CATALOGUE DE LIVRES - Camille Sourget
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Exemplaire imprimé spécialement sur grand papier pour le marquis de La Vieuville<br />
et relié à l’époque par Boyet en maroquin marbré de Constantinople.<br />
Provenance : La Vieuville ; Antoine Le Riche ; Jérôme du Vivier, ami de La Fontaine ;<br />
Bibliotheca Lamoniana et marquis de Hertford.<br />
11 SARASIN, Jean-François. Les Œuvres.<br />
Paris, Augustin Courbé, 1656.<br />
3 parties en 1 volume in-4 relié en maroquin marbré de Constantinople, large encadrement composé<br />
de triple roulette aux fleurettes en entre-deux, inscription en lettres dorées sur le premier plat, dos orné<br />
de fleurons et petits fers, tranches dorées sur marbrure. Reliure de la fin du XVIIe siècle.<br />
Déchirure angulaire sans atteinte au texte restaurée au feuillet a.<br />
268 x 195 mm.<br />
EDITION ORIGINALE des œuvres de Sarasin, publiée par Gilles Ménage et dédicacée à Mademoiselle de<br />
Scudéry.<br />
« CETTE PREMIÈRE ÉDITION <strong>DE</strong>S ŒUVRES <strong>DE</strong> SARASIN EST RECHERCHÉE » mentionne Brunet (sup. 591).<br />
« Familier de l’hôtel de Rambouillet, mais plus encore des samedis de Mlle de Scudéry, protégé par<br />
le prince de Conti, célèbre pour ses dons d’amuseur et si aimé des dames qu’il mourut à quarante<br />
ans, en 1654, empoisonné par un mari jaloux, Jean-François Sarasin fut de ces beaux esprits qui<br />
donnèrent son tour le plus vif à la poésie mondaine. Son art, plus soucieux du bien dire et de la pointe<br />
que du lyrisme, s’exerça dans tous les genres, mais broda avant tout sur l’amour » Claude Bonnefoy.<br />
Lorsque Sarasin mourut en 1654, il ordonna qu’on remette tous ses papiers à Ménage qui les fit<br />
imprimer en 1656 avec un long discours préliminaire de Pellisson qui occupe les 72 premières pages<br />
du volume.<br />
Les œuvres marquantes contenues dans ce volume sont : « La Conspiration de Valstein » (pp. 89 à<br />
136). C’est, a dit Charles Nodier, « un chef-d’œuvre que l’auteur n’a pas achevé. Ce morceau est le<br />
premier dans notre Langue que nous puissions opposer à Salluste, dont il a quelques fois le nerf et la<br />
pureté » ; « La Pompe funèbre de Voiture » badinage ingénieux et premier modèle de ce mélange<br />
de vers et de prose qu’ont imité, en le perfectionnant, Chapelle et surtout Voltaire ; et « Dulot vaincu,<br />
ou la Défaite des bouts-rimés ».<br />
« Moins célèbre que Voiture, Sarasin mérite peut-être de lui être préféré ; aussi ingénieux que lui, il<br />
est beaucoup plus naturel » A.G.R.<br />
L’ILLUSTRATION COMPREND UN SUPERBE PORTRAIT <strong>DE</strong> L’AUTEUR GRAVÉ EN TAILLE-DOUCE PAR NANTEUIL,<br />
LA MARQUE TYPOGRAPHIQUE <strong>DE</strong> COURBÉ SUR LE TITRE, UNE VIGNETTE EN TÊTE ET UNE LETTRINE GRAVÉES<br />
D’APRÈS FRANÇOIS CHAUVEAU.<br />
FORMIDABLE EXEMPLAIRE RÉGLÉ, LE SEUL RÉPERTORIÉ SUR GRAND PAPIER (hauteur : 268 mm), mesurant<br />
43 mm de plus que les exemplaires du seul tirage décrit, IMPRIME ET RELIÉ SPÉCIALEMENT POUR LE<br />
MARQUIS RENÉ FRANÇOIS <strong>DE</strong> LA VIEUVILLE (1652-1719), portant cette inscription en lettres dorées sur<br />
le premier plat : « Livre de la bibliothèque de Monsieur le marquis de La Vieuville ». Chevalier<br />
d’honneur de la reine Marie-Thérèse et gouverneur du Poitou, le marquis de La Vieuville fut l’un des<br />
curieux éclairés du Grand Siècle.<br />
C’est dans le milieu des « curieux » parisiens, à l’extrême fin du XVIIe siècle, que des reliures<br />
spécialement destinées à recouvrir des livres rares ont fait leur apparition. Cette admirable reliure en<br />
maroquin marbré de Constantinople a été exécutée dans l’atelier de Luc-Antoine Boyet ou dans celui<br />
de son doreur.<br />
L’EXEMPLAIRE PORTE SUR LE TITRE LES SIGNATURES AUTOGRAPHES EN PARTIE EFFACÉES <strong>DE</strong> <strong>DE</strong>UX GRANDS<br />
CURIEUX <strong>DE</strong> LA FIN DU XVIIE SIÈCLE : LE SECRÉTAIRE DU ROI ANTOINE LERICHE (1643-1715),<br />
bibliophile et iconophile, ami de Le Nôtre, de Roger de Piles et de Gaignières ; ET JÉRÔME DUVIVIER<br />
(1660-1718), officier aux gardes françaises, proche du duc de Maine, du prince de Conti, et grand ami<br />
de La Fontaine.<br />
CET EXEMPLAIRE EST SANS DOUTE LE SEUL À RÉUNIR LES TROIS CURIEUX PARISIENS <strong>DE</strong> LA FIN DU XVIIE<br />
SIÈCLE : LA VIEUVILLE, LERICHE ET DUVIVIER, identifiés par Isabelle de Conihout et Pascal Ract-<br />
Madoux dans « Reliures Françaises du XVIIe siècle. Chefs-d’œuvre du Musée Condé ». Il séjourne<br />
ensuite pendant près de deux siècles dans la bibliothèque de la famille Lamoignon dont il porte l’ex<br />
libris du XVIIIe siècle : « Bibliotheca Lamoniana Z 120 » pour aboutir chez le marquis de Hertford,<br />
avec ex libris du XIXe siècle et chiffre Ed frappé au centre du plat supérieur.