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Janvier 2012 - JDS.fr

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La rencontre avec......Pauline MunierInstallée depuis 2007 àRibeauvillé, l’illustratricePauline Munier exposedans le cadre deMomix. A partir de rien,de petites broutillescomme elle dit, ellerecrée un petit monde,flirtant souvent avecl’absurde.Par Sandrine BavardPauline Munier avec un bouquet de fleurs de son cru, à base de bouchons et papiersPauline Munier se définit comme une« bidouilleuse ». Ses illustrations, souventdes collages, sont l'association d'imageset de textes trouvés dans de vieux livreset magazines, qui leur donnent un petitair désuet. Cette manie de tout collecteret conserver lui vient de la lignéeféminine de sa famille : « Mon arrièregrand-mère avait des meubles avecplein de tiroirs où elle conservait desrubans, des papiers cadeaux, et plein debroutilles. Ma mère également fait toutà partir de rien, de la couture, du tricot,du crochet… J'ai ça en moi depuisque je suis toute petite », confie-t-elle.Pourtant sa vocation artistique est venuesur le tard. Après un BTS d'optiqueinstrumental, Pauline Munier suit uneformation aux Ateliers d'art plastique àColmar, puis enchaîne avec les Beaux-Arts à Montpellier et l'Ecole de l'image àEpinal. A la sortie de l'école, en 2007, ellechoisit de s'installer comme illustratriceindépendante à Ribeauvillé. Elle intègrede suite un collectif d'artistes, La Caravanedes illuminés avertis, à l'origine dufestival Pépites d'art, mélangeant théâtrede rue et ateliers participatifs. Un moyende se faireconnaître etde se con<strong>fr</strong>onterà d'autres :« Cela permetd'échanger des idées et de construireensemble des projets. Chacun amène sonregard, son savoir-faire. Comme j'ai monatelier à la maison, que j'habite dans unvillage, j'ai besoin de me nourrir à droiteet à gauche, pour ne pas tomber dansla facilité », explique-t-elle. Le festival,qui a connu quatre éditions, s'est arrêtéen 2010, mais Pauline Munier a d'autresprojets pour la ville : elle est en discussionpour ouvrir un atelier de sérigraphiedans les anciens abattoirs qui sont encours de rénovation. Elle pourrait réaliserainsi ses propres papiers à motifs.De l'art recycléPour l'instant, elle fait dans la récup'. Parconviction écologique, puisqu'elle estmembre de l'association Mountain Riderqui promeut le développement durableen montagne. Et par conviction artistique,s'inspirant des Nouveaux réalistesqui assemblaient et accumulaient desobjets empruntés à la vie quotidienne.« J'assemble des petites choses anodines,qui, mises bout à bout, recréent une histoire.Par exemple, avec du papier et unbouchon, je fais de belles fleurs, j'essayede donner un peu de poésie aux objetsqui nous entourent. C'est aussi unemanière de leur donner une secondevie. C'est comme les vieux meublesque l'on restaure, que l'on patine : ilsont une histoire, un vécu, une âme. »Et comme elle aime aussi le mouvementDada qui s'af<strong>fr</strong>anchissait des règles établispour mieux jouer avec les convenances,ou encore par l'Oulipo (Ouvroir à littératurepotentiel) , qui, lui, au contraire, s'imposebeaucoup de contraintes formellespour expérimenter de nouvelles pistes,Pauline Munier flirte avec l'absurde. Avecdes phrases et images judicieusementsorties de leur contexte, affichées surdifférents supports (panneaux de bois,plat à tarte, boîte à trésor…) Morceauxchoisis : « Vous réaliserez des économiesavec le chien machine à laver » avec unchien équipé d'une manivelle, « Le testdes deux vibro-vierges : voici une expériencequi va changer votre vie ! » représentantdeux dames bien comme il faut,« La cellulite alsacienne vaincue », colléesur une vache attablée mangeant dufoin. « Je réutilise les premières publicitésqui mettaient en avant l'émancipationde la femme avec les arts ménagers. C'estune manière de critiquer, mais surtout dedonner à voir : chacun trouvera ce qu'ilveut dans ces images, certaines les ferontrire. L'absurde est une manière d'attirer leregard des gens, alors que nous sommessaturés d'images, mais en dédramatisantles discours que l'on peut entendre ».Dans le cadre du festival Momix,Pauline Munier réalise sapremière grande expositionen solo au Créa. On retrouvera les illustrations qui fontson succès : des prénoms associés à des légumes, des<strong>fr</strong>uits, des animaux qui riment : Yvette l’allumette, Henrile ravioli, Charlotte la culotte…Ces portraits, réalisésoriginellement en petit format sur des panneauxde bois, seront tirés en grand format pour l’occasion.Et comme Pauline Munier aime la narration, elle pourraitbien intégrer Enzo l’Asticot ou Agathe la Patateà une plus grande histoire… Les enfants qui ont biengrandi (les parents, quoi !) pourront découvrir d’autrestravaux de l’illustratrice, des collages absurdes, et selaisser interpeller par de drôles de questions : « Vousy croyez aux mouches résistantes ? D’Alsace. » Euh…Au créa à Kingersheim, du Ve.27/01 au Sa.11/02Des goûts et des couleursEn boucle sur votreIpod? Metronomy, WaxTailorVotre livre de chevet ?Un livre sur la cueilletteet les recettes de plantessauvages.Un spectacle à ne pasmanquer ? Un spectaclede la compagnie nantaiseRoyal de Luxe, qui fait desstructures gigantesques etqui apparaît à l’improvistedans les rues.Une personnalité quevous admirez ? Le mimeMarceau, qui crée tout àpartir de rien.Votre bar ou resto préférédans le coin ? Le Goupil,un bar à vins à Ribeauvillé.Le truc qui vous énervechez les autres ? Tous ceuxqui sont dans le paraître, laséduction, et qui se croientobligés de se donner uneimage pour attirer l’attention.Le truc que vous appréciezchez les autres? Lasimplicité, l’ouverture.92

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