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La pathologie infectieuse de la glande mammaire Etiopathogénie et ...

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Pathologie <strong>infectieuse</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong> <strong>mammaire</strong>. Approche individuelle. 42<br />

sta<strong>de</strong>, les lésions épithéliales <strong>de</strong>s acinis se traduisent par une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>la</strong>itière. Le début <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase<br />

d’invasion se traduit par une augmentation très élevée du nombre <strong>de</strong> germes (200 colonies /ml) puis par leur diminution <strong>et</strong> par<br />

l’augmentation du nombre <strong>de</strong> polymorphonucléaires lorsque <strong>la</strong> tuméfaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> g<strong>la</strong>n<strong>de</strong> <strong>de</strong>vient visible. Celle-ci correspond à<br />

l’inf<strong>la</strong>mmation du tissu alvéo<strong>la</strong>ire mais aussi à <strong>la</strong> rétention <strong>de</strong> <strong>la</strong>it dans les alvéoles distendus. C<strong>et</strong>te réaction inf<strong>la</strong>mmatoire peut<br />

également être observée au niveau <strong>de</strong>s trayons. A ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>pathologie</strong>, il est donc possible <strong>de</strong> ne pas<br />

pouvoir isoler le germe en cause. <strong>La</strong> présence <strong>de</strong> grumeaux dans le <strong>la</strong>it correspond au sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’atteinte épithéliale. Apparaît<br />

alors une fibrose du tissu interalvéo<strong>la</strong>ire qui progressivement <strong>et</strong> selon le rythme <strong>de</strong>s phases <strong>de</strong> multiplication <strong>et</strong> <strong>de</strong> rémission va<br />

toucher un nombre croissant <strong>de</strong> lobules.<br />

b. Les Staphylocoques<br />

Staphylococcus aureus (hémolytique <strong>et</strong> coagu<strong>la</strong>se +) produit <strong>de</strong>s exotoxines (hémolysines, leucocidines) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s enzymes<br />

(coagu<strong>la</strong>se, hyaluronidase, DNase, B <strong>la</strong>ctamases, staphylokinases, phosphatases, nucléases, lipases). Certaines hémolysines<br />

(alpha-toxine) sont particulièrement toxiques car elles provoquent une vasoconstriction entraînant une gangrène par ischémie<br />

(mammite gangréneuse). Les leucocidines, enfin, diminuent l’action <strong>de</strong>s polynucléaires <strong>et</strong> parfois les tuent. Les staphylocoques<br />

qui ont été phagocytés ne sont parfois pas lysés, <strong>et</strong> restent à l’abri <strong>de</strong> l’action d’antibiotiques ne diffusant pas au milieu<br />

intracellu<strong>la</strong>ire. <strong>La</strong> coagu<strong>la</strong>se, en provoquant <strong>la</strong> coagu<strong>la</strong>tion du p<strong>la</strong>sma, perm<strong>et</strong> <strong>la</strong> formation d’une enveloppe <strong>de</strong> fibrine qui isole<br />

les lésions staphylococciques, entrave l’action <strong>de</strong>s défenses <strong>de</strong> l’organisme <strong>et</strong> <strong>la</strong> diffusion <strong>de</strong>s antibiotiques. Certains enzymes<br />

(hyaluronidase, DNase) favorisent l’extension <strong>de</strong> l’infection tandis que d’autres (B <strong>la</strong>ctamases) empêchent l’action <strong>de</strong> certains<br />

antibiotiques. D’autres encore produisent une pénicillinase. Certaines souches <strong>de</strong> Staphylocoque ont par ailleurs <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong><br />

s’encapsuler s’opposant ainsi à <strong>la</strong> phagocytose <strong>et</strong> à l’activité du complément.<br />

c. Les Entérobactéries<br />

Le pouvoir pathogène <strong>de</strong>s entérobactériacées repose essentiellement sur <strong>la</strong> production d’endotoxines, molécule complexe<br />

formée <strong>de</strong> phospholipi<strong>de</strong>s, lipopolysacchari<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> protéines. Libérée lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> lyse <strong>de</strong>s colibacilles par les polynucléaires,<br />

c<strong>et</strong>te endotoxine provoque <strong>la</strong> transformation <strong>de</strong> l’histidine en histamine. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière, dont le premier eff<strong>et</strong> est une<br />

augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> perméabilité vascu<strong>la</strong>ire, serait à l’origine d’une véritable réaction allergique. <strong>La</strong> perméabilité vascu<strong>la</strong>ire étant<br />

augmentée, il se produirait alors un épanchement <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma dans <strong>la</strong> mamelle <strong>et</strong> un passage d’endotoxine dans le sang,<br />

expliquant les symptômes généraux observés. <strong>La</strong> libération <strong>de</strong> l’endotoxine entraîne également l’activation <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie <strong>de</strong><br />

synthèse <strong>de</strong>s prostag<strong>la</strong>ndines, leukotriènes <strong>et</strong> thromboxanes (chaîne cyclooxygénase <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> lipooxygénase), médiateurs<br />

potentiels <strong>de</strong> l’inf<strong>la</strong>mmation locale <strong>et</strong> <strong>de</strong>s troubles vascu<strong>la</strong>ires généraux. C<strong>et</strong>te endotoxine serait, en outre, douée <strong>de</strong> propriétés<br />

hypo-thermiques <strong>et</strong> hypocalcémiques. Expérimentalement, l’injection intraveineuse d’endotoxine à <strong>de</strong>s bovins provoque une<br />

chute importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> calcémie. De plus, survenant en début <strong>de</strong> <strong>la</strong>ctation, à un moment où l’exportation <strong>de</strong> calcium est<br />

maximale, l’hypocalcémie se trouve aggravée <strong>et</strong> les symptômes généraux accentués.<br />

Cependant, <strong>la</strong> gravité <strong>de</strong>s symptômes généraux dépend du sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong>ctation. <strong>La</strong> caractère suraigu est davantage observé en<br />

début <strong>de</strong> <strong>la</strong>ctation. Ce fait a été imputé à un r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> 10 à 12 heures dans <strong>la</strong> diapédèse <strong>de</strong>s neutrophiles mobilisés, résultant<br />

d’un état réfractaire <strong>de</strong>s animaux à l’endotoxine. Ce r<strong>et</strong>ard explique l’absence <strong>de</strong> manifestations locales <strong>de</strong> <strong>la</strong> mammite malgré<br />

<strong>la</strong> présence <strong>de</strong> symptômes généraux dus aux eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’endotoxine.<br />

5.2. Le rôle <strong>de</strong> l’instal<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> traite sur l’apparition <strong>de</strong>s mammites<br />

5.2.1. Rappels anatomiques<br />

Le tissu <strong>mammaire</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> vache est lourd <strong>et</strong> volumineux. Son ensemble peut chez <strong>la</strong> vache adulte peser plus <strong>de</strong> 50 kgs. Chez<br />

une pluripare, <strong>la</strong> dimension du pis peut constituer un indicateur re<strong>la</strong>tif du niveau <strong>de</strong> production <strong>la</strong>itière. Chez une primipare ce<br />

n’est pas le cas, le pis continuant à croître pendant <strong>la</strong> première <strong>la</strong>ctation. 60 % du <strong>la</strong>it est produit par les quartiers arrières.<br />

Cependant <strong>la</strong> sélection génétique a contribué à équilibrer davantage <strong>la</strong> production <strong>de</strong> <strong>la</strong>it par les 4 quartiers. Le pis comporte une<br />

structure g<strong>la</strong>ndu<strong>la</strong>ire, les acinis <strong>et</strong> une structure canalicu<strong>la</strong>ire assurant l’excrétion du <strong>la</strong>it synthétisé. Les 4 quartiers du pis sont<br />

indépendants les uns <strong>de</strong>s autres. Ils sont en eff<strong>et</strong> séparés par un ligament médian <strong>de</strong> fixation <strong>et</strong> par <strong>de</strong>s ligaments <strong>la</strong>téraux<br />

(profonds <strong>et</strong> superficiels) <strong>de</strong> support qui les attachent à <strong>la</strong> paroi abdominale <strong>et</strong> au bassin. Les quartiers avant <strong>et</strong> arrières sont<br />

séparés par une fine membrane conjonctive. Ces séparations font que <strong>la</strong> qualité <strong>et</strong> <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> <strong>la</strong>it varie d’un quartier à l’autre<br />

mais aussi que les bactéries ne peuvent passer d’un quartier à l’autre. A l’inverse, un antibiotique infusé dans un quartier sera<br />

résorbé par le sang <strong>et</strong> disséminé dans tout l’organisme dont les autres quartiers. Une faiblesse du ligament médian peut rendre<br />

<strong>la</strong> traite plus difficile <strong>et</strong> rendre le pis plus sensible aux blessures <strong>et</strong> aux infections.<br />

<strong>La</strong> rupture <strong>de</strong>s ligaments suspenseurs n’est pas sans conséquence sur le risque <strong>de</strong> mammites. Elle peut résulter <strong>de</strong> l’âge (le<br />

tissu é<strong>la</strong>stique du ligament médian surtout se relâche avec l’âge), d’un œdème excessif ou d’une mauvaise conformation (eff<strong>et</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> sélection).<br />

Les acinis ou alvéoles sont entourés d’un tissu conjonctif <strong>et</strong> adipeux très vascu<strong>la</strong>risé appelé stroma. Ils s’ouvrent sur <strong>de</strong>s<br />

arborisations canalicu<strong>la</strong>ires : les canaux ga<strong>la</strong>ctophores qui drainent le <strong>la</strong>it <strong>de</strong> son lieu <strong>de</strong> sécrétion vers <strong>la</strong> citerne du pis <strong>et</strong> le

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