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Actus/enseignement catholique<br />

Défi des demandes d’inscription<br />

Une rentrée, quatre défis<br />

pour l’enseignement catholique<br />

« Il n’est plus possib<strong>le</strong> de gérer l’éco<strong>le</strong> au fil de l’eau et<br />

des contraintes budgétaires. Il faut reprendre à nouveau,<br />

à l’occasion du débat é<strong>le</strong>ctoral qui s’annonce, la réf<strong>le</strong>xion<br />

et <strong>le</strong> débat sur <strong>le</strong> système éducatif. » Lors de sa conférence<br />

de presse de rentrée <strong>le</strong> 4 octobre dernier, Éric de Labarre,<br />

secrétaire général de l’enseignement catholique,<br />

a identifié quatre défis d’avenir.<br />

AURÉLIE SOBOCINSKI<br />

La rentrée 2011 est « historique » avec une progression de<br />

12 000 élèves dans l’enseignement catholique, enseignement<br />

agrico<strong>le</strong> inclus. Ce record, « jamais égalé depuis 1991 »,<br />

porte <strong>le</strong>s effectifs à 2 032 000 élèves. Il marque l’accélération<br />

d’une tendance lourde : l’enseignement catholique dénombre<br />

depuis cinq ans 25 000 élèves supplémentaires.<br />

Cette poussée est quasi généra<strong>le</strong> : sur 30 académies, 24 progressent<br />

– parmi <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s la Guyane avec + 7,6 % mais<br />

aussi Caen, Créteil, la Corse et Rouen jusqu’alors déficitaires<br />

; 3 sont stab<strong>le</strong>s (Montpellier, Nancy-Metz, Toulouse) ;<br />

3 enregistrent un recul (- 190 élèves pour Dijon ;<br />

- 2 000 élèves pour Lil<strong>le</strong> ; - 450 élèves pour C<strong>le</strong>rmont-Ferrand).<br />

S’agissant des niveaux d’enseignement, <strong>le</strong> premier<br />

degré connaît une reprise nette des effectifs (+ 1 035 à valider<br />

par l’enquête lourde) qui confirme une inversion de tendance<br />

« très rassurante pour l’avenir ». Dans <strong>le</strong> second<br />

degré, la progression est concentrée sur <strong>le</strong> collège<br />

(+ 12 000), tandis que <strong>le</strong> lycée perd 1 400 élèves, « probab<strong>le</strong><br />

résultat d’une crise du bac techno et de la réforme du bac<br />

pro ». Malgré <strong>le</strong> travail courageux de redéploiement entrepris<br />

par <strong>le</strong>s équipes, « 30 000 à 40 000 demandes d’inscription<br />

» ne peuvent toujours pas être prises en compte. Le<br />

phénomène s’aggrave, gagnant aujourd’hui <strong>le</strong>s régions à<br />

forte implantation géographique de l’enseignement catholique<br />

(Vendée, Morbihan…) et « interroge » la politique de<br />

réduction des moyens, selon Éric de Labarre.<br />

Défi des restrictions des moyens budgétaires<br />

« L’enseignement catholique a une approche responsab<strong>le</strong><br />

de la question du déficit budgétaire [...] sans faire l’objet<br />

d’un traitement privilégié », souligne Éric de Labarre. Il<br />

y a « p<strong>le</strong>inement contribué » en restituant 5 500 emplois<br />

au cours des cinq dernières années, soit 4,5 % de son stock<br />

d’emplois. Mais <strong>le</strong>s très hauts niveaux de prélèvements<br />

qui se dessinent à l’horizon 2012 (- 1 350 emplois) ne sont<br />

pas absorbab<strong>le</strong>s via <strong>le</strong> seul redéploiement inter- et intraacadémique.<br />

« En 2011, nous avons sacrifié l’accueil des<br />

enfants de moins de 3 ans, réduit <strong>le</strong> nombre des divisions<br />

à petits effectifs, comprimé <strong>le</strong>s dotations des lycées généraux<br />

ou professionnels… », énumère <strong>le</strong> secrétaire général. Dans<br />

l’attente d’une réf<strong>le</strong>xion d’ensemb<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> système éducatif,<br />

espérée en 2012, il plaide pour « donner la plus grande<br />

latitude aux établissements » et permettre d’expérimenter<br />

la réduction du volume horaire d’enseignement des<br />

collégiens, la globalisation de la DGH, la réduction des<br />

options en lycée, <strong>le</strong> regroupement de matières…<br />

Défi du financement<br />

Le coût global des établissements privés sous contrat<br />

pour la col<strong>le</strong>ctivité nationa<strong>le</strong>, en intégrant l’ensemb<strong>le</strong> des<br />

dépenses et des ressources, est nettement plus faib<strong>le</strong> que<br />

celui des établissements publics, rappel<strong>le</strong> Éric de<br />

Labarre, citant une étude de l’Ifrap parue en juin 2011 :<br />

1 300 € de moins par élève et par an dans <strong>le</strong> 1 er degré et<br />

750 € dans <strong>le</strong> 2 d degré. Pourtant ils sont confrontés à des<br />

niveaux de forfaits très inégaux et insuffisants. Ainsi <strong>le</strong><br />

retard pris pour <strong>le</strong>s seuls travaux d’entretien et de rénovation<br />

s’élève à 70 millions d’€ par an selon la Fnogec, et à<br />

550 millions en matière de restructurations et délocalisations<br />

1 , ce qui fait aujourd’hui de l’immobilier un dossier<br />

« ultraprioritaire » pour l’enseignement catholique. En<br />

février 2012, la Fnogec présentera, lors d’un séminaire de<br />

travail, <strong>le</strong>s pistes ouvertes pour l’amélioration des outils<br />

de pilotage et d’expertise en la matière.<br />

Défi de la réforme du système éducatif<br />

« Nous cherchons à être des moteurs mais en aucun cas<br />

nous ne nous positionnons en donneurs de <strong>le</strong>çons. Si ce<br />

que nous expérimentons peut être uti<strong>le</strong> à d’autres, tant<br />

mieux », explique Éric de Labarre, qui annonce la publication<br />

en décembre d’un manifeste pour l’éducation.<br />

Aurélie Sobocinski<br />

1. Chiffres extraits de L’Arc boutant n° 515 (septembre 2011).<br />

LE CHIFFRE CLEF<br />

+ 1000 élèves<br />

C’est <strong>le</strong> succès de rentrée de l’enseignement agrico<strong>le</strong>,<br />

soit une hausse de 2 % de ses effectifs. La Bretagne et<br />

Rhône-Alpes sont <strong>le</strong>s régions qui progressent <strong>le</strong> plus :<br />

+ 5 %. « Cette augmentation est due à l’adéquation<br />

travaillée entre l’offre de formation et <strong>le</strong>s attentes<br />

des famil<strong>le</strong>s », indique Philippe Poussin. Le secrétaire<br />

général du Cneap se réjouit particulièrement de<br />

la reprise des filières « purement » agrico<strong>le</strong>s, portées par<br />

<strong>le</strong> renouvel<strong>le</strong>ment générationnel en cours (+ 335 élèves),<br />

sans oublier de saluer la très forte attractivité de<br />

la filière Services rénovée (dont <strong>le</strong> nouveau bac pro<br />

Services aux personnes et aux territoires…). Malgré cela,<br />

de sombres perspectives budgétaires pèsent sur<br />

<strong>le</strong>s équipes à l’horizon 2012 : souffrant déjà d’un déficit<br />

structurel équiva<strong>le</strong>nt à 600 postes, l’enseignement<br />

agrico<strong>le</strong> privé devrait rendre 112 postes. « Une équation<br />

incompréhensib<strong>le</strong> qui pourrait rapidement susciter<br />

un conflit majeur », prévient Philippe Poussin. AS<br />

6 <strong>Enseignement</strong> catholique actualités N° 345, octobre-Novembre 2011

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