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La vie dans nos résidences M me Arnold, protectrice des écureuils Un parc bien arboré et vivant Pendant trente ans, je me suis dévouée corps et âme à la S.P.A. (Société Protectrice des Animaux) de l’île de la Réunion. Revenue en métropole « cela » me manque toujours. Je ne pensais pas, alors, que le magnifique parc de la Source me donnerait autant de satisfaction. En observant ce nouvel environnement, j’ai découvert qu’il était le domaine d’écureuils et de nombreux oiseaux. On parlait d’écureuils. Ils faisaient le plaisir, par ci, par là, de résidents qui se promenaient près des buissons, des beaux arbres, des haies touffues. Que faire pour qu’ils se rapprochent de nous, qu’ils soient apprivoisés et égaient le cadre des Mélèzes et des Saules ? J’ai alors pris l’initiative d’acheter des cacahuètes et de les semer tous les deux, trois jours autour d’un magnifique noisetier. La récompense est venue et c’est ainsi que, chaque jour, quatre à six petits rongeurs roux fréquentent notre aire. Un, bien roux, une cacahuète entre les dents, amuse souvent une résidente qui habite à proximité. Un autre, roux aussi, au poitrail blanc, fait ses galipettes sur le pré puis rejoint le noisetier. Un troisième, gris foncé, est aperçu fréquemment sur l’arbre à gauche de l’entrée des Mélèzes duquel il saute sur le toit. Un autre roux, tout petit, bondit pour disparaitre dans le ruisselet. Et il y en aurait beaucoup d’autres encore à ce que dit Monsieur Laborde, un résident. Tous les quinze jours, j’achète un kilo de cacahuètes qui disparait par ces petits rongeurs et grimpeurs incroyablement agiles. Actuellement, ils font aussi leurs grimpettes dans le coudrier, riche en noisettes en cette saison. Parlons un peu des écureuils… Leur queue plus ou moins touffue selon les espèces, forme un panache ou un plumeau caractéristique. Il y aurait 264 espèces recensées dans le monde dont : 56 % sont arboricoles, 12,5 % sont terrestres et 31,5 % volants. Ils ne sont absents que des îles, de certains archipels, de l’Australie, de la pointe sud de l’Amérique ainsi que d’une zone concernant l’Est de l’Afrique du Nord et une partie du Moyen Orient. Leur taille varie de 13 cm, pour les écureuils pygmée d’Afrique à 90 cm pour les géants d’Asie. En Europe, il fait l’objet de nombreux symboles. Pour les Indiens d’Amérique, avoir la force de l’écureuil se dit de l’homme qui est toujours en mouvement. Rêver d’un écureuil est une invitation à se préparer pour un grand changement. En héraldique, l’écureuil est le symbole de l’agilité, de la vivacité et de l’indépendance. Nicolas Fouquet, intendant général des finances du roi Louis XIV portait sur ses armes un écureuil accompagné de la devise : « jusqu’où ne montera t-il pas ? ». L’image de cet animal stockant ses noisettes est souvent associée à l’idée d’épargne. C’est pourquoi en France le logo du groupe Caisse d’Epargne est un écureuil. et des oiseaux ! Depuis mon balcon d’où je domine deux toits, une antenne, un buisson - touffe d’arbrisseaux sauvages et rameaux -, je puis observer des masses d’oiseaux. Sont coutumiers deux tourterelles juchées sur l’antenne, des merles, des pies et beaucoup de moineaux. Je les nourris tous les matins à la pointe du jour et m’intéresse à leur querelles, leur hâte à becqueter, leur règlement de comptes. En moins d’une heure, tout le pain soigneusement préparé a disparu…. Aux côtés de tout ce peuple, on m’a signalé deux hérissons qui circulent régulièrement sur notre aire. Je désire que les écureuils se multiplient encore pour le plaisir de tous ceux qui aiment la nature. Je souhaiterais qu’on laisse cet environnement tel qu’il est et que la main de l’homme ne l’abîme point ! Propos recueillis auprès de Madame Arnold (résidente) par Charles Brunet - CorCom de La Source - Souvigny (Allier) 4
La vie dans nos résidences La réunion Clinique Un outil pour prévenir le soin mécanique et l’isolement professionnel Lors de mon arrivée comme psychologue au Clos des Tours, j’ai rapidement perçu la nécessité de mettre en place un temps de parole pour le personnel, un temps d’échanges que j’ai nommé « réunion clinique » : outil de communication, de concertation, de réflexion au service de la qualité des soins. Mon objectif était de favoriser l’expression de l’ensemble du personnel sur la vie de la résidence mais aussi et surtout de maintenir la cohérence du projet institutionnel. Ainsi, il me semblait impératif de réunir les équipes du collectif, du soin et de l’administratif pour ne former qu’une équipe. L’ensemble du personnel contribue au bien être des résidents du Clos des Tours. Chacun, de par sa fonction, va devoir intervenir auprès de la personne accueillie. Chacun agit avec sa formation, son expérience mais également avec ce qu’il apporte de lui-même. Tous ces facteurs influencent notre positionnement professionnel. Les résidents se trouvent en lien avec les différents professionnels, mais sont aussi pris dans leurs discours. Mon travail de psychologue en réunion clinique est d’entendre TOUS les discours et par un travail de distanciation par rapport au vécu, de professionnaliser ces discours. Lors de ces réunions, nous analysons ensemble les situations d’un ou plusieurs résidents. Chaque membre de l’équipe apporte des informations qui, traitées en commun, permettent de se mettre en accord sur les actions requises et les traduire en plan de soin. A partir des propositions de l’équipe soignante, nous pouvons améliorer la qualité de vie des résidents en élaborant de nouveaux projets. Durant ces temps d’échanges, nous associons nos compétences pour mieux définir les difficultés que nous pouvons rencontrer face à certains comportements ou certaines situations. Nous tentons de les expliciter pour les comprendre et pour adapter nos prises en charge. Ce temps de travail doit nous permettre également de mieux connaître ce que font nos collègues car toutes les interventions s’articulent les unes aux autres. Se soutenir mutuellement et pouvoir considérer comme des ressources les modes d’approche divergents du sien. Apprendre à jouer avec les différences de place et de rôles des uns et des autres afin de proposer aux personnes accueillies des expériences diverses. Ainsi, chacun a le sentiment d’être reconnu, valorisé et protégé dans l’exercice de ses fonctions. Des tensions accumulées, non prises en compte, risquent de désorganiser l’équilibre d’une équipe. Ainsi la réunion clinique nous permet de : - prendre de la distance par rapport aux affects, - ajuster nos interventions, - réfléchir en équipe à ce qui se joue dans un accompagnement, aux difficultés et blocages rencontrés, - prendre collectivement les décisions qui engagent l’équipe de façon importante, - soulager les tensions, - diminuer les risques de passage à l’acte au niveau des résidents comme de l’équipe, - élaborer ensemble des projets institutionnels, - préparer les projets de vie des résidents. MODALITES Les réunions cliniques se déroulent tous les mardis de 14h30 à 16h pour tout le personnel présent dans l’établissement, des roulements ont été mis au point pour répondre aux nécessités des services. Il s’agit d’un temps de travail et, de fait, il est obligatoire. Un classeur de réunion sert au recueil des éléments décrits et de nos conclusions. Ainsi, les personnes absentes lors d’une réunion pourront s’y référer pour se tenir informées. Le secret professionnel partagé a été réexpliqué dès les premières réunions cliniques afin de maintenir des valeurs éthiques primordiales. Pour conclure, en proposant ce cadre de travail, je souhaite que l’ensemble du personnel se sente étayé par le travail d’équipe, autrement dit « se sente tranquille pour pouvoir accueillir la personne âgée » et maintenir les valeurs prônées par le projet institutionnel. Propos recueillis auprès de Isabelle Pouettre, Psychologue clinicienne par Emmanuelle Tournebouraud – CorCom de Clos des Tours – Villefagnan (Charente) 5
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