Collectionneurs en situation - L'espace de l'art concret
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française. Un projet qui va recevoir l’appui du C<strong>en</strong>tre Pompidou, et <strong>de</strong> son Musée national d’art mo<strong>de</strong>rne. Lancé <strong>en</strong> 2000 avec<br />
le concours <strong>de</strong> sociétés privées (Lombard Odier, DTAM,INLEX,ARTCURIAL,FONDATION HERMES …), le Prix Marcel Duchamp<br />
est aujourd’hui reconnu comme l’équival<strong>en</strong>t français du célèbre Turner Prize.<br />
LGR<br />
Artiste choisi : Pascal Pinaud<br />
Laur<strong>en</strong>ce<br />
Gaétane<br />
Roland<br />
Au début, il y a "R" qui regar<strong>de</strong> et<br />
raconte à "G" les merveilleuses histoires <strong>de</strong> <strong>l'art</strong>.<br />
Vingt ans plus tard "L" arrive et veut sa<br />
part <strong>de</strong> contes... Elle participe aux nouvelles acquisitions<br />
et d'expositions <strong>en</strong> musées, d'ateliers <strong>en</strong><br />
galeries, <strong>de</strong> Paris à V<strong>en</strong>ise ou <strong>de</strong> Nice à Mouans-Sartoux,<br />
les artistes du passé comme du prés<strong>en</strong>t,<br />
nous accompagn<strong>en</strong>t toujours...<br />
C'est le cas aujourd'hui <strong>de</strong>s étonnanres<br />
propositions <strong>de</strong> Pascal Pinaud qui sembl<strong>en</strong>t flotter avec<br />
rigueur sur les murs comme <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssins <strong>de</strong><br />
Lissitsky.<br />
C'est avec bonheur et fierté que nous<br />
avons sout<strong>en</strong>u ce très beau projet.<br />
Bernard Massini<br />
Artiste choisi : D<strong>en</strong>is Castellas<br />
Neuro-chirurgi<strong>en</strong>, membre du jury du Prix Marcel Duchamp <strong>en</strong> 2006 et fondateur d’un espace d’exposition pour sa collection,<br />
Bernard Massini a fait le choix <strong>de</strong> mêler son activité professionnelle à sa passion <strong>de</strong> collectionneur. Situé à Nice dans l’Hôtel<br />
Régina, son cabinet est dédié à l’activité médicale mais accueille égalem<strong>en</strong>t sa collection, constituée ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />
peinture. Les espaces, aménagés par Marc Barani, voi<strong>en</strong>t ainsi se côtoyer appareillages médicaux et grands tableaux.<br />
La g<strong>en</strong>èse <strong>de</strong> sa passion <strong>de</strong> collectionneur Un premier achat à 20 ans d’une toile d’un peintre <strong>de</strong> M<strong>en</strong>ton, Emile Marzé, inconnu<br />
dont il rev<strong>en</strong>dique <strong>en</strong>core la qualité du travail. Mais pour le reste, il dit surtout avoir fait beaucoup d’erreurs. Son jugem<strong>en</strong>t s’est<br />
formé au fil du temps, au fil <strong>de</strong>s complicités qui se tissai<strong>en</strong>t avec artistes et galeristes. De ses débuts il a rev<strong>en</strong>du une bonne<br />
partie car ri<strong>en</strong> ne l’oblige à conserver, à justifier <strong>de</strong> ses dép<strong>en</strong>ses mal dirigées. Au contraire même, tout à son avis l’oblige à<br />
remettre <strong>de</strong> l’ordre dans ce qui est dans ses réserves, à élever l’exig<strong>en</strong>ce, à constituer un <strong>en</strong>semble qualitativem<strong>en</strong>t homogène.<br />
Aujourd’hui, au fil <strong>de</strong>s regards sur les toiles, une id<strong>en</strong>tité se <strong>de</strong>ssine, les œuvres s’affirm<strong>en</strong>t dans une proximité. Les motifs sont<br />
sombres et parfois complexes, ils nous <strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t dans <strong>de</strong>s regards métaphysiques sur l’homme, sur la mort, l’humanité, la<br />
douleur. On croise ainsi au sein <strong>de</strong> sa collection <strong>de</strong>s peintres tels que D<strong>en</strong>is Castellas, Djamel Tatah, Marc Desgranchamps,<br />
Stéphane P<strong>en</strong>créac’h, Alun Williams, Ronald Ophuis, Assan Smati…<br />
Bernard Massini ne cesse <strong>de</strong> répéter que les œuvres <strong>de</strong> sa collection sont là grâce à la confiance <strong>de</strong>s artistes qui lui ont permis<br />
d’acheter <strong>de</strong>s pièces importantes, <strong>de</strong>s toiles intimes et précieuses.<br />
La dim<strong>en</strong>sion humaine est ainsi c<strong>en</strong>trale dans son rapport à l’art. En prés<strong>en</strong>tant une partie <strong>de</strong> son fonds sur les murs <strong>de</strong> son<br />
cabinet neuro-chirurgical, c’est bi<strong>en</strong> <strong>de</strong> cela qu’il s’agit. Le lieu est vivant, habité par <strong>de</strong>s hommes et femmes <strong>de</strong> passage dont<br />
certaines passeront l’att<strong>en</strong>te dans un regard sur l’art. Bernard Massini sait bi<strong>en</strong> que ses pati<strong>en</strong>ts vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t avec <strong>de</strong>s problèmes<br />
qui accapar<strong>en</strong>t leurs disponibilités et que l’expéri<strong>en</strong>ce artistique ne pourra résoudre. Ce n’est pas grave. Si les œuvres ont<br />
besoin d’un regard pour exister pleinem<strong>en</strong>t, elles ont surtout besoin d’un lieu pour s’exposer.<br />
Les regards vi<strong>en</strong>dront <strong>en</strong>suite, un peu maint<strong>en</strong>ant, plus <strong>en</strong>core sans doute lorsque le lieu sera exclusivem<strong>en</strong>t dédié à l’art.<br />
D’après un <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> paru sur le site www.lacritique.org par Mathil<strong>de</strong> Roman, mars 2007.