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France Auto N°96 - FFSA

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Acteurs<br />

Laurent Hemeray le champion<br />

Il y a vraiment mille et une façons d’être<br />

touché par la grâce du sport automobile<br />

et de débuter une carrière de pilote. Dans<br />

le cas de Laurent Hemeray, double lauréat<br />

de la Coupe de <strong>France</strong> en 2008 et<br />

2011, ça n’est vraiment pas banal.<br />

En l’an 1989, Denis, son père, s’activait au terrassement<br />

d’un grand terrain. Passa un pilote de<br />

2 CV cross qui lui demanda de tracer un embryon<br />

de piste pour essayer son auto. Papa Hemeray<br />

prit aussi le volant, comme ça, pour voir... et<br />

s’engagea aussi sec dans les épreuves à venir.<br />

Laurent l’imita en 1992 et progressa tant et si bien qu’il devint l’un des meilleurs<br />

pilotes français. Dans un style de glisse inimitable et dans un environnement qui le<br />

comble pleinement :<br />

« L’ambiance en 2 CV est formidable. C’est vraiment le royaume de l’entraide. Il<br />

nous est arrivé de prêter un moteur ou carrément une caisse à des pilotes avec qui<br />

j’étais en concurrence directe pour le titre, et c’est courant dans la discipline. On se<br />

déplace régulièrement à quatre avec Yoann Ribault, dit Yoyo, mon super mécano,<br />

mon père qui a arrêté, et un ami avec qui il assure la logistique.<br />

La deuche, c’est quelque part une auto un peu fragile et il faut faire attention à<br />

certains détails. Par exemple, on refait les soudures qui commencent à travailler, et<br />

s’il n’y a pas de choc important, mes caisses font quatre ou cinq saisons.<br />

J’aurai 40 ans cette année... comme la discipline du 2 cv cross, et j’aimerais célébrer<br />

çà par un nouveau titre ».<br />

Des mesures strictes<br />

Président du Groupement National de 2 cv<br />

cross, Joël Cruchet veille au grain pour préserver<br />

l’esprit unique de cette discipline qui a su<br />

traverser le temps sans rien perdre de sa fraicheur<br />

tout en évoluant dans sa présentation :<br />

« Les 2 cv cross sont des autos de course à part entière.<br />

Le travail en amont comporte plusieurs phases. Le<br />

châssis de base peut être prélevé sur divers modèles<br />

dérivés de la 2 CV. Le plus recherché et le plus<br />

couramment employé est celui de l’Ami 8 break, le<br />

plus fiable au départ. Ce châssis est renforcé selon<br />

des normes très strictes. Les trains roulants et les<br />

suspensions sont montés avec des pièces d’origine,<br />

comme le freinage. Les pneus sont toujours en<br />

dimensions 125x15. Le Groupement les achète par<br />

grandes quantités et les revend aux pilotes au prix coûtant, soit 45 euros pièce.<br />

Joël Cruchet, le président du<br />

Groupement 2 cv cross.<br />

La caisse en état de marche, que l’on peut sabler, doit peser un minimum de 475 kilos. Les<br />

portières arrière doivent être supprimées. Le pare-brise et les vitres latérales avant sont<br />

remplacés par du grillage solide et calibré. Les ailes sont découpées selon un schéma précis.<br />

À l’intérieur, un baquet est positionné au centre de la largeur de l’auto, et les équipements<br />

de sécurité correspondent aux standards fédéraux.<br />

Côté moteur, on doit là aussi utiliser des pièces strictement d’origine, sans aucun polissage<br />

ou allègement. La « préparation » se résume alors à choisir les pièces les mieux équilibrées.<br />

La présentation des voitures est maintenant impeccable et tous les concurrents mettent un<br />

point d’honneur à soigner leur décoration. Il y a d’ailleurs très peu d’abandons pour cause<br />

mécanique. Monter une auto de A à Z revient aux alentours de 1 500 euros. Et une saison<br />

de Championnat comprenant dix courses se chiffre à 5 000 euros environ ».<br />

Jean-Pierre<br />

Fouquet<br />

l’outsider<br />

S’il est à la poursuite d’un titre<br />

national, Jean-Pierre Fouquet le<br />

fait par atavisme :<br />

« Mon père, Jean-Michel, a été le premier<br />

champion de <strong>France</strong> de 2 cv cross en<br />

1974. Alors, je rêve de lui succéder. Et dès<br />

que j’aurai atteint mon but, je passerai le<br />

relais à mes enfants Emeline et Loïc qui<br />

n’attendent que ça ! »<br />

Âgé de 43 ans, ce responsable de<br />

maintenance qui réside à Colombiers dans<br />

le Cher, et malgré le glorieux antécédent<br />

familial, n’a pourtant débuté qu’en 2000<br />

en championnat de <strong>France</strong>. Auparavant il<br />

s’adonnait au rugby. Mais une blessure au<br />

genou et un petit coup de pouce financier<br />

de son employeur l’ont transformé en<br />

pilote. Deux années d’apprentissage en<br />

UFOLEP, en 1998 et 1999, et voilà le fils<br />

Fouquet lancé dans le grand bain, avec le<br />

plus grand bonheur :<br />

« Si on goûte au 2 cv cross, c’est fichu,<br />

on est accro. Il y a une ambiance que<br />

je n’avais connue que dans le rugby. La<br />

bagarre sur la piste et la fête en dehors.<br />

Je monte moi-même mes voitures, car je<br />

possède un CAP de mécanicien, métier<br />

que je n’ai jamais exercé finalement. Mais<br />

c’est à la portée d’un amateur bricoleur.<br />

Je possède une vingtaine de deux chevaux<br />

chez moi, pour les pièces.<br />

Dès que j’ai débuté, cela a bien marché et<br />

depuis, je roule devant. C’est chaud dans<br />

les pelotons, surtout aux alentours de la<br />

dixième place. Nous roulons de plus en plus<br />

souvent sur des circuits type rallycross,<br />

moins techniques qu’à l’origine de la<br />

spécialité. On s’adapte. La conduite est très<br />

physique et on s’éclate vraiment ».<br />

FRANCE AUTO n°96 // Mai 2012 // 21

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