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DRC_MAPPING_REPORT_FINAL_FR

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exclusivement au Gouvernement congolais qui doit prendre en compte les demandes de<br />

la société civile congolaise. À cet effet, un processus de consultation aussi large que<br />

possible devrait être mis en place par le Gouvernement, avec le soutien de la<br />

communauté internationale.<br />

59. Commises sur une vaste échelle, pendant plus de dix ans de conflits et<br />

prétendument par différents groupes armés de RDC et d’ailleurs, les violations qui<br />

pourraient atteindre le seuil des crimes internationaux sont pottentiellement tellement<br />

nombreuses qu’aucun système judiciaire fonctionnant au mieux de ses capacités ne<br />

pourrait traiter autant de cas. Les crimes graves et leurs auteurs se comptent par dizaines<br />

de milliers, leurs victimes par centaines de milliers. En pareil cas, il importe d’établir un<br />

ordre de priorité en matière de poursuites pénales et de se concentrer sur « ceux qui<br />

portent la plus grande responsabilité ». Or la poursuite des « personnes les plus<br />

responsables » exige une justice indépendante, capable de résister aux interventions<br />

politiques et autres, ce qui n’est certes pas le cas du système judiciaire congolais actuel,<br />

dont l’indépendance demeure gravement compromise et malmenée.<br />

60. En soi, l’apparente nature généralisée et systématique des crimes commis pose<br />

également un défi. Pareils crimes exigent des enquêtes complexes qui ne peuvent se faire<br />

sans d’importantes ressources matérielles et humaines. Dans certains cas, une expertise<br />

spécifique, tant au niveau des enquêtes que de la magistrature peut s’avérer<br />

indispensable. Or, le manque de ressources à la disposition des juridictions congolaises,<br />

les rend incapable de mener à bien leur mandat en matière de crimes internationaux. Le<br />

renforcement et la réhabilitation du système judiciaire interne est également primordial.<br />

61. Face à ces constats, le rapport conclut qu’un mécanisme judiciaire mixte 52 –<br />

composé de personnel international et national - serait le plus approprié pour rendre<br />

justice aux victimes de violations graves. Qu’elles soient internationales ou nationales,<br />

les modalités de fonctionnement et la forme exacte d’une telle juridiction devraient être<br />

décidées et détaillées par une consultation des acteurs concernés, y compris des victimes,<br />

notamment en ce qui concerne leur participation au processus, pour conférer au<br />

mécanisme adopté crédibilité et légitimité. Qui plus est, avant de déployer des moyens et<br />

des acteurs internationaux, une planification rigoureuse est requise et une évaluation<br />

précise des capacités matérielles et humaines disponibles au sein du système judiciaire<br />

national sera nécessaire.<br />

62. Pour cela il est indispensable de s’assurer du respect de certains grands principes<br />

pour garantir l’efficacité du mécanisme et remédier au manque de capacité,<br />

d’indépendance et de crédibilité, notamment:<br />

- Un effort financier important et un engagement gouvernemental clair;<br />

_______________<br />

52 Il existe plusieurs formes de mécanismes judiciaires mixtes: un tribunal indépendant du système<br />

judiciaire national ou des chambres mixtes spéciales au sein du système judiciaire national.<br />

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