow 145).<br />
II.2.3. Identification des formes du colorant dans le bain de teinture résiduel.<br />
Les pics majoritaires apparus à RT 5.15 et 5.29 dans le chromatogramme du bain de<br />
teinture résiduel (Fig. 56) sont différents du pic à RT 6.71 apparus dans le chromatogramme du<br />
colorant (Fig. 50), et aussi du pic révélé à RT 6.03 du bain de savonnage résiduel (Fig. 54). Le<br />
pic à RT 5.23 appartenant à ce dernier chromatogramme est considéré comme le même que le<br />
RT 5.29 révélé au chromatogramme du bain de teinture résiduel.<br />
A cet effet, les pics à RT 5.15 et 5.29 sont attribuable, respectivement, à la forme partiellement<br />
hydrolysée et la forme totalement hydrolysée. Le pic à 2.74 (Fig. 56) est attribué à la forme<br />
inactive puisque son spectre UV/Vis absorbe à la zone du spectre visible du colorant jaune[107].<br />
Par ailleurs, les figures 48 et 49 montrent une similitude entre le chromatogramme du bain<br />
de teinture résiduel à RT 5.29 et celui du bain d’étalonnage correspondant à RT 5.26. Les pics à<br />
RT 5.15 (Fig. 56) et à RT 5.39 (Fig. 57) sont attribués aux deux formes partiellement<br />
hydrolysées. Nous concluons que le bain de teinture et sa solution d’étalonnage possèdent<br />
presque la même composition chimique [107].<br />
147
RT: 0.00 - 19.99<br />
80000<br />
70000<br />
5.15<br />
5.29<br />
NL:<br />
8.70E4<br />
Channel B<br />
UV 34J<br />
60000<br />
50000<br />
2.19<br />
2.74<br />
40000<br />
7.42<br />
8.29 8.91<br />
30000<br />
uAU<br />
20000<br />
10000<br />
1.80<br />
2.86<br />
3.62<br />
13.83<br />
0<br />
-10000<br />
-20000<br />
-30000<br />
-40000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 56. Chromatogramme du bain de teinture résiduel.(Reactive Yellow 145).<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
160000<br />
5.26<br />
5.39<br />
NL:<br />
2.27E5<br />
Channel B<br />
UV 31J<br />
140000<br />
120000<br />
uAU<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
0<br />
-20000<br />
2.74<br />
6.04<br />
2.19 8.27 8.94<br />
1.79<br />
2.85<br />
13.84<br />
-40000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 57. Chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de teinture résiduel<br />
(Reactive Yellow 145).<br />
148
III. Formes identifiées du colorant : Reactive Yellow 145<br />
A partir des différentes formes identifiées dans les différentes solutions de teinture, nous<br />
pouvons déduire les formes révélés sur le chromatogramme du colorant : Reactive Yellow<br />
145 (Fig. 50) :<br />
Les formes actives à RT 5.63 et 6.71 ;<br />
Formes inactives à RT 2.86.<br />
Nous remarquons, alors, que la forme partiellement hydrolysée (D’-MCT-HES) révélée sur<br />
le spectre LC/ESI_MS (Fig. 49C) n’apparait pas sur le chromatogramme du colorant, ce qui<br />
confirme sa production dans la source d’ionisation LC/ESI_MS par fragmentation de l’ion<br />
moléculaire du colorant.<br />
Pour déterminer les proportions de chaque forme révélée sur le chromatogramme du<br />
colorant, nous avons considéré, également, que les coefficients de proportionnalité sont<br />
égaux en raison de l’homologation de la majorité de ces formes (méthode de normalisation<br />
interne).<br />
Les formes ainsi identifiées sont représentées, avec leurs proportions (Pi), par les structures<br />
suivantes :<br />
O<br />
ONa<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
HN<br />
NH 2<br />
N N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S<br />
NaO<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Schéma 13. Forme active du colorant : Reactive Yellow 145 à RT 6.71<br />
D’-MCT-SES ; P 6.71 = 69.22%<br />
149
O<br />
ONa<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
HN<br />
NH 2<br />
N N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S<br />
NaO<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
Schéma 14. Forme active du colorant : Reactive Yellow 145 à RT 5.63<br />
D’-MCT-VS ; P 5.63 = 16.09%<br />
O<br />
HN<br />
NH 2<br />
N<br />
N<br />
SO 3 Na<br />
NH 2<br />
NaO 3 S<br />
SO 3 Na<br />
Schéma 15. Forme inactive du colorant (D’): Reactive Yellow 145<br />
à RT 2.88 ; P 2.88 = 14.69%<br />
150
C. Caractérisation du colorant C.I. Reactive Blue 221<br />
I. Analyse structurelle des formes du colorant par spectroscopie de masse<br />
(LC/ESI_MS)<br />
Pour élucider les différentes formes du colorant bleu, nous avons adopté également la<br />
même procédure et les mêmes conditions utilisées dans le cas des colorants précédents.<br />
Le chromatogramme obtenu de ce mélange à la longueur d’onde 650 nm est illustré par la<br />
Figure 60.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
200000<br />
180000<br />
6.64<br />
NL:<br />
2.18E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F382LC15<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
uAU<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
6.27<br />
8.23 9.00 9.96<br />
20000<br />
2.44<br />
2.67<br />
13.86<br />
0<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 60. Chromatogramme du colorant :Reactive Blue 221.<br />
(Channel A est le détecteur à λ610 nm).<br />
Fig. 58. Spectre de masse (LC/ESI_MS) du colorant : Reactive Blue 221 (800-1200m/z)<br />
151
4.6<br />
Fig. 59. Spectre de masse (LC/ESI_MS) du colorant Reactive Blue 221 (0-600m/z)<br />
Le chromatogramme montre essentiellement un pic qui peut être attribué à la forme active<br />
du colorant. Le courant ionique obtenu par LC/ESI_MS révèle la présence de deux pics<br />
majoritaires. Leur spectre de masse en mode négatif est illustré par les Figures 58 et 59.<br />
Après examen du spectre, nous sommes arrivés à distinguer les masses m/z attribuables aux<br />
structures données par le Tableau 14. Ces structures sont illustrées sur le Schéma 16 (voir<br />
Annexe p.215). Pour des facilités d’écriture, nous présentons la structure de la partie<br />
chromophore du colorant par D’’.<br />
Tableau 14. Masses détectées pour les formes du colorant Reactive Blue 221.<br />
Composé Ion fragmenté Masse/charge (m/z) Formule brute<br />
D’’-MCT-SES [M-H] - 1016 C 33 H 28 N 9 O 15 S 4 Cl<br />
D’’-MCT-HES [[M- HSO 4 + OH - ]-H] - 934 C 33 H 28 N 9 O 12 S 3 Cl<br />
D’’-MCT-SES [M-2H] 2- 506 C 33 H 27 N 9 O 15 S 4 Cl<br />
D’’-MCT-HES [[M- HSO 4 + OH - ]-2H] 2- 466 C 33 H 27 N 9 O 12 S 3 Cl<br />
La Figure 58 correspond au spectre de masse obtenu par LC/ESI_MS du pic majoritaire du<br />
colorant : Reactive Blue 221. Ce spectre montre la présence d’un mélange de deux composés du<br />
colorant de masses moléculaires 1016 et 934 g/mol, correspondant respectivement aux formules<br />
brutes : C 33 H 28 N 9 O 15 S 4 Cl (forme active du colorant : D’’-MCT-SES) et C 33 H 27 N 9 O 12 S 3 Cl (forme<br />
partiellement hydrolysée du colorant : D’’-MCT-HES).<br />
152
La Figure 59 montre la présence de deux composés minoritaires de masses moléculaires 506 et<br />
466 g/mol, correspondant respectivement à la double ionisation des deux composés du colorant<br />
de masses moléculaires 1016 et 934 g/mol, qui sont révélés sur la Figure 58.<br />
En effet, la molécule du colorant contient trois groupements sulfato qui peuvent donner, au<br />
maximum, une triple charge négative dans la source d’ionisation Electrospray. Ce qui explique<br />
la double ionisation de la molécule.<br />
II. Séparation des formes du colorant par les méthodes Chromatographiques<br />
II.1 Séparation et identification par CCM<br />
La séparation des formes du colorant : Reactive Blue 221 par CCM a révélé, l’existence<br />
d’une seule forme active à R f =0.90, et confirme la non existence de la forme hydrolysée du<br />
colorant étudié.<br />
II.2 Séparation et identification par HPLC<br />
II.2.1 Chromatogramme du colorant réactif C.I. Reactive Blue 221<br />
Identiquement au colorant Reactive Yellow 145, Le chromatogramme du colorant Réactive<br />
Blue 221 illustré sur la Figure 60 montre uniquement un grand pic à RT 6.64 qui absorbe à la<br />
longueur d’onde 610 nm (Fig. 61).<br />
Tous les petits pics apparus dans ce chromatogramme n’absorbent pas dans le spectre<br />
visible à l’exception du pic à RT 6,27 (Fig. 62). Par conséquent, le pic majeur apparu à RT 6.64<br />
peut être attribué à la forme active du présent colorant.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
200000<br />
180000<br />
6.64<br />
NL:<br />
2.18E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F382LC15<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
uAU<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
6.27<br />
8.23 9.00 9.96<br />
20000<br />
2.44<br />
2.67<br />
13.86<br />
0<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 60. Chromatogramme du colorant Reactive Blue 221.<br />
(Channel A est le détecteur à λ610 nm).<br />
153
F382LC15 #1993 RT: 6.64 AV: 1 NL: 9.19E5<br />
microAU<br />
uAU<br />
900000<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
230.00<br />
275.00<br />
610.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600 650 700<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 61. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant Reactive Blue 221 à RT 6.64<br />
51B #1889 RT: 6.29 AV: 1 NL: 8.84E5 microAU<br />
225.00<br />
850000<br />
800000<br />
750000<br />
700000<br />
650000<br />
600000<br />
550000<br />
500000<br />
uAU<br />
450000<br />
400000<br />
350000<br />
300000<br />
250000<br />
200000<br />
150000<br />
100000<br />
50000<br />
275.00<br />
0<br />
200 250 300 350 400 450 500 550 600<br />
wavelength (nm)<br />
Fig. 62. Spectre UV/Vis du chromatogramme du colorant Reactive Blue 221 à RT 6.27<br />
Ce dernier spectre montre l’absorbance maximale de petit pic à RT 6.27 dans le spectre<br />
visible du colorant bleu, vers λmax =600nm.<br />
154
II.2.2. Identification des formes du colorant dans le bain de savonnage résiduel<br />
Les figures 63 et 64 montrent une similitude entre les pics du chromatogramme du bain de<br />
savonnage résiduel et celui du bain d’étalonnage correspondant, avec une différence d’intensité<br />
relative au pic à RT 5.90. Les pics majeurs apparus dans ces deux chromatogrammes peuvent<br />
être attribués aux formes hydrolysées. Toutefois, les petits pics ne sont pas pris en considération<br />
à cause de leur très faible intensité. En effet, sur le chromatogramme du bain de savonnage<br />
résiduel, nous apercevons un pic majeur à RT 6.29 et un petit pic à RT 5.92. Quant au bain<br />
d’étalonnage correspondant, nous observons deux pics majeurs à RT 5.90 et RT 6.29, ce qui<br />
confirme la formation de deux formes hydrolysées dans les deux bains [106].<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
60000<br />
6.29<br />
NL:<br />
1.30E5<br />
Channel A<br />
UV 53B<br />
uAU<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
0<br />
2.48<br />
2.72<br />
5.92<br />
5.53<br />
6.73<br />
7.89 8.56<br />
3.07 13.91<br />
-10000<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 63. Chromatogramme du bain de savonnage résiduel du colorant<br />
Reactive Blue 221.<br />
155
RT: 0.00 - 19.99<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
60000<br />
5.90<br />
6.29<br />
NL:<br />
1.31E5<br />
Channel A<br />
UV 51B<br />
uAU<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
0<br />
-10000<br />
-20000<br />
5.53<br />
2.48<br />
2.72<br />
5.09<br />
6.74 8.55 9.18<br />
-30000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 64. Chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de savonnage résiduel<br />
(Reactive Blue 221).<br />
II.2.3. Identification des formes du colorant dans le bain de teinture résiduel<br />
Les pics majoritaires apparus à RT 5.90 et 6.29 sur le chromatogramme du bain de teinture<br />
résiduel (Fig. 65) sont différents des pics révélés sur le chromatogramme du colorant (Fig. 60),<br />
pourtant, similaires aux pics révélés sur le chromatogramme du bain de savonnage résiduel<br />
(Fig. 63) avec une intensité de pic à RT 5.90 beaucoup plus faible. Ce qui mène à conclure que<br />
les pics à RT 6.29 et à RT 5.90 peuvent être attribués, respectivement, à la forme totalement<br />
hydrolysée et la forme partiellement hydrolysée [107].<br />
Par ailleurs, les figures 65 et 66 montrent la similitude entre les pics du chromatogramme<br />
de bain de teinture résiduel et celui du bain d’étalonnage correspondant. Toutefois, le pic à RT<br />
5.92 (Fig. 66) présente une faible intensité par rapport à celui aperçu sur le chromatogramme du<br />
bain teinture résiduel. Cela, peut être expliqué par la transformation de la forme hydrolysée du<br />
pic à RT 5.92, à une autre qui est représentée par le pic à RT 6.70 [107].<br />
D’après ce qui précède, les deux pics à RT 5,92 et à RT 6.70 (Fig. 66) peuvent être<br />
attribués aux deux formes partiellement hydrolysées, par contre le pic à RT 6.29 est attribué à la<br />
forme totalement hydrolysée. Le pic à RT 5.54, de faible intensité, peut être attribué à une forme<br />
partiellement hydrolysée puisqu’il absorbe à la même zone du spectre visible du colorant bleu et<br />
n’apparaît pas au chromatogramme du présent colorant (Fig. 60).<br />
156
RT: 0.00 - 19.99<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
5.90<br />
6.29<br />
NL:<br />
1.17E5<br />
Channel A<br />
UV 48B<br />
60000<br />
uAU<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
0<br />
2.11<br />
2.21<br />
2.34<br />
5.72<br />
6.88 7.88<br />
-10000<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 65. Chromatogramme du bain de teinture résiduel.(Reactive Blue 221)<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
180000<br />
6.29<br />
NL:<br />
1.99E5<br />
Channel A<br />
UV 45B<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
6.70<br />
100000<br />
uAU<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
0<br />
5.92<br />
7.84<br />
2.21 5.54<br />
13.62<br />
2.71<br />
2.11 13.84 19.98<br />
-20000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 66. Chromatogramme de la solution d’étalonnage relative au bain de teinture<br />
résiduel (Reactive Blue 221).<br />
157
III. Formes identifiées du colorant : Reactive Blue 221<br />
A partir des différentes formes identifiées dans les différentes solutions de teinture, nous<br />
pouvons déduire les formes révélés sur le chromatogramme du colorant : Reactive Blue 221<br />
(Fig.60) :<br />
La forme active à RT 6.64<br />
La forme totalement hydrolysée à RT 6.27<br />
Cette dernière forme est identifiée par la présence du pic à RT 6.29 sur le chromatogramme<br />
du bain de savonnage.<br />
Nous remarque, alors, que le colorant bleu est relativement pur et ne contient que très peu des<br />
composés à RT 2.67, 2.44 qui n’absorbent pas à la zone d’absorbance maximale du spectre<br />
visible du colorant bleu.<br />
Alors, les formes qui représentent notre échantillon du colorant bleu : Reactive Blue 221<br />
sont données par les structures suivantes :<br />
N<br />
Cl<br />
C 4 H 10 N<br />
N<br />
O<br />
Cu<br />
N N<br />
O<br />
NHCOCH 3<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O S<br />
O<br />
ONa<br />
S O<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Schéma 11. Forme active du colorant : Reactive Blue 221<br />
D’’-MCT-SES ; P 6.64 = 90.94<br />
(D’’ est la partie chromophore du présent colorant bleu)<br />
N<br />
OH<br />
C 4 H 10 N<br />
N<br />
O<br />
Cu<br />
N N<br />
O<br />
NHCOCH 3<br />
HO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
Schéma 12. Forme totalement hydrolysée du colorant : Reactive Blue 221<br />
D’’-MHT-HES ; P 6.27 = 9.06<br />
158
Conclusion<br />
Après avoir caractérisé les trois colorants réactifs étudiés (C.I Reactive Red 195, C.I<br />
Reactive Yellow 145 et C.I Reactive Blue 221) par différentes méthodes spectroscopiques :<br />
UV/Vis, IR-TF, RMN- 1 H et 13 C mono et bidimensionnelle et par LC/ESI_MS, la mise en<br />
évidence des différentes formes de ces colorants a été réalisée, avec succès, par quatre méthodes,<br />
à savoir : l’analyse des bains de teinture et de savonnage par la technique HPLC (III), l’analyse<br />
des solutions du tissu teint par HPLC (V), la séparation par chromatographie sur couche mince<br />
(CCM) et l’analyse des solutions du colorant par spectrométrie de masse (LC/ESI_MS ).<br />
Les formes du colorant révélées par la dernière méthode sont des formes actives (MCT-<br />
SES et MCT-VS), des formes inactives (D, D’) et des formes partiellement hydrolysées (MCT-<br />
HES). Pour la méthode (III), nous avons identifié, dans le bain de teinture résiduel, les formes<br />
active (MCT-VS), inactives, partiellement hydrolysées (MHT-VS ou MCT-HES) et totalement<br />
hydrolysée (MHT-HES). Également, dans le bain de savonnage résiduel, nous avons identifié les<br />
formes inactives et totalement hydrolysée.<br />
Pour la méthode (V), nous avons également identifié les formes actives et partiellement<br />
hydrolysées du colorant existant dans la solution du tissu teint. Finalement pour la méthode<br />
CCM, nous avons constaté l’existence de deux formes : active et hydrolysée pour le colorant<br />
rouge et une seule forme active pour le jaune et le bleu.<br />
Nous concluons, alors, que cette dernière méthode ne peut dévoiler la présence des formes<br />
inactives et partiellement hydrolysées, à moins que l’on trouve un éluant beaucoup plus efficace,<br />
et que seule la méthode HPLC peut déterminer avec fiabilité les différentes formes du colorant<br />
réactif. La spectrométrie de masse (LC/ESI_MS) est aussi fiable, mais la détection des masses<br />
présente encore des difficultés en raison de la structure polysulfonée des colorants étudiés.<br />
159
CHAPITRE III : Quantification des formes des colorants réactifs<br />
bifonctionnels<br />
Rappel<br />
Dans la présente étude, nous nous sommes intéressés à la vérification de la fiabilité et la<br />
compatibilité des cinq méthodes d’analyse des trois colorants réactifs bifonctionnels<br />
(Reactive Red 195, Reactive Yellow 145 et Reactive Blue 221) à savoir, l’analyse<br />
spectrophotométrique des bains de teinture et de savonnage résiduels (I); l’analyse<br />
colorimétrique du colorant sur le tissu teint (II); l’analyse des bains de teinture et de savonnage<br />
résiduels par la technique de HPLC (III); l’analyse spectrophotométrique des solutions de tissu<br />
teint (IV); l’analyse des solutions de tissu teint par la technique de HPLC (V). En effet, Nous<br />
avons choisi les méthodes chromatographiques en raison de leur fiabilité dans l’identification<br />
des différentes formes des colorants étudiés, ce qui permet facilement leur quantification.<br />
Pour vérifier la fiabilité et la compatibilité de ces méthodes, nous avons procédé au calcul<br />
des paramètres de teinture (taux d’hydrolyses, taux d’épuisement et taux de fixation) des<br />
colorants étudiés en utilisation les cinq méthodes d’analyse.<br />
A. Cas du colorant C.I. Reactive Red 195<br />
I. Réactions de teinture entre fibre et colorant<br />
I.1. Adsorption du colorant sur les fibres<br />
Le colorant ayant une grande affinité aux fibres en présence d’un sel minéral ( NaCl ou Na 2 SO 4 )<br />
monte sur ces fibres et diffuse à l’intérieur des pores de la partie amorphe des chaines<br />
cellulosiques. Il termine son parcours en s’adsorbant sur les sites actifs de la cellulose par le<br />
moyen des liaisons hydrogènes et Van der Walls. Cela est bien explicité sur le schéma 1<br />
suivant :<br />
160
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O Na<br />
O Na<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O O Na<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
N<br />
H<br />
+NaSHO 4<br />
O<br />
O<br />
S O<br />
O S ONa<br />
O<br />
+H 2 O<br />
+NaCl<br />
H OH<br />
+ H O<br />
HO<br />
HO<br />
H OH<br />
H<br />
H<br />
+H 2 O<br />
+NaCl<br />
T60<br />
HO<br />
O<br />
H<br />
H<br />
H<br />
H<br />
OH<br />
OH<br />
O<br />
H<br />
H OH<br />
O<br />
HO<br />
H<br />
n-2 H<br />
H<br />
O<br />
OH<br />
H<br />
OH<br />
Cl<br />
T60<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O Na<br />
O Na<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O O Na<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
N<br />
H<br />
Structure du colorant activée en solution :<br />
D-MCT-VS<br />
+H 3 O<br />
-H 2 O<br />
O<br />
-NaSO 4<br />
S O<br />
OH<br />
O<br />
O S O Na<br />
N<br />
O<br />
S O Na<br />
O H O H<br />
H<br />
HO<br />
HO<br />
H<br />
H<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
OH<br />
H<br />
OH<br />
O Na<br />
HO<br />
O<br />
H<br />
HN<br />
H<br />
N<br />
H<br />
OH<br />
N<br />
N<br />
O<br />
N<br />
H<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
H<br />
OH<br />
H O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S O<br />
O Na<br />
H O H<br />
H<br />
O<br />
HO<br />
H<br />
n-2 H<br />
O<br />
OH<br />
H<br />
OH<br />
Cl<br />
Adsorption du colorant sur les fibres cellulosiques:<br />
Fixation par des liaisons hydrogènes<br />
O<br />
O S O Na<br />
N N<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O Na<br />
O<br />
S<br />
O O Na<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
N<br />
H<br />
S O<br />
O<br />
Hydrolyse partielle du colorant en solution :<br />
D-MCT- HES<br />
Schéma 1. Adsorption du colorant sur les fibres cellulosiques<br />
161
I.2. Hydrolyse du colorant dans le bain de teinture<br />
En milieu aqueux basique, une partie du colorant s’hydrolyse comme il est mentionné sur le<br />
Schéma 2 :<br />
O<br />
Cl<br />
OH<br />
O<br />
N N<br />
O<br />
O S O Na OH HN NH<br />
O<br />
N<br />
S O S ONa<br />
O<br />
N N<br />
O<br />
O<br />
O<br />
H<br />
S<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S O O<br />
Na<br />
Na<br />
O Na OH<br />
O<br />
Structure ionisée du colorant réactif :Reactive Red 195<br />
-H<br />
+Na 2 CO 3<br />
2 O<br />
pH=10-11<br />
-NaSO 4<br />
T60<br />
+Na 2 CO 3 pH=10-11<br />
-NaCl -Na 2 SO 4<br />
T60<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O Na<br />
O Na<br />
N N<br />
O<br />
S<br />
O O Na<br />
OH HN<br />
N<br />
OH<br />
N<br />
N<br />
NH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
S O<br />
O<br />
Structure totalement hydrolysée du colorant :<br />
D-MHT-HES<br />
OH<br />
Cl<br />
Structure activée du colorant :<br />
D-MCT-VS<br />
O<br />
O<br />
O S O Na OH HN<br />
N N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
S O O<br />
Na<br />
Na<br />
O<br />
N<br />
N<br />
N<br />
NH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
S O<br />
O<br />
OH<br />
+OH<br />
-NaCl<br />
+ H 2 O<br />
+OH<br />
OH<br />
Cl<br />
Structure partiellement hydrolysée du colorant :<br />
D-MCT- HES<br />
O<br />
O<br />
O S O Na OH HN<br />
N N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
S O Na O Na<br />
N<br />
N<br />
N<br />
NH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
S O<br />
O<br />
OH<br />
O<br />
Schéma 2. Réaction d’hydrolyse du colorant dans le bain de teinture<br />
162
I.3. Fixation du colorant dans les fibres<br />
Le colorant adsorbé sur les fibres en milieu neutre, se met à la réaction de fixation juste après<br />
l’ajout d’un agent alcalin (NaHCO 3, Na 2 CO 3 , NaOH), qui ionise à la fois les groupements<br />
hydroxyle de la cellulose et provoque la réaction de substitution et d’adition nucléophile,<br />
respectivement entre le groupement monochlorotriazine et la cellulose d’une part et le<br />
groupement vinylsulfone avec la cellulose d’autre part (Schéma 3).<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S O Na<br />
H O H<br />
HO<br />
HO<br />
O<br />
S<br />
H<br />
O Na<br />
H<br />
N<br />
N<br />
O<br />
OH HN<br />
S<br />
O O Na<br />
H O<br />
OH<br />
H<br />
HO<br />
O<br />
H<br />
H<br />
N<br />
H<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
O<br />
NH<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
H<br />
OH<br />
H O<br />
OH<br />
S O<br />
O<br />
HO<br />
O<br />
O<br />
S O<br />
O Na<br />
H O H<br />
Adsorption du colorant sur les fibres cellulosiques:<br />
Fixation par des liaisons hydrogènes<br />
O<br />
n-2<br />
H<br />
H<br />
H O<br />
OH<br />
H<br />
OH<br />
Na 2 CO 3<br />
T60<br />
pH=10-11<br />
S O<br />
O<br />
S<br />
N<br />
N OH<br />
O<br />
O Na<br />
HN<br />
N<br />
Cl<br />
O<br />
N<br />
O S<br />
N<br />
O Na<br />
NH<br />
S<br />
O O<br />
O Na<br />
NaO O<br />
H O Na<br />
H H H O<br />
H O<br />
H O<br />
6 H O<br />
Na<br />
O<br />
O 4<br />
O<br />
5<br />
O<br />
O<br />
O<br />
O<br />
Na H<br />
O<br />
2<br />
Na<br />
O<br />
H<br />
3 H OH 1<br />
H<br />
H H<br />
O Na<br />
n-2 H<br />
H<br />
Activation du groupement sulfatoéthylsulfone et ionisation de la cellulose<br />
H O<br />
Na<br />
Na<br />
O<br />
H<br />
Na O O H<br />
O<br />
O<br />
3<br />
H<br />
O<br />
O H<br />
S<br />
H O<br />
2 O HO<br />
O 4<br />
Na<br />
Na H<br />
5 1<br />
6<br />
O<br />
H H O<br />
H<br />
O<br />
O O<br />
S<br />
N<br />
O Na<br />
N OH H<br />
O<br />
O Na<br />
HN<br />
N Cl<br />
H OH<br />
O<br />
N<br />
H<br />
O S<br />
N<br />
NH<br />
O Na<br />
S<br />
O O S O<br />
Na O O<br />
H O Na<br />
H H H O<br />
H<br />
O<br />
O<br />
H<br />
6 H<br />
O<br />
O<br />
Na<br />
O 4<br />
O<br />
5<br />
O<br />
Na O<br />
O<br />
O<br />
H<br />
O<br />
2 Na<br />
O<br />
H<br />
3 H O 1<br />
H H H<br />
O Na<br />
n-2 H H<br />
n-2<br />
4<br />
3<br />
6<br />
5<br />
2<br />
1<br />
O<br />
Na<br />
T60<br />
pH=10-11<br />
-H 2 O<br />
T60 pH=10-11<br />
-NaCl<br />
H O<br />
Na<br />
Na<br />
O<br />
H<br />
Na O O H<br />
O<br />
O<br />
3<br />
H<br />
O<br />
O H<br />
S<br />
H O<br />
2 O<br />
HO<br />
O 4<br />
Na<br />
Na H<br />
5 1<br />
6<br />
O<br />
H H O<br />
H<br />
O<br />
O O<br />
S<br />
N<br />
O<br />
N OH H<br />
O<br />
O Na<br />
HN<br />
N<br />
H OH<br />
O<br />
N<br />
H<br />
O S<br />
N<br />
NH<br />
O Na<br />
S<br />
O<br />
O S O<br />
Na O O<br />
H O Na<br />
H H H O<br />
H<br />
O<br />
O<br />
H<br />
6 H<br />
O<br />
O<br />
Na<br />
O 4<br />
O<br />
5<br />
O<br />
Na O<br />
O<br />
O<br />
H<br />
O<br />
2 Na<br />
O<br />
H<br />
3 H O 1<br />
H H H<br />
O Na<br />
n-2 H H<br />
n-2<br />
4<br />
3<br />
6<br />
5<br />
2<br />
1<br />
O<br />
Na<br />
Formation de la première liaison ether avec l'éhtylsulfone<br />
Formation de la deuxième liaison ether avec le groupement triazinique<br />
Schéma 3 : Réaction de fixation du colorant dans les fibres<br />
163
Le colorant hydrolysé dans le bain de teinture après ajout de l’alcali, comme il est montré sur le<br />
Schéma 2, possède une affinité plus ou moins grande aux fibres qui lui permet de monter<br />
facilement sur les fibres et de s’y accrocher par des liaisons d’hydrogène (Schéma 4).<br />
Na<br />
O<br />
Na<br />
O<br />
H<br />
O<br />
H<br />
Na<br />
H<br />
H<br />
Na<br />
O<br />
O<br />
H<br />
HO<br />
O<br />
H<br />
H<br />
O<br />
H<br />
Na<br />
O<br />
H O<br />
Na<br />
OH<br />
H<br />
H<br />
O<br />
O<br />
Na<br />
n-2<br />
O<br />
H<br />
Na<br />
H O<br />
H O<br />
Na<br />
H<br />
O<br />
Na<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
N<br />
N<br />
OH<br />
HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
S O Na O<br />
O H O Na<br />
H O<br />
Na O<br />
O<br />
H<br />
Na<br />
O<br />
H Na H<br />
O Na<br />
HO<br />
O<br />
H<br />
H<br />
H<br />
O<br />
Na<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O Na<br />
H<br />
Na<br />
O<br />
H O<br />
H<br />
O<br />
O<br />
Na<br />
n-2<br />
OH<br />
O Na<br />
H O<br />
H O<br />
H Na<br />
H<br />
O<br />
Na<br />
Schéma 4 : Adsorption du colorant hydrolysé sur les fibres<br />
AA. Étude quantitative des différents bains de teinture<br />
II. Analyse quantitative des bains de teinture et de savonnage résiduels par la<br />
méthode spectrophotométrique (Méthode I)<br />
II.1. Détermination du taux d’épuisement du colorant dans les bains de teinture<br />
résiduels<br />
Les solutions des bains de teinture restantes après la phase de fixation sont conservées et<br />
désignées par des bains de teinture résiduels. Elles sont utilisées pour la détermination du taux<br />
d’épuisement calculé par l’équation (1) ou (2) :<br />
T ep = [(A 0 -A t )/A 0 ] x 100 (1)<br />
T ep = [(C 0 -C t )/C 0 ] x 100 (2)<br />
164
où, A 0 et A t sont des absorbances respectivement du bain de teinture initial et du bain de teinture<br />
résiduel, et où C 0 et C t sont des concentrations respectivement du bain de teinture initial et du<br />
bain de teinture résiduel.<br />
II.2. Détermination du taux d’hydrolyse du colorant dans les bains de savonnage<br />
résiduels<br />
Également, les solutions des bains de savonnage restantes après le lavage sont conservées<br />
et désignées par des bains de savonnage résiduels. Elles sont gardées pour la détermination du<br />
taux d’hydrolyse en utilisant l’équation (3) ou (4) :<br />
T h = [A s /A 0 ] x 100 (3)<br />
T h = [C s /C 0 ] x 100 (4)<br />
où, A 0 et A s sont des absorbances du colorant respectivement dans le bain de teinture initial et<br />
dans le bain de savonnage résiduel, et où C 0 et C s sont des concentrations du colorant<br />
respectivement dans le bain de teinture initial et dans le bain de savonnage résiduel.<br />
Afin de déterminer les concentrations du colorant qui correspondent aux absorbances mesurées<br />
précédemment pour les bains de teinture et de savonnage, nous avons fait appel aux solutions<br />
d’étalonnage correspondantes.<br />
II.3. Solutions d’étalonnage des bains de teinture résiduels<br />
Ces solutions d’étalonnage sont préparées dans les mêmes conditions que pour les bains de<br />
teinture résiduels. Pour cela, les concentrations du sel à ajouter dans ces solutions sont<br />
équivalentes aux quantités restantes dans les bains de teinture résiduels. Elles sont déduites de<br />
l’équation (5), qui donne directement la concentration du sel NaCl diffusée dans la fibre.<br />
[Na + ] f = [ Col -z ] f { (Z/2+ (Z²/4 +[Na + ] b [Cl - ] b V²)/[Col -z ] f 2 )½} (5)<br />
De même, pour la concentration de l’alcali, nous avons adopté le même pH que pour le bain de<br />
teinture résiduel.<br />
165
II.4. Solutions d’étalonnage relatives aux bains de savonnage résiduels<br />
Ces solutions sont préparées suivant deux étapes : hydrolyse du colorant et traitement par<br />
un détergent anionique. Elles sont préparées suivant les mêmes conditions que pour les bains de<br />
savonnage résiduels.<br />
II.5. Courbes d’étalonnage obtenues par la méthode I<br />
Les Figures 1 et 2 montrent une corrélation linéaire entre l’absorbance du colorant dans les<br />
solutions d’étalonnage (relatives aux bains de teinture et de savonnage résiduels, respectivement)<br />
et leurs concentrations). Les équations des droites : Abs=0.0152C ; (avec le coefficient de<br />
détermination R 2 =0.9998) et Abs=0.0131C ; (R 2 =0.9978) relatives à ces deux figures sont<br />
utilisées, respectivement, pour déterminer les concentrations inconnues du colorant dans les deux<br />
bains.<br />
Absorbance<br />
2<br />
1.8<br />
1.6<br />
1.4<br />
1.2<br />
1<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
y = 0.0152x<br />
R 2 = 0.9998<br />
0 20 40 60 80 100 120 140<br />
Concentration (mg/L)<br />
Fig. 1. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de teinture résiduels) en fonction de la concentration<br />
(Reactive Red 195).<br />
166
0.6<br />
0.5<br />
Abs = 0.0131 C<br />
R 2 = 0.9978<br />
Absorbance<br />
0.4<br />
0.3<br />
0.2<br />
0.1<br />
0<br />
0 10 20 30 40 50<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 2. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de savonnage résiduels) en fonction de la concentration<br />
(Reactive Red 195).<br />
III. Analyse quantitative sur tissu teint par la méthode colorimétrique (Méthode II)<br />
Nous pouvons déduire des deux courbes d’étalonnage établies par la méthode I, la quantité<br />
du colorant adsorbée sur tissu et celle fixée après savonnage. Ces quantités sont utilisées dans<br />
l’établissement des deux courbes d’étalonnage K/S = f(C) présentées sur la Figure 3.<br />
Sur ce, nous pouvons affirmer la linéarité de la relation entre la reflectance du tissu teint<br />
(avant et après savonnage) et la concentration du colorant, et déterminer, ainsi les concentrations<br />
du colorant inconnues dans les tissus teints avant et après savonnage.<br />
167
Fig. 3. Courbes d’étalonnage relatives à la reflectance du tissu teint avant (a) et après<br />
savonnage (b) en fonction de la concentration (g/l) du colorant Reactive Red 195.<br />
IV. Analyse quantitative par la méthode HPLC (Méthode III)<br />
IV.1. Quantification des formes du colorant dans les solutions d’étalonnage<br />
correspondant aux bains de savonnage résiduels<br />
L’identification des différentes formes du colorant existant dans la solution d’étalonnage<br />
qui correspond au bain de savonnage résiduel, a permis la quantification de ces formes en<br />
effectuant la somme de toutes les aires des pics du chromatogramme qui sont attribuables aux<br />
formes hydrolysées et inactives du colorant.<br />
La Figure 4 montre la linéarité de la courbe d’étalonnage établie entre la somme des aires<br />
précitées et la concentration du colorant dans les solutions d’étalonnage [A=77951C<br />
(R 2 =0.9997)].<br />
168
3500000<br />
3000000<br />
A = 77951C<br />
R 2 = 0.9997<br />
2500000<br />
Aire<br />
2000000<br />
1500000<br />
1000000<br />
500000<br />
0<br />
0 10 20 30 40 50<br />
Concentration (mg/L)<br />
Fig. 4. Courbe d’étalonnage relative aux aires des pics du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de savonnage résiduels) en fonction de la concentration<br />
(Reactive Red 195).<br />
IV.2. Quantification des formes du colorant dans les solutions d’étalonnage<br />
correspondant aux bains de teinture résiduels<br />
D’après la comparaison faite entre les deux chromatogrammes du bain de teinture (Fig. 20)<br />
et sa solution d’étalonnage (Fig. 25) dans le chapitre II, nous pouvons déduire la courbe<br />
d’étalonnage à partir de l’aire des pics à RT 1.79 ; 2.2 ; 2.34 ; 2.73 ; 2.92 ; 3.55 ; 4.11 ; 4.73 ;<br />
5.33 ; 5.5 et 5.96. Cette courbe ainsi établie (Fig. 5) correspond bien à une droite d’équation :<br />
A=73763C (R 2 =0.9938).<br />
169
Aire<br />
10000000<br />
9000000<br />
8000000<br />
7000000<br />
6000000<br />
5000000<br />
4000000<br />
3000000<br />
2000000<br />
1000000<br />
0<br />
y = 73763x<br />
R 2 = 0.9938<br />
0 50 100 150<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 5. Courbe d’étalonnage relative aux aires des pics du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de teinture résiduels) en fonction de la concentration<br />
(Reactive Red 195).<br />
AB. Étude quantitative dans les solutions de tissu teint<br />
V. Analyse quantitative du colorant dans les solutions de tissu teint par la méthode<br />
spectrophotométrique (Méthode IV)<br />
La Figure 6 montre une corrélation linéaire entre l’absorbance du colorant dans les<br />
solutions des tissus teints et la concentration du colorant [Abs=0.022C ; (R 2 =0.996)].<br />
Ce qui permet de déterminer les concentrations inconnues directement sur tissu teint avant et<br />
après savonnage.<br />
170
Absorbance<br />
0.5<br />
0.45<br />
0.4<br />
0.35<br />
0.3<br />
0.25<br />
0.2<br />
0.15<br />
0.1<br />
0.05<br />
0<br />
y = 0.022x<br />
R 2 = 0.996<br />
0 5 10 15 20 25<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 6. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (tissu-colorant) en fonction de la concentration (Reactive Red 195).<br />
VI. Analyse quantitative du colorant dans les solutions de tissu teint par la méthode<br />
HPLC (Méthode V).<br />
Après identification du colorant dans la solution de tissu teint, nous avons essayé de le<br />
quantifier par la somme des aires des pics correspondant aux différentes formes du colorant.<br />
La Figure 7 montre une courbe linéaire entre la somme des aires précitées et la<br />
concentration du colorant dans les solutions d’étalonnage des tissus teints [A=60995C;<br />
(R 2 =0.9946)]. Ce qui permet de déterminer les concentrations inconnues directement sur tissu<br />
teint avant et après savonnage.<br />
1400000<br />
1200000<br />
y = 60995x<br />
R 2 = 0.9946<br />
1000000<br />
800000<br />
600000<br />
400000<br />
200000<br />
0<br />
0 5 10 15 20 25<br />
Fig. 7. Courbe d’étalonnage relative à la somme des aires des pics du colorant dans les<br />
solutions d’étalonnage (tissu-colorant) en fonction de la concentration.<br />
(Reactive Red 195).<br />
171
VII. Exactitude et Compatibilité des méthodes<br />
VII.1. Détermination des paramètres de teinture par la méthode (I)<br />
Pour vérifier l’exactitude de ces méthodes, nous avons procédé à la teinture de deux<br />
échantillons de tissu, suivant les mêmes conditions appliquées dans la teinture des échantillons<br />
d’étalonnage, avec les concentrations du colorant (mg/l) : 160 et 260.<br />
Pour déterminer les paramètres de teinture (taux d’hydrolyse, taux de fixation et taux<br />
d’épuisement) de ces deux échantillons (en utilisant la méthode I), nous pouvons procéder par<br />
deux voies :<br />
• soit les déduire directement des deux équations d’absorbance :<br />
(1) : T ep = [(A o -A t )/A o ] x 100 et (3) : T h = [A s /A 0 ] x 100<br />
i. soit en utilisant l’équation des deux droites d’absorbance relatives aux bains de teinture<br />
et de savonnage résiduels, illustrées, respectivement, sur les Figures 1 et 2.<br />
Les valeurs calculées sont mentionnées dans le Tableau 1 [106,107].<br />
VII.2. Détermination des paramètres de teinture par la méthode (II)<br />
La détermination de ces paramètres pour les deux échantillons précités peut s’effectuer<br />
uniquement par l’équation des deux droites de reflectance des tissus teints avant et après<br />
savonnage (Figs. 3, Tableau 1) [106,107].<br />
VII.3. Détermination des paramètres de teinture par la méthode (III)<br />
Nous avons également déterminé le taux d’hydrolyse en utilisant l’équation de la droite des<br />
aires des pics qui correspondent aux formes hydrolysées et inactives existant dans le bain de<br />
savonnage résiduel (Fig. 4). Pour le calcul du taux de fixation, nous avons utilisé l’équation de la<br />
droite des aires des pics qui correspondent aux différentes formes du colorant existant dans le<br />
bain de teinture résiduel (Fig. 5, Tableau 1) [106,107].<br />
VII.4. Détermination des paramètres de teinture par les méthodes (IV) et (V)<br />
Nous nous sommes basés, aussi, sur les deux figures 6 et 7 pour déterminer, la<br />
concentration du colorant dans le tissu teint avant et après savonnage.<br />
172
Tableau 1. Paramètres de teinture calculés pour le colorant Reactive Red 195 en utilisant<br />
les cinq méthodes.<br />
Méthode (I) (II) (III) (IV) (V)<br />
Échantillon S 1 S 2 S 1 S 2 S 1 S 2 S 1 S 2 S 1 S 2<br />
Taux<br />
d’hydrolyse<br />
% (T h )<br />
Taux de<br />
fixation %<br />
(T f )<br />
Taux<br />
d’épuisement<br />
% (T ep )<br />
14.63 13.16 10.75 12.46 14.58 12.73 5.07 6.99 - -<br />
45.01 45.60 46.19 43.00 45.47 47.38 17.90 19.41 4.55 5.78<br />
59.63 58.76 56.94 55.46 60.05 60.11 22.97 26.40 3.36 3.56<br />
VII.5. Comparaison et justification<br />
Nous constatons une grande proximité entre les valeurs déterminées par les trois premières<br />
méthodes. Par contre, ceux déterminés par les deux dernières méthodes sont très divergentes. Ce<br />
qui peut être expliqué par l’instabilité du coefficient d'extinction des différentes formes du<br />
colorant existant dans les solutions de tissu teint. En effet, la solubilisation de la cellulose produit<br />
un milieu complexe instable, provoquant plusieurs types d’interactions avec le colorant, ce qui<br />
trouble le coefficient d’absorbance des formes du colorant dans la solution, bien que tous les<br />
paramètres de la solution sont gardés constants (solvant, concentration du colorant, nature et<br />
masse de tissu, température et durée de traitement).<br />
VIII. Quantification des formes du colorant dans les solutions de teinture<br />
VIII.1. Dans le bain de teinture résiduel<br />
Les formes révélées dans le chromatogramme du bain de teinture résiduel (Fig.20, chapitre II et<br />
Fig.8 chapitre III) peuvent être quantifiées par la méthode de normalisation interne [105,107] :<br />
173
RT: 0.00 - 19.99<br />
320000<br />
300000<br />
280000<br />
260000<br />
2.18<br />
240000<br />
220000<br />
200000<br />
180000<br />
2.73<br />
4.53<br />
NL:<br />
3.37E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F382LC13<br />
uAU<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
40000<br />
20000<br />
0<br />
-20000<br />
1.80<br />
4.00<br />
5.11<br />
8.45<br />
13.85<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 8. Chromatogramme du bain de teinture résiduel de l’échantillon S2 (Reactive Red 195)<br />
Tableau 2. Quantification des formes du colorant rouge dans le bain de teinture résiduel (S1)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
teinture (%).<br />
Temps de rétention de 40% du colorant<br />
(RT) restant dans le bain de<br />
Inactive (D) 1.82 7.8<br />
Inactive (D) 2.18 6.01<br />
Inactive (D) 2.73 4.74<br />
S1<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D-MCT- 4.62 19.94<br />
HES ou D-MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D-MCT-<br />
HES ou D-MHT-VS)<br />
5.21 1,53<br />
174
Tableau 3. Quantification des formes du colorant rouge dans le bain de teinture résiduel (S2)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon<br />
S2<br />
Formes du colorant<br />
de 39.89% du<br />
Temps de rétention<br />
colorant restant dans<br />
(RT)<br />
le bain de teinture<br />
(%).<br />
Inactive (D) 1.8 6.65<br />
Inactive (D) 2.18 7.00<br />
Inactive (D) 2.73 3.72<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D-MCT- 4.53 17.59<br />
HES ou D-MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D-MCT- 5.11 4.04<br />
HES ou D-MHT-VS)<br />
VIII.2. Dans le bain de savonnage résiduel<br />
Les formes révélées dans le chromatogramme du bain de savonnage résiduel (Fig.14, chapitre II<br />
et Fig.9 chapitre III) peuvent être quantifiées par la méthode de normalisation interne.<br />
RT: 0.67 - 7.08<br />
200000<br />
180000<br />
RT: 5.29<br />
MA: 785547<br />
MH: 202721<br />
NL:<br />
2.04E5<br />
Channel A<br />
UV<br />
F32cLC03<br />
160000<br />
140000<br />
120000<br />
uAU<br />
100000<br />
80000<br />
60000<br />
RT: 2.76<br />
MA: 116812<br />
MH: 52982<br />
40000<br />
20000<br />
0<br />
1.27<br />
RT: 1.71<br />
MA: 98706<br />
MH: 10067<br />
2.68 3.17 3.63 4.68<br />
RT: 6.09<br />
MA: 75772<br />
MH: 9714<br />
1 2 3 4 5 6 7<br />
Time (min)<br />
Fig. 9. Chromatogramme du bain de savonnage résiduel de l’échantillon S2 (Reactive Red<br />
195).<br />
175
Tableau 4. Quantification des formes du colorant rouge dans le bain de savonnage résiduel (S1)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de 14.58% du<br />
Temps de<br />
colorant éliminé dans<br />
rétention (RT)<br />
le bain de savonnage<br />
(%).<br />
Inactive (D) 1.7 1.36<br />
Inactive (D) 2.76 1.42<br />
S1<br />
Totalement hydrolysé<br />
(D-MHT-HES)<br />
5.29 11.18<br />
Partiellement hydrolysé<br />
(D-MCT-HES ou D-MHT-VS)<br />
6.09 0.63<br />
Tableau 5. Quantification des formes du colorant rouge dans le bain de savonnage résiduel (S2)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de 12.73% du<br />
Temps de rétention<br />
colorant éliminé dans<br />
(RT)<br />
le bain de savonnage<br />
(%).<br />
Inactive (D) 1.71 1.17<br />
Inactive (D) 2.76 1.38<br />
Totalement<br />
S2<br />
hydrolysée (D-MHT- 5.29 9.29<br />
HES)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D-MCT-<br />
HES ou D-MHT-VS)<br />
6.09 0.90<br />
Les formes inactives révélées à RT 1.82 et 2.18 sur les chromatogrammes du bain de teinture<br />
résiduel ne se révèlent pas sur les chromatogrammes du bain de savonnage résiduel, ce qui<br />
confirme la non adsorption de ces formes sur les fibres pendant la teinture [107]. Par contre les<br />
formes inactives à RT 1.71 et 2.76, ayant une affinité aux fibres, ont été adsorbées sur ces fibres<br />
pendant la teinture et éliminées par la suite dans le bain de savonnage [106].<br />
176
Conclusion<br />
La similitude entre les valeurs des trois paramètres (T h , T f et T ep ) calculés par les trois<br />
premières méthodes confirme la compatibilité de ces dernières. Cela affirme, aussi, leur<br />
exactitude pour la quantification des formes hydrolysées et inactives (colorant non fixé) ainsi que<br />
la forme active du colorant (colorant fixé). Pourtant, la non similitude de ces paramètres calculés<br />
par les méthodes (IV) et (V), témoigne la non exactitude de ces deux méthodes pour la<br />
quantification des formes du colorant.<br />
Toutefois, la méthode (III) peut être considérée la plus efficace parmi les trois premières<br />
méthodes, puisqu’elle permet l’identification des différentes formes du colorant [106,107].<br />
B. Cas des colorants C.I. Reactive Yellow 145 et C.I. Reactive Blue 221<br />
I. Réalisation des courbes d’étalonnage<br />
I.1. Courbes d’étalonnage établies par les méthodes (I) et (II)<br />
Nous avons adopté les mêmes conditions et les mêmes procédures appliquées pour le cas<br />
du colorant rouge (Reactive Red 195) afin d’établir les courbes d’étalonnage relatives aux<br />
méthodes (I) et (II). Elles sont illustrées dans les figures 10-11. Nous avons constaté que ce sont<br />
toutes des droites qui permettent de déterminer les concentrations inconnues du colorant dans les<br />
bains de teinture et de savonnage résiduels (méthode I) ainsi que les concentrations du colorant<br />
adsorbé et fixé sur le tissu (méthode II).<br />
1.6<br />
1.4<br />
y = 0.0118x<br />
R 2 = 0.9983<br />
1.2<br />
Absorbance<br />
1<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100 120 140<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig.10. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains teinture résiduels), en fonction de la concentration (Reactive Yellow<br />
145).<br />
177
Absorbance<br />
0.4<br />
0.35<br />
0.3<br />
0.25<br />
0.2<br />
0.15<br />
0.1<br />
0.05<br />
0<br />
y = 0.0134x<br />
R 2 = 0.9989<br />
0 5 10 15 20 25 30<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 11. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage(des bains de savonnage résiduels) en fonction de la concentration (Reactive<br />
Yellow 145).<br />
1.4<br />
1.2<br />
y = 0.0109x<br />
R 2 = 0.9987<br />
1<br />
Absorbance<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100 120 140<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 12. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains teinture résiduels) en fonction de la concentration (Reactive Blue<br />
221).<br />
178
0.35<br />
0.3<br />
y = 0.0116x<br />
R 2 = 0.9999<br />
Absorbance<br />
0.25<br />
0.2<br />
0.15<br />
0.1<br />
0.05<br />
0<br />
0 5 10 15 20 25 30<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 13. Courbe d’étalonnage relative à l’absorbance du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de savonnage résiduels) en fonction de la concentration<br />
(Reactive Blue 221)<br />
Fig. 14. Courbe d’étalonnage relative à la reflectance du tissu teint avant savonnage (a) et<br />
après savonnage (b) en fonction de la concentration (g/l) du colorant Reactive Yellow 145.<br />
179
Fig.15. Courbe d’étalonnage relative à la reflectance du tissu teint avant savonnage (a) et<br />
après savonnage (b) en fonction de la concentration (g/l) du colorant Reactive Blue 221<br />
I.2. Courbes d’étalonnage établies par la méthode (III)<br />
I.2.1. Courbes d’étalonnage relatives aux bains de savonnage résiduels<br />
2.1.1. Cas du colorant jaune ( Reactive Yellow 145)<br />
D’après la figure 55 du chapitre II, la courbe d’étalonnage relative aux bains de savonnage<br />
résiduels du colorant jaune (Fig. 16) peut être établie par l’aire du pic à RT 5.23 qui correspond à<br />
la forme hydrolysée du colorant et l’aire du pic à RT 2.69. Elle constitue une droite d’équation :<br />
A= 45911C ; (R 2 =0.9993).<br />
180
1400000<br />
1200000<br />
y = 45911x<br />
R 2 = 0.9993<br />
1000000<br />
800000<br />
600000<br />
400000<br />
200000<br />
0<br />
0 5 10 15 20 25 30<br />
Fig. 16. Courbe d’étalonnage relative aux aires des pics du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de savonnage résiduels) en fonction de la concentration (Reactive<br />
Yellow 145).<br />
2.1.2. Cas du colorant bleu (Reactive Blue 221)<br />
De même, la figure 64 du chapitre II révèle que la courbe d’étalonnage relative aux bains<br />
de savonnage résiduels du colorant bleu (Fig.17) peut être établie à partir de l’aire des deux pics<br />
à RT 5.90 et 6.29. Elle constitue une droite d’équation : A= 65130C ; (R 2 =0.9989).<br />
1800000<br />
1600000<br />
1400000<br />
y = 65130x<br />
R 2 = 0.9989<br />
1200000<br />
Area<br />
1000000<br />
800000<br />
600000<br />
400000<br />
200000<br />
0<br />
0 5 10 15 20 25 30<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 17. Courbe d’étalonnage relative aux aires des pics du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de savonnage résiduels) en fonction de la concentration (Reactive<br />
Blue 221).<br />
181
I.2.2. Courbes d’étalonnage relatives aux bains de teinture résiduels<br />
2.2.1. Cas du colorant jaune<br />
D’après les données des figures 56 et 57 illustrées dans le chapitre II, nous pouvons<br />
déduire la courbe d’étalonnage à partir de l’aire des deux pics majoritaires à RT 5.26 et 5.39, et<br />
des deux autres minoritaires à RT 6.04 et 2.74. La figure 18 illustre bien une droite d’équation :<br />
A= 20053C ; (R 2 =0.9814).<br />
3000000<br />
2500000<br />
y = 20053x<br />
R 2 = 0.9814<br />
2000000<br />
Aire<br />
1500000<br />
1000000<br />
500000<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100 120 140<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 18 Courbe d’étalonnage relative aux aires des pics du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de teinture résiduels) en fonction de la concentration (Reactive<br />
Yellow 145).<br />
2.2.2. Cas du colorant bleu<br />
Nous pouvons également déduire la courbe d’étalonnage à partir de l’aire des deux pics<br />
majoritaires à RT 6.29 et 6.70, et des deux autres minoritaires à RT 5.92 et 5.54. La figure 19<br />
confirme aussi la corrélation linéaire entre ces deux paramètres : l’aire des pics et la<br />
concentration du colorant, ce qui donne l’équation : A = 19403C ; (R 2 =0.9893).<br />
182
3000000<br />
2500000<br />
2000000<br />
y = 19403x<br />
R 2 = 0.9893<br />
Aire<br />
1500000<br />
1000000<br />
500000<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100 120 140<br />
Concentration (mg/l)<br />
Fig. 19. Courbe d’étalonnage relative aux aires des pics du colorant dans les solutions<br />
d’étalonnage (des bains de teinture résiduels) en fonction de la concentration (Reactive Blue<br />
221).<br />
II. Exactitude et Compatibilité des méthodes.<br />
II.1. Détermination des paramètres de teinture calculés par les 3 méthodes<br />
(I, II et III)<br />
Pour cela, nous avons procédé de la manière décrite dans le cas du colorant rouge. Nous<br />
avons débuté par la teinture des deux échantillons avec les concentrations (mg/l) 160 et 220. Les<br />
concentrations du colorant dans les bains de teinture et de savonnage résiduels sont déterminées<br />
par les droites d’étalonnage préétablies pour chaque colorant. Les paramètres de teinture sont,<br />
finalement, calculés et mentionnés dans les Tableaux 5 et 6 [106,107].<br />
Tableau 5. Paramètres de teinture calculés pour le colorant : Reactive Yellow 145<br />
Méthode (I) (II) (III)<br />
Echantillon S 1 S 2 S 1 S 2 S 1 S 2<br />
Taux d’hydrolyse<br />
% (T h )<br />
Taux de fixation %<br />
(T f )<br />
Taux d’épuisement<br />
% (T ep )<br />
10.15 11.37 12.14 10.06 10.72 08.61<br />
64.69 61.28 68.27 66.00 66.21 66.92<br />
77.54 74.84 80.41 76.06 76.93 75.53<br />
183
Tableau 6. Paramètres de teinture calculés pour le colorant : Reactive Blue 221<br />
Méthode (I) (II) (III)<br />
Echantillon S 1 S 2 S 2 S 1 S 1 S 2<br />
Taux d’hydrolyse<br />
% (T h )<br />
17.46 18.97 19.94 17.09 15.43 18.86<br />
Taux de fixation %<br />
(T f )<br />
62.28 58.09 64.13 58.36 63.93 55.28<br />
Taux d’épuisement<br />
% (T ep )<br />
82.68 79.44 84.37 75.45 79.36 74.14<br />
II.2. Comparaison et justification<br />
Les résultats mentionnés dans le tableau montrent une grande proximité entre les valeurs<br />
déterminées par les trois premières méthodes, ce qui confirme les résultats trouvés initialement<br />
pour le colorant rouge. Les différences observées entre les valeurs du colorant jaune sont dues<br />
aux erreurs de préparation des bains de teinture et d’étalonnage, surtout que le bon unisson des<br />
tissus teints avec les colorants clairs est difficilement atteint. De plus, l’utilisation de la méthode<br />
de teinture à l’isotherme peut être la cause du mauvais unisson, car l’ajout de l’alcali s’effectue à<br />
la même température de teinture qui provoque une réaction de fixation instantanée du colorant.<br />
Ceci peut perturber la migration uniforme du colorant tout au long de la surface de tissu [107].<br />
III. Quantification des formes du colorant dans les solutions de teinture<br />
III.1. Dans le bain de teinture résiduel<br />
Les formes révélées dans les chromatogrammes du bain de teinture résiduel du colorant jaune<br />
(Fig. 56 (S1)) du chapitre II et Fig.20(S2) du chapitre III) ainsi que celles du colorant bleu (Fig.<br />
65 (S2)) du chapitre II et Fig. 21 (S1) du chapitre III) peuvent être quantifiées par la méthode de<br />
normalisation interne :<br />
184
RT: 0.00 - 19.99<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
2.74<br />
5.09<br />
5.26<br />
5.37<br />
NL:<br />
1.04E5<br />
Channel B<br />
UV 35J<br />
60000<br />
2.19<br />
50000<br />
40000<br />
7.28 8.29 8.98<br />
uAU<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
1.79<br />
2.86<br />
3.53<br />
13.82<br />
0<br />
-10000<br />
-20000<br />
-30000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 20. Chromatogramme du bain de teinture résiduel de l’échantillon S2<br />
(Reactive Yellow 145)<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
60000<br />
55000<br />
50000<br />
45000<br />
40000<br />
35000<br />
30000<br />
25000<br />
5.91<br />
6.30<br />
NL:<br />
6.44E4<br />
Channel A<br />
UV 47B<br />
uAU<br />
20000<br />
15000<br />
2.21<br />
7.00 7.90<br />
10000<br />
5000<br />
0<br />
2.11<br />
2.71<br />
3.06<br />
5.24<br />
-5000<br />
-10000<br />
-15000<br />
-20000<br />
-25000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 21. Chromatogramme du bain de teinture résiduel de l’échantillon S1<br />
(Reactive Blue 221)<br />
185
Tableau 7. Quantification des formes du colorant jaune dans le bain de teinture résiduel (S1)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
teinture (%).<br />
Temps de rétention de 23% du colorant<br />
(RT) restant dans le bain de<br />
Inactive (D’) 2.74 5.14<br />
Inactive (D’) 2.86 8.55<br />
Partiellement<br />
S1<br />
hydrolysé (D’-MCT- 5.15 4.94<br />
HES ou D’-MHT-VS)<br />
Totalement<br />
hydrolysée (D’- 5.29 4.37<br />
MHT-HES)<br />
Tableau 8. Quantification des formes du colorant jaune dans le bain de teinture résiduel (S2)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de 24.47% du<br />
Temps de rétention<br />
colorant restant dans<br />
(RT)<br />
le bain de teinture<br />
(%).<br />
Inactive (D’) 2.74 3.85<br />
Inactive (D’) 2.86 5.49<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D’-MCT- 5.09 5.62<br />
HES ou D’-MHT-VS)<br />
S2<br />
Totalement<br />
hydrolysée (D’- 5.26 4.46<br />
MHT-HES)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D’-MCT-<br />
HES ou D’-MHT-VS)<br />
5.37 5.04<br />
186
Tableau 9. Quantification des formes du colorant bleu dans le bain de teinture résiduel (S1)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de 21.64% du<br />
Temps de rétention<br />
colorant restant dans<br />
(RT)<br />
le bain de teinture<br />
(%).<br />
Inactive (D’’) 2.71 1.11<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
5.24 1.54<br />
D’’-MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
S1<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
5.91 8.33<br />
D’’-MHT-VS)<br />
Totalement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MHT-HES)<br />
6.3 10.66<br />
Tableau 10. Quantification des formes du colorant bleu dans le bain de teinture résiduel (S2)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de 25.86% du<br />
Temps de rétention<br />
colorant restant dans<br />
(RT)<br />
le bain de teinture<br />
(%).<br />
Inactive (D’’) 2.71 0.72<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
5.28 0.38<br />
S2 D’’-MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
5.9 10.75<br />
D’’-MHT-VS)<br />
187
Totalement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MHT-HES)<br />
6.29 14.00<br />
III.2. Dans le bain de savonnage résiduel<br />
Les formes révélées dans les chromatogrammes du bain de savonnage résiduel du colorant jaune<br />
(Fig. 54 (S2) du chapitre II et Fig. 22 (S1) du chapitre III) ainsi que celles du colorant bleu<br />
(Fig. 63 (S1), chapitre II et Fig.23 (S2) chapitre III) peuvent être quantifiées par la méthode de<br />
normalisation interne.<br />
RT: 0.00 - 19.99<br />
55000<br />
50000<br />
45000<br />
6.03<br />
NL:<br />
5.57E4<br />
Channel B<br />
UV 40J<br />
40000<br />
35000<br />
5.23<br />
8.24 8.93<br />
30000<br />
25000<br />
uAU<br />
20000<br />
15000<br />
10000<br />
5000<br />
2.44<br />
2.13<br />
2.69<br />
4.71<br />
13.84<br />
0<br />
-5000<br />
-10000<br />
-15000<br />
-20000<br />
-25000<br />
-30000<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 22. Chromatogramme du bain de savonnage résiduel de l’échantillon S1<br />
(Reactive Yellow 145)<br />
188
RT: 0.00 - 19.99<br />
uAU<br />
170000<br />
160000<br />
150000<br />
140000<br />
130000<br />
120000<br />
110000<br />
100000<br />
90000<br />
80000<br />
70000<br />
60000<br />
50000<br />
40000<br />
30000<br />
20000<br />
10000<br />
0<br />
-10000<br />
-20000<br />
5.92<br />
6.29<br />
6.73<br />
7.12 7.87 5.47<br />
9.63<br />
2.48 2.72<br />
3.12 12.24<br />
14.13<br />
NL:<br />
1.79E5<br />
Channel A<br />
UV 54B<br />
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18<br />
Time (min)<br />
Fig. 23. Chromatogramme du bain de savonnage résiduel de l’échantillon S2<br />
(Reactive Blue 221)<br />
Tableau 11. Quantification des formes du colorant jaune dans le bain de savonnage résiduel (S1)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon<br />
Formes du colorant<br />
Temps de rétention<br />
(RT)<br />
de 10.72% du<br />
colorant éliminé dans<br />
le bain de savonnage<br />
(%).<br />
Forme inactive 2.69 4.14<br />
Totalement<br />
hydrolysée<br />
(D’-<br />
5.23 2.35<br />
S1<br />
MHT-HES)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D’-MCT-<br />
6.03 4.23<br />
HES ou D’-MHT-VS)<br />
189
Tableau 12. Quantification des formes du colorant jaune dans le bain de savonnage résiduel (S2)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de savonnage (%).<br />
Temps de rétention de 8.61% du colorant<br />
(RT) éliminé dans le bain<br />
Forme inactive 2,69 2.35<br />
Totalement<br />
hydrolysée (D’- 5.23 2.19<br />
MHT-HES)<br />
S2<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D’-MCT- 5.37 0.29<br />
HES ou D’-MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée (D’-MCT-<br />
HES ou D’-MHT-VS)<br />
6.03 3.79<br />
L’absence des formes inactives à RT 2.74 et 2.86 sur les chromatogrammes du bain de<br />
savonnage des deux échantillons montre que ces formes ne s’adsorbent pas sur les fibres pendant<br />
la teinture. Ce qui justifie leur présence en totalité dans le bain de teinture résiduel.<br />
Tableau 13. Quantification des formes du colorant bleu dans le bain de savonnage résiduel (S1)<br />
Proportion en masse de<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
Temps de 15.43% du colorant<br />
rétention (RT) éliminé dans le bain de<br />
savonnage (%).<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou D’’-<br />
5.53 0.74<br />
MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
S1<br />
hydrolysée<br />
5.91 1.49<br />
(D’’-MCT-HES ou D’’-<br />
MHT-VS)<br />
Totalement hydrolysée<br />
(D’’-MHT-HES)<br />
6.29 12.38<br />
190
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou D’’-<br />
MHT-VS)<br />
6.73 0.83<br />
Tableau 14. Quantification des formes du colorant bleu dans le bain de savonnage résiduel (S2)<br />
Proportion en masse<br />
Échantillon Formes du colorant<br />
de 18.86% du<br />
Temps de rétention<br />
colorant éliminé dans<br />
(RT)<br />
le bain de savonnage<br />
(%).<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
5.47 1.17<br />
D’’-MHT-VS)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
5.92 2.06<br />
S2 D’’-MHT-VS)<br />
Totalement<br />
hydrolysée<br />
6.29 14.44<br />
(D’’-MHT-HES)<br />
Partiellement<br />
hydrolysée<br />
(D’’-MCT-HES ou<br />
D’’-MHT-VS)<br />
6.73 1.18<br />
On constate qu’une grande partie des formes partiellement hydrolysées pour les trois colorants<br />
étudiés ne se fixent pas sur les fibres. Soit elles ne s’adsorbent pas en restant dans le bain de<br />
teinture ou elles s’éliminent au moment du savonnage, le cas du colorant jaune (la partie<br />
éliminée de la forme partiellement hydrolysée dépassent largement celle de la forme totalement<br />
hydrolysée). Cela nous amène à conclure que l’hydrolyse partielle du colorant désactive<br />
considérablement ce dernier et diminue sensiblement la possibilité de se fixer par la liaison<br />
covalente avec les fibres.<br />
191
Conclusion<br />
Les résultats trouvés pour ces deux colorants confirment ceux obtenus précédemment pour<br />
le colorant rouge. En effet, la grande proximité entre les valeurs des trois paramètres calculés par<br />
les trois méthodes précitées réaffirme la compatibilité de ces dernières et confirme aussi leur<br />
exactitude pour la quantification des formes hydrolysées et inactives (colorant non fixé), ainsi<br />
que la forme active du colorant (colorant fixé). Toutefois, les différences relevées entres ces<br />
valeurs, notamment, dans le cas de la méthode (II), peuvent être attribuées au mauvais unisson<br />
(mal-uni) du tissu teint et aux erreurs des manipulations [106,107].<br />
192
Partie Expérimental<br />
I. Choix du colorant<br />
Les colorants utilisés dans la présente étude sont de type monochlorotriazine/βsulphatoéthylsulfone<br />
reçus de la société Bezema (Suisse): C.I. Reactive Red 195 (Rouge<br />
Bezaktive S-3B 150) (Fig.1); C.I. Reactive Yellow 145 (Jaune Bezaktive S-3R 150) et le C.I.<br />
Reactive Blue 221 (Bleu Bezaktive SFR 150) choisis pour leurs importantes propriétés physico<br />
chimiques: bonne solidité de la liaison fibre-colorant en milieu alcalin et acide ou en présence<br />
d’un peroxyde, facilité d’élimination des colorants non fixés, moins sensible aux températures de<br />
teinture (50-70°C) et à la concentration d’alcali ainsi qu’à la bonne reproduction de nuances dans<br />
une recette à plusieurs colorants [38].<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
N<br />
N<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
S O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
ONa<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Fig.1. Structure chimique du colorant C.I. Reacive Red 195<br />
O<br />
ONa<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
HN<br />
NH 2<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
NaO<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Fig.2. Structure chimique du colorant C.I. Reacive Yellow 145<br />
193
Cu<br />
Cl<br />
C 4 H 10 N<br />
O<br />
N<br />
N<br />
O<br />
NHCOCH 3<br />
N<br />
N<br />
NaO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O S<br />
O<br />
ONa<br />
S O<br />
O<br />
ONa<br />
O<br />
Fig. 3. Structure chimique du colorant C.I. Reacive Blue 221<br />
II. Analyse chromatographique<br />
II.1. Chromatographie sur couche mince (CCM)<br />
Les plaques utilisées sont des feuilles d’aluminium recouvertes de gel de silice Merck 60<br />
F 254 d’épaisseur 0.2 mm. La procédure de séparation est donnée comme suit :<br />
II.1.2. Choix de l’éluant<br />
Puisque les colorants réactifs sont très polaires, l’éluant a été choisi en conséquence. Nous<br />
avons utilisé les alcools et l’eau en mélange avec un solvant moins polaire comme l’acétate<br />
d’éthyle pour essayer d’isoler les structures ayant différents degrés de polarité.<br />
Nous avons essayé les mélanges ci-dessous pour pouvoir séparer les différentes composantes du<br />
colorant :<br />
a) Propanol-2: Isobutanol : Acétate d’éthyle : Eau (PIAE) (5 :1 :2 :2), (5: 2: 2: 1), (4: 1: 3: 2), (4:<br />
2 :2 :2), (4: 3: 2: 1), (3: 3: 2: 2) et (5: 2: 1 :2).<br />
b) Propanol-2 : Isobutanol : Eau (4: 2: 4)<br />
c) Propanol-2 : Acétate d’éthyle : Eau (6: 1: 3)<br />
La meilleure séparation a été obtenue avec le mélange PIAE : Propanol-2 : Isobutanol : Acétate<br />
d’éthyle : Eau (4: 2: 2 :2). Les deux formes proportionnelles des colorants commerciaux étudiés :<br />
C.I. Reactive Red 195, C.I. Reactive Yellow 145 et le C.I. Reactive Blue 221, ont été bien<br />
séparée. Pour le premier colorant, nous avons obtenus également une bonne séparation avec la<br />
proportion : (5: 2: 1 :2).<br />
194
II.1.3. Préparation de la cuve chromatographique.<br />
Nous introduisons l’éluant dans une cuve en ajustant le niveau à environ 0,5 cm du fond.<br />
L’intérieur de la cuve a été garni d’un papier filtre imprégné d’éluant et plaqué contre les parois;<br />
une ouverture est ménagée dans le filtre pour observer le développement du chromatogramme.<br />
Nous gardons le récipient fermé pour que la cuve soit saturée de la vapeur de l’éluant.<br />
II.1.4. Dépôt de l’échantillon sur la plaque.<br />
Après dissolution du colorant dans de l’eau à une concentration de 100 mg/l, nous<br />
déposons environ 0,05 ml de la solution en un point situé à 1 cm de l’extrémité inférieure de la<br />
plaque; le diamètre de la tâche est d’environ 2 mm. Ensuite, la plaque est séchée dans l’étuve.<br />
II.1.5. Développement du chromatogramme.<br />
La plaque est placée dans la cuve en position verticale, puis le récipient a été refermé par un<br />
couvercle rodé. Lorsque le front du solvant se trouve à environ 1 cm de l’extrémité supérieure de<br />
la plaque, la plaque est retirée en marquant la position du front (le trait est tracé à l’avance pour<br />
servir de repère et arrêter l’élution).<br />
II.1.6. Préparation d’un témoin du colorant hydrolysé<br />
Pour pouvoir confirmer la présence des formes hydrolysées dans la solution du colorant réactif<br />
commercial, nous avons préparé un témoin en procédant par deux étapes : Hydrolyse du colorant<br />
et traitement par détergent.<br />
II.1.6.1 Hydrolyse du colorant<br />
Une solution du colorant réactif étudié de concentration 10 mg/l est chauffée à la<br />
température de 98°C pendant 1h30mn.<br />
La concentration de NaOH est choisie suivant un pH de 11.<br />
II.1.6.2. Traitement par détergent<br />
Le détergent utilisé est un dérivé acrylique du nom commercial Duralcan CTI.<br />
La concentration utilisée est de l’ordre de 2g/l.<br />
II.1.7. Calcul du R f (retarding factor ou rapport frontal).<br />
Après<br />
avoir séché la plaque dans l’étuve et cerclé les taches en pointant leur centre, nous avons procédé<br />
au calcul des R f par la relation (1) suivante :<br />
R f = d i /d s (1)<br />
195
ou, d i : distance parcourue par le colorant (mesuré au centre de la tache).<br />
d s : distance parcourue par le front du solvant.<br />
II.1.7.1 Calcul du R f pour le Colorant Reactive Red 195<br />
Deux solutions sont déposées sur la plaque CCM : l’un du colorant commercial, Reactive<br />
Red 195, et l’autre du témoin précédemment préparée. Après séparation en utilisant le solvant<br />
PIAE (5:2:1:2), nous avons constaté la présence de deux taches distinctes pour le colorant<br />
commercial à des R f 0.69 et 0.50. Cette dernière correspond à la forme hydrolysée.<br />
Par conséquent, le colorant commercial étudié est composé au moins de deux formes de<br />
structures différentes, l’une est attribuée à la forme active et l’autre à la forme hydrolysée.<br />
II.1.7.2 Calcul du R f pour le Colorant Reactive Yellow 145<br />
Deux points sont déposés sur la plaque CCM : l’un du colorant commercial, Reactive<br />
Yellow 145, et l’autre du témoin précédemment préparée. Après séparation, nous avons noté<br />
l’existence d’une seule tâche pour le colorant commercial à R f =0.72 qui est différente de celle<br />
apparue pour la forme hydrolysée ( R fh = 0.62 ).<br />
Nous pouvons déduire que la séparation par CCM a révélé la présence de la forme active<br />
du colorant étudié et confirme la non présence de la forme hydrolysée du colorant<br />
II.1.7.3 Calcul du R f pour le Colorant Reactive Blue 195<br />
Deux points sont déposés sur la plaque CCM : l’un du colorant commercial, Reactive Blue<br />
221, et l’autre du témoin précédemment préparée. La séparation des formes du colorant :<br />
Reactive Blue 221 par CCM a révélé, l’existence d’une seule forme active à R f =0.90, et<br />
confirme la non existence de la forme hydrolysée du colorant étudié.<br />
II.2. Conditions d’application de la technique de HPLC<br />
La colonne HPLC utilisée est une colonne BDS Hypersil C18 de dimension 150 mm x 4,6<br />
mm x 5µm. La phase mobile est constituée d’un mélange de deux solvants A et B :<br />
90% de l’eau ultra pure pour 10% de l’acétonitrile (Chromasolv® pour HPLC,) pour le<br />
solvant A, avec 0,1% d’acétate d’ammonium (de grade analytique) à pH 6.<br />
90% d’acétonitrile et 10% de l’eau ultra pure contenant 0,1% d’acétate d’ammonium à pH 6<br />
pour le solvant B.<br />
Le gradient mentionné dans le Tableau 1 est utilisé avec un débit d’injection de 0,750 ml/min et<br />
un volume d’injection de 20 µl. Les solutions des colorants étudiés : Reacive Red 195, Reactive<br />
Yellow 145 et Reactive Blue 221 ont été détecté respectivement à des longueurs d’onde de 540<br />
nm, 420 nm et 610 nm.<br />
196
Tableau 1. Gradient de la phase mobile.<br />
Temps (mn) Solvant A Solvant B<br />
0 100 0<br />
10 0 100<br />
10.10 100 0<br />
20 0 0<br />
III. Analyses spectroscopique, échantillonnage, appareillage et conditions<br />
d’application<br />
III.1 Échantillonnage<br />
Les échantillons analysés pendant toute l’étude sont des colorants commerciaux qui n’ont subit<br />
aucun traitement de purification préalable. Toutefois, nous supposons que les colorants réactifs<br />
commerciaux sont composés essentiellement de la forme active qui représente la structure mère<br />
du colorant. Les autres formes qui peuvent se présenter en quantité minoritaire dans le mélange<br />
du colorant commercial peuvent être soit des formes inactives ou hydrolysées. Donc, nous allons<br />
essayer de caractériser la forme majoritaire de ces colorants commerciaux par les méthodes<br />
spectroscopiques type IR et RMN.<br />
III.2. Spectroscopie de Résonnance Magnétique Nucléaire (RMN)<br />
Les spectres RMN ont été enregistrés sur un spectromètre Brüker Avance 300 MHZ, muni d’une<br />
sonde de quatre noyaux ( 1 H, 13 C, 31 P, 19 F) dans le solvant du DMSO.<br />
III.3. Spectroscopie Infra-Rouge (IR)<br />
Les spectres solides sont enregistrés en dispersion dans le KBr (1mg de colorant dans 100 mg de<br />
KBr). L’appareil utilisé est le Vertex 7 (Brüker), type IR à transformer de Fourier (T.F). La<br />
résolution est de 4cm -1 .<br />
III.4. Spectrométrie de masse couplée à HPLC (LC/MS)<br />
L’appareil utilisé est un Brüker esquire 3000 de la société Bezema (Suisse), dans les conditions<br />
décrites ci-dessous. Il est à noter que l’analyse LC/ESI_MS a été effectuée au laboratoire<br />
d’analyse chimique à la société Bezema (Suisse). Les échantillons analysés sont issus des mêmes<br />
colorants étudiés dans cette thèse. Cependant, les échantillons analysés par la société Bezema<br />
peuvent être plus purs que ceux analysés par les autres méthodes spectroscopiques (IR et RMN)<br />
ainsi que par les méthodes chromatographiques (CCM et HPLC).<br />
197
III.4.1. Conditions d’élution dans la colonne HPLC<br />
La colonne HPLC utilisée est Merck Lichrocart RP18 (250mm x 4mm x 5µm). La phase mobile<br />
est constituée d’un mélange de deux solvants A et B. 90% de l’eau ultra pure pour 10% de<br />
l’acétonitrile (grade analytique) pour le solvant A, avec 0,1% acétate d’ammonium (de grade<br />
analytique) à pH 6. Pour le solvant B, 90% d’acétonitrile et 10% de l’eau ultra pure contenant<br />
0,1% d’acétate d’ammonium à pH 6. Le gradient mentionné dans le tableau 2 est utilisé avec un<br />
débit d’injection de 0,150 ml/min. la détection est faite par un DAD à une longueur d’onde 250<br />
nm.<br />
Tableau 2. Gradient de la phase mobile.<br />
Temps (mn) Solvant A Solvant B<br />
0 100 0<br />
5 0 100<br />
11 0 100<br />
12 100 0<br />
16 100 0<br />
III.4.2 Conditions d’utilisation du spectromètre de masse<br />
Le spectromètre utilisé est un Brûker 3000. Le mode d’ionisation des molécules est<br />
l’Electrospray avec un système dispersif type trappe ionique, la détection se fait en mode négatif.<br />
La température utilisée est de 320°C, le débit du gaz séchant (N 2 ) est de 11ml/min et la pression<br />
du gaz nébulisant est de 20 psi.<br />
IV. Conditions d’application des méthodes (I), (II) et (III)<br />
IV.1 Conditions de teinture<br />
Le tissu utilisé pour les quatre échantillons est en coton 100% de masse 1g. Les<br />
concentrations du colorant dans les quatre bains d’étalonnage sont données comme suit : 0.5%,<br />
1%, 1.3% et 1.5% (par rapport à la masse du tissu). Le rapport de bain est égal à 1/50 (masse de<br />
tissu en g sur un volume de bain en ml), les bains de colorant sont ainsi agités pendant 5min à<br />
60°C, puis, le sel NaCl est ajouté pour chaque bain avec des concentrations (en g/l) de: 40, 45,<br />
50 et 55. L’addition du sel est effectuée en deux temps séparés de 5min. Avant de mettre le sel<br />
dans le bain du colorant, il est dissout d’abord dans un petit volume de la solution du bain pour<br />
éviter le mal uni pendant l’étape d’adsorption du colorant par le tissu. Après 20min de teinture en<br />
présence du sel, l’alcali Na 2 CO 3 est ajouté avec les concentrations (en g/l) de 10, 15, 20 et 25 de<br />
la même façon décrite pour le sel. La teinture est poursuivie encore pendant 30min. La figure 5<br />
montre le procédé de teinture à l’isotherme qui résume les étapes précitées.<br />
198
La teinture est effectuée dans des pots en acier inoxydable d’une capacité de 500ml<br />
déposés dans un bain marée de l’appareil de teinture de la société Castel Tourtoy (France).<br />
Thermostat<br />
Bain marée<br />
Pot de teinture<br />
Température (°C)<br />
60°C<br />
Fig. 4 Appareil de teinture à bain marée<br />
5mn 10mn 20mn 10mn 30 mn<br />
Col 1/2 1/2 1/2 1/2<br />
+ sel sel alcali alcali<br />
tissu<br />
temps (mn)<br />
Fig. 5. Diagramme de teinture par la méthode d’épuisement à l’isotherme.<br />
Les bains de teinture restants après la fixation sont conservés et désignés par des bains de<br />
teintures résiduels. Elles sont utilisées pour la mesure d’absorbance par spectrophotomètre<br />
(méthode I).<br />
Le spectrophotomètre utilisé dans la présente étude est un TOMOS –V1100 (l’intervalle<br />
des mesures de longueurs d’onde est de 325-1000 nm et le pas spectral est de 4 nm).<br />
Les longueurs d’onde d’absorbance maximales des colorants étudiés : Reactive Red 195,<br />
Reactive Yellow 145 et le Reactive Blue 221 sont respectivement de 540 nm, 420 nm et 610<br />
nm ; mesurées dans les bains de teinture résiduels, tandis que les longueurs d’onde 530 nm,<br />
430nm et 630 nm sont mesurées dans le bain de savonnage résiduel.<br />
199
IV.2. Conditions de savonnage<br />
Après rinçage à froid et séchage des quatre échantillons teints, ils sont coupés en deux<br />
moitiés. Une moitié de chaque échantillon est traitée dans un bain de savonnage en présence de<br />
2g/l de détergent anionique (Duralcan CTI ).<br />
Le savonnage est effectué à 98°C pendant 10mn dans un volume de 50ml.<br />
De même, les solutions des bains de savonnage restantes après le lavage sont conservées et<br />
désignées par des bains de savonnage résiduels. Elles sont gardées pour la détermination du taux<br />
d’hydrolyse (méthode I).<br />
Les tissus teints avant et après savonnage sont gardés pour les mesures de réflectance prévues<br />
par la méthode (II).<br />
Le spectrocolorimètre utilisé dans la présente étude est le Datacolor Spectraflash SF 300<br />
(l’intervalle des mesures spectrales dans la zone du spectre visible est de 350 au 740 nm). Les<br />
mesures de reflectance sont données par le paramètre colorimétrique K/S, défini par l’Equation<br />
(2), avec R λ qui est la reflectance pour une longueur d’onde donnée.<br />
K/S= (1-R λ )²/2R λ (2)<br />
IV.3. Solutions d’étalonnage des bains de teinture résiduels<br />
Les concentrations (mg/l) du colorant C.I. Reactive Red 195 : 40; 80; 100 et 140 sont<br />
choisies sur la base d’un taux d’épuisement (T ep ) de 60% ( T ep = [(A 0 -A t )/A 0 ] x 100), où A 0 et<br />
A t sont des absorbances respectivement du bain de teinture initial et du bain de teinture résiduel.<br />
Les mêmes concentrations sont utilisées pour les autres colorants, C.I. Reactive Yellow 145 et le<br />
C.I. Reactive Blue 221, sauf la dernière : C 4 =120 mg/l.<br />
Les concentrations du sel et de l’alcali sont également adaptées très étroitement à la<br />
quantité restante dans le bain de teinture résiduel. Pour cela, nous avons utilisé l’équation<br />
(3) 60 .<br />
[Na + ] f = [ Col -z ] f { (Z/2+ (Z²/4 +[Na + ] b [Cl - ] b V²)/[Col -z ] 2 f )½} (3)<br />
Où, [Na + ] f , [ Col -z ] f : les concentrations des ions de sodium et du colorant montées sur la fibre ;<br />
[Na + ] b , [Cl - ] b : concentration initiales des ions de sodium et du chlore introduites dans le bain de<br />
teinture. Z : la charge ionique du colorant. V : volume effectif de la fibre textile est de 0,3 l/kg<br />
pour le coton. Les masses molaires des colorant étudiés : Reactive Red 195, Reactive Yellow<br />
145 et le Reactive Blue 221 sont données respectivement par, Mr=1135 g/mol, My= 1025 g/mol<br />
et Mb=1183 g/mol.<br />
Les quantités restantes du sel dans le bain de teinture résiduel déduites de cette équation<br />
représentent les quantités optimales qui doivent être ajoutées aux bains de teinture d’étalonnage.<br />
200
De même, pour la concentration de l’alcali, elle est choisie pour un pH10, qui est bien le pH du<br />
bain de teinture résiduel.<br />
Finalement, les solutions d’étalonnage sont chauffées à 60°C pendant 30mn.<br />
IV.4 Solutions d’étalonnage des bains de savonnage résiduel.<br />
Ces solutions sont préparées suivant deux étapes : Hydrolyse du colorant et traitement par<br />
détergent.<br />
IV.4.1. Hydrolyse du colorant<br />
Les quatre solutions du colorant de concentration (mg/l) : 10, 20, 30 et 40 (pour le colorant<br />
rouge); 10, 16, 20 et 26 (pour les colorants jaune et bleu) sont chauffées à la température de<br />
98°C pendant 1h30mn.<br />
Les concentrations de NaOH sont choisies suivant un pH de 11.<br />
IV.4.2 Traitement par détergent<br />
Le détergent utilisé est un dérivé acrylique du nom commercial Duralcan CTI.<br />
Les concentrations utilisées sont données comme suit (g/l): 2; 2.05; 2.10 et 2.15.<br />
V. Conditions d’application des méthodes (IV) et (V)<br />
V.1 Conditions de préparation des solutions d’étalonnage (tissu-colorant)<br />
Le tissu utilisé est toujours le même dans tout les essais, avec une masse de 0.1g pour les<br />
quatre échantillons. D’abord, les échantillons sont dissous dans un volume de 5ml d’acide<br />
sulfurique concentré à une température de 5°C pendant 2h30mn. Puis, pour chaque solution<br />
d’étalonnage, nous avons ajouté les quantités de colorant suivantes (mg/l) : 5; 10; 15 et 20. Les<br />
volumes préparés sont de 50ml. Les solutions ainsi préparées sont prête à des mesures<br />
d’absorbance par spectrophotomètre (méthode IV) ou par la technique HPLC (méthode V).<br />
V.2 Conditions de préparation des solutions du tissu teint<br />
Certes, nous avons gardé les mêmes conditions décrites pour la préparation des solutions<br />
d’étalonnage tissu-colorant, la masse de tissu teint est de 0.1g, le volume de l’acide sulfurique est<br />
de 5ml. Après dissolution complète du tissu teint, nous avons complété par de l’eau distillée<br />
jusqu’à un volume de 50ml. Les solutions ainsi préparées, sont prêtes à des mesures<br />
d’absorbance par spectrophotomètre (méthode IV) ou par la technique HPLC (méthode V).<br />
201
VI. Fiche technique des colorants étudiés<br />
VI.2 Conditions du contrôle de qualité de la teinture<br />
Les échantillons illustrés sur la fiche technique (présentée à la fin de cette partie)<br />
correspondent à des teintures avec les trois colorants étudiés : C.I. Reactive Red 195 (Rouge<br />
Bezaktive S-3B 150); C.I. Reactive Yellow 145 (Jaune Bezaktive S-3R 150) et le C.I. Reactive<br />
Blue 221 (Bleu Bezaktive SFR 150).<br />
Ces teintures ont été effectuées, par la société BEZEMA, en utilisant deux concentrations en<br />
proportion de masse par rapport à la masse de tissu teint (1% et 4%). Les tissus utilisés sont des<br />
cotons blanchis et mercerisés.<br />
Pour contrôler la qualité des teintures réalisées, on procède aux tests de solidité suivant les<br />
normes internationales ISO et DIN. Ces tests sont définis dans le tableau ci-après :<br />
Tableau 3. Tests de solidité de teinture suivant les normes internationales ISO et DIN.<br />
Test de solidité Norme ISO Norme DIN<br />
Solidité à la lumière ISO 105 B02 DIN 54004<br />
Solidité au lavage à 60°C ISO 105 C06 C2S DIN 54017 C2<br />
Solidité au lavage à 90°C ISO 105 C06 E2S DIN 54017 E2<br />
Solidité à l’eau, dure ISO 105 E01 DIN 54006<br />
Solidité à la sueur ISO 105 E04 DIN 54020<br />
Solidité à l’eau de piscine ISO 105 E03 DIN 54019<br />
chlorée (20mg/l)<br />
Solidité à l’eau chlorée ISO 105 C06 D3S DIN 54017 D3<br />
VI.2 Analyse et justification des résultats de la solidité de teinture<br />
D’après les résultats des tests de solidité présentés sur la fiche technique, nous pouvons<br />
déduire que la solubilité dans l’eau des trois colorants utilisés est très bonne (100g/l à 25°C).<br />
La plus grande solidité à la lumière est enregistrée pour le colorant Bleu Bezaktive S-FR 150<br />
(7 ball), suivi par le colorant Jaune Bezaktive S-3R 150 (6 ball) et finalement le colorant Rouge<br />
Bezaktive S-3B 150 (5 ball). Cela peut être expliqué par la présence du métalo-complexe (Cu)<br />
dans la structure chimique du colorant bleu (voir Fig.3). Nous remarquons aussi que la solidité à<br />
la lumière diminue presque de 2 ball si on passe de l’intensité de teinture 1/1 à 1/25. Ce qui<br />
prouve que l’augmentation de la concentration du colorant sur le tissu diminue la solidité de ce<br />
dernier à la lumière.<br />
La solidité au lavage à 60 °C et à 95°C des trois colorations est calibrée entre «bonne» et<br />
«très bonne» (4-5 ball) en testant les trois méthodes de lavage (CC, CO et CV). Toutefois, la<br />
coloration rouge (Rouge Bezaktive S-3B 150) représente la plus haute solidité (5 ball à 60 °C par<br />
la méthode CC).<br />
202
Quant à la solidité à l’eau dure, la coloration jaune (Jaune Bezaktive S-3R 150) montre la<br />
plus haute solidité (5 ball), suivi par la coloration rouge (Rouge Bezaktive S-3R 150). C’est un<br />
résultat bien confirmé, puisque les nuances claires donnent, en générale, la plus haute solidité à<br />
l’eau.<br />
La solidité à la sueur en milieu acide et alcalin est très bonne pour les trois colorants.<br />
La solidité à l’eau chlorée (20mg/l) est calibrée entre «bonne» et «très bonne» pour les<br />
colorants jaune et rouge (4-5 ball), mais elle est faible pour le colorant bleu (2 ball).<br />
Généralement, les nuances bleues pour les colorants réactifs montrent la plus faible solidité à<br />
l’action du chlore. Ceci peut être expliqué par l’intervention du chlore dans la conjugaison des<br />
doublés électroniques dans la partie chromophore du colorant. Cette action du chlore peut causer<br />
la désactivation totale des doublets électroniques, ce qui conduit à la décoloration du tissu teint.<br />
Par conséquent, la décoloration du colorant bleu (Bleu Bezaktive S-FR 150) a été enregistrée<br />
pour les deux intensités de la teinture 1/1 et 1/25. Pour la première intensité, la décoloration se<br />
produit sans destruction du système chromophore du colorant, par contre, pour la deuxième<br />
intensité la décoloration se produit avec destruction système chromophore du colorant. Quant<br />
aux colorants jaune et rouge, la décoloration ne peut avoir lieu que si on passe à l’intensité de la<br />
teinture 1/25. Ce qui nous amène à déduire que le degré de la décoloration s’élève avec<br />
l’augmentation de l’intensité de la teinture.<br />
203
Légende :<br />
1 : Degré de solubilité du colorant à 25 °C en g/l dans : a/ l’eau en milieu neutre; b/ le silicate de<br />
sodium en présence de 100g/l de l’urée (méthode de solubilité CPB ou KKV).<br />
2 : Solidité du colorant à la lumière en utilisant l’intensité de coloration standard 1/1 et 1/25;<br />
3 : Solidité du colorant au lavage à 60 °C et à 95°C en utilisant différentes méthodes;<br />
4 : Solidité à l’eau, dure en utilisant différentes méthodes;<br />
5 : Solidité à la sueur en milieu acide et alcalin et en utilisant différentes méthodes;<br />
6 : Solidité à l’eau de piscine chlorée (20mg/l);<br />
7 : Solidité à l’eau chlorée;<br />
8 : Décoloration en utilisant l’intensité de coloration standard 1/1 et 1/25 :<br />
+ : décoloration blanche (élimination de la coloration avec destruction du système<br />
chromophore du colorant);<br />
(+) : décoloration colorée (élimination de la coloration sans destruction du système<br />
chromophore du colorant);<br />
- : ne peut pas être décoloré.<br />
9 : Conformité à la méthode de solubilité CPB (KKV) dans différentes températures de teinture<br />
par épuisement.<br />
204
Conclusion Générale<br />
La présente étude s’inscrit dans le cadre de l’optimisation des conditions de teinture et le<br />
développement des méthodes d’analyse pour l’identification et la quantification des formes<br />
hydrolysées et actives du colorant. Aussi, il faut vérifier leur compatibilité en comparant les trois<br />
paramètres de teinture : le taux d’épuisement (T ep ), le taux d’hydrolyse (T h ) et le taux de fixation<br />
(T f ) calculés pour chacune des méthodes étudiées.<br />
En effet, nous nous sommes intéressés plus à l’étude de la fiabilité et la compatibilité des cinq<br />
méthodes d’analyse, à savoir, l’analyse spectrophotométrique des bains de teinture et de<br />
savonnage résiduels (I); l’analyse colorimétrique du colorant sur le tissu teint (II); l’analyse des<br />
bains de teinture et de savonnage résiduel par la technique de HPLC (III); l’analyse<br />
spectrophotométrique des solutions de tissu teint (IV); l’analyse des solutions de tissu teint par la<br />
technique de HPLC (V).<br />
Après avoir caractérisé les trois colorants réactifs étudiés (C.I Reactive Red 195, C.I<br />
Reactive Yellow 145 et C.I Reactive Blue 221) par différentes méthodes spectroscopiques :<br />
UV/Vis, IR-TF, RMN- 1 H et 13 C mono et bidimensionnelle et par LC/ESI_MS, la mise en<br />
évidence des différentes formes de ces colorants a été réalisée, avec succès, par quatre méthodes,<br />
à savoir : l’analyse des bains de teinture et de savonnage par la technique HPLC (III), l’analyse<br />
des solutions du tissu teint par HPLC (V), l’analyse des solutions du colorant par spectrométrie<br />
de masse (LC/MS) en mode Electrospray et la séparation par chromatographie sur couche mince<br />
(CCM).<br />
Les formes du colorant révélées par la spectroscopie de masse sont les formes (MCT-SES et<br />
MCT-VS), des formes inactives (D, D’) et des formes partiellement hydrolysées (MCT-HES).<br />
Par la méthode (III), nous avons identifié dans le bain de teinture résiduel, les formes active<br />
(MCT-VS), inactives, partiellement hydrolysées (MHT-VS ou MCT-HES) et totalement<br />
hydrolysée (MHT-HES). Également, dans le bain de savonnage résiduel, nous avons identifié les<br />
formes inactives et totalement hydrolysée.<br />
Par la méthode (V), nous avons séparé les formes actives et partiellement hydrolysées du<br />
colorant existant dans la solution du tissu teint. Finalement pour la méthode CCM, nous avons<br />
constaté l’existence de deux formes : active et hydrolysée pour le colorant rouge et une seule<br />
forme active pour le jaune et le bleu.<br />
Nous concluons alors que seule la méthode HPLC peut déterminer avec fiabilité les<br />
différentes formes du colorant réactif. La spectrométrie de masse (LC/ESI_MS) est aussi fiable,<br />
mais la détection des masses présente encore des difficultés en raison de la structure<br />
polysulfonée des colorants étudiés.<br />
205
La quantification des formes du colorant ainsi identifiées était possible par la méthode (III).<br />
Par contre, les résultats trouvés par la méthode (IV) et (V) n’étaient pas fiable.<br />
La proximité remarquée entre les valeurs des paramètres de teintures (T h , T f et T ep ), calculés<br />
par les trois premières méthodes, témoigne de la compatibilité de ces dernières. Cela confirme,<br />
aussi, leur exactitude pour la quantification du colorant fixé et non fixé dans les fibres textiles.<br />
Pourtant, la divergence de ces paramètres calculés par les méthodes (IV) et (V), certifie la non<br />
exactitude de ces deux méthodes pour la quantification des formes du colorant.<br />
Alors, une fois que les formes hydrolysées et actives du colorant sont identifiées ou elles sont<br />
mises en évidence, leur quantification est possible et la formulation de la recette de teinture<br />
devient beaucoup plus correcte.<br />
Dans cette perspective, nous envisageons des études d’optimisation des conditions de<br />
teinture en se basant sur l’analyse préliminaire du colorant commercial pour déterminer les<br />
proportions des différentes formes y existant. Aussi, déterminer les paramètres de teinture (T h , T f<br />
et T ep ) dans les différentes étapes de teinture pour arriver à optimiser les grandeurs physicochimiques<br />
mises en jeu dans le procédé de teinture.<br />
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dyes”, Book. Pap.-Int. Conf. Exhib., AATCC, p.284 (1996).<br />
[93]. D. A. Skoog, F. J. Holler, and T. A. Nieman, “Principles of Instrumental Analysis”, 5th<br />
ed., Hartcourt Brace & Company, Orlando, 1998.<br />
[94]. M. Chen, D. Moir, F.M. Benoit, and C. Kubwabo, J. Chromatogr. A, 825, 37 (1998).<br />
[95]. M. Holčapek, P. Jandera, and J . Prikryl, Dyes Pigments, 43, 127 (1999).<br />
[96]. M. Holčapek, P. Jandera, and P. Zderadička, Journal of Chromatography A,<br />
926, 175 (2001).<br />
[97]. W. J. Epolito, Y.H. Lee, L.A. Bottomley, and S.G. Pavlostathis, Dyes Pigments, 67, 35<br />
(2005).<br />
[98]. R. B.Van Breemen in “Analytical chemistry of synthetic colorants, Mass<br />
spectrometry” (A. T. Peters and H. S. Freeman, Eds.), Vol.2, p.96 (1995).<br />
[99]. S. B. Nayar and H. S. Freeman, “Analyses via fast atom bombardment and electrospray<br />
mass spectrometry”, Dyes Pigments, 79, 89 (2008).<br />
[100]. H. Sirén and R. Sulkava, J. Chromatogr., A, 717, 155 (1995).<br />
[101]. S. Takeda, A. Kanda, M. Yamane, Y. Shibutani, and Wakida, Anal. Sci., 17, 1319<br />
(2001).<br />
[102]. S. M. Burkinshaw and C. Graham, Dyes Pigments, 34, 307 (1997).<br />
[103]. S. M. Burkinshaw, Y. A. Son, and M. J. Bide, Dyes Pigments, 48, 245 (2001).<br />
[104]. A.Ojstršek, A. Doliška, and D. Fakin, Analytical sciences, Vol.24, 1581 (2008).<br />
211
[105]. J. Umber, ``Sciences physiques et chimiques``, Académie de Nancy-Metz, (2001).<br />
[106]. Y.Chemchame, I.V.Popikov, and M.Soufiaoui, “Study of Analytical Methods for<br />
Quantifying Unfixed Form of Bifunctional Reactive Dyes Used in Dyeing Cellulosic<br />
Fibers (Cotton)”, Fibers and Polymers, Vol.11, 4, 565 (2010).<br />
[107]. Y.Chemchame, I.V.Popikov, and M.Soufiaoui, “Study on Analytical Methods for<br />
Quantifying the non-adsorbed Reactive Dye Forms in an Exhausted Dyebath”,<br />
Coloration Technology, “In press”.<br />
[108]. Stage à CRMPO, “Méthodes Spectoscopiques d’Analyse”, Université de Rennes 1, 39-<br />
42 (1996).<br />
212
ANNEXE<br />
OH<br />
O S O CH 3<br />
N N<br />
NH 2<br />
X=Li<br />
m/z=476 (produit majoritaire)<br />
SO 3 X<br />
X=Na<br />
X=H<br />
m/z=492<br />
m/z=470<br />
X-D-CH 3<br />
Produit secondaire obtenu pendant la synthèse du colorant<br />
( L'une des formes inactives du colorant)<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
O S<br />
S OH<br />
O<br />
O H<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
OH HN<br />
N<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
HO<br />
N<br />
H<br />
D-MCT-SES : m/z =1024<br />
O<br />
OH<br />
S<br />
O<br />
H<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
OH<br />
-H 2 SO 4<br />
+OH<br />
-HSO 4<br />
O<br />
O S OH<br />
N N<br />
O S OH<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
OH HN<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
HO<br />
N<br />
H<br />
S O<br />
O<br />
D-MCT-VS : m/z = 926<br />
Forme active obtenue dans le solvant du colorant ou dans<br />
les conditions de stockage du colorant.<br />
O<br />
O S OH<br />
N N<br />
O S OH<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O OH<br />
OH HN<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
HO<br />
N<br />
H<br />
S O<br />
O<br />
OH<br />
D-MCT-HES : m/z = 944<br />
Fragment obtenu dans la source d'ionisation<br />
( Forme partiellement hydrolysée)<br />
Schéma 6'. Structure des formes du colorant Reactive Red 195 révélées sur<br />
son spectre de masse LC/ESI_MS.<br />
213
O<br />
OH<br />
HN<br />
NH 2<br />
N<br />
N<br />
H 3 C<br />
O<br />
S<br />
O<br />
H 2 N<br />
OH<br />
O<br />
HO<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
OH<br />
OH-D'-CH 3 : m/z =574<br />
Produit secondaire obtenu pendant la synthèse du colorant<br />
( L'une des formes inactives du colorant)<br />
O<br />
OH<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
HN<br />
NH 2<br />
N<br />
N<br />
O<br />
S<br />
O<br />
HO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
H<br />
O<br />
OH<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
HO<br />
D'-MCT-SES : m/z =936<br />
S<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
OH<br />
+OH<br />
-HSO 4<br />
-H 2 SO 4<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
HN NH 2<br />
N N<br />
O S<br />
HO<br />
O<br />
O<br />
OH<br />
S O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
OH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
Cl<br />
N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
HN NH 2<br />
N N<br />
O<br />
S<br />
HO<br />
O<br />
O<br />
OH<br />
S O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
OH<br />
D'-MCT-VS : m/z = 838 D'-MCT-HES : m/z = 856<br />
Forme active obtenue dans le solvant du colrat ou dans<br />
les conditions de stockage du colorant.<br />
HO<br />
Fragment obtenu dans la source d'ionisation<br />
( Forme partiellement hydrolysée)<br />
Schéma 10’. Structure des formes du colorant Reactive Yellow 145 révélées sur son spectre<br />
de masse LC/ESI_MS.<br />
214
N<br />
Cl<br />
C 4 H 10 N<br />
N<br />
O<br />
N<br />
Cu<br />
N<br />
O<br />
NHCOCH 3<br />
HO<br />
O<br />
S<br />
O<br />
O<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
O<br />
D''-MCT-SES : m/z =506<br />
S<br />
OH<br />
S O<br />
O<br />
OH<br />
double ionisation<br />
Cu<br />
NHCOCH<br />
Cl<br />
O<br />
O<br />
3<br />
C 4 H 10 N<br />
N N<br />
N N<br />
O<br />
S N N N<br />
O<br />
S<br />
S O<br />
O H<br />
H<br />
O<br />
OH<br />
O<br />
OH<br />
O<br />
HO S O<br />
O<br />
D''-MCT-SES : m/z =1016<br />
+OH<br />
+OH<br />
simple ionisation<br />
double ionisation<br />
-HSO 4<br />
-HSO 4<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
Cl<br />
C 4 H 10 N<br />
N N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
N<br />
O<br />
Cu<br />
O<br />
N<br />
S<br />
O<br />
OH<br />
NHCOCH 3<br />
S O<br />
O OH<br />
O<br />
S<br />
O<br />
N<br />
H<br />
Cl<br />
C 4 H 10 N<br />
N N<br />
N<br />
N<br />
H<br />
O<br />
N<br />
O<br />
Cu<br />
O<br />
N<br />
S<br />
O<br />
OH<br />
NHCOCH 3<br />
S O<br />
O<br />
OH<br />
HO<br />
D''-MCT-HES : m/z = 934<br />
HO<br />
D''-MCT-HES : m/z = 466<br />
Schéma 16. Structure des formes du colorant Reactive Blue 221 révélées sur son spectre de<br />
masse LC/ESI_MS.<br />
215
Résumé<br />
Dans la présente étude, nous avons procédé à la vérification de l’exactitude et la<br />
compatibilité de cinq méthodes d’analyse des colorants réactifs bifonctionnels type<br />
Monochlorotriazine/β-Sulphatoéthylsulfone, à savoir : l’analyse spectophotométrique des<br />
bains de teinture et de savonnage résiduels (I); l’analyse colorimétrique du colorant sur le<br />
tissu teint (II); l’analyse des bains de teinture et de savonnage résiduels par la technique<br />
de HPLC (III); l’analyse spectrophotométrique des solutions de tissu teint (IV) et<br />
l’analyse des solutions de tissu teint par la technique de HPLC (V).<br />
Après avoir caractérisé les trois colorants réactifs étudiés (C.I Reactive Red 195, C.I<br />
Reactive Yellow 145 et C.I Reactive Blue 221) par différentes méthodes<br />
spectroscopiques : UV/Vis, IR-TF, LC/ESI_MS et RMN-1H et 13C mono et<br />
bidimensionnelle. Nous avons confirmé l’exactitude des méthodes chromatographiques<br />
pour la mise en évidence des différentes formes des colorants étudiés, ce qui a permet<br />
facilement leur quantification. En effet, nous avons procédé au calcul des trois paramètres<br />
de teinture (T h , T f et T ep ) pour les trois colorants étudiés, en utilisant les cinq méthodes<br />
d’analyse. La similitude entre ces valeurs, calculées par les trois premières méthodes,<br />
affirme la compatibilité et l’exactitude de ces méthodes pour la quantification des formes<br />
hydrolysées et inactive (colorant non fixé) ainsi que la forme active (colorant fixé).<br />
Pourtant, la divergence de ces paramètres, calculés par les méthodes (IV) et (V),<br />
justifie la non exactitude de ces dernières pour la quantification des formes du colorant.<br />
L’identification et la quantification préalables des différentes formes du colorant<br />
commercial permettent une optimisation globale des conditions de teinture.<br />
Mots-clefs : Colorant réactif bifonctionnel, Formes du colorant, Analyse<br />
spectrophotométrique, Analyse colorimétrique, HPLC.<br />
216