05.05.2015 Views

Télécharger - Anfh

Télécharger - Anfh

Télécharger - Anfh

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

prix anfh 2 011<br />

Se perfectionner aujourd’hui,<br />

progresser pour préparer demain<br />

ASSOCIATION NATIONALE POUR LA FORMATION PERMANENTE DU PERSONNEL HOSPITALIER


Création & réalisation : Atelier Chévara etc.<br />

Reportages : Maylis Gaillard (textes),<br />

Baptiste Lignel (photos), Artisans du film (vidéos).<br />

Impression : TAAG – novembre 2011<br />

Un grand remerciement à celles et à ceux qui ont pris<br />

le temps de nous recevoir pour que nous puissions<br />

effectuer ces reportages dans les meilleures conditions<br />

possibles :<br />

> CH Georges Daumézon, Fleury-les-Aubrais (45)<br />

> EP Saint Antoine, L’Isle-sur-la-Sorgue (84)<br />

> CHRU de Lille, hôpital Salengro (59)<br />

> EHPAD La Seigneurie, Pantin (93)


“Rendez-vous maître de ce que vous venez<br />

d’apprendre, et apprenez toujours de nouveau.”<br />

Confucius, VI e s. av. J.-C.


Prix anfh 2011<br />

Se perfectionner aujourd’hui,<br />

progresser pour préparer demain<br />

Au foyer d’accueil médicalisé de l’Isle-sur-la-Sorghe, tout comme au<br />

CHRU de Lille, l’enjeu de l’action primée est d’acquérir des savoir-être<br />

et des savoir-faire pour gagner en assurance et en sérénité dans sa<br />

fonction actuelle. Il s’agit de mieux prendre en charge des patients<br />

spécifiques, difficiles. Des personnes victimes de traumatisme crânien<br />

pour l’équipe l’isloise, des personnes âgées cumulant traumatisme<br />

physique et troubles cognitifs pour l’équipe lilloise. Les actions sont de<br />

courte durée (un à trois jours) dans les deux établissements. Intenses<br />

et partagées par l’ensemble de l’équipe, les formations décryptent les<br />

comportements et apportent les clés nécessaires pour créer une relation<br />

soignant-soigné qui améliorent le quotidien de chacun.<br />

À la maison de retraite La Seigneurie de Pantin et au centre hospitalier<br />

départemental Daumézon, à Fleury-Les-Aubrais, l’objectif se révèle tout<br />

autre. Les actions de formation primées, courant sur plusieurs mois, visent<br />

à donner toutes les chances possibles aux agents pour progresser, dans<br />

la perspective d’une évolution ou d’une promotion. Dans les deux cas,<br />

les directions d’établissements font preuve d’une forte implication quant<br />

au devenir de leurs agents et à leurs aspirations professionnelles. À<br />

Daumézon, la formation s’adresse à des aides-soignants briguant la<br />

fonction d’infirmier. À La Seigneurie, les bénéficiaires sont agents de<br />

service ou assistants de vie. Ils aspirent, grâce à l’acquisition ou à la<br />

révision des savoirs de base, à se professionnaliser. Ils visent pour la<br />

plupart le concours d’entrée en institut de formation d’aide-soignant. Le<br />

jury du prix ANFH a voulu mettre l’accent sur cette dernière initiative, qui<br />

s’inscrit dans la lutte contre l’illettrisme, en lui décernant le grand prix.<br />

Actions intenses et brèves d’un côté pour répondre à des besoins immédiats,<br />

actions de fond et de longue durée de l’autre dans la perspective<br />

d’une évolution... Les quatre prix cette année reflètent les deux grandes<br />

finalités de la formation professionnelle tout au long de la vie : se perfectionner<br />

sur son métier d’aujourd’hui et progresser pour préparer<br />

celui de demain.<br />

Créé en 2007, le prix ANFH récompense chaque année les actions de formation<br />

innovantes mises en place par les établissements pour les agents de la fonction<br />

publique hospitalière.


palmarès<br />

prix anfh 2011<br />

06<br />

EHPAD<br />

La Seigneurie,<br />

Pantin (93)<br />

Accompagnement<br />

du personnel<br />

non qualifié : projet<br />

de classe ouverte<br />

4


14<br />

22<br />

30<br />

EP Saint Antoine,<br />

L’Isle-sur-la-Sorgue<br />

(84)<br />

Parcours d’un blessé<br />

de la vie<br />

CH Georges-<br />

Daumézon,<br />

Fleury-les-Aubrais<br />

(45)<br />

Aide méthodologique<br />

à l’entrée en<br />

formation infirmier<br />

diplômé d’État (IDE)<br />

CHRU de Lille,<br />

hôpital Salengro,<br />

Lille (59)<br />

Prendre soin<br />

du sujet âgé atteint<br />

de troubles cognitifs<br />

dans le service<br />

de traumatologie<br />

retrouvez les actions<br />

en vidéo sur www.anfh.fr<br />

5


grand Prix ANFH 2011<br />

EHPAD La Seigneurie, Pantin<br />

Accompagnement du personnel<br />

non qualifié : projet de classe ouverte<br />

Éliette Renciot, agent hospitalier (ASH).


Ibrahim Mohidinkhan, ASH embauché en CES en mars 2005,<br />

puis en CDI depuis juillet 2010, aspire à devenir aide-soignant.


Développer les savoirs de base<br />

pour aller de l’avant<br />

Maths, français, biologie... La Seigneurie a mis<br />

en place une classe ouverte innovante pour ses<br />

agents peu qualifiés. Un projet à rattacher avec<br />

les objectifs de l’Agence nationale de lutte contre<br />

l’illettrisme.<br />

Sous ses apparences paisibles, La Seigneurie est une maison où l’on<br />

s’active... nombreuses sont les “petites mains” qui travaillent pour le<br />

bien-être et le confort des résidents. Ils sont agents de service, agents<br />

hôteliers, assistants de vie... Signe particulier : une trentaine d’entre eux<br />

ont bénéficié d’une classe ouverte mise en place par l’établissement,<br />

entre octobre 2010 et juin 2011.<br />

« La formation tout au long de la vie fait l’objet d’une politique volontariste<br />

au sein de l’établissement, traduisant notre souhait que chaque individu<br />

s’épanouisse et se développe par et dans son travail, qu’il soit titulaire,<br />

contractuel ou en contrat unique d’insertion, tout en assurant une prestation<br />

de qualité au service des résidents », explique Charles Lasselin,<br />

le directeur. Les actions engagées par La Seigneurie sont inscrites au<br />

plan de formation sur la base des entretiens annuels, alimentés notamment,<br />

depuis 2009, par des “tests de positionnement” régulièrement<br />

proposés aux agents.<br />

Accompagner les agents peu qualifiés<br />

« Suite à ces tests de positionnement, il s’est avéré qu’un certain nombre<br />

de personnes avait besoin d’une remise à niveau ou d’acquérir des<br />

compétences clés nécessaires en situation de travail », explique Leila<br />

Djeraye, directrice adjointe et responsable des ressources humaines.<br />

L’établissement emploie en effet un nombre important de salariés en<br />

contrats aidés, qui par nature s’adressent à des personnes peu qualifiées.<br />

« Le service RH s’attache à accompagner ce type de recrutement par<br />

des mesures incitatives à la formation ». Ainsi, depuis 2007, la part des<br />

actions de formation s’adressant aux contrats aidés représente environ<br />

10 % du budget alloué au plan. Sur les savoirs de base, l’établissement<br />

a engagé une première action avec le Greta 93, mais les deux partel’établissement<br />

en chiffres<br />

EHPAD La Seigneurie<br />

Trois pavillons<br />

280 places médicales<br />

& non-médicales<br />

202 agents ETP<br />

(équivalent temps plein)<br />

+ environ 40 agents<br />

en contrats aidés<br />

La Seigneurie est un<br />

établissement public<br />

inter-communal (Pantin,<br />

Les Lilas, Pré-Saint-<br />

Gervais et Bagnolet) dont<br />

l’origine remonte à 1893.<br />

résidence<br />

la seigneurie<br />

7, rue Kléber<br />

93697 Pantin cedex<br />

pôle formation :<br />

01 41 83 03 67<br />

n.makaci@la-seigneurie.fr<br />

www.la-seigneurie.fr<br />

9


Martine Syllia, assistante de vie.<br />

Charles Lasselin<br />

directeur<br />

Nadine Makaci<br />

responsable formation<br />

naires ont eu envie de faire évoluer la formule. Parallèlement, il se trouve<br />

que l’ANFH Île-de-France, dans le cadre de son programme régional,<br />

lance en 2010 l’expérimentation du dispositif “savoirs de bases / compétences<br />

clés en situation professionnelle”, en proposant un soutien<br />

financier sur les coûts pédagogiques : La Seigneurie devient un établissement<br />

pilote, en vue d’une modélisation et d’une démultiplication auprès<br />

d’autres établissements. Ainsi est né le projet de classe ouverte.<br />

Naissance d’une classe ouverte<br />

Les cours démarrent en octobre 2010. « Cette formation, individualisée,<br />

est organisée en entrées et sorties permanentes – d’où son intitulé –,<br />

dans la limite de douze stagiaires par groupe. Deux groupes ont été<br />

constitués, un pour le mardi matin, l’autre pour le vendredi matin »,<br />

précise Marie-Louise Mora, responsable formation (aujourd’hui à la<br />

retraite et remplacée par Nadine Makaci). L’intérêt de la classe ouverte<br />

est qu’une personne peut intégrer la formation à n’importe quel moment,<br />

si une place se libère (suite à un départ en congé maternité par exemple).<br />

De même, une personne qui n’en ressent plus le besoin par exemple,<br />

peut quitter la formation. Comme le suivi est individualisé, il n’y a pas<br />

de risque de manquer un cours et la durée est définie en fonction du<br />

positionnement et du projet de l’agent. Concrètement, les bénéficiaires<br />

10


Asnie Jean, agent de service hospitalier (ASH).<br />

se rendent une matinée par semaine (hors vacances scolaires) dans<br />

les locaux du Greta 93 à Aubervilliers.<br />

Les savoirs de base, un bagage indispensable<br />

La formation se compose de deux parcours distincts pouvant s’articuler<br />

entre eux selon les besoins individuels : acquisition des compétences<br />

clés (A) et préparation aux concours (B). Plus concrètement parlant,<br />

l’objectif de la classe ouverte est une remise à niveau dans les matières<br />

de base (français, mathématiques, biologie), avec en ligne de mire, la<br />

préparation à un concours de la filière soins (aide-soignant, aide médicopsychologique<br />

ou auxiliaire de puériculture). Martine Syllia, assistante<br />

de vie, a suivi la formation : « pour ma part, je ne suis pas née en France<br />

et j’avais des difficultés avec la langue française ; la formation m’a permis<br />

d’enrichir mon vocabulaire, de mieux parler. Je suis plus à l’aise à<br />

présent, cela m’aide dans mon travail mais aussi dans la vie de tous<br />

les jours ». Elle aspire à passer le concours d’entrée en Institut de formation<br />

des aides-soignants, comme sa collègue Éliette Renciot, agent<br />

hôtelier : « Au début je n’y croyais pas trop, retourner à l’école, avoir des<br />

devoirs... mais finalement il n’est jamais trop tard pour apprendre. L’âge<br />

n’est pas une barrière ! » Parmi les points qu’elle retient particulièrement :<br />

le fait de parvenir à distinguer les idées clés dans un texte, ou l’entraî-<br />

11


Leila Djeraye, directrice adjointe et responsable des ressources humaines.<br />

Il s’agit d’être<br />

cohérent<br />

et réaliste,<br />

pour que les<br />

agents ne se<br />

sentent jamais<br />

en situation<br />

d’échec.<br />

l’action en vidéo sur<br />

www.anfh.fr<br />

nement aux règles de trois pour calculer des posologies. « Notre engagement<br />

dépasse l’intérêt d’employer des personnes plus compétentes,<br />

il s’agit réellement de mieux les armer pour leur avenir, au-delà de leur<br />

passage chez nous », commente Charles Lasselin.<br />

Un suivi et des évaluations<br />

L’évaluation régulière des acquis est consignée dans un livret, comprenant<br />

des grilles de progression afin que le stagiaire apprécie lui-même<br />

ses réussites ou ses manques. En fin de formation, un entretien mené<br />

par le Centre de ressources illettrisme (Ici et Là) évalue le degré de<br />

maîtrise des compétences requises pour la réalisation du projet professionnel.<br />

« Il s’agit d’être cohérent et réaliste, pour que les agents ne se<br />

sentent jamais en situation d’échec », précise Marie-Louise Mora. Point<br />

important, le service des ressources humaines a tenu à suivre l’assiduité<br />

des stagiaires via des feuilles de présence, un dispositif encouragé<br />

par les cadres de santé de La Seigneurie, qui doivent organiser<br />

au mieux leurs plannings pour maintenir la qualité de service offerte<br />

aux résidents. La classe ouverte s’est achevée fin juin, à présent, le<br />

pôle formation espère la reconduire l’année prochaine, et travaille pour<br />

cela au montage financier.<br />

12


Marie-Louise Mora, responsable formation<br />

lors de la mise en place de la formation.<br />

l’action<br />

en chiffres<br />

(oct. 2010 – juin 2011)<br />

30 agents bénéficiaires<br />

2 groupes (maximum<br />

12 personnes),<br />

1 demi-journée par<br />

semaine pour chacun<br />

98 heures par groupe<br />

nombre d’heures moyen<br />

par agent : 79 h<br />

50 % sur le temps<br />

de travail et 50 % sur<br />

le temps personnel<br />

39 325 €<br />

coût de la formation<br />

(50 % financé par<br />

l’ANFH IdF et 50 %<br />

par l’établissement)<br />

objectifs<br />

> Accompagner les agents les moins qualifiés dans leur projet<br />

professionnel (étude promotionnelle, adaptation à l’emploi...) ;<br />

> faciliter la professionnalisation et la qualification par des formations<br />

de base adaptées au poste de travail ;<br />

> valider les compétences acquises ;<br />

> deux parcours : (A) remise à niveau, compétences clés ; (B)<br />

préparation aux concours d’entrée en instituts de formation IFAS…<br />

Public<br />

> les agents titulaires ou stagiaires ayant demandé à suivre une étude<br />

promotionnelle au titre du plan de formation de l’année en cours ;<br />

> les agents contractuels ou en contrat unique d’insertion.<br />

Modules<br />

Français : lecture, compréhension, expression écrite, communication.<br />

Mathématiques : numération, unités et conversions, géométrie, logique.<br />

Biologie : l’organisme humain, la nutrition, les maladies d’incidence<br />

sociale et les maladies sexuellement transmissibles, introduction à la<br />

microbiologie et à la génétique.<br />

13


Prix ANFH 2011<br />

EP Saint-Antoine (EPSA),<br />

L’Isle-sur-la-Sorgue (84)<br />

Parcours d’un blessé de la vie


Éric Mestre, ouvrier à L’EPSA


Laurent Saynac, aide-soignant,<br />

a remarqué un mieux-être chez<br />

les patients depuis que ses<br />

collègues et lui ont suivi la formation.


Comprendre<br />

le traumatisé crânien<br />

pour mieux l’accompagner<br />

Pour aider ses agents dans leur travail quotidien<br />

auprès des résidents, l’EPSA a mis en place une<br />

formation sur la compréhension du traumatisme<br />

crânien. Une journée marquante appréciée par<br />

tous les bénéficiaires.<br />

Le foyer d’accueil médicalisé a ouvert en 2005 grâce à l’engagement<br />

de familles* et de personnalités l’isloises, tandis «qu’il existait à l’époque<br />

très peu de structures accueillant, dans le cadre d’un accompagnement<br />

au long cours, des personnes victimes d’un traumatisme crânien et ayant<br />

des séquelles importantes», explique Joëlle Rubera, directrice de l’EPSA.<br />

Devenu lieu de vie en 2007, c’est aujourd’hui la seule structure publique<br />

du Vaucluse spécialisée dans l’accueil et l’hébergement de tels blessés.<br />

Les résidents – des adultes – ont pour la majorité subi un accident (voie<br />

publique, travail, sport…) qui a fait basculer leur vie et celle de leur famille.<br />

Leur parcours : l’accident, le coma, puis la résurgence, les progrès mais<br />

aussi les séquelles qui perdureront et une nouvelle vie qui se met en<br />

place, dans laquelle soignants et environnement ont un rôle déterminant.<br />

La nécessité de connaître pour comprendre<br />

Handicap visible ou invisible, attitude déconcertante, troubles de la<br />

mémoire, gestes brusques, déambulation incessante, comportements<br />

agressifs, irritabilité ou au contraire apathie profonde... les traumatismes<br />

crâniens ont des conséquences extrêmement variées selon la ou les<br />

zones cérébrales lésées. De fait, il est difficile pour un soignant d’adopter<br />

l’attitude juste, le bon geste. « La connaissance des spécificités de<br />

la population traumatisée crânienne et cérébro-lésée et de son accompagnement<br />

est subtile et pluridimensionnelle», commente Joëlle Rubera.<br />

«Et s’il y a des paramètres séquellaires sur lesquels on ne peut agir,<br />

nous pouvons agir sur l’environnement pour que celui-ci devienne facilitateur<br />

et ainsi contribuer à l’épanouissement du blessé », exprime<br />

Patricia Pfister, kinésithérapeuthe. Laurent Saynac, aide-soignant de<br />

nuit, témoigne : « À l’école, nous n’avons aucune formation sur les traumatisés<br />

crâniens, or c’est une pathologie lourde et il faut bien connaître<br />

l’établissement<br />

en chiffres<br />

L’établissement public<br />

Saint-Antoine comprend<br />

un foyer d’accueil<br />

médicalisé (FAM), un<br />

institut médico-éducatif<br />

(IME), un centre de<br />

formation des apprentisformation<br />

adaptée<br />

(CFA-FA), un service<br />

d’accompagnement<br />

à la vie sociale (SAVS)<br />

et un centre ressource<br />

départemental expé -<br />

rimental sur la lésion<br />

cérébrale.<br />

170 agents<br />

(EPSA)<br />

70 professionnels<br />

accompagnement de<br />

proximité et hôtelier,<br />

médical, paramédical,<br />

psychologique, social,<br />

administratif (FAM)<br />

5 unités de vie<br />

x 8 adultes résidents et<br />

4 bâtiments d’animation,<br />

rééducation, administratif<br />

Établissement Public<br />

Saint-Antoine<br />

BP 50108<br />

84804 L’Isle-sur-la-Sorgue<br />

cedex<br />

Tél. : 04 90 21 44 50<br />

fam@epsa84.fr<br />

www.epsa-84.fr<br />

17


le patient pour le prendre en charge ». Annie Devine, conseillère en<br />

économie sociale et familiale au SAVS, explique quant à elle : « Je n’avais<br />

jamais travaillé avec ce genre de public, c’est la première chose que j’ai<br />

demandé en arrivant: pouvoir bénéficier d’une formation ».<br />

Annie Devine<br />

conseillère en économie<br />

sociale et familiale<br />

Christine Dumez<br />

infirmière<br />

Valérie Becherand<br />

aide-cuisinière<br />

Nathalie Rudiver<br />

agent administratif RH<br />

Sophie Jauffret et<br />

Magaly Robin dit Arnaud<br />

infirmières<br />

Une formation maison destinée à tous<br />

Les formations conduites à l’ouverture de l’établissement n’ont pas été<br />

concluantes, elles ne répondaient pas aux attentes des professionnels<br />

au quotidien. «Nous avons eu envie d’avoir une formation maison, vraiment<br />

adaptée à nos besoins », appuie Caroline Dubois, directrice adjointe<br />

de l’EPSA. C’est tout naturellement que Patricia Pfister est devenue<br />

l’animatrice de cette formation : «en 2007-2008, j’ai effectué un diplôme<br />

universitaire sur le traumatisme crânien** et je suis revenue très désireuse<br />

de partager ce que j’avais découvert, de démystifier cette pathologie ».<br />

« Nous avons cherché une formule qui pouvait satisfaire tous les professionnels,<br />

être à la portée de tous les corps de métier et compatible avec<br />

l’organisation de l’établissement », précise-t-elle. Le principe retenu :<br />

une journée destinée à un groupe de dix à quinze personnes, alliant<br />

théorie, études de cas et table ronde avec des intervenants en guise<br />

de clôture. Dans l’établissement, chacun est en contact avec les résidents<br />

et justifie un tel accompagnement : la personne qui accueille les visiteurs<br />

mais qui doit aussi reconduire vingt fois par jour un résident qui s’entête<br />

à vouloir sortir... ou le cuisinier qui anime des ateliers, ou encore l’agent<br />

d’entretien, sans compter bien sûr les soignants. L’ensemble des professionnels<br />

de l’EPSA, en priorité ceux travaillant au FAM, mais aussi<br />

ceux du SAVS et de l’IME, ainsi que les stagiaires en formation initiale<br />

suivent la formation. « L’objectif est aussi de favoriser la mobilité interne<br />

et le développement d’une culture commune », commente Caroline<br />

Dubois.<br />

* au sein de l’AFTC,<br />

Association des familles<br />

de traumatisés crâniens.<br />

** aspects sociaux et<br />

médicaux, Université<br />

de médecine de<br />

Montpeliier-Nimes.<br />

Une journée sur un parcours<br />

Pourquoi cet intitulé, “parcours d’un blessé de la vie” ? Parce que le<br />

déroulé de la journée suit les différentes étapes qui caractérisent le<br />

parcours du blessé depuis l’accident : les séquelles et leurs complications,<br />

les troubles du comportement, la restitution de ce handicap dans un<br />

contexte légal en lien avec la notion de restriction de participation de la<br />

personne dans la société... Une approche à la fois médicale et sociale.<br />

« J’apporte des éléments physiologiques et médicaux, mais cela reste<br />

une formation très vivante, je mime des situations... », précise Patricia<br />

Pfister. Magaly Robin dit Arnaud, infirmière, a apprécié : « Beaucoup<br />

18


Sylvie Teissier, aide-soignante, a particulièrement apprécié l’aspect éducatif développé en formation.


Patricia Pfister, kinésithérapeuthe et formatrice.<br />

Le plan de<br />

la journée de<br />

formation suit<br />

le déroulé des<br />

étapes qui<br />

caractérisent<br />

le parcours du<br />

blessé et de<br />

son entourage.<br />

l’action en vidéo sur<br />

www.anfh.fr<br />

d’images, d’exemples et de comparaisons, qui nous aident à comprendre<br />

les comportements ».<br />

Un mieux-être général<br />

Les professionnels ont pu adapter leurs pratiques et acceptent mieux<br />

les troubles, créant de fait un environnement plus serein pour les résidents.<br />

«Cela m’a aidé à comprendre qu’une attitude un peu agressive<br />

n’était pas forcément intentionnelle, et donc à rester plus calme moimême<br />

» (Nathalie Rudiver, agent administratif RH). «Nous sommes dans<br />

de meilleures dispositions pour accompagner la personne » (Christine<br />

Dumez, infirmière). Et lorsqu’il faut répéter une explication plusieurs fois<br />

par jour, ne pas vivre ça comme un échec professionnel... « J’ai vu<br />

évoluer les résidents, certains se révèlent », commente Jean-Marc<br />

Pugliese, médecin généraliste coordonnateur de l’EPSA. « Nous observons<br />

aussi une meilleure articulation des compétences des personnes<br />

ressources au sein du plateau technique ; la cohérence de l’accompagnement<br />

des résidents se trouve renforcée », complète Joëlle Rubera. À<br />

présent, l’établissement a engagé des démarches pour être reconnu en<br />

tant qu’organisme de formation, afin de pouvoir proposer plus largement<br />

cette journée bien particulière.<br />

20


Joëlle Rubera et Caroline Dubois, respectivement directrice et directrice adjointe de l’EPSA.<br />

l’action<br />

en chiffres (2011)<br />

Durée : 1 journée<br />

4 sessions en 2009,<br />

5 sessions en 2010<br />

125 bénéficiaires<br />

au total<br />

Moyens mobilisés<br />

> 1500 euros de frais<br />

> temps de mobilisation<br />

de la kinésithérapeuthe :<br />

60 h / 2009, 75 h / 2010<br />

> temps de mobilisation<br />

des personnes<br />

ressources (médecins,<br />

psychologue, neuropsychologue<br />

: 72 h au total.<br />

objectifs<br />

> Offrir une meilleure compréhension des séquelles, du parcours<br />

et du vécu de la personne traumatisée crânienne ;<br />

> articuler des exigences complexes : adaptation des métiers du médicosocial,<br />

enjeux croissants de la transversalité des compétences ;<br />

> participer à la stratégie d’adaptation à l’emploi des personnels<br />

au regard des personnes accompagnées.<br />

contenu<br />

Partie théorique<br />

> notions anatomophysiologiques, étiologie et mécanismes<br />

du traumatisme crânien, évolutions et complications secondaires,<br />

vocabulaire, classification...<br />

Partie table ronde<br />

> des médecins, neuropsychologue, psychologue de l’EPSA viennent<br />

pour échanger avec les personnes en formation.<br />

21


Prix ANFH 2011<br />

Centre hospitalier Georges Daumézon,<br />

Fleury-les-Aubrais (45)<br />

Aide méthodologique à l’entrée<br />

en formation infirmier diplômé d’État<br />

Valérie Allano, aide-soignante.


La formation a lieu sur le site de Daumézon et est assurée<br />

par des intervants extérieurs, ici, une enseignante en biologie.


APPRENDRE À APPRENDRE,<br />

POUR RÉUSSIR son ÉTUDE<br />

PROMOTIONNELLE<br />

Le CHD Daumézon propose un accompa gnement<br />

aux agents briguant l’entrée en Institut<br />

de formation en soins infirmiers (IFSI) pour leur<br />

donner les moyens de réussir leur étude promotionnelle.<br />

Au programme, des mathématiques, de<br />

la biologie, et surtout une aide méthodologique.<br />

Le CHD Daumézon a mis en place dans les années 2000 toute une série<br />

d’actions pour préparer les agents au concours d’entrée IDE. Notamment,<br />

le recrutement des aides-soignants se fait toujours dans la perspective<br />

d’une évolution. « Outre nos besoins en personnel, il nous paraît important<br />

d’offrir aux nouveaux arrivants des perspectives professionnelles ; de<br />

plus, cela constitue un facteur d’attractivité et de fidélisation », commente<br />

Jean-Michel Lebas, directeur des soins. Ces initiatives se placent dans<br />

la lignée de la tradition créée par le psychiatre Georges Daumézon dans<br />

les années cinquante, très attaché à la formation professionnelle des<br />

soignants. « Le plan de formation est vraiment une ressource qui permet<br />

aux agents de mener à bien leur projet professionnel, tout en répondant<br />

aux besoins de l’établissement. C’est un outil pour décliner le projet<br />

d’établissement en projet social », commente Christèle Bienvenu, directrice<br />

des ressources humaines.<br />

DES ABANDONS FRÉQUENTS EN COURS D’ÉTUDE PROMOTIONNELLE<br />

« Nous avons constaté que les agents, une fois en école d’infirmier, se<br />

sentaient souvent très démunis », reprend Jean-Michel Lebas. Obtenir le<br />

concours est une chose, réussir les études derrière en est une autre. La<br />

formation de préparation au concours sanctionne un niveau de<br />

connaissances, mais ne prépare pas à la formation elle-même, d’autant<br />

plus que le référentiel de formation IDE s’intègre désormais dans le<br />

dispositif LMD (cours universitaires, contenus plus scientifiques...). « Ces<br />

dernières années, plusieurs agents ont soit abandonné en cours de<br />

formation, soit échoué à leur examen car le niveau demandé était trop<br />

l’établissement<br />

en chiffres<br />

48 structures<br />

dans le Loiret<br />

524 lits & places<br />

dont 218 lits<br />

en hospitalisation<br />

à temps complet<br />

1 000 agents<br />

dont les deux tiers<br />

en service de soins<br />

Le CHD Daumézon<br />

gère l’ensemble de la<br />

psychiatrie pour le Loiret<br />

(adultes et enfants),<br />

soit une file active globale<br />

annuelle d’environ 13 000<br />

patients et comprend<br />

par ailleurs un EHPAD<br />

de 60 lits.<br />

chd<br />

georges daumézon<br />

1, route de Chanteau<br />

BP 16<br />

45402 Fleury-les-Aubrais<br />

Cedex<br />

Service formation<br />

professionnelle<br />

tél. : 02 38 60 58 31<br />

25


Christèle Bienvenu<br />

directrice des ressources<br />

humaines<br />

Florence Gomez<br />

en formation IDE<br />

Jacky Chartier<br />

psychologue clinicien<br />

Isabelle Degeilh infirmière<br />

représentants du<br />

personnel et membres<br />

de la commission<br />

formation du centre<br />

hospitalier<br />

élevé par rapport à celui de leur scolarité ; par exemple, en maths, il faut<br />

rattraper un niveau terminale S », explique Marie-Noëlle Martin, cadre de<br />

santé responsable formation. Souvent le niveau pèche, mais ce n’est pas<br />

tout. En effet, la plupart des candidats ont quitté depuis longtemps l’école<br />

et ce n’est pas évident de s’y remettre. Changement de rythme, nouvelle<br />

organisation, devoirs à la maison, souvent des trajets supplémentaires<br />

et la vie familiale qu’il faut continuer à gérer... Et il faut tenir trois ans.<br />

REVÊTIR LA PANOPLIE DE L’ÉTUDIANT<br />

Partant de ce constat, dressé conjointement avec les représentants du<br />

personnel membres de la commission de formation (issue du Comité<br />

technique d’établissement), la direction a donc décidé de mettre en<br />

place, en 2010, une formation « pour aider les agents à acquérir une<br />

méthodologie qui leur permette de s’intégrer plus rapidement et de ne<br />

pas se sentir submergés par les contraintes liées aux études et à la vie<br />

personnelle », résume Marie-Noëlle Martin. Quatre départs en étude<br />

promotionnelle IDE sont financés chaque année* mais l’action profite<br />

plus largement à douze personnes, le dispositif étant aussi ouvert<br />

notamment au CHR d’Orléans. Les agents sont tout d’abord sélectionnés<br />

par un jury interne de l’établissement qui valide leur projet professionnel.<br />

Une fois retenus, ils passent le concours d’entrée en IFSI** et peuvent<br />

bénéficier de la formation, dans l’attente des résultats du concours début<br />

juillet. « Je devais montrer mes motivations pour accéder à une promotion,<br />

puis il m’a été proposé cette aide méthodologique. Mon but est de valider<br />

déjà mon premier semestre en école d’infirmière, qui démarre en<br />

septembre. Puis, je serai lancée ! », explique Valérie Allano, aide-soignante.<br />

« Ce qui m’inquiète le plus, reprend-elle, c’est le rythme de la formation ;<br />

et rester statique à écouter un professeur dans un amphi, ce ne sera pas<br />

facile... ». Au CHD depuis le 1 er janvier 2011, elle est venue travailler ici<br />

dans la perspective de cette promotion. Pour Pierre-Antoine Cauchy,<br />

également en formation, l’histoire est différente : aide-soignant depuis<br />

cinq ans au CHD, il a échoué plusieurs fois au concours IDE, et cette<br />

année, il souhaite mettre toutes les chances de son côté pour réussir.<br />

* les études durant trois<br />

ans, l’établissement<br />

compte douze agents<br />

en étude promotionnelle<br />

en parallèle.<br />

** Institut de formation<br />

en soins infirmiers.<br />

UN CENTRE DE FORMATION INTERNE<br />

Les agents n’ont qu’à enlever leur blouse, saisir leurs cahiers et parcourir<br />

quelques centaines de mètres pour se retrouver sur les bancs de l’école :<br />

les cours ont lieu dans le centre de formation continue situé sur le site<br />

même de l’hôpital Daumézon. Ils se tiennent une matinée par semaine,<br />

entre avril et juin. Au programme, des mathématiques, de la biologie, de<br />

26


Pierre-Antoine Cauchy, aide-soignant, en formation depuis avril 2011.


Jean-Miichel Lebas, directeur des soins.<br />

Aucun<br />

abandon en<br />

cours d’étude<br />

promotionnelle<br />

n’est pour<br />

l’instant<br />

répertorié<br />

depuis que<br />

la formation<br />

est en place.<br />

l’action en vidéo sur<br />

www.anfh.fr<br />

l’aide à la méthodologie, à la prise de note... Trois professeurs différents<br />

interviennent. Le contenu 2011 a été légèrement réorienté par rapport<br />

à la première promotion (2010), grâce aux retours des agents entrés en<br />

IDE en septembre 2010 : un peu plus de biologie s’avérait nécessaire.<br />

Une fois en formation IDE, les étudiants gardent un cadre référent dans<br />

l’établissement, afin de faire un point au moins une fois par semestre.<br />

DES RÉSULTATS ENCOURAGEANTS<br />

Et cela fonctionne... « Les personnes sont beaucoup plus à l’aise, et<br />

aucun abandon n’est pour l’instant répertorié depuis que la formation<br />

est en place », se réjouit Marie-Noëlle Martin. Florence Gomez, aidesoignante<br />

entrée en formation IDE en septembre 2010 est là pour<br />

témoigner : « J’ai validé mon premier semestre ! J’avais quitté l’école il y<br />

a très longtemps, avec un niveau plutôt bas puisque je n’ai pas le bac ;<br />

grâce à la formation, j’ai pu me mettre dans le bain de ce qui m’attendait<br />

en septembre. » Les représentants du personnel sont partie prenante<br />

de l’initiative. « Nous sommes attentifs à la volonté de progression des<br />

agents, et nous examinons toutes les demandes », explique Isabelle<br />

Degeilh, infirmière membre de la commission formation au titre de la<br />

CGT. « Cette formation participe à la fois du projet social et du projet de<br />

soins, c’est aussi ce qui fait sa richesse », conclut Christèle Bienvenu.<br />

28


Marie-Noëlle Martin, cadre de santé, responsable formation.<br />

l’action<br />

en chiffres (2011)<br />

12 agents formés<br />

(agents des services<br />

hospitaliers qualifiés,<br />

aides-soignants, aides<br />

médico-psychologiques,<br />

titulaires) dont 4 issus<br />

du CHD (groupe inter<br />

établis sements)<br />

15 séances x 7 h (1 jour<br />

par semaine d’avril à juin)<br />

dont :<br />

Aide méthodologique<br />

> 8 séances x 3,5 h.<br />

Mathématiques<br />

et sciences<br />

> 18 séances x 3,5 h.<br />

Préparation à l’oral<br />

> 4 séances x 3,5 h.<br />

10 500 €<br />

Budget 2011<br />

objectifs<br />

> Acquérir une méthodologie d’organisation ;<br />

> s’intégrer plus rapidement dans la formation ;<br />

> se remettre à niveau dans les matières principales.<br />

contenu<br />

Aide méthodologique<br />

> apprendre à apprendre, prendre des notes, savoir faire un résumé,<br />

développer son attention et sa concentration...<br />

Remise à niveau en mathématiques et sciences<br />

> anatomie, biologie, terminologie médicale, calcul de doses...<br />

Préparation à l’oral du concours<br />

> techniques de communication, gestion du stress...<br />

29


Prix ANFH 2011<br />

CHRU de Lille, hôpital Salengro, Lille (59)<br />

Prendre soin du sujet âgé atteint<br />

de troubles cognitifs dans le service<br />

de traumatologie


Pour Alain Sagot, aide-soignant, mieux connaître les<br />

pathologies de la personne âgée devenait indispensable.


“Prendre soin”<br />

plutôt que “faire des soins”<br />

Le service traumatologie du CHU de Lille ac -<br />

cu e ille un nombre croissant de personnes âgées.<br />

Parmi elles, beaucoup sont sujettes à des troubles<br />

cognitifs de type Alzheimer. Ce qui demande, de<br />

la part des soignants, une approche spécifique.<br />

“C’est la java bleue, la java la plus belle...” Dans les chambres du service<br />

de traumatologie, pour alléger un peu le séjour des patients, on chante !<br />

Fréhel, Trenet... un répertoire qui reflète la tendance, comme l’explique<br />

le professeur Chantelot, chef du service : « Nous accueillons un nombre<br />

croissant de personnes âgées (56 % de plus de 65 ans), typiquement<br />

des personnes qui se sont cassées le col du fémur ou le poignet. Or ce<br />

genre de pathologie chez le sujet âgé est souvent l’arbre qui cache la<br />

forêt ». Ainsi, une grande part présente des troubles cognitifs, qui en<br />

font des patients un peu particuliers. Il est primordial qu’ils soient remis<br />

sur pied rapidement, sinon leur état général se dégrade très vite. « C’est<br />

une question presque philosophique. Même si leur espérance de vie<br />

n’est pas très longue, nous optons pour une chirurgie “agressive”, avec<br />

mise en place de prothèses totales pour qu’ils retrouvent vite leur autonomie<br />

». Ces techniques chirurgicales ont été intégrées en 2008 dans<br />

le projet médical de traumatologie d’urgence au CHRU, qui comporte<br />

un volet majeur : la traumatologie du sujet âgé (en collaboration avec le<br />

pôle de gériatrie, le service,des urgences et de rhumatologie). Ce<br />

projet, validé en janvier 2010 par l’Agence régionale de santé, a vu sa<br />

déclinaison dans le projet de soins élaboré afin d’améliorer la prise en<br />

charge des personnes âgées dans le service de traumatologie. L’action<br />

de formation primée est née dans cette dynamique.<br />

Un séjour qui doit se passer au mieux<br />

Les patients restent en moyenne six jours dans le service, avant d’être<br />

transférés en centre de rééducation. L’équipe assure des soins d’hygiène,<br />

de confort, pré et post opératoires ainsi qu’une surveillance étroite des<br />

suites opératoires. Pour que ces six jours se déroulent le mieux possible,<br />

il est nécessaire de créer un environnement favorable, presque familier.<br />

l’établissement<br />

en chiffres<br />

chru de lille<br />

13 000 €<br />

personnels médicaux<br />

et non-médicaux<br />

2 965 lits<br />

15 pôles<br />

hôpital salengro<br />

220 agents en clinique<br />

de traumatologieorthopédie<br />

75 agents en service<br />

de traumatologie<br />

42 lits d’urgence<br />

chru lille<br />

2, avenue Oscar Lambret<br />

59037 Lille Cedex<br />

Pôle appareil locomoteur,<br />

tél. : 03 20 44 61 93<br />

marie-andre.petit@<br />

chru-lille.fr<br />

www.chru-lille.fr<br />

33


Christophe Chantelot<br />

chef du service<br />

de traumatologie<br />

Martine Moura<br />

directrice des soins<br />

du CHRU<br />

« Les personnes âgées se sentent un peu perdues. D’où les chansons,<br />

entre autres... », explique Jeanne-Marie Wallart, cadre infirmier dans le<br />

service. C’est elle qui, après avoir effectué un diplôme universitaire en<br />

gérontologie, a suscité la mise en place la formation. En regard, une<br />

forte demande de la part des équipes, parfois déstabilisées par les<br />

réactions de ces patients. « Les troubles cognitifs et les confusions que<br />

peuvent présenter les sujets âgés représentent une grande difficulté<br />

dans la communication avec les soignants », explique Jeanne-Marie<br />

Wallart. « Lorsqu’une dame de 80 ans tout juste opérée vous assure<br />

qu’elle doit partir chercher ses enfants à l’école à 17 h, ce n’est pas<br />

évident de trouver les bonnes paroles, de ne pas la contrarier... »,<br />

témoigne Catherine Lesschave, infirmière. « Ou lorsqu’une personne<br />

ne veut pas déjeuner, ajoute Alain Sagot, aide-soignant, il ne faut pas<br />

la forcer, mais faire passer le message aux collègues et prévoir une<br />

collation un peu plus importante à 16 heures ». Savoir les aborder, adopter<br />

les bons gestes, ne pas les brusquer, passer plus de temps, rester<br />

calme... Autant de notions qui paraissent simples, mais qui réclame un<br />

véritable travail de fond de la part des soignants, dans un contexte<br />

hospitalier toujours plus tendu.<br />

Une formation de 3 jours qui concerne tout le service<br />

Aujourd’hui, 93 % des agents du service ont suivi la formation, inscrite<br />

au plan de formation tri-annuel 2009/2012. L’action se répartit sur deux<br />

jours consécutifs, plus une journée trois semaines plus tard. « Le cahier<br />

des charges a été établi sur la base des remontées du terrain : kinésithérapeutes,<br />

aides-soignants, infirmières, assistante sociale, agents<br />

hospitaliers et cadres de santé... tous ont été écoutés », explique Catherine<br />

Libert, responsable formation du CHU. Il fallait que l’action réponde<br />

à des besoins concrets, à des situations vécues. Autre point important,<br />

la pluridisciplinarité des stagiaires. « Il fallait que tous les agents accordent<br />

leurs pratiques, que le “prendre soin” signifie la même chose<br />

pour tous », précise Marie-Andrée Petit, cadre supérieur du pôle appareil<br />

locomoteur. « Et puis, dégager 10 à 12 personnes en même temps<br />

n’est pas simple dans un service hospitalier. Il a fallu que tout le monde<br />

y mette du sien ! ». C’est la même formatrice (organisme AGD), choisie<br />

par le comité de pilotage de la formation, qui assure toutes les sessions.<br />

Elle s’appuie sur la méthode Montessori adaptée à la personne âgée.<br />

Celle-ci met l’accent sur le fait que ce n’est pas la maladie (Alzheimer<br />

par exemple) qui peut définir l’individu, et rappelle que ces malades<br />

sont avant tout des personnes. En changeant de regard sur eux, en<br />

34


Pour Gwenaëlle Deleu, aide-soignante, l’important est de prendre<br />

plus de temps et de donner plus d’attention à ces patients particuliers.


Marie-Andrée Petit, cadre supérieur de santé.<br />

Nous sommes<br />

plus à l’aise,<br />

plus sereins,<br />

et cela se<br />

ressent au lit<br />

du patient.<br />

l’action en vidéo sur<br />

www.anfh.fr<br />

mobilisant leurs capacités résiduelles, en échangeant avec eux, une<br />

participation devient possible et réduit les difficultés rencontrées.<br />

Un climat plus serein<br />

Depuis que les équipes ont suivi la formation, des changements ont été<br />

remarqués dans le service. « On note moins d’agressivité de la part des<br />

patients, moins de cris, les mises en contentions ont diminué également »,<br />

témoigne Catherine Lesschave. « Nous sommes plus à l’aise, plus sereins<br />

et cela se ressent au lit du patient », ajoute Gwenaëlle Deleu, aidesoignante.<br />

Cette formation pourrait bien essaimer au sein des autres<br />

pôles du CHRU. En effet, la “personne âgée” est l’une des thématiques<br />

transversales inscrites au projet d’établissement 2011-2015. « Le nombre<br />

des personnes âgées de plus de 75 ans accueillies dans les services<br />

de soins a augmenté de 17 % entre 2007 et 2009 », précise Martine<br />

Moura, directrice générale des soins du CHRU. « Nous devons prendre<br />

en compte ce paramètre ». À ce titre, « nous souhaitons faire de cette<br />

action de formation un projet institutionnel et l’étendre aux autres services.<br />

»<br />

Pour la direction, l’aspect fédérateur de cette formation pour les équipes<br />

médicales et soignantes est un exemple à suivre.<br />

36


Jeanne-Marie Wallart, cadre infimier.<br />

l’action<br />

en chiffres (2011)<br />

6 groupes<br />

de 12 personnes<br />

69 agents formés<br />

soit 93 % du service<br />

3 jours<br />

(2 + 1 à distance)<br />

26 579 €<br />

Coût de l’action<br />

objectifs<br />

> Connaître les différents types de démence ;<br />

> disposer de points de repères sur les manifestations les plus fréquentes<br />

des troubles cognitifs ;<br />

> savoir aborder la personne âgée dans la relation physique<br />

et la communication verbale et non verbale ;<br />

> mettre en place une approche spécifique lors de déambulation,<br />

agressivité, refus de soins, cris…<br />

> comprendre et répondre aux questionnements des familles.<br />

contenu<br />

> Les représentations de la démence par les participants ;<br />

> les troubles et symptômes observés dans les démences,<br />

l’interprétation, le travail possible sur les capacités restantes ;<br />

> la création d’outils visuels et tactiles pour favoriser la communication<br />

avec les malades ;<br />

> le matériel et les activités pouvant être proposées aux malades,<br />

en s’appuyant sur leurs intérêts et occupations passées.<br />

37


L’ANFH en chiffres<br />

19261<br />

études promotionnelles<br />

financées<br />

26<br />

délégations régionales<br />

842 358<br />

agents concernés par<br />

les prestations de l’ANFH<br />

680 M €<br />

collectés en 2010<br />

838 642<br />

départs financés au titre<br />

du Plan de formation<br />

(en 2010), soit plus de<br />

25 millions d’heures de<br />

formation<br />

L’ANFH en bref<br />

L’ANFH est l’OPCA de la fonction publique hospitalière. L’Association<br />

est agréée par le ministère de la Santé et des Sports pour collecter et<br />

gérer les fonds consacrés au financement du plan de formation (2,1 %<br />

de la masse salariale), du Congé de formation professionnel (CFP), du<br />

Bilan de compétences et de la VAE (0,2 % de la masse salariale) et<br />

celui dédié au financement des Études promotionnelles (0,6 % de la<br />

masse salariale).<br />

Animés par trois valeurs structurantes, paritarisme, solidarité et proximité,<br />

plus de 1 000 administrateurs bénévoles et 26 délégations régionales<br />

œuvrent depuis 1974 pour l’égalité d’accès à la formation professionnelle<br />

tout au long de la vie et le développement des compétences<br />

des agents employés par les établissements sanitaires, médico-sociaux<br />

et sociaux publics.<br />

38


Les grandes missions de l’ANFH<br />

> Collecte et gestion des fonds de formation des agents de la FPH :<br />

– Plan de formation : 2,1 % de la masse salariale ;<br />

– CFP, VAE, BC : 0,2 % de la masse salariale ;<br />

– Études promotionnelles : 0,6 % de la masse salariale ;<br />

– formation continue des travailleurs handicapés des ESAT : 4,8 %<br />

de la masse salariale des personnes accueillies par les ESAT.<br />

3 valeurs<br />

Proximité<br />

Solidarité<br />

Paritarisme<br />

> Informations et conseils des adhérents et de leurs agents.<br />

> Développement de la formation en organisant des actions<br />

de formation nationales et régionales, en proposant des outils méthodologiques,<br />

dans le domaine de l’ingénierie pédagogique et de la<br />

gestion de la formation.<br />

En savoir plus : www.ANFH.fr<br />

39


L’ANFH est présente sur tout le territoire<br />

à travers ses 26 délégations régionales<br />

Établissements adhérents à l’ANFH<br />

(cotisation Plan de formation – 2,1 %)<br />

Nombre d’agents de la fonction publique<br />

hospitalière concernés par les prestations<br />

de l’ANFH<br />

france<br />

2 333<br />

842 358<br />

alpes<br />

91<br />

36 117<br />

alsace<br />

69<br />

29 070<br />

aquitaine<br />

140<br />

46 386<br />

auvergne<br />

109<br />

25 217<br />

bassenormandie<br />

76<br />

21 083<br />

bourgogne<br />

128<br />

32 090<br />

bretagne<br />

121<br />

53 400<br />

40


centre<br />

140<br />

37 348<br />

île-de-france<br />

133<br />

65 260<br />

martinique<br />

17<br />

7 493<br />

poitoucharentes<br />

92<br />

30 103<br />

champagne<br />

ardenne<br />

69<br />

23 341<br />

corse<br />

7<br />

3 997<br />

languedocroussillon<br />

89<br />

34 737<br />

limousin<br />

73<br />

18 851<br />

midi-pyrénées<br />

112<br />

40 222<br />

nord<br />

pas-de-calais<br />

93<br />

44 638<br />

provence<br />

côte d’azur<br />

145<br />

59 959<br />

rhône<br />

116<br />

48 718<br />

franchecomté<br />

53<br />

20 982<br />

guyane<br />

3<br />

2 678<br />

lorraine<br />

100<br />

36 419<br />

océan indien<br />

8<br />

9 423<br />

pays<br />

de la loire<br />

182<br />

51 621<br />

hautenormandie<br />

77<br />

30 990<br />

picardie<br />

90<br />

32 215


ANFH (Siège)<br />

Service communication<br />

265, rue de Charenton<br />

75012 Paris<br />

Tél. : 01 44 75 68 69<br />

communication@anfh.fr<br />

WWW.ANFH.FR

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!