rapport_annuel_2015

Focus
Mon fils, ma bataille
Deux témoignages forts illustrent cette année
le soutien que peut apporter la famille
à des jeunes trans.
Le premier concerne Jérémy,FtoM de 17 ans,
qui assume son identité dans son village de
Haute-Loire et dans son cadre scolaire.C’est sa mère,
Fabienne,qui nous appelle.Elle comme le père de
Jérémy,dont elle est divorcée,le soutiennent.
Elle veut avant tout le bien-être de son fils.Il a pu
commencer un traitement hormonal et prévoit une
mastectomie.Lorsqu’il a été victime d’une agression
verbale et physique,Fabienne a appelé la
gendarmerie.Le gendarme a minimisé la plainte,
a persisté à utiliser le prénom de naissance de Jérémy,
a refusé d’inscrire le caractère transphobe de la
plainte.Jérémy a fait un malaise le lendemain de
l’agression,et 10 jours d’ITT lui ont été prescrits.
Le gendarme harcèle Fabienne depuis,alors
qu’elle se bat pour faire respecter les droits
de son fils et effectuer les bonnes démarches.
Aussi forte que Fabienne,Alexandra veut savoir
comment aider son neveu de 13 ans,Lucas,garçon
« efféminé, timide mais courageux » qu’elle héberge
depuis la rentrée scolaire pour qu’il suive ses études
dans un collège international.Il y est allé récemment
en jupe et maquillé.Autant les collégien-ne-s
l’acceptent,autant l’équipe pédagogique fait montre
d’intolérance.Le CPE lui a demandé de changer
de tenue,un proviseur adjoint l’a menacé de l’obliger
à couper ses cheveux et le prof de maths a rabaissé
ses capacités scolaires.Alexandra est catholique et
croyante.Elle a des copines trans et veut aider son
qu’elle est un… transsexuel. »
Eric se désole de lire ça sur
un blog de grande audience.
Pour lui, ces émissions
assimilent la transidentité
à de la dissimulation, avec
sensationnalisme et
voyeurisme en prime.
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« Mister ? »
Alexis, FtoM, nous a signalé
plusieurs agressions verbales
dont il a fait l’objet à Rennes.
Il est en couple avec un homme
et lorsqu’ils manifestent de
l’affection en public, la gayphobie
s’ajoute à la transphobie.
Plusieurs fois, des inconnus
l’ont abordé en lui demandant
de clarifier son identité de
genre : « Vous êtes deux bonshommes
? », « Are you a
mister? », etc. Le couple doit
gérer ces situations sans jamais
pouvoir compter sur l’aide
des passant-e-s. Parfois, la
meilleure réponse est de ne
pas répondre: « Mon ami et
moi avons continué de plus
belle nos marques d’affection
et les jeunes ont cessé. »
Julien, 26 ans, en questionnement
sur son identité de genre,
a été violemment agressé
dans un bus dans l’Hérault.
Deux jeunes se sont moqués
de lui, l’ont insulté puis roué de
coups. Le chauffeur du bus, qui
s’était permis des remarques
déplacées envers lui, leur a
demandé à tous de descendre
du bus. Il s’est retrouvé seul
avec ses agresseurs. Huit jours
d’ITT s’en sont suivis.
Il a porté plainte.