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des sourds-muets il s'intéressa à leur œuvre et prit la résolution de se vouer à<br />
l'instruction et à l'éducation des enfants anormaux. » « Pour arriver à ce but<br />
il entra dans I'enseignement. »3 « C'est en 1874 [...] que M. Baguer commença<br />
à s'intéresser à l'éducation des sourds-muets. En 1879, M. Gréard, alors directeur<br />
de l'Enseignement et membre de la Société Grosselin, le nomma instituteur<br />
dans une école communale de Paris et lui recommanda de s'occuper<br />
plus particulièrement des élèves qui, par suite d'une imperfection physique ou<br />
intellectuelle, ne pouvaient suivre les classes ordinaires. »4 Dès son entrée<br />
dans l'enseignement public, « il s'attaque à l'instruction des sourdsmuets<br />
[...]. Octave Gréard l'encourage dans cette voie et pendant des années,<br />
a l'école de la rue Saint-Ferdinand, on voit Baguer, en dehors de ses heures de<br />
classes, s'occuper de quatre sourds-muets qu'il essaie de démutiser<br />
Selon un autre biographe, c'est après être devenu instituteur que<br />
Baguer s'est intéressé aux anormaux : « Pourvu du BS, il entra dans<br />
I'enseignement public [...]. Se trouvant en contact avec Mme Fleury, inspectrice<br />
de l'Enseignement primaire, dont la sœur [qui dirigeait une école<br />
publique de filles] accueillait des petites sourdes-muettes dans sa classe, il<br />
s'intéressa à ces malheureux enfants et s'initia aux procédés d'enseignement<br />
qui leur étaient appliqués. »6<br />
Postérieure ou antérieure à l'entrée de Baguer dans I'enseignement public, la rencontre<br />
avec Mme Fleury ne fait guère de doute. Celle-ci figurait parmi les membres les<br />
plus actifs de la Société pour I'enseignement simultané des sourds-muets et des entendants-parlants,<br />
créée en 1865 par Auguste Grosselin pour faire accueillir dans les écoles<br />
ordinaires les jeunes sourds que ne recevaient pas les rares institutions alors existantes.<br />
Dans son école de Paris, elle reçut « pendant vingt ans » des enfants sourds, dont beaucoup<br />
obtenaient le certificat d'études7. Ses capacités de conviction semblent avoir été<br />
grandes : elle présentait, aux assemblées générales de la Société, les exercices d'enfants<br />
« sourds-parlants » qui devaient emporter l'adhésion, notamment des maîtres, donnait<br />
des «cours pratiques de phonomimie »%aux élèves-maîtres de l'école normale des Batignolles<br />
et pratiquait cette méthode avec ses adjointes, à l'école de filles de la rue des<br />
Poissonniers9. II est très possible que Baguer, jeune maître dans I'enseignement privé<br />
aux Batignolles, quartier où par ailleurs il résidait probablement encore avec sa mère,<br />
3. H.G.Fontaine, 1919a.p.2.<br />
4. An., 1918.<br />
5. J. Roubinovitch, 1919, p. 39.<br />
6. An., 1919 ou postérieur, p. 1. Mme Fleury est institutrice et directrice de l'école publique de<br />
filles de la rue des Poissonniers, avant de devenir inspectrice des écoles de la ville de Paris, bien<br />
après 1879. Une sœur lui a-t-elle alors succédé à l'école de la rue des Poissonniers, ou une erreur<br />
du biographe lui fait-elle imaginer deux personnes, là où il n'y en a qu'une <br />
7. Soc. Grosselin, 1912.<br />
8. Méthode de lecture créée par A. Grosselin vers 1860. « Dans ce système [...] chaque son de<br />
notre langue, quelle que soit sa forme orthographique, est lié à un geste fixant invariablement sa<br />
valeur phonétique » (G. Baguer, 1892 (1, p. 9).<br />
9. Renseignements extraits des comptes rendus d'assemblées générales de la Société Grosselin.