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LIVRES/DISQUES
HÔTEL MIRANDA D’IMAN BASSALAH
éd. Calmann-Lévy, 248 p., 17,60 €
Selma a 20 ans, Louise en a 40. Selma décide
de fuir la Tunisie, où les tortionnaires
de Ben Ali l’ont fait souffrir. La Révolution
du Jasmin n’a pas encore eu lieu et suite
à la disparition mystérieuse de Yamen,
son amoureux épris de liberté, elle s’est
promis de vivre le 14 juillet en France, à
Paris. Louise, photographe de mode et
mère parfaite, décide quant à elle de fuir
ce quotidien qui lui rappelle chaque jour
un peu plus un enfermement. Elle ne
veut plus passer une journée supplémentaire
avec Jean et cherche un hôtel.
Elle atterrira à Montreuil-sous-Bois où
la rejoindra par hasard Selma, après une
traversée houleuse de la Méditerranée sur une embarcation incertaine, seule femme
au milieu d’hommes. Dans ce bouge sans étoile nommé hôtel Miranda, la magie va
opérer. Le chemin de la fuite aura finalement emmené ces deux femmes vers un destin
où l’humanité va briller à travers des personnages solaires au passé triste. Les fleurs de
la vie repoussent peu à peu sur les cendres quand Osmani, Moncef, Ilan, Maman Fanta,
Taoufik et bien d’autres ouvrent leurs bras à Selma et à Louise. Dans ce foyer inédit et
improbable, elles pourront se reconstruire, s’ouvrir l’une à l’autre, et écouter enfin leur
propre chant révolutionnaire…
Journaliste et ancien professeur de français au lycée Hector-Berlioz, Iman Bassalah,
vincennoise depuis toujours, est l’auteur de plusieurs autres ouvrages, dont un recueil
de nouvelles, Les Femmes au miel, paru en 2009.
MD
MONACO, CET INCONNU
D’ALEXANDRE GOHIER DEL RE
éd. Gascogne, 318 p., 20 €
Monaco attise la curiosité. Pourquoi ce
microétat de seulement 2 km² suscite-t-il
autant d’envie et de jalousie ? Il faut dire
que la principauté est faite de records. Ce
petit bout de terre accueille toute l’année
une population de 35 300 habitants, mais
ils sont plus de 327 000 à le visiter chaque
année. Sa croissance démographique est
impressionnante : en 150 ans, elle s’est
multipliée par trois. Son nom serait lié à
celui d’Hercule surnommé Monoïkos ou bien
à Menouakh qui signifierait en phénicien
« qui donne le repos ou l’asile ». Dès 1297,
son histoire sera indissociable des Grimaldi.
Cette monarchie héréditaire et constitutionnelle
depuis 1911 étonne toujours par sa richesse et son éclat.
Dans cet ouvrage, le Vincennois Alexandre Gohier del Re, ancien élève de
Sciences- Po Paris et de l’école d’administration, dévoile tous les mystères de ce
fameux rocher. Il y détaille son histoire, son économie, ses institutions, ses relations
politiques et parsème au fil des pages d’amusantes anecdotes. Saviez-vous par
exemple que Léo Ferré était le fils du directeur du Casino, que la fameuse crêpe
Suzette était un accident monégasque ou encore que le père de Fanny Ardant fut le
témoin de mariage de Rainier III ? Des détails étonnants qui ne font qu’ajouter un
brin de fantaisie à cet ouvrage très complet.
AN
RENCONTRES LITTÉRAIRES
Jean-Pierre Filiu
Une rencontre débat est organisée à
la librairie Millepages en compagnie
du Vincennois Jean-Pierre Filiu,
historien et arabisant, professeur
à Sciences-Po (Paris) après avoir
enseigné aux États- Unis (Columbia et
Georgetown), et qui publie Histoire de
Gaza aux éditions Fayard, mercredi
6 juin à 19 h 30.
Par ailleurs, la librairie vous invite
samedi 9 juin à 16 h à partager une
heure avec le journaliste Léonard
Vincent pour une rencontre autour de
l’Érythrée et de sa dictature, autour
de son livre Les Érythréens publié aux
éditions Rivages.
• Millepages – 91, rue de Fontenay
LE TAI-CHI-CHUAN
DE MARIANNE PLOUVIER ET BRUNO GÉRENTES
PUF, coll. « Que sais-je ? », 128 p., 9,20 €
Le tai-chi-chuan (ou taijiquan) est un art martial qui trouve
ses fondements dans la philosophie chinoise et, en particulier,
dans les notions de taiji, de dao, de yin et de yang. Réduire le
taijiquan à une pratique gymnique douce tout comme tenter
de le rapprocher d’un sport de combat ne permet pas de
rendre compte de la richesse de cette discipline. En revanche,
se pencher sur l’histoire du taijiquan, en comprendre les caractéristiques
propres, les notions sur lesquelles il se construit,
la manière dont il s’enseigne, ouvre la voie à une autre
approche. Spirituelle et concrète, cette pratique devient alors un art de vivre autant
qu’un art martial, art dans lequel de l’extrême lenteur naît une puissante énergie tournée
vers l’intérieur. Ce sont tous ces aspects que les auteurs de ce Que sais-je ? passent
en revue. Marianne Plouvier, médecin spécialiste et professeur d’arts de taiji du style
ancien de l’école Yang (Yang Jia Lao Jia), enseigne depuis longtemps le tai-chi-chuan à
l’Espace Daniel-Sorano, et Bruno Gérentes, vincennois, est diplômé de philosophie et de
l’Institut d’études politiques de Paris et est enseignant de tai-chi-chuan.
42 • Vincennes Juin 2012