rapport_annuel_2015

Rapport sur l'homophobie 2015 • Transphobie
C’est à quel nom ?
Américaine de 68 ans installée
à Toulouse, Louise nous raconte
que sa banque refuse de
modifier son prénom sur le
fichier client et lui interdit toute
opération bien qu’elle ait
envoyé son acte d’état civil
avec mention du changement
de sexe.
Antoine, 24 ans, vit à Marseille
et a entamé une transition FtoM.
Dans l’attente de sa nouvelle
carte bleue, il s’est rendu à la
banque pour retirer du liquide.
L’employé a refusé de le servir,
malgré les preuves qu’Antoine
avait apportées, et lui a lancé :
« C’est de votre faute, fallait
pas faire ça ! » Le responsable
de l’agence lui a permis de
retirer 10 € en attendant
l’arrivée de la nouvelle carte…
deux semaines plus tard.
Antoine, qui est au début
de sa transition, réalise que
ce n’est que le début
des ennuis…
A Lille, Margot, jeune MtoF,
doit récupérer un document
à l’agence de sa mutuelle.
Le premier conseiller persiste
à l’appeler « Monsieur » en
dépit de son apparence
féminine. La deuxième l’appelle
également « Monsieur » après
avoir regardé sa carte vitale.
« Comme un lion en cage »
Rémi, 44 ans, est bisexuel et
travesti. Sa vie est séparée en
deux : d’un côté, ses collègues
et ami-e-s, qui ne savent rien
de son identité de travesti ;
de l’autre, les rencontres
Laura, MtoF de 40 ans, entame
son parcours de transition.
Elle vit dans un village en
Midi-Pyrénées. Depuis ses
6 ans, elle sait qu’elle est une
femme. Elle l’a caché pendant
20 ans et veut maintenant
« devenir ce qu’[elle est] ».
Elle s’est informée, a cherché
du soutien auprès de sa famille,
des associations, des médecins
et même du maire de sa
commune. Ce qu’elle craint,
ce sont les réactions dans
son village. Elle voudrait
simplement « passer inaperneveu
à « être ce qu’il est ».« Il suffit de se mettre
à leur place » pour comprendre.Elle veut prendre
rendez-vous avec le principal du collège et
se dit prête à aller jusqu’au bout s’il le faut :
écrire à la ministre de l'Education nationale.
Le courage de ces deux jeunes trans est exemplaire.
Et Fabienne et Alexandra,par leur combativité et
leur empathie,nous montrent combien des appuis
solides sont essentiels pour soutenir les jeunes en
questionnement transidentitaire.
Merci à elles !
qu’il fait sur Internet et où
il peut « être lui-même ».
Lui qui affirme être « bien
quand [il est] en femme »
hésite à se faire opérer de
peur des réactions de ses
proches. Il habite trop loin
d’une grande ville pour
se faire aider par
des associations.
Mathis, jeune Parisien de
14 ans, aimerait être une fille.
Même s’il ne s’est jamais
travesti – il aurait trop peur
d’être surpris –, il est sûr de
ne pas être né dans le bon
corps. Il se sent rejeté et pleure
en racontant son histoire.
Il n’ose pas en parler à
sa famille, qu’il pense homophobe.
Il ne se sent à l’aise
qu’avec ses amies filles.
L’idée d’une opération
l’inquiète plus qu’autre chose.
Bruno, 53 ans, vit dans la Sarthe,
où il travaille dans la finance.
Il se travestit en cachette et ne
se sent bien qu’habillé en
femme. Il a tenté de le dire
à sa compagne, qui ne veut
pas en entendre parler. « Fais
ça de ton côté », lui a-t-elle
demandé. Quand il ne peut pas
se travestir, il est « comme un
lion en cage ». Il irait beaucoup
mieux s’il pouvait aller
travailler en jupe.