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DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR

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territoire de la RDC, hors de portée de la justice nationale. Il apparaît donc important que<br />

le Procureur de la CPI accorde une attention particulière à ces cas afin qu’ils n’échappent<br />

pas à la justice.<br />

84. En revanche, l’incompétence de la CPI à l’égard des nombreux crimes commis<br />

avant juillet 2002 et son incapacité á traiter un nombre important de cas limitent son rôle<br />

direct dans la lutte contre l’impunité et confirment l’importance et la nécessité de créer de<br />

nouveaux mécanismes permettant de poursuivre les principaux auteurs des crimes les<br />

plus graves couverts dans le présent rapport.<br />

Conclusion<br />

85. En dressant l’inventaire des violations les plus graves des droits de l’homme et du<br />

droit international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre mars 1993 et<br />

juin 2003, le rapport conclut que la grande majorité des 617 incidents recensés pourrait<br />

constituer des crimes internationaux, s’ils font l’objet d’enquêtes et poursuites judiciaires<br />

complètes. Il s’agit de crimes de guerre commis pendant les conflits armés, internes ou<br />

internationaux, ou de crimes contre l'humanité commis dans le cadre d'une attaque<br />

généralisée ou systématique contre une population civile, ou dans de nombreux cas, qu’il<br />

s’agisse des deux. La question de savoir si les nombreux actes de violence graves commis<br />

à l’encontre des Hutu en 1996 et 1997 constituent des crimes de génocide ne pourra être<br />

tranchée que par un tribunal compétent.<br />

86. En terme de justice, la réaction des autorités congolaises devant cette avalanche<br />

de crimes graves commis sur son territoire s’est avérée minime, voire inexistante. Ce peu<br />

d’engagement des autorités congolaises à poursuivre les responsables présumés des<br />

sérieuses violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises<br />

en RDC n’a fait qu’encourager la commission de nouvelles violations graves qui<br />

perdurent jusqu’à ce jour. Le rapport constate qu’en raison des nombreux défis qui se<br />

dressent dans la quête de justice pour les crimes possibles commis en RDC, la mise en<br />

place d’une politique holistique de justice transitionnelle qui s’appuierait sur la création<br />

de mécanismes divers et complémentaires, judiciaires et non judiciaires s’avère cruciale.<br />

Si le rapport se garde de donner des recommandations ou directives proprement dites, en<br />

revanche il examine les avantages et inconvénients des diverses options de justice<br />

transitionnelle en matière de vérité, de justice, de réparation et de réhabilitation des<br />

victimes, de réforme des institutions de justice et de sécurité, y compris des mesures<br />

d’assainissement (vetting), dans le contexte congolais actuel. Ces options, qui devront<br />

être examinées par le Gouvernement de la RDC et la société civile, comprennent: a) la<br />

création d'une juridiction mixte; b) la création d'une nouvelle Commission Vérité et<br />

Réconciliation; c) des programmes de réparation ; et d) des réformes à la fois du secteur<br />

de la justice et des forces de sécurité. Afin de s’assurer que la population congolaise<br />

s’associe intimement à l’identification des besoins, à la détermination des priorités et à la<br />

recherche des solutions, en bref afin qu’elle s’approprie ces nouveaux mécanismes, en<br />

comprenne le fonctionnement et la portée, il apparaît indispensable que les autorités<br />

procèdent préalablement à des consultations nationales.<br />

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