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DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR

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7. L’objectif premier du Mapping étant de « rassembler les informations de base sur<br />

les incidents découverts », le niveau de preuve requis était de toute évidence inférieur à<br />

ce qui est exigé en matière criminelle devant une instance judiciaire. Il ne s’agissait donc<br />

pas d’être convaincu hors de tout doute raisonnable de l’existence d’une infraction mais<br />

plutôt d’avoir une suspicion raisonnable que l’incident s’était produit. On définit la<br />

suspicion raisonnable comme « nécessitant un ensemble d’indices fiables correspondant à<br />

d’autres circonstances confirmées, tendant à montrer que l’incident s’est produit » 13 .<br />

L’évaluation de la fiabilité des informations obtenues s’est faite en deux temps, en<br />

considérant d’abord la fiabilité et la crédibilité de la source 14 et par la suite la validité et<br />

la véracité des informations en tant que telles 15 .<br />

8. L’objectif du Projet Mapping n’était pas d’établir ou de tenter d’établir la<br />

responsabilité pénale individuelle de certains acteurs, contrairement à certaines<br />

commissions d’enquête dont le mandat requiert spécifiquement d’identifier les auteurs de<br />

violations afin de s’assurer que les responsables aient à répondre de leurs actes, mais<br />

plutôt d’exposer clairement la gravité des violations commises dans le but d’inciter une<br />

démarche visant à mettre fin à l’impunité et d’y contribuer. Ce choix s’explique d’autant<br />

plus que, compte tenu de la méthodologie adoptée et du niveau de preuve utilisé dans cet<br />

exercice, il aurait été imprudent, voire inéquitable, de chercher à imputer à quiconque une<br />

responsabilité pénale individuelle, ce qui relève d’abord et avant tout d’une démarche<br />

judiciaire basée sur un niveau de preuve approprié. Par contre, le rapport identifie à quel<br />

groupe armé appartenait le ou les auteurs présumés, l’identification des groupes<br />

prétendument impliqués étant en effet indispensable pour pouvoir proposer la<br />

qualification juridique appropriée des actes en question. En conséquence, toute<br />

information obtenue sur l’identité des auteurs présumés de certains des crimes répertoriés<br />

n’apparaît pas dans le présent rapport mais est consignée dans la base de données<br />

confidentielle du Projet remise à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de<br />

l’homme 16 . Toutefois, lorsque les auteurs présumés sont actuellement sous le coup d’un<br />

mandat d’arrêt ou ont déjà été condamnés par la justice pour des faits répertoriés dans le<br />

rapport, leur identité a été révélée. Il est à noter également que lorsque des responsables<br />

politiques ont pris, de manière publique, des positions encourageant ou suscitant les<br />

violations répertoriées, leur nom a été cité dans les paragraphes relatifs au contexte<br />

politique.<br />

_______________<br />

13 La définition de « reasonable suspicion » en anglais est: « necessitate a reliable body of material<br />

consistent with other verified circumstances tending to show that an incident or event did happen ». Une<br />

autre formulation serait qu’il « existe des indices fiables et concordants tendant à montrer que l’incident<br />

s’est produit ».<br />

14 La fiabilité de la source est déterminée par plusieurs facteurs dont la nature de la source d’où provient<br />

l’information, son objectivité et professionnalisme, la méthodologie employée et la qualité des informations<br />

précédentes obtenues de cette même source.<br />

15 La validité et la véracité des informations sont évaluées par comparaison avec d’autres informations<br />

disponibles relatives aux mêmes incidents pour ainsi s’assurer de sa concordance avec d’autres éléments et<br />

circonstances vérifiés.<br />

16 Article 4.3 du mandat: « Les informations sensibles recueillies au cours de l’exécution du Projet Mapping<br />

doivent être conservées et utilisées selon les règles les plus strictes de confidentialité. L'Équipe devra<br />

élaborer une base de données aux fins du Projet Mapping, dont l'accès devrait être déterminé par la Haut-<br />

Commissaire aux droits de l'homme ».<br />

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