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DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR

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ôle des États tiers dans la première guerre et leur implication directe dans cette guerre<br />

qui a mené au renversement du régime de Mobutu 18 . Au début de la période, des<br />

violations sérieuses ont été commises à l’encontre de civils tutsi et banyamulenge 19 ,<br />

principalement au Sud-Kivu. Puis cette période a été caractérisée par une apparente<br />

poursuite impitoyable et des massacres de grande ampleur (104 incidents répertoriés) de<br />

réfugiés hutu, de membres des anciennes Forces armées rwandaises (appelées par la suite<br />

ex-FAR) ainsi que de milices impliquées dans le génocide de 1994 (les Interahamwe)<br />

prétendument par les forces de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du<br />

Congo (AFDL). Une partie des troupes, de l’armement et de la logistique étaient<br />

aparemment fournis par l’Armée patriotique rwandaise (APR), par la « Uganda People’s<br />

Defence Force » (UPDF) et par les Forces armées burundaises (FAB) à travers tout le<br />

territoire congolais. Les réfugiés hutu, que les ex-FAR/Interahamwe semble avoir parfois<br />

encadrés et employés comme boucliers humains au cours de leur fuite, ont alors entrepris<br />

un long périple à travers le pays qu’ils ont traversé d’est en ouest en direction de<br />

l’Angola, de la République centrafricaine ou de la République du Congo. Cette période<br />

aurait également été marquée par de graves attaques contre les autres populations civiles,<br />

dans toutes les provinces sans exception, notamment par les Forces armées zaïroises<br />

(FAZ) en repli vers Kinshasa, les ex-FAR Interahamwe fuyant devant l’AFDL/APR et les<br />

Mayi-Mayi 20 .<br />

C. Août 1998–janvier 2000 : deuxième guerre<br />

19. La troisième période dresse l’inventaire des violations commises entre le<br />

_______________<br />

18 Dans une interview accordée au Washington Post le 9 juillet 1997, le Président rwandais Paul Kagame<br />

(Ministre de la défense à l’époque) a reconnu que des troupes rwandaises avaient joué un rôle clef dans la<br />

campagne de l’AFDL. Selon le Président Kagame, le plan de bataille était composé de trois éléments:<br />

a démanteler les camps de réfugiés, b détruire la structure des ex-FAR et des Interahamwe basés dans les<br />

camps et autour des camps et c renverser le régime de Mobutu. Selon l’article, le Rwanda avait planifié la<br />

rébellion et y avait participé en fournissant des armes et des munitions et des facilités d’entraînement pour<br />

les forces rebelles congolaises. Les opérations, surtout les opérations clefs, ont été dirigées, selon Kagame,<br />

par des commandants rwandais de rang intermédiaire (« Mid-level commanders »). Washington Post, «<br />

Rwandans Led Revolt in Congo », 9 juillet 1997. Voir également l’entretien accordé par le général James<br />

Kabarebe, l’officier rwandais qui a dirigé les opérations militaires de l’AFDL, à l’Observatoire de l’Afrique<br />

centrale : « Kigali, Rwanda. Plus jamais le Congo », Volume 6, numéro 10 du 3 au 9 mars 2003. Voir<br />

également les interviews télévisées du Président de l’Ouganda, du Président du Rwanda et du général<br />

James Kaberere expliquant en détail leurs rôles respectifs dans cette première guerre, dans « L’Afrique en<br />

morceaux », documentaire réalisé par Jihan El Tahri, Peter Chappell et Hervé Chabalier, 100 minutes,<br />

produit par canal Horizon, 2000.<br />

19 Le terme « Banayamulenge » s’est popularisé à partir de la fin des années 60 afin de distinguer les Tutsi<br />

installés de longue date au Sud-Kivu, les Banyamulenge, de ceux arrivés à partir des années 60 comme<br />

réfugiés ou immigrés économiques. Banyamulenge signifie « gens de Malenge », du nom d’une localité<br />

située dans le territoire d’Uvira où les Tutsi sont très nombreux. Avec le temps, cependant, le terme<br />

Banyamulenge a de plus en plus été utilisé de façon vague et pour désigner indifféremment tous les Tutsi<br />

zaïrois ou congolais et parfois rwandais.<br />

20 Le terme « Mayi-Mayi » désigne en RDC des groupes de combattants armés ayant recours à des rituels<br />

magiques spécifiques comme les ablutions d’eau (« Mayi » en swahili) et le port d’amulettes préparées par<br />

des sorciers censés les rendre invulnérables et les protéger des mauvais sorts. Présents essentiellement au<br />

Sud-Kivu et au Nord-Kivu, mais aussi dans d’autres provinces, les différents groupes Mayi-Mayi<br />

comprenaient des forces armées dirigées par des seigneurs de guerre, des chefs tribaux traditionnels, des<br />

chefs de village et des dirigeants politiques locaux. Les Mayi-Mayi manquaient de cohésion et les différents<br />

groupes ont été alliés à divers gouvernementss réguliers ou forces armées à différents moments.<br />

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