rapport_annuel_2015
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Interventions sur<br />
les lieux de drague<br />
SOS homophobie intervient sur les lieux de<br />
drague en journée comme en soirée. Ce sont des<br />
lieux de rencontres entre hommes, souvent en<br />
extérieur, en journée et/ou à la nuit tombée, en<br />
général dans des endroits isolés (parcs publics,<br />
berges de fleuves, forêts, plages...). Ces lieux<br />
ouverts sont donc faciles d'accès à la fois pour les<br />
hommes qui les fréquentent mais également<br />
pour de potentiels agresseurs ou personnes malintentionnées.<br />
Les habitués sont des hommes de<br />
tous horizons, tous milieux sociaux, du « milieu<br />
gay » ou totalement en dehors, par exemple des<br />
hommes mariés à une femme menant une<br />
double vie. Il est donc très important pour SOS<br />
homophobie d’intervenir dans ces lieux-là.<br />
Au premier abord, notre présence étonne. En<br />
expliquant notre démarche, les personnes comprennent<br />
et nous encouragent à continuer.<br />
L'objectif est de faire connaître l'association et sa<br />
ligne d'écoute, donner des conseils et rappeler les<br />
droits et devoirs de chacun dans ces zones pour<br />
rester au maximum en sécurité. Les bénévoles<br />
ont reçu une formation spécifique.<br />
Chaque action se déroule de la manière suivante<br />
: par binômes de bénévoles, nous allons à la<br />
rencontre des personnes présentes sur les lieux<br />
de drague pour savoir si tout est calme. Puis les<br />
conversations évoluent selon les individus rencontrés.<br />
La plupart du temps, ils répondent qu'il<br />
n'y a pas de problème. Régulièrement, ils nous<br />
racontent des faits à caractère homophobe plus<br />
ou moins graves allant de l'agression verbale à<br />
l'agression physique en passant par le racket.<br />
Bien sûr, nous sommes à leur écoute, récoltons<br />
leurs témoignages et les réorientons, si besoin<br />
est, vers la ligne d'écoute.<br />
Côté sécurité, nous leur conseillons de ne pas<br />
se promener avec des objets de valeur. Nous distribuons<br />
également des sifflets pour agir en cas<br />
d'urgence. « Un coup de sifflet pour les faire<br />
détaler » : ce vieux slogan des années 1990 fonctionne<br />
toujours. Un coup de sifflet lorsqu'on est<br />
victime ou témoin d'une agression désoriente le<br />
ou les agresseurs et permet leur fuite la plupart<br />
du temps. Nous leur rappelons qu’il est très<br />
important d'en avoir un sur soi.<br />
Enfin, utile est de noter que chacun peut se<br />
promener sur un lieu public à toute heure du jour<br />
et de la nuit. Les agents de police ne peuvent<br />
donc pas verbaliser ou interpeller un homme par<br />
le simple fait qu'il se trouve sur un lieu de drague<br />
(lorsque c'est un lieu public). En revanche, nous<br />
rappelons également qu'il est interdit par la loi<br />
d'avoir dans ces endroits un <strong>rapport</strong> sexuel et de<br />
se livrer à l'exhibitionnisme.<br />
Ce type d'actions est primordial. Il permet de<br />
toucher un public large qui n'a pas toujours<br />
accès aux médias gays traditionnels. Nos actions<br />
dépendent beaucoup de la météo car lorsqu'il<br />
pleut, pas de drague. C'est pourquoi nous développons<br />
de plus en plus d'actions au sein de saunas<br />
et de sexshops.<br />
Charles est barman dans une<br />
discothèque en Savoie.<br />
Après son travail, vers 5 heures<br />
du matin, il s’est fait violemment<br />
agresser par un homme seul.<br />
Charles ne se rappelle de rien,<br />
si ce n’est les « sale PD »<br />
qui ponctuaient de violents<br />
coups portés à son visage.<br />
Ses collègues de travail sont<br />
rapidement intervenus et<br />
ont livré l’agresseur à la<br />
gendarmerie. Charles s’en<br />
sort avec de nombreux<br />
traumatismes au visage.<br />
En attendant le bus<br />
Charline et Sandra sont<br />
ensemble depuis cinq ans<br />
et ont « la triste habitude »<br />
de subir des « regards<br />
lubriques et pervers,<br />
des insultes de loin, des<br />
regards qui jugent ».<br />
Un jour, alors que Charline<br />
venait de récupérer Sandra<br />
au tramway, elle a senti quelque<br />
chose tomber sur ses cheveux,<br />
couler dans sa nuque et sur<br />
ses bras.Trois personnes<br />
venaient de lui cracher dessus<br />
avant de s’enfuir. Charline<br />
accuse le coup mais retient