rapport_annuel_2015

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çue, sans gêner personne ».
Propriétaire de son appartement
dans l’Est de la France
depuis environ 7 ans, Hélène,
MtoF de 30 ans, s’est fait
insulter et menacer par
son voisin : « Sale trans, sale
gouine, sale lesbienne… »,
« Si je te croise, je te bute. »
Seule sa compagne est témoin.
Elle envisage de porter plainte
dès le lendemain.
Sabine, femme cisgenre de
29 ans, vit en couple avec Hugo,
FtoM en transition. Ils se sont
installés dans une ville de
l’Aveyron où Hugo a grandi.
Le couple se trouve isolé et
démuni face aux insultes et
au harcèlement des voisins.
Leur voiture a été rayée, les
pneus crevés. La police refuse
de prendre leurs plaintes.
Hugo a perdu son travail,
ils vivent maintenant en HLM
et ne peuvent déménager
par manque de moyens.
Hugo est sous antidépresseurs
et anxiolytiques. Il a fait
une tentative de suicide.
Sabine a peur pour lui.
Entourage sans indulgence
Myriam, MtoF, a une fille
en cinquième qui a subi les
moqueries d’un camarade
de classe à son sujet :
« Ton papa est un travelo. »
Le garçon a harcelé sa fille,
heureusement soutenue par
ses copines, mais très secouée
par ces insultes.
Rose, 46 ans, nous appelle
d’Avignon. Elle est MtoF non
opérée et a subi des propos
transphobes de la part de
son ancien colocataire.
Pour lui, « il n’y a que des
travestis ou des hommes
ou des femmes opéré-e-s,
mais les transsexuels
n’existent pas ». Il l’a défiée
de lui prouver qu’elle était
une femme, étant encore
de sexe masculin sur
ses papiers et ayant des
attributs physiques masculins.
Rose a déménagé au bout de
deux mois et demi.
Laurence, MtoF de 49 ans,
vit chez sa mère dans les
Bouches-du-Rhône.
Elle s’est occupée de ses
parents âgés pendant des
années. Elle a effectué
sa transition après la mort de
son père. Depuis ce moment-là,
son frère et les enfants de sa
sœur font preuve d’une attitude
hostile à son égard :
commentaires malveillants
sur Facebook, accusations
infondées, menaces.
Son frère a convaincu leur mère
de la chasser de la maison.
Avec ses 700 € de pension
d’invalidité, elle ne sait pas où
elle ira. Malgré des soutiens
autour d’elle, elle ne sait
plus quoi faire.
Milla, étudiante MtoF vivant
près de Toulouse, se plaint
d’outings à répétition de
la part de ses proches.
Elle sait qu’ils ne pensent pas
à mal, mais elle le vit
difficilement. « Nous ne
sommes pas des bêtes
de foire. […] Si on a changé,
c’est pour avoir une vie
de fille normale comme
toutes les autres et pas
pour qu’on nous rappelle
sans cesse malgré nous
notre précédente identité. »