pdf - 6,35 Mo - Ville de Vincennes

ICI OU LÀ
Brèves de trottoir
Chaque mois, le piéton relève les petits travers comportementaux qui jalonnent la vie
urbaine. Au risque d’illustrer le fameux proverbe de la paille et de la poutre. Une de
ses lectrices a noté, le mois dernier – la chronique était entre autres consacrée au
stationnement parfois anarchique des deux-roues motorisés sur les trottoirs –, que les
conduites relevées n’étaient pas l’apanage des usagers lambda, et que certains véhicules
municipaux pouvaient parfois manquer d’exemplarité. Un constat que le piéton
s’est empressé de communiquer aux intéressés afin que la chose soit corrigée.
Dans la veine de cette histoire de stationnement inadéquat, le piéton s’est trouvé
confronté il y a peu à une curiosité vincennoise : le bouchon de piétons. C’est d’ailleurs
pour prévenir ce phénomène qu’il martèle mois après mois qu’il ne faut pas y
entreposer n’importe quoi. Qu’il soit donc dit clairement au propriétaire du véhicule
qui de temps à autre se gare en épi sur le trottoir rue de Fontenay, tous warnings
dehors comme si cela changeait quelque chose, qu’il n’est pas question qu’il y ait une
prochaine fois. Obliger poussettes et fauteuils à passer sur la route est tout simplement
irresponsable. En attendant, la dernière fois, la circulation sur la chaussée
conjuguée à son attitude a généré quelques instants l’étrange spectacle d’un banc de
piétons coincés dans sa migration.
Une anecdote en appelant une
autre, le plus beau souvenir
de bouchon de piétons jamais
enregistré date des travaux de
création du Jardin du Couchant :
un moment insolite immortalisé il y
a cinq ans par un riverain de l’avenue
Aubert et que nous publions ici
en le remerciant fort tardivement ;
© © A. Charbonnier
la conjugaison étonnante de palissades
de chantier infranchissables
et d’une manœuvre manquée par un camion avait transformé la voie en cul-de-sac.
Évidemment, la chose n’arriverait plus aujourd’hui, tant chacun est habitué à passer
d’un côté à l’autre des voies du RER en empruntant les jardins suspendus.
S’il y a un autre endroit où les piétons ne se gênent plus, c’est dans les rues rénovées
du centre-ville. Votre piéton, à force de s’attarder sur les difficultés rencontrées
à tel ou tel endroit, n’en a même pas fait la moindre chronique, et pour une raison
simple : tout le monde s’est tellement vite habitué à cette nouvelle physionomie
qu’elle paraît naturelle. On flâne les coudées franches sur ces trottoirs avec la même
évidence qu’on pique une tête au Dôme, qu’on circule sur une piste cyclable ou qu’on
entre à Cœur de ville.
Toutes choses créées ou développées depuis le début de ce siècle vont de soi
pour les habitants qui ne sont vincennois que depuis peu ; mais ne surprennent pas
davantage les vieux de la vieille qui, à l’instar du piéton, ont connu Vincennes il y a
quinze, vingt ans ou peut-être plus, à une époque où rien de tout cela n’y était : pour
peu qu’elle vous soit positive, on s’habitue à la nouveauté en sourcillant si peu qu’on
ne la remarque bientôt même plus.
Un peu comme on ne voit pas, insensiblement, grandir ses enfants ni changer ceux
que l’on chérit… C’est sans doute le signe qu’on l’aime, cette ville…
Distinctions
Le parcours du
colonel Blaise
honoré
© © Brooklyn studio
Le 8 mai dernier, Vincennes commémorait
comme chaque année la fin des
combats de la Seconde Guerre mondiale
en Europe. À l’issue de cette cérémonie,
un hommage particulier a été
rendu au colonel René Blaise, membre
de l’Union nationale des combattants
dont il est président d’honneur,
mais aussi du comité de Vincennes/
Fontenay de la Société d’entraide des
membres de la Légion d’honneur – en
tant que chevalier –, de l’Association
nationale de l’ordre national du Mérite
– officier –, de l’Association nationale
des anciens d’Indochine dont il fut
trésorier national, et de l’Amicale des
officiers de réserve de la région de
Vincennes qu’il a présidée.
René Blaise est né en 1914. Officier
au sein d’un régiment d’artillerie de
marine en 1939, il a combattu, après le
débarquement allié en Afrique du Nord,
du Maroc en Italie puis en France.
Lieutenant, il a ensuite combattu dans
le Nord Tonkin pendant plus de trois
ans, et a été honoré de deux citations
(croix de guerre des TOE). Revenu à
la vie civile, il est resté engagé au titre
du service défense, et a gravi tous les
échelons jusqu’à celui de colonel.
En présence de nombreuses personnalités
civiles et militaires, élus, responsables
associatifs, dont André
Saint-Paul, président de la 70 e section
de l’UNC qui a retracé son parcours,
René Blaise a été nommé dans l’ordre
du Mérite UNC, au plus haut des cinq
grades ; une distinction qu’il a reçue
des mains de Jean-Pierre Sagorin,
chancelier de l’UNC Val-de-Marne,
avant que le maire Laurent Lafon ne lui
remette le diplôme qui l’accompagne.
Vincennes Juin 2012 • 17