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des familles aisées ne veulent rien solliciter, elles seraient pourtant enchantées
de confier leurs enfants infirmes à une école publique nécessairement
mieux organiske que les écoles privées. Ce passage, par lequel débute la
lettre, est barré. Baguer a peut-être renoncé à cet envoi, pour ne pas mêler
deux questions (la lettre propose à Vincent une étude sur les sourds), mais
surtout parce que, jusqu'à I'aboutissement de son action pour la création
d'un institut départemental pour ces enfants (obtenue en 1892-18931, il se
consacre à celle-ci.
Après quelques années de fonctionnement de son Institut, Baguer y instruit
des aveugles, et d'abord des enfants à la fois sourds et aveugles. Le
premier cas est évoqué en 1902 : il s'agit d'un élève sourd de l'Institut,
devenu aveugle par suite d'un accident, On lui apprend individuellement
lecture et écriture des aveugles, tout en continuant cr dans des leçons spéciales
à le faire parler »j7. En f 911, la Commission de surveillance discute
de l'admission d'enfants aveugles à l'Institut. Baguer cite un enfant que
l'école BraiIIe n'a pu garder, « parce que son audition qui diminue graduellement,
ne permet pas de l'instruire oralement avec les autres aveugles »,
ainsi que deux sourds-muets, frappés de cécité en cours d'étude » : l'un,
âgé de 13 ans, est encore élève, et l'autre, âgé de 24 ans, travaille à ['atelier
de brosserie, cannage et rempaillage, dont les produits sont utilisés dans
l'établissement. Baguer est favorable à l'accueil de tels enfants, à qui il
convient dkppliquer les méthodes combinées pour les sourds-muetsaveugles
». « L'éducation des sourds-muets aveugles se poursuit régulièrement
en Suède. L'Amérique fait des démonstrations retentissantes. En
France, à tarnay près de Poitiers, les sœurs de la Sagesse ont obtenu également
de très encourageants résultats, » Cependant, « on ne saurait [.,.]
entreprendre définitivement » l'éducation de ces enfants, «sans avoir
l'espoir de placer honorablement les anciens élèves »: l'Institut n'a pas les
moyens d'organiser la vente de leur travail, et « si on les plaçait à leur
majorité dans quelque hospice où ils coûteraient fort cher, ils ne tarderaient
pas à perdre, faute d'activité, le bénéfice de leur éducation antérieure
». La Commission