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À voir au moins une fois<br />
Une fuite tricuspide<br />
laminaire<br />
Et pourquoi pas utiliser?<br />
La réserve coronaire<br />
par Doppler<br />
transthoracique<br />
Mise au point<br />
Traitement «<strong>échoguidé</strong>»<br />
de l’insuffisance<br />
cardiaque<br />
Comment ça marche ?<br />
Le 2D strain<br />
Cas clinique<br />
Un prolapsus mitral<br />
atypique<br />
Revue éditée avec le soutien<br />
de Daiichi-Sankyo France<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009
SOMMAIRE<br />
À voir au moins une fois<br />
➜ Une fuite tricuspide laminaire<br />
E. Abergel, C. Chauvel<br />
Et pourquoi pas utiliser ?<br />
➜ La réserve coronaire<br />
par Doppler transthoracique<br />
A. Scheuble<br />
Mise au point<br />
➜ Traitement «<strong>échoguidé</strong>»<br />
de l’insuffisance cardiaque<br />
B. Gallet<br />
Comment ça marche ?<br />
➜ Le 2D strain<br />
Principes de fonctionnement<br />
par L. Desherbais<br />
2D strain : quelles indications en 2009 ?<br />
par A. Pasquet<br />
Cas clinique<br />
➜ Un prolapsus mitral atypique<br />
J.-L. Monin<br />
Rédacteurs en chef:É. Abergel, C. Chauvel<br />
Comité de rédaction:B. Blanchard, É. Brochet,<br />
B. Gallet, G. Habib, M.-C. Malergue, J.-L. Monin<br />
Directeur de la publication:Y. Nadjari<br />
Éditeur:A. Nadjari - Directeur médical:P. Lefèvre<br />
Rédacteur graphiste:L. Eve<br />
Secrétaire de rédaction:D. Rudel<br />
MEDIQUID : 122, rue d’Aguesseau,<br />
92641 Boulogne-Billancourt Cedex<br />
Tél. : 01 55 38 91 80 - echo@mediquid.fr<br />
N° ISSN : 1777-1986<br />
Reproduction interdite de tous les articles<br />
sauf accord de la Direction.<br />
Corlet Imprimeur SA : 14110 Condé-sur-Noireau<br />
N° d’imprimeur : 117 781<br />
Dépôt légal : janvier 2009<br />
2<br />
p.3-4<br />
p.5-7<br />
p.8-14<br />
p.15-18<br />
p.19-22<br />
Ce pictogramme indique que des boucles illustrant<br />
l'article sont visibles sur le CD-Rom<br />
collé en 3 e de couverture.<br />
ÉDITORIAL<br />
C'est encore mieux en l'écrivant<br />
La Société européenne de cardiologie (ESC) vient de publier un document de<br />
consensus d’experts sur l’échographie de stress*, en proposant au fil du texte<br />
un certain nombre de points clés qui nous paraissent suffisamment didactiques<br />
et pragmatiques pour être rappelés dans cet éditorial :<br />
« Les modifications de cinétique de paroi et de perfusion (ou de réserve coronaire) ont une précision<br />
supérieure aux modifications ECG pour détecter et localiser une atteinte coronaire.<br />
Une atteinte de la cinétique de paroi est toutefois plus spécifique (nécessite une ischémie) qu’une<br />
modification de perfusion et/ou de réserve coronaire pour le diagnostic de coronaropathie ; les<br />
modifications de perfusion sont plus sensibles et peuvent survenir sans ischémie.<br />
L’effort et la dobutamine sont des agents de stress équivalents pour induire des anomalies de<br />
cinétique des parois en cas de sténose critique d’un tronc coronaire épicardique. Il est important<br />
de noter que la dobutamine n’agit que par le biais de son effet inotrope et chronotrope sans augmentation<br />
de la pression artérielle comme c’est le cas avec l’effort. Ceci incite donc à approcher<br />
le plus possible la FMT sous dobutamine.<br />
La réponse du myocarde au stress en échographie peut être de 4 types : normal (repos = stress=<br />
fonction normale), ischémie (repos = normal ; stress = anormal), nécrose (repos = stress = anormal),<br />
viabilité (repos = anormal ; stress = normal ou biphasique). Une visualisation optimale<br />
de l’endocarde est cruciale pour l’interprétation et, en cas d’image non optimale, le contraste<br />
peut être utile.<br />
Selon les données de la littérature, la précision diagnostique du stress physique ou pharmacologique<br />
est équivalente. Cependant, il faut rappeler que c’est l’échographie post-effort qui a été<br />
essentiellement étudiée et comparée à la dobutamine. On sait que l’échographie per-effort (pratiquée<br />
sur table spécifique) est plus sensible que l’échographie réalisée au décours de l’effort et<br />
doit donc être privilégiée dès que l’on cherche à dépister une ischémie. Chaque laboratoire doit<br />
largement pratiquer et maîtriser les 2 techniques afin, en cas d’examen sous-maximal avec une<br />
technique, de pouvoir proposer l’autre pour avoir une valeur diagnostique optimale.<br />
Les différentes techniques ont une valeur équivalente pour la stratification du risque, avec un<br />
risque annuel de décès entre 0,4 et 0,9 % en cas d’examen normal. Ainsi, chez des patients<br />
suspects de coronaropathie, un stress normal est d’excellent pronostic et la coronarographie peut<br />
être évitée avec un bon degré de sécurité.<br />
La dobutamine est de loin la technique la plus utilisée pour rechercher une viabilité ; elle est<br />
particulièrement recommandée chez les patients ayant une dysfonction VG qui pourrait relever<br />
d’une revascularisation.<br />
L’effort est moins risqué que la dobutamine. Le médecin et le patient doivent connaître le taux<br />
de complications, et ce taux doit être écrit dans le consentement que signe le patient. Il faut noter<br />
que le protocole proposé dans le document fait intervenir l’atropine au palier de 40 μg/kg/min<br />
alors que la plupart des équipes la commence plus tôt (20 μg/kg/min), ce qui améliore nettement<br />
la tolérance de l’examen.<br />
L’écho de stress est essentiellement indiquée chez des patients suspects ou ayant une coronaropathie<br />
connue quand l’ECG d’effort n’est pas diagnostique ou n’est pas interprétable (BBG, PM).<br />
Selon les experts, l’écho de stress doit être préférée à la scintigraphie, car elle est moins chère,<br />
plus disponible et surtout non irradiante. Les informations sont comparables, mais au prix<br />
d’une irradiation estimée entre 600 et 1300 radios de thorax pour une scintigraphie. »<br />
Voilà un document bien fait et indispensable à tous les « stressistes » chevronnés<br />
ou en herbe ! ■<br />
* Sicari R., Nihoyannopoulos P., Evangelista A. et al. « Stress Echocardiography Expert <strong>Consensus</strong> Statement-Executive<br />
Summary: European Association of Echocardiography (EAE) (a registered branch of the ESC) ». Eur Heart J, 2008 Nov 11.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
Éric Abergel, Christophe Chauvel<br />
Rédacteurs en chef
À voir au moins une fois<br />
Une fuite tricuspide laminaire<br />
Mme C., 69 ans, sans antécédent<br />
cardiologique connu, est adressée<br />
pour l’évaluation d’une dyspnée.<br />
L’examen échocardiographique montre<br />
un cœur gauche normal ;<br />
l’exploration des cavités droites souligne<br />
une insuffisance tricuspide (IT)<br />
paraissant importante en Doppler<br />
couleur (Fig. 1) (Boucle 1). En Doppler<br />
continu, la vitesse maximale de<br />
l’IT atteint 2,2 m/s après recherche<br />
du meilleur alignement (Fig. 2). Un<br />
examen complet permet de mettre en<br />
évidence une insuffisance pulmonaire<br />
(IP) parfaitement enregistrée en Doppler<br />
continu (Fig. 3), avec un gradient<br />
protodiastolique de 29 mmHg et un<br />
gradient télédiastolique de 8 mmHg.<br />
La pression auriculaire droite a été<br />
évaluée à 15 mmHg sur les données<br />
de la veine cave inférieure, ce qui permet<br />
d’estimer (en l’absence de sténose<br />
pulmonaire) la PAP moyenne à<br />
29 + 15 = 44 mmHg et la PAP diastolique<br />
à 8 + 15 = 23 mmHg. La PAPs<br />
peut être estimée selon la formule<br />
PAPs = 3 x PAPm - 2 x PAPd, soit ici:<br />
(3 x 44) - (2 x 23) = 86 mmHg. Par<br />
l’IT, la PAPs est de 19 + 15 =<br />
34 mmHg. En d’autres termes, la<br />
mesure par l’IT permet de conclure<br />
à des pressions normales, alors que<br />
la mesure par l’IP montre une HTAP<br />
marquée. Devant cette fuite tricuspide<br />
manifestement importante, il est<br />
décidé de recueillir le signal en Doppler<br />
pulsé (Fig. 4), examen qui montre<br />
un flux parfaitement laminaire<br />
(spectre « vide »), alors que le flux est<br />
normalement turbulent (spectre<br />
« plein »). Ce caractère très particulier<br />
de l’IT explique cette discordance<br />
apparente des données de l’examen:<br />
le diagnostic d’HTAP importante sera<br />
donc retenu.<br />
Les IT laminaires se rencontrent<br />
assez fréquemment, notamment chez<br />
des patients avec dilatation du VD et<br />
altération de sa fonction contractile.<br />
Elles sont typiquement associées à un<br />
défaut de coaptation des feuillets<br />
(Boucle 2) et reflètent donc systéma-<br />
© DR<br />
© DR<br />
© DR<br />
Figure 1<br />
Fuite tricuspide en Doppler couleur avec jet très<br />
large à l’origine.<br />
Figure 3<br />
Figure 4<br />
Figure 2<br />
E. Abergel, C. Chauvel<br />
Clinique Saint-Augustin, Bordeaux<br />
Insuffisance tricuspide en Doppler continu dont la vitesse<br />
maximale est à 2,2 m/s.<br />
Fuite pulmonaire<br />
en Doppler continu<br />
montrant un gradient<br />
protodiastolique<br />
à 29 mmHg<br />
et un gradient<br />
télédiastolique<br />
à 8 mmHg.<br />
Flux d’insuffisance<br />
tricuspide recueilli<br />
en Doppler pulsé au<br />
niveau du plan de<br />
l’anneau tricuspide.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009 3
Figure 5<br />
RÉFÉRENCES<br />
4<br />
À voir au moins une fois<br />
Flux veineux sus-hépatique recueilli en Doppler pulsé montrant<br />
une inversion de l’onde S qui reflète une IT importante (flèche blanche).<br />
tiquement des fuites importantes. En règle<br />
générale, les autres paramètres de quantification<br />
sont concordants et confirment<br />
qu’il s’agit d’une fuite importante : inversion<br />
de S sur le flux veineux sus-hépatique<br />
(Fig. 5), jet couleur large à l’origine,<br />
rayon de PISA important… On parle d’IT<br />
laminaire par référence au mode<br />
d’écoulement de ce type de fuite qui n’est<br />
plus turbulent (un jet turbulent est un jet<br />
de haute vitesse où toutes les vitesses, et<br />
donc toutes les fréquences, sont représentées,<br />
le spectre étant donc plein) mais<br />
laminaire. L’écoulement laminaire se<br />
caractérise par un jet dans<br />
lequel les vitesses sont homogènes,<br />
d’où une bande étroite<br />
de fréquence, caractéristique<br />
en Doppler pulsé, avec un<br />
spectre bien bordé en périphérie<br />
et vide à l’intérieur (aspect<br />
très comparable à celui qu’on<br />
obtient dans une chambre de<br />
chasse ventriculaire gauche).<br />
Les données de la littérature<br />
sont assez pauvres, se résumant<br />
à un travail ancien portant<br />
sur 68 patients avec IT<br />
dont 21 avec une IT lami-<br />
Figure 7<br />
Figure 6<br />
A<br />
naire (1) . Ce travail avait montré que ces<br />
fuites étaient en règle importantes (grade<br />
4 dans 67 % des cas de fuite laminaire).<br />
La vitesse de ces IT laminaires est peu<br />
élevée et se situe aux alentours de 2 m/s,<br />
sachant qu’elle peut être < 1,7 m/s, ce qui<br />
ne se voit que dans de telles IT (1) . Enfin,<br />
le défaut de coaptation est quasi systématique,<br />
estimé en 2D entre 3 et 15 mm<br />
(Fig. 6). La présence en systole d’un orifice<br />
largement béant entre le VD et l’OD<br />
réduit nettement le gradient de pression<br />
systolique significatif entre ces 2 cavités,<br />
avec une tendance à l’égalisation des pres-<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
C D<br />
Autre patient (cardiopathie ischémique) montrant :<br />
A. un défaut de coaptation tricuspide net (flèche jaune).<br />
B. une IT laminaire caractéristique en Doppler pulsé.<br />
C. une IT de très basse vitesse en continu (1,5 m/s),<br />
D. malgré une IP à haute vitesse traduisant une HTAP.<br />
IT laminaire de très basse vitesse dont le diagnostic est évident sur<br />
l’aspect couleur uniforme et sans aliasing.<br />
sions entre le VD et l’OD, ce qui explique<br />
que la vitesse de l’IT soit basse.<br />
L’estimation de la PAP systolique devient<br />
impossible en cas d’IT laminaire (2) : POD<br />
très élevée et surtout impossibilité<br />
d’appliquer l’équation de Bernoulli simplifiée<br />
qui normalement néglige la vitesse<br />
d’amont, petite devant la vitesse d’aval,<br />
ce qui n’est pas le cas ici où les vitesses<br />
ont, comme nous l’avons dit, tendance à<br />
s’égaliser.<br />
En pratique, une IT laminaire se diagnostique<br />
très facilement, à condition de penser<br />
à recueillir le flux en Doppler<br />
pulsé (l’aspect couleur non turbulent<br />
permet également assez souvent<br />
de faire le diagnostic) (Fig.7).<br />
Une IT laminaire est toujours<br />
importante. La vitesse maximale<br />
d’une IT laminaire est toujours<br />
basse, même en cas d’HTAP<br />
majeure (comme dans l’exemple<br />
susmentionné), ce qui peut donc<br />
conduire à des erreurs diagnostiques.<br />
Seule l’IP permettra alors<br />
d’accéder à une mesure non erronée<br />
de la PAP (2) . ■<br />
1 Minagoe S., Rahimtoola S.H., Chandraratna P.A. « Significance of laminar systolic regurgitant flow in patients with tricuspid regurgitation: a combined pulsed-wave, continuouswave<br />
Doppler and two-dimensional echocardiographic study ». Am Heart J, 1990 ; 119 : 627-35.<br />
2 Raffoul H., Guéret P., Diebold B. et al. « Intérêt de l’enregistrement du flux d’insuffisance pulmonaire en Doppler continu pour l’estimation de la pression artérielle pulmonaire<br />
systolique ». Arch Mal Cœur, 1990 ; 83 : 1703-9.<br />
© DR<br />
B
© DR<br />
© DR<br />
Et pourquoi pas utiliser ?<br />
La réserve coronaire<br />
par Doppler transthoracique<br />
analyse de la réserve coronaire (ou<br />
L’ CVR pour Coronary Velocity Reserve)<br />
est depuis quelques années possible par<br />
Doppler transthoracique. Deux prérequis<br />
sont indispensables :<br />
1. l’apprentissage rigoureux de la technique<br />
;<br />
2. la connaissance de la physiopathologie<br />
coronaire.<br />
La CVR peut alors constituer un complément<br />
utile à l’examen standard.<br />
Figure 1<br />
Rappel de la technique<br />
L’analyse du flux coronaire par Doppler<br />
transthoracique nécessite l’utilisation de<br />
plans de coupe bien établis (1-3) . La coupe<br />
dite « modifiée » parasternale basse grand<br />
axe permet l’analyse de l’IVA dans sa portion<br />
moyenne à distale : elle est obtenue<br />
par déplacement latéral de la sonde à partir<br />
de la coupe parasternale petit axe classique<br />
pour mieux aligner le septum inter-<br />
Visualisation de l’IVA moyenne en Doppler couleur transthoracique (coupe « modifiée »<br />
parasternale basse grand axe). Elle chemine dans le septum interventriculaire antérieur.<br />
Limite de Nyquist : 12 cm/s. IVA : artère interventriculaire antérieure ; VG : ventricule gauche.<br />
Figure 2<br />
Visualisation de l’IVP en Doppler couleur transthoracique (coupe apicale « modifiée »<br />
3 cavités). Limite de Nyquist : 12cm/s. IVP : artère interventriculaire postérieure.<br />
A. Scheuble<br />
Centre Cardiologique du Nord, Saint-Denis<br />
ventriculaire où chemine l’IVA (Fig. 1).<br />
L’IVP sera visualisée par la coupe apicale<br />
« modifiée » 3 cavités (Fig. 2), obtenue à<br />
partir d’une incidence apicale 2 cavités<br />
en appliquant un léger mouvement de<br />
rotation antihoraire et d’inclinaison antérieure<br />
à la sonde (4) .<br />
Une fois ces coupes obtenues, on utilisera<br />
le Doppler couleur pour visualiser<br />
le flux coronaire (en utilisant une limite<br />
de Nyquist basse : 12 à 24 cm/s). Le flux<br />
coronaire sera ensuite enregistré en Doppler<br />
pulsé en débutant avec une fréquence<br />
Doppler basse (3,5 MHz) pour<br />
faciliter le repérage anatomique, puis en<br />
visant la fréquence la plus élevée possible<br />
(7 MHz), sauf pour l’IVP où les fréquences<br />
Doppler utilisées seront plus<br />
basses compte tenu de la position plus<br />
profonde de cette artère par rapport à la<br />
sonde. Le flux coronaire se caractérise<br />
par la prédominance diastolique de son<br />
signal (Fig. 3A).<br />
Une fois le flux coronaire basal obtenu,<br />
l’injection intraveineuse d’adénosine<br />
(140 µg/kg/min sur 5 min) entraîne une<br />
vasodilatation coronaire maximale (ou<br />
hyperémie) qui se traduit par une augmentation<br />
de la vélocité coronaire<br />
(Fig. 3B). Il convient de respecter les<br />
contre-indications classiques de<br />
l’adénosine :<br />
- hypersensibilité à l’adénosine ou à ses<br />
dérivés ;<br />
- asthme, BPCO (risque de bronchospasme)<br />
;<br />
La CVR est un paramètre global<br />
d’appréciation du flux coronaire<br />
et reflète l’adaptation du débit<br />
coronaire à la demande<br />
métabolique du myocarde.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
5
© DR<br />
© DR<br />
Figure 3<br />
Figure 4<br />
6<br />
Et pourquoi pas utiliser ?<br />
- blocs auriculo-ventriculaires du 2 e et<br />
3 e degré non appareillés ;<br />
- maladies du sinus auriculaire non<br />
appareillées ;<br />
- femme enceinte.<br />
Les effets secondaires les plus fréquents<br />
de l’adénosine sont le plus souvent<br />
bénins et surtout régressent en<br />
une dizaine de secondes à l’arrêt de<br />
l’injection. Une hyperventilation survient<br />
couramment à la dose utilisée.<br />
La CVR représente le rapport des vélocités<br />
coronaires systolo-diastoliques<br />
moyennes (vitesse en hyperémie/vitesse<br />
basale).<br />
A B<br />
CVR = 2,8<br />
Exemple de CVR normale. Mesure de la CVR dans l’IVA par Doppler transthoracique haute fréquence (Doppler pulsé, 7 MHz).<br />
A : Flux basal.<br />
B : Flux lors de l’hyperémie induite par l’injection IV d’adénosine (seringue électrique 140 µg/kg/min pendant 5 min).<br />
La mesure de la CVR résulte du rapport des vélocités coronaires moyennes (hyperémie/basale). Ici : CVR = 0,36/0,13 = 2,8.<br />
CVR = 1,5<br />
Exemple de CVR abaissée. Mesure de la CVR dans l’IVA par Doppler transthoracique haute fréquence (Doppler pulsé, 7 MHz). La mesure de la CVR résulte du rapport<br />
des vélocités coronaires moyennes (hyperémie/basale). Ici : CVR = 0,17/0,11 = 1,5.<br />
Interprétation de la CVR<br />
Pour interpréter à bon escient la CVR,<br />
il est nécessaire de rappeler quelques<br />
données physiologiques :<br />
1. La CVR est le reflet de l’adaptation<br />
du débit coronaire à la demande<br />
métabolique du myocarde. En effet,<br />
la circulation coronaire ne peut<br />
s’adapter à une augmentation de la<br />
demande métabolique du myocarde<br />
que par une majoration du débit<br />
coronaire. La CVR reflète<br />
l’augmentation maximale possible<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
A B<br />
du débit coronaire par rapport à son<br />
niveau basal pour une pression de<br />
perfusion coronaire donnée (5) .<br />
2. La CVR est un paramètre global du<br />
flux coronaire. Ainsi, la diminution<br />
de la CVR peut être aussi bien<br />
secondaire à une sténose épicardique<br />
qu’à une atteinte de la microcirculation.<br />
3. Bien qu’il n’y ait pas de valeur « normale<br />
» de CVR, une CVR < 2 témoigne<br />
toujours d’une réserve coronaire<br />
diminuée (Fig. 3, 4).
Nous allons ainsi illustrer quelques<br />
applications cliniques validées de la<br />
CVR.<br />
Évaluation fonctionnelle<br />
et suivi des sténoses<br />
coronaires/pontages coronaires<br />
La CVR est inversement corrélée au<br />
degré de la sténose épicardique (5) . En<br />
effet, si le débit coronaire au repos est<br />
longtemps conservé en présence d’une<br />
sténose coronaire, le débit coronaire lors<br />
d’une hyperémie diminue précocement<br />
et proportionnellement au degré de la<br />
sténose coronaire.<br />
Ainsi, une CVR < 2 peut traduire la présence<br />
d’une sténose coronaire serrée ou<br />
affirmer le retentissement fonctionnel<br />
d’une sténose jugée intermédiaire angiographiquement,<br />
avec une bonne corrélation<br />
avec la scintigraphie (Fig. 4).<br />
La CVR peut être utilisée pour le dépistage<br />
de la resténose (6) . Après une angioplastie<br />
avec stenting, la CVR tend à se<br />
normaliser en quelques jours. Il sera<br />
alors utile de réaliser une mesure de<br />
CVR qui servira de « référence » pour le<br />
suivi futur. Ainsi, la diminution de CVR<br />
après une amélioration initiale post-<br />
RÉFÉRENCES<br />
angioplastie devra faire soupçonner une<br />
resténose.<br />
La mise en évidence d’une dégénérescence<br />
d’un pontage mammaire/IVA peut<br />
également être dépistée par une CVR<br />
basse enregistrée au niveau de la partie<br />
distale du pontage, ou sur l’IVA native,<br />
juste en aval de l’anastomose (7) . Comme<br />
pour la resténose, la CVR peut constituer<br />
un outil dans le suivi de ces pontages.<br />
Réserve coronaire et dysfonction<br />
microcirculatoire coronaire<br />
En l’absence de sténose épicardique<br />
coronaire, l’analyse de la CVR reflète<br />
l’état microcirculatoire coronaire. Une<br />
CVR basse pourra traduire une dysfonction<br />
microcirculatoire, comme<br />
c’est le cas par exemple dans l’HTA, le<br />
diabète ou le syndrome X. La CVR<br />
peut même contribuer à préciser le<br />
stade de la maladie. Ainsi, il existe déjà<br />
une diminution de CVR chez des<br />
patients au stade de « préhypertension<br />
» (PAS entre 120-139 mmHg<br />
et/ou PAD entre 80-89 mmHg) par<br />
comparaison à des normotendus (8) .<br />
La CVR peut aussi avoir un rôle pro-<br />
1 Tries H.P., Lethen H., Lambertz H. Coronary flow reserve. A practical echocardiographic approach. Acuson/Siemens, 2001.<br />
nostique. Dans la cardiomyopathie<br />
dilatée non ischémique, une étude<br />
récente a montré qu’une CVR diminuée<br />
(< 2) était un facteur de mauvais<br />
pronostic dans l’évolution de la maladie<br />
(9) .<br />
Enfin, la CVR est un outil permettant<br />
d’évaluer l’évolution de la dysfonction<br />
microcirculatoire après mise en route<br />
d’un traitement. La CVR peut ainsi<br />
augmenter après mise en route d’un<br />
traitement par bêtabloquant chez des<br />
patients atteints de cardiomyopathie<br />
dilatée (10) .<br />
Ainsi, l’analyse de la CVR par Doppler<br />
transthoracique peut aussi bien permettre<br />
l’étude fonctionnelle des sténoses<br />
coronaires que l’analyse de la microcirculation<br />
coronaire. Pour cela,<br />
l’échocardiographiste avisé devra non<br />
seulement connaître les limites techniques<br />
de la méthode (et parfois savoir<br />
y renoncer malgré de nombreuses tentatives…),<br />
mais aussi et surtout la physiopathologie<br />
pour éviter les interprétations<br />
erronées des résultats, ce qui<br />
constitue l’écueil le plus grave pour le<br />
clinicien. ■<br />
2 Lambertz H., Tries H.P., Stein T., Lethen H. « Nonivasive assessment of coronary flow reserve with transthoracic signal-enhanced Doppler echocardiography ».<br />
J Am Soc Echocardiogr, 1999 ; 12 : 186-95.<br />
3 Caiati C., Montaldo C., Zedda N., Montisci R., Ruscazio M., Lai G., Cadeddu M., Meloni L., Iliceto S. « Validation of a new noninvasive method (contrast-enhanced transthoracic<br />
second harmonic echo Doppler) for the evaluation of coronary flow reserve: comparison with intracoronary Doppler flow wire ». J Am Coll Cardiol, 1999 ; 34 : 1193-200.<br />
4 Tries H.P., Lambertz H., Lethen H. « Transthoracic echocardiographic visualization of coronary artery blood flow and assessment of coronary flow reserve in the right coronary<br />
artery: A first report of 3 patients ». J Am Soc Echocardiogr, 2002 ; 15 : 739-42.<br />
5 Gould K.L., Lipscomb K., Hamilton G.W. « Physiologic basis for assessing critical coronary stenosis. Instantaneous flow response and regional distribution during coronary<br />
hyperemia as measures of coronary flow reserve ». Am J Cardiol, 1974 ; 33 : 87-94.<br />
6 Pizzuto F., Voci P., Mariano E., Puddu P.E., Sardella G., Nigri A. « Assessment of flow velocity reserve by transthoracic Doppler echocardiography and venous adenosine infusion<br />
before and after left anterior descending coronary artery stenting ». J Am Coll Cardiol, 2001 ; 38 : 155-62.<br />
7 Pizzuto F., Voci P., Mariano E., Puddu P.E., Aprile A., Romeo F. « Evaluation of flow in the left anterior descending coronary artery but not in the left internal mammary<br />
artery graft predicts significant stenosis of the arterial conduit ». J Am Coll Cardiol, 2005 ; 45 : 424-32.<br />
8 Erdogan D., Yildirim I., Ciftci O., Ozer I., Caliskan M., Gullu H., Muderrisoglu H. « Effects of normal blood pressure, prehypertension, and hypertension on coronary<br />
microvascular function ». Circulation, 2007 ; 115 : 593-9.<br />
9 Rigo F., Gherardi S., Galderisi M., Pratali L., Cortigiani L., Sicari R., Picano E. « The prognostic impact of coronary flow-reserve assessed by Doppler echocardiography<br />
in non-ischaemic dilated cardiomyopathy ». Eur Heart J, 2006 ; 27 : 1319-23.<br />
10 Erdogan D., Gullu H., Caliskan M., Ciftci O., Baycan S., Yildirir A., Muderrisoglu H. « Nebivolol improves coronary flow reserve in patients with idiopathic dilated<br />
cardiomyopathy ». Heart, 2007 ; 93 : 319-24.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
7
8<br />
Mise au point<br />
utilisation de l’échocardio-<br />
L’ graphie-Doppler dans la prise en<br />
charge thérapeutique de l’insuffisance<br />
cardiaque (IC) a 2 grandes applications<br />
:<br />
1. d’une part, l’ajustement du traitement<br />
médicamenteux qui sera le sujet<br />
principalement traité ici ;<br />
2. d’autre part, l’indication ou<br />
l’adaptation des traitements non<br />
médicamenteux (et notamment le<br />
réglage des stimulateurs cardiaques<br />
après resynchronisation).<br />
Ajustement du traitement<br />
médicamenteux de l’IC<br />
Le traitement médical de l’IC fait<br />
l’objet de recommandations multiples<br />
dont l’application améliore le pronostic<br />
des patients, comme l’a montré<br />
l’étude MAHLER (1) . Si le respect des<br />
recommandations est toujours nécessaire,<br />
il est parfois insuffisant. Certaines<br />
situations cliniques (asthénie,<br />
hypotension) ou biologiques (insuffisance<br />
rénale, hyponatrémie) peuvent<br />
être difficiles à interpréter. Elles peuvent<br />
traduire une déplétion trop poussée<br />
ou, au contraire, un bas débit<br />
persistant dont le traitement est radicalement<br />
différent. De plus, même<br />
lorsque les recommandations sont<br />
appliquées à la lettre, certains patients<br />
conservent une élévation des pressions<br />
de remplissage et un flux mitral<br />
restrictif dont on connaît le mauvais<br />
pronostic (2) .<br />
Tableau 1<br />
■ Clinique<br />
■ Peptides natriurétiques<br />
■ Dispositifs implantables<br />
B.Gallet<br />
CH Victor Dupouy, Argenteuil<br />
■ Cathétérisme cardiaque droit<br />
■ Échocardiographie-Doppler<br />
Les outils d’adaptation du traitement de l’IC.<br />
Traitement «<strong>échoguidé</strong>»<br />
de l’insuffisance cardiaque<br />
De quels moyens dispose-t-on<br />
pour adapter le traitement<br />
de l’insuffisance cardiaque ?<br />
Au-delà des recommandations,<br />
l’adaptation du traitement de l’IC peut<br />
faire appel à différents outils<br />
(Tableau 1).<br />
■ L’examen clinique<br />
L’évolution du poids et du syndrome<br />
œdémateux permet généralement<br />
d’adapter le traitement par diurétique,<br />
mais certaines situations cliniques<br />
peuvent être délicates à analyser. Dans<br />
une étude de Capomolla (3) où les<br />
patients étaient classés en 4 catégories<br />
selon l’index cardiaque et la pression<br />
capillaire pulmonaire déterminés<br />
par cathétérisme, l’examen<br />
clinique ne permettait une évaluation<br />
correcte du profil hémodynamique<br />
des patients en IC que dans 27 % des<br />
cas contre 82 % en cas d’évaluation<br />
par échocardiographie-Doppler<br />
(Tableau 2). L’évaluation hémodynamique<br />
des patients par la clinique<br />
n’est donc correcte que dans un quart<br />
des cas, ce qui en souligne les limites.<br />
■ Les peptides natriurétiques<br />
L’étude STARS-BNP a montré qu’un<br />
traitement basé sur le dosage du BNP<br />
Tableau 2<br />
Cathétérisme<br />
(n = 366)<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
%<br />
s’accompagnait d’une réduction du<br />
risque d’événements en comparaison<br />
à un traitement guidé par la clinique (4) .<br />
Les peptides natriurétiques ont<br />
cependant leurs limites : risque de<br />
faux positifs (insuffisance rénale, sepsis,<br />
embolie pulmonaire) et de faux<br />
négatifs (obésité, œdème pulmonaire<br />
« flash »), critère monoparamétrique<br />
(au contraire de l’échocardiographie-<br />
Doppler qui permet l’accès à des paramètres<br />
multiples). De plus, certains<br />
patients hospitalisés pour IC ont une<br />
pression capillaire pulmonaire normale<br />
malgré un taux de BNP élevé et<br />
un traitement par diurétique basé sur<br />
le BNP pourrait entraîner chez ces<br />
patients une hypovolémie sévère (5) .<br />
■ Les dispositifs implantables<br />
Ils permettent la surveillance continue<br />
de données hémodynamiques. Le système<br />
OptiVol ® (Medtronic, Inc), incorporé<br />
dans certains stimulateurs de resynchronisation,<br />
mesure l’impédance<br />
intrathoracique, qui est inversement corrélée<br />
à l’accumulation de liquide intrapulmonaire<br />
et à la pression capillaire pulmonaire,<br />
et émet une alarme sonore<br />
lorsque cette pression augmente. Dans<br />
une étude cas-témoins, ce système à<br />
permis de diminuer le nombre<br />
d’hospitalisations pour IC (6) .<br />
Concordance<br />
cliniquecathétérisme<br />
Concordance<br />
échographiecathétérisme<br />
Index C � et PCP � 34 13 % 89 %<br />
Index C � et PCP<br />
normale<br />
Index C normal<br />
et PCP �<br />
Index C normal<br />
et PCP normale<br />
21 12 % 68 %<br />
15 30 % 73 %<br />
30 51 % 88 %<br />
TOTAL 100 27 % 82 %<br />
Concordance clinique-cathétérisme et échographie-cathétérisme pour la détermination du profil<br />
hémodynamique des patients en insuffisance cardiaque (3) .<br />
Index C : index cardiaque ; PCP : pression capillaire pulmonaire.
© DR<br />
Tableau 3<br />
Figure 1<br />
Paramètre Cathétérisme Échocardiographie-Doppler<br />
POD (mmHg) 13,9 ± 6,5 13,3 ± 3,8<br />
PAPS (mmHg) 46,4 ± 12,8 46,7 ± 10,9<br />
PCP (mmHg) 21,5 ± 8,6 19,2 ± 3,7<br />
Débit cardiaque(l/min) 3,3 ± 1 3,22 ± 1,1<br />
Résistances vasculaires<br />
systémiques<br />
(unités Wood)<br />
Résistances vasculaires<br />
pulmonaires<br />
(unités Wood)<br />
Les 4 outils indispensables au traitement « <strong>échoguidé</strong> ».<br />
A : VCI.<br />
B : flux d’insuffisance tricuspide.<br />
C : flux mitral.<br />
D : flux sous-aortique.<br />
Le système implantable Chronicle ®<br />
(Medtronic, Inc) permet une mesure<br />
directe des pressions intracardiaques<br />
par une sonde ventriculaire droite<br />
reliée à un boîtier intracorporel, avec<br />
télétransmission des résultats pour<br />
adapter le traitement de l’IC. L’étude<br />
randomisée COMPASS-HF, comparant<br />
ce dispositif à une prise en<br />
charge conventionnelle, n’a cependant<br />
pas permis d’en démontrer le<br />
bénéfice (7) .<br />
Les limites de ces méthodes sont la<br />
nécessité d’un matériel implanté, un<br />
18,3 ± 5,9 19 ± 4,8<br />
3,9 ± 2,1 4,9 ± 2,3<br />
Concordance entre les paramètres hémodynamiques mesurés par cathétérisme et estimés<br />
par échocardiographie-Doppler (10) .<br />
PAPS : pression artérielle pulmonaire systolique ; PCP : pression capillaire pulmonaire ;<br />
POD : pression de l’oreillette droite.<br />
recul limité et une efficacité qui<br />
demande encore à être démontrée.<br />
■ Le cathétérisme cardiaque droit<br />
La sonde de Swan-Ganz permet de<br />
guider le traitement grâce au monitoring<br />
du débit et des pressions intracar-<br />
diaques, mais l’étude randomisée<br />
ESCAPE a montré son absence de<br />
bénéfice sur la mortalité en comparaison<br />
à une prise en charge traditionnelle<br />
chez des patients ayant une IC sévère (8) .<br />
L’amélioration fonctionnelle tendait à<br />
être plus importante chez les patients<br />
ayant eu une surveillance hémodynamique,<br />
ce qui pourrait refléter la relation<br />
entre la baisse des pressions de<br />
remplissage et l’amélioration fonctionnelle.<br />
■ L’échocardiographie-Doppler<br />
Elle peut être comparée à un cathéter de<br />
Swan-Ganz non invasif (9) , comparaison<br />
encore accentuée par la miniaturisation<br />
actuelle de certains échographes qui<br />
pourraient permettre une surveillance<br />
facile au lit des patients ou en ambulatoire.<br />
Elle permet une étude hémodynamique<br />
complète, dont les résultats sont<br />
pratiquement identiques à ceux<br />
du cathétérisme, comme l’a montré<br />
une étude récente de Mansencal<br />
(Tableau 3) (10) , mais sans les risques<br />
iatrogènes de la sonde de Swan-Ganz.<br />
La prise en charge thérapeutique basée<br />
sur l’échocardiographie-Doppler<br />
(« <strong>échoguidé</strong>e ») ou sur le cathétérisme<br />
est équivalente et permet une meilleure<br />
optimisation des traitements que celle<br />
fondée sur les données cliniques (3) .<br />
Quels sont les paramètres<br />
nécessaires au traitement<br />
« <strong>échoguidé</strong> » ?<br />
4 paramètres sont indispensables : analyse<br />
de la veine cave inférieure (VCI),<br />
estimation des pressions pulmonaires,<br />
évaluation des pressions de remplissage<br />
ventriculaire gauche (PRVG) et<br />
estimation du débit cardiaque (Fig. 1).<br />
On peut y ajouter des paramètres<br />
optionnels.<br />
La prise en charge « <strong>échoguidé</strong>e » de l’insuffisance cardiaque<br />
permet une meilleure optimisation des traitements que celle<br />
fondée sur les seules données cliniques.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
9
10<br />
Mise au point<br />
■ L’analyse de la veine cave inférieure<br />
Elle permet une estimation de la volémie<br />
et de la pression de l’oreillette<br />
droite (POD). La volémie est appréciée<br />
par la mesure du diamètre de la<br />
VCI en expiration. Un diamètre < 8<br />
mm/m² est en faveur d’une hypovolémie<br />
alors qu’une valeur > 11,5 mm/m²<br />
suggère une hypervolémie (11, 12) .<br />
La POD peut être évaluée, chez les<br />
patients en ventilation spontanée, en<br />
combinant la mesure du diamètre<br />
expiratoire de la VCI et le calcul de son<br />
collapsus inspiratoire. Un collapsus<br />
inspiratoire > 50 % suggère une POD<br />
normale ou basse et un collapsus<br />
< 50 % évoque une élévation de la<br />
POD (Boucle 1). La combinaison de<br />
ces 2 éléments permet d’estimer<br />
la POD entre 0 et 20 mmHg<br />
(Tableau 4) (13) .<br />
L’analyse de la VCI permet<br />
l’adaptation du traitement diurétique.<br />
Un traitement efficace s’accompagne<br />
d’une normalisation du collapsus inspiratoire<br />
de la VCI et d’une diminution<br />
de son diamètre expiratoire, mais<br />
sans entraîner d’hypovolémie<br />
(Fig. 2) (14) . Au contraire, la persistance<br />
d’une VCI dilatée et sans collapsus<br />
inspiratoire nécessite souvent le<br />
recours aux diurétiques par voie intraveineuse<br />
(10) . En pratique, une VCI dilatée<br />
et non compliante oriente vers une<br />
majoration du traitement par diurétique<br />
oral (et/ou éventuellement à son<br />
relais par un traitement parentéral),<br />
alors qu’une normalisation de la VCI<br />
incite à diminuer les doses de diurétiques<br />
(et à reprendre la voie orale en<br />
remplacement de la voie parentérale<br />
lorsque celle-ci avait été nécessaire).<br />
■ L’estimation des pressions pulmonaires<br />
Elle repose sur l’analyse du flux<br />
d’insuffisance tricuspide, permettant<br />
d’estimer la pression artérielle pulmonaire<br />
systolique (PAPS), et sur<br />
celle du flux d’insuffisance pulmonaire,<br />
permettant d’estimer les pressions<br />
artérielles pulmonaires diastolique,<br />
moyenne et systolique<br />
(Boucle 1).<br />
Un traitement efficace doit permet-<br />
© DR<br />
© DR<br />
Tableau 4<br />
Diamètre expiratoire VCI Collapsus inspiratoire VCI Estimation POD (mmHg)<br />
Estimation de la POD à partir de l’analyse de la VCI (13) .<br />
POD : pression de l’oreillette droite ; VCI : veine cave inférieure.<br />
Figure 2<br />
Normalisation de la VCI entre J0 et J8.<br />
À gauche (A) à J0 : diamètre expiratoire de la VCI = 26 mm et collapsus inspiratoire = 12 %.<br />
À droite (B) à J8 : diamètre expiratoire de la VCI = 18 mm et collapsus inspiratoire = 83 %.<br />
Figure 3<br />
< 12 mm Quasiment complet 0<br />
12-17 mm ≥ 50 % 0-5<br />
> 17 mm ≥ 50 % 5-10<br />
> 17 mm < 50 % 10-15<br />
> 17 mm Absent 15-20<br />
A B<br />
Normalisation de la PAPS entre J0 et J8.<br />
À gauche (A) à J0 : PAPS estimée à 62 mmHg à partir du flux d’insuffisance tricuspide.<br />
À droite (B) à J8 : PAPS estimée à 41mmHg.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009
© DR<br />
© DR<br />
Figure 4<br />
Restrictif<br />
Non restrictif<br />
Les évolutions possibles du flux mitral sous traitement.<br />
Figure 5<br />
Évolution favorable du flux mitral entre J0 et J9.<br />
À gauche (A) à J0 : flux mitral restrictif.<br />
À droite (B) à J9 : flux mitral non restrictif (flux restrictif réversible).<br />
tre une diminution de la PAPS d’au<br />
moins 20 % (15) et, si possible, une<br />
normalisation des pressions pulmonaires<br />
(Fig. 3).<br />
■ L’estimation des pressions de<br />
remplissage ventriculaire gauche<br />
Elle repose principalement sur<br />
l’analyse du flux mitral. Un flux mitral<br />
restrictif (rapport E/A > 2 et/ou temps<br />
de décélération de l’onde E < 150 ms),<br />
associé à une fraction d’éjection ven-<br />
Restrictif<br />
Irréversible<br />
Restrictif<br />
Réversible<br />
Non restrictif<br />
Stable<br />
Non restrictif<br />
Instable<br />
A B<br />
triculaire gauche basse, permet<br />
d’affirmer une élévation des PRVG<br />
(Boucle 2). Inversement, un rapport<br />
E/A < 1 correspond généralement à<br />
des PRVG normales (à condition qu’il<br />
n’existe pas d’hypertrophie ventriculaire<br />
gauche). Dans les autres situations<br />
(rapport E/A entre 1 et 2 ou flux<br />
mitral restrictif associé à une fraction<br />
d’éjection normale), il faut avoir<br />
recours à des indices combinés (rapport<br />
E/Ea, différence de durée des<br />
ondes A pulmonaire et mitrale).<br />
En cas de dysfonction systolique du<br />
ventricule gauche, l’évolution du flux<br />
mitral sous traitement a une valeur<br />
pronostique majeure. Un flux mitral<br />
restrictif irréversible est de mauvais<br />
pronostic, contrairement à un flux<br />
mitral restrictif réversible. Un flux<br />
mitral non restrictif stable est de bon<br />
pronostic, contrairement à un flux<br />
mitral non restrictif instable (Fig. 4).<br />
Le but du traitement est d’obtenir une<br />
normalisation des PRVG, et notamment<br />
la transformation d’un flux<br />
mitral restrictif en un flux non restrictif<br />
(Fig. 5).<br />
L’aspect du flux mitral permet également<br />
de prédire la tolérance à<br />
l’introduction du traitement par bêtabloquant<br />
selon Capomolla (2) . Dans<br />
cette étude, un flux mitral restrictif<br />
nécessitait l’arrêt du traitement pour<br />
intolérance durant la phase de titration<br />
dans 20 % des cas, alors que cet<br />
arrêt n’était nécessaire que dans<br />
5 % des cas lorsque le flux était non<br />
restrictif. Le risque était particulièrement<br />
élevé lorsque l’aspect restrictif<br />
persistait sous traitement par vasodilatateur<br />
parentéral. Ce risque<br />
d’intolérance au traitement par bêtabloquant,<br />
en cas d’élévation des<br />
PRVG, a été confirmé chez les patients<br />
en stade NYHA > 3 dans l’étude de<br />
Ben Driss (16) . Il a été proposé chez ce<br />
type de patients d’augmenter le traitement<br />
par diurétique ou d’optimiser<br />
le traitement par vasodilatateur avant<br />
d’introduire le traitement par bêtabloquant.<br />
■ Le débit aortique<br />
Il est calculé à partir de la mesure du<br />
diamètre de la chambre de chasse<br />
ventriculaire gauche (D) et de<br />
l’intégrale temps vitesse du flux sousaortique<br />
(ITV) par la formule débit =<br />
(ϖ D²/4) x ITV x fréquence cardiaque.<br />
En pratique, on peut suivre simplement<br />
les variations de l’ITV qui reflètent<br />
celles du débit cardiaque et qui<br />
doit idéalement augmenter sous traitement.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
11
12<br />
Mise au point<br />
■ Les paramètres optionnels<br />
- Les résistances vasculaires systémiques<br />
(RVS) ne sont pas calculées en<br />
routine, mais peuvent l’être par la formule<br />
: RVS = [(PA moyenne - POD) /<br />
débit cardiaque] x 80, où « PA<br />
moyenne » est la pression artérielle<br />
moyenne mesurée au brassard.<br />
- Les résistances vasculaires pulmonaires<br />
(RVP) peuvent être estimées par<br />
une formule simplifiée : RVP = (vitesse<br />
IT / ITV pulmonaire), où « vitesse IT »<br />
est la vitesse maximale du flux<br />
d’insuffisance tricuspide mesurée en<br />
Doppler continu et exprimée en m/s, et<br />
« ITV pulmonaire » est l’intégrale temps<br />
vitesse du flux sous-pulmonaire mesurée<br />
en Doppler pulsé et exprimée en<br />
cm. Une valeur > 0,2 suggère une élévation<br />
des RVP (17) .<br />
- Le paramètre dP/dt peut être calculé<br />
à partir de la pente descendante du<br />
flux d’insuffisance mitrale. Il est utile<br />
pour le suivi des patients après resynchronisation<br />
cardiaque. Il augmente<br />
chez les patients répondeurs et il peut<br />
être utilisé pour optimiser le réglage<br />
du délai interventriculaire.<br />
Le traitement « <strong>échoguidé</strong> »<br />
a-t-il fait la preuve de<br />
son efficacité ?<br />
Le but du traitement « <strong>échoguidé</strong> » est<br />
d’optimiser le traitement médical pour<br />
obtenir une baisse des pressions pulmonaires<br />
et des pressions de remplissage<br />
(POD et PRVG), mais sans<br />
hypovolémie et avec maintien ou augmentation<br />
du débit cardiaque. On doit<br />
idéalement obtenir une normalisation<br />
du diamètre de la VCI (8 à<br />
11,5 mm/m²) et de son collapsus inspiratoire<br />
(> 50 %), une normalisation<br />
de la PAPS (< 35 à 45 mmHg selon<br />
l’âge), une normalisation du flux<br />
mitral et une augmentation de l’ITV<br />
sous-aortique.<br />
On dispose d’une seule étude prospective<br />
randomisée, ayant comparé<br />
l’efficacité d’un traitement « <strong>échoguidé</strong>»<br />
à une prise en charge conventionnelle,<br />
qui a porté sur 96 patients<br />
© DR<br />
Tableau 5<br />
ambulatoires ayant une IC avec une<br />
fraction d’éjection < 40 % (18) .<br />
La méthodologie du traitement<br />
« <strong>échoguidé</strong> » est résumée dans le<br />
Tableau 5. Les résultats ont montré<br />
que la PAPS, à 6 mois, était plus basse<br />
chez les patients ayant eu un traitement<br />
« <strong>échoguidé</strong> » que chez ceux<br />
ayant eu une prise en charge conventionnelle<br />
(39 ± 12 vs 48 ± 17 mmHg,<br />
p = 0,02) et surtout que la survie sans<br />
événement cardiaque était meilleure<br />
dans le groupe ayant eu un traitement<br />
« <strong>échoguidé</strong> » (58,5 % vs 36,5 %,<br />
p = 0,037) après un suivi de 230 ± 143<br />
jours (Fig. 6). Bien qu’isolée et portant<br />
sur de faibles effectifs, cette étude<br />
plaide pour un traitement « <strong>échoguidé</strong><br />
».<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
POD basse<br />
et PAPS < 40 mmHg<br />
Calcul des résistances<br />
vasculaires systémiques<br />
Échocardiographie-Doppler<br />
à 0-4-8 et 24 semaines<br />
Augmentées Non augmentées<br />
vasodilatateurs<br />
(si PAS ≥ 90 mmHg)<br />
Doses cibles<br />
IEC et bêtabloquants<br />
POD élevée<br />
et PAPS ≥ 40 mmHg<br />
diurétiques<br />
Schématisation du design de l’étude de Rohde (18) .<br />
IEC : inhibiteurs de l’enzyme de conversion ; PAPS : pression artérielle pulmonaire systolique ;<br />
PAS : pression artérielle systolique ; POD : pression de l’oreillette droite.<br />
Adaptation du traitement<br />
non médicamenteux de l’IC<br />
Quel est le rôle de l’échographie<br />
dans l’indication des traitements<br />
non médicamenteux ?<br />
■ La revascularisation coronaire<br />
La recherche d’une viabilité myocardique<br />
par échocardiographie sous dobutamine<br />
est fondamentale avant de décider<br />
d’une revascularisation en cas de<br />
maladie coronaire avec dysfonction ventriculaire<br />
gauche. La présence d’une viabilité<br />
oriente vers une revascularisation,<br />
alors qu’en son absence, le pronostic est<br />
équivalent en cas de traitement médical<br />
ou de revascularisation selon la métaanalyse<br />
d’Allman (19) .<br />
4 paramètres clés sont à prendre en compte :<br />
VCI, pressions pulmonaires, pressions de remplissage<br />
ventriculaire gauche et débit cardiaque.
© DR<br />
© DR<br />
Figure 6<br />
Survie sans événement (%)<br />
1<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
0,2<br />
0<br />
0<br />
30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360<br />
Jours<br />
■ La resynchronisation cardiaque<br />
L’échographie doit vérifier que les critères<br />
de dilatation et de dysfonction<br />
systolique ventriculaire gauche requis<br />
par les recommandations sont présents<br />
(diamètre télédiastolique<br />
> 55 mm ou > 30 mm/m², fraction<br />
d’éjection ≤ 35 %) (20) . La présence ou<br />
l’absence d’un asynchronisme mécanique<br />
en échographie ne fait pas par-<br />
Traitement « <strong>échoguidé</strong> » : 58,5 %<br />
p = 0,037<br />
Traitement conventionnel : 38,5 %<br />
Survie sans événement cardiaque en cas de traitement « <strong>échoguidé</strong> » et de traitement conventionnel<br />
(d’après Rohde et al., J Cardiac Fail, 2007 ; 13 : 618-25).<br />
Figure 7<br />
Amélioration du flux mitral après allongement du délai atrio-ventriculaire (DAV).<br />
À gauche pour un DAV à 100 ms : amputation de l’onde A et aspect restrictif du flux mitral.<br />
À droite pour un DAV à 170 ms : onde A normale et aspect non restrictif du flux mitral.<br />
tie des critères actuellement retenus<br />
par les recommandations pour décider<br />
d’une resynchronisation, même si<br />
la plupart des centres implanteurs en<br />
tiennent compte pour la décision. En<br />
revanche, la présence d’une viabilité<br />
de la zone stimulée doit être vérifiée<br />
en cas d’IC d’origine ischémique, car<br />
son absence prédit une mauvaise<br />
réponse à la resynchronisation (21) .<br />
■ La transplantation<br />
L’échographie participe aux indications<br />
de transplantation et à<br />
l’optimisation du traitement des<br />
patients inscrits en liste de greffe (22) .<br />
Quel est le rôle de l’échographie<br />
dans le réglage des stimulateurs<br />
de resynchronisation ?<br />
■ Le réglage du délai<br />
atrio-ventriculaire (DAV)<br />
L’analyse du flux mitral permet de repérer<br />
les situations où ce délai doit être<br />
optimisé sous contrôle échographique.<br />
Ces situations sont une fusion des<br />
ondes E et A, une absence d’onde A ou<br />
une amputation de l’onde A et, éventuellement,<br />
un aspect restrictif ou<br />
pseudo-normal du flux mitral (23) .<br />
Le réglage optimal du DAV est celui qui<br />
assure le remplissage ventriculaire le plus<br />
long sans amputation de l’onde A. Il correspond<br />
généralement à une concordance<br />
entre le spike ventriculaire et<br />
le sommet de l’onde A mitrale.<br />
Un DAV trop long peut entraîner une<br />
fusion des ondes E et A avec un raccourcissement<br />
de la durée du remplissage<br />
ventriculaire. Le DAV doit être<br />
alors raccourci pour que la durée du<br />
remplissage couvre au moins 40 % du<br />
cycle cardiaque.<br />
Un DAV trop court peut entraîner<br />
une amputation de l’onde A par la systole<br />
ventriculaire. La contraction<br />
atriale survient alors sur une valve<br />
atrio-ventriculaire fermée générant<br />
l’équivalent d’un syndrome du pacemaker.<br />
Il faut alors allonger le DAV pour<br />
optimiser la durée et l’amplitude de<br />
l’onde A (Fig. 7), en maintenant une<br />
phase de contraction isovolumétrique<br />
d’au moins 30 ms (entre la fin de<br />
l’onde A mitrale et le début du flux<br />
d’éjection aortique).<br />
■ Le réglage du délai<br />
interventriculaire<br />
Il est réservé aux patients non améliorés<br />
par la resynchronisation, en permettant<br />
par exemple de stimuler le VG<br />
avec une prématurité. Il est réalisé en<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
13
14<br />
Mise au point<br />
étudiant les modifications du délai<br />
interventriculaire sur différents paramètres<br />
: dP/dt, ITV du flux sous-aortique,<br />
insuffisance mitrale, paramètres<br />
d’asynchronisme.<br />
Conclusion<br />
L’échocardiographie-Doppler permet<br />
d’adapter le traitement médicamenteux<br />
de l’IC, particulièrement lorsque la situation<br />
clinique est difficile à interpréter.<br />
RÉFÉRENCES<br />
L’adaptation du traitement par diurétique<br />
est guidée par l’analyse de la taille et<br />
des variations respiratoires de la VCI<br />
(modification des doses, recours à la voie<br />
parentérale, relais par voie orale).<br />
L’introduction du traitement par bêtabloquant<br />
est guidée par l’analyse du flux<br />
mitral : un flux non restrictif permet d’en<br />
prévoir la bonne tolérance, alors qu’un<br />
flux restrictif persistant peut faire envisager<br />
une majoration des diurétiques ou<br />
une intensification du traitement par<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
vasodilatateur pour débuter le traitement<br />
par bêtabloquant.<br />
La persistance d’une élévation de la<br />
PAPS et des PRVG sans élévation de la<br />
POD est une situation délicate conduisant<br />
généralement à majorer les vasodilatateurs.<br />
L’échocardiographie a également un rôle<br />
important dans l’optimisation des<br />
réglages, et notamment du DAV, après<br />
resynchronisation cardiaque. ■<br />
1 Komajda M., Lapuerta P., Hermans N. et al. «Adherence to guidelines is a predictor of outcome in chronic heart failure: the MAHLER survey ». Eur Heart J, 2005 ; 26 : 1653-9.<br />
2 Capomolla S., Pinna G., Febo O. et al. « Echo-Doppler mitral flow monitoring: an operative tool to evaluate day-to-day tolerance to and effectiveness of beta-adrenergic blocking<br />
agent therapy in patients with chronic heart failure ». J Am Coll Cardiol, 2001 ; 38 : 1675-84.<br />
3 Capomolla S., Ceresa M., Pinna G. et al. « Echo-Doppler and clinical evaluations to define hemodynamic profile in patients with chronic heart failure: accuracy and influence on<br />
therapeutic management ». Eur J Heart Fail, 2005 ; 7 : 624-30.<br />
4 Jourdain P,. Jondeau G,. Funck F. et al. « Plasma brain natriuretic peptide-guided therapy to improve outcome in heart failure. The STARS-BNP multicenter study ». J Am Coll Cardiol,<br />
2007 ; 49 : 1733-9.<br />
5 O’Neill J.O., Bott-Silverman C.E., McRae III A.T. et al.. « B-type natriuretic peptide levels are not a surrogate marker for invasive hemodynamics during management of patients<br />
with severe heart failure ». Am Heart J, 2005 ; 149 : 363-9.<br />
6 Maines N., Catanzariti D., Cemin C., Vaccarini C., Vergera G. « Usefulness of intrathoracic fluids accumulation monitoring with an implantable biventricular defibrillator in reducing<br />
hospitalizations in patients with heart failure: a case-control study ». J Interv Card Electrophysiol, 2007 ; 19 : 201-7.<br />
7 Bourge R.C., Abraham W.T., Adamson P.B. et al. « Randomized controlled trial of an implantable continuous hemodynamic monitor in patients with advanced heart failure ». J Am<br />
Coll Cardiol, 2008 ; 51 : 1073-9.<br />
8 The ESCAPE investigators and ESCAPE study coordinators. « Evaluation study of congestive heart failure and pulmonary artery catheterization effectiveness ». JAMA, 2005 ; 294:<br />
1625-33.<br />
9 Oh J.K. « Echocardiography as a non-invasive Swan-Ganz catheter ». Circulation, 2005 ; 111 : 3192-4.<br />
10 Mansencal N., Revault d’Allonnes L., Beauchet A. et al. « Reliability of echocardiography for hemodynamic assessment of end-stage heart failure ». Am J Cardiol, 2007 ; 100 : 998-<br />
1001.<br />
11 Cheriex E.C., Leunissen K.M., Janssen J.H., Moov J.M., Van Hooff J.P. « Echography of the inferior vena cava is a simple and reliable tool for estimation of “dry weight” in hemodialysis<br />
patients ». Nephrol Dial Transplant, 1989 ; 4 : 563-8.<br />
12 Kouw P.M., Kooman J.P., Cheriex E.C., Olthof C.G., De Vries P.M., Leunissen K.M. « Assessment of postdialysis dry weight : a comparison of techniques ». J Am Soc Nephrol,<br />
1993 ; 4 : 98-104.<br />
13 Lang R., Bierig M., Devereux R.B. et al. « Recommendations for chamber quantification : a report from the american society of echocardiography’s guidelines and standards committee<br />
and the chamber quantification writing group, developed in conjunction with the european association of echocardiography, a branch of the european society of cardiology<br />
». J Am Soc Echocardiogr, 2005 ; 18 : 1440-63.<br />
14 Hollerbach S., Schultze K., Muscholl M., Schölmerich J. « Ultrasonography of the inferior vena cava in the diagnosis and monitoring of therapy in patients with chronic congestive<br />
heart failure ». Dtsch Med Wochenschr, 2001 ; 126 : 129-33.<br />
15 Gackowski A., Isnard R., Golmard J.-L. et al. « Comparison of echocardiography and plasma B-type natriuretic peptide for monitoring the response to treatment in acute heart<br />
failure ». Eur Heart J, 2004 ; 25 : 1788-96.<br />
16 Ben Driss A., Tabet J.-Y., Meurin P. et al. « Le BNP et l’échocardiographie prédisent la survenue de décompensation cardiaque aiguë au cours de la titration du bisoprolol dans<br />
l’insuffisance cardiaque chronique systolique ». Arch Mal Cœur, 2007 ; 100 : 934-40.<br />
17 Abbas A.E., Fortuin F.D., Schiller N.B. et al. « A simple method for noninvasive estimation of pulmonary vascular resistance ». J Am Coll Cardiol, 2003 ; 41 : 1021-7.<br />
18 Rohde L.E., Palombini D.V., Polanczyk C.A., Goldraich L.A., Clausell N. « A hemodynamically oriented echocardiography-based strategy in the treatment<br />
of congestive heart failure ». J Cardiac Fail, 2007 ; 13 : 618-25.<br />
19 Allman K.C., Shaw L.J., Hachamovitch R., Udelson J.E. « Myocardial viability testing and impact of revascularization on prognosis in patients with coronary artery disease and left<br />
ventricular dysfunction: a meta-analysis ». J Am Coll Cardiol, 2002 ; 39: 1151-8.<br />
20 Vardas P.E., Auricchio A., Blanc J.J. et al. « Guidelines for cardiac pacing and cardiac resynchronization therapy. The task force for cardiac pacing and cardiac resynchronization<br />
therapy of the European society of cardiology ». Developed in collaboration with the European heart rhythm association. Eur Heart J, 2007 ; 28 : 2256-95.<br />
21 Ypenburg C., Schalij M.J., Bleeker G.B. et al. « Impact of viability and scar tissue on response to cardiac resynchronization therapy in ischaemic heart failure patients ».<br />
Eur Heart J, 2007 ; 28 : 33-41.<br />
22 Stein J.H., Neumann A., Preston L.M. et al. « Echocardiography for hemodynamic assessment of patients with advanced heart failure and potential heart transplant recipients ».<br />
J Am Coll Cardiol, 1997 ; 30 : 1765-72.<br />
23 Gorcsan III J., Abraham T., Agler D.A. et al. « Echocardiography for cardiac resynchronization therapy : recommendations for performance and reporting – A report from the<br />
American society of echocardiography dyssynchrony writing group endorsed by the heart rhythm society ». J Am Soc Echocardiogr, 2008 ; 21 : 191-213.
© DR<br />
Comment ça marche ?<br />
Le 2D strain<br />
➜ Principes de fonctionnement<br />
L. Desherbais, Ultrasound Application, GE Healthcare<br />
Dérivée de l’IRM (tagging), une nouvelle<br />
méthode d’analyse des déplacements<br />
et des déformations cardiaques<br />
en échocardiographie est apparue il y<br />
a environ 4 ans : le 2D strain. Le mode<br />
Doppler est le mode classique<br />
d’évaluation hémodynamique et le<br />
Doppler tissulaire est son équivalent<br />
pour les mesures de vitesses pariétales.<br />
Grâce à un opérateur mathématique<br />
(Fourrier), on passe du domaine fréquentiel<br />
au domaine temporel pour<br />
calculer des vitesses. La déformation<br />
cardiaque, en raison de la petitesse de<br />
ses déplacements, nécessite une autre<br />
approche : c’est pourquoi l’analyse 2D<br />
est une méthode qui aujourd’hui<br />
concentre beaucoup d’efforts.<br />
Le strain est la mesure de la déformation<br />
du myocarde pendant le cycle<br />
cardiaque. Il est caractérisé par 2 composantes<br />
longitudinales et radiales.<br />
Récemment encore (2004), la seule<br />
technique échographique possible<br />
Figure 1<br />
pour mesurer le strain était le Doppler<br />
tissulaire, mais les limites de résolution<br />
spatiale et la dépendance à<br />
l’angle due à l’effet Doppler ont<br />
encouragé les équipes de Recherche<br />
& Développement de GE Ultrasons à<br />
développer une méthode utilisant le<br />
speckle tracking.<br />
■ Rappel<br />
Le strain mesure les rapports d’étirement et de raccourcissement du myocarde.<br />
Le strain est la mesure du raccourcissement<br />
ou de l’allongement du<br />
myocarde et se calcule de la manière<br />
suivante (Fig. 1) :<br />
si S est le strain, L0 la longueur initiale<br />
et L la longueur finale du segment<br />
analysé, alors le strain est :<br />
Figure 2<br />
■ Le strain rate<br />
Il est exprimé en pourcentage par rapport<br />
au temps (variation du strain par<br />
unité de temps) et s’exprime ainsi :<br />
% S = ΔS/Δt<br />
Pour analyser les déplacements,<br />
vitesses et déformations du myocarde,<br />
on utilise donc la méthode du speckle<br />
tracking. Cette méthode est basée sur<br />
l’analyse des interférences générées<br />
par les ondes ultrasonores réfléchies<br />
qui produisent une image de type<br />
speckle (Fig. 2). Chaque région (appelée<br />
Kernel) possède son propre signal<br />
de speckle et le myocarde possède ainsi<br />
un signal aux caractéristiques uniques,<br />
donc une empreinte acoustique propre.<br />
Le speckle est lié au mouvement du<br />
myocarde et on peut alors le « suivre»<br />
dans le temps, image après image, en<br />
comparant en temps réel sa signature<br />
acoustique propre qui permet de le<br />
La signature (particularité d’échogénicité de chaque territoire) permet de suivre<br />
la déformation au cours du cycle cardiaque pour calculer le strain à partir<br />
du mode B.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
15<br />
© DR
16<br />
© DR<br />
Comment ça marche ?<br />
Figure 3<br />
Les informations de strain, par segments, sont calculées automatiquement à partir du mode B et présentées en % de déformation en fonction du temps<br />
(quadrant en haut à gauche).<br />
localiser et de le détecter tout au long<br />
du cycle cardiaque. Penchons-nous<br />
maintenant sur le 2D strain lui-même.<br />
En analysant un grand nombre de<br />
régions (Kernel), on peut aisément<br />
établir une distribution qui englobe<br />
tout le myocarde et qui permet un<br />
suivi (tracking) pendant tout le cycle<br />
cardiaque. Ainsi, on peut, région par<br />
région, calculer la vitesse, la déformation,<br />
le strain et le strain rate sur le<br />
ventricule gauche en se basant sur un<br />
déplacement en 2D. Dans cette<br />
méthode, on utilise des calculs très<br />
précis pour améliorer le tracking. Par<br />
exemple, on annule les régions (ker-<br />
nel) qui ne se déplacent pas d’une<br />
image à l’autre en affinant la résolution<br />
spatiale. On utilise également une<br />
dynamique élevée pour travailler avec<br />
une sensibilité importante : c’est la<br />
garantie incontournable pour un<br />
signal de qualité sur le myocarde, et<br />
donc un tracking efficace.<br />
■ Le logiciel 2D strain<br />
Le 2D strain peut être calculé dans<br />
3 directions : longitudinale, radiale<br />
(Fig. 3) ou circonférentielle. Une<br />
approche supplémentaire en mode torsion<br />
(combinaison des strain radial, lon-<br />
Une approche supplémentaire de calcul du 2D strain<br />
en mode torsion (combinaison des strain radial,<br />
longitudinal et circonférenciel) est actuellement<br />
à l’étude dans quelques centres.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
gitudinal et circonférenciel) est actuellement<br />
à l’étude dans quelques centres.<br />
Il est donc possible, à travers les vues apicale<br />
et petit axe, de calculer les 2 composantes<br />
radiales et longitudinales du<br />
strain. Ceci est réalisé grâce à l’analyse<br />
des déplacements transmuraux (strain<br />
radial) ou des déplacements le long<br />
des différentes couches myocardiaques<br />
(strain longitudinal). La représentation<br />
en couleur permet alors de coder le<br />
strain en rouge lorsqu’il y a contraction<br />
et en bleu lorsqu’il y a élongation. De<br />
plus, chaque segment cardiaque est<br />
représenté par son propre profil pour<br />
une comparaison et une vue globale de<br />
la fonction contractile.<br />
Les profils du strain, des vitesses et des<br />
déplacements sont ainsi détectés et analysés<br />
en mode 2D à partir d’une<br />
séquence dynamique. Les événements<br />
mécaniques d’ouverture et de fermeture<br />
des valves aortique et mitrale sont aussi<br />
intégrés. ■
© DR<br />
© DR<br />
➜ 2D strain : quelles indications en 2009 ?<br />
A. Pasquet, cliniques universitaires Saint-Luc, Bruxelles<br />
Le 2D strain est une nouvelle technique<br />
échocardiographique permettant<br />
d’analyser la fonction ventriculaire dans<br />
toutes ses dimensions. La contraction<br />
ventriculaire entraîne un raccourcissement,<br />
un épaississement et une rotation<br />
du muscle cardiaque. Elle est assimilée<br />
à une déformation du myocarde qui<br />
peut être mesurée à l’aide du 2D strain<br />
comme une déformation radiale, longitudinale<br />
et circonférentielle, la torsion<br />
Figure 1<br />
Sens de rotation<br />
de la base<br />
Sens de rotation<br />
de l'apex<br />
Figure 2<br />
Rotation VG (°)<br />
Strain longitudinal chez un patient normal.<br />
12<br />
10<br />
8<br />
6<br />
4<br />
2<br />
0<br />
- 2<br />
- 4<br />
- 6<br />
- 8<br />
base<br />
0 50 100 150 200 250<br />
Temps (% systole)<br />
étant la combinaison de ces 3 vecteurs<br />
de déformation. Nous verrons ici<br />
quelques-unes des applications potentielles<br />
de cette nouvelle technique.<br />
■ La fonction ventriculaire gauche<br />
Durant la systole, l’apex tourne en sens<br />
antihoraire alors que la base du ventricule<br />
gauche tourne en sens horaire. La<br />
différence entraîne une torsion durant<br />
A 20<br />
B<br />
apex<br />
Torsion VG (°)<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
- 5<br />
0 50 100 150 200 250<br />
Temps (% systole)<br />
= apex-base<br />
Illustration de la torsion ventriculaire gauche.<br />
Durant la systole, la rotation de l’apex du ventricule gauche se fait dans le sens antihoraire alors que la<br />
rotation de la base du ventricule gauche se fait en sens horaire. La rotation respective de la base et de<br />
l’apex peut être mesurée en utilisant le 2D strain (A). La torsion du ventricule est obtenue par<br />
la différence de rotation entre la base et l’apex (B).<br />
la systole et une « détorsion » durant la<br />
diastole. Cette torsion ventriculaire<br />
(Fig.1) (Boucle 1), mesurée par échographie,<br />
corrèle avec les valeurs mesurées<br />
par résonance magnétique cardiaque<br />
ou, expérimentalement, par<br />
sonomicrométrie (1) . Avec l’âge, la torsion<br />
ventriculaire lors de l’exercice diminue<br />
et ceci a certainement des implications<br />
sur la capacité physique des patients.<br />
Le strain longitudinal (Fig. 2)<br />
(Boucle 2), comme la torsion, pourraient<br />
être utiles pour la détection de cardiopathies<br />
infracliniques: HTA, diabète,<br />
amylose, cardiopathie induite par des<br />
agents cardiotoxiques (chimiothérapie),<br />
etc. En effet, des études récentes suggèrent<br />
une modification du strain longitudinal<br />
et de la torsion chez les patients<br />
hypertendus avec une fraction d’éjection<br />
normale, celle-ci corrélant avec le degré<br />
de fibrose du myocarde (2) . En outre, le<br />
2D strain montre des profils différents<br />
pour une hypertrophie myocardique<br />
physiologique rencontrée chez des sportifs<br />
entraînés ou des cardiomyopathies<br />
hypertrophiques et contribue à distinguer<br />
ces 2 entités (3) .<br />
Chez les patients ayant présenté un<br />
infarctus, la torsion systolique globale<br />
du ventricule gauche est réduite et corrèle<br />
à la fraction d’éjection du ventricule<br />
gauche. L’utilisation combinée du strain<br />
longitudinal et radial permettrait de distinguer<br />
les infarctus transmuraux et non<br />
transmuraux (4) . L’ischémie aiguë, par<br />
exemple lors d’une angioplastie, diminue<br />
le strain circonférentiel et le strain<br />
radial. Outre la fonction globale, le 2D<br />
strain permet également d’évaluer la<br />
fonction régionale du ventricule gauche.<br />
Durant une ischémie expérimentale et<br />
perfusion de dobutamine, le strain longitudinal<br />
et le strain circonférentiel sont<br />
diminués dans les régions ischémiées.<br />
Ceci ouvre la porte à l’utilisation du<br />
strain longitudinal et radial pour la mise<br />
en évidence de l’ischémie lors<br />
d’échographies de stress réalisées en routine<br />
clinique (5) .<br />
Outre la fonction systolique, le 2D strain<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
17
RÉFÉRENCES<br />
18<br />
Comment ça marche ?<br />
pourrait aussi être employé pour évaluer<br />
la fonction diastolique du ventricule<br />
gauche. Nagueh et son équipe ont<br />
démontré que la valeur globale du strain<br />
longitudinal durant la relaxation isovolumétrique<br />
permettait de prédire les<br />
pressions de remplissage du ventricule<br />
gauche aussi bien chez les patients avec<br />
une fonction systolique normale que<br />
chez ceux avec une fonction régionale<br />
altérée (6) .<br />
■ Asynchronisme et resynchronisation<br />
ventriculaire<br />
De nombreux paramètres échocardiographiques<br />
ont été proposés pour<br />
mesurer l’asynchronisme ventriculaire<br />
et prédire la réponse à la resynchronisation<br />
ventriculaire. Le 2D strain présente<br />
ici l’avantage sur toutes les techniques<br />
dérivées du Doppler d’être<br />
indépendant de l’angle de mesure.<br />
Suffoletto et al. ont étudié 64 patients<br />
devant bénéficier d’une resynchronisation<br />
ventriculaire. Ils ont mesuré le<br />
strain radial au niveau de 6 segments<br />
sur une vue petit axe. Une différence<br />
de plus de 130 ms dans le « time to peak<br />
systolic radial strain » (délai entre le début<br />
du QRS et le maximum de déformation<br />
radiale) permet de prédire une<br />
augmentation de la fraction d’éjection<br />
de 15 %, 8 mois après resynchronisa-<br />
Le 2D strain peut être obtenu à partir de l’analyse d’images 2D<br />
« classiques ». Les mesures sont indépendantes de l’angle par<br />
rapport à la sonde, reproductibles et faciles à obtenir.<br />
tion ventriculaire, avec une sensibilité<br />
de 89 % et une spécificité de 83 % (7) .<br />
Une autre étude, combinant à la fois<br />
les mesures de vélocités longitudinales<br />
en Doppler tissulaire et de 2D strain<br />
radial, montre que les patients qui ont<br />
à la fois un asynchronisme longitudinal<br />
et radial ont un taux de réponse<br />
élevé à la resynchronisation ventriculaire<br />
(8) . En revanche, ceux n’ayant pas<br />
d’asynchronisme démontré par les<br />
2 techniques ont peu d’amélioration<br />
de leur fraction d’éjection après resynchronisation.<br />
Les patients ayant une<br />
réponse différente aux 2 mesures ont<br />
une réponse intermédiaire à la technique.<br />
Ceci est peut être un argument<br />
pour utiliser des données de déformation<br />
à la fois radiale et longitudinale<br />
dans l’évaluation des candidats à une<br />
resynchronisation ventriculaire.<br />
■ La fonction ventriculaire droite<br />
L’évaluation de la fonction ventriculaire<br />
droite reste difficile en échocardiographie<br />
conventionnelle, principalement<br />
du fait de la forme du ventricule<br />
droit. Plusieurs méthodes faisant appel<br />
1 Amundsen B., Helle-Valle T., Edvarsen T., Torp H., Crosby J., Lyseggen E., Stoylen A., Ihlen H., Lima J., Smiseth O., Slordahl S. « Non invasive myocardial strrain measurement<br />
by speckle tracking echocardiography ». J Am Coll Cardiol, 2006 ; 47 : 789-93.<br />
2 Kang S., Lim H.S., Choi B.J., Choi S.Y., Hwang G.S., Yoon M.H., Tahk S.J., Shin J.H. « Longitudinal strain and torsion assessed by two-dimensional speckle tracking correlate<br />
with serum level of tissue inhibitor of matrix metalloproteinase-1, a marker of myocardial fibrosis, in patients with hypertension ». J Am Soc Echocardiogr, 2008 ; 21(8) : 907-11.<br />
3 Richard V., Lafite S., Reant P., Serri K., Lafitte M., Brette S., Kerouani A., Chalabi H., Dos Santos P., Douard H., Roudaut R. « An ultrasound speckle tracking (two dimensional<br />
strain) analysis of myocardial deformation in professional soccer players compared with healthy subjects and hypertrophic cardiomyopathy ». Am J Cardiol, 2007 ; 100 : 128-32.<br />
4 Chan J., Hankom L., Wong C., Leano R., Cho G.Y., Marwick T. « Differentiation of subendocardial and transmural infarction using two-dimensional strain rate imaging<br />
to assess shot axis long axis myocardial function ». J Am Coll Cardiol, 2006 ; 48 : 2026-33.<br />
5 Reant P., Labrousse L., Lafitte S., Bordachar P., Illois X., Tariosse L., Bonoron-Adele S., Padois P., Deville C., Roudaut R., Dos Santos P. « Experimental validation<br />
of circumferential, longitudinal and radial 2-dimensional strain during dobutamine stress echocardiography in ischemic conditions ». J Am Coll Cardiol, 2008 ; 51 : 149-57.<br />
6 Wang J., Khoury D., Thohan V., Torre-Amione G., Nagueh S. « Global diastolic strain rate for the assessment of left ventricular relaxation and filling pressures »:<br />
Circulation, 2007 ; 115 : 1376-83.<br />
7 Suffoletto M., Dohi K., Cannesson M., Saba S., Gorscan J. « Novel speckle tracking radial strain from routine black and white echocardiographic images to quantify<br />
dyssynhcrony and predict response to cardiac resynchronisation therapy ». Circulation, 2006 ; 113 : 960-68.<br />
8 Gorcsan J., Tanabe M., Bleeker G.B. et al. « Combined longitudinal and radial dyssynchrony predicts ventricular response after resynchronization therapy ».<br />
J Am Coll Cardiol, 2007 ; 50 : 1476-83.<br />
9 Pirat B., Marti L., McCulloch M.L., Zoghbi W.A. « Evaluation of global and regional right ventricular systolic function in patients with pulmonary hypertension using<br />
a novel speckle tracking method ». Am J Cardiol, 2006 ; 98 : 699-704.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
aux techniques Doppler ont été proposées.<br />
Le 2D strain a aussi été proposé<br />
avec succès pour quantifier la<br />
fonction ventriculaire droite. Chez<br />
un groupe de patients avec une hypertension<br />
artérielle pulmonaire, le strain<br />
et le strain rate sont diminués proportionnellement<br />
à la sévérité de l’atteinte<br />
pulmonaire (9) .<br />
Le 2D strain a l’avantage de sa facilité<br />
puisqu’il peut être obtenu à partir de<br />
l’analyse d’images 2D « classiques »<br />
acquises avec une haute cadence d’images.<br />
Les mesures sont indépendantes de l’angle<br />
par rapport à la sonde, reproductibles et<br />
faciles à obtenir grâce aux logiciels développés<br />
par les fabricants d’échographes.<br />
Leur usage clinique, encore balbutiant, pourrait<br />
s’étendre à tous les domaines de<br />
l’échocardiographie où une quantification<br />
est souhaitable. C’est aussi un instrument<br />
de recherche prometteur pour la compréhension<br />
de la fonction cardiaque et de ses<br />
dysfonctionnements puisqu’il permet de<br />
«disséquer» le mouvement cardiaque dans<br />
ses composantes radiales, longitudinales<br />
et circonférentielles. ■
© DR<br />
Présentation<br />
Cas clinique<br />
Un prolapsus mitral atypique<br />
Un homme de 55 ans consulte pour<br />
dyspnée d’effort d’apparition<br />
récente. Il est suivi pour une insuffisance<br />
mitrale (IM) jusqu’alors<br />
modérée (grade 2/4). Dans ses antécédents,<br />
on peut retenir une hémiparésie<br />
gauche transitoire 6 mois<br />
auparavant, sans séquelle au scanner<br />
cérébral, dont le bilan étiologique<br />
était négatif. L’auscultation<br />
retrouve un souffle systolique<br />
d’insuffisance mitrale coté 3/6 à la<br />
pointe irradiant vers l’aisselle.<br />
L’ETT semble montrer un prolapsus<br />
mitral antérieur en incidence<br />
parasternale longitudinale (Fig. 1)<br />
(Boucle 1) avec une fuite excentrée<br />
en incidence apicale 2 cavités<br />
(plan intercommissural) (Fig. 2)<br />
(Boucle 2) .<br />
L’analyse de la zone de convergence<br />
(PISA) n’est pas retenue pour quantifier<br />
l’IM compte tenu d’une PISA<br />
confinée, non hémisphérique<br />
(Fig. 2).<br />
Figure 1<br />
Vue parasternale longitudinale (ETT) donnant<br />
l’impression d’un prolapsus mitral antérieur.<br />
L’extension du jet Doppler couleur<br />
n’est pas fiable compte tenu<br />
des nombreuses limites de cette<br />
méthode (grandes variations<br />
d’extension liées à la direction du jet,<br />
la compliance de l’oreillette, les<br />
réglages de l’appareil, etc.) ; cette<br />
approche doit donc être abandonnée.<br />
En revanche, un rapport d’ITV<br />
mitrale/aortique ≥ 1,3 est un critère<br />
fiable en faveur d’une IM sévère (1) .<br />
Une IM chronique sévère s’accompagne,<br />
en règle, d’une dilatation du<br />
ventricule et de l’oreillette gauches et,<br />
Figure 2<br />
Question 1<br />
Sur quels paramètres<br />
allez-vous quantifier l’IM ?<br />
❒ 1. Extension du jet en Doppler<br />
couleur.<br />
❒ 2. Rapport des intégrales tempsvitesse<br />
(ITV) mitrale/aortique.<br />
❒ 3. Dilatation ventriculaire et/ou<br />
auriculaire gauche.<br />
Réponses : 2, 3.<br />
J.-L. Monin,<br />
CHU Henri Mondor, Créteil<br />
en l’absence de dilatation des cavités<br />
gauches, le diagnostic d’IM sévère doit<br />
être remis en cause (2) . Dans le cas présent,<br />
le rapport d’ITV est à 1,6 ; le ventricule<br />
gauche est dilaté (64 mm en<br />
télédiastole) et hyperkinétique (fraction<br />
d’éjection calculée à 70 % par<br />
Simpson biplan); l’oreillette gauche<br />
est également dilatée (diamètre antéropostérieur<br />
= 49 mm, surface = 32 cm²).<br />
L’ensemble de ces paramètres est donc<br />
en faveur d’une IM sévère.<br />
Question 2<br />
Par quelle(s) incidence(s)<br />
complémentaire(s) pouvezvous<br />
préciser la localisation<br />
de la zone de prolapsus ?<br />
❒ 1. Incidence parasternale<br />
transverse.<br />
❒ 2. Vue apicale 4 cavités.<br />
❒ 3. Incidence intercommissurale.<br />
Réponses : 1, 2 et 3.<br />
Incidence apicale 2 cavités (intercommissurale) en ETT.<br />
A : Fuite mitrale excentrée naissant de la partie postérieure de la valve.<br />
B : Zoom sur la zone de convergence après abaissement de la ligne de base en Doppler couleur :<br />
PISA ellipsoïde confinée dans l’angle valvulaire postérieur.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
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© DR<br />
© DR<br />
Cas clinique<br />
Figure 3<br />
Incidence parasternale transverse en ETT.<br />
A : Prolapsus de la commissure postérieure avec solution de continuité nettement<br />
visible (flèche blanche).<br />
B : L’origine du jet d’insuffisance mitrale correspond à ce mécanisme.<br />
Figure 4<br />
Analyse systématique des différents segments valvulaires mitraux selon 4 incidences standardisées en ETT. Résumé de l’aspect typique d’une rupture du cordage<br />
commissural postérieur (type II, C2 de la classification de Carpentier).<br />
A : Incidence intercommissurale (vue apicale 2 cavités montrant les 2 piliers mitraux et le départ des groupes de cordages) ; la flèche jaune illustre le plan de<br />
coupe correspondant sur la vue chirurgicale.<br />
B : Incidence parasternale transverse.<br />
C : Incidence parasternale longitudinale, plan de coupe correspondant à la flèche blanche.<br />
D : Incidence apicale 4 cavités, plan de coupe correspondant à la flèche rouge.<br />
AG : auricule gauche ; VA : valve aortique ; VD : ventricule droit ; VG : ventricule gauche ; VT : valve tricuspide.<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
Figure 5<br />
Visualisation de la rupture commissurale postérieure (flèche jaune)<br />
en modifiant le plan de coupe sur une vue apicale 4 cavités, en<br />
béquant en postérieur (visualisation du sinus coronaire, flèche<br />
blanche).<br />
© DR
© DR<br />
Figure 6<br />
A B<br />
Incidence apicale 2 cavités (intercommissurale) en ETT.<br />
A : Prolapsus de la commissure postérieure avec abaissement de la partie postérieure des valves<br />
et solution de continuité nettement visible (flèche jaune).<br />
B : Doppler couleur : fuite mitrale commissurale postérieure, excentrée, dont l’origine correspond<br />
au prolapsus.<br />
L’incidence parasternale transverse<br />
haute, à la base des feuillets mitraux,<br />
permet une analyse précise des différents<br />
segments valvulaires et des commissures.<br />
Cette incidence montre un<br />
prolapsus de la commissure postérieure<br />
(Fig. 3) (Boucle 3) correspondant<br />
à l’origine de la fuite<br />
mitrale (Fig. 3) (Boucle 4).<br />
L’incidence apicale 4 cavités passe<br />
au-dessus de la commissure postérieure<br />
(Fig. 4) ; en revanche, en<br />
modifiant le plan de coupe en 4<br />
cavités (en béquant en postérieur),<br />
on peut analyser la commissure<br />
postérieure vers la croix du cœur<br />
(Fig. 5). L’incidence apicale intercommissurale<br />
sans Doppler couleur<br />
est fondamentale pour l’analyse<br />
des zones paracommissurales et des<br />
2 commissures (3) . Dans ce cas, elle<br />
montre nettement le prolapsus de<br />
la commissure postérieure signant<br />
la rupture du cordage commissural<br />
(Fig. 6) (Boucle 5) .<br />
❒ 1. Maladie de Barlow.<br />
❒ 2. Dégénérescence<br />
fibro-élastique.<br />
❒ 3. Endocardite mitrale.<br />
Question 3<br />
Quelle étiologie<br />
suspectez-vous compte<br />
tenu de la localisation<br />
du prolapsus ?<br />
Réponse : 3<br />
La rupture isolée du cordage commissural<br />
postérieur est une locali-<br />
Une IM chronique sévère s’accompagne, en règle,<br />
d’une dilatation du ventricule et de l’oreillette gauches et,<br />
en l’absence de celle-ci, la quantification de l’IM<br />
doit être remise en cause.<br />
sation très évocatrice d’endocardite<br />
mitrale ; cette étiologie doit systématiquement<br />
être évoquée dans ce<br />
cas.<br />
Question 4<br />
Quels autres examens<br />
complémentaires jugez-vous<br />
utiles pour ce patient ?<br />
❒ 1. ETO.<br />
❒ 2. Hémocultures.<br />
❒ 3. Recherche d’une porte<br />
d’entrée infectieuse.<br />
Réponses : 1, 2 et 3.<br />
Compte tenu de la forte suspicion<br />
d’endocardite mitrale, un bilan<br />
infectieux complet est nécessaire<br />
malgré l’absence de contexte clinique<br />
récent. Bien que l’analyse du<br />
mécanisme et la localisation du<br />
prolapsus mitral soient fiables par<br />
voie transthoracique, l’ETO reste<br />
indispensable chez ce patient afin<br />
de rechercher d’éventuelles végétations<br />
ou autres complications<br />
d’une éventuelle endocardite<br />
(abcès, perforation, rares en position<br />
mitrale) (3) .<br />
Question 5<br />
Le bilan infectieux est négatif,<br />
sans syndrome inflammatoire;<br />
l’ETO confirme la rupture<br />
isolée du cordage commissural<br />
postérieur, sans végétation<br />
ni autre lésion d’endocardite<br />
active. Quelle attitude<br />
thérapeutique proposez-vous ?<br />
❒ 1. Adresser le patient à une équipe<br />
médico-chirurgicale experte en<br />
plastie mitrale.<br />
❒ 2. Adresser le patient pour un remplacement<br />
valvulaire mitral.<br />
❒ 3. Surveillance stricte tous les<br />
6 mois (clinique et ETT).<br />
Réponse : 1<br />
N° 17 JANVIER-FÉVRIER 2009<br />
21
22<br />
Cas clinique<br />
L’indication opératoire est licite chez<br />
ce jeune patient compte tenu de la<br />
présence d’une IM importante et<br />
symptomatique (4, 5) . Étant donné<br />
l’âge du patient, une plastie mitrale<br />
est hautement préférable afin de<br />
préserver la fonction ventriculaire<br />
gauche et d’éviter les complications<br />
ultérieures liées à la présence d’une<br />
prothèse mécanique en position<br />
mitrale. Le taux de succès d’une<br />
plastie commissurale postérieure est<br />
certes moins élevé que pour un prolapsus<br />
de P2 (> 95 %), mais avoisine<br />
80 % entre des mains expertes (3) .<br />
Discussion<br />
Une IM organique est sévère en cas<br />
de surface d’orifice régurgitant<br />
> 40 mm² d’après l’analyse de la<br />
PISA (2) . Dans notre exemple, il existe<br />
un confinement d’entrée, c’està-dire<br />
que les hémisphères<br />
d’isovitesses ne sont pas complètement<br />
développés : appliquer la formule<br />
d’un hémisphère entraînerait<br />
RÉFÉRENCES<br />
La rupture du cordage commissural postérieur est<br />
évocatrice d’endocardite et nécessite une ETO afin<br />
de rechercher d’éventuelles complications locales.<br />
alors une surestimation de la fuite ; des<br />
formules correctrices ont été proposées<br />
mais ne sont pas appliquées en<br />
pratique clinique. En l’absence de<br />
PISA exploitable, les autres paramètres<br />
en faveur d’une IM sévère sont<br />
une vena contracta > 6 mm, un rapport<br />
d’ITV mitrale/aortique > 1,3 ou<br />
l’inversion du flux veineux systolique<br />
dans la veine pulmonaire (2) . L’absence<br />
de dilatation ventriculaire gauche<br />
doit faire remettre en question le<br />
diagnostic d’IM chronique sévère.<br />
La rupture du cordage commissural<br />
postérieur donne un aspect<br />
typique de prolapsus de la commissure,<br />
aisément reconnaissable en<br />
ETT, notamment en incidence<br />
parasternale transverse et apicale<br />
intercommissurale (3) .<br />
1 Tribouilloy C., Shen W.F., Rey J.L. et al. « Mitral to aortic velocity-time integral ratio. A non-geometric pulsed-Doppler regurgitant index in isolated pure mitral regurgitation ».<br />
Eur Heart J, 1994 ; 15 : 1335-9.<br />
2 Zoghbi W.A., Enriquez-Sarano M., Foster E. et al. « Recommendations for evaluation of the severity of native valvular regurgitation with two-dimensional and<br />
Doppler echocardiography ». J Am Soc Echocardiogr, 2003 ; 16 : 777-802.<br />
3 Monin J.-L., Dehant P., Roiron C. et al. « Functional assessment of mitral regurgitation by transthoracic echocardiography using standardized imaging planes diagnostic<br />
accuracy and outcome implications ». J Am Coll Cardiol, 2005 ; 46 : 302-9.<br />
4 Vahanian A., Baumgartner H., Bax J. et al. « Guidelines on the management of valvular heart disease: The Task Force on the Management of Valvular Heart Disease<br />
of the European Society of Cardiology ». Eur Heart J, 2007 ; 28 : 230-68.<br />
5 Bonow R.O., Carabello B.A., Kanu C. et al. « ACC/AHA 2006 guidelines for the management of patients with valvular heart disease: a report of the American College<br />
of Cardiology/American Heart Association Task Force on Practice Guidelines ». Circulation, 2006 ; 114 : e84-231.<br />
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Cette localisation très évocatrice<br />
d’endocardite nécessite un bilan<br />
complémentaire par ETO afin de<br />
rechercher d’éventuelles complications<br />
locales (3) .<br />
Concernant l’indication opératoire,<br />
elle est formelle en cas d’insuffisance<br />
mitrale organique sévère et symptomatique<br />
(4, 5) . La plastie mitrale doit<br />
être privilégiée par rapport au remplacement<br />
valvulaire : moins de<br />
complications à court et long<br />
terme (4, 5) . De ce fait, les patients doivent<br />
être adressés de préférence aux<br />
équipes médico-chirurgicales ayant<br />
une large expérience de la plastie<br />
mitrale (4, 5) . ■