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DossIer
Madame, j’aimerais
être déjà en cinquième
pour faire la
comédie ! » déclare
Ariane à Marie-Paule Renault,
professeur d’EPS, qu’elle croise
dans la cour. Cette élève de 6 e
devra patienter encore quelques
trimestres avant de pouvoir participer
à la comédie musicale que
l’institution Mongazon d’Angers
prépare sur le temps de midi. Ouvert
aux cinquièmes, quatrièmes
et troisièmes, épaulés par des lycéens
et des enseignants, ce spectacle
qui se construit au fil des
mois, transforme Mongazon en
Star Academy, avec ses montées
Les ateliers du bonheur
À midi, les cours s’arrêtent et des ateliers commencent
dans nombre d’établissements. Au coude à coude,
enseignants, éducateurs, parents… animent ce temps
100 % plaisir. Rien de tel pour souder la communauté
éducative autour de la notion de gratuité.
Audrey, une de mes anciennes
élèves alors en seconde, m’a demandé
de rassembler quelques
chorégraphies et nous avons créé
la première comédie musicale. »
Depuis, l’enthousiasme n’est
pas retombé, puisque Audrey,
28 ans, qui travaille aujourd’hui
à Nantes, continue à donner
un coup de main ! Première
étape : l’écriture du scénario, à
SYLVIE HORGUELIN
Les collégiens plébiscitent cette
proposition qui casse la monotonie
d’une pause de midi un
peu longuette dans une cour de
récréation bien froide l’hiver, ou
pire encore, sous un préau exigu
et bruyant quand il pleut. Un simple
passe-temps donc que la préparation
de ce spectacle qui aura
pour thème cette année « la
rencontre amoureuse » Non,
même si Marie-Paule anime, en
partie, ce temps dans le cadre de
l’Association sportive et que des
HSE 1 sont attribuées à quelques
enseignants.
À l’école Sainte-Marie de Saint-
Didier-sur-Chalaronne (Ain), la
volonté est la même de proposer
des ateliers aux enfants pendant
le temps méridien pour les soustraire
au bruit de la cour et à une
promiscuité fatigante. « Les enfants
apprécient de découvrir
de nouvelles activités en petits
groupes de dix », remarque Odile
Cuny qui enseigne en moyenne
et grande sections de maternelle.
Pour la troisième année donc,
D. R.
D. R.
À Angers, tout Mongazon est en scène et en coulisses pour la comédie musicale.
d’adrénaline à l’approche de la
représentation.
Mais ici, pas question de
concourir les uns contre les autres,
c’est tous ensemble que les élèves
enflammeront le théâtre Chanzy
d’Angers, où ils joueront à guichets
fermés pendant deux soirs du
mois de mai. Sur scène, pendant
une heure et demie, « deux cents
élèves chantent, jouent et dansent
sur vingt-cinq chorégraphies »,
détaille Marie-Paule Renault,
organisatrice en chef de l’événement.
Avec un moment très attendu
: « une danse interprétée
par les enseignants avec le personnel
de l’établissement ».
« Tout a commencé il y a douze
ans, se souvient l’enseignante.
J’animais un atelier danse le midi.
la fin du mois de juin, par
l’équipe enseignante et des
élèves de terminale. Suit la création
des chorégraphies avec
l’aide de lycéens. Puis les castings
(pour le chant uniquement).
Les répétitions, encadrées par
des enseignants, peuvent alors
commencer (d’une durée de
45 minutes, à raison d’une ou
deux fois par semaine, en petits
groupes). Au final, c’est tout l’établissement
qui est sur le pont pour
aider à fabriquer les costumes ou
tenir le vestiaire le jour J… « Cela
crée une superambiance. Les
élèves de tous les niveaux se mélangent.
Quant aux enseignants,
rien de tel que de danser ensemble
pour créer des liens », expose le
professeur d’EPS.
À Saint-Joseph de Caen, pour les P’tits Chefs, le lundi, c’est pâtisserie.
rétorque Marie-Paule Renault,
« les élèves apprennent à se
concentrer, à écouter, à être ponctuels,
autant d’aptitudes transférables
en cours ». Ils signent
d’ailleurs une charte d’engagement
sur l’assiduité et la volonté
d’apprendre… la chorégraphie.
Mais plus encore, ils découvrent
« le bonheur de monter sur scène
et de faire quelque chose ensemble
», qui restera un souvenir
fort de leur scolarité.
Beaucoup de bénévolat
Quant aux enseignants, c’est
avec fierté qu’ils voient se révéler
les dons de certains élèves, parfois
cachés en classe. Tout cela
ne pourrait se produire toutefois
sans « beaucoup de bénévolat »,
des animateurs du centre de loisirs
voisin animent deux jours par
semaine, entre 12 heures et
13 h 30, des ateliers d’environ
45 minutes tandis que se déroulent
les deux services de la cantine.
Au choix : « La découverte des
différents sports du monde » (tels
que le tchoukball ou l’ultimate),
« La création manuelle » (bijoux,
pliages, décorations de Noël…)
ou encore « La réalisation du journal
de l’école ». Avec une prise
en charge financière de l’Apel.
Plus original encore, cette
même Apel a mis en place,
depuis sept ans, un temps de
détente tous les vendredis. « Dix
mamans et papas nous rejoignent
pendant l’heure du déjeuner
pour accueillir des petits
36 Enseignement catholique actualités N° 345, octobre-Novembre 2011