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Parution 9 - L'Intérêt

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DOSSIER// Au diable les BABY-BOOMERS !<br />

Maude Fréchette<br />

maude.frechette@hec.ca<br />

babyboomers<br />

La guerre<br />

des générat ons<br />

Cohabitation de personnes différentes<br />

On qualifie de génération l’ensemble des individus qui ont à peu<br />

près le même âge à la même époque. Selon M. Bernard Préel, des<br />

« générations » seraient décelables tous les dix ans environ au cours du<br />

vingtième siècle. Cependant, les sociologues ont tendance à regrouper<br />

sous le terme génération ceux qui ont été élevés de la même façon suite<br />

à des évènements historiques et politiques importants. Les différentes<br />

générations possèdent des systèmes de valeurs différents ce qui les met<br />

souvent en situation de conflit. Ces manières de penser différentes sont<br />

dues à l’évolution des mœurs qui elles-mêmes résultent de l’évolution<br />

de la situation socioéconomique. De manière générale, il n’y a jamais eu,<br />

avant aujourd’hui, trois générations en même temps sur le marché du<br />

travail. La situation actuelle résulte de la dénatalité et de l’allongement<br />

de la longévité.<br />

Les générations présentes sur le marché du travail aujourd’hui<br />

Les trois générations qui se partagent actuellement le milieu du travail sont les « boomers » (nés entre<br />

1947 et 1965), les « x » (nés entre 1966 et 1976) et les « y » (nés entre 1977 et 1997).<br />

Suite à la Deuxième Guerre mondiale et la crise des années 30, la situation socioéconomique de la classe<br />

moyenne s’améliore, et se déclenche alors un baby-boom. Actuellement, certains d'entre eux ont des<br />

adolescents à la maison, aident un enfant aux études, s'occupent de leurs parents âgés ou passent du<br />

bon temps avec leurs petits-enfants. Certains travaillent à temps plein, d'autres à temps partiel, d'autres<br />

songent à la retraite et, finalement, d’autres ont quitté le travail. Leurs principales valeurs sont la loyauté,<br />

la hiérarchie du statut, le processus, la carrière, l’ancienneté, les clauses collectives et la sécurité. Tout au<br />

long de leur carrière, ce groupe a provoqué de l’innovation et de la création d’emploi.<br />

La génération d’après, la « x », est celle dite « coincée » et même qualifiée de « perdue ». Issue de la<br />

Révolution tranquille, cette génération, arrivée à l'âge de travailler, a été confrontée à une crise de<br />

x<br />

l'emploi. Elle a grandi dans l'ombre des baby-boomers, maintenus par ceux-ci dans une marginalisation<br />

économique et sociale, coincés aux échelons inférieurs d’emploi avec des salaires plus faibles, et ce, en<br />

plus de devoir négocier avec des taux immobiliers gonflés par le passage des boomers qui précédaient.<br />

Les enfants des « baby-boomers », les « y » ou « échos », eux, sont aussi choyés que l’ont été leurs<br />

parents quant à la quantité d’emplois disponibles, car les « boomers » se retirent. Cependant, un diplômé<br />

universitaire de 25 ans gagne 1 000 $ de moins par mois, en dollars constants, qu’en 1985, et les<br />

emplois ne nécessitant que peu d’études disparaissent de plus en plus à cause de l’informatisation.<br />

Ils doivent donc faire beaucoup d'études pour se garantir un bon emploi. Les « y » se déclarent agent<br />

libre. Ils recherchent de l’indépendance, de l’autonomie et des défis. Ils accordent plus d’importance au<br />

résultat qu’au processus, et plus à la compétence qu’à l’ancienneté.<br />

Conflits sur le marché du travail<br />

Tandis que le « boomer » type privilégiait un emploi une vie, le « x » et le « y » ont tendance à ne pas être<br />

fidèles et à rechercher toujours la meilleure offre. En conséquence, les « x » et les « y » sont beaucoup<br />

plus exigeants envers leurs employeurs. De plus, ayant toujours eu le droit de parole dans le milieu<br />

familial, ils veulent participer de plus en plus à une gestion participative, alors que les « boomers »<br />

étaient généralement satisfaits de ne faire que l’exécution de tâches prédéterminées. Leurs patrons<br />

étant généralement partisans d’une gestion très traditionnelle, il en résulte des conflits.<br />

y<br />

VOLUME 54, NUMÉRO 09 // 11 Février au 10 mars 2010 // 07

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