rapport_annuel_2015
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Rapport sur l'homophobie <strong>2015</strong> • Santé-Médecine<br />
le fils biologique d’Isabelle.<br />
Nicolas habite la proche banlieue<br />
parisienne et fréquente<br />
depuis quelques semaines un<br />
homme séropositif, sous traitement,<br />
avec une charge virale<br />
indétectable.Après une longue<br />
nuit d’excès, et contrairement à<br />
leur habitude, ils n’utilisent pas<br />
de préservatif. Nicolas rentre<br />
finalement chez lui au petit<br />
matin, encore groggy. Un ami à<br />
qui il se confie alors décide de<br />
le conduire immédiatement<br />
chez sa généraliste. Comme<br />
elle ne peut pas délivrer de traitement<br />
post-exposition, elle<br />
invite Nicolas à se rendre au<br />
service des urgences de l’hôpital<br />
d’instruction des armées,<br />
situé dans sa ville et ouvert au<br />
public. Elle y a déjà envoyé une<br />
de ses patientes, suite à une<br />
exposition à risque.<br />
Muni du mot de son médecin,<br />
Nicolas arrive à l'accueil des<br />
urgences à 11 heures. Il<br />
explique sa présence. On lui<br />
demande si le partenaire l’accompagne,<br />
il répond non et est<br />
invité à patienter en salle d'attente.<br />
Rapidement un infirmier<br />
l’appelle et lui demande de<br />
raconter à nouveau son histoire.<br />
Face à un ton lourd de<br />
reproche, Nicolas dit regretter<br />
son comportement. On lui<br />
demande une nouvelle fois si<br />
son partenaire est présent, et on<br />
le renvoie en salle d'attente. Un<br />
médecin arrive plus tard et lui<br />
annonce deux heures d'attente.<br />
Mais c’est bien plus tard que<br />
Nicolas est finalement appelé.<br />
Un médecin reprend le récit de<br />
son histoire : « Vous avez eu<br />
Focus<br />
Yves, 50 ans, est travailleur handicapé dans une<br />
compagnie aérienne française. Son temps de travail<br />
était aménagé et tout se passait au mieux depuis<br />
20 ans. Mais récemment, la direction du service a<br />
changé, ainsi que le médecin du travail. Ses plannings<br />
ne sont plus en adéquation avec les contraintes de<br />
son handicap (lié au VIH) :<br />
- il doit travailler tous les samedis et dimanches (la<br />
législation précise qu'un samedi ou un dimanche par<br />
mois doit être accordé) ;<br />
- il n'a plus la possibilité de faire des heures<br />
supplémentaires.<br />
Lors de son dernier entretien avec la nouvelle<br />
médecin du travail, les éléments dévoilés sur sa vie<br />
privée et son statut sérologique provoquent une<br />
grande hostilité : « C'est moi le médecin. C'est moi<br />
qui décide des modifications d'emploi du temps. »<br />
De retour sur son lieu de travail,Yves a un malaise et<br />
doit être transporté à l'hôpital. Le <strong>rapport</strong> précise<br />
qu’il était à deux doigts d'une crise cardiaque.<br />
Suite à cet épisode, son médecin traitant a rédigé une<br />
lettre de quatre pages au médecin du travail en lui<br />
expliquant les enjeux d'un tel aménagement.<br />
Yves a écrit à la direction de son entreprise et<br />
à l'inspection du travail.Yves est traumatisé.<br />
Son médecin traitant a appelé la médecin du travail<br />
pour tenter de faire évoluer le dossier en rappelant<br />
les éléments médicaux. Sans succès : le médecin dira<br />
à Yves ne pas comprendre une telle rigidité.Après<br />
avoir porté plainte pour actes discriminatoires<br />
répétés,Yves nous contacte pour témoigner de sa<br />
crainte d’un nouveau problème cardiaque, de sa<br />
situation de stress, de nuits anxieuses, de sommeil<br />
très court, de fatigue généralisée, etc.<br />
Après avoir été mis en relation avec une commission