Janvier 2012 - JDS.fr

© Nathalie CrubezyUn quart des spectacles présentés àMomix seront des créations : un vraigage de confiance pour lescompagnies.Momix, un festivalqui soutient la créationMomix, l’un des plus importants festival jeune public en France, est de retour à Kingersheim etalentours. Cette année, encore, la part des créations est très importante, témoin de la modernitéde ce festival, qui fait découvrir de nouvelles esthétiques.Par Sandrine Bavard8Sur une quarantaine de spectaclesproposés dans le cadrede Momix, un quart sont desnouvelles créations. Un chiffre importantqui impose ce festival comme undéfricheur, toujours en alerte sur lesnouveaux projets des compagnies, ettoujours en phase avec son époquepour mieux interpeller les jeunesspectateurs.Certaines créations ont été repéréesà l'étranger, comme Piccoli sentimenti,de la cie belge Tof Théâtre, accompagnépar Antonio Catalano, dontl'univers visuel et poétique a séduitPhilippe Schlienger, directeur dufestival. Certains spectacles ont déjàété présentés au public, comme Lepont de pierres et la peau d'images, créél'an dernier par Guy Pierre Couleau,directeur de la Comédie de l'Est, maisil a peu tourné. Pour les compagnies,Momix est une aubaine : la possibilitéde taper dans l'œil des professionnelsvenus en repérage, et donc de prolongerla durée de vie de leur spectacleen allant jouer dans d'autres villes deFrance.En marge du festival, des rencontresprofessionnelles sont d'ailleursorganisées depuis trois ans : ellespermettent à quatre compagnies deprésenter leurs futurs projets en 45minutes. L'année dernière, la Cie Act 2avait fait forte impression, intéressantplusieurs structures : son Eloge de lamétamorphose est d'ailleurs au programmede cette 21 e édition.Ces spectacles embryonnaires sontchoisis sur un dossier, sur une idée,sur une intention. Ils peuvent doncprésenter une prise de risque pour leprogrammateur : « On peut être déçupar un spectacle mais on est rarementdans une situation d'échec. Par exemple,si le spectacle est construit à partir d'untexte passionnant, il reste l'essence dutexte même si le spectacle est moinsbon qu'escompté. Je programme aussides compagnies dont je suis le travail.Par exemple, je connais la techniquemélangeant peinture et théâtre de lacie allemande Thalias Kompanons quiprésente Le vaillant soldat de plomb,et je pense qu'elle donnera une bellecouleur au festival », souligne PhilippeSchlienger. Pas étonnant donc deretrouver dans cette programmationdes fidèles du festival, comme la CieLuc Amoros, Flash Marionnettes,Sagliocco Ensemble…Pour aller encore plus loin dansson soutien à la création, le festivalaccueille aussi des compagnies enrésidence, un temps nécessaire pourexpérimenter, tâtonner, trouver labonne direction à donner au spectacle.Cette année, c'est la compagnieEtant donné qui a pu en profiter avecsa création Absurdus, une invitation àexplorer le non-sens, en détournant lesens premier des images.« Proposer descréations, c’est montrerque le spectacle vivantévolue »Et le public dans tout ça, qu'a-t-il ày gagner ? L'assurance de voir desformes novatrices, en prise avec leurtemps : « Ce sont des gens qui apportentune nouvelle façon de raconter deshistoires. Ces dernières années, ona assisté à beaucoup de spectaclescroisant les genres (théâtre et danse,musique live et vidéo, etc.). Proposerdes créations, c'est montrer que lespectacle vivant évolue, c'est avancersur de nouvelles esthétiques, analysePhilippe Schlienger. Et puis, quand unecompagnie décide de créer un spectacle,elle n'est pas insensible aux réalitéssociales, aux comportements nouveaux,qui l'entourent. Avec le contexteéconomique actuel, la problématiquede la relation à l'autre est posée. Il y a desthématiques urgentes à porter sur scène,et il faut que le programmateur soit àcette écoute. »Retrouvez toutela programmation p 42/43