Parution 9 - L'Intérêt
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L’INTÉRÊT SPORTIF//<br />
LES JEUX SERONT FAITS<br />
Ça y est, les yeux du monde entier sont tournés vers l’Ouest canadien pour la présentation des Jeux Olympiques<br />
d’hiver. Vous découvrirez dans les lignes qui suivent que l’avenir du sport amateur canadien se joue à Vancouver.<br />
Jean Raphaël Gosselin<br />
jean-raphael.gosselin@hec.ca<br />
Deux cents Canadiens ont été<br />
officiellement sélectionnés<br />
pour représenter le Canada<br />
à Vancouver, dont 49<br />
Québécois. Cela fait 4 ans<br />
qu’ils n’ont qu’une chose en<br />
tête, faire partie de cette<br />
liste d’athlètes sélectionnés. Pour les autres, meilleure chance<br />
la prochaine fois. Participer aux Jeux Olympiques est un énorme<br />
tremplin financier pour un athlète amateur. Bien sûr, ce n’est pas<br />
la contribution du gouvernement canadien de 20 000 $ qui fait<br />
la différence dans leurs poches, mais plutôt les commandites du<br />
secteur privé qui se multiplient.<br />
Lorsqu’il est question de JO, les commanditaires sont<br />
effectivement au rendez-vous et surtout cette tenue des<br />
compétitions en sol canadien. Ça ne faisait pas deux<br />
semaines qu’il avait obtenu son billet pour Vancouver<br />
qu’Alexandre Bilodeau, jeune skieur acrobatique,<br />
posait déjà sur les rideaux des restaurants<br />
McDonald’s partout en province, un Big Mac<br />
à la main. Bilodeau, qui entamera des études<br />
à HEC après les Jeux, n’aurait jamais eu pareil<br />
contrat sans sa participation à<br />
Vancouver. Via Rail offre des<br />
billets de train gratuits à tous<br />
les membres des familles des<br />
athlètes entre le 25 janvier et<br />
le 6 mars. La banque RBC a<br />
mis sur pied un programme appelé Athlètes<br />
Olympiques RBC qui consiste à embaucher<br />
des sportifs canadiens olympiques et<br />
paralympiques à titre d'ambassadeurs,<br />
qui sont appelés à diffuser le message<br />
olympique d'excellence et de leadership au<br />
sein des collectivités du pays.<br />
À QUI LE PODIUM ?<br />
Outre les commanditaires privés, les gouvernements<br />
font leur part pour venir en aide aux athlètes canadiens.<br />
Le programme À Nous le Podium, lancé en 2005, a pour objectif<br />
de mener le développement des athlètes au Canada pour qu'ils<br />
réalisent les meilleures performances aux Jeux Olympiques.<br />
Mené par le Comité olympique canadien (COC), cet organisme est<br />
supporté par de nombreux commanditaires dont le plus important<br />
est Bell Canada. Pour 2009-2010, le programme a amassé 22<br />
millions de dollars pour les athlètes d’hiver de haut niveau. De cette<br />
somme, 11 millions (50%) proviennent du gouvernement du Canada<br />
et 5 millions ont été généreusement fournis par la province de la<br />
Colombie-Britannique, hôte des Jeux Olympiques. Pour la même<br />
période, le financement pour les athlètes d’été a été de 26 millions,<br />
pour un total de plus de 50 millions.<br />
La création de cet organisme et l’augmentation des fonds dédiés<br />
à la formation des athlètes canadiens ont presque immédiatement<br />
porté leurs fruits. L’an dernier, le Canada a devancé pour la première<br />
fois de l’histoire ses rivaux, l’Allemagne et les États-Unis, au total<br />
des médailles (29) de toutes les compétitions des championnats du<br />
monde de sports d’hiver. Cette part est toutefois minime quand on la<br />
compare à certains concurrents du Canada. Par exemple, les États-<br />
Unis ont un programme de récompenses pour les récipiendaires<br />
de médailles, 25 000$ en bonus pour l’or, 15 000$ pour l’argent et<br />
10 000$ pour le bronze. En Russie, le même programme prend des<br />
mesures bien plus grandes : 100 000$ pour l’or, 60 000$ pour l’argent<br />
et 40 000$ pour le bronze.<br />
Bon nombre d’athlètes présents à Vancouver peuvent compter<br />
sur le support d’organismes sans but lucratif comme<br />
B2ten, qui supporte 24 athlètes, dont 20 seront<br />
aux Jeux. L’organisme qui a été fondé en 2005<br />
par l’entraineur de Jennifer Heil, Dominik<br />
Gauthier, met en lumière le fait que le<br />
secteur privé peut contribuer d’une autre<br />
manière que celle des commandites.<br />
L’une des belles réalisations de B2ten<br />
est l’amendement qui a été porté à la Loi<br />
de l’impôt sur le revenu des fiducies d'un<br />
athlète amateur. Les gens de l’organisme,<br />
appuyés d’athlètes et de comptables, ont<br />
entamé les discussions avec le gouvernement<br />
en 2008. Grace à leurs démarches, « tous les<br />
athlètes amateurs ont aujourd’hui droit aux fiducies<br />
du gouvernement et peuvent mieux se préparer pour<br />
la vie, une fois retraités des compétitions. »<br />
LES OUBLIÉS<br />
Qu’en est-il de ceux qui devront attendre 2014,<br />
ou simplement renoncer à leur rêve ? En termes<br />
de support financier, c’est ici que le bât blesse. En<br />
effet, les 200 athlètes que vous verrez à l’œuvre à<br />
Vancouver ne représentent qu’une minorité d’athlètes<br />
amateurs au pays qui travaillent sans relâche en vue d’une<br />
éventuelle participation olympique. En plus de renoncer à leur<br />
rêve, tous ceux qui ne figurent pas sur la liste doivent renoncer à<br />
toutes les commandites et aux lucratifs contrats de publicité qui<br />
viennent avec une participation aux Jeux. L'une des rares entreprises<br />
à soutenir ces exclus est General Mills. Dale Storey, VP marketing,<br />
chez la compagnie qui distribue entre autres les Cheerios et les Lucky<br />
Charms, affirme que les couts financiers associés à l’entrainement<br />
et aux qualifications sont énormes et que ces couts sont suffisants<br />
pour forcer des champions potentiels à renoncer à leur rêve.<br />
En plus de cela, les quelques chanceux qui seront des hostilités<br />
seront laissés à eux-mêmes, au lendemain de la cérémonie de<br />
clôture. C’est pourquoi le COC a fait une demande au parlement<br />
canadien l’automne dernier pour un financement additionnel de 22<br />
millions afin de soutenir l’ensemble des athlètes amateurs, à chaque<br />
année. Marcel Aubut, nouveau président du comité, attend donc<br />
le jour du dépôt du budget – le 4 mars – avec impatience. Pour le<br />
gouvernement conservateur, ce qui fera pencher la balance en faveur<br />
des athlètes, c’est le retour sur les investissements passés, qui sera<br />
démontré à Vancouver. Ils doivent prouver que les fonds engagés<br />
apportent des résultats. Il n’est donc pas exagéré de dire que l’avenir<br />
du sport amateur canadien se joue à Vancouver. Aux derniers Jeux,<br />
le Canada avait terminé 5e au classement des médailles. Cette fois,<br />
quoi que ce soit d’autre que le sommet du tableau sera un échec.<br />
CLASSEMENT DES MÉTAILLES 2006<br />
JEUX OLYMPIQUES D’HIVER - TURIN 2006<br />
Rang PAYS OR BRONZE ARGENT TOTAL<br />
1 Allemagne 11 12 6 29<br />
2 États-Unis 9 9 7 25<br />
3 Autriche 9 7 7 23<br />
4 Russie 8 6 8 22<br />
5 Canada 7 10 7 24<br />
6 Suède 7 2 5 14<br />
7 Corée du Sud 6 3 2 11<br />
8 Suisse 5 4 5 14<br />
9 Italie 5 0 6 11<br />
10 France 3 2 4 9<br />
CLASSEMENT DES MÉTAILLES 2002<br />
JEUX OLYMPIQUES D’HIVER - SALT LAKE CITY<br />
Rang PAYS OR BRONZE ARGENT TOTAL<br />
1 Norvège 13 5 7 25<br />
2 Allemagne 12 16 8 36<br />
3 États-Unis 10 13 11 34<br />
4 Canada 7 3 7 17<br />
5 Russie 5 4 4 13<br />
6 France 4 5 2 11<br />
7 Italie 4 4 5 13<br />
8 Finlande 4 2 1 7<br />
9 Pays-Bas 3 5 0 8<br />
10 Autriche 3 4 10 17<br />
VOLUME 54, NUMÉRO 09 // 11 Février au 10 mars 2010 // 019