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20ème Rapport d'Activités - African Commission on Human and ...

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CONSEIL EXECUTIFNeuvième Sessi<strong>on</strong> ordinaire25-29 Juin 2006Banjul (GAMBIE)EX.CL/279 (IX)RAPPORT D’ACTIVITES DE LA COMMISSION AFRICAINEDES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES


EX.CL/279 (IX)Page 1VINGTIEME RAPPORT D’ACTIVITES DE LA COMMISSION AFRICAINEDES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLESSecti<strong>on</strong> IPériode couverte par le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>1. Le Vingtième <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activité couvre la période de janvier à juin 2006.2. Il c<strong>on</strong>vient de rappeler que le Dix-neuvième <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Activité de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine) a étéadopté par décisi<strong>on</strong> Assembly/AU/DEC.101(VI) au cours de la 6ème sessi<strong>on</strong>ordinaire de la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africainequi s’est tenue du 23 au 24 janvier 2006 à Khartoum, Soudan, après avoir été examinépar le C<strong>on</strong>seil Exécutif.Secti<strong>on</strong> IITenue de la 39 e Sessi<strong>on</strong> Ordinaire3. Depuis l’adopti<strong>on</strong> du Dix-neuvième <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activité en janvier 2006, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a tenu une sessi<strong>on</strong>, à savoir la 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire, quis’est tenue à Banjul, Gambie, du 11 au 25 mai 2006. L’ordre du jour de la 39èmesessi<strong>on</strong> ordinaire est jointe à l’Annexe un (1) du présent rapport.4. La 39 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire a été précédée par les réuni<strong>on</strong>s suivantes :• Le Forum des ONG d<strong>on</strong>t le but était de préparer la c<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong> des Membres de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et les partenaires aux travaux de ladite sessi<strong>on</strong>. Le Forum des ONGs’est tenu du 6 au 8 mai 2006, à Banjul, Gambie.• Du 7 au 8 mai 2006, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a organisé une réuni<strong>on</strong> préparatoire dedeux jours au cours de laquelle il a été discuté de leur c<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong> à la réuni<strong>on</strong> deréflexi<strong>on</strong> sur la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine organisée par l’Uni<strong>on</strong> Africaine les 9 et 10 mai2006 à Banjul, Gambie Gambie, a été présidée par madame Salamata Sawadogo,présidente da de <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.. La réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> a discuté duf<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et de ses relati<strong>on</strong>s avec les organes del’Uni<strong>on</strong> Africaine et avec ses partenaires, et a fait des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s aux diversesparties prenantes.• La sessi<strong>on</strong> de Réflexi<strong>on</strong> sur la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et desPeuples, organisée par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine tenue du 9 au 10 mai2006 à Banjul, Gambie. La réuni<strong>on</strong> de c<strong>on</strong>certati<strong>on</strong> a réuni des participants parmilesquels un représentant de la République de Gambie, des Membres de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, la Commissaire aux Affaires Politiques de l’Uni<strong>on</strong> Africaineet des membres du pers<strong>on</strong>nel du Département des Affaires Politiques, le Directeur


EX.CL/279 (IX)Page 2par intérim de l’Administrati<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine, des représentants du Parlementpanafricain, du Comité des Représentants permanents, du C<strong>on</strong>seil de Paix et deSécurité, de l’ECOSOCC, du Haut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies aux Droits del’Homme, des organisati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales et intergouvernementales organisati<strong>on</strong>s,du Président du Comité de Coordinati<strong>on</strong> des Instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droits del’homme et des représentants des ONG. Le rapport de cette réuni<strong>on</strong> est joint àl’Annexe deux (2) du présent rapport.5. Les membres suivants de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine <strong>on</strong>t pris part aux travaux de la39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire -:• Commissaire Salamata Sawadogo, Présidente• Commissaire Yassir Sid Ahmed El Hassan, Vice-président ;• Commissaire Kamel Rezag-Bara;• Commissaire Musa Ngary Bitaye;• Commissaire Reine Alapini-Gansou;• Commissaire Mumba Malila;• Commissaire Angela Melo;• Commissaire Sanji Mmasen<strong>on</strong>o M<strong>on</strong>ageng;• Commissaire Bahame Tom Mukirya Ny<strong>and</strong>uga;• Commissaire Faith Pansy Tlakula.Le Commissaire Mohammed Abdellahi Ould Babana était absent.Renouvellement du m<strong>and</strong>at :6. Au cours de la 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a renouvelé etétendu le m<strong>and</strong>at du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les Réfugiés, Dem<strong>and</strong>eurs d’Asile etPers<strong>on</strong>nes Déplacées en Afrique pour une période de deux ans. Le m<strong>and</strong>at a étéétendu pour couvrir les questi<strong>on</strong>s des migrants.Participati<strong>on</strong>7. Des délégués des trente deux (32) Etats parties, dix neuf (19) Instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>alesdes droits de l’homme, six (6) organisati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales et organisati<strong>on</strong>sintergouvernementales et cent vingt huit (128) ONG africaines et internati<strong>on</strong>alesétaient représentés à la 39 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine. Au total,quatre cent vingt-sept (427) participants <strong>on</strong>t assisté à la 39 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire.Présentati<strong>on</strong> des rapports initiaux/périodiques par les Etats Membres8. Il c<strong>on</strong>vient de rappeler que tous les Etats membres de l’Uni<strong>on</strong> africaine s<strong>on</strong>t Etatsparties à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. En vertu desdispositi<strong>on</strong>s de l’article 62 de la Charte africaine des droits de l’homme et despeuples, chaque Etat partie s’engage à présenter, tous les deux ans, à partir de la datede l’entrée en vigueur de la Charte africaine, un rapport sur les mesures législatives


EX.CL/279 (IX)Page 3ou autres, prises pour d<strong>on</strong>ner effet aux libertés et aux droits rec<strong>on</strong>nus et garantis parladite Charte.9. L’état de présentati<strong>on</strong> des rapports initiaux et périodiques par les Etats parties estcomme suit :Les 13 Etatssuivants s<strong>on</strong>t enrègle dans lasoumissi<strong>on</strong> de leursrapportsLes 16 Etats suivantn’<strong>on</strong>t jamais soumisde rapportLes 13 Etats suivant<strong>on</strong>t déjà soumis desrapports mais s<strong>on</strong>ten retard de 1 ou 2rapport(s)Les 11 Etatssuivant <strong>on</strong>t déjàsoumis desrapports mais s<strong>on</strong>ten retard de plusde 2 rapportsAfrique du Sud Botswana Algérie AngolaBurkina Faso Comores Bénin Cap VertCameroun Cote d’Ivoire Burundi GambieRép. Centrafricaine Djibouti C<strong>on</strong>go (Brazza) GuinéeEgypte Erythrée C<strong>on</strong>go (RDC) MaliLibye Ethiopie Ghana Iles MauriceMauritanie Guinée Bissau Lesotho MozambiqueNiger Gab<strong>on</strong> Namibie NigeriaRw<strong>and</strong>a Guinée Equatoriale Rép. Dém. Saharaouie TanzanieSeychelles Kenya Sénégal TunisieOug<strong>and</strong>a Libéria Swazil<strong>and</strong> ZimbabweSoudan Malawi TchadZambie Madagascar TogoSao Tome et PrincipeSierra Le<strong>on</strong>eSomalie10. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine c<strong>on</strong>tinue d’inviter les Etats membres qui ne l’<strong>on</strong>t pasencore fait, à présenter leurs rapports initiaux et périodiques. Il est en outre rappeléaux Etats membres que tous les rapports dus peuvent être c<strong>on</strong>densés en un seulrapport à soumettre à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.11. Au cours de sa 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a examiné lesrapports périodiques de Etats suivants et a adopté les observati<strong>on</strong>s finales etrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s y relatives: la République du Cameroun, la République CentreAfricaine, la République Arabe Jamahiriya de la Libye. A cet égard, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>s’est félicitée des discussi<strong>on</strong>s tenues avec les délégati<strong>on</strong>s de ces Etats. Les Etats duRw<strong>and</strong>a, de l’Oug<strong>and</strong>a et de la Zambie <strong>on</strong>t soumis leurs rapports périodiques et cesderniers ser<strong>on</strong>t examinés lors de la 40 e sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.12. Le rapport Initial de la République de Seychelles a été examiné en l’absence desreprésentants du gouvernement du fait que la République de Seychelles n’a pasenvoyé de représentant. Le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Initial des Seychelles a été reçu par le Secrétariatde la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> le 21 juin 2004 et s<strong>on</strong> examen était prévu pour les 36 e , 37 e et 38 esessi<strong>on</strong> ordinaires. Cependant, ce rapport n’a pas été examiné en rais<strong>on</strong> de l’absence


EX.CL/279 (IX)Page 4d’une délégati<strong>on</strong> de la République de Seychelles pour le présenter, malgré demultiples rappels.13. C’est pour cette rais<strong>on</strong> que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a décidé d’examiner ce rapporten l’absence de la délégati<strong>on</strong> du Seychelles. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a exprimé ses regrets dufait qu’elle n’a pas eu l’opportunité d’échanger avec l’Etat Membre dans un dialoguec<strong>on</strong>structif.Adopti<strong>on</strong> des <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s de Missi<strong>on</strong>s14. Au cours de sa 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a adopté lesrapports suivants :a) <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la missi<strong>on</strong> d’enquête effectuée en République du Togo;b) <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s des missi<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spéciale sur les droits de la femme en Afrique enRépublique Démocratique du C<strong>on</strong>go.Organisati<strong>on</strong> des Séminaires15. Sous réserve de la disp<strong>on</strong>ibilité des f<strong>on</strong>ds, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a décidéd’organiser des séminaires sur les thèmes suivants au cours de l’année 2007 -:• Terrorisme et droits de l’homme en Afrique;• Islam et droits de l’homme;• Formes c<strong>on</strong>temporaines d’esclavage;• Les réfugiés et les pers<strong>on</strong>nes déplacées en AfriqueRésoluti<strong>on</strong>s16. C<strong>on</strong>formément à la décisi<strong>on</strong> Assembly/AU/DEC.101(VI) de la 6 e sessi<strong>on</strong> ordinairede l’Assemblée des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a reçu les rép<strong>on</strong>ses écrites de l’Ethiopie, de l’Oug<strong>and</strong>a, duSoudan et du Zimbabwe sur les résoluti<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>cernant la situati<strong>on</strong> des droits del’homme dans ces pays adoptées par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine au cours de la 38 emesessi<strong>on</strong> ordinaire. Les textes intégraux des Résoluti<strong>on</strong>s ainsi que les rép<strong>on</strong>ses desEtats de l’Ethiopie, de l’Oug<strong>and</strong>a, du Soudan et du Zimbabwe s<strong>on</strong>t jointes àl’Annexe trois (3) du présent rapport. Lors de sa 39 e sessi<strong>on</strong> ordinaire, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a accordé audience aux délégati<strong>on</strong>s des Etats de l’Ethiopie, del’Oug<strong>and</strong>a et du Zimbabwe qui <strong>on</strong>t sollicité à être entendu pour faire desprésentati<strong>on</strong>s orales et dem<strong>and</strong>er des clarificati<strong>on</strong>s sur les résoluti<strong>on</strong>s.Coopérati<strong>on</strong> entre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine avec les Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales et lesONG des droits de l’homme17. Au cours de la sessi<strong>on</strong>, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a discuté de sa coopérati<strong>on</strong> avec lesinstituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droits de l’homme et les organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong>gouvernementales. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a exhorté les Etats parties qui ne l’<strong>on</strong>tpas encore fait à créer des instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droits de l’homme et à renforcer


EX.CL/279 (IX)Page 5les capacités de celles qui existent, c<strong>on</strong>formément aux Principes de Paris et de sapropre résoluti<strong>on</strong> sur ces instituti<strong>on</strong>s.18. La Sec<strong>on</strong>de C<strong>on</strong>férence de l’Uni<strong>on</strong> Africaine sur les instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droitsde l’homme a été organisée parallèlement à la Sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine, du 12 au 14 mai 2006, à Banjul, Gambie. La C<strong>on</strong>férence était organisée encollaborati<strong>on</strong> avec le Haut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies aux droits de l’homme(HCDH) et le Comité de Coordinati<strong>on</strong> des instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droits del’homme. Les membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine <strong>on</strong>t participé à cette c<strong>on</strong>férence.19. Au cours de la 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a accordé le statutd’observateur aux sept (7) organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong> gouvernementales qui suivent -:• Pris<strong>on</strong> fellowship of Ethiopia (Ethiopia)• Institut Panos de l’Afrique de l’Ouest (Sénégal)• WITNESS (USA)• Foundati<strong>on</strong> for Women’s Health Research <strong>and</strong> Development (Gr<strong>and</strong>eBretagne)• Citizens for a Better Envir<strong>on</strong>ment (Zambie)• Camero<strong>on</strong> Envir<strong>on</strong>mental Protecti<strong>on</strong> Associati<strong>on</strong> (Cameroun)• Stop Poverty (Mauritanie)20. Cela porte à trois cent quarante neuf (349) le nombre des ONG ayant le statutd’observateur auprès de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine à la date du 30 mai 2006.SECTION IIIActivités de Promoti<strong>on</strong>Activités de promoti<strong>on</strong> de la Présidente et des membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africainependant l’intersessi<strong>on</strong>21. En leur qualité de Membres du Bureau de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, la Présidente,Commissaire Salamata Sawadogo et le Vice-président, Commissaire El-Hassan <strong>on</strong>tsupervisé le f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine pendant l’intersessi<strong>on</strong>. LaPrésidente, Commissaire Sawadogo a adressé deux appels urgents aux Chefs d’Etatsdu Botswana et du Zimbabwe sur des questi<strong>on</strong>s de droits de l’homme.22. En rais<strong>on</strong> de l’insuffisance des ressources financières, les membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>africaine n’<strong>on</strong>t pas pu effectuer la plupart des missi<strong>on</strong>s de promoti<strong>on</strong> prévues aucours de la période couverte par le rapport. Néanmoins, certaines activités depromoti<strong>on</strong> <strong>on</strong>t été entreprises, y compris la participati<strong>on</strong> à des ateliers et séminaires,sur l’invitati<strong>on</strong> des partenaires de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine.23. La Présidente de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, Commissaire Salimata Sawadogo a entrepris lesactivités suivantes :


EX.CL/279 (IX)Page 6• Du 16 au 23 décembre 2005, à Addis Abéba, elle a entrepris une missi<strong>on</strong> avec le Viceprésident et le Secrétaire a.i de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> pour discuter avec le Président de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine et la Commissaire des Affaires Politiques desquesti<strong>on</strong>s urgentes à régler pour permettre le b<strong>on</strong> f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Ce s<strong>on</strong>t, notamment les problèmesdu pers<strong>on</strong>nel, des questi<strong>on</strong>s administratives de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine ainsi que lanécessité de coopérati<strong>on</strong> entre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et les organes de l’Uni<strong>on</strong>Africaine.• Du 17 au 23 janvier 2006 à Khartoum, Soudan, elle a pris part aux travaux duC<strong>on</strong>seil exécutif, précédant le sommet de Khartoum à l’occasi<strong>on</strong> duquel le 19èmerapport a été présenté.• En marge du Sommet, la Présidente a eu un entretien avec Mme Gertrude M<strong>on</strong>gela,Présidente du Parlement Panafricain, sur la manière d<strong>on</strong>t les deux instituti<strong>on</strong>spourraient œuvrer à une fructueuse coopérati<strong>on</strong>.• le 8 avril 2006, à Dakar, Sénégal, la Présidente a d<strong>on</strong>né une c<strong>on</strong>férence au CentreAfricain d’Etudes Supérieure en Gesti<strong>on</strong>, un établissement inter-étatsd’enseignement supérieur (CESAG) sur le thème « les droits de l’homme :l’expérience africaine ». Ce fut l’occasi<strong>on</strong> d’informer les étudiants et d’autresparticipants venus de divers secteurs d’activités sur l’ensemble du système africaindes droits humains et faire la promoti<strong>on</strong> des mécanismes et instruments existants enla matière et en particulier la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et la Charte Africaine des droitsde l’homme.• Du 9 au 13 avril 2006, à Addis Abéba, la Présidente a effectué une missi<strong>on</strong> avec leVice-président Mr. El Hassan au sujet de la situati<strong>on</strong> du Secrétariat, qui, loin detrouver une soluti<strong>on</strong> durable, se dégradait. La délégati<strong>on</strong> a soulevé les questi<strong>on</strong>ssaillants notamment, le poste vacant du Secrétaire, les c<strong>on</strong>trats des juristes payés parl’Uni<strong>on</strong> Africaine arrivé à expirati<strong>on</strong>, les c<strong>on</strong>trats des juristes payés sur f<strong>on</strong>dsextrabudgétaires proches à expirati<strong>on</strong> et le poste vacant du documentaliste. Al’occasi<strong>on</strong> de cette réuni<strong>on</strong>, la délégati<strong>on</strong> a discuté de toutes ces questi<strong>on</strong>s avec lePrésident de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine, S.E.M. Alpha K<strong>on</strong>aré, le Vice-Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine, M. Patrick Mazimahaka et laCommissaire aux Affaires Politiques, Mme Julia Dolly Joiner ainsi que Mme Masire,Directrice chargée des recrutements.• Le 27 avril 2006, à Dakar, Sénégal, la présidente a été ressource pers<strong>on</strong>ne lors d’unec<strong>on</strong>férence organisé par l’ambassade d’Afrique du Sud pour commémorer le 12 èmeanniversaire de la libérati<strong>on</strong> et le 30 ème de la marche des femmes, le thème étant: «Lerôle actuel et futur des femmes dans le gouvernement et dans la justice»24. Le Commissaire Yassir El-Hassan, Vice-président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a entreprisles activités suivantes :• Le 5 novembre 2004, le Bureau de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a eu une réuni<strong>on</strong>avec le Ministre de la Justice de la République de Gambie, avec qui, ils <strong>on</strong>tdiscuté de diverses questi<strong>on</strong>s.• Du 9 au 13 avril 2006, le Commissaire El Hassan et la Présidente de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine <strong>on</strong>t renc<strong>on</strong>tré le Président et le Vice Président de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA à Addis-Ababa, Ethiopie. Ils <strong>on</strong>t également renc<strong>on</strong>tré la


EX.CL/279 (IX)Page 7Commissaire aux Affaires Politiques et le pers<strong>on</strong>nel de la Secti<strong>on</strong> de Recrutementde la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA. Des questi<strong>on</strong>s administratives et autres questi<strong>on</strong>srelatives aux droits de l’homme <strong>on</strong>t été abordées durant ces réuni<strong>on</strong>s.• Le 14 avril 2006, le Commissaire El Hassan, Vice Président de la CADHP, arenc<strong>on</strong>tré le Vice Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA à Addis-Abéba, Ethiopie,en présence de la Commissaire aux affaires Politiques. La réuni<strong>on</strong> a discutéprincipalement des questi<strong>on</strong>s administratives et des problèmes de recrutement auSecrétariat de la CADHP.• Il a participé à la sessi<strong>on</strong> extraordinaire et à la 9ème sessi<strong>on</strong> ordinaire du C<strong>on</strong>seilExécutif de l’UA, de même qu’à la 6ème C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et deGouvernement de l’UA qui s’est déroulée du 17 au 23 janvier 2006 à Khartoum,Soudan. Il a saisi cette opportunité pour renc<strong>on</strong>trer des ministres et déléguésd’Etats Parties où il a la resp<strong>on</strong>sabilité d’activités de promoti<strong>on</strong> et a discuté aveceux de la coopérati<strong>on</strong> future avec la CADHP. Avec la Présidente et la Secrétairepar intérim de la CADHP, Il a également renc<strong>on</strong>tré à leur dem<strong>and</strong>e, desmembres de la délégati<strong>on</strong> du Zimbabwe assistant à la réuni<strong>on</strong> du C<strong>on</strong>seilExécutif à Khartoum. Des questi<strong>on</strong>s d’intérêt commun <strong>on</strong>t été discutées durantcette réuni<strong>on</strong>.• Du 27 au 28 mars 2006, il a participé à la C<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> Régi<strong>on</strong>ale organisée parles Nati<strong>on</strong>s Unies, sur les Resp<strong>on</strong>sabilités en matière des Droits de l’Homme, desOrganisati<strong>on</strong>s Transnati<strong>on</strong>ales et autres Entreprises. La réuni<strong>on</strong> a eu lieu àJohannesburg, Afrique du Sud.• Du 6 au 9 mars 2006, il a participé à la 2ème C<strong>on</strong>férence des Instituti<strong>on</strong>sNati<strong>on</strong>ales Arabes des Droits de l’Homme, qui s’est tenue à Doha, Qatar. Cetteréuni<strong>on</strong> a été organisée en coopérati<strong>on</strong> avec le Comité Internati<strong>on</strong>al deCoordinati<strong>on</strong> des Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Homme, le HCR, laLigue Arabe, l’UNESCO et la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Nati<strong>on</strong>ale des Droits de l’Homme del’Etat du Qatar.• Il a été désigné par la Présidente pour représenter la CADHP à une réuni<strong>on</strong> duC<strong>on</strong>seil de Paix et de Sécurité qui s’est déroulée à Addis-Abéba, Ethiopie, enmars 2006, mais n’a pas pu effectuer cette missi<strong>on</strong>.• Le 25 avril 2006, à Khartoum, Soudan, il a participé à séminaire organisé par laDivisi<strong>on</strong> des Femmes du C<strong>on</strong>seil C<strong>on</strong>sultatif pour les Droits de l’Homme duSoudan. Il a été le commentateur principal d’un papier écrit par M. Uostaz BadriaSouliman, ancient C<strong>on</strong>seiller Juridique du Président de la République etactuellement Membre du Parlement, sur la “Protecti<strong>on</strong> Légale des Malades duVIH/SIDA en Droit Internati<strong>on</strong>al et Nati<strong>on</strong>al”• Le 14 février 2006, à Khartoum, Soudan, il a pris part à une c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> sur lenouveau projet de loi soudanais sur la créati<strong>on</strong> d’une Instituti<strong>on</strong> Nati<strong>on</strong>ale desDroits de l’homme.


EX.CL/279 (IX)Page 825. Le Commissaire Kamel Rezag Bara a entrepris les activités suivantes :• Il a représenté la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine au forum des ONG de l’Uni<strong>on</strong>Européenne sur les droits de l’homme c<strong>on</strong>sacré à la liberté d’expressi<strong>on</strong> qui s’esttenu à L<strong>on</strong>dres les 8 et 9 décembre 2005.• Le 28 et 29 janvier 2006 à Alger, Algérie, sur invitati<strong>on</strong> de la Ministre déléguéechargée de la famille et de la c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> féminine, le Commissaire a participé desjournées d’études sur la mise en œuvre d’une stratégie nati<strong>on</strong>ale de lutte c<strong>on</strong>treles violences à l’égard des femmes et des enfants en Algérie.• Du 14 au 24 février 2006, le Commissaire Rezag Bara a effectué une missi<strong>on</strong>d’enquête et de recherche d’informati<strong>on</strong> en République du Niger en sa qualité deprésident du groupe de travail sur les populati<strong>on</strong>s et communautés autocht<strong>on</strong>e.• Du 8 au 12 mars 2006 à Rabat, Maroc, sur invitati<strong>on</strong> de l’Institut des Nati<strong>on</strong>sUnies pour la Formati<strong>on</strong> et la Recherche (UNITAR), il a participé au programmerégi<strong>on</strong>al de renforcement des capacités des représentants despopulati<strong>on</strong>s/communautés autocht<strong>on</strong>es d’Afrique en matière de préventi<strong>on</strong> desc<strong>on</strong>flits et de c<strong>on</strong>solidati<strong>on</strong> de la paix. Le Commissaire a d<strong>on</strong>né une c<strong>on</strong>férenceaxée sur l’approche africaine de promoti<strong>on</strong> et de protecti<strong>on</strong> des droits decitoyenneté des populati<strong>on</strong>s et communautés autocht<strong>on</strong>es en tant que facteur destabilité et de cohési<strong>on</strong> sociale.• Du 19 au 25 mars 2006, à New York, USA, le Commissaire a eu un entretienavec les resp<strong>on</strong>sables du département des affaires éc<strong>on</strong>omiques et sociales, encharge du secrétariat technique et de la préparati<strong>on</strong> du forum permanent desnati<strong>on</strong>s unies sur les questi<strong>on</strong>s des populati<strong>on</strong>s autocht<strong>on</strong>es qui se tiendra à NewYork du 15 au 25 Mai 2006.• Du 3 au 5 mai 2006, à Alger, Algérie, le Commissaire a été invité à suivre lestravaux de la réuni<strong>on</strong> d’experts africains sur les migrati<strong>on</strong>s. Les travaux <strong>on</strong>t étéouverts par une allocuti<strong>on</strong> d’orientati<strong>on</strong> de Mr Alpha Omar K<strong>on</strong>are, Président dela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine en présence de Mme Bience PhilominaGawana, Commissaire de l’Uni<strong>on</strong> Africaine chargée des affaires sociales.26. Le Commissaire Musa Ngari Bitaye a entrepris les activités suivantes :• Il a participé du 2 au 7 janvier 2006 à Dakar, Sénégal, à une sessi<strong>on</strong> organisé parle Centre Internati<strong>on</strong>al pour l’Ethique, la Justice et la Vie Publique de l’Universitéde Br<strong>and</strong>eis, en rec<strong>on</strong>naissance de l’entrée en vigueur de la Cour Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples. Cette sessi<strong>on</strong> d’étude était animée par descommunicati<strong>on</strong>s ou exposés soumis par de célèbres juristes internati<strong>on</strong>aux. A ceteffet, M. Hans Correll, ancien sous-Secrétaire Général aux Affaires juridiques auxNati<strong>on</strong>s Unies, s’est proposé de trouver un financement qui faciliterait lacommunicati<strong>on</strong> entre les Commissaires de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine. LeCommissaire Bitaye a également participé à une Table r<strong>on</strong>de des bailleurs def<strong>on</strong>ds à Nouakchott, Mauritanie, pour le financement des électi<strong>on</strong>s prévues enMauritanie à la fin de cette année/début de 2007. Cette Table r<strong>on</strong>de a enregistréune forte participati<strong>on</strong> des bailleurs de f<strong>on</strong>ds d<strong>on</strong>t la France, les Etats-Unis etl’Uni<strong>on</strong> européenne. Le reliquat pour le financement des électi<strong>on</strong>s s’élevait à 7milli<strong>on</strong>s de dollars US envir<strong>on</strong> et la réuni<strong>on</strong> a pu enregistrer certains


EX.CL/279 (IX)Page 9engagements officiels couvrant plus de la moitié du m<strong>on</strong>tant requis, avec leSénégal c<strong>on</strong>tribuant pour 200.000 dollars US et l’Uni<strong>on</strong> Africaine, pour 100.000dollars US. A la fin de cette Table r<strong>on</strong>de, la délégati<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine, ycompris le Commissaire Bitaye, a été reçue en audience par S.E.M. MohammedOuld Val, Chef de l’Etat mauritanien.27. Le Commissaire Mumba Malila a rapporté qu’il n’a pas été capable d’effectuer lesmissi<strong>on</strong>s de promoti<strong>on</strong>s depuis qu’il a pris f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong> lors de la 38 e sessi<strong>on</strong> ordinaire.Une dem<strong>and</strong>e pour entreprendre une missi<strong>on</strong> a été adressée au gouvernementOug<strong>and</strong>ais mais aucune rép<strong>on</strong>se n’est parvenue à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, probablement àcause des électi<strong>on</strong>s qui se déroulaient au cours de la période suggérée. Legouvernement Oug<strong>and</strong>ais a néanmoins accepté d’accueillir la missi<strong>on</strong> de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> en juillet 2006. Le Commissaire a souligné qu’il a pu entreprendre desactivités de promoti<strong>on</strong> dans s<strong>on</strong> propre pays. Il a entre autre exhorté legouvernement à soumettre s<strong>on</strong> rapport d’Etat c<strong>on</strong>formément à l’article 62 de lacharte africaine et s’est entretenu avec des <strong>on</strong>g et leur a expliqué l’importanced’obtenir le statut d’observateur.28. Le Commissaire Bahame T. Ny<strong>and</strong>unga a effectué les activités suivantes :• Du 9 au 11 février 2006, à Kampala, Oug<strong>and</strong>a, il a pris part à un atelier sur laCour pénale internati<strong>on</strong>ale, destiné à sensibiliser les avocats oug<strong>and</strong>ais et lesONG du nord de l’Oug<strong>and</strong>a à la compétence criminelle universelle à la suite durenvoi de l’Armée de résistance du Seigneur par le gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a.• Entre le 27 février et le 1 er mars 2006, à Nairobi, Kenya, il a participé à uncolloque judiciaire sur l’applicati<strong>on</strong> interne des normes internati<strong>on</strong>ales en matièredes droits de l’homme, sur invitati<strong>on</strong> du Haut Commissariat aux Droits del’Homme. Ce colloque judiciaire a réuni des juges des Cours suprêmes, des Coursd’appel et des Hautes Cours du Kenya, de Maurice, d’Oug<strong>and</strong>a, du Rw<strong>and</strong>a,d’Afrique du sud, de Tanzanie et de Zambie. Le Colloque portait sur la nécessitéde renforcer la mise en oeuvre des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s des organismes créés partraité relatifs aux droits de l’homme par le renforcement des mécanismesnati<strong>on</strong>aux de protecti<strong>on</strong> et la nati<strong>on</strong>alisati<strong>on</strong> des instruments régi<strong>on</strong>aux etinternati<strong>on</strong>aux des droits de l’homme.• Du 7 au 9 mars 2006, à Tswane, Afrique du Sud , le Commissaire s’est rendu auCentre for <strong>Human</strong> Rights de l’Université de Pretoria, et a d<strong>on</strong>né des c<strong>on</strong>férencesdans le cadre du programme 2006 LL.M <strong>Human</strong> Rights <strong>and</strong> Democratizati<strong>on</strong> sur lem<strong>and</strong>at et les mécanismes de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.• Le 7 avril 2007, il a d<strong>on</strong>né un cours aux étudiants diplômés du Centre for <str<strong>on</strong>g>African</str<strong>on</strong>g>Studies de l’Université Gothenburg, Suède, en visite en Tanzanie sur la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at et ses mécanismes ainsi que sur la situati<strong>on</strong>des droits de l’homme en Tanzanie.• Entre le 9 et le 10 mai 2006, il a participé à la réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> sur la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine organisée par l’Uni<strong>on</strong> Africaine à Banjul, Gambie.


EX.CL/279 (IX)Page 1029. La Commissaire Sanji M. M<strong>on</strong>ageng a fait rapport de sa missi<strong>on</strong> de promoti<strong>on</strong>effectué du 3 au 7 avril 2006 au Royaume du Lesotho au cours de laquelle elle a eudes entretiens fructueux avec les autorités gouvernementales, les organisati<strong>on</strong>sinternati<strong>on</strong>ales et les <strong>on</strong>g locales.Activités des Mécanismes Spéciaux pendant l’intersessi<strong>on</strong>30. En sa qualité de <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale sur les droits de la femme en Afrique, laCommissaire Melo a entrepris les activités suivantes :• En décembre 2005, elle a adressé une lettre à l’H<strong>on</strong>orable Gertrude M<strong>on</strong>gella,Présidente du Parlement Africain, pour lui proposer une coopérati<strong>on</strong> en matièred’harm<strong>on</strong>isati<strong>on</strong> des législati<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales au Protocole ;• Du 27 au 28 janvier 2006, à L<strong>on</strong>dres, elle a participé à la 14 ème sessi<strong>on</strong> du C<strong>on</strong>seild’Administrati<strong>on</strong> de Penal Reform Internati<strong>on</strong>al (PRI), où elle a été désignéemembre du comité d’experts parmi 6 autres pers<strong>on</strong>nes.• En mars 2006, à Abuja, Nigeria, elle a participé à un atelier pour l’élaborati<strong>on</strong>d’un plan stratégique pour la régi<strong>on</strong> de la CEDEAO c<strong>on</strong>cernant la violence àl’égard des femmes.• Du 6 au 8 mai 2006, à Banjul, Gambie, elle a participé au Forum des ONGorganisé par le Centre Africain pour la Démocratie et les Etudes des Droits del’Homme où elle a livré un plaidoyer pour la ratificati<strong>on</strong> du Protocole par tous lesEtats membres et pour la mise en œuvre effective des droits des femmes enAfrique.31. En tant que <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial sur les Réfugiés, les Dem<strong>and</strong>eurs d’Asile et lesPers<strong>on</strong>nes Déplacées en Afrique, le Commissaire Ny<strong>and</strong>uga, a souligné que lasituati<strong>on</strong> des réfugiés en c<strong>on</strong>tinue de s’améliorer dans certaines parties de l’Afriqueavec la c<strong>on</strong>solidati<strong>on</strong> de la paix dans les situati<strong>on</strong>s post-c<strong>on</strong>flit notamment au sud duSoudan et au Burundi. Les luttes facti<strong>on</strong>nelles en Somalie c<strong>on</strong>tinuent de paralyser lesinstituti<strong>on</strong>s de transiti<strong>on</strong>, affectant la sécurité et les efforts de stabilisati<strong>on</strong> effortsainsi que le retour des réfugiés.• Au sujet des Dem<strong>and</strong>eurs d’Asile, le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur a fait menti<strong>on</strong> de la situati<strong>on</strong> desmigrants qui quittent leur pays pour une Europe, qui est souvent caractérisée pardes politiques d’asile/immigrati<strong>on</strong> restrictives et intolérantes.• Il a fait menti<strong>on</strong> de la situati<strong>on</strong> des pers<strong>on</strong>nes déplacées en Afrique qui, estiméesà 13 milli<strong>on</strong>s, c<strong>on</strong>stitue plus de la moitié des 25 milli<strong>on</strong>s estimés dans le m<strong>on</strong>de.Il a fait un c<strong>on</strong>stat que ces statistiques peuvent ne pas refléter la situati<strong>on</strong> actuelleen Afrique du fait que le développement favorise les déplacements dans le cadredes programmes de régénérati<strong>on</strong> qui s<strong>on</strong>t courants dans presque tous les Etatsafricains ainsi que les désastres naturelles tels que la famine qui a affecté une largepopulati<strong>on</strong> au Burundi et en Afrique de l’Est. La majorité des pers<strong>on</strong>nesdéplacées incluses dans les statistiques de l’Afrique s<strong>on</strong>t le fruit de déplacementsdus à des c<strong>on</strong>flits.• Il a félicité les gouvernements d’Angola, Burundi, Liberia et Ug<strong>and</strong>a pour avoiradopté des législati<strong>on</strong>s et politiques nati<strong>on</strong>ale pour les pers<strong>on</strong>nes déplacéesc<strong>on</strong>formément aux Principes Directrices des Nati<strong>on</strong>s Unies sur lesDéplacements.


EX.CL/279 (IX)Page 11• Le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur a fait appel aux partenaires de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> notamment, lesInstituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Homme et les ONG à sensibiliser lesEtats parties qui ne l’<strong>on</strong>t pas encore fait à adopter des politiques nati<strong>on</strong>ales pourles pers<strong>on</strong>nes déplacées.• Il a fait menti<strong>on</strong> d’un point positif qui est la récente signature de l’Accord de paixau Darfour entre le Gouvernement de la République du Soudan et SLA/M etespère que cet accord mettra un terme aux souffrances du peuple du Darfour.• Le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur a félicité les Etats de la régi<strong>on</strong> du Gr<strong>and</strong> Lac pour avoir adopté leProtocole sur les Pers<strong>on</strong>nes Déplacées.32. En sa qualité de <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les Libertés d’Expressi<strong>on</strong> en Afrique, laCommissaire Pansy Tlakula a reçu des informati<strong>on</strong>s qui c<strong>on</strong>cernent notamment, lesarrestati<strong>on</strong>s et détenti<strong>on</strong>s des journalistes, administrateurs et pers<strong>on</strong>nel de certaineschaînes de radio et journaux dans certains pays africains. Le 10 mai 2006, la<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial a profité de sa présence en Gambie pour renc<strong>on</strong>trer les membresde la Gambia Press Uni<strong>on</strong> ainsi que les autorités compétentes du Gouvernement deGambie pour leur informer de sa missi<strong>on</strong> et discuter de la situati<strong>on</strong> relative au droit àla liberté d’expressi<strong>on</strong> dans le pays.• Le 3 mai 2006, la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spéciale sur la Liberté d’Expressi<strong>on</strong>, CommissairePansy Tlakula a c<strong>on</strong>jointement préparé et délivré une déclarati<strong>on</strong> avec le<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des droits de l’homme sur la promoti<strong>on</strong> etla protecti<strong>on</strong> du droit à la liberté d’opini<strong>on</strong> et d’expressi<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies, M.Ambeyi Ligabo, le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial sur la liberté d’expressi<strong>on</strong> del’Organisati<strong>on</strong> des Etats américains M. Ignacio Alvarez, le Représentant sur leliberté des media de l’Organisati<strong>on</strong> pour la sécurité et la coopérati<strong>on</strong> en Europe,M. Miklos Haraszti, à l’occasi<strong>on</strong> de la Journée M<strong>on</strong>diale de la Liberté de Presse.33. En sa qualité de <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spéciale sur les Défenseurs des Droits del’Homme en Afrique, la Commissaire Reine Alapini-Gansou a fait rapport de lasituati<strong>on</strong> de ces hommes et de ces femmes qui, malgré les risques qu’ils courent,persistent à dén<strong>on</strong>cer les violati<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>t ils s<strong>on</strong>t témoins, dans l’espoir d’un m<strong>on</strong>deplus juste et respectueux des libertés f<strong>on</strong>damentales. La <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur a indiqué que cesderniers mois <strong>on</strong>t été marqués par une aggravati<strong>on</strong> des menaces et actes deharcèlement à l’enc<strong>on</strong>tre des défenseurs des droits de l’Homme, ainsi que par uneutilisati<strong>on</strong> croissante de l’appareil judiciaire pour sancti<strong>on</strong>ner leurs activités. Elle a faitappel aux ONG de travailler de main à main avec leurs gouvernements en vued’éliminer les tensi<strong>on</strong>s et le climat de suspici<strong>on</strong>. La <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur a également lancé unappel aux Etats Membres d’engager à un dialogue c<strong>on</strong>structif et d’assurer unenvir<strong>on</strong>nement favorable au travail des défenseurs des droits de l’homme dans lec<strong>on</strong>tinent. La <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur a effectué les activités suivantes :• Du 12 au 21 décembre 2005 à Lomé, Togo, une missi<strong>on</strong> d’enquête au Togo avecle Commissaire Tom Ny<strong>and</strong>uga,;


EX.CL/279 (IX)Page 12• Du 2 au 7 janvier 2006, à Dakar, Sénégal, elle a participé à un programmeorganisé par le Centre Internati<strong>on</strong>al pour l’Ethique, la Justice et la Vie Publiquede l’Université de Br<strong>and</strong>eis.34. Pour sa part, le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les Pris<strong>on</strong>s et C<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de Détenti<strong>on</strong>en Afrique, le Commissaire Mumba Malila a brièvement fait état des pris<strong>on</strong>s etc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de détenti<strong>on</strong> en Afrique. Il a exhorté les Etats Membres à renforcer lesmesures garantissant les b<strong>on</strong>nes c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de détenti<strong>on</strong> dans les pris<strong>on</strong>s ainsi quedans les cellules de police. Le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial a fait rapport des réuni<strong>on</strong>s tenuesavec des partenaires tels que les représentants du Ministère Français des AffairesEtrangères, de l’Associati<strong>on</strong> pour la Préventi<strong>on</strong> de la Torture et Pénal ReformeInternati<strong>on</strong>al qui veulent collaborer avec le mécanisme du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial.35. Le Groupe de travail sur les droits éc<strong>on</strong>omiques, sociaux et culturels a rapportéque le Groupe a désigné deux experts pour rédiger le projet de Lignes directrices surla mise en œuvre des droits éc<strong>on</strong>omiques, sociaux et culturels en Afrique. Toutefois,compte tenu du fait que les 2 experts n’<strong>on</strong>t pas encore finalisé l’élaborati<strong>on</strong> des lignesdirectrices, le Groupe de travail prévoit de tenir au moins une réuni<strong>on</strong> en vued’examiner le c<strong>on</strong>tenu de la dernière mouture des lignes directrices et soumettre à la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine pour adopti<strong>on</strong> à la prochaine sessi<strong>on</strong>.36. Le Groupe de travail sur les Populati<strong>on</strong>s/Communautés autocht<strong>on</strong>es enAfrique a présente s<strong>on</strong> rapport décrivant les activités menées qui <strong>on</strong>t porté sur desmissi<strong>on</strong>s de pays, des visites de recherche et d’informati<strong>on</strong>, des c<strong>on</strong>férences, ladiffusi<strong>on</strong> et la disséminati<strong>on</strong> du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> du Groupe de Travail, la finalisati<strong>on</strong> desrapports adoptés lors de la 38 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine,l’élaborati<strong>on</strong> de base de d<strong>on</strong>nées, la fiche d’informati<strong>on</strong> (plaquette), le bulletin et lapréparati<strong>on</strong> en vue du séminaire régi<strong>on</strong>al de septembre 2006. Le groupe de travail aégalement fait état des activités devant être menées dans les six prochains mois.37. Le Groupe de travail sur la Peine de mort, a rapporté qu’au cours del’intersessi<strong>on</strong>, le Groupe de travail n’a pas pu se réunir, n<strong>on</strong> seulement pour desrais<strong>on</strong>s financières mais aussi, parce que les c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong>s relatives à la désignati<strong>on</strong>d’experts indépendants n’étaient pas encore achevées. Le processus d’identificati<strong>on</strong>des cinq experts à recomm<strong>and</strong>er à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> pour nominati<strong>on</strong> est achevé. Letravail sur l’améliorati<strong>on</strong> du projet de document sur la peine de mort en Afrique s’estpoursuivi. Compte tenu de la c<strong>on</strong>troverse autour de la questi<strong>on</strong> de la peine de mort,comme c’est le cas partout ailleurs dans le m<strong>on</strong>de, le groupe de travail a essayéd’avoir des experts représentant diverses cultures, religi<strong>on</strong>s et systèmes judiciaires duc<strong>on</strong>tinent. Le groupe de travail compte aussi poursuivre ses efforts pour recueillir desc<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong>s et des idées des partenaires, du public et d’autant de sources possible.38. Le Groupe de Travail sur les questi<strong>on</strong>s spécifiques relatives au travail de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a tenu une réuni<strong>on</strong> en avril 2006 à Pretoria, Afrique du Sudau cours de laquelle le Groupe de travail a examiné les questi<strong>on</strong>s suivantes :• Révisi<strong>on</strong> du règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine ;


EX.CL/279 (IX)Page 13• Relati<strong>on</strong> entre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et la Cour Africaine des Droits del’Homme et des Peuples39. Le Groupe de travail sur la mise en oeuvre des Lignes Directives de RobbenIsl<strong>and</strong>, n’a pas pu entreprendre des activités durant l’intersessi<strong>on</strong> par manque def<strong>on</strong>ds. Il c<strong>on</strong>vient de rappeler que toutes les activités entreprises par le Groupe detravail avaient été financées par l’Associati<strong>on</strong> pour la Préventi<strong>on</strong> de la Torture (APT)qui est membre du Groupe de travail mais qui c<strong>on</strong>naît en ce moment des difficultésde financement. La Commissaire M<strong>on</strong>ageng, Présidente du groupe de travail, a parc<strong>on</strong>séquent lancé un appel au Secrétariat pour qu’il renforce ses efforts dans lacollecte de f<strong>on</strong>ds ainsi qu’à toutes les organisati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>cernées présentes à la 39 èmeSessi<strong>on</strong> ordinaire pour soutenir le travail du Groupe de travail à cet égard.SECTION IVActivités de protecti<strong>on</strong>40. Au cours de la 39 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a examiné cinquanteneuf (59) communicati<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>t trois (3) pour révisi<strong>on</strong>, huit (8) décisi<strong>on</strong>s sur lasaisine, quatre (31) décisi<strong>on</strong>s sur la recevabilité et dix sept (17) décisi<strong>on</strong>s sur le f<strong>on</strong>d.En outre, après examen, elle a décidé de rayer deux communicati<strong>on</strong>s de s<strong>on</strong> rôle. Letexte intégral relatif aux communicati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>clues figure à l’annexe quatre (4) duprésent rapport. Pour diverses rais<strong>on</strong>s, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a renvoyé l’examen des autrescommunicati<strong>on</strong>s à la 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire.Entrée en vigueur du Protocole à la Charte africaine relatif aux droits de la femme enAfrique41. Il c<strong>on</strong>vient de rappeler que le Protocole à la Charte africaine relatif aux droits de lafemme en Afrique a été adopté par la 2ème sessi<strong>on</strong> ordinaire de la C<strong>on</strong>férence desChefs d’Etat et de gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> africaine le 11 juillet 2003 à Maputo,Mozambique. A ce jour, dix huit (18) Etats parties <strong>on</strong>t déposé leurs instruments deratificati<strong>on</strong> dudit Protocole. Il s’agit de :1. Afrique du Sud2. Bénin3. Cap Vert4. Comores5. Djibouti6. Gambie7. Libye8. Lesotho9. Malawi10. Mali11. Mauritanie12. Mozambique13. Namibie


EX.CL/279 (IX)Page 1414. Nigeria15. Rw<strong>and</strong>a16. Sénégal17. Seychelles18. Togo42. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine invite les Etats Membres de l’Uni<strong>on</strong> Africaine qui ne l’<strong>on</strong>tpas encore fait à ratifier ce Protocole le plus vite possible.SECTION VQuesti<strong>on</strong>s Administratives et Financières43. En vertu des dispositi<strong>on</strong>s de l’article 41 de la Charte africaine, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> del’Uni<strong>on</strong> africaine a la resp<strong>on</strong>sabilité d’assurer le financement des activités de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine, y compris la fourniture du pers<strong>on</strong>nel, des moyens financiers etdes services nécessaires. Cependant, le travail de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine c<strong>on</strong>tinued’être compromis par l’insuffisance des ressources financières. En plus de lanécessité de s<strong>on</strong> pers<strong>on</strong>nel, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine compte plus sur le financementextrabudgétaire, sans oublier que la situati<strong>on</strong> du pers<strong>on</strong>nel demeure instable, étantd<strong>on</strong>né le nombre croissant du travail de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine. Il y a un besoinurgent de recruter plus de pers<strong>on</strong>nel dans toutes les catégories pour assurer le b<strong>on</strong>f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.44. Afin de suppléer à cette insuffisance des ressources fournies par l’Uni<strong>on</strong> africaine, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine c<strong>on</strong>tinue de mobiliser l’assistance financière et matérielleauprès de ses partenaires.45. Au cours de cette même période, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a bénéficié de l’appuifinancier et matériel des partenaires suivants -:a) Institut danois des droits de l’homme46. Le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a reçu des ressources extrabudgétaires del’Institut danois des droits de l’homme (ancien Centre danois des droits de l’homme)pour financer le poste du resp<strong>on</strong>sable de la planificati<strong>on</strong> et de la mobilisati<strong>on</strong> deressources ainsi que les activités de recherche.b) Droits et Démocratie47. Droits et Démocratie a accordé une subventi<strong>on</strong> à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine pour lefinancement des activités suivantes -:• Campagne pour la ratificati<strong>on</strong> du Protocole à la Charte africaine portant créati<strong>on</strong>d’une Cour africaine des droits de l’homme et des peuples;• Ratificati<strong>on</strong> du Protocole à la Charte africaine relatifs aux droits de la femme enAfrique;• Réuni<strong>on</strong> sur la démocratie et les électi<strong>on</strong>s en Afrique;


EX.CL/279 (IX)Page 15• Poste de 4 Coopérants pour assister les <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spéciaux sur les droits de lafemme en Afrique, la liberté d’expressi<strong>on</strong>, les pris<strong>on</strong>s et c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de détenti<strong>on</strong>et les réfugiés, dem<strong>and</strong>eurs d’asile, pers<strong>on</strong>nes déplacées et migrants en Afrique.c) DANIDA48. DANIDA c<strong>on</strong>tinue de financer les activités du Groupe de travail sur lespopulati<strong>on</strong>s/communautés autocht<strong>on</strong>es en Afrique jusqu’en 2007.d) Haut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les droits de l’homme49. Le Haut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les droits de l’homme c<strong>on</strong>tinue definancer les activités du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial sur les défenseurs des droits de l’hommeen Afrique, y compris le financement d’un poste d’Assistant au <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial,toutefois ces f<strong>on</strong>ds arrivent a expirati<strong>on</strong> en juin 2006.50. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine exprime sa prof<strong>on</strong>de gratitude à tous les d<strong>on</strong>ateurs etpartenaires d<strong>on</strong>t l’assistance financière, matérielle et autre lui <strong>on</strong>t permis des’acquitter de s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at au cours de la période c<strong>on</strong>sidérée.SECTION VIAdopti<strong>on</strong> du Vingtième <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activité51. Après examen du présent Vingtième <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activité par le C<strong>on</strong>seil exécutif del’Uni<strong>on</strong> africaine pour examen et transmissi<strong>on</strong> à la 7 e Sessi<strong>on</strong> Ordinaire des Chefsd’Etat et de Gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine, réunie à Banjul, Gambie en juin2006. Ceci est dans le but de permettre la C<strong>on</strong>férence d’adopter ledit rapport et d’enautoriser la publicati<strong>on</strong>.


EX.CL/279 (IX)Page 16LISTE DES ANNEXESAnnexe I Ordre du jour de la 39ème sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue du 11 au 25mai 2006, Banjul, GambieAnnexe II<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la Réuni<strong>on</strong> de Réflexi<strong>on</strong>Annexe III Résoluti<strong>on</strong>s adoptées au cours de la 38 ème sessi<strong>on</strong> ordinaireainsi que les rép<strong>on</strong>ses des Etats c<strong>on</strong>cernés par ces résoluti<strong>on</strong>sAnnexe IVCommunicati<strong>on</strong>s


EX.CL/279 (IX)Page 17Annexe IOrdre de Jour de la 39ème Sessi<strong>on</strong> Ordinairedu 11 au 25 mai 2006,Banjul, Gambie


EX.CL/279 (IX)Page 18ORDRE DU JOUR DE LA 39 ème SESSION ORDINAIRE DE LA COMMISSIONAFRICAINE DES DROITS DE L’HOMMEET DES PEUPLES(Du 11 au 25 mai 2006 à Banjul, Gambie)Point 1: Cérém<strong>on</strong>ie d’ouverture (Séance Publique)Point 2: Adopti<strong>on</strong> de l’Ordre du Jour (Séance Privée)Point 3: Organisati<strong>on</strong> des Travaux (Séance Privée)Point 4:Situati<strong>on</strong> des Droits de l’Homme en Afrique(Séance Publique) :a. Déclarati<strong>on</strong>s des délégués des Etats ;b. Déclarati<strong>on</strong>s des représentants des organisati<strong>on</strong>s intergouvernementales ;c. Déclarati<strong>on</strong>s des représentants des Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l‘Homme ; etd. Déclarati<strong>on</strong>s des représentants des ONG.Point 5:Coopérati<strong>on</strong> et Relati<strong>on</strong>s avec les Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Homme etles ONG (Séance Publique) :1. Coopérati<strong>on</strong> entre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples etles Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Hommea. Relati<strong>on</strong> avec les Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Homme ; etb. Examen des dem<strong>and</strong>es de Statut d’Affiliée des Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales desDroits de l’Homme2. Coopérati<strong>on</strong> entre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples etles ONGa. Relati<strong>on</strong> avec les ONG ; etb. Examen des dem<strong>and</strong>es de Statut d’Observateur des ONG.Point 6: Examen des <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s des Etats (Séance Publique) :a. Etat de Présentati<strong>on</strong> des <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s des Etats ;b. Examen du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Initial des Seychelles ;c. Examen du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Périodique de la République du Cameroun ;d. Examen du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Périodique de la Libye ; ete. Examen du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Initial de la République CentrafriquePoint 7:La mise en place de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (SéancePublique) :Etat de ratificati<strong>on</strong> du Protocole à la Charte Africaine portant créati<strong>on</strong> d’une Cour Africainedes Droits de l’Homme et des Peuples et mise en place effective de ladite Cour.Point 8: Activités de Promoti<strong>on</strong> (Séance Publique) :a. Présentati<strong>on</strong> des rapports d’activités de la Présidente, du Vice-Président et des Membresde la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine;b. Présentati<strong>on</strong> du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> sur les réuni<strong>on</strong>s de C<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> et de Brainstorming ;c. Présentati<strong>on</strong> du rapport du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les Pris<strong>on</strong>s et les C<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s deDétenti<strong>on</strong> en Afrique ;d. Présentati<strong>on</strong> du rapport de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les droits de la femme enAfrique et l’état de ratificati<strong>on</strong> du Protocole relatif aux droits de la Femme en Afrique;


EX.CL/279 (IX)Page 19e. Présentati<strong>on</strong> du rapport du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les Réfugiés, les Dem<strong>and</strong>eurs d’Asileet les Pers<strong>on</strong>nes Déplacées en Afrique;f. Présentati<strong>on</strong> du rapport de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure Spéciale sur les Défenseurs des Droits del’Homme en Afrique;g. Présentati<strong>on</strong> du rapport du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur la Liberté d’Expressi<strong>on</strong> en Afrique ;h. Présentati<strong>on</strong> du rapport de la Présidente du Groupe de Travail sur la mise en œuvre desDirectives de Robben Isl<strong>and</strong>;i. Présentati<strong>on</strong> du rapport du Président du Groupe de Travail sur la Situati<strong>on</strong> desPopulati<strong>on</strong>s/Communautés Autocht<strong>on</strong>es en Afrique;j. Présentati<strong>on</strong> du rapport du Président du Groupe de Travail sur les DroitsEc<strong>on</strong>omiques, Sociaux et Culturels en Afrique;k. Présentati<strong>on</strong> du rapport du Groupe de Travail sur les Questi<strong>on</strong>s Spécifiques Relativesau Travail de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine;l. <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> du Groupe de Travail sur la Peine de Mort ;m. Organisati<strong>on</strong> des C<strong>on</strong>férences et Séminaires.Point 9:Désignati<strong>on</strong>/Renouvellement du m<strong>and</strong>at du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les Réfugiés, lesDem<strong>and</strong>eurs d’Asile et les Pers<strong>on</strong>nes Déplacées en Afrique(Séance Privée)Point 10 : Examen et Adopti<strong>on</strong> des Projets de <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s (Séance Privée):a. Méthode d’examen et adopti<strong>on</strong> des rapports de missi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine ;a) Projets de rapports de missi<strong>on</strong>s de promoti<strong>on</strong> au Burundi, au Rw<strong>and</strong>a, et au Mali ;b) Projets de rapports de missi<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eureSpéciale sur les Droits de la Femme en Afrique en République Démocratique du C<strong>on</strong>go etau Cap Vertc) Projet de rapport de missi<strong>on</strong> d’enquêtes au Togo ;d) Projets de rapports de missi<strong>on</strong>s du Groupe de Travail sur lesPopulati<strong>on</strong>s/Communautés Autocht<strong>on</strong>es au Niger.b. Examen et Adopti<strong>on</strong> de:<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> final du Groupe de Travail sur les Questi<strong>on</strong>s Spécifiques Relatives au Travailde la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.Point 11: Mise en place de la Ligne Téléph<strong>on</strong>ique Ouverte sur les Pris<strong>on</strong>s en Afrique :Modalités d’opérati<strong>on</strong>nalisati<strong>on</strong>(Séance Privée)Point 12 :Point 13:Examen de (Séance Privée):a) Document de travail relatif aux relati<strong>on</strong>s entre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et la CourAfricaine des Droits de l’Homme et des Peuples proposée ;b) Document sur Locus st<strong>and</strong>i devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.c) Le Projet proposé par le Centre internati<strong>on</strong>al pour l'Éthique, la Justice et la ViePublique de l'Université Br<strong>and</strong>eis aux Etats-Unis d'Amérique sur la Promoti<strong>on</strong> dela C<strong>on</strong>naissance des Droits Humains en Langues Africaines;d) <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Etudes sur la violence c<strong>on</strong>tre les Femmes en Afrique;e) Les Lignes directrices pour les <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s d’Etats sur la mise en œuvre du Protocolerelatif aux droits de la femme.Activités de Protecti<strong>on</strong> (Séance Privée):Examen de Communicati<strong>on</strong>s.Point 14:Méthodes de Travail de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine(Séance Privée)


EX.CL/279 (IX)Page 20‣ Révisi<strong>on</strong> du m<strong>and</strong>at du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur les exécuti<strong>on</strong>s extrajudiciaires, sommaires ouarbitraires ;‣ Suivi de la publicati<strong>on</strong> et mise en oeuvre des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s, résoluti<strong>on</strong>s et décisi<strong>on</strong>s de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine ; et‣ Questi<strong>on</strong>s résultantes de l’examen du 19 ème <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activité de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africainepar la 8 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire du C<strong>on</strong>seil Exécutif de l’Uni<strong>on</strong> Africaine (20 – 21 janvier, 2006)et la 6 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire de la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de Gouvernement del’Uni<strong>on</strong> Africaine (23 – 24 janvier, 2006) à Khartoum, Soudan.Point 15: Questi<strong>on</strong>s Administratives et Financières (Séance Privée)a. <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la Secrétaire sur la situati<strong>on</strong> administrative et financière de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine ; etb. La C<strong>on</strong>structi<strong>on</strong> du Siège de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.Point 16:Point 17:Point 18:Point 19:Point 20:Point 21:Examen et Adopti<strong>on</strong> des Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s, Décisi<strong>on</strong>s etRésoluti<strong>on</strong>s y compris (Séance Privée):a. Les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s du Forum des ONG;b. Les Observati<strong>on</strong>s C<strong>on</strong>clusives relatives aux <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s Initiaux des Seychelles et deCentrafrique ainsi qu’aux <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s Périodiques du Cameroun et de la Libye;Dates et Lieu de la 40 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine (SéancePrivée) :Divers (Séance Privée)Adopti<strong>on</strong> du 20 ème <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activités de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine (Séance Privée)Lecture du Communiqué Final et Cérém<strong>on</strong>ie de Clôture(Séance Publique)C<strong>on</strong>férence de Presse (Séance Publique)


EX.CL/279 (IX)Page 21Annexe II<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la Réuni<strong>on</strong> de Réflexi<strong>on</strong> sur la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine


EX.CL/279 (IX)Page 22<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africainedes Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)9 – 10 mai 2006, Corinthia Atlantic Hotel, Banjul, GambieINTRODUCTION:1. La commissi<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine a organisé une sessi<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> de deux jours sur la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) les 9 et 10 mai 2006 àBanjul, Gambie. La sessi<strong>on</strong> a réuni des participants parmi lesquels un représentant de laRépublique de Gambie, des membres de la CADHP, la Commissaire aux Affaires Politiques del’Uni<strong>on</strong> Africaine et des membres du pers<strong>on</strong>nel du Département des Affaires Politiques, leDirecteur par intérim de l’Administrati<strong>on</strong> de l’UA, des représentants du Parlement panafricain,du Comité des Représentants permanents, du C<strong>on</strong>seil de Paix et de Sécurité, de l’ECOSOCC, duHaut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies aux Droits de l’Homme, le Président du Bureau deCoordinati<strong>on</strong> des Instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droits de l’homme et la société civile 1 .Cérém<strong>on</strong>ie d’ouverture :2. S.E. Madame l’Ambassadeur Salamata Sawadogo, Présidente de la CADHP a souhaité labienvenue aux participants à la réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> et a déclaré qu’il s’agissait d’une initiatived’une importance capitale de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA pour discuter de questi<strong>on</strong>s crucialesrelatives aux droits de l’homme.3. Mme Sawadogo a déclaré que les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s du Plan d’Acti<strong>on</strong> de Maurice de 2001, laRetraite d’Addis Abéba de 2003 et la C<strong>on</strong>férence internati<strong>on</strong>ale d’Uppsala de 2004 étaientdestinées à accroître l’efficacité de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine. Elle a exprimé l’espoir que laréflexi<strong>on</strong> éclaircisse diverses questi<strong>on</strong>s eu égard au m<strong>and</strong>at de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et au rôledes divers organes et instituti<strong>on</strong>s de l’UA.A cet égard, elle a salué la présence de la Commissaire aux Affaires Politiques et des autresresp<strong>on</strong>sables c<strong>on</strong>cernés de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA ainsi que des partenaires de la CADHP. Elle aajouté que la CADHP soulèverait toutes les questi<strong>on</strong>s présentant un intérêt pour la discussi<strong>on</strong> etqu’elle était disposée à examiner toutes les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de soluti<strong>on</strong>s.4. La Présidente de la CADHP a ajouté que des mesures urgentes devraient être prises pour d<strong>on</strong>nereffet au résultat de la réuni<strong>on</strong> dans le domaine du financement, des questi<strong>on</strong>s liées au pers<strong>on</strong>nelet autres car la situati<strong>on</strong> actuelle h<strong>and</strong>icape fortement le travail de la CADHP. Elle a ajouté que,par le passé, la CADHP a pris des mesures pour réfléchir sur ces questi<strong>on</strong>s en établissant unGroupe de Travail et en organisant un certain nombre de réuni<strong>on</strong>s avec les acteurs, lesinstituti<strong>on</strong>s et les partenaires c<strong>on</strong>cernés pour renforcer l’efficacité de la CADHP.5. Dans s<strong>on</strong> allocuti<strong>on</strong>, le représentant du Gouvernement de Gambie, le Dr Andrew Carroll, asouligné l’importance cruciale de la réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> est d’une importance capitale pour laCADHP, organe de l’UA. Il a souligné que les droits de l’homme s<strong>on</strong>t universels et que leurviolati<strong>on</strong> devrait c<strong>on</strong>stituer une préoccupati<strong>on</strong> pour tous, en particulier la CADHP qui est la1 La liste des participants est jointe en annexe au présent rapport.


EX.CL/279 (IX)Page 23principale instituti<strong>on</strong> africaine créée à cet égard. Les Etats parties à la Charte Africaine devraientse c<strong>on</strong>former à la Charte Africaine qu’ils <strong>on</strong>t adoptée.6. Le Dr Carroll a en outre déclaré que toutes les C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s des droits de l’homme devraient êtrerespectées par tous les Etats, qu’ils les aient ou n<strong>on</strong> ratifiées.7. S.E. Madame Julia Joiner, Commissaire aux Affaires Politiques a pr<strong>on</strong><strong>on</strong>cé le discoursprogramme et a fait observer qu’il était attendu de la réflexi<strong>on</strong> qu’elle améliore les relati<strong>on</strong>s entrela CADHP et les autres organes de l’UA. Elle a souligné que les représentants du Parlementpanafricain, du Comité africain des Experts indépendants sur les Droits et le Bien-être del’Enfant (ACRWC), de l’ECOSOCC, du C<strong>on</strong>seil de Paix et de Sécurité, du Sous-comité chargédes structures du C<strong>on</strong>seil des représentants permanents, les experts indépendants, les anciensmembres de la CADHP, les représentants des agences des Nati<strong>on</strong>s Unies, les Instituti<strong>on</strong>snati<strong>on</strong>ales des Droits de l’homme <strong>on</strong>t été invités à participer pour doter la réuni<strong>on</strong> de la pluslarge expertise possible.8. Elle a déclaré que l’Uni<strong>on</strong> Africaine rec<strong>on</strong>naît les c<strong>on</strong>traintes et les défis auxquels est c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>téela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine. Elle a appelé la réuni<strong>on</strong> à identifier des nouvelles synergies, les écartsexistants, les rép<strong>on</strong>ses appropriées et les opportunités eu égard à la protecti<strong>on</strong> des droits del’homme en Afrique. Elle a assuré la réuni<strong>on</strong> que les Etats parties s’étaient engagés à faire desinstruments régi<strong>on</strong>aux africains des droits de l’homme une réalité c<strong>on</strong>crète. Elle a exprimél’engagement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine à mettre en œuvre les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de la réuni<strong>on</strong>.9. Préalablement à la Réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong>, la CADHP a organisé une c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> de deux jourspour la préparati<strong>on</strong> de sa c<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong>. La réuni<strong>on</strong> a également été précédée d’une réuni<strong>on</strong>d’experts organisée par le Haut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies aux Droits de l’Homme tenue àAddis Abéba, Ethiopie.Déroulement de la réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong>10. La réuni<strong>on</strong> a élu un Bureau composé de la Présidente, SE Mme Salamata Sawadogo, Présidentede la CADHP et du Vice-Président, S<strong>on</strong> Excellence l’Ambassadeur Emile Ognimba, Directeurdes Affaires politiques. Le Commissaire Bahame Tom Ny<strong>and</strong>uga a été élu <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur.Programme de travail11. La séance de réflexi<strong>on</strong> a discuté des thèmes et sujets suivants :• Cadre juridique et dispositi<strong>on</strong>s opérati<strong>on</strong>nelles,statut, m<strong>and</strong>at et indépendance de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine;rapports sur la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine;(a) <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’évaluati<strong>on</strong> de la CADHP,(b) Retraite d’Addis Abéba,(c) <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la C<strong>on</strong>férence internati<strong>on</strong>ale d’Uppsala;• F<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine;(a) questi<strong>on</strong>s financières, administratives et liées au pers<strong>on</strong>nel,(b) c<strong>on</strong>structi<strong>on</strong> du siège;• Relati<strong>on</strong>s avec les partenaires coopérants ;• Relati<strong>on</strong>s avec les autres organes de l’Uni<strong>on</strong> Africaine ;


EX.CL/279 (IX)Page 24• C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de réseaux entre l’Uni<strong>on</strong> Africaine et les organes.12. Les discussi<strong>on</strong>s thématiques <strong>on</strong>t été présentées par les membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine qui<strong>on</strong>t identifié les c<strong>on</strong>traintes et les défis et <strong>on</strong>t fait des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s. Les participants <strong>on</strong>tc<strong>on</strong>tribué aux discussi<strong>on</strong>s. Les représentants de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine <strong>on</strong>t apportédes éclaircissements sur la politique et les questi<strong>on</strong>s administratives.Point 1 :Statut, m<strong>and</strong>at et indépendance de la CADHP13. Les discussi<strong>on</strong>s sur le statut, l’indépendance et l’impartialité de la CADHP <strong>on</strong>t soulevé les défissuivants :a) Incompatibilité des Membres de la CADHP au regard des Articles 31 et 38 de la CharteAfricaine ;b) Certains Membres actuels de la CADHP occupent des f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s officielles dans leurs Etatsrespectifs, créant ainsi l’impressi<strong>on</strong> d’un manque d’indépendance ;c) L’effet de la Décisi<strong>on</strong> C<strong>on</strong>férence/UA 101(VI) sur la préparati<strong>on</strong> et la publicati<strong>on</strong> desrapports annuels d’activités aux termes de l’Article 59 (1) et (3) en relati<strong>on</strong> avec le m<strong>and</strong>at dela CADHP aux termes de l’Article 45 ;14. C<strong>on</strong>traintes résultant de l’insuffisance des ressources fournie par l’Uni<strong>on</strong> Africaine à la CADHPpour remplir s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at aux termes de l’Article 41 de la Charte.15. Certains Etats parties <strong>on</strong>t accusé la CADHP d’être trop dépendante des f<strong>on</strong>ds des d<strong>on</strong>ateursaffectant ainsi s<strong>on</strong> indépendance et sa crédibilité.16. La CADHP c<strong>on</strong>sidère que la décisi<strong>on</strong> adoptée par la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et deGouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine durant le Sommet de Khartoum doit être réexaminée en vuede s<strong>on</strong> impact sur la publicati<strong>on</strong> de ses décisi<strong>on</strong>s et de ses résoluti<strong>on</strong>s aux termes de l’Article59(1) de la Charte, en gardant à l’esprit l’existence de différentes versi<strong>on</strong>s de cet Article.17. Le nombre actuel des Membres de la CADHP est insuffisant pour lui permettre de remplirefficacement s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at.Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s:• Afin de sauvegarder l’indépendance et l’impartialité de la CADHP, les Etats partiesdevraient se c<strong>on</strong>former strictement aux critères de nominati<strong>on</strong> des c<strong>and</strong>idats etd’électi<strong>on</strong> des membres de la CADHP et n<strong>on</strong> pas élire des c<strong>and</strong>idats d<strong>on</strong>t lesportefeuilles et les f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s pourraient gêner leur indépendance en tant quemembres de la CADHP.• Les critères de l’UA devraient s’appliquer aux membres de la CADHP d<strong>on</strong>t le statutchangera après leur électi<strong>on</strong>• L’UA devrait procurer un financement adéquat à la CADHP pour qu’elle s’acquitteavec succès de s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at.


EX.CL/279 (IX)Page 25• Les ressources extrabudgétaires allouées à la CADHP pour ses activités devraientêtre canalisées par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine.• Le nombre de membres de la CADHP devrait être augmenté de 11 à 15 - 18 afin depermettre à l’instituti<strong>on</strong> de s’acquitter efficacement de s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at.• La CADHP devrait participer aux réuni<strong>on</strong>s budgétaires de l’UA afin de présenter etde défendre s<strong>on</strong> budget.• La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA devrait s’assurer que la CADHP participe effectivement auxréuni<strong>on</strong>s des organes politiques de l’UA en gardant à l’esprit que la décisi<strong>on</strong> de laC<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine à Maputo arec<strong>on</strong>nu s<strong>on</strong> statut en tant qu’organe de l’UA.• La CADHP soumet à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA s<strong>on</strong> opini<strong>on</strong> sur l’interprétati<strong>on</strong> del’Article 59(1) de la Charte c<strong>on</strong>cernant les publicati<strong>on</strong>s de ses rapports.• La CADHP dem<strong>and</strong>e au C<strong>on</strong>seil Exécutif des Ministres de recomm<strong>and</strong>er à laC<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine de revoir sadécisi<strong>on</strong> adoptée à Khartoum c<strong>on</strong>cernant les activités de la CADHP qui n’entrentpas dans le cadre de s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at de protecti<strong>on</strong>.Point 2 :<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>s sur le travail de la CADHP:18. La réuni<strong>on</strong> a discuté de la présentati<strong>on</strong> sur le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’évaluati<strong>on</strong>, du rapport sur la Retraited’Addis Abéba et de la C<strong>on</strong>férence d’Uppsala qui <strong>on</strong>t identifié les défis posés au f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nementefficace de la CADHP depuis le débutDéfis:19. La CADHP ne dispose que de 30 jours par an pour réfléchir à un gr<strong>and</strong> nombre de questi<strong>on</strong>sayant trait aux rapports, aux communicati<strong>on</strong>s et autres. Cette c<strong>on</strong>trainte est cruciale pour s<strong>on</strong>efficacité.20. Il est nécessaire d’avoir un mécanisme de suivi de la publicati<strong>on</strong> des rapports annuels d’activitésde la CADHP.21. Il existe un manque de visibilité et de c<strong>on</strong>naissance par le public du travail de la CADHP enrais<strong>on</strong> du manque de ressources pour publier ses rapports.22. De nombreux Etats ne réagissent pas aux dem<strong>and</strong>es d’adopti<strong>on</strong> de mesures provisoires sel<strong>on</strong> laprocédure relative aux communicati<strong>on</strong>s. Le retard des rép<strong>on</strong>ses des Etats, sel<strong>on</strong> la procédurerelative aux communicati<strong>on</strong>s, a un impact négatif sur la rapidité de l’examen de lacommunicati<strong>on</strong> par la CADHP.23. Il n’y a pas suffisamment d’expertise au Secrétariat en rais<strong>on</strong> du nombre insuffisant de Juristespour traiter des communicati<strong>on</strong>s.24. Les Etats ne comprennent pas pleinement ce qui est attendu d’eux dans leurs rapports. Certainsne se c<strong>on</strong>forment pas aux exigences de l’Article 62.


EX.CL/279 (IX)Page 2625. Les mécanismes spéciaux de la CADHP <strong>on</strong>t fait un b<strong>on</strong> travail mais ils s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tés à desc<strong>on</strong>traintes liées à l’inadéquati<strong>on</strong> du soutien financier et administratif et les mécanismes spéciauxqui enregistrent des succès s<strong>on</strong>t totalement financés par les d<strong>on</strong>ateurs.26. La Plan stratégique de la CADHP arrive à s<strong>on</strong> terme le 31 décembre 2006 et il serait nécessairede veiller à ce qu’un nouveau plan soit préparé en tenant compte des besoins spécifiques de laCADHP dans le cadre plus large du Plan stratégique de l’UARecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s:• Les Etats devraient nommer des Points Focaux chargés des questi<strong>on</strong>s relatives auxdroits de l’homme.• Les capacités du site web de la CADHP devraient être améliorées afin d’assurer uneplus gr<strong>and</strong>e visibilité à s<strong>on</strong> travail. Des ressources plus importantes devraient êtremises à la dispositi<strong>on</strong> de la CADHP pour lui permettre de publier ses rapports.• Les lignes directrices relatives aux rapports des Etats devraient être plus c<strong>on</strong>vivialespour permettre aux Etats de mieux comprendre ce que l’<strong>on</strong> attend d’eux dans leursrapports aux termes de l’Article 62 de la Charte. Les Etats devraient impliquer lesONG et les Instituti<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales des droits de l’homme dans la préparati<strong>on</strong> deleurs rapports et les ONG devraient également envoyer des rapports parallèles à laCADHP.• La CADHP devrait examiner la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme dans les Etats qui nese c<strong>on</strong>forment pas à l’Article 62, sur la base des informati<strong>on</strong>s disp<strong>on</strong>ibles.• L’UA devrait envisager un réexamen de la Charte pour étendre la soumissi<strong>on</strong> et laprésentati<strong>on</strong> des rapports des Etats aux termes de l’Article 62 de 2 à 4 ans.Point 3 :CADHPQuesti<strong>on</strong>s administratives et financiers et c<strong>on</strong>structi<strong>on</strong> du siège de la27. La réuni<strong>on</strong> a discuté de la présentati<strong>on</strong> de la situati<strong>on</strong> administrative et financière du Secrétariatet de la c<strong>on</strong>structi<strong>on</strong> du siège de la CADHP. Un certain nombre de préoccupati<strong>on</strong>s a été soulevéen particulier le retard dans le recrutement du Secrétaire de la CADHP et s<strong>on</strong> impact sur la miseen œuvre effective du m<strong>and</strong>at de la CADHP. Les participants <strong>on</strong>t regretté la situati<strong>on</strong> affectant lepers<strong>on</strong>nel du Secrétariat et <strong>on</strong>t exhorté les autorités c<strong>on</strong>cernées à se pencher sur toutes lesquesti<strong>on</strong>s affectant les avantages du pers<strong>on</strong>nel et les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de service.Défis :28. Problèmes relatifs à l’adéquati<strong>on</strong> du budget, à sa préparati<strong>on</strong> et à sa présentati<strong>on</strong> à travers lesorganes administratifs et politiques de l’UA.29. Le Secrétaire et le pers<strong>on</strong>nel du Secrétariat de la CADHP s<strong>on</strong>t actuellement recrutés par la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA sans c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong> du Règlement intérieur de la CADHP.30. Le poste de Secrétaire de la CADHP est vacant depuis cinq mois et cette situati<strong>on</strong> affectegravement le travail du Secrétariat.


EX.CL/279 (IX)Page 2731. Seuls 2 Juristes s<strong>on</strong>t actuellement payés par l’UA.. 5 Juristes s<strong>on</strong>t payés depuis toujours sur desressources extrabudgétaires et le financement de ces postes arrive à s<strong>on</strong> terme à la fin de l’année2006.32. Les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de travail du pers<strong>on</strong>nel du Secrétariat s<strong>on</strong>t très mauvaises et ne s<strong>on</strong>t pas toujoursc<strong>on</strong>formes à la réglementati<strong>on</strong> en vigueur. Le moral du pers<strong>on</strong>nel est très bas.33. La F<strong>on</strong>cti<strong>on</strong> du Chargé des Finances et de l’Administrati<strong>on</strong> est actuellement occupée par un seulmembre du pers<strong>on</strong>nel et cela a des implicati<strong>on</strong>s en termes de transparence dans la gesti<strong>on</strong> desressources.34. L’UA alloue 45 000 USD par an aux missi<strong>on</strong>s de promoti<strong>on</strong>. Cela est juste suffisant pour couvrir4 missi<strong>on</strong>s alors que 2 missi<strong>on</strong>s par Commissaire s<strong>on</strong>t nécessaires.35. Les indemnités journalières de subsistance et les h<strong>on</strong>oraires payés aux Commissaires depuis ledébut de la CADHP pour leurs dépenses administratives ne suffisent pas pour couvrir lesdépenses auxquelles ils f<strong>on</strong>t face.36. Lorsqu’une activité de la CADHP est entreprise dans un pays d<strong>on</strong>t un de ses membres estrésident, celui-ci participe à ces activités sans recevoir de perdiem.37. L’UA alloue 200 000 USD par sessi<strong>on</strong> ordinaire de la CADHP, ce qui est inadéquat pour couvrirle coût d’une sessi<strong>on</strong>, soit 50 000 USD de moins que le m<strong>on</strong>tant nécessaire pour couvrir lessessi<strong>on</strong>s de 2006. Les Etats parties n’<strong>on</strong>t pas organisé suffisamment de sessi<strong>on</strong>s de la CADHP,imposant ainsi la charge supplémentaire à la République de Gambie d’organiser des sessi<strong>on</strong>ssuccessives.38. Les mécanismes spéciaux de la CADHP f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nent exclusivement à partir de ressourcesextrabudgétaires.39. La Gambie n’a pas été en mesure de c<strong>on</strong>struire le siège de la CADHP,40. Il est nécessaire de rati<strong>on</strong>aliser l’efficacité de l’emplacement de la CADHP sel<strong>on</strong> les Critères deSirte de l’UA relatifs à l’emplacement des organes de l’Uni<strong>on</strong> Africaine au regard des différentsemplacements de la Cour. Cela devrait refléter l’utilisati<strong>on</strong> rati<strong>on</strong>nelle des ressources pour unemeilleure promoti<strong>on</strong> et une meilleure protecti<strong>on</strong> des droits de l’homme.41. Transparence et intégrité devraient être les lignes directrices de la gesti<strong>on</strong> du Secrétariat. Il nedevrait y avoir aucune différence de salaire pour le pers<strong>on</strong>nel travaillant au même niveau.Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s:a. Dans un souci de f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement efficace de la CADHP, le Secrétaire de laCADHP devrait être nommé sans délai par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA enc<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> avec le Bureau de la CADHP.b. L’autorité de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA sur le Secrétaire et le pers<strong>on</strong>nel duSecrétariat de la CADHP devrait être exercée en c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> avec le Bureau dela CADHP.c. La CADHP se soumettra aux propositi<strong>on</strong>s du Comité des Représentantspermanents pour permettre le recrutement par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA de


EX.CL/279 (IX)Page 28nouveaux membres du pers<strong>on</strong>nel du Secrétariat d<strong>on</strong>t au moins 10 Juristes et unChargé des Relati<strong>on</strong>s publiques. Le recrutement des membres du pers<strong>on</strong>nel de laCADHP devrait toujours se faire en c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong> avec le Bureau de la CADHP.d. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA devrait allouer des ressources suffisantes, nécessairesaux missi<strong>on</strong>s de promoti<strong>on</strong> et de protecti<strong>on</strong> de la CADHP, aux Mécanismesspéciaux de la CADHP lorsqu’elles <strong>on</strong>t été présentées et défendues devant leComité des Représentants permanents et le C<strong>on</strong>seil Exécutif par le Bureau de laCADHP.e. Les h<strong>on</strong>oraires des membres de la CADHP devraient être relevés. Les membresde la CADHP devraient recevoir des h<strong>on</strong>oraires lorsqu’ils participent à uneactivité de la CADHP. Un demi perdiem au moins devrait être payé auxmembres de la CADHP participant à des activités dans les pays où ils résident.f. Le Président de la CADHP devrait être invitée à présenter et à défendre lebudget de la CADHP aux réuni<strong>on</strong>s budgétaires de l’UA.g. Des mesures urgentes doivent être prises pour assurer que les f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s deChargé des Finances et Chargé de l’Administrati<strong>on</strong> de la CADHP soientséparées.h. Le Gouvernement de la République de Gambie devrait prendre les mesuresappropriées pour c<strong>on</strong>struire le siège de la CADHP.i. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA devrait accélérer le processus d’établissement d’unF<strong>on</strong>ds vol<strong>on</strong>taires des Droits de l’Homme pour c<strong>on</strong>tribuer au financement desactivités de la CADHP et d’autres instituti<strong>on</strong>s des droits de l’homme. Le f<strong>on</strong>dsserait géré par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA.j. La République de Gambie et l’UA devraient revoir l’accord de siège pour sec<strong>on</strong>former aux Principes de Tripoli relatifs à l’hébergement des organes de l’UA.Point 4 : Relati<strong>on</strong>s entre la CADHP et ses partenaires42. La CADHP a décrit la coopérati<strong>on</strong> avec ses partenaires, à savoir les Etats parties, les Instituti<strong>on</strong>sNati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Homme (INDH), les partenaires coopérants internati<strong>on</strong>aux et lesONG. Elle a exprimé sa satisfacti<strong>on</strong> pour le soutien reçu de ses partenaires, à savoir le Bureau duHaut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies aux droits de l’homme, le Haut Commissaire des Nati<strong>on</strong>sUnies pour les réfugiés, le Comité internati<strong>on</strong>al de la Croix-Rouge, les agences de développementinternati<strong>on</strong>al et les ONG dans l’exécuti<strong>on</strong> du m<strong>and</strong>at de la CADHP, l’évoluti<strong>on</strong> de sajurisprudence et le soutien des mécanismes spéciaux.43. L’appropriati<strong>on</strong> des activités de la CADHP a été toutefois soulignée. La réuni<strong>on</strong> a identifié lesdéfis liés aux relati<strong>on</strong>s avec les partenaires.Etats partiesDéfis :44. Nécessité pour les Etats parties de respecter leurs obligati<strong>on</strong>s financières à l’égard de l’UA.


EX.CL/279 (IX)Page 2945. Certains Etats parties n’accordent pas à la CADHP l’autorisati<strong>on</strong> d’effectuer des missi<strong>on</strong>s dansleur pays.46. Il n’existe aucune relati<strong>on</strong> formelle entre la CADHP et les Parlements nati<strong>on</strong>aux.47. Certains Etats parties n’acceptent pas de travailler avec des ONG et ne facilitent pas leur travail.48. Certains Etats parties ne se c<strong>on</strong>forment pas aux recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de la CADHP et cela entravele travail de la CADHPRecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s :• La CADHP devrait explorer la possibilité de faire appliquer ses décisi<strong>on</strong>s par leC<strong>on</strong>seil de Paix et de Sécurité de l’UA (PSC) dans le cadre de l’Article 19 duProtocole du PSC• Les Etats parties devraient être encouragés à rép<strong>on</strong>dre favorablement aux dem<strong>and</strong>esde visite de leur pays par la CADHP.• Des Points Focaux devraient être établis afin de faciliter les communicati<strong>on</strong>s entre laCADHP et les Etats.• La CADHP devrait élaborer et réaliser un plan de mise en oeuvre pour le suivi de sesdécisi<strong>on</strong>s, de ses résoluti<strong>on</strong>s et de ses recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s.• Les Etats parties devraient être encouragés à accueillir des sessi<strong>on</strong>s de la CADHP,en alternance avec la Gambie, afin de d<strong>on</strong>ner une visibilité à la CADHP et depromouvoir la Charte Africaine.• Les Etats parties devraient impliquer les NIDH dans la rédacti<strong>on</strong> des rapports desEtats au niveau nati<strong>on</strong>al.• La CADHP devrait réfléchir aux voies et moyens d’établir des relati<strong>on</strong>s formellesavec les Parlement nati<strong>on</strong>aux africains dans le domaine des droits de l’homme, ycompris l’applicati<strong>on</strong> interne des instruments des droits de l’homme.Instituti<strong>on</strong>s Nati<strong>on</strong>ales des Droits de l’Homme (INDH):Défis :49. Les INDH doivent renforcer leur rôle par leur participati<strong>on</strong> régulière et active aux sessi<strong>on</strong>sordinaires de la CADHP.50. Les INDH jouissant d’un statut de membre affilié auprès de la CADHP n’envoient pas leursrapports à la CADHP de manière régulière et ne respectent pas leurs obligati<strong>on</strong>s aux termes de laRésoluti<strong>on</strong> sur le statut de membre affilié.51. L’absence d’indépendance et d’aut<strong>on</strong>omie de certaines INDH et le problème de l’inadéquati<strong>on</strong>de leur financement nuisent à leur efficacité.52. L’absence d’un forum approprié entre les INDH pour procéder à des échanges d’expériences.


EX.CL/279 (IX)Page 30Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s :• La CADHP devrait améliorer le statut de membre affilié des INDH et établir unPoint focal au Secrétariat pour pouvoir communiquer plus facilement avec elles.• Les INDH devraient s’efforcer de présenter des rapports parallèles à la CADHP etelles devraient encourager leurs Etats à se c<strong>on</strong>former aux recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de laCADHP et de la Charte en général.• Les INDH devraient être impliquées dans les réuni<strong>on</strong>s de la CADHP de manièrerégulière.• Les INDH devraient établir un Forum pour réfléchir régulièrement à leurc<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong> au travail de la CADHP.Organisati<strong>on</strong>s N<strong>on</strong> Gouvernementales (ONG)Défis :53. Les informati<strong>on</strong>s fournies par les ONG sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme dans les payaafricains peuvent, dans certains cas, être inexactes et cela affecte la crédibilité du travail desONG. Nombre d’entre elles ne se c<strong>on</strong>forment pas aux principes de coopérati<strong>on</strong> avec la CADHP54. De nombreuses ONG s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tées au problème de l’orientati<strong>on</strong> imposée par les d<strong>on</strong>ateursde leur assistance financière. Certains Etats parties c<strong>on</strong>sidèrent également le financement parcertaines ONG de certaines activités de la CADHP comme compromettant la crédibilité de laCADHP55. De graves cas de violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme en Afrique s<strong>on</strong>t, dans certains cas, le fait depuissants acteurs n<strong>on</strong> étatiques en Afrique et hors d’Afrique, violant en particulier les droitséc<strong>on</strong>omiques, sociaux et culturels.56. Il est nécessaire d’établir une relati<strong>on</strong> triangulaire entre la CADHP, les ONG et les organes del’UA c<strong>on</strong>cernés.57. Certains Etats ne coopèrent pas avec les ONG au niveau nati<strong>on</strong>al ou internati<strong>on</strong>al. LesGouvernements ne leur fournissent ni financement ni informati<strong>on</strong>s. Les militants des droits del’homme s<strong>on</strong>t parfois arrêtés pour leur militantisme.58. Les ONG ne s<strong>on</strong>t pas impliquées dans la rédacti<strong>on</strong> des rapports des Etats aux termes de l’Article62 de la Charte AfricaineRecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s :a) La CADHP devrait appliquer les dispositi<strong>on</strong>s existantes c<strong>on</strong>cernant ses relati<strong>on</strong>savec les ONG et prendre des sancti<strong>on</strong>s appropriées à l’enc<strong>on</strong>tre de celles qui ne sec<strong>on</strong>forment pas auxdites dispositi<strong>on</strong>s.b) Les ONG devraient fournir des informati<strong>on</strong>s exactes dans leurs projets de résoluti<strong>on</strong>set la CADHP devrait établir un mécanisme de vérificati<strong>on</strong> à cet égard.


EX.CL/279 (IX)Page 31c) Les ONG devrait c<strong>on</strong>tribuer à la diffusi<strong>on</strong> des informati<strong>on</strong>s sur le travail de laCADHPd) Les organisati<strong>on</strong>s travaillant à la promoti<strong>on</strong> et à la protecti<strong>on</strong> des droits des femmesdevraient être encouragées à introduire davantage de communicati<strong>on</strong>s auprès de laCADHP.e) Les ONG devraient collaborer avec la CADHP pour améliorer les mécanismesdestinés à une meilleure protecti<strong>on</strong> des droits, éc<strong>on</strong>omiques, sociaux et culturels etdes droits des minorités autocht<strong>on</strong>es en Afrique.f) La CADHP devrait réfléchir avec la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA et les ONG àl’établissement de relati<strong>on</strong>s entre ces trois entités.g) La CADHP devrait se pencher sur les violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme perpétréespar des acteurs n<strong>on</strong> étatiques, y compris ceux bases hors d’Afrique.Partenaires coopérants internati<strong>on</strong>aux :Défis :59. Plus de stagiaires n<strong>on</strong> africains s<strong>on</strong>t financés par les d<strong>on</strong>ateurs, ce qui d<strong>on</strong>ne lieu audéveloppement de talents n<strong>on</strong> locaux.60. La percepti<strong>on</strong> est que les d<strong>on</strong>ateurs imposent des c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s à l’utilisati<strong>on</strong> des ressources qu’ilsdispensent à la CADHP et aux ONG en Afrique.61. Pour une meilleure utilisati<strong>on</strong> des compétences et expertises des Nati<strong>on</strong>s Unies et des autresinstituti<strong>on</strong>s intergouvernementales de renforcer, il est nécessaire de renforcer les capacités de laCADHP et de développer des relati<strong>on</strong>s de travail plus étroites avec le Haut Commissariat desNati<strong>on</strong>s Unies aux droits de l’homme.Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s :• Les partenaires internati<strong>on</strong>aux devraient être encouragés à financer plus de stagiairesafricains à la CADHP, outre les n<strong>on</strong>-Africains, de manière à ce que l’Afriquedéveloppe une capacité et une expertise.• Le Bureau de la CADHP devrait être pleinement impliqué dans le processus desollicitati<strong>on</strong> de financement extérieur par le Secrétariat de la CADHP et la passati<strong>on</strong>d’accords avec les d<strong>on</strong>ateurs.• La CADHP et l’UA devraient élaborer des lignes directrices sur les d<strong>on</strong>ati<strong>on</strong>s devantêtre reçues par la CADHP et sur leur utilisati<strong>on</strong>.Point 5 : Relati<strong>on</strong>s entre la CADHP et les autres organes et instituti<strong>on</strong>s de l’UA :62. La présentati<strong>on</strong> a mis en évidence la base historique et juridique sur laquelle la CADHP a étéchargée d’examiner ses relati<strong>on</strong>s avec les divers organes et programmes de l’UA. Elle a égalementmis en évidence les domaines de complémentarité et la nécessité d’un engagement mutuel entrela CADHP et les divers organes et programmes de l’UA. Les participants <strong>on</strong>t rec<strong>on</strong>nu lanécessité d’établir d’urgence une coopérati<strong>on</strong> entre les divers organes et programmes afin d’éviter


Défis:EX.CL/279 (IX)Page 32une utilisati<strong>on</strong> inefficace des rares ressources, des duplicati<strong>on</strong>s, la suspici<strong>on</strong> mutuelle et lemanque de c<strong>on</strong>naissance des programmes, m<strong>and</strong>ats et activités des organes respectifs. Ils <strong>on</strong>trappelé leurs obligati<strong>on</strong>s respectives pour assurer l’atteinte des objectifs et principes én<strong>on</strong>cés auxtermes de l’Acte C<strong>on</strong>stitutif de l’UA. Un certain nombre de recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s pratiques <strong>on</strong>t étéfaites dans le sens de ces préoccupati<strong>on</strong>s.63. La CADHP doit finaliser le point de ses relati<strong>on</strong>s avec les autres organes et instituti<strong>on</strong>s de l’UA.Il n’y a pas de relati<strong>on</strong>s formelles avec le Parlement panafricain, l’ECOSOCC, le C<strong>on</strong>seil de Paixet de Sécurité, la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, le Comité Africain surles Droits et le Bien-Être de l’Enfant; le NEPAD, la CSSDCA/CIDO, la Divisi<strong>on</strong> chargée desRéfugiés, des pers<strong>on</strong>nes déplacées et des Affaires humanitaires ainsi que d’autres organisati<strong>on</strong>srégi<strong>on</strong>ales pertinentes.64. Il est nécessaire de rati<strong>on</strong>aliser l’utilisati<strong>on</strong> des ressources de la promoti<strong>on</strong> et de la protecti<strong>on</strong> desdroits de l’homme en Afrique.65. Une interacti<strong>on</strong> régulière est nécessaire entre la CADHP et ses partenaires, pour refléter unf<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement coord<strong>on</strong>né du système africain des droits de l’homme.66. Une incertitude plane sur la catégorie à laquelle appartiennent les décisi<strong>on</strong>s et lesrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de la CADHP dans le cadre des décisi<strong>on</strong>s de la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat etde Gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaine (Directives, Déclarati<strong>on</strong>s ou Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s) et celapose problème quant au statut juridique de la mise en œuvre desdites décisi<strong>on</strong>s etrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s.Recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s :a) Afin d’assurer une coordinati<strong>on</strong> durable des activités liées aux droits de l’hommemenées par les différents organes de l’UA, les partenaires coopérants aider<strong>on</strong>t leDépartement des Affaires politiques de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA à renforcer sescapacités de coordinati<strong>on</strong> de la portée croissante des instituti<strong>on</strong>s traitant dequesti<strong>on</strong>s liées aux droits de l’homme en Afrique, en détachant et/ou en finançantun poste à cet effet.b) Il est capital et urgent que la CADHP initie des c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong>s avec les organes del’UA, à savoir : le Parlement panafricain, le C<strong>on</strong>seil de Paix et l’ECOSOCC, en vued’établir les modalités de formalisati<strong>on</strong> de leurs relati<strong>on</strong>s et d’élaborer desprogrammes communs.c) La CADHP devrait inviter les représentants de ces organes pour assister à sessessi<strong>on</strong>s et vice versa, afin de renforcer une coopérati<strong>on</strong> mutuelle.d) Le Haut Commissariat des Nati<strong>on</strong>s Unies aux Droits de l’Homme et d’autresorganisati<strong>on</strong>s similaires devraient assister la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à c<strong>on</strong>voquer uneC<strong>on</strong>férence de d<strong>on</strong>ateurs pour mobiliser des ressources destinées à la mise en œuvrede s<strong>on</strong> Agenda sur la démocratie, la b<strong>on</strong>ne gouvernance, la promoti<strong>on</strong> et laprotecti<strong>on</strong> des droits de l’homme et des peuples.e) La CADHP, en réexaminant s<strong>on</strong> Règlement intérieur, devra initier des c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong>savec la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples immédiatement après


EX.CL/279 (IX)Page 33s<strong>on</strong> opérati<strong>on</strong>nalisati<strong>on</strong>, afin d’établir les modalités de coopérati<strong>on</strong> et dec<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong>.f) La CADHP devrait établir des relati<strong>on</strong>s formelles avec le Comité africain d’Expertssur les Droits et le Bien-être de l’Enfant. Cela devrait se faire c<strong>on</strong>formément à lanécessité d’une utilisati<strong>on</strong> rati<strong>on</strong>nelle des ressources destinées à la promoti<strong>on</strong> et à laprotecti<strong>on</strong> en Afrique.g) La CADHP et le Mécanisme Africain d’Evaluati<strong>on</strong> par les Pairs devraient formaliserles modalités de coopérati<strong>on</strong> afin de permettre à la CADHP de participer à laprocédure d’examen du Mécanisme afin de s’assurer de la prise en compte de tousles indicateurs des droits de l’homme et du droit internati<strong>on</strong>al humanitaire.h) Des Point focaux devraient être nommés dans les organisati<strong>on</strong>s régi<strong>on</strong>ales pouraméliorer la coopérati<strong>on</strong> avec la CADHP dans le domaine des droits de l’homme.i) La commissi<strong>on</strong> de l’UA devrait améliorer la coopérati<strong>on</strong> déjà établie entre le<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial sur les Réfugiés, les Pers<strong>on</strong>nes déplacées et les Dem<strong>and</strong>eursd’asile en Afrique et la Divisi<strong>on</strong> chargée des Réfugiés, des Pers<strong>on</strong>nes déplacées etdes Affaires humanitaires de l’UA. Des arrangements similaires devraient êtredéveloppés entre les autres mécanismes spéciaux de la CADHP et les départementsou organes pertinents de l’UA.j) La CADHP devrait réfléchir sur la manière d’interagir régulièrement avec sespartenaires sur les voies et moyens d’améliorer s<strong>on</strong> travail et ses relati<strong>on</strong>s avecd’autres organes c<strong>on</strong>cernés.k) La CADHP devrait d<strong>on</strong>ner des informati<strong>on</strong>s sur s<strong>on</strong> travail à tous les organesc<strong>on</strong>cernés de l’UA, y compris le Comité des Représentants permanents.l) La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA devrait spécifier le statut juridique des décisi<strong>on</strong>s etrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de la CADHP, dans le c<strong>on</strong>texte de l’Article 33 du Règlementintérieur de la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Uni<strong>on</strong> Africaineafin de faciliter la mise en œuvre des décisi<strong>on</strong>s de la CADHP et le respect de laCharte Africaine.m) La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA facilitera la tenue de séances d’informati<strong>on</strong> sur les droits del’homme tous les deux ans ou, à chaque fois que de besoin, informer les membres duComité des Représentants permanents et d’autres organes compétents de l’UA.CONCLUSION:67. Tous les participants <strong>on</strong>t rec<strong>on</strong>nu l’importance de la Réuni<strong>on</strong> de réflexi<strong>on</strong> et <strong>on</strong>t exhorté l’UA àinstituti<strong>on</strong>naliser un mécanisme de dialogue entre les divers organes, instituti<strong>on</strong>s et programmesde l’UA, tous les deux ans avant la sessi<strong>on</strong> de la CADHP, afin de s’assurer que despréoccupati<strong>on</strong>s similaires soient abordées à l’avenir.68. Les participants <strong>on</strong>t insisté sur la nécessité pour l’UA et la CADHP de finaliser immédiatement leprocessus de recrutement du Secrétaire de la CADHP de telle sorte que la mise en œuvre de cesrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s ne soit pas retardée.Banjul, Gambie, 10 mai 2006


EX.CL/279 (IX)Page 34Annexe IIIRésoluti<strong>on</strong>s adoptées au cours de la 38 ème sessi<strong>on</strong>ordinaire ainsi que les Rép<strong>on</strong>ses des Etats‣ Résoluti<strong>on</strong> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’hommeen Ethiopie;‣ Résoluti<strong>on</strong> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’hommedans la régi<strong>on</strong> du Darfour au Soudan;‣ Résoluti<strong>on</strong> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’hommeen Oug<strong>and</strong>a ;‣ Résoluti<strong>on</strong> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’hommeau Zimbabwe


EX.CL/279 (IX)Page 35RÉSOLUTION SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME EN ÉTHIOPIELa <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples réunie à sa 38 ième Sessi<strong>on</strong> ordinairetenue du 21 novembre au 5 décembre 2005, à Banjul, Gambie ;C<strong>on</strong>sidérant que la République Fédérale Démocratique de l’Ethiopie est État Partie à la CharteAfricaine des Droits de l’Homme et des Peuples ;Rappelant que la liberté d’opini<strong>on</strong> et d’expressi<strong>on</strong> ainsi que le droit de réuni<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t des droitsf<strong>on</strong>damentaux inscrits dans les instruments internati<strong>on</strong>aux ratifiés par l’Ethiopie, et notamment lesArticles, 9 et 11 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ;Rappelant l’Article 7 de la Charte garantissant le droit à un procès équitable et les Lignes Directrice etPrincipes sur le Droit à un Procès Equitable et à l’Assistance Judiciaire en Afrique développées par la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples;Prof<strong>on</strong>dément préoccupée par la situati<strong>on</strong> prévalant depuis juin 2005 en Ethiopie et notamment lesarrestati<strong>on</strong>s arbitraires et d’autres graves violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme à l’enc<strong>on</strong>tre de membres etpartisans suspectés de groupes d’oppositi<strong>on</strong>, d’étudiants et de défenseurs des droits de l’homme ;Rappelant que le 8 juin et le 1 er novembre 2005, les forces de sécurité <strong>on</strong>t tué et blessé desmanifestants pendant des manifestati<strong>on</strong>s protestant c<strong>on</strong>tre l’issue des électi<strong>on</strong>s parlementaires àAddis Abéba et d’autres villes ;Préoccupée par la détenti<strong>on</strong> arbitraire de chefs de l’oppositi<strong>on</strong> et des journalistes rédacteurs enEthiopie ;Notant la créati<strong>on</strong> par le gouvernement éthiopien d’une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Nati<strong>on</strong>ale Parlementaire pourmener une enquête sur les faits relatifs aux actes de violence commis dans le pays ;1. Déplore la mort de nombreux civils lors d’affr<strong>on</strong>tements avec les forces de sécurité ;2. Dem<strong>and</strong>e que les autorités Ethiopiennes libèrent les pris<strong>on</strong>niers politiques arbitrairementdétenus, les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes ;3. Exhorte le Gouvernement Ethiopien à garantir aux individus accusés un procès équitable telque prévu par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et les autres instrumentsinternati<strong>on</strong>aux pertinents des droits de l’homme, y compris le droit de dem<strong>and</strong>er la grâce ouune commutati<strong>on</strong> de peine ;4. Appelle le Gouvernement éthiopien à assurer l’impartialité, l’indépendance et l’intégrité de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Nati<strong>on</strong>ale Parlementaire d’enquête sur les récents actes de violence dans le payset à traduire en justice les auteurs de violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme ;5. Incite le Gouvernement Ethiopien à garantir, à tout moment, les libertés d’opini<strong>on</strong> etd’expressi<strong>on</strong> ainsi que le droit d’organiser des manifestati<strong>on</strong>s et des réuni<strong>on</strong>s politiquespacifiques ;6. Dem<strong>and</strong>e que le Gouvernement Ethiopien garantisse en toutes circ<strong>on</strong>stances l’intégritéphysique et psychologique des défenseurs des droits de l’homme, c<strong>on</strong>formément auxinstruments internati<strong>on</strong>aux, en particulier la Déclarati<strong>on</strong> des Défenseurs des Droits de l’Hommeadoptée par l’Assemblée Générale des Nati<strong>on</strong>s Unies en décembre 1998 ;7. Exhorte le Gouvernement Ethiopien à respecter les instruments internati<strong>on</strong>aux ratifiés parl’Ethiopie et notamment le Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droits civils et politiques (PIRDCP), le


EX.CL/279 (IX)Page 36Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droits éc<strong>on</strong>omiques, sociaux et culturels (PIRDESC) et la Charte Africainedes Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP).Fait à Banjul, le 5 décembre 2005


EX.CL/279 (IX)Page 37PRESENTATION DELA REPUBLIQUE FEDERALE DEMOCRATIQUE D'ÉTHIOPIECONFORMEMENT A LA RÉSOLUTION NO. EX.CL/DEC. 257(VIII)DU CONSEIL EXECUTIF DE L’UNION AFRICAINECONCERNANTLE 19 eme RAPPORT ANNUEL D’ACTIVITES DE LA COMMISSION AFRICAINEDES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLESAvril 2006


EX.CL/279 (IX)Page 381. Introducti<strong>on</strong>Le Gouvernement de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie présente, dans leprésent rapport, s<strong>on</strong> avis sur la résoluti<strong>on</strong> adoptée par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits del’Homme et des Peuples (ci-après la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>) durant sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue du 21novembre au 5 décembre 2005 à Banjul, Gambie sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme en Ethiopie.Ce rapport est préparé sur la base de la décisi<strong>on</strong> adoptée par la 8 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire du C<strong>on</strong>seilExécutif de l’Uni<strong>on</strong> Africaine aux termes de laquelle le C<strong>on</strong>seil dem<strong>and</strong>ait aux gouvernementsc<strong>on</strong>cernés à l’enc<strong>on</strong>tre desquels la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> avait adopté une résoluti<strong>on</strong> de présenter deséclaircissements sur la résoluti<strong>on</strong>.Durant la 8 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire du C<strong>on</strong>seil Exécutif tenue au Soudan en juillet 2005, SE leMinistre des Affaires Etrangères de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie a bien spécifiéqu’en soulevant s<strong>on</strong> objecti<strong>on</strong> sur la résoluti<strong>on</strong>, l’Ethiopie ne c<strong>on</strong>testait pas la compétence de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à exercer s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at tel que stipulé aux termes de la Charte Africaine des Droits del’Homme et des Peuples (ci-après la Charte), s<strong>on</strong> Règlement intérieur et les autres instrumentsjuridiques. Dans le présent rapport, l’Ethiopie a plutôt pour objectif de fournir à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> desfaits pertinents et nécessaires en liais<strong>on</strong> avec certains développements saillants dans le pays à la suitedes électi<strong>on</strong>s législatives fédérales et régi<strong>on</strong>ales de mai 2005 pour informer la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de laréalité sur le terrain.Le rapport comporte dix secti<strong>on</strong>s couvrant des développements majeurs en liais<strong>on</strong> auxélecti<strong>on</strong>s de mai 2005. La Secti<strong>on</strong> Une présente la structure et le c<strong>on</strong>tenu du rapport. La Secti<strong>on</strong>Deux aborde la nature de la résoluti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme enEthiopie et la positi<strong>on</strong> de l’Ethiopie sur la résoluti<strong>on</strong> f<strong>on</strong>dée sur le Règlement intérieur de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et autres instruments légaux pertinents. La Secti<strong>on</strong> Trois met en évidence l’historique etles faits saillants de l’électi<strong>on</strong> de mai 2005 depuis la phase préélectorale jusqu’aux développementspost-électoraux en nous efforçant de nous centrer sur les questi<strong>on</strong>s pertinentes au regard des pointscouverts par la résoluti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> qui s<strong>on</strong>t : la c<strong>on</strong>duite des inscripti<strong>on</strong>s des électeurs,l’amendement des lois électorales, la campagne ; l’éducati<strong>on</strong> des électeurs, le vote, le dépouillement esvotes et les mécanismes de règlement des différends liés aux électi<strong>on</strong>s. La Secti<strong>on</strong> Quatre d<strong>on</strong>ne unaperçu de l’aspect juridique et instituti<strong>on</strong>nel du régime électoral éthiopien c<strong>on</strong>cernant le rôle duC<strong>on</strong>seil nati<strong>on</strong>al des électi<strong>on</strong>s, des tribunaux internes et des observateurs internes et internati<strong>on</strong>auxdes électi<strong>on</strong>s.De la Secti<strong>on</strong> Cinq à la Secti<strong>on</strong> Neuf s<strong>on</strong>t abordés la violence post-électorale dans le pays et lerôle de certains membres des partis politiques d’oppositi<strong>on</strong>, de la presse et des organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong>gouvernementales en ourdissant la violence de rue ayant mis gravement en péril l’ordrec<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel. Ces secti<strong>on</strong>s expliquent également l’historique des mesures prises par legouvernement dans l’intérêt de la paix, de l’ordre et de la démocratie. La Secti<strong>on</strong> Dix d<strong>on</strong>ne unaperçu de l’enquête parlementaire indépendante récemment établie pour mener des investigati<strong>on</strong>s surles circ<strong>on</strong>stances entourant la violence post-électorale qui a abouti à la mort de civils, d’agents de laforce publique, et à la destructi<strong>on</strong> de milli<strong>on</strong>s de dollars de perte de biens. La Secti<strong>on</strong> Onze présenteles observati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>clusives et les observati<strong>on</strong>s de l’Ethiopie eu égard à la résoluti<strong>on</strong> de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.2. Positi<strong>on</strong> de l’Ethiopie sur la procédure et la nature de la résoluti<strong>on</strong>Durant sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue en Gambie du 21 novembre au 5 décembre 2005, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a adopté une résoluti<strong>on</strong> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme dans un certain nombre


EX.CL/279 (IX)Page 39d’Etats membres, d<strong>on</strong>t l’Ethiopie. Bien que la délégati<strong>on</strong> éthiopienne participant à la 38 ème Sessi<strong>on</strong>ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ait fait des déclarati<strong>on</strong>s, ait eu des discussi<strong>on</strong>s avec les membres de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et ait distribué des documents informant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’état précis desdéveloppements dans le pays, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a néanmoins adopté la résoluti<strong>on</strong> d’une manière n<strong>on</strong>compatible avec la Charte et avec le Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Lors de l’examen du 19ème rapport annuel d’activités durant la 8 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire duC<strong>on</strong>seil Exécutif de l’Uni<strong>on</strong> Africaine tenue au Soudan les 20 et 21 janvier 2006, l’Ethiopie etd’autres pays c<strong>on</strong>cernés <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>testé la manière d<strong>on</strong>t la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a adopté la résoluti<strong>on</strong> litigieuseet les allégati<strong>on</strong>s sans f<strong>on</strong>dement c<strong>on</strong>tenues dans la résoluti<strong>on</strong>, déformant les mesures dugouvernement qui s<strong>on</strong>t, en réalité, prises en vue d’assurer la loi et l’ordre. En rais<strong>on</strong> de l’objecti<strong>on</strong>avancée par l’Ethiopie et d’autres Etats c<strong>on</strong>cernés, le C<strong>on</strong>seil, dans sa décisi<strong>on</strong> intitulée Décisi<strong>on</strong> surle 19 ème <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’activités de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples 1 adécidé d’exclure les résoluti<strong>on</strong>s à l’enc<strong>on</strong>tre des pays ayant formulé une objecti<strong>on</strong> au rapportd’activités de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et a accordé trois mois aux gouvernements c<strong>on</strong>cernés pour présenter unrapport c<strong>on</strong>cernant la résoluti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> devant être soumis à l’examen de celle-ci.La présente secti<strong>on</strong> analyse la procédure d’adopti<strong>on</strong> des résoluti<strong>on</strong>s par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine. Une bref rappel de la discussi<strong>on</strong> durant la 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> estégalement inclus. L’Ethiopie argue que la décisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de rendre publique la résoluti<strong>on</strong>sur s<strong>on</strong> site web est incompatible avec la pratique acceptable.2.1. Procédure de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> AfricaineLa <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> adopte souvent, à la suite de la c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong> de ses sessi<strong>on</strong>s ordinaires, desrésoluti<strong>on</strong>s sur des questi<strong>on</strong>s liées aux droits de l’homme. La nature et le c<strong>on</strong>tenu de ces résoluti<strong>on</strong>stendent à varier. Il arrive qu’elles portent sur des questi<strong>on</strong>s de procédure comme dem<strong>and</strong>er à un Etatparticulier de créer la modalité de travail avec la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> en enquêtant sur certaines violati<strong>on</strong>sdes droits de l’homme dans ce pays. Il arrive aussi que ses résoluti<strong>on</strong>s témoignent d’allégati<strong>on</strong>s decertaines violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme et qu’elles intègrent une déclarati<strong>on</strong> de c<strong>on</strong>damnati<strong>on</strong>.Dans d’autres occasi<strong>on</strong>s, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s’est servie de résoluti<strong>on</strong>s pour créer des mécanismesspéciaux et des groupes de travail pour la mise en oeuvre de s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at large en adoptant desrésoluti<strong>on</strong>s. Le m<strong>and</strong>at de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’établissement des mécanismes ci-dessus menti<strong>on</strong>nés estclairement stipulé à l’Article 28 du Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Bien qu’aucune dispositi<strong>on</strong>spécifique du Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’habilite clairement la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à adopterune résoluti<strong>on</strong>, l’adopti<strong>on</strong> de résoluti<strong>on</strong>s est aujourd’hui devenue une pratique st<strong>and</strong>ard d’adopti<strong>on</strong>de ses décisi<strong>on</strong>s.2.2. La nature du dialogue entre la délégati<strong>on</strong> de l’Ethiopie et la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> lors desa 38 th Sessi<strong>on</strong> ordinaireLa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s’est tenue à Banjul, Gambie, du 21 novembreau 5 décembre 2005. Dans s<strong>on</strong> allocuti<strong>on</strong> d’ouverture, la délégati<strong>on</strong> éthiopienne a informé la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des diverses mesures prises par le Gouvernement pour faire avancer la protecti<strong>on</strong> desdroits de l’homme dans le pays et des circ<strong>on</strong>stances entourant les récents développements des droitsde l’homme à la suite des électi<strong>on</strong>s législatives fédérales et régi<strong>on</strong>ales de mai 2005.1 EX.CL/Dec.257 (VIII)


EX.CL/279 (IX)Page 40Un certain nombre d’organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong>-gouvernementales a fait des déclarati<strong>on</strong>s en séancepublique de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> faisant référence aux développements des droits de l’homme en Ethiopie.La délégati<strong>on</strong> éthiopienne a rép<strong>on</strong>du à toutes les allégati<strong>on</strong>s et plaintes des organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong>gouvernementales. Il a été déclaré que des mesures législatives et administratives <strong>on</strong>t été mises enplace pour régler les différends liés aux électi<strong>on</strong>s. Quoiqu’il en soit, les partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t optépour leur manifestati<strong>on</strong> de rue illégale destinée à renverser l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel. La délégati<strong>on</strong>éthiopienne a déclaré en outre que les mesures prises par les autorités de police étaient destinées àprotéger la loi et l’ordre. Il a également été précisé que le Gouvernement n’a pas fermé les journauxprivés et plusieurs d’entre eux s<strong>on</strong>t imprimés à l’heure actuelle dans le pays. La délégati<strong>on</strong> aégalement précisé que les représentants de la Chambre du Peuple de la République fédéraledémocratique d’Ethiopie (la Chambre) <strong>on</strong>t établi une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendante chargéede mener des investigati<strong>on</strong>s sur les circ<strong>on</strong>stances entourant les c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tati<strong>on</strong>s à Addis Abéba et danscertaines autres villes du pays.2.3. Résoluti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme en EthiopieLa résoluti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> couvre un certain nombre de développements liés aux droitsde l’homme en Ethiopie à la suite des électi<strong>on</strong>s de mai 2005. Une caractéristique remarquable de cetterésoluti<strong>on</strong> est sa similarité flagrante avec la résoluti<strong>on</strong> adoptée par le Forum des ONG organiséimmédiatement avant la réuni<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Dans sa résoluti<strong>on</strong>, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a exprimé sa préoccupati<strong>on</strong> devant “…notamment lesarrestati<strong>on</strong>s arbitraires et les autres graves violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme à l’enc<strong>on</strong>tre de membreset partisans suspectés des groupes d’oppositi<strong>on</strong>, d’étudiants et de défenseurs des droits de l’homme.”Elle accuse les forces de sécurité du Gouvernement d’avoir tué et blessé des manifestants le 8 juin etle 1 er novembre 2006. Il a également été déclaré que les journalistes et les défenseurs des droits del’homme s<strong>on</strong>t arrêtés arbitrairement.La résoluti<strong>on</strong> exhorte le Gouvernement à :a. Libérer les pris<strong>on</strong>niers politiques arbitrairement détenus, les défenseurs desdroits de l’homme et les journalistes,b. Garantir, pour tout individu accusé, le droit à un procès équitable tel queprévu par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples etd’autres instruments internati<strong>on</strong>aux pertinents des droits de l’homme, ycompris le droit de dem<strong>and</strong>er la grâce ou la commutati<strong>on</strong> de peine,c. Garantir l’impartialité, l’indépendance et l’intégrité de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>parlementaire nati<strong>on</strong>ale enquêtant sur les récents actes de violence dans lepays et attraire les auteurs de violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme en justice,d. Garantir, à tous moments, la liberté d’opini<strong>on</strong> et d’expressi<strong>on</strong> ainsi que ledroit d’organiser des manifestati<strong>on</strong>s et des rassemblements politiquespacifiques,e. Garantir, en toutes circ<strong>on</strong>stances, l’intégrité physique et psychologique desdéfenseurs des droits de l’homme c<strong>on</strong>formément aux instrumentsinternati<strong>on</strong>aux, en particulier la Déclarati<strong>on</strong> des défenseurs des droits del’homme adoptée par l’Assemblée Générale des Nati<strong>on</strong>s Unies en décembre1998.


EX.CL/279 (IX)Page 41Le Gouvernement d’Ethiopie indique que le caractère dupliqué de cette résoluti<strong>on</strong> encomparais<strong>on</strong> de la résoluti<strong>on</strong> adoptée par le forum des organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong> gouvernementales tenuimmédiatement avant la réuni<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> dém<strong>on</strong>tre le manque de f<strong>on</strong>dement de laprocédure suivie par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>sistant à reproduire la résoluti<strong>on</strong> du forum n<strong>on</strong>gouvernemental. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a d<strong>on</strong>c adopté la résoluti<strong>on</strong> n<strong>on</strong> gouvernementale sans autreexamen ni autre estimati<strong>on</strong>.2.4. Publicité d<strong>on</strong>née à la résoluti<strong>on</strong> sur le site web de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>A la suite de l’adopti<strong>on</strong> des résoluti<strong>on</strong>s, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> les a immédiatement renduespubliques par un communiqué et surtout via s<strong>on</strong> site web officiel. 1 Le Gouvernement d’Ethiopieaffirme que la manière d<strong>on</strong>t la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a rendu publiques ses résoluti<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>trevient à s<strong>on</strong>Règlement intérieur.Les résoluti<strong>on</strong>s qui f<strong>on</strong>t souvent partie des annexes du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> Annuel d’Activités de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s<strong>on</strong>t des documents c<strong>on</strong>fidentiels jusqu’à leur adopti<strong>on</strong> par l’organe pertinent del’Uni<strong>on</strong> Africaine. L’Article 77 du Règlement intérieur stipule clairement que ce rapport doit êtrec<strong>on</strong>fidentiel. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ne peut les publier qu’après ce rapport et seulement lorsque l’organepertinent de l’Uni<strong>on</strong> Africaine ne d<strong>on</strong>ne pas d’instructi<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>traires. 2 C<strong>on</strong>cernant la questi<strong>on</strong>spécifique du rapport d’activités de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, le Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ne peut le publierqu’après s<strong>on</strong> examen par la C<strong>on</strong>férence de l’Uni<strong>on</strong> Africaine. 3Le Gouvernement d’Ethiopie est d’avis que la publicati<strong>on</strong> des résoluti<strong>on</strong>s sur le site webofficiel de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> avant leur examen par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>trevient à la dispositi<strong>on</strong> ci-dessusdu Règlement intérieur.2.5. Décisi<strong>on</strong> du C<strong>on</strong>seil Exécutif de l’UADurant sa 8 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire, le C<strong>on</strong>seil Exécutif de l’Uni<strong>on</strong> Africaine a adopté larésoluti<strong>on</strong> no EX.CL/Dec.257 (VIII) intitulée Décisi<strong>on</strong> du 19 ème <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> d’Activités de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. Cela faisait suite à la présentati<strong>on</strong> durapport annuel d’activités de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à l’organe de décisi<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> Africainec<strong>on</strong>formément à l’Article 41 du Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Dans la Résoluti<strong>on</strong>, le C<strong>on</strong>seil dem<strong>and</strong>ait ;1. à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, d’exclure la résoluti<strong>on</strong> sur la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme en Ethiopie,en Erythrée, au Zimbabwe, en Oug<strong>and</strong>a et au Soudan des annexes au 19 ème <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>d’Activités ;2. aux Etats membres c<strong>on</strong>cernés, de communiquer à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, dans un délai de troismois suivant l’adopti<strong>on</strong> de la décisi<strong>on</strong> du C<strong>on</strong>seil, leur opini<strong>on</strong> sur les résoluti<strong>on</strong>s ;3. à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, de veiller à ce qu’à l’avenir, elle joigne les rép<strong>on</strong>ses de tous les Etats partiesà ses Résoluti<strong>on</strong>s et à ses Décisi<strong>on</strong>s avant de les soumettre à l’examen du C<strong>on</strong>seil Exécutifet/ou de la C<strong>on</strong>férence.1 Voir le site web de la CADHP sur < www.achpr.org>.2 Ibid, Article 77 (2).3 Ibid, Article 79.


EX.CL/279 (IX)Page 423. Électi<strong>on</strong>s législatives de mai 2005 en EthiopieLes premières électi<strong>on</strong>s législatives démocratiques et multipartites <strong>on</strong>t été organisées enEthiopie en 1995. Ces électi<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>stitué un tournant puisque les partis politiques pouvaientparticiper à des électi<strong>on</strong>s disputées pour la première fois dans l’histoire du pays. Elles <strong>on</strong>t été suiviesen 2000 de sec<strong>on</strong>des électi<strong>on</strong>s multipartites 1 . Ces deux électi<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été généralement jugées commeayant été libres et justes et la preuve tangible que le pays poursuivait avec succès s<strong>on</strong> processus dedémocratisati<strong>on</strong> 2 .Les électi<strong>on</strong>s législatives fédérales et régi<strong>on</strong>ales de mai 2005 organisées en Ethiopie <strong>on</strong>touvert la voie à un nouveau chapitre crucial du processus de démocratisati<strong>on</strong> dans lequel s’est lancéle pays ces quinze (15) dernières années et elles se s<strong>on</strong>t caractérisées par la participati<strong>on</strong> de trente cinq(35) partis politiques, quatre cent vingt trois c<strong>and</strong>idats indépendants, une participati<strong>on</strong> électoralerecord, une égalité des chances pour tous les partis et c<strong>and</strong>idats en lice, le rôle actif joué par lesobservateurs des électi<strong>on</strong>s et un mécanisme d’enquête sur les c<strong>on</strong>testati<strong>on</strong>s, global, libre et juste. LeGouvernement n’a rien laissé au hasard pour que ces électi<strong>on</strong>s soient libres, justes et ord<strong>on</strong>nées.Ce qui a transpiré de la phase préélectorale, le jour du scrutin et durant la période postélectoraleau même titre que le rôle actif et l’évaluati<strong>on</strong> des observateurs des électi<strong>on</strong>s tout au l<strong>on</strong>g duprocessus électoral, c’est l’engagement sans équivoque du Gouvernement.3.1. Phase préélectoraleSel<strong>on</strong> le Bureau électoral nati<strong>on</strong>al (Nati<strong>on</strong>al Electoral Board - NEB), quelque trente cinq(35) partis éligibles et certifiés, certains ayant formé des coaliti<strong>on</strong>s, et quatre cent vingt trois (423)c<strong>and</strong>idats indépendants au niveau fédéral et régi<strong>on</strong>al <strong>on</strong>t participé aux électi<strong>on</strong>s 3 . Le NEB a en outreindiqué que plus de vingt six (26) milli<strong>on</strong>s d’électeurs admissibles étaient inscrits pour voter,c<strong>on</strong>stituant de loin le plus important nombre d’électeurs jamais enregistrés pour des électi<strong>on</strong>s dans lepays 4 .Comme l’<strong>on</strong> rec<strong>on</strong>nu les nombreux observateurs internati<strong>on</strong>aux et locaux, 5 le Gouvernement a misen place, durant la phase préélectorale, une égalité des chances pour tous les partis et c<strong>and</strong>idatsindépendants en lice pour leur permettre de se lancer sur un même pied d’égalité. 61 Faits sur les électi<strong>on</strong>s parlementaires en Ethiopie, Communiqué de presse, novembre 2005, Site web del’Ambassade d’Ethiopie au Royaume-Uni.http://www.ethioembassy.org.uk/news/press%20releases/Facts%20about%20the%20Recent%20Ethiopian%20Parliamentary%20Electi<strong>on</strong>s.htm;2 GFN- SSR, Resource Centre, Wellingt<strong>on</strong> Hall, Cranfield University, Shrivenham, http://www.gfnssr.org/gfn_papers_pages.cfm?id=5;3 Le NEB tient sa première c<strong>on</strong>férence de presse, Communiqué de presse, Nati<strong>on</strong>al Electoral Board, 29mars 2005, “Kemal a indiqué qu’un total de 1 845 et 3 662 c<strong>and</strong>idats <strong>on</strong>t été respectivement enregistréspour la course aux sièges de la Mais<strong>on</strong> des Représentants du Peuple et des C<strong>on</strong>seils régi<strong>on</strong>aux. Quelque423 c<strong>and</strong>idats pour la législature fédérale et d’Etat s<strong>on</strong>t indépendants alors que les autres s<strong>on</strong>t affiliés à 35partis politiques”, http://www.electi<strong>on</strong>sethiopia.org/Whats%20New5.htm; Nati<strong>on</strong>al Electoral Board, Listedes partis politiques inscrits, http://www.electi<strong>on</strong>sethiopia.org/Electi<strong>on</strong>%20Results.html;4 Ibid, 13 mai 2005.5 Veuillez trouver ci-joint en annexe le rapport de missi<strong>on</strong> de l’observati<strong>on</strong> et du suivi des électi<strong>on</strong>s del’Uni<strong>on</strong> Africaine6 Supra, at 7, 14 mai 2005.


EX.CL/279 (IX)Page 43La phase préélectorale s’est d<strong>on</strong>c caractérisée par :a) Un dialogue et un débat passi<strong>on</strong>né entre les partis au pouvoir et d’oppositi<strong>on</strong> sur la loiélectorale existante et les amendements devant nécessairement y être apportés ;b) Une campagne politique libre et enflammée ;c) L’allocati<strong>on</strong> d’un temps d’antenne juste à tous les partis en lice ;d) Le rôle actif des observateurs des électi<strong>on</strong>s.3.1.1. Amendements de la législati<strong>on</strong> électoraleEn préparati<strong>on</strong> des électi<strong>on</strong>s législatives fédérales et régi<strong>on</strong>ales de mai 2005, le parti aupouvoir et les partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t eu de nombreuses négociati<strong>on</strong>s et discussi<strong>on</strong>s sur la loiélectorale existante sur les voies et moyens d’assurer que le processus électoral soit libre, juste etord<strong>on</strong>né. Il a résulté de ces négociati<strong>on</strong>s que la Chambre a adopté un amendement à la législati<strong>on</strong>électorale existante, Proclamati<strong>on</strong> no. 111/1995 1 .En c<strong>on</strong>séquence, les dispositi<strong>on</strong>s relatives aux inscripti<strong>on</strong>s électorales <strong>on</strong>t été amendées afind’assurer la participati<strong>on</strong> du nombre maximum d’électeurs dans une approche générale destinée àencourager une participati<strong>on</strong> électorale plus élevée. A cet égard, l’exigence d’un minimum de deux (2)années de résidence pour l’inscripti<strong>on</strong> des votants a été réduite à six (6) mois. 2C<strong>on</strong>cernant les partis politiques et les c<strong>and</strong>idats privés en lice, des amendements destinés àfaciliter la participati<strong>on</strong> à ces électi<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été adoptés par la Chambre. Ainsi, les c<strong>and</strong>idats des partispolitiques <strong>on</strong>t été autorisés à s’inscrire sans les cinq cents (500) signatures exigées auparavant. Cetamendement, en supprimant une c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> restrictive à l’inscripti<strong>on</strong> des c<strong>and</strong>idats, a permis uneparticipati<strong>on</strong> encore plus importante des partis politiques et des c<strong>and</strong>idats aux électi<strong>on</strong>s.Ces amendements <strong>on</strong>t largement accru l’aptitude des partis politiques et des c<strong>and</strong>idatsindépendants en lice à faire librement campagne sans aucune restricti<strong>on</strong> ou interférence.De ce qui précède, il est évident que les amendements à la législati<strong>on</strong> électorale <strong>on</strong>t assuré latenue d’électi<strong>on</strong>s démocratiques en augmentant la participati<strong>on</strong> électorale et en facilitant l’inscripti<strong>on</strong>et la liberté de campagne des partis politiques et des c<strong>and</strong>idats.3.1.2. Campagne politiqueLes campagnes électorales <strong>on</strong>t été menées pendant plus de six mois dans tout le pays. Devifs débats entre c<strong>and</strong>idats de l’oppositi<strong>on</strong> et du parti au pouvoir <strong>on</strong>t eu lieu. Des réuni<strong>on</strong>smunicipales et d’immenses rassemblements <strong>on</strong>t été organisés. Les partis politiques <strong>on</strong>t présenté leurprogramme au public par des heures d’antenne gratuites et des espaces dans les journaux. Ils <strong>on</strong>tégalement mis à profit des rassemblements publics et des campagnes de rue pour véhiculer leurplateforme politique auprès de l’électorat.1 Veuillez trouver en Annexe n°1 une copie de la proclamati<strong>on</strong> de l’amendement à la législati<strong>on</strong> électorale ;2 Id.


EX.CL/279 (IX)Page 44La loi électorale permet également de faire campagne en tous lieux à l’excepti<strong>on</strong> des églises etdes mosquées, des camps militaires, des instituti<strong>on</strong>s éducatives durant les heures de classe et lesinstituti<strong>on</strong>s publiques durant les heures habituelles de travail. 1Le Ministère de l’Informati<strong>on</strong> a alloué des temps d’antenne télévisée et radioph<strong>on</strong>ique justesà tous les partis politiques et c<strong>and</strong>idats en lice. Le Ministère a alloué cinquante six (56) pour cent detemps d’antenne aux partis d’oppositi<strong>on</strong> et quarante quatre (44) pour cent au parti au pouvoir. Lespartis et les c<strong>and</strong>idats de l’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t eu significativement plus de temps d’antenne que le parti aupouvoir en dépit de leur très faible représentati<strong>on</strong> dans le Parlement fédéral et les parlementsrégi<strong>on</strong>aux sortants. Cela pour permettre aux partis et aux c<strong>and</strong>idats de l’oppositi<strong>on</strong> en lice d’avoirsuffisamment d’espace médiatique pour présenter leur programme politique à l’électorat et pour quecelui-ci puisse faire un choix informé.Ainsi, durant la phase préélectorale les médias publics et privés <strong>on</strong>t été intensivementengagés dans la diffusi<strong>on</strong> des informati<strong>on</strong>s relatives aux électi<strong>on</strong>s auprès de l’électorat.De même, pour permettre à l’électorat de faire un choix informé entre les différents partispolitiques et les c<strong>and</strong>idats en quête d’une charge publique, une série de débats télévisés etradioph<strong>on</strong>iques en direct a été organisée entre le parti au pouvoir et les partis de l’oppositi<strong>on</strong>. Cesdébats étaient centrés autour des principales politiques et des principaux programmes proposés parles partis et les c<strong>and</strong>idats afin de gagner les suffrages de l’électorat et c<strong>on</strong>centrés notamment sur leursopti<strong>on</strong>s éc<strong>on</strong>omiques, éducatives, de développement urbain et de politique étrangère et nati<strong>on</strong>ale.Le Gouvernement n’a épargné aucun effort pour assurer la liberté, l’équité et l’ouverture deces débats pour tous les partis et c<strong>and</strong>idats en lice en leur d<strong>on</strong>nant une ample opportunité detransmettre leur message politique à l’électorat. Cette allocati<strong>on</strong> transparente et juste de tempsd’antenne a été louée à juste titre par les observateurs internati<strong>on</strong>aux et nati<strong>on</strong>aux des électi<strong>on</strong>s.3.1.3. Campagne d’éducati<strong>on</strong> (civique) des électeursC’est dans le même but de permettre à l’électorat de faire un choix informé que leGouvernement, de nombreuses organisati<strong>on</strong>s de la société civile et n<strong>on</strong> gouvernementales <strong>on</strong>t menédivers programmes d’éducati<strong>on</strong> des électeurs dans les z<strong>on</strong>es urbaines et rurales:“…Le Bureau électoral nati<strong>on</strong>al (Nati<strong>on</strong>al Electi<strong>on</strong> Boardof Ethiopia - NEBE) a mis en oeuvre ces réformes et a adoptéd’autres mesures importantes pour accroître la transparence et laréactivité des partis politiques. Les organisati<strong>on</strong>s de la société civile<strong>on</strong>t gr<strong>and</strong>ement c<strong>on</strong>tribué au processus électoral en organisant desforums publics, en c<strong>on</strong>duisant des formati<strong>on</strong>s éducatives pour lesélecteurs et en déployant des observateurs internes. Fait plusimportant, le public éthiopien a dém<strong>on</strong>tré s<strong>on</strong> engagement dans ladémocratie par sa participati<strong>on</strong> active et enthousiaste au scrutin du15 mai. Il a résulté de ces efforts et d’autres des acteurs etinstituti<strong>on</strong> éthiopiens qu’une écrasante majorité d’Ethiopiens <strong>on</strong>teu l’opportunité de faire un choix significatif lors des électi<strong>on</strong>s du15 mai. Ce résultat significatif peut potentiellement faire avancer1 Supra, at 7, 13 mai 2005;


EX.CL/279 (IX)Page 45davantage la démocratisati<strong>on</strong> et c<strong>on</strong>solider la compétiti<strong>on</strong>multipartite …” 1Le processus de démocratisati<strong>on</strong> irréversible dans lequel s’est lancé le pays étant relativementnouveau, ces programmes d’éducati<strong>on</strong> des électeurs étaient tout à fait opportuns pour sensibiliser cesderniers à leurs droits de citoyens, à ce qui était en jeu durant les électi<strong>on</strong>s législatives fédérales etrégi<strong>on</strong>ales et sur la c<strong>on</strong>duite d’électi<strong>on</strong>s libres, justes et ord<strong>on</strong>nées.Sans nul doute, ces campagnes d’éducati<strong>on</strong> des électeurs <strong>on</strong>t également apporté leurc<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong> au succès des électi<strong>on</strong>s comme l’a illustré le nombre record d’inscripti<strong>on</strong>s électorales etde participati<strong>on</strong> le jour du scrutin.3.2. Jour de l’électi<strong>on</strong>Le 15 mai 2005, les électi<strong>on</strong>s législatives fédérales et régi<strong>on</strong>ales <strong>on</strong>t eu lieu comme prévudans toute l’Ethiopie. Ces électi<strong>on</strong>s, comme en témoignent tous les observateurs internati<strong>on</strong>aux etnati<strong>on</strong>aux, y compris l’Uni<strong>on</strong> Africaine, l’Uni<strong>on</strong> européenne et le Carter Centre, se s<strong>on</strong>t dérouléesdans la paix et la régularité. 2Aucune irrégularité significative ou majeure n’a été signalée par le NEB ou les observateursdes électi<strong>on</strong>s. Les rapports des observateurs et la couverture des médias dém<strong>on</strong>trent irréfutablementque ces électi<strong>on</strong>s étaient paisibles et ord<strong>on</strong>nées.3.2.1. Participati<strong>on</strong> recordAprès le vote, le NEB a indiqué que quelque quatre vingt dix (90) pour cent des vingt six(26) milli<strong>on</strong>s d’électeurs inscrits avaient effectivement participé aux électi<strong>on</strong>s, une participati<strong>on</strong>record et un témoignage sans équivoque de la c<strong>on</strong>fiance des électeurs dans l’entier processusélectoral. 3Cette participati<strong>on</strong> extrêmement élevée, même si <strong>on</strong> la compare à des électi<strong>on</strong>s dans des paysdotés d’une culture démocratique ancienne et prof<strong>on</strong>dément ancrée est une preuve flagrante de lanature réellement démocratique du processus électoral.3.2.2. C<strong>on</strong>duite libre et juste du scrutinPour assurer le respect scrupuleux de la vol<strong>on</strong>té de l’électorat tel qu’exprimé par saparticipati<strong>on</strong> record le 15 mai 2005, des comités mixtes composés de représentants du parti aupouvoir et des partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t été établis dans chacun des districts électoraux du pays.1 Déclarati<strong>on</strong> finale, Observati<strong>on</strong>s du Carter Center Observati<strong>on</strong>s sur les électi<strong>on</strong>s nati<strong>on</strong>ales de 2005 enEthiopie, 15 septembre 2005,http://72.14.207.104/search?q=cache:oNsRXjrswmUJ:www.cartercenter.org/documents/2199.pdf+voter+educati<strong>on</strong>+in+the+may+2005+electi<strong>on</strong>+in+ethiopia&hl=en&gl=et&ct=clnk&cd=6;2 L’ancien Président américain Jimmy Carter, l’un des 319 observateurs internati<strong>on</strong>aux des électi<strong>on</strong>s, adéclaré le dimanche que les électi<strong>on</strong>s s’étaient déroulées sans heurts, IRINnews.org (IRIN), 16 mai 2005,http://www.irinnews.org/report.asp?ReportID=47123&SelectRegi<strong>on</strong>=Horn_of_Africa&SelectCountry=ETHIOPIA;3 Supra, at 7, 16 mai 2005;


EX.CL/279 (IX)Page 46Ainsi, dans chaque district électoral, le comptage effectif des votes a été effectué par lesresp<strong>on</strong>sables électoraux du NEB en présence de représentants du parti au pouvoir et des partisd’oppositi<strong>on</strong>. Cela, plus qu’autre chose, en dépit d’allégati<strong>on</strong>s du c<strong>on</strong>traire par certains partisd’oppositi<strong>on</strong>, est une corroborati<strong>on</strong> évidente du fait que le comptage des votes et le processus depointage étaient très libres, justes et ouverts à la vérificati<strong>on</strong> de tous les partis en lice.De surcroît, les observateurs internati<strong>on</strong>aux et nati<strong>on</strong>aux <strong>on</strong>t été déployés dans tout le payspour témoigner de la nature libre, juste et ord<strong>on</strong>née du processus de comptage. L’Uni<strong>on</strong> Africaine, leCarter Centre ainsi qu’une foule d’autres observateurs internati<strong>on</strong>aux <strong>on</strong>t salué et loué le processus decomptage pour sa liberté, sa justesse et s<strong>on</strong> reflet de la vol<strong>on</strong>té des électeurs.Naturellement, des griefs devaient se manifester à l’issue d’électi<strong>on</strong>s aussi vivementdisputées. Afin de se pencher sur ces plaintes, qui émanaient du parti au pouvoir et des partisd’oppositi<strong>on</strong>, un mécanisme d’enquête sur les plaintes a été établi par le NEB sur la base de l’accordc<strong>on</strong>clu par tous les partis en lice.3.2. Développement post-électoralCompte tenu de la situati<strong>on</strong> politique tendue ayant suivi les électi<strong>on</strong>s vivement disputées, il aété impératif qu’un mécanisme soit c<strong>on</strong>çu pour se pencher sur les allégati<strong>on</strong>s d’irrégularités et dem<strong>on</strong>tage de vote émanant de tous les partis. 1Ainsi, le NEB a c<strong>on</strong>çu un mécanisme d’investigati<strong>on</strong> des plaintes sur la base d’un accordentre tous les partis. Le NEB a c<strong>on</strong>stitué un C<strong>on</strong>seil d’enquête sur les plaintes auquel tous les partisétaient représentés avec les observateurs internati<strong>on</strong>aux.Vingt-six c<strong>on</strong>seils d’enquête sur les plaintes <strong>on</strong>t été établis sous le NEB pour étudier lesirrégularités électorales alléguées et déployés dans les circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s litigieuses. Chaque C<strong>on</strong>seilcompte trois membres votants venant du NEB (Président), le plaignant et l’autre parti intéressé(déclaré vainqueur sel<strong>on</strong> les résultats provisoires). Lorsque le C<strong>on</strong>seil compte plus d’un plaignant entant que membre, les membres votants s<strong>on</strong>t deux membres du NEB, les représentants des plaignantset l’autre parti intéressé.Le C<strong>on</strong>seil a mené ses investigati<strong>on</strong>s en examinant les témoins amenés par chaque parti et enentendant le cas des agents nommés par les parties ainsi qu’en examinant les documents du NEB outoute autre preuve documentaire relative aux électi<strong>on</strong>s, lorsque nécessaire. Le C<strong>on</strong>seil a finalisé sesinvestigati<strong>on</strong>s et a communiqué un exemplaire du Résumé des Faits et des Notes derecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s au NEB après la c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong> des auditi<strong>on</strong>s dans les circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s.Un C<strong>on</strong>seil pouvait recomm<strong>and</strong>er au NEB de rejeter une plainte ou de l’autoriser mais neprendre aucune autre mesure ou ord<strong>on</strong>ner une répétiti<strong>on</strong> des bureaux de vote spécifique d’une1 Supra, at 7: NEB revoyant les plaints de 299 circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s, Communiqué de presse, Nati<strong>on</strong>al ElectoralBoard, “Des comités d’enquête sur les plaints composes des partis en lice, des observateurs internati<strong>on</strong>auxet du C<strong>on</strong>seil ser<strong>on</strong>t établis à la fin de cette semaine,” a expliqué Kemal. “Le nombre et la taille descomités ser<strong>on</strong>t déterminés sur la base du nombre de plaints devant faire l’objet d’investigati<strong>on</strong>s. ”Lescomités présenter<strong>on</strong>t leurs c<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>s au C<strong>on</strong>seil qui prendra les décisi<strong>on</strong>s finales. Après avoir revu lesc<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>s, le NEBE pourra retenir les résultats provisoires ou ord<strong>on</strong>ner un nouveau vote ou unnouveau dépouillement …”


EX.CL/279 (IX)Page 47circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong> ou d’ord<strong>on</strong>ner la répétiti<strong>on</strong> sur toute une circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong> sel<strong>on</strong> la nature del’irrégularité commise.A récepti<strong>on</strong> du Résumé des faits et de la Note de recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>, le NBE décidait soitd’accepter la recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong> du CIP soit de rejeter la plainte. L’organe d’examen des plaignants duNEB avait recomm<strong>and</strong>é qu’il soit enquêté sur les plaintes soumises pour 140 circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s sur les299. 1 Les décisi<strong>on</strong>s des panels étaient sujettes à appel devant le NEB et les décisi<strong>on</strong>s du NEBpouvaient être soumises au judiciaire. Les observateurs internati<strong>on</strong>aux représentés par l’Uni<strong>on</strong>Européenne, le Carter Center et l’Uni<strong>on</strong> Africaine <strong>on</strong>t observé le processus d’enquête sur les plaintes.Le NEB, en coopérati<strong>on</strong> avec les observateurs des électi<strong>on</strong>s, a mené des investigati<strong>on</strong>sextensives sur les plaintes formulées par l’oppositi<strong>on</strong>. Il a résulté de cette investigati<strong>on</strong> que le NEB aorganisé des répétiti<strong>on</strong>s d’électi<strong>on</strong>s dans trente et une (31) circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s où des problèmes majeursavaient été identifiés.Le mécanisme d’investigati<strong>on</strong> mis en place assurait la c<strong>on</strong>duite d’une évaluati<strong>on</strong> juste ettransparente de chaque plainte et, en c<strong>on</strong>séquence, que dans les circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s où de gravesirrégularités s’étaient produites au niveau du comptage et du pointage des votes, il soit procédé à unerépétiti<strong>on</strong> du vote.Après la répétiti<strong>on</strong> d’électi<strong>on</strong>s, le NEB a certifié que le parti au pouvoir, le Fr<strong>on</strong>t démocratiquerévoluti<strong>on</strong>naire du people éthiopien avait remporté la majorité des sièges dans les électi<strong>on</strong>slégislatives fédérales, ce qui l’autorisait à former le Gouvernement 2 .Quant aux partis d’oppositi<strong>on</strong>, ils <strong>on</strong>t enregistré de fortes avancées électorales avec la Coaliti<strong>on</strong>pour l’Unité et la Démocratie (CUD) gagnant sans c<strong>on</strong>testati<strong>on</strong> la capitale Addis Abéba. 3En dépit de gains sans précédent et de la victoire de la capitale, les partis d’oppositi<strong>on</strong> et enparticulier la CUD, sans aucun égard ni c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong> pour la vol<strong>on</strong>té des électeurs, <strong>on</strong>t orchestré deviolentes c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tati<strong>on</strong>s de rue qui <strong>on</strong>t causé le décès de nombreux policiers et d’innocents civilsainsi que de graves destructi<strong>on</strong>s des biens publics. 41 Supra, at 7, 30 juin 20052 Supra, at 5 : Fiche d’informati<strong>on</strong>s parlementaire de mai 2005 : les membres de l’équipe d’observateurs del’UA <strong>on</strong>t pleinement participé aux activités d’observati<strong>on</strong> et <strong>on</strong>t présenté un rapport global au Président del’UA. Dans le rapport, publié le 14 septembre, ils <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>clu que : “l’électi<strong>on</strong> de 2005 et les processusd’investigati<strong>on</strong> subséquents <strong>on</strong>t été menés et organisés c<strong>on</strong>formément aux lois électorales du pays. L’UAsouhaite féliciter le people éthiopien pour s<strong>on</strong> sincère engagement dans les idéaux démocratiques et lesexhorte à accepter les résultats afin de bâtir sur les gains qui <strong>on</strong>t été enregistrés.”, 16 janvier 2006, Fiched’informati<strong>on</strong>s parlementaire de mai 2005 : Le Carter Center a exprimé s<strong>on</strong> plaisir d’avoir été invité àobserver les électi<strong>on</strong>s. Dans une déclarati<strong>on</strong> du 15 septembre, il a déclaré : “Le processus électoral adém<strong>on</strong>tré des progrès significatifs dans le processus de démocratisati<strong>on</strong> de l’Ethiopie, y compris, fait plusimportant, l’introducti<strong>on</strong> d’un processus électoral plus compétitif …” Fiche d’informati<strong>on</strong>s parlementairede mai 2005 : Déclarati<strong>on</strong> de presse datée du 13 septembre endossée par vingt quatre représentants des paysd<strong>on</strong>ateurs résidant en Ethiopie qui <strong>on</strong>t déclaré : “Les résultats finaux des électi<strong>on</strong>s historiques d’Ethiopie de2005 publiés par le NEBE.. c<strong>on</strong>firment la majorité du Fr<strong>on</strong>t démocratique révoluti<strong>on</strong>naire populaireéthiopien au Parlement …”3 Le parti au pouvoir en Ethiopie crie victoire, BBC News, Mardi 17 mai 20054 Ibid, Plus de violence dans la capitale de l’Ethiopie capital, BBC News, Jeudi 3novembre 2005 : "…Les rues de la ville s<strong>on</strong>t j<strong>on</strong>chées de débris et de nombreuses entreprises


EX.CL/279 (IX)Page 48Ces acti<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été suscitées par la CUD aux seules fins de prendre illégalement le pouvoir etde démanteler l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel par la violence de rue puisque le vote réel avait été sansambiguïté en faveur du parti au pouvoir.A cet égard, le terrible dommage causé par les fuites du rapport de la missi<strong>on</strong> d’observati<strong>on</strong> del’Uni<strong>on</strong> Européenne auprès des dirigeants des partis d’oppositi<strong>on</strong> ne sera jamais sous-estimé. Lerapport de la Missi<strong>on</strong>, basé sur un recensement sans f<strong>on</strong>dement et n<strong>on</strong> représentatif c<strong>on</strong>duit dansquelques bureaux de vote sur les dizaines de milliers existants envisageait une victoire de l’oppositi<strong>on</strong>et a été utilisé par la CUD pour justifier ses acti<strong>on</strong>s violentes injustifiables.4. Instituti<strong>on</strong>s, Lois et Procédures de règlement des différends liés aux électi<strong>on</strong>s4.1. Aperçu de la loi électorale éthiopienneLes instruments juridiques régissant les électi<strong>on</strong>s en Ethiopie <strong>on</strong>t formulé des mécanismes envue d’aborder les allégati<strong>on</strong>s d’irrégularités dans le processus de vote. Ces instruments juridiquesincluent la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, la Proclamati<strong>on</strong> derendre la Loi électorale d’Ethiopie c<strong>on</strong>forme à la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédéraledémocratique d’Ethiopie, 1 la Proclamati<strong>on</strong> de l’Amendement à la Proclamati<strong>on</strong> pour rendre la Loiélectorale d’Ethiopie c<strong>on</strong>forme à la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, 2 et le règlement n° 1 1994 du Bureau électoralnati<strong>on</strong>al d’Ethiopie qui définit la procédure d’exécuti<strong>on</strong> électorale et de déterminati<strong>on</strong> des décisi<strong>on</strong>s.Ces lois électorales d<strong>on</strong>nent les moyens par lesquels les réclamati<strong>on</strong>s et les différends découlant duprocessus électoral doivent être régulés en cas de survenance d’irrégularités liées à l’inscripti<strong>on</strong> desélecteurs, à l’enregistrement des c<strong>and</strong>idats, au vote et au dépouillement du scrutin.En c<strong>on</strong>séquence, le C<strong>on</strong>seil nati<strong>on</strong>al des électi<strong>on</strong>s, les tribunaux fédéraux et régi<strong>on</strong>aux et lesobservateurs des électi<strong>on</strong>s jouent un rôle significatif dans le traitement d’allégati<strong>on</strong>s d’irrégularitésdans le processus de vote. A cet égard, il serait nécessaire de mettre en évidence le rôle que chacunde ces organes joue dans le règlement de différends liés aux électi<strong>on</strong>s comme envisagé par les loisélectorales d’Ethiopie.4.2. Le C<strong>on</strong>seil nati<strong>on</strong>al des électi<strong>on</strong>sLe C<strong>on</strong>seil nati<strong>on</strong>al des électi<strong>on</strong>s (Nati<strong>on</strong>al Electoral Board – NEB) d’Ethiopie est l’organeresp<strong>on</strong>sable de l’administrati<strong>on</strong> des électi<strong>on</strong>s et des annulati<strong>on</strong>s d’électi<strong>on</strong>s au niveau fédéral etrégi<strong>on</strong>al, ainsi qu’à celui des C<strong>on</strong>seils de z<strong>on</strong>e/spéciaux, de districts (Woreda) de voisinage (Kebele) etdes électi<strong>on</strong>s municipales. 3 Le NEB été créé en 1993 en tant qu’organe indépendant chargé de mener,de manière impartiale, des électi<strong>on</strong>s libres et justes dans les circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s fédérales et régi<strong>on</strong>ales. 4s<strong>on</strong>t fermées. Les émeutes <strong>on</strong>t fait partie des manifestati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tre l’électi<strong>on</strong> générale de mai,gagnées par le parti au pouvoir..."1 Supra, at 112 Proclamati<strong>on</strong> No. 438/20053 Supra, at 11, Art. 54 Proclamati<strong>on</strong> de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République démocratique fédérale d’Ethnie No. 1/1995


EX.CL/279 (IX)Page 49Le NEB est composé de sept membres qui s<strong>on</strong>t nommés par la Chambre surrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong> du Premier Ministre sur la base de leur allégeance à la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, de leur n<strong>on</strong>adhési<strong>on</strong> à quelque organisati<strong>on</strong> politique que ce soit et de leur compétence professi<strong>on</strong>nelle. 1 Lem<strong>and</strong>at des membres du c<strong>on</strong>seil est de six ans bien qu’un membre du NEB puisse remplir un sec<strong>on</strong>dm<strong>and</strong>at. 2 Le NEB a la resp<strong>on</strong>sabilité de rédiger ses propres règles de procédure. 3 Ses décisi<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>tprises à la majorité. En cas d’égalité des votes, le Président a une voix prép<strong>on</strong>dérante. 4Le NEB dispose d’un Secrétariat dirigé par un Directeur Exécutif et un Directeur Exécutifadjoint nommés par la Chambre sur recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong> du Premier Ministre en c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong> de leurexpérience et de leur compétence. Le Secrétariat a le devoir d’assurer les f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s électorales au jourle jour incombant au NEB aux termes de la loi électorale et toute autre f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong> qui lui serait assignéepar le NEB. 5Les f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s et les pouvoirs du NEB s<strong>on</strong>t én<strong>on</strong>cés dans la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la Républiquefédérale démocratique d'Éthiopie et la Proclamati<strong>on</strong> rendant la loi électorale d’Ethiopie c<strong>on</strong>forme à laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie No. 111/1995, telle qu’amendéepar la Proclamati<strong>on</strong> No. 438/2005 avant l’électi<strong>on</strong> générale de mai 2005. Outre la nominati<strong>on</strong> et laformati<strong>on</strong> des chargés des électi<strong>on</strong>s, les pouvoirs et les tâches du NEB incluent la publicati<strong>on</strong> desrèglements et des directives nécessaires pour l’aider à s’acquitter de ses tâches, l’offre au publicd’éducati<strong>on</strong> civique en matière d’électi<strong>on</strong>s, la c<strong>on</strong>firmati<strong>on</strong> des résultats et leur ann<strong>on</strong>ce officielle. Il aégalement le pouvoir de rectifier les irrégularités électorales et d’enquêter sur les réclamati<strong>on</strong>s qui luis<strong>on</strong>t soumises. Il peut annuler les résultats électoraux et ord<strong>on</strong>ner la répétiti<strong>on</strong> des électi<strong>on</strong>s lorsqu’ily a eu des violati<strong>on</strong>s des directives, des actes frauduleux ou des perturbati<strong>on</strong>s de la paix d’une telleampleur qu’ils auraient c<strong>on</strong>stitué des irrégularités dans le processus électoral.Sel<strong>on</strong> la loi électorale d’Ethiopie, une pers<strong>on</strong>ne que l’<strong>on</strong> refuse d’inscrire en tant qu’électeurou un électeur qui se voit interdire de voter <strong>on</strong>t le droit de déposer une plainte auprès du bureau desélecti<strong>on</strong>s du bureau de vote, durant les heures suivant immédiatement la survenance du problème etune décisi<strong>on</strong> leur est communiquée à cet égard. Les plaintes c<strong>on</strong>tre cette décisi<strong>on</strong> ser<strong>on</strong>t décidées parle bureau des électi<strong>on</strong>s du Woreda. 6 A ce stade, lors de la décisi<strong>on</strong> du bureau des électi<strong>on</strong>s du Woreda,les bureaux des électi<strong>on</strong>s du bureau de vote procèder<strong>on</strong>t à l’opérati<strong>on</strong> de vote en c<strong>on</strong>séquence.Quoiqu’il en soit, l’individu ou l’électeur peuvent, en cas de n<strong>on</strong> satisfacti<strong>on</strong> par la décisi<strong>on</strong> du bureaudes électi<strong>on</strong>s du Woreda, faire appel devant le tribunal du Woreda. 7Dans la même veine, lorsqu’une pers<strong>on</strong>ne se voit refuser l’enregistrement de sa c<strong>and</strong>idatureet lorsqu’il y a c<strong>on</strong>testati<strong>on</strong> sur le comptage du scrutin et s<strong>on</strong> résultat, les individus <strong>on</strong>t le droit dedéposer une plainte auprès du bureau des électi<strong>on</strong>s du Woreda immédiatement après la survenance duproblème et ils reçoivent une rép<strong>on</strong>se à cet égard. 8 La c<strong>on</strong>testati<strong>on</strong> de cette décisi<strong>on</strong> sera décidée parle bureau des électi<strong>on</strong>s de z<strong>on</strong>e ou régi<strong>on</strong>al dans le cas de plaintes liées à une c<strong>and</strong>idature ou à uneinscripti<strong>on</strong>; 9 et auprès du NEB dans le cas de plaintes portant sur le dépouillement du scrutin. 101 Supra, at 24, Art. 32 Id.3 Supra, at 11, Art. 64 Ibid, Art. 35 Ibid, Art. 11(i), (k)6 Supra at 11, Art. 69(1), Art 71(1)7 Ibid, Art. 69(4), Art. 71(4)8 Ibid, Art 70(1), Art 72(1).9 Ibid, Art. 70(4).10 Ibid, Art. 72(3).


EX.CL/279 (IX)Page 50L’individu pourra, en cas de n<strong>on</strong> satisfacti<strong>on</strong> par la décisi<strong>on</strong>, faire appel auprès de la Cour Suprêmerégi<strong>on</strong>ale dans le premier cas et de la Haute Cour fédérale dans le sec<strong>on</strong>d. 1Le parti au pouvoir et les principaux partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t enregistré de nombreusesplaintes sur le dépouillement et le pointage des votes dans plusieurs circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s. Le NEB ad<strong>on</strong>c c<strong>on</strong>çu un mécanisme d’enquête sur les plaintes sur la base d’un accord entre les partis. 2 Le NEBa adopté des règles de procédure et des panels d’enquête sur les plaintes où tous les partis s<strong>on</strong>thabilités à être représentés. Le NEB, sur la base des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s des Panels, <strong>on</strong>t appelé à larépétiti<strong>on</strong> d’électi<strong>on</strong>s dans un certain nombre de circ<strong>on</strong>scripti<strong>on</strong>s.4.3. Le rôle des tribunauxEn tant qu’instituti<strong>on</strong> impartiale et indépendante, le rôle des tribunaux dans la résoluti<strong>on</strong> desdifférends liés aux électi<strong>on</strong>s ne devrait jamais être sous-estimé. A ce titre, aux termes de la loiélectorale d’Ethiopie, les tribunaux rendent la décisi<strong>on</strong> juridique finale dans le règlement des plainteset des différends découlant du processus électoral. Le pouvoir judiciaire est investi tant dans legouvernement fédéral que dans les régi<strong>on</strong>s. La compétence des tribunaux est déterminée par la loif<strong>on</strong>dée sur la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>.Sel<strong>on</strong> la Proclamati<strong>on</strong> No. 438/2005, les plaintes liées aux inscripti<strong>on</strong>s électorales, àl’enregistrement des c<strong>and</strong>idats et au vote s<strong>on</strong>t introduites devant le tribunal du Woreda, le tribunal deZ<strong>on</strong>e ou régi<strong>on</strong>al, sel<strong>on</strong> le cas. Les individus n<strong>on</strong> satisfaits de la décisi<strong>on</strong> des bureaux des Woreda, deZ<strong>on</strong>e ou régi<strong>on</strong>aux <strong>on</strong>t le droit de faire appel devant les tribunaux. Dans les cas où le NEB aexaminé une plainte, sur, par exemple, le dépouillement des suffrages, et rendu une décisi<strong>on</strong>, appelpeut être interjeté devant la Haute Cour fédérale pour objecti<strong>on</strong> de la décisi<strong>on</strong> du NEB. 3 Dans le casde graves irrégularités de f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement, les requêtes peuvent être adressées à la Haute Courfédérale c<strong>on</strong>tre les décisi<strong>on</strong>s du NEB.Certains cas <strong>on</strong>t été introduits devant les tribunaux eu égard au processus électoral. Dans lesaccusati<strong>on</strong>s présentées devant la Haute Cour fédérale par la CUD c<strong>on</strong>tre le NEB 4 c<strong>on</strong>cernant descopies des décisi<strong>on</strong>s d’instances d’auditi<strong>on</strong> des plaintes, de procès-verbaux, de cassettes audio etautres documents pertinents, le tribunal a rendu s<strong>on</strong> verdict ord<strong>on</strong>nant au NEB de d<strong>on</strong>ner les copiesdes instances d’auditi<strong>on</strong> des plaintes, des procès-verbaux, des cassettes audio et autres documentspertinents de la CUD. La Cour a indiqué dans sa décisi<strong>on</strong> que la CUD avait présenté des preuves quiavaient attesté de la vérité de ses accusati<strong>on</strong>s.4.4. Le rôle et l’évaluati<strong>on</strong> des observateurs des électi<strong>on</strong>sLes observateurs internati<strong>on</strong>aux et nati<strong>on</strong>aux <strong>on</strong>t joué en général un rôle positif etc<strong>on</strong>structif dans tout le processus électoral. Le rôle joué par la missi<strong>on</strong> d’observati<strong>on</strong> et de c<strong>on</strong>trôlede l’électi<strong>on</strong> de notre organisati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tinentale, l’Uni<strong>on</strong> Africaine, a été particulièrement exemplaire.La missi<strong>on</strong> d’observati<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> Africaine a exprimé s<strong>on</strong> appréciati<strong>on</strong> de la manière d<strong>on</strong>t lesélecti<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été menées et les a saluées comme étant libres, justes et ord<strong>on</strong>nées.Il est de la plus haute importance de souligner la présence d’observateurs nati<strong>on</strong>aux etinternati<strong>on</strong>aux des électi<strong>on</strong>s durant tout le processus. C’est sur invitati<strong>on</strong> du Gouvernement, engagédans la transparence du processus électoral, qu’un certain nombre de gouvernements et1 Ibid, Art. 70(4), Art. 72(4), comme amendé par la Proclamati<strong>on</strong> 438/2005.2 Voir 3.3.2. du chapitre 3.3 Supra, at 11, Art. 73.4 www. ENA.gov, 8/22/2005.


EX.CL/279 (IX)Page 51d’organisati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales <strong>on</strong>t observé la c<strong>on</strong>duite des électi<strong>on</strong>s depuis la phase préélectoralejusqu’au jour de l’électi<strong>on</strong>, le dépouillement et le pointage du vote et au mécanisme d’enquête postélectoral.1Afin de d<strong>on</strong>ner un cadre juridique approprié aux missi<strong>on</strong>s d’observati<strong>on</strong> électorale, desProtocoles d’accord (MoU) <strong>on</strong>t été signés entre le Gouvernement et les observateurs internati<strong>on</strong>aux.Ces Protocoles étaient c<strong>on</strong>çus pour souligner le rôle et les f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s des observateurs internati<strong>on</strong>auxainsi que les obligati<strong>on</strong>s du Gouvernement envers eux. 2De surcroît, les organisati<strong>on</strong>s et les associati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong>-gouvernementales basées en Ethiopie<strong>on</strong>t été accréditées pour observer les électi<strong>on</strong>s. Un nouveau Code de C<strong>on</strong>duite a été signé entre leGouvernement et les missi<strong>on</strong>s d’observati<strong>on</strong> des électi<strong>on</strong>s. 3Toutes ces initiatives avaient le même objectif, celui d’assurer la c<strong>on</strong>duite d’électi<strong>on</strong>s libres,justes et ord<strong>on</strong>nées en invitant des missi<strong>on</strong>s d’observati<strong>on</strong> des électi<strong>on</strong>s en en facilitant leur travail.Leur participati<strong>on</strong> active dans l’entier processus depuis la phase préélectorale, jusqu’au jour desélecti<strong>on</strong>s, le dépouillement et le pointage des votes et le mécanisme d’enquête post-électoral témoignede l’engagement du Gouvernement à organiser des électi<strong>on</strong>s démocratiques et leur éloge duprocessus électoral établit définitivement la nature véritablement démocratique des électi<strong>on</strong>s.5. Violence post-électorale et mesures prises par le GouvernementComme il a été én<strong>on</strong>cé à la Secti<strong>on</strong> 3 ci-dessus, les électi<strong>on</strong>s fédérales et régi<strong>on</strong>ales du mai 2005organisées en Ethiopie <strong>on</strong>t été saluées comme étant libres et démocratiques avec une égalité deschances pour les c<strong>and</strong>idats indépendants et les partis en lice et louées localement etinternati<strong>on</strong>alement pour la participati<strong>on</strong> électorale record qu’elles <strong>on</strong>t enregistrée. 4 Tous lesc<strong>and</strong>idats indépendants et de partis <strong>on</strong>t eu une large opportunité d’exprimer leur avis sans aucunerestricti<strong>on</strong> avant la date des électi<strong>on</strong>s. Bien qu’il ait été tout à fait évident que ces c<strong>and</strong>idats devaientfaire campagne en respectant les principes de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratiqued’Ethiopie, la plupart des partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t fait campagne en c<strong>on</strong>trevenant à la loi suprême dupays.Alors que la campagne commençait d’aller s<strong>on</strong> cours, les dirigeants des partis d’oppositi<strong>on</strong><strong>on</strong>t déclaré une stratégie de prise de pouvoir, si possible par un processus démocratique ou, à défaut,par une insurrecti<strong>on</strong>. Les partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t ann<strong>on</strong>cé des plans imitant la Révoluti<strong>on</strong> oranged’Ukraine en Ethiopie. 5 L’insurrecti<strong>on</strong> est une infracti<strong>on</strong> punissable aux termes des dispositi<strong>on</strong>s duCode pénal de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie. Toutefois, legouvernement a exercé une retenue maximale à l’égard des propos répétés de l’oppositi<strong>on</strong> rendantab<strong>on</strong>damment évident qu’elle ferait usage de violence pour atteindre s<strong>on</strong> objectif de prise du pouvoirà n’importe quel prix.La difficulté renc<strong>on</strong>trée durant la période préélectorale et la période des électi<strong>on</strong>s s’estlimitée essentiellement à des écrits et à des discours bien qu’il y ait eu occasi<strong>on</strong>nellement des1 Supra, at 7, 2 May 2005.2 Id.3 Id.4 Supra, at 15.5 Dr Negede Gobezie, C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, Electi<strong>on</strong> et Démocratie en Ethiopie, 2005.


EX.CL/279 (IX)Page 52infracti<strong>on</strong>s mineures. Mais bientôt la tendance à lancer une campagne illicite par écrit et oralements’est transformée en acte illégal plus grave à la suite des électi<strong>on</strong>s. Et, en c<strong>on</strong>séquence, des reculs enmatière de sécurité, <strong>on</strong>t été enregistrés. 1Les problèmes sécuritaires suivant la date du scrutin pouvaient être analysés sel<strong>on</strong> deuxpériodes distinctes. La première porte sur les problèmes sécuritaires renc<strong>on</strong>trés les premiers joursaprès le scrutin et le jour de la formati<strong>on</strong> du gouvernement. Durant cette période particulière, laprincipale tâche était d’enclencher le processus d’investigati<strong>on</strong> sur les irrégularités alléguées desélecti<strong>on</strong>s et juridiquement d’identifier le parti gagnant pour déterminer le parti victorieux par unsystème c<strong>on</strong>çu à cet effet à la suite du rejet des résultats électoraux par les partis d’oppositi<strong>on</strong>. Lasec<strong>on</strong>de période est celle au cours de laquelle des problèmes sécuritaires <strong>on</strong>t été renc<strong>on</strong>trés à la suitede la formati<strong>on</strong> du gouvernement après l’ann<strong>on</strong>ce du parti gagnant par le NEB de la Républiquefédérale démocratique d’Ethiopie.Malgré le fait que l’électi<strong>on</strong> ait été menée avec succès au point d’obtenir une rec<strong>on</strong>naissancelocale et internati<strong>on</strong>ale, les partis d’oppositi<strong>on</strong>, en particulier la CUD, en droite ligne avec s<strong>on</strong> pl<strong>and</strong>’accéder au pouvoir soit par les urnes soit par l’insurrecti<strong>on</strong> s’engagèrent dans des activités illégales.Dans leur surenchère d’atteindre leurs objectifs, particulièrement la CUD, ils publiaient desdéclarati<strong>on</strong>s de presse parfois deux fois par jour pour depuis le 24 mai 2005 cherchant à inciter lepublic à la violence. Les partis se s<strong>on</strong>t servis comme prétexte de ce qu’ils alléguaient être undépouillement frauduleux des votes, une fabricati<strong>on</strong> totale, pour inciter à la violence en dépit desefforts immenses du gouvernement pour que les systèmes établis se penchent sur ces allégati<strong>on</strong>s etprennent des mesures correctives si elles s’avéraient f<strong>on</strong>dées. En dépit de ces efforts, la CUD adéclaré officiellement qu’elle agirait pour réclamer par la force ce qu’elle appelait des votes volés. 2Le Gouvernement a à maintes reprises stipulé clairement que la violence que l’oppositi<strong>on</strong>, enparticulier la CUD, avait choisi de poursuivre était inc<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nelle et punissable par la loi.L’oppositi<strong>on</strong> était occupée à prêcher la violence mobilisant les jeunes chômeurs dans les villes oul’effet cumulatif des problèmes socio-éc<strong>on</strong>omiques et la pauvreté est chr<strong>on</strong>ique. Bien que leGouvernement ait déclaré une interdicti<strong>on</strong> d’un mois, effective à compter du 15 mai 2005 au 15 juin2005 et susceptible d’être renouvelée si la situati<strong>on</strong> l’imposait, pour empêcher les dégâts quipourraient résulter des émeutes et de la violence permettant que les passi<strong>on</strong>s se calment, la CUD etles autres groupes d’oppositi<strong>on</strong>, poursuivant des tactiques similaires, appelèrent de manièreirresp<strong>on</strong>sable à la violence en déclarant qu’ils ne respecteraient pas l’interdicti<strong>on</strong>. Ils organisèrent desviolences de rue le 8 juin 2005 alors que l’interdicti<strong>on</strong> du gouvernement était encore en vigueur.La violence, qui s’est produite le 8 juin 2005, n’avait rien à voir avec une manifestati<strong>on</strong> pacifique.L’entier exercice était de la violence de rue appelée et organisée par la CUD , détruisant les bienspublics, jetant des pierres et brûlant des pneus alors que l’interdicti<strong>on</strong> était en vigueur. Des élémentsd’informati<strong>on</strong> présentés ci-dessous dépeignent les activités et les mouvements de la CUD la semaineprécédant le 8 juin prouvant indubitablement que toute l’agitati<strong>on</strong> était le fait de ce parti. A titred’exemple :1. Le 2 juin 2005, les dirigeants de la CUD appelèrent les étudiants de l’Université d’AddisAbéba à faire une grève de la faim. La plupart des étudiants n’ayant pas rép<strong>on</strong>du à cet appel,ce fut un échec. 31 Le rapport de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de la Police fédérale devant la Chambre est disp<strong>on</strong>ible sur le web, , ( Accessible le 14 novembre 2005).2 Entretien de l’AFP avec l’Ingénieur Hailu Shawel, 10 août 2005.3 Supra, at 46


EX.CL/279 (IX)Page 532. Le 3 juin 2005, les dirigeants de la CUD exhortèrent les musulmans à dén<strong>on</strong>cer legouvernement sous couvert de la religi<strong>on</strong>. De même, le 5 juin 2005, ils appelèrent leschrétiens à dén<strong>on</strong>cer à nouveau le gouvernement en se servant de la religi<strong>on</strong> commeprétexte. Mais les deux appels furent ignorés. 13. A la suite de l’incitati<strong>on</strong> sur le Campus Sidist Kilo de l’Université d’Addis Abéba par ladirecti<strong>on</strong> de la CUD, certains étudiants, militants du parti, bloquèrent les portes le 6 juin2005, causant un chaos qui désorganisa la liberté de circulati<strong>on</strong> de la communautéuniversitaire. Les avertissements de la police aux sympathisants de la CUD restèrent sansécho. Un scénario similaire à celui du Campus de Sidist Kilo se déroula au Campus d’AratKilo en instrumentant les étudiants de l’Université d’Addis Abéba soutenant la CUD et lesmembres du parti qui avaient soulevé l’Université. Les forces de sécurité, à la dem<strong>and</strong>e de ladirecti<strong>on</strong> de l’université, s’engagèrent à disperser la grève dans le calme. En c<strong>on</strong>séquence,elles encerclèrent les étudiants qui bloquaient les portes du Campus. 24. Le même jour, alors que la police emmenait les membres et les partisans de la CUD quiavaient pris part aux activités illégales en garde à vue, de jeunes chômeurs et membresrassemblés par la CUD, organisèrent un assaut en cognant les véhicules du gouvernement eten attaquant la police avec des pierres après avoir bloqué les routes. Un véhicule appartenantaux forces de défense fut mis à feu par les gangs alors qu’il effectuait une patrouille régulièreet qu’il n’avait rien à voir avec l’incident. Lorsque la situati<strong>on</strong> commença à s’aggraver et à neplus être c<strong>on</strong>trôlée, y compris des tentatives de libérati<strong>on</strong> des détenus, les officiers de policetirèrent en l’air pour imposer la loi et l’ordre. Au milieu de ce chaos, une jeune femme futmalheureusement tuée d’une balle perdue. Après de tels dommages matériels et de tellespertes de vies humaines, les rues semblèrent s’apaiser. 35. Le 7 juin 2005, bien que la paix prévalût dans la plus gr<strong>and</strong>e partie de la ville d’Addis Abéba,au cours d’une violence qui éclata autour d’une école de formati<strong>on</strong> professi<strong>on</strong>nelle dansl’après-midi, des pierres commencèrent de pleuvoir de toute part c<strong>on</strong>tre les policiers occupésà maintenir la paix et l’ordre. Dans un effort de c<strong>on</strong>trôler la situati<strong>on</strong> et de disperserpaisiblement les émeutiers alors qu’ils étaient dépassés en nombre par les gangs, les policiersdurent faire machine arrière pour se défendre. A Addis Abéba, la situati<strong>on</strong> prenait desdimensi<strong>on</strong>s où l’Etat de droit ne pouvait être maintenu. Le gouvernement, prenantc<strong>on</strong>science que la situati<strong>on</strong> ne pouvait demeurer aussi intense et que les gangs violentsrejoignant les jeunes chômeurs dans la ville représentaient un grave danger, prit la décisi<strong>on</strong>d’arrêter les gangs et de faire appel à la police anti-émeutes pour les disperser en prenant desmesures appropriées pour maintenir l’Etat de droit. 4Le 8 juin 2005, de violentes forces venant de différentes directi<strong>on</strong>s se mirent à détruire les bienspublics et privés, violant ainsi l’interdicti<strong>on</strong> de manifestati<strong>on</strong>s imposée par le Gouvernement. Deplus, faisant obstructi<strong>on</strong> au mouvement des habitants de la ville en brûlant des pneus et en bloquantdes routes, ils cognèrent des bus, des voitures privées, des magasins et des instituti<strong>on</strong>sgouvernementales tout en essayant de fomenter des attaques de stati<strong>on</strong>s d’essence dans les diversquartiers. 5Bien que la police ait employé des can<strong>on</strong>s d’arrosage et tiré en l’air pour disperser lesmanifestants, les gangs demeurèrent ancrés dans leurs actes illicites. Echouant à disperser lesémeutiers en tirant en l’air, le nombre limité de policier se trouva encerclé par les gangs dirigés et1 Id.2 Id.3 Id.4 Id.5 Id.


EX.CL/279 (IX)Page 54organisés par la CUD et exposé à un éminent danger. Finalement, par des efforts c<strong>on</strong>certés desforces de sécurité, les émeutiers furent c<strong>on</strong>trôlés et une paix relative revint à Addis Abéba. Ce jour-là,certains individus impliqués dans les émeutes perdirent la vie. Nombreux furent blessés. Dansl’agitati<strong>on</strong>, 26 pers<strong>on</strong>nes périrent, y compris celles touchées par des balles perdues.Le 9 juin 2005, la situati<strong>on</strong> se calma alors que le dialogue entre l’oppositi<strong>on</strong> et le parti au pouvoirsous la médiati<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> Européenne se poursuivait et que les parties avaient signé un accordc<strong>on</strong>joint le 10 juin 2005. 1Le Gouvernement, c<strong>on</strong>sidérant la regrettable et malheureuse mort de 26 pers<strong>on</strong>nes dans laviolence à l’instigati<strong>on</strong> essentiellement de la CUD le 8 juin 2005 et tenant compte de la positi<strong>on</strong> despartis d’oppositi<strong>on</strong> qui pourraient éventuellement attiser la violence comme tactique, entama despréparati<strong>on</strong>s élargies pour minimiser la possibilités d’autres victimes. En c<strong>on</strong>séquence, puisque legouvernement pensait que la violence peut être c<strong>on</strong>trôlée avec le minimum de dégâts lorsque lapolice est formée de manière adéquate, une formati<strong>on</strong> anti-émeute de trois mois fut dispensée auxforces de sécurité.En revanche, bien que la CUD et les Forces démocratiques éthiopiennes unies (United EthiopienDemocratic Forces - UEDF), en particulier la CUD, aient eu l’opportunité d’adhérer à unengagement pacifique par le système c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel et de saisir l’opportunité créée par legouvernement en choisissant de gérer les problèmes avec retenue, ils exprimèrent sans ambiguïté leurdéterminati<strong>on</strong> d’organiser une série d’émeutes devant se dérouler le 2 octobre 2005. Il s’agissait d’unec<strong>on</strong>tinuati<strong>on</strong> des actes de la CUD, comme en août 2005 lors de réuni<strong>on</strong>s dans des salles publiquesdans divers quartiers d’Addis Abéba pour c<strong>on</strong>stituer une force d’émeute où le mobilier de ces sallesavait été brisé et mis hors d’usage. Ces actes du parti étant évidents, le gouvernement exigea àmaintes reprises qu’ils retirent leur appel à la violence pour le 2 octobre 2005 en soulignant qu’il étaitillégal et qu’il aurait de graves c<strong>on</strong>séquences. Au c<strong>on</strong>traire, dans leurs déclarati<strong>on</strong>s, ils restèrentrésolus à poursuivre leur violence. Le Président de la CUD affirma même que 10 à 15 millepers<strong>on</strong>nes perdraient la vie durant les prochains troubles, indiquant qu’il prévoyait une insurrecti<strong>on</strong>qui aboutirait à la mort d’un nombre incalculable de pers<strong>on</strong>nes. 2Le 26 septembre 2005, les forces tumultueuses organisées par la CUD tentèrent d’inciter à uneviolence qui aurait pu provoquer un bain de sang sur la Place Meskel alors que les chrétienscélébraient la fête de Meskel, la découverte de la vraie croix. 3 La directi<strong>on</strong> de la CUD essaya de seprofiter de la cérém<strong>on</strong>ie religieuse comme test pour ses actes de violence. Elle était déterminée àutiliser toutes les opportunités de rassemblement pour ses motivati<strong>on</strong>s sinistres. Le gouvernementvainquit les dirigeants de la violence.En c<strong>on</strong>séquence de la forte positi<strong>on</strong> du gouvernement déclarant qu’il ne tolèrerait pas davantaged’incitati<strong>on</strong>s à la violence, les dirigeants de l’oppositi<strong>on</strong> durent annuler leur projet d’acti<strong>on</strong> dans la ruedu 2 octobre 2005 en faisant trois déclarati<strong>on</strong>s le 1 er octobre 2005. La première déclarati<strong>on</strong> ann<strong>on</strong>çaitque la manifestati<strong>on</strong> devant avoir lieu le 2 octobre 2005 était reportée indéfiniment en exhortant lepublic à demeurer alerte en attendant leur appel. La sec<strong>on</strong>de, quelques heures plus tard, déclarait quela manifestati<strong>on</strong> était annulée et qu’une grève en restant chez soi aurait lieu en c<strong>on</strong>trepartie pendanttrois jours c<strong>on</strong>sécutifs à partir du 3 octobre 2005. Le Gouvernement déclara que les deuxdéclarati<strong>on</strong>s reportaient la grève à une autre date, qu’elle était inacceptable et que les dirigeants del’oppositi<strong>on</strong> qui avaient incité à la grève seraient légalement resp<strong>on</strong>sables de leurs actes à moins qu’ilsne les empêchent. En c<strong>on</strong>séquence, la directi<strong>on</strong>, par une déclarati<strong>on</strong> faite à minuit, indiqua clairement1 Id.2 Id.3 www.ena.gov.et, 26 septembre 2005.


EX.CL/279 (IX)Page 55qu’elle poursuivrait ses objectifs démocratiquement et dans le cadre parlementaire. Ainsi, les grèvesprévues pour le 2 octobre et les trois jours suivants furent avortées.Lorsque l’oppositi<strong>on</strong> déclara qu’elle poursuivrait ses objectifs démocratiquement et dans le cadreparlementaire, le gouvernement facilita un forum de dialogue avec elle. Bien que la CUD, l’UEDF etle parti au pouvoir aient ann<strong>on</strong>cé qu’ils s’étaient entendus sur les points de l’ordre du jour au forum,deux jours plus tard, la CUD ann<strong>on</strong>çait qu’elle ne serait pas partie aux négociati<strong>on</strong>s si d’autres pointsn’étaient pas inclus dans l’ordre du jour. La CUD, les jours qui suivirent, changea de positi<strong>on</strong>, décidade ne pas siéger au Parlement et rejeta la resp<strong>on</strong>sabilité de diriger la capitale Addis Abéba. 1 Legouvernement, pour sa part, expliqua clairement que siéger au Parlement et reprendrel’administrati<strong>on</strong> d’Addis Abéba relevait de la resp<strong>on</strong>sabilité juridique du parti gagnant élu, qu’il n’yavait pas lieu de négocier et que, d<strong>on</strong>c cette pré-c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> était inacceptable.Entre temps, la directi<strong>on</strong> de la CUD qui persistait dans s<strong>on</strong> utilisati<strong>on</strong> de la violence commemoyen d’atteindre ses objectifs politiques, planifia une série de troubles devant s’étaler du 31 octobreau 14 novembre 2005 et établit un programme public détaillé en huit points.Sel<strong>on</strong> ce programme, la CUD appelait la société à aliéner les groupes de pers<strong>on</strong>ne ayant desopini<strong>on</strong>s différentes sur ce qu’elle appelait les sympathisants du gouvernement, en un mouvementsans précédent, voire inimaginable durant le régime militaire dictatorial renversé en 1991 par la luttearmée du peuple éthiopien. 2 Elle appelait ses partisans à briser les interacti<strong>on</strong>s sociales prof<strong>on</strong>démentancrées et à mettre à l’index les membres et les partisans du parti au pouvoir en les exhortant à ne pasassister aux mariages et aux funérailles.La tentative de la CUD de mettre en oeuvre s<strong>on</strong> troisième schéma de violence était ded’acti<strong>on</strong>ner des klax<strong>on</strong>s de voitures au moment où les Chefs d’Etat et de Gouvernement africainsc<strong>on</strong>vergeraient vers Addis Abéba pour leur 5 ème Sessi<strong>on</strong> extraordinaire. 3 Ce moment particulierexigeait une atmosphère paisible car il coïncidait avec la fin du jeûne des Musulmans qui étaient prêtsà fêter l’Aid-Al-Fitir. Bien que parfaitement c<strong>on</strong>scients de ce fait, les dirigeants de la CUD, ne tenantaucun compte des fêtes chrétiennes et musulmanes appelèrent à l’émeute. Mais le peuple d’AddisAbéba dém<strong>on</strong>tra sans ambiguïté s<strong>on</strong> souhait de paix dans la ville et seules 30 à 40 pers<strong>on</strong>nes furentappréhendées par la police lorsqu’elles tentèrent de perturber la paix en acti<strong>on</strong>nant le klax<strong>on</strong> de leurvoiture en rép<strong>on</strong>se à l’appel de la CUD.Les dirigeants de la CUD, s’étant rendue compte que la perturbati<strong>on</strong> du lundi par les klax<strong>on</strong>s devoiture avait échoué, organisèrent une réuni<strong>on</strong> dans l’après-midi du même jour et déclarèrent que ladéfaite subie était inacceptable et que cela ne devait pas se reproduire. De plus, ils décidèrentd’exacerber encore davantage la violence en mobilisant toutes les forces de destructi<strong>on</strong> qu’ils avaientorganisées pour le 1 er novembre 2005.Le 1 er novembre 2005, des minibus furent rassemblés pour transporter quelques gangs versl’école sec<strong>on</strong>daire Addis Ketema où ils jetèrent des pierres pour interrompre les cours. Il en résulta queles élèves paniquèrent et furent c<strong>on</strong>traints de quitter l’école. Les parents se retrouvèrent alors qu’ilsvenaient chercher leurs enfants. La gr<strong>and</strong>e foule composée d’étudiants, de leurs parents et despectateurs créait un envir<strong>on</strong>nement propice aux gangs pour lancer des acti<strong>on</strong>s de rue dans la z<strong>on</strong>edu Merkato d’Addis Abéba.1 Entretien de Hailu Shawel pour la Voix de l’Amérique, 19 septembre 2005 ; Ethiopian Review.Com, 18septembre 2005; www.sudantribune.com, 9 et 11 octobre 2005.2 Communiqué de presse par la Coaliti<strong>on</strong> pour l’Unité et la Démocratie, 29 octobre 2005; Reuters, 1 eroctobre 2005.3 Press Release by Coaliti<strong>on</strong> for Unity <strong>and</strong> Democracy, October 29, 2205.


EX.CL/279 (IX)Page 56Par la suite, les dirigeants violents de la CUD mobilisèrent leurs forces qu’ils motivèrent etorganisèrent dans 55 z<strong>on</strong>es sélecti<strong>on</strong>nées d’Addis Abéba. Ces émeutiers se mirent à accomplir leurmissi<strong>on</strong> en bloquant les routes avec des rochers, en brûlant des pneus, en cognant et en brûlant desbus, en pillant et en brûlant des bureaux locaux de Kebele, en encerclant des stati<strong>on</strong>s de police pouraider les pris<strong>on</strong>niers à s’échapper, en brûlant des mais<strong>on</strong>s et des propriétés privées, en brûlant desusines appartenant au gouvernement et d’autres biens, en tirant et en lançant des grenades sur lespoliciers, les forces de sécurité et les civils. Ils tentèrent d’incendier des stati<strong>on</strong>s d’essence etd’importantes entreprises. Des vies furent perdues par suite de ces actes outrageusement illégaux.Lorsque les forces de la CUD eurent accompli leurs actes de violence simultanément dansdiverses localités d’Addis Abéba, il devint évident qu’il devait rapidement être mis un terme à lasituati<strong>on</strong>. Les forces de sécurité, bien qu’incapables d’être suffisamment rapides à cause des routesbloquées, décidèrent de c<strong>on</strong>trôler l’émeute en commençant par les dégager. Elles essayèrent dec<strong>on</strong>trôler la situati<strong>on</strong> en pompant 75 000 litres d’eau, en tirant 141 envolées de gaz lacrymogène et denombreuses balles en plastique. Elles se sacrifièrent face aux gangs qui les attaquaient avec desgrenades, des coups de feu, des pierres et des objets inflammables.Ce qui rend la violence de rue du 2 novembre 2005 différente de celle qui l’avait précédée, c’ests<strong>on</strong> lancement simultané dans 55 foyers d’Addis Abéba. Cela m<strong>on</strong>tre clairement que l’intenti<strong>on</strong> étaitd’affaiblir les forces de sécurité puisqu’elles devaient se déployer dans tous ces endroits. Latechnologie moderne de communicati<strong>on</strong>, en particulier les téléph<strong>on</strong>es mobiles, furent utilisés pourcoord<strong>on</strong>ner les assauts. Certains émeutiers détenus <strong>on</strong>t admis, au cours des enquêtes, que des soldatset des officiers du défunt régime faisaient partie des dirigeants de la CUD ayant fomenté la violence. 1Ces individus dotés d’une expertise militaire, avaient utilisé les ressources financières de la CUD pouracheter des grenades, des armes, des machettes et autres instruments outre la préparati<strong>on</strong> d’explosifsà domicile.La CUD essaya d’étendre la violence à d’autres parties du pays avec l’aide des medias locauxvirulents, d’une part, et en utilisant les services en amharique de la Voix de l’Amérique et de laDeuche Welle f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nant sous le c<strong>on</strong>trôle total des forces d’oppositi<strong>on</strong>. 2 En c<strong>on</strong>séquence, lestroubles civils fomentés par la CUD eurent lieu dans la régi<strong>on</strong> amhara : Bahir Dar, Desie, Woldiya,etc; dans la régi<strong>on</strong> des nati<strong>on</strong>s, des nati<strong>on</strong>alités et des peuples du sud : Awassa <strong>and</strong> Arba Minch; etdans la régi<strong>on</strong> de l’Oromiya : Jima.Toutefois, la violence provoquée par l’OLF causa la perte de vies : deux dans la ville d’Ambo etune dans celle de Tikur Inchini. Généralement, la violence fomentée par la CUD et d’autres forcesviolentes similaires qui se poursuivaient avec déterminati<strong>on</strong> jusqu’à ce qu’elles se retrouvent soue lec<strong>on</strong>trôle des forces de sécurité travaillant en t<strong>and</strong>em avec le public a causé des dégâts. Ci-après uneliste des dommages subis en c<strong>on</strong>séquence de la violence orchestrée par la CUD.Pertes parmi les civils :• Vingt quatre civils <strong>on</strong>t perdu la vie à Addis Abéba, 5 <strong>on</strong>t péri à Bahir Dar, 1 à Debre Tabor, 3 àTikur Inchini et 2 à Arba Minch. Total : 35 civils <strong>on</strong>t perdu la vie dans le troisième schéma deviolence de rue.• Quelque 156 civils <strong>on</strong>t été blessés d<strong>on</strong>t 11 gravement blessés et les autres souffrant de blessureslégères.1 Supra, at 46.2 Supra at 56, 30 octobre 2005.


EX.CL/279 (IX)Page 57Pertes parmi les officiers de police :• Sept policiers <strong>on</strong>t perdu la vie.• 338 membres des forces de police <strong>on</strong>t été blessés d<strong>on</strong>t 79 gravement blessés et les autressouffrant de blessures légères.Etendue et la nature des dommages matériels :• Trois autobus urbains, deux véhicules de police et un véhicule appartenant à la société detélécommunicati<strong>on</strong>s éthiopienne <strong>on</strong>t été brûlés. Le public et les forces de sécurité <strong>on</strong>t récupéréun véhicule appartenant à Ethiopian Airlines qui était en feu.• 103 autobus urbains, 28 véhicules de police et 22 autres véhicules privés et du gouvernement,soit 153 au total <strong>on</strong>t été endommagés, vitres brisées et carrosserie gravement abîmée.• Trois bureaux locaux de Kebele, un centre de loisir de Kebel, un bureau de coordinati<strong>on</strong> d’autobusurbains <strong>on</strong>t été brûlés et mis hors d’usage.• Deux mais<strong>on</strong>s et trois magasins <strong>on</strong>t été brûlés et totalement détruits avec tout ce qui était àl’intérieur.• Une usine de l’Etat a été incendiée et partiellement détruite.• Les portes et fenêtres de 114 mais<strong>on</strong>s en copropriété c<strong>on</strong>struites autour d’une place appeléeGulelie <strong>on</strong>t reçu des jets de pierre t<strong>and</strong>is que d’autres étaient gravement endommagées.• 101 casques, 101 boucliers, 18 armes et deux Kalashnikov <strong>on</strong>t été brisés en morceaux. D’autresbiens <strong>on</strong>t été mis en pièces sur les routes.Le Gouvernement a c<strong>on</strong>clu que la tactique employée par la CUD était bien pensée et bien menéesel<strong>on</strong> un plan et en c<strong>on</strong>séquence avait causé la perte de vies humaines et des dégâts matériels. LeGouvernement est parvenu à brider la violence en ayant appris les tactiques des émeutiers et, plustard, en arrêtant des multitudes d’entre eux à la suite d’un raid lancé sur la base d’une étudesoigneusement préparée.La police a arrêté certains membres de la directi<strong>on</strong> de la CUD déterminés à devenir violents dansles rangs ayant incité et organisé la violence. Il a épargné ceux qui avaient gardé leurs distances.Chaque mesure prise par la police l’a été en ligne avec la formati<strong>on</strong> reçue et le renforcement descapacités suivi c<strong>on</strong>cernant la violence avec un minimum de dégâts.6. Détenti<strong>on</strong> et procès des dirigeants et des membres des principaux partis d’oppositi<strong>on</strong>6.1. Détenti<strong>on</strong> et c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> de détenti<strong>on</strong> des dirigeants et des membres des principauxpartis d’oppositi<strong>on</strong>Sel<strong>on</strong> un principe universellement accepté, n<strong>on</strong> seulement pers<strong>on</strong>ne ne peut être privé de libertésauf dans des cas ou des circ<strong>on</strong>stances expressément prévus par la loi mais, en outre, toute privati<strong>on</strong>de la liberté individuelle doit strictement adhérer aux procédures définies aux termes de la loi. L’échec


EX.CL/279 (IX)Page 58à se c<strong>on</strong>former à ces procédures crée la possibilité et finalement la probabilité d’abus des droits descitoyens.La C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, en s<strong>on</strong> Chapitre III portantsur les droits et libertés f<strong>on</strong>damentaux, dispose que pers<strong>on</strong>ne ne sera privé de sa liberté sauf pour desmotifs et c<strong>on</strong>formément à des procédures établis par la loi et que chacun est protégé par laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> d’arrestati<strong>on</strong> arbitraire. 1 Les dirigeants et les membres de la CUD <strong>on</strong>t été arrêtésc<strong>on</strong>formément aux dispositi<strong>on</strong>s de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et du Code de procédure pénale éthiopien.Certains dirigeants et membres de la CUD <strong>on</strong>t été arrêtés en flagrant délit c<strong>on</strong>formément auxdispositi<strong>on</strong>s du code de procédure pénale sur les flagrants délits. 2 Sel<strong>on</strong> les dispositi<strong>on</strong>s du Code deprocédure pénale, un officier de police peut arrêter sans m<strong>and</strong>at une pers<strong>on</strong>ne ayant commis unflagrant délit. 3 Un délit est réputé flagrant lorsque le délinquant est pris en train de commettre ledélit, tentant de commettre le délit ou venant de commettre le délit. 4 La police a mis en détenti<strong>on</strong> eta mené des enquêtes sur les pers<strong>on</strong>nes impliquées dans les émeutes de rue organisées par la CUDc<strong>on</strong>formément aux procédures prévues par la loi. Les suspects <strong>on</strong>t été mis dans les pris<strong>on</strong>s de Ziwayet de Kaliti qui s<strong>on</strong>t des pris<strong>on</strong>s fédérales.En outre, c<strong>on</strong>cernant les droits des pers<strong>on</strong>nes en détenti<strong>on</strong>, la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la Républiquefédérale démocratique d’Ethiopie souligne que toutes les pers<strong>on</strong>nes détenues et les pers<strong>on</strong>nesempris<strong>on</strong>nées sur accusati<strong>on</strong> et c<strong>on</strong>damnati<strong>on</strong> <strong>on</strong>t droit à des traitements respectant leur dignitéhumaine. 5 De surcroît, elles ne peuvent être tenues au secret. Le droit de communiquer et derecevoir des visites du c<strong>on</strong>joint, des parents proches et des amis, d’une part, et par des professi<strong>on</strong>nelsapportant des c<strong>on</strong>seils religieux, des services médicaux et juridiques, d’autre part, est spécifiquementprévu dans la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>. 6En outre, les traitements ou peines cruels, inhumains ou dégradants s<strong>on</strong>t expressément interditsaux termes de la c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et des instruments internati<strong>on</strong>aux auxquels l’Ethiopie est partie. LaC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, dans une nouvelle déclarati<strong>on</strong> verbatim de la Déclarati<strong>on</strong> Universelle des Droits del’homme, réaffirme que chacun a le "droit d’être protégé de peines ou traitements cruels, inhumainsou dégradants. 7L’actuel régime de gesti<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>s fédérales d’Ethiopie, y compris le traitement despris<strong>on</strong>niers, est régi par la législati<strong>on</strong> promulguée pour l’établissement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> chargée despris<strong>on</strong>s fédérales. 8 Sel<strong>on</strong> cette loi, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des pris<strong>on</strong>s fédérales est l’un des organesd’applicati<strong>on</strong> de la loi du Gouvernement fédéral, resp<strong>on</strong>sable devant le Ministère des Affairesfédérales et ayant les devoirs et les resp<strong>on</strong>sabilités de l’administrati<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>s fédérales et dutraitement correct des pers<strong>on</strong>nes soumises à détenti<strong>on</strong> et à empris<strong>on</strong>nement. 9A la suite de l’adopti<strong>on</strong> de la Proclamati<strong>on</strong> No. 365/2003, les pris<strong>on</strong>s fédérales <strong>on</strong>t commencé derecevoir leur budget directement du Gouvernement fédéral et d’être administrées par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>1 La C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, Art. 17.2 Article 17(1) de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, Articles 19, 26, 49,50, et 51, du code de procédure pénale éthiopien.3 Code de procédure pénale éthiopien, Art. 50.4 Ibid. Article 19.5 Supra, at 62, Art. 21(1).6 Ibid, 21(2).7 Ibid, 18(1).8 Proclamati<strong>on</strong> de créati<strong>on</strong> de la commissi<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>s fédérales No. 365/2003.9 Id.


EX.CL/279 (IX)Page 59des pris<strong>on</strong>s fédérales. Les mesures législatives prises en vue d’améliorer l’administrati<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>sfédérales et le traitement des pris<strong>on</strong>niers n’est qu’une expressi<strong>on</strong> de l’engagement du Gouvernementà améliorer le bien-être de ses pris<strong>on</strong>niers dans la mesure de ses ressources disp<strong>on</strong>ibles.A cet égard, le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la Missi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale sur les Pris<strong>on</strong>s et les C<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>sde détenti<strong>on</strong> en Afrique de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples dans laRépublique fédérale démocratique d’Ethiopie, du 15 au 29 mars 2004, déclare dans ses c<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>sque "les pris<strong>on</strong>s fédérales s<strong>on</strong>t en meilleure c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>, en termes d’infrastructures, d’allocati<strong>on</strong>sbudgétaires et de gesti<strong>on</strong> que les pris<strong>on</strong>s régi<strong>on</strong>ales. 1L’administrati<strong>on</strong> d’Addis Abéba étant sous l’autorité fédérale directe est dotée des pris<strong>on</strong>s deKaliti et de Ziway. La pris<strong>on</strong> de Kaliti est une pris<strong>on</strong> fédérale située au Coeur de la capitale du pays etl’une des plus importantes.La pris<strong>on</strong> est divisée en 11 cellules, appelées blocs. Les hommes en occupent 10 et les femmes lerestant. 2 Les cellules de femmes s<strong>on</strong>t appelées villas. La secti<strong>on</strong> des hommes est séparée de celle desfemmes par une clôture. Dans toutes ces pris<strong>on</strong>s, la secti<strong>on</strong> des femmes est séparée de celle deshommes et gardée par des gardiennes. 3Sel<strong>on</strong> le rapport de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale, les mesures législatives auxiliaires du pays portentsur l’administrati<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>s et le traitement des détenus, en stipulant le devoir du Gouvernementd’assurer leur bien-être et leur santé en c<strong>on</strong>formité avec le droit internati<strong>on</strong>al. 4 Les observati<strong>on</strong>s etles c<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale indiquent clairement que tous les centres de détenti<strong>on</strong> àl’excepti<strong>on</strong> des postes de police, disposent de cliniques pour le traitement des détenus. Les casmédicaux qui ne peuvent être pris en charge par les cliniques s<strong>on</strong>t transférés dans les hôpitauxvoisins. 5En liais<strong>on</strong> avec les soins médicaux, il arrive parfois que les détenus malades nécessitant letraitement de spécialistes soient transférés de la pris<strong>on</strong> de "Kaliti" dans d’autres instituti<strong>on</strong>s médicalesspécialisées ou dans des hôpitaux civils. Parmi les traitements médicaux accordés par l’administrati<strong>on</strong>des pris<strong>on</strong>s d’Addis Abéba dans les cas médicaux graves, celui de l’ingénieur Hailu Shawel, dirigeantde la CUD qui a reçu un traitement approprié. En c<strong>on</strong>séquence, des spécialistes ophtalmologues del’Hôpital Menelik II et de l’Hôpital de la Police l’<strong>on</strong>t transféré pour une grave opérati<strong>on</strong> des yeux. 6Des experts étrangers amenés par le Gouvernement <strong>on</strong>t procédé à l’interventi<strong>on</strong> et l’ingénieur HailuShawel est aujourd’hui en b<strong>on</strong>ne santé après une interventi<strong>on</strong> ophtalmologique réalisée par desspécialistes nati<strong>on</strong>aux et étrangers. 7Les détenus <strong>on</strong>t droit à des visites et peuvent communiquer avec leur famille, leur c<strong>on</strong>joint, leursamis, sans délai, intercepti<strong>on</strong> ou censure et en toute c<strong>on</strong>fidentialité. La réglementati<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>sautorise les visites des familles deux fois par semaine, habituellement le samedi et le dimanche. 8 Lapris<strong>on</strong> d’Addis Abéba dispose d’une salle de visite ou pris<strong>on</strong>niers et détenus peuvent se retrouver et1 <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> sur la Missi<strong>on</strong> en Ethiopie de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale sur les Pris<strong>on</strong>s et les C<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s dedétenti<strong>on</strong> en Afrique de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, P.8.2 Ibid, P. 12.3 Ibid, P. 25.4 Supra, at 69, Art. 27.5 Supra, Note 35, p. 28.6 Opérati<strong>on</strong> des yeux de l’ingénieur Hailu Shawel, The Ethiopian Herald Vo. LXII No. 140. 21 février2006.7 Id.8 Supra, at 71, p. 30.


EX.CL/279 (IX)Page 60discuter. 1 Les dirigeants et les membres de la CUD, hormis leur famille, leurs amis et leurs c<strong>on</strong>joints,<strong>on</strong>t reçu la visite de Pris<strong>on</strong> Fellowship, (ONG locale), de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> éthiopienne des Droits del’homme et de l’Eglise orthodoxe éthiopienne. Après leur visite, le Resp<strong>on</strong>sable du Bureau duPatriarche de l’Eglise orthodoxe éthiopienne, le Directeur de Pris<strong>on</strong> Fellowship Ethiopia et leCommissaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> éthiopienne des Droits de l’homme <strong>on</strong>t déclaré ensemble qu’ilsavaient c<strong>on</strong>staté que les dirigeants de la CUD et les journalistes étaient dans de b<strong>on</strong>nes mains et quetous leurs droits étaient respectés. 2 En outre, le Commissaire de l’UE, Louis Michel, durant sa récentevisite en Ethiopie a renc<strong>on</strong>tré les parents et les avocats des dirigeants détenus de l’oppositi<strong>on</strong> ainsique les détenus du 15 au 17 février 2006. 3 Les détenus s<strong>on</strong>t autorisés à écrire et à recevoir des lettres.La pris<strong>on</strong> d’Addis Abéba a adopté ses propres règles pour maintenir la loi et l’ordre dans lapris<strong>on</strong>. La plupart des règles et des règlements s<strong>on</strong>t compatibles avec les normes en matière de droitsde l’homme et le traitement des pers<strong>on</strong>nes privées de leur liberté. 4 Le rapport de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eurespéciale indique le caractère distinctif de la manière d<strong>on</strong>t ces règles s<strong>on</strong>t appliquées :" Il est intéressant de remarquer que les autorités de la pris<strong>on</strong>n’appliquent pas de règles ni de règlements de la pris<strong>on</strong>. La discipline est“auto-administrée”. Les pris<strong>on</strong>niers se disciplinant eux-mêmes à travers lecomité de pris<strong>on</strong>niers." 5Sel<strong>on</strong> les c<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale, il n’y a pas de pris<strong>on</strong>s secrètes oucl<strong>and</strong>estines en Ethiopie. Il n’existe que trois types de lieux de détenti<strong>on</strong> : les pris<strong>on</strong>s civiles, lespris<strong>on</strong>s militaires et les postes de police. L’endroit ou les dirigeants et les membres de la CUD s<strong>on</strong>tdétenus est l’un des endroits officiels et légitimes de détenti<strong>on</strong>.Les pris<strong>on</strong>s en Ethiopie s<strong>on</strong>t généralement en b<strong>on</strong> état. Les relati<strong>on</strong>s entre détenus etautorités pénitentiaires s<strong>on</strong>t b<strong>on</strong>nes. 6 Le rapport de la <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eure spéciale atteste pleinement que,dans toutes les pris<strong>on</strong>s, durant les réuni<strong>on</strong>s à huis clos avec les détenus, peu de plaintes <strong>on</strong>t étéentendues sur l’administrati<strong>on</strong> des pris<strong>on</strong>s et les pris<strong>on</strong>niers étaient généralement satisfaits de lamanière d<strong>on</strong>t ils étaient traités. 76.2. Protecti<strong>on</strong> des droits réguliers des détenusLa C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie c<strong>on</strong>tient une liste desgaranties légales des pers<strong>on</strong>nes arrêtées. L’Article 19 de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> énumère les droits despers<strong>on</strong>nes détenues durant l’instructi<strong>on</strong> et le procès. Ces droits s<strong>on</strong>t les suivants:a) le droit d’être rapidement informé, dans une langue qu’ils comprennent des rais<strong>on</strong>s de leurarrestati<strong>on</strong> et des accusati<strong>on</strong>s portées à leur enc<strong>on</strong>tre ;b) le droit de garder le silence ;c) le droit d’être attrait devant un tribunal dans les 48 heures suivant l’arrestati<strong>on</strong>;d) le droit inaliénable de dem<strong>and</strong>er au tribunal d’ord<strong>on</strong>ner leur libérati<strong>on</strong> physique ;e) le droit c<strong>on</strong>tre l’auto-incriminati<strong>on</strong> ;1 Supra, at 71, P. 31.2 Supra, at 56 11 novembre 2005.3 Ethioblog News, http://europ.eu.int/comm/commissi<strong>on</strong>, brasso 103/06/1064 Supra, at 71, p.34.5 Id.6 Supra, at 71, p. 38.7 Supra, at 71.


EX.CL/279 (IX)Page 61f) le droit à une mise en liberté sous cauti<strong>on</strong>. Dans des circ<strong>on</strong>stances excepti<strong>on</strong>nelles prévuespar la loi, le tribunal peut refuser la liberté sous cauti<strong>on</strong> ou dem<strong>and</strong>er une garantie adéquatepour la liberté c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>nelle de la pers<strong>on</strong>ne arrêtée.Durant la détenti<strong>on</strong>, les droits f<strong>on</strong>damentaux et procéduraux des dirigeants détenus de la CUD etde leurs partisans s<strong>on</strong>t garantis. Les détenus se s<strong>on</strong>t vus refuser la liberté sous cauti<strong>on</strong> au motif queles exigences du Code de procédure pénale de la République fédérale démocratique d’Ethiopiec<strong>on</strong>cernant la liberté sous cauti<strong>on</strong> n’étaient pas respectées. 1 Ceci ne peut d<strong>on</strong>c être soulevé comme unmotif de réclamati<strong>on</strong> que les recours n’auraient pas été respectés.Une fois l’enquête achevée, la c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et les dispositi<strong>on</strong>s pertinentes du Code de procédurepénale disposent que les pers<strong>on</strong>nes arrêtées devraient être présentées devant un tribunal. Cela a étéscrupuleusement appliqué. En outre, les dirigeants et les partisans de la CUD <strong>on</strong>t bénéficié du droit àun procès public par un tribunal ordinaire dans un délai rais<strong>on</strong>nable après leur accusati<strong>on</strong>. 2 Une foisle procès commencé, les accusés <strong>on</strong>t :a) le droit d’avoir suffisamment de détails sur l’accusati<strong>on</strong> portée c<strong>on</strong>tre eux ou sur ledélit précis qu’ils s<strong>on</strong>t allégués avoir commis et de recevoir l’accusati<strong>on</strong> par écrit ;b) le droit d’être présumés innocents jusqu’à la preuve de leur culpabilité c<strong>on</strong>formémentà la loi, durant la procédure jusqu’au pr<strong>on</strong><strong>on</strong>cé du verdict final et de ne pas êtrec<strong>on</strong>traints de témoigner c<strong>on</strong>tre eux-mêmes ;c) le droit d’avoir accès et d’être c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tés aux preuves présentées à leur enc<strong>on</strong>tre ;d) le droit d’être représentés par un c<strong>on</strong>seil de leur choix, dans le cas d’un défendeurindigent, le droit d’avoir une représentati<strong>on</strong> juridique aux frais de l’Etat lorsque, sel<strong>on</strong>l’avis du tribunal, "l’injustice prévaudrait autrement" en cas de crimes entraînant laperte de la vie, la perte de liberté pendant plus de deux ans ou des mesures punitivescomparablese) le droit d’appel auprès du tribunal compétent d’une ord<strong>on</strong>nance ou d’un jugement dutribunal de première instance. 3Les droits des accusés én<strong>on</strong>cés ci-dessus comme des sauvegardes spéciales aux termes de laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et des autres lois du pays s<strong>on</strong>t f<strong>on</strong>damentaux pour un système équitable de justicepénale. A la suite de l’initiati<strong>on</strong> d’une procédure pénale c<strong>on</strong>tre les dirigeants de l’oppositi<strong>on</strong>, desmesures <strong>on</strong>t été prises dans le sens de la garantie des droits f<strong>on</strong>damentaux des défendeurs tels que :être informés à temps des délits qu’ils s<strong>on</strong>t allégués avoir commis, qu<strong>and</strong> et où leur auditi<strong>on</strong> doitavoir lieu, un procès public, être représentés par un avocat c<strong>on</strong>formément à la loi éthiopienne et envertu des instruments des droits de l’homme universellement acceptés que l’Ethiopie a signés etratifiés. C<strong>on</strong>scients de la valeur de la publicité des procédures pénales pour la société, l’auditi<strong>on</strong> duprocès est rendue publique.C<strong>on</strong>cernant la mise en oeuvre des droits des défendeurs à être assisté d’un c<strong>on</strong>seil, le tribunalles a informés que leur droit de faire appel à un c<strong>on</strong>seil était garanti. C<strong>on</strong>cernant la cauti<strong>on</strong>, lesaccusés <strong>on</strong>t présenté leur dem<strong>and</strong>e de libérati<strong>on</strong> sous cauti<strong>on</strong> par une requête en date du 28décembre 2005. 4 La Sec<strong>on</strong>de chambre criminelle de la Haute Cour fédérale a rendu une ord<strong>on</strong>nancerejetant la dem<strong>and</strong>e de liberté sous cauti<strong>on</strong> des suspects qui s<strong>on</strong>t accusés de crime c<strong>on</strong>tre laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, le système c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel et d’autres graves délits. 5 La Chambre a refusé la requête de1 Supra, at 64, Art. 28.2 Supra, at 62, Art. 20(1).3 Ibid, Art. 20 (2-6).4 La Haute Cour a rejeté la dem<strong>and</strong>e de liberté sous cauti<strong>on</strong> de l’ing. Hailu Shawel et al., The EthiopianHerald, Vol. LXII, No. 100, 5 janvier 2006, P.1.5 Id.


EX.CL/279 (IX)Page 62dem<strong>and</strong>e de liberté sous cauti<strong>on</strong> des suspects après avoir examiné leur requête c<strong>on</strong>tre l’argument duprocureur se référant à une clause juridique pertinente et à la nature des accusati<strong>on</strong>s criminellesportées c<strong>on</strong>tre eux n<strong>on</strong> susceptibles de liberté sous cauti<strong>on</strong>. 1 La Chambre a jugé l’argument dessuspects sur la base de l’Article 9(3) du Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droits civils et politiques de1966, de l’Article 19 de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et de l’Article 63 du Code de procédure pénale éthiopien. 26.3. Procès des dirigeants et des membres de la CUDA la suite des électi<strong>on</strong>s de mai 2005, les dirigeants et les membres de la CUD <strong>on</strong>t opté pour unmoyen antic<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel d’assumer le pouvoir en incitant à la violence et à l’insurrecti<strong>on</strong> avecl’intenti<strong>on</strong> de déstabiliser la c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel. Ils <strong>on</strong>t commis de graves crimesmettant en danger la sécurité nati<strong>on</strong>ale du pays.La loi rec<strong>on</strong>naît qu’il incombe au gouvernement de poursuivre les graves violati<strong>on</strong>s de lac<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et des autres lois du pays. Ainsi, après avoir examiné l’enquête de la police fédérale etavoir obtenu suffisamment de preuves, le procureur fédéral a accusé les dirigeants et les membres dela CUD suspectés dans la violence post-électorale de mai 2005. Le procureur a accusé les suspectsd’une seule accusati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tenant différents chefs décrits séparément. L’accusati<strong>on</strong> a été portée c<strong>on</strong>tre131 défendeurs.Les sept chefs d’accusati<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t les suivants : outrages c<strong>on</strong>tre la c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> ou l’ordrec<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel (Articles 32(1)(a)(b), 34, 38, 27(1) et 238(2)/258 du Code pénal de la Républiquefédérale démocratique d’Ethiopie) ; obstructi<strong>on</strong> à l’exercice des pouvoirs c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nels (Articles32(1)(a)(b), 34, 38 et 239 du Code pénal de la République fédérale démocratique d’Ethiopie) ;soulèvement armé ou guerre civile (Articles 32(1)(a)(b), 34, 38 et 240(2)/258 du Code pénal de laRépublique fédérale démocratique d’Ethiopie) ; attaque de l’intégrité politique et territoriale de l’Etat(Articles 32(1)(a)(b), 38 et 241 du Code pénal de la République fédérale démocratique d’Ethiopie) ;atteinte au pouvoir de défense de l’Etat (Articles 32(1)(a)(b),34,38 et 247(a)(c)/256 du Code pénal dela République fédérale démocratique d’Ethiopie) ; haute trahis<strong>on</strong> (Articles 32(1)(a)(b),34, 38 et248(b)/258 du Code pénal de la République fédérale démocratique d’Ethiopie) et génocide (Articles32(1)(a)(b), 34, 38 et 269(a) du Code pénal de la République fédérale démocratique d’Ethiopie).Tous les défendeurs s<strong>on</strong>t accusés du premier chef d’accusati<strong>on</strong>. Le sec<strong>on</strong>d et le troisième chefsd’accusati<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t portés c<strong>on</strong>tre les défendeurs énumérés de 1 à 39 et de 96 à 131 sur la liste del’accusati<strong>on</strong>. Les quatrième et cinquième chefs d’accusati<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t portés c<strong>on</strong>tre les défendeursénumérés de 1 à 39, de 70 à 90 et de 127 à 131 sur la liste de l’accusati<strong>on</strong>. Le sixième chefd’accusati<strong>on</strong> est porté c<strong>on</strong>tre les défendeurs énumérés de 1 à 39 et de 127 à 131 sur la liste del’accusati<strong>on</strong>. Et le dernier chef de l’accusati<strong>on</strong> porte du 1 er au 39 ème , du 70 ème au 90 ème et du 96 ème au131 ème défendeurs.Le procès des 131 dirigeants et partisans de l’oppositi<strong>on</strong>, y compris 14 éditeurs et rédacteurs enchef de journaux privés, est suivi par des représentants d’organisati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales, lesambassades de plusieurs pays à Addis Abéba et les familles et amis des suspects.Le procureur, le 22 mars 2006, a retiré le 4ème chef d’accusati<strong>on</strong> sur les sept de l’accusati<strong>on</strong>c<strong>on</strong>tre les suspects et il est également dem<strong>and</strong>é que la Cour libère 18 défendeurs. 3 Le Procureurfédéral a décidé de lever les accusati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tre 18 des 131 défendeurs après avoir examiné leur degréde participati<strong>on</strong> et leur âge. La Cour a ord<strong>on</strong>né la libérati<strong>on</strong> de W<strong>on</strong>dwossen Tsega, W<strong>on</strong>dimu1 Id.2 Id.3 Supra, at 90, 23 mars 2006.


EX.CL/279 (IX)Page 63Desalegn, Solom<strong>on</strong> Abebe, Menbere Cherinet, Abraham Abiye, Zinash Moges, Biniam Tadesse,Teferi Berhe et Gebre-Medhin Teferra. Elle a également ord<strong>on</strong>né le retrait des accusati<strong>on</strong>s portéesc<strong>on</strong>tre Negussie Mengesha, Addisu Abebe, Solom<strong>on</strong> Kifle, Tizeta Belachew, Adanech Fissehaye,Kassa Kebede, Isayas Lisanu, Teferra Zewdie et Tilahun Maru d<strong>on</strong>t les cas <strong>on</strong>t été entendus enl’absence des intéressés. 1 Parmi les 18 défendeurs d<strong>on</strong>t les charges <strong>on</strong>t été retirées ou suspendueslibérés par ord<strong>on</strong>nance de la Cour figuraient cinq journalistes travaillant pour la Voix de l’Amériqueet accusés en leur absence. 2Il devrait être également menti<strong>on</strong>né que la procédure se déroule aussi rapidement que possiblesans prol<strong>on</strong>gati<strong>on</strong> dérais<strong>on</strong>nable. A ce jour, les auditi<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été ajournées deux fois. Tous lesdéfendeurs, sauf trois, <strong>on</strong>t plaidé coupable en gardant le silence. Il semble à la Cour que, lors de laprocédure; "lorsque l’accusé ne dit rien en rép<strong>on</strong>se à l’accusati<strong>on</strong>..., un plaidoyer de culpabilité seraintroduit ". 3 Après avoir établi une "plaidoirie de n<strong>on</strong> culpabilité ", la Cour a ajourné l’audience,dem<strong>and</strong>ant à l’accusati<strong>on</strong> de faire appel à toutes les preuves qu’elle c<strong>on</strong>sidèrerait nécessaires. Il estattendu que les preuves de l’accusati<strong>on</strong> et de la défense et le verdict final devraient être rendus dansun délai rais<strong>on</strong>nable. Il incombera à la Cour de déterminer la validité de ces accusati<strong>on</strong>s. Legouvernement, à l’évidence, s’inclinera devant les verdicts de la Cour.7. Droit à la liberté de manifestati<strong>on</strong> et de réuni<strong>on</strong>L’Article 30(1) de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie garantitau peuple d’Ethiopie le droit de manifester et de se réunir pacifiquement et sans armes. Toutefois, laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> autorise l’impositi<strong>on</strong> par la loi de certaines mesures sur la manière d’exercer ce droit. Lesrestricti<strong>on</strong>s imposées en c<strong>on</strong>séquence peuvent avoir trait à l’endroit où s<strong>on</strong>t organisées les réuni<strong>on</strong>sen plain air et l’itinéraire des manifestants et peuvent être imposées pour des rais<strong>on</strong>s de c<strong>on</strong>venancedu public ou pour la protecti<strong>on</strong> des droits démocratiques, de la moralité publique et de la paix durantune réuni<strong>on</strong> ou une manifestati<strong>on</strong>. La C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> précise que ce droit peut ne pas être exercé d’unemanière qui affecterait le bien-être des jeunes ou l’h<strong>on</strong>neur et la réputati<strong>on</strong> des individus ni pourdiffuser de propag<strong>and</strong>e de guerre et exprimer des opini<strong>on</strong>s en public destinées à porter atteinte à ladignité humaine.Les restricti<strong>on</strong>s permises par la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t également autorisées aux termes de laCharte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et du Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droitscivils et politiques.Les précisi<strong>on</strong>s sur l’usage de ce droit s<strong>on</strong>t én<strong>on</strong>cées dans la Proclamati<strong>on</strong> no. 3/1991 publiéepour établir la procédure des manifestati<strong>on</strong>s pacifiques et des réuni<strong>on</strong>s politiques publiques. Lesrestricti<strong>on</strong>s et les exigences imposées par cette Proclamati<strong>on</strong> ne f<strong>on</strong>t que coïncider avec cellessancti<strong>on</strong>nées par la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et ne s<strong>on</strong>t pas destinées à créer d’obstacles indus à l’exercice de cedroit mais plutôt à en faciliter la jouissance dans la plus large mesure possible sans, bien sûr, porteratteinte aux autres droits c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nellement protégés.7.1. Protecti<strong>on</strong> du droit de manifestati<strong>on</strong> : avant et après l’électi<strong>on</strong>Avant le jour de l’électi<strong>on</strong>, les partis politiques <strong>on</strong>t employé certaines méthodes pourrecueillir le soutien des électeurs. Ils <strong>on</strong>t présenté leurs c<strong>and</strong>idats et leur agenda nati<strong>on</strong>al à traversdifférents modes de communicati<strong>on</strong>, pris part aux débats nati<strong>on</strong>aux des partis politiques, invité leurs1 Id.2 Id.3 Supra, at 64, Art. 13(1).


EX.CL/279 (IX)Page 64membres et leurs partisans à des discussi<strong>on</strong>s et organisé des manifestati<strong>on</strong>s et des c<strong>on</strong>tremanifestati<strong>on</strong>s.Le droit de manifester étant toujours protégé, les rassemblements publics, y compris celuiorganisé par le principal parti de l’oppositi<strong>on</strong>, la CUD, <strong>on</strong>t eu lieu dans la capitale Addis Abéba etdans des villes des Etats régi<strong>on</strong>aux. Presque tous ces rassemblements organisés en soutien desdifférents partis politiques en lice <strong>on</strong>t été pacifiques. Le gouvernement a rempli ses resp<strong>on</strong>sabilitéseu égard à la facilitati<strong>on</strong> des rassemblements devant avoir lieu sans problème de sécurité.Les rassemblements organisés par les partis d’oppositi<strong>on</strong> ne l’<strong>on</strong>t pas été parce qu’ilsc<strong>on</strong>venaient aux objectifs du gouvernement et qu’ils avaient sa bénédicti<strong>on</strong> mais parce que laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> oblige le gouvernement à les autoriser tant que toutes les exigences légales s<strong>on</strong>trespectées.A la suite de l’électi<strong>on</strong>, le gouvernement a estimé nécessaire d’imposer une interdicti<strong>on</strong> d’unmois aux manifestati<strong>on</strong>s à Addis Abéba et ses envir<strong>on</strong>s pour prévenir toute menace à la paixpublique. La décisi<strong>on</strong> d’interdire les rassemblements publics n’était pas arbitraire. Le gouvernementavait la resp<strong>on</strong>sabilité de veiller à ce que la sécurité soit protégée à tous moments et en toutescirc<strong>on</strong>stances. En outre, il a rec<strong>on</strong>nu le fait qu’il porterait le blâme en cas de vies perdues ou dedégâts matériels dus à s<strong>on</strong> échec à prendre des mesures anticipées, même s’il ne s’attendait pas à lasurvenance d’un problème majeur.Durant le mois où l’interdicti<strong>on</strong> des manifestati<strong>on</strong>s était en vigueur, des émeutes éclatèrent àAddis et dans d’autres parties du pays causant des pertes de vies et des dégâts matériels. Ce fait ad<strong>on</strong>c nécessité la prol<strong>on</strong>gati<strong>on</strong> de l’interdicti<strong>on</strong> un mois encore. Compte tenu de la situati<strong>on</strong>explosive qui régnait dans la ville, ne pas prol<strong>on</strong>ger l’interdicti<strong>on</strong> aurait été un acte irresp<strong>on</strong>sable de lapart du gouvernement et qui n’aurait fait qu’aggraver les choses.L’interdicti<strong>on</strong> de manifestati<strong>on</strong>s, une fois passée cette prol<strong>on</strong>gati<strong>on</strong>, fut annulée. Il doit êtrenoté ici que le but de cette impositi<strong>on</strong> ne peut être c<strong>on</strong>testé au motif de savoir si elle était nécessaireou sur sa capacité légale.7.2. Protecti<strong>on</strong> du droit de réuni<strong>on</strong>Le droit de réuni<strong>on</strong> n’a jamais été limité à aucun moment avant ou après l’électi<strong>on</strong> saufdurant les deux mois où seuls les rassemblements en plein air - et les manifestati<strong>on</strong>s comme nousven<strong>on</strong>s de le voir – étaient temporairement interdits pour prévenir toute menace possible pour lapaix publique. Avant le jour de l’électi<strong>on</strong>, les partis d’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t réuni – en plein air ou en salle -leurs membres, leurs partisans et les autres électeurs pour présenter leurs c<strong>and</strong>idats et leur agendapolitique.A la suite de l’électi<strong>on</strong>, ces partis politiques <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>tinué de réunir leurs membres et leurspartisans à l’intérieur pour discuter des problèmes et des défis auxquels ils avaient pu être c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tésdurant l’électi<strong>on</strong> et les acti<strong>on</strong>s qu’ils entendaient mener. La plus notable de ces occasi<strong>on</strong>s fut la sériede réuni<strong>on</strong>s organisées par la CUD à Addis Abéba et dans d’autres parties du pays pour délibéreravec ses membres et ses partisans sur le fait de rejoindre ou de boycotter le Parlement et si le partidevait reprendre l’administrati<strong>on</strong> d’Addis Abéba par l’EPRDF sortant.D<strong>on</strong>c, à l’excepti<strong>on</strong> d’une brève interdicti<strong>on</strong> temporaire imposée uniquement auxrassemblements de plein air, le droit de réuni<strong>on</strong> n’a jamais été limité.


EX.CL/279 (IX)Page 658. Droit à la liberté d’expressi<strong>on</strong>8.1. Aperçu de la loi éthiopienne sur la presse et état de la presse en Ethiopie8.1.1. Aperçu de la loi éthiopienne sur la presseUne presse vivante et libre est un aspect f<strong>on</strong>damental du droit à la liberté d’expressi<strong>on</strong>.Ainsi, l’existence, la promoti<strong>on</strong> et l’expansi<strong>on</strong> d’une presse libre et forte est un préalableindispensable et f<strong>on</strong>damental de la pleine réalisati<strong>on</strong> de la liberté d’expressi<strong>on</strong>. 1Une presse libre ne c<strong>on</strong>stitue pas seulement un forum où les citoyens expriment leursopini<strong>on</strong>s mais elle joue également un rôle de premier plan dans la protecti<strong>on</strong> des droits des individuset des peuples et le développement d’une culture démocratique, de même qu’elle offre aux citoyensl’opportunité d’avoir des avis équilibrés sur diverses questi<strong>on</strong>s particulières et de faire c<strong>on</strong>naître leuropini<strong>on</strong> sur les orientati<strong>on</strong>s et les agissements du gouvernement. 2 Mais la presse ne peut jouer ce rôleque lorsque les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s appropriées s<strong>on</strong>t créées dans lesquelles elle peut f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>ner librement eten toute resp<strong>on</strong>sabilité sans censure ni restricti<strong>on</strong>s de nature similaire. 3 Pour matérialiser ceci, il estnécessaire de promulguer une loi appropriée eu égard à la liberté, aux droits et aux devoirs de lapresse. 4L’Ethiopie est un Etat partie au Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droits civils et politiques(PIRDCP) de 1966, et à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) de1981.La C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie et la Proclamati<strong>on</strong>relative à la Liberté de la Presse (la Proclamati<strong>on</strong>) c<strong>on</strong>stituent le cadre juridique interne garantissant laliberté de la presse.L’Article 29 (3) de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> garantit la liberté de la presse et des autres moyens decommunicati<strong>on</strong> de masse et la liberté de la créati<strong>on</strong> artistique; et la liberté de la presse inclutspécifiquement les éléments suivants :(a) Prohibiti<strong>on</strong> de toute forme de censure ;(b) Accès aux informati<strong>on</strong>s d’intérêt public. 5Le paragraphe 4 du même Article se lit comme suit :" Dans l’intérêt de la libre circulati<strong>on</strong> d’informati<strong>on</strong>s, d’idées et d’opini<strong>on</strong>s qui s<strong>on</strong>tessentielles au f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nement d’un ordre démocratique, la presse, en tant qu’instituti<strong>on</strong>,jouit d’une protecti<strong>on</strong> juridique pour assurer s<strong>on</strong> indépendance opérati<strong>on</strong>nelle et sa capacitéde recevoir diverses opini<strong>on</strong>s." 6Sel<strong>on</strong> l’Article 4 de la Proclamati<strong>on</strong>, le principal objectif de la loi éthiopienne sur la presse estde promouvoir la poursuite des libertés f<strong>on</strong>damentales, de la paix, de la démocratie, de la justice et del’égalité et l’accélérati<strong>on</strong> du développement social et éc<strong>on</strong>omique. 7 En c<strong>on</strong>séquence, la presse :1 Proclamati<strong>on</strong> relative à la Liberté de la Presse, Proc. No. 34/1992, Préambule, Para. 2.2 Ibid, Para. 3.3 Ibid, Para. 4.4 Ibid, Para. 5.5 Supra, at Art. 29(3).6 Ibid, Art. 29(4).7 Supra, at 98, Art. 4(1).


EX.CL/279 (IX)Page 66a) recueille et diffuse des nouvelles ;b) exprime des opini<strong>on</strong>s sur diverses questi<strong>on</strong>s ;c) transmet les critiques sur diverses questi<strong>on</strong>s ;d) participe à la formati<strong>on</strong> de l’opini<strong>on</strong> publique en se f<strong>on</strong>dant sur diverses autresméthodes ;e) entreprend d’autres activités nécessaires à l’accomplissement de ses objectifs. 1La Proclamati<strong>on</strong> interdit également la censure de la presse et toutes les restricti<strong>on</strong>s de naturesimilaire 2 . Cela a créé un terrain fertile à la florais<strong>on</strong> de la presse libre en Ethiopie depuis unequinzaine d’années.8.1.1.1 Restricti<strong>on</strong>s/Limites à la presse libreCertains motifs de limite et de restricti<strong>on</strong> du droit à la liberté de la presse s<strong>on</strong>t acceptables auxtermes de l’Article 19(3) du PIRDCP, la liberté d’expressi<strong>on</strong> (qui inclut le droit à la liberté de lapresse) peut être soumise à certaines restricti<strong>on</strong>s sous réserve qu’elles soient prévues par la loi etqu’elles soient nécessaires :1. pour le respect des droits ou de la réputati<strong>on</strong> d’autrui ;2. pour la protecti<strong>on</strong> de la sécurité nati<strong>on</strong>ale ou de l’ordre public (ordre public) ou de la santépublic ou la moralité. 3L’Article 9(2) de la CADHP indique clairement que le droit de l’individu à exprimer etdiffuser ses opini<strong>on</strong>s peut être limité dans les limites de la loi. 4 Des limitati<strong>on</strong>s à la libertéd’expressi<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t également prévues dans d’autres instruments juridiques régi<strong>on</strong>aux.La C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, aux termes de l’Article 29(6), indique que des limites légales peuvent êtreposées au droit à la liberté de la presse afin de protéger le bien-être des jeunes et l’h<strong>on</strong>neur et laréputati<strong>on</strong> des individus. 5 La Proclamati<strong>on</strong> interdit également toute propag<strong>and</strong>e de guerre ainsi quel’expressi<strong>on</strong> publique d’une opini<strong>on</strong> destinée à faire injure à la dignité humaine. 6 La C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, ens<strong>on</strong> Article 29 (7), dispose également que tout individu qui viole les limites légales de l’exercice de cedroit peut être tenu resp<strong>on</strong>sable aux termes de la loi. 7Les Articles 10 à 14 de la Proclamati<strong>on</strong> portent sur les règles définissant ce que doivent être lesresp<strong>on</strong>sabilités de la presse. 8 En particulier, l’Article 10 de la Proclamati<strong>on</strong> :1. Chaque organe de presse a le devoir de veiller à ce que le produit de presse qu’il véhiculesoit libre de tout c<strong>on</strong>tenu susceptible de causer une resp<strong>on</strong>sabilité pénale et civile,2. Sans préjudice pour la généralité du sous-article 1 du présent Article, tout organe depresse aura le devoir de veiller à ce que tout produit de presse qu’il publie ou qu’ildiffuse soit libre de :1 Ibid, Art. 4(2).2 Ibid, Art. 3.3 Supra, at 102, Art. 19(3).4 Supra, at 103, (emphasis added).5 Supra, at 62, Art. 29(6).6 Id.7 Ibid, Art. 29(7).8 Supra, at 98.


EX.CL/279 (IX)Page 67a) toute attaque c<strong>on</strong>tre la sûreté de l’Etat ou de l’administrati<strong>on</strong> établiec<strong>on</strong>formément à la Charte ou des forces de la défense nati<strong>on</strong>ale ;b) toute diffamati<strong>on</strong> ou fausse accusati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tre tout individu, toute nati<strong>on</strong>/toutnati<strong>on</strong>aliste, tout peuple ou toute organisati<strong>on</strong> ;c) toute incitati<strong>on</strong> criminelle d’une nati<strong>on</strong>alité c<strong>on</strong>tre une autre ou incitati<strong>on</strong> à desc<strong>on</strong>flits entre les peuples ;d) toute incitati<strong>on</strong> à la guerre.3. La resp<strong>on</strong>sabilité de s’acquitter des devoirs spécifiés aux sous-articles 1 et 2 du présentArticle relèvera de la compétence :a) En cas de presse périodique comme un journal, un magazine ou un journal, durédacteur en chef, du journaliste ou de l’éditeur c<strong>on</strong>cerné ;b) en cas d’organe de presse autre que ceux spécifiés au sous-article 3(a), del’éditeur,c) pour tout produit de presse diffuse par la radio ou la télévisi<strong>on</strong>, du journalisteou de l’éditeur de programme.8.1.1.2. Amendement de la loi sur la presseSel<strong>on</strong> l’Article 74 de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, SE le Premier Ministre doit soumettre à la Chambre desrapports périodiques sur le travail de l’exécutif ainsi que ses plans et propositi<strong>on</strong>s. 1 C<strong>on</strong>formément àcette dispositi<strong>on</strong> c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nelle, SE le Premier Ministre a soumis le sec<strong>on</strong>d rapport trimestriel del’exercice 2006. Durant la discussi<strong>on</strong> du rapport, SE le Premier Ministre a expliqué que, à l’heureactuelle, le gouvernement fait le maximum pour s’attacher les services d’experts du Canada, duRoyaume-Uni, d’Allemagne et d’Inde pour une étude sur un amendement de la loi sur la presse. 2Sel<strong>on</strong> SE le Premier Ministre, toutes les instituti<strong>on</strong>s appropriées c<strong>on</strong>tinuer<strong>on</strong>t de travailler avec legouvernement et les organisati<strong>on</strong>s apportant leur appui à cet égard et, à l’achèvement de l’étude, unprojet de loi sur la presse devrait être préparé à travers un dialogue et des négociati<strong>on</strong>s avec les partisparticipant au Parlement et le projet sera alors soumis à la Chambre. 3 Compte tenu de la c<strong>on</strong>victi<strong>on</strong>du gouvernement que cette questi<strong>on</strong> affecte des acteurs au-delà du cadre des partis politiques, ilorganise actuellement des forums susceptibles de faciliter la présentati<strong>on</strong> de c<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong>s d’autresparties intéressées qui aider<strong>on</strong>t à renforcer la nature démocratique du processus. 48.1.2. Etat de la Presse en EthiopieOutre la créati<strong>on</strong> de l’envir<strong>on</strong>nement politique approprié et du régime juridique favorable aurenforcement et à un plus gr<strong>and</strong> développement du droit à la liberté d’expressi<strong>on</strong>, des activités <strong>on</strong>tété encouragées et des résultats tangibles <strong>on</strong>t été atteints à ce jour.Des instituti<strong>on</strong>s cherchant à renforcer la capacité du secteur des medias <strong>on</strong>t été créées etdispensent des diplômes à des professi<strong>on</strong>nels qualifiés dans le pays. A titre d’exemple, l’Ecole dejournalisme et de communicati<strong>on</strong> de l’Université d’Addis Abéba dispense des programmesuniversitaires et des formati<strong>on</strong>s à court et à l<strong>on</strong>g terme à de nombreux participants. Le Mass MediaTraining Institute d’Addis Abéba dispense également des programmes et des formati<strong>on</strong>s diplômantes àdes professi<strong>on</strong>nels du secteur des médias publics. Le rôle du secteur privé à cet égard ne peut êtresurestimé. De nombreuses instituti<strong>on</strong>s privées florissantes jouent leur rôle en diplômant desjournalistes qualifiés qui peuvent c<strong>on</strong>tribuer à la promoti<strong>on</strong> et au développement de la presse. Le1 Supra, at 62, Art. 74(11).2 <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> du Premier Ministre devant les Représentants de la Chambre du Peuple (janvier 2006), P. 23,Para. 2.3 Id.4 Id.


EX.CL/279 (IX)Page 68gouvernement est âpre à promouvoir le partenariat public privé dans le secteur. En c<strong>on</strong>séquence, il aélaboré plusieurs initiatives pour apporter soutien et assistance aux instituti<strong>on</strong>s privées offrant desformati<strong>on</strong>s en journalisme. Le Gouvernement facilite également la disp<strong>on</strong>ibilité de diversesopportunités pour le pers<strong>on</strong>nel des médias et de la presse de formati<strong>on</strong> à court et à l<strong>on</strong>g terme dansdes instituti<strong>on</strong>s étrangères.En vue de créer un envir<strong>on</strong>nement favorable à la presse libre et aux médias indépendants, lesmesures supplémentaires suivantes <strong>on</strong>t été prises :1. La loi sur la liberté de l’informati<strong>on</strong> a été rédigée par l’autorité pertinente et commentée parles c<strong>on</strong>sultants étrangers. Elle doit être soumise à l’adopti<strong>on</strong> de la Chambre à travers leComité nati<strong>on</strong>al c<strong>on</strong>stitué à cet effet.2. La révisi<strong>on</strong> de la loi sur la presse existante est en cours. Plus de trois réuni<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>sultatives<strong>on</strong>t été organisées entre le gouvernement, les journalistes et les organes c<strong>on</strong>cernés. Lesdétails sur l’amendement de cette loi s<strong>on</strong>t discutés à la 8.1.1.2 ci-dessus.3. L’établissement de la Broadcasting Agency est une autre réalisati<strong>on</strong> à cet égard. L’Agence aaccordé des licences à 2 stati<strong>on</strong>s FM privées qui <strong>on</strong>t commencé de diffuser.Encouragés par l’envir<strong>on</strong>nement favorable créé, les journalistes <strong>on</strong>t créé plusieurs associati<strong>on</strong>s. Atitre d’exemple, menti<strong>on</strong> devrait être faite de l’Associati<strong>on</strong> des journalistes éthiopiens, del’Associati<strong>on</strong> de la presse libre éthiopienne, de l’Associati<strong>on</strong> des femmes journalistes éthiopiennes, del’Associati<strong>on</strong> des journalistes sportifs éthiopiens, etc.Un nombre c<strong>on</strong>sidérable de mais<strong>on</strong>s d’éditi<strong>on</strong>, de journaux, de magazines et d’agences de pressef<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>ne également dans le pays. Depuis 1992, 1 113 licences de presse <strong>on</strong>t été accordées : licencespour 684 journaux, 276 magazines, 3 agences de presse, 150 sociétés d’éditi<strong>on</strong> électr<strong>on</strong>iques <strong>on</strong>t étédistribuées. A l’heure actuelle, 71 journaux et 34 magazines s<strong>on</strong>t en circulati<strong>on</strong>, 2 agences de pressef<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nent et 100 sociétés d’éditi<strong>on</strong> électr<strong>on</strong>ique (audiovisuelle) f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nent.8.2 Participati<strong>on</strong> de la presse privée à la période préélectorale, à l’électi<strong>on</strong> et à la périodepost-électorale8.2.1 Période préélectoraleLes facteurs les plus importants ayant c<strong>on</strong>tribué à la florais<strong>on</strong> de la presse privée en Ethiopies<strong>on</strong>t la rec<strong>on</strong>naissance et le respect des droits de la presse, l’interdicti<strong>on</strong> de la censure et desrestricti<strong>on</strong>s similaires de la presse, la créati<strong>on</strong> d’instituti<strong>on</strong>s renforçant les capacités des journalistes,l’encouragement du secteur privé à participer à la créati<strong>on</strong> de ces instituti<strong>on</strong>s, l’encouragement demais<strong>on</strong>s d’éditi<strong>on</strong> et la créati<strong>on</strong> d’un envir<strong>on</strong>nement favorable à cet effet.La presse privée a souvent critiqué les politiques du gouvernement et l’<strong>on</strong> s’attendrait à cequ’elle ait c<strong>on</strong>tribué à la culture démocratique du pays. Elle obtient des informati<strong>on</strong>s de toutes lessources de nouvelles et d’informati<strong>on</strong>s du gouvernement et publie des rapports sur la base de cesinformati<strong>on</strong>s. La presse privée diffuse des nouvelles et des informati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>cernant les aspectspolitiques, éc<strong>on</strong>omiques et sociaux du pays. Durant la période préélectorale, la presse libre avait accèsaux débats entre les partis politiques. Elle diffusait des nouvelles et des informati<strong>on</strong>s sur la campagneélectorale, y compris les débats ouverts et les rassemblements pacifiques. Elle avait accès aux activitésdu NEB et des autres agences gouvernementales pertinentes.


EX.CL/279 (IX)Page 698.2.2. Jour de l’électi<strong>on</strong>Le jour de l’électi<strong>on</strong>, la presse a f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>né dans un envir<strong>on</strong>nement similaire à celui de laphase préélectorale. La presse privée a joui d’un accès sans entraves aux bureaux de vote le jour del’électi<strong>on</strong> comme en témoignent les nombreuses producti<strong>on</strong>s des médias de l’époque. Cet accès étaitdisp<strong>on</strong>ible sans aucune restricti<strong>on</strong> lors de l’ouverture, du vote, du dépouillement et du pointage desscrutins. Elle a obtenu des informati<strong>on</strong>s et a diffusé ses produits y afférents.8.2.3. Période post-électoraleComme lors de la période préélectorale et le jour de l’électi<strong>on</strong>, la presse privée a c<strong>on</strong>tinué derecueillir des informati<strong>on</strong>s et de diffuser les produits de presse. Les événements post-électoraux aujour le jour furent largement publiés dans les journaux et les magasines de la presse privéeindépendamment de leur c<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong> positive ou négative au processus. Ils avaient accès à toutesles instituti<strong>on</strong>s gouvernementales et n<strong>on</strong>-gouvernementales, même durant les violences postélectorales.8.3 Détenti<strong>on</strong> de certains journalistesComme nous l’av<strong>on</strong>s déjà expliqué, il n’est par rare qu’il y ait des restricti<strong>on</strong>s à certainsdroits aux termes de quelque loi que ce soit. Il existe, en effet, certaines limites au droit à la liberté dela presse aux termes de la loi éthiopienne. 1 Si un organe de presse diffuse un produit allant àl’enc<strong>on</strong>tre des restricti<strong>on</strong>s légales, alors cet organe de presse viole les limites légales et peut en êtretenu resp<strong>on</strong>sable aux termes de la loi. 2Les 14 journalistes détenus après les violences de rue à l’instigati<strong>on</strong> de certains partisd’oppositi<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t attraits devant la loi n<strong>on</strong> pas parce qu’ils <strong>on</strong>t violé les limites légales à la libertéd’expressi<strong>on</strong> et de la presse mais parce qu’ils <strong>on</strong>t participé :• A des outrages c<strong>on</strong>tre l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel ;• à l’attaque de l’intégrité politique et territoriale de l’Etat ;• à la dégradati<strong>on</strong> du pouvoir défensif de l’Etat ;• à un génocide. 3D<strong>on</strong>c, les actes commis par les journalistes ne s<strong>on</strong>t pas des infracti<strong>on</strong>s mineures de la presse mais degraves violati<strong>on</strong>s du code pénal.9. Droits et protecti<strong>on</strong> des “défenseurs des droits de l’homme ”9.1. “Défenseurs des droits de l’homme ” en EthiopieLa C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> éthiopienne énumère en s<strong>on</strong> chapitre trois (3) une liste complète des droitshumains et démocratiques et des libertés aux termes des Articles 13 à 44 4 . Elle affirme que lesdispositi<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tenues ser<strong>on</strong>t respectées et appliquées par tous les organes fédéraux et de l’Etat etqu’elles ser<strong>on</strong>t interprétées de manière c<strong>on</strong>forme aux principes de la Déclarati<strong>on</strong> Universelle desDroits de l’Homme, des pactes internati<strong>on</strong>aux relatifs aux droits de l’homme et aux instrumentsinternati<strong>on</strong>aux adoptés par l’Ethiopie.1 Id.2 Supra, at 62.3 Accusati<strong>on</strong> par le procureur de la Haute Cour fédérale, 1 er , 4 ème , 5 ème , 7 ème chefs (Voir Annexe 2).4 Supra, at 62.


EX.CL/279 (IX)Page 70A la lumière de ce qui précède, le Gouvernement attache une significati<strong>on</strong> particulière à sesobligati<strong>on</strong>s d’assurer le respect des droits humains et démocratiques et des libertés f<strong>on</strong>damentales deses citoyens. C’est ce fort attachement au respect et à l’applicati<strong>on</strong> de ces droits et libertés qui aamené le Parlement éthiopien à instituer en 2004 la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> éthiopienne des Droits de l’hommeet l’Instituti<strong>on</strong> du Ombudsman (Voir Annexe 3).Ces instituti<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>t chargées d’examiner les cas individuels de violati<strong>on</strong>s des droits del’homme et, lorsque nécessaire, d’accorder des réparati<strong>on</strong>s ou de transmettre le cas à l’organeapproprié pour en assurer un recours. Ces instituti<strong>on</strong>s f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nent et examinent à l’heure actuelle denombreux cas portés à leur attenti<strong>on</strong>Parallèlement à ces instituti<strong>on</strong>s entièrement dédiées à la progressi<strong>on</strong> des droits de l’hommeen Ethiopie, il existe depuis plusieurs années une organisati<strong>on</strong> n<strong>on</strong>-gouvernementale appelée C<strong>on</strong>seiléthiopien des Droits de l’homme, f<strong>on</strong>dée et dirigée jusqu’à une date récente par une figure éminentede l’oppositi<strong>on</strong>, le professeur Mesfin Woldemariam et d’autres. Le C<strong>on</strong>seil se sert de cette instituti<strong>on</strong>pour propager des informati<strong>on</strong>s sur les abus de droits de l’homme en Ethiopie afin de faire avancerses motivati<strong>on</strong>s politiques sinistres de discrédit sur le Gouvernement.Les motivati<strong>on</strong>s du f<strong>on</strong>dateur s<strong>on</strong>t devenues encore plus apparentes pour tous lorsque, dansla course aux électi<strong>on</strong>s de mai 2005, il f<strong>on</strong>da le Rainbow Movement for Social Justice <strong>and</strong> Democracy, partiqui rejoignit ultérieurement la CUD et qui a orchestré les violences de rue en Ethiopie en juin et ennovembre 2005 avec pour objectif de renverser l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel et prendre illégalement lepouvoir. Il doit actuellement rép<strong>on</strong>dre devant une juridicti<strong>on</strong>, avec d’autres dirigeants de la CUD,d’accusati<strong>on</strong>s de haute trahis<strong>on</strong> et de génocide pour le rôle qu’il a joué dans la violence qui s’estemparée du pays après les électi<strong>on</strong>s, s<strong>on</strong> droit à une applicati<strong>on</strong> régulière de la loi étant pleinementrespecté. (Voir l’accusati<strong>on</strong> annexée au présent document)Ainsi, il ne devrait pas être surprenant que des individus travaillant pour cette organisati<strong>on</strong>tentent de leurrer réellement les entités dédiées à la cause des droits de l’homme sous couvert d’êtredes “défenseurs des droits de l’homme ” en alimentant et en propageant des mens<strong>on</strong>ges pour desmotifs politiques cachés.Dans l’examen des rapports d’abus allégués des droits de l’homme, il est de la plus hauteimportance de prendre le plus gr<strong>and</strong> soin dans l’identificati<strong>on</strong> de leurs sources. Aucune crédibilité nepeut être accordée aux rapports émanant d’organisati<strong>on</strong>s telles que le C<strong>on</strong>seil éthiopien des Droits del’homme se prétendant défenseurs des droits de l’homme mais, en réalité, poursuivant un agendapolitique.Il est d<strong>on</strong>c clair que tout rapport émanant de l’organisati<strong>on</strong> ci-dessus menti<strong>on</strong>née sur lesélecti<strong>on</strong>s ne c<strong>on</strong>tiendra qu’une litanie de mens<strong>on</strong>ges, de mésinformati<strong>on</strong>s destinés à jeter le discréditsur ce qui a autrement été salué comme étant un processus électoral libre, juste et ord<strong>on</strong>né.9.2. Participati<strong>on</strong> des “Défenseurs des droits de l’homme ” à la périodepréélectorale, le jour de l’électi<strong>on</strong> et la période post-électoraleComme nous l’av<strong>on</strong>s déjà vu, de nombreux observateurs internati<strong>on</strong>aux et nati<strong>on</strong>aux <strong>on</strong>t étéinvités par le Gouvernement pour observer et suivre les électi<strong>on</strong>s de mai 2005. Certains de cesobservateurs nati<strong>on</strong>aux venaient d’organisati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong>-gouvernementales locales et internati<strong>on</strong>alesbasées localement et travaillant dans le domaine du développement.


EX.CL/279 (IX)Page 71Ces organisati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été autorisées à participer au processus électoral à partir de la périodepréélectorale, le jour de l’électi<strong>on</strong> et durant la période post-électorale dans l’espoir qu’elles joueraientun rôle c<strong>on</strong>structif dans le processus.Bien que la vaste majorité ait en effet rempli s<strong>on</strong> rôle avec la diligence et leprofessi<strong>on</strong>nalisme attendus d’eux, peu d’entre elles ne l’<strong>on</strong>t malheureusement pas fait. Un nombrelimité d’individus travaillant pour certaines ONG a été accusé à titre individuel sel<strong>on</strong> l’accusati<strong>on</strong>annexée au présent document 1 . Les organisati<strong>on</strong>s auxquelles ces individus accusés appartiennentc<strong>on</strong>tinuent d’être actives dans le pays.En dépit de fait regrettable, il est néanmoins important de ne pas laisser ces cas limitésd’actes illégaux commis par certains individus travaillant dans la communauté des ONG éclipser letravail accompli par de nombreux autres membres d’ONG et d’organisati<strong>on</strong>s religieuses ayantobservé le processus électoral et l’ayant déclaré libre, juste et ord<strong>on</strong>né.10. Créati<strong>on</strong> d’une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante10.1. Débat parlementaire sur les développements post-électoraux en EthiopieLa Chambre de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, qui est la plus haute autoritédu Gouvernement fédéral, 2 dans sa première sessi<strong>on</strong> extraordinaire de sa première année en date du14 novembre 2005, a amplement délibéré sur le rapport présenté par le Commissaire de Police sur lesacti<strong>on</strong>s menées par les forces de sécurité pour supprimer les violences de rue orchestrées par lespartis politiques d’oppositi<strong>on</strong> dans la capitale et certaines autres villes du pays à la suite de l’électi<strong>on</strong>nati<strong>on</strong>ale du 7 mai 2005. Le commissaire de police a soumis le rapport c<strong>on</strong>formément à l’Article55(17) de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie. 3 Ladite dispositi<strong>on</strong>habilite la Chambre à appeler et interroger le Premier Ministre et d’autres resp<strong>on</strong>sables fédéraux et àenquêter sur la c<strong>on</strong>duite de l’Exécutif et la manière d<strong>on</strong>t il s’acquitte de ses resp<strong>on</strong>sabilités. LaChambre a c<strong>on</strong>voqué le Commissaire de police qui est le resp<strong>on</strong>sable au niveau du Gouvernementfédéral, chargé d’une instituti<strong>on</strong> investie du pouvoir de prévenir les activités en violati<strong>on</strong> de laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>, susceptibles de menacer l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel aux termes de la Proclamati<strong>on</strong> No.313/95 de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de Police de la République fédérale démocratique d’Ethiopie.Dans le rapport, le Commissaire de Police expliquait les problèmes de sécurité qui avaientété déclenchés dans le pays par les forces hostiles à la paix et les mesures subséquentes qu’avait prisesla police pour résoudre ces problèmes. 4 Comme il a déjà été menti<strong>on</strong>né à la secti<strong>on</strong> cinq du présentdocument, la violence a provoqué des pertes de vies de civils et de policiers et détruit des biensmatériels. La Chambre, après avoir discuté du rapport, l’a endossé avec 322 votes pour, 44 c<strong>on</strong>tre et37 abstenti<strong>on</strong>s et a publié une résoluti<strong>on</strong> en cinq points.Dans la résoluti<strong>on</strong>, la Chambre exprimait la c<strong>on</strong>sidérable tristesse que lui inspirait la perte devies et de bien matériels due aux récentes émeutes de rue à Addis Abéba et dans les autres villes. Elleaffirmait également que toute plainte qui résulterait des troisièmes électi<strong>on</strong>s fédérales et régi<strong>on</strong>alesaurait pu être traitées par les lois et les instituti<strong>on</strong>s légales du pays, ab<strong>and</strong><strong>on</strong>nant la voie légale etpacifique, pour déstabiliser la paix et la stabilité du peuple et pour en appeler antidémocratiquementet antic<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nellement à détruire le tissu séculaire du peuple, c<strong>on</strong>stituait une approcheextrêmement dangereuse.1 Supra, at 62, Art. 50(3).2 Ibid, Art. 55(17).3 Supra, at 46.4 www.ethiopar.net, 14 novembre 2005.


EX.CL/279 (IX)Page 72En outre, la résoluti<strong>on</strong> se déclare c<strong>on</strong>vaincue que toute lutte politique pouvait être menéepacifiquement, légalement et démocratiquement, soulignant les mesures prises par le gouvernementpour rép<strong>on</strong>dre aux problèmes récents, maintenir l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel et assurer la paix et lastabilité. La Chambre, en outre, décida de c<strong>on</strong>stituer une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendantechargée de mener des investigati<strong>on</strong>s sur la violence à Addis Abéba et dans certaines autres villes et sicertaines mesures avaient été prises par le gouvernement hors du cadre de la loi. Enfin, la chambredécida que le Comité permanent des Affaires juridiques et administratives de la Chambre ptrépareraitun projet de propositi<strong>on</strong> sur la créati<strong>on</strong> et les membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendantedans un délai de deux semaines. A ce stade, il doit être entendu que la Chambre a transmis la moti<strong>on</strong>pour c<strong>on</strong>stituer une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendante c<strong>on</strong>formément à l’Article 55(7) de laC<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> qui d<strong>on</strong>ne à la Chambre le pouvoir de mener des investigati<strong>on</strong>s et de prendre lesmesures nécessaires si la c<strong>on</strong>duite de la force nati<strong>on</strong>ale, de la sécurité publique et d’une force depolice portent atteinte aux droits de l’homme et à la sécurité de la nati<strong>on</strong>. En outre, l’acti<strong>on</strong> menéepar la Chambre pour c<strong>on</strong>stituer une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendante émane de la c<strong>on</strong>victi<strong>on</strong> quele système en cours dans le pays est auto-correcteur et régi par l’Etat de droit.10.2. Pouvoirs et devoirs de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendanteLa Chambre, lors de sa sessi<strong>on</strong> régulière, le 29 novembre 2005, approuva le projet de loi dec<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> d’une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendante chargée de faire la lumière sur les violencesayant éclaté le 8 juin 2005 à Addis Abéba, entre le 1 er et le 10 novembre 2005 ainsi qu’entre le 14 et le16 novembre 2005 à Addis Abéba et dans certaines parties du pays. Ce projet était présenté par leComité permanent des Affaires légales et administratives de la Chambre, habilité à soumettre leditprojet dans la première sessi<strong>on</strong> extraordinaire de la première année le 14 novembre 2005.Une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante a été c<strong>on</strong>stituée en vertu de laProclamati<strong>on</strong> No. 478/2005 dotée des pouvoirs et devoirs suivants (Voir Annexe 4). :1. vérifier si la force employée par la force de sécurité pour c<strong>on</strong>trôler les désordres étaitexcessive ou n<strong>on</strong> ;2. vérifier si les droits de l’homme dans les questi<strong>on</strong>s liées au problème <strong>on</strong>t étaient traitéc<strong>on</strong>formément à la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> et à l’Etat de droit ;3. enquêter sur les dommages causés aux vies humaines et aux biens matériels enc<strong>on</strong>séquence de l’incident.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est également investie par la Proclamati<strong>on</strong> ci-dessus menti<strong>on</strong>née despouvoirs lui permettant de s’acquitter effectivement de se devoirs :1. Elle ord<strong>on</strong>nera la producti<strong>on</strong> de documents en possessi<strong>on</strong> de toute organisati<strong>on</strong> ou detout individu si elle estime ce document nécessaire à s<strong>on</strong> travail.2. Elle citera les individus ayant des informati<strong>on</strong>s pertinentes et leur ord<strong>on</strong>nera d’en faire ladéclarati<strong>on</strong>.3. Elle ord<strong>on</strong>nera la comparuti<strong>on</strong> devant la police des individus ou des organisati<strong>on</strong>s pourd<strong>on</strong>ner des informati<strong>on</strong>s ou faire des déclarati<strong>on</strong>s pertinentes pour la missi<strong>on</strong> de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante4. Elle exigera une coopérati<strong>on</strong> professi<strong>on</strong>nelle, matérielle et autre de toute organisati<strong>on</strong>qui serait nécessaire au b<strong>on</strong> acquittement de ses f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s.En revanche, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est resp<strong>on</strong>sable aux termes de la Proclamati<strong>on</strong> d’accepter lesinformati<strong>on</strong>s pertinentes qui lui s<strong>on</strong>t présentées par un individu ou un organe c<strong>on</strong>cerné. En vertu de


EX.CL/279 (IX)Page 73la Proclamati<strong>on</strong>, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante, tout en menant sesinvestigati<strong>on</strong>s, fera nommer des enquêteurs efficaces et décidera de leur nombre sel<strong>on</strong> la charge detravail lorsqu’elle l’estimera nécessaire. Enfin, la Proclamati<strong>on</strong> investit la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquêteparlementaire indépendante du pouvoir d’envoyer des m<strong>and</strong>ats à comparaître devant elle à toutepers<strong>on</strong>ne pour l’interroger en un lieu et à un moment d<strong>on</strong>nés. A cet égard, si la pers<strong>on</strong>ne devantcomparaître devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante pour être questi<strong>on</strong>née estun pris<strong>on</strong>nier, la Proclamati<strong>on</strong> stipule, "la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendanteord<strong>on</strong>nera au resp<strong>on</strong>sable de la pris<strong>on</strong> de le faire comparaître devant elle." Si la pers<strong>on</strong>ne est unpatient admis apte à comparaître devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, elle ord<strong>on</strong>nera à l’institut de santé de la fairecomparaître devant elle. Et si la pers<strong>on</strong>ne est hors d’Ethiopie, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquêteparlementaire indépendante enverra un m<strong>and</strong>at via s<strong>on</strong> adresse et si la pers<strong>on</strong>ne est en Ethiopie maissans adresse c<strong>on</strong>nue, elle l’appellera à comparaître en l’ann<strong>on</strong>çant par les moyens de communicati<strong>on</strong>de masse.10.3. Membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendanteLa Proclamati<strong>on</strong> portant créati<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendantedéclare que les membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ser<strong>on</strong>t nommés par le Comité permanent des Affaireslégales et administratives devant être nommé par la Chambre de la République fédérale démocratiqued’Ethiopie. A cet égard, la Chambre a nommé 11 membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> au cours de sa réuni<strong>on</strong>régulière du 6 décembre 2005. Les membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> proviennent de différents c<strong>on</strong>textesprofessi<strong>on</strong>nels, éducatifs et ethniques, réputés pour leur b<strong>on</strong>ne vol<strong>on</strong>té et leur intégrité dans lasociété.Les noms et f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s de membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s<strong>on</strong>t les suivants :1. M. Firehiwot Samuel - Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>2. M. Shiferaw Jamo - Vice-président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>3. Evêque Elsa - Membre de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>4. Sheik Elias Redman - " "5. M. Abel Muse - " "6. Prêtre Derejie Jenberu - " "7. Mme Hakimet Abdela Mefek - " "8. Dr Gemechu Megerssa - " "9. M. Tamirat Kebede Gebrie - " "10. M. Abdu De'ad Ibrahim - " "11. M. W/Michael Meshesha - " "La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est dirigée par un Président qui est chargé de :1. superviser et c<strong>on</strong>trôler l’ensemble des activités de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaireindépendante;2. assigner le pers<strong>on</strong>nel d’appoint nécessaire pour effectuer les missi<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>d’enquête parlementaire indépendante ;3. représenter la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante dans toutes ses relati<strong>on</strong>savec les autres organes.La Proclamati<strong>on</strong> dispose que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> aura un Vice-président qui représentera le Présidenten s<strong>on</strong> absence. En outre, il veillera à ce que les procès-verbaux de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> soient bien tenus ;il veillera à ce que les activités quotidiennes de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendantesoient transcrites et enregistrées par écrit de manière appropriées ; il signera et enverra des m<strong>and</strong>atsaux pers<strong>on</strong>nes devant comparaître devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> pour être questi<strong>on</strong>nées ; il vérifiera si les


EX.CL/279 (IX)Page 74documents présentés à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s<strong>on</strong>t bien c<strong>on</strong>servés ; il supervisera et c<strong>on</strong>trôlera les missi<strong>on</strong>sdu bureau de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et s’acquittera de toutes les activités qui lui s<strong>on</strong>t assignées par la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et par le Président.La prise de décisi<strong>on</strong> des membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> se fait au vote majoritaire des membresprésents à une réuni<strong>on</strong> d<strong>on</strong>née. La présence de six membres de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquêteparlementaire indépendante c<strong>on</strong>stituera le quorum c<strong>on</strong>formément à la Proclamati<strong>on</strong>.10.4. Indépendance de la commissi<strong>on</strong> d’enquête parlementaireLa <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante administre ses affaires sansl’interventi<strong>on</strong> d’organes extérieurs. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> prépare et d<strong>on</strong>ne des termes de référencepertinents aux enquêteurs qui lui s<strong>on</strong>t assignés pour recueillir les témoignages de témoins. Elle estindépendante des organes extérieurs pour l’élaborati<strong>on</strong> de s<strong>on</strong> plan de travail et de ses règles deprocédure, lui permettant de s’acquitter de ses f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s de manière appropriée. La Chambre estchargée, aux termes de la Proclamati<strong>on</strong>, de fournir le pers<strong>on</strong>nel et le budget nécessaires et un bureauà la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante. En retour, la Proclamati<strong>on</strong> ayant c<strong>on</strong>stituéla <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante dispose que celle-ci est tenue de soumettre unrapport et ses c<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>s à la Chambre sur les investigati<strong>on</strong>s sur les violences et leursc<strong>on</strong>séquences.La Proclamati<strong>on</strong> fixe un délai de trois mois à partir de sa créati<strong>on</strong> pour le rapport et lesc<strong>on</strong>statati<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante (7 décembre 2005 au 27 mars2006). Quoiqu’il en soit, si elle a besoin d’un délai supplémentaire pour achever s<strong>on</strong> travail, elleprésentera le cas au Speaker de la Chambre qui ne pourra pas le prol<strong>on</strong>ger de plus d’un mois. Sel<strong>on</strong> laProclamati<strong>on</strong>, si la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante requiert un prol<strong>on</strong>gement deplus d’un mois, il appartiendra à la Chambre d’en décider.La Proclamati<strong>on</strong> ayant créé la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête parlementaire indépendante veille à ceque la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> soit protégée de l’interférence de l’exécutif du gouvernement.11. C<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>Le Gouvernement de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie est d’avis que lesfaits présentés dans le présent rapport s<strong>on</strong>t une preuve péremptoire et probante que la résoluti<strong>on</strong> dela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> qui n’a pas tenu compte de l’envir<strong>on</strong>nement dans lequel s’est déroulée l’électi<strong>on</strong> laplus libre et la plus démocratique d’Ethiopie et qui s’est hâtée de c<strong>on</strong>damner les mesures prises par leGouvernement pour sauvegarder l’ordre c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel n’était pas justifiée. Le gouvernement estaussi d’avis que l’adopti<strong>on</strong> de la résoluti<strong>on</strong> sans lui laisser suffisamment d’opportunité pour rép<strong>on</strong>dreet sans évaluati<strong>on</strong> adéquate de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est en effet n<strong>on</strong>-c<strong>on</strong>forme à la Charte Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples, au Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et aux autresinstruments juridiques pertinents. La manière d<strong>on</strong>t la résoluti<strong>on</strong> a été adoptée ne peut êtresurestimée. Le Gouvernement dem<strong>and</strong>e d<strong>on</strong>c à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’exclure la résoluti<strong>on</strong> de s<strong>on</strong> rapport.Le rapport a fourni à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> suffisamment d’informati<strong>on</strong>s sur l’aspect instituti<strong>on</strong>nel,juridique et pratique des électi<strong>on</strong>s fédérales et législatives de mai 2005 en Ethiopie, qui s<strong>on</strong>t de loinl’électi<strong>on</strong> la plus compétitive organisée dans le pays. Les tenants de la ligne dure du camp del’oppositi<strong>on</strong> <strong>on</strong>t essayé de manipuler la liberté et la justice des électi<strong>on</strong>s pour se saisir du pouvoir pardes moyens antic<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nels. Comme stipulé dans tant d’instruments juridiques de l’Uni<strong>on</strong>Africaine, cela ne saurait et ne devrait être toléré. Le présent rapport établit clairement que lacampagne politique durant l’électi<strong>on</strong> a été c<strong>on</strong>duite dans un envir<strong>on</strong>nement libre et ouvert. Il établitque les individus empris<strong>on</strong>nés à la suite de violences de rue soigneusement orchestrées à Addis


EX.CL/279 (IX)Page 75Abéba et dans d’autres parties du pays ne s<strong>on</strong>t pas des pris<strong>on</strong>niers politiques. Les quelquesjournalistes et individus ayant fait un mauvais usage de leur statut dans des organisati<strong>on</strong>s de la sociétécivile qui <strong>on</strong>t été arrêtés du fait de violences de rue s<strong>on</strong>t des pris<strong>on</strong>niers ordinaires. Les organesd’applicati<strong>on</strong> de la loi disposent de preuves présentées lors de leur procès. Le rapport a m<strong>on</strong>tré quetant durant leur détenti<strong>on</strong> que durant le procès en cours, leur droit à une procédure équitable inscritdans la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de la République fédérale démocratique d’Ethiopie et des instrumentsinternati<strong>on</strong>aux des droits de l’homme pertinents a été pleinement garanti et protégé.L’Ethiopie demeure engagée à l’égard de ses obligati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales. A ce titre, le meurtremalheureux de civils et d’officiers chargés d’appliquer la loi est terriblement regrettable pour leGouvernement. C’est en effet pourquoi, comme il a été l<strong>on</strong>guement discuté dans le rapport, lesReprésentants de la Chambre du Peuple de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie <strong>on</strong>tadopté une Proclamati<strong>on</strong> créant une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête indépendante qui étudiera lescirc<strong>on</strong>stances entourant les violences post-électorales. La législati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>stitutive, le mécanisme decompte rendu, l’adhési<strong>on</strong> et le financement s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>çus de manière à assurer l’indépendance de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Le rapport de cette <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> fera l’objet d’un débat au parlement.Pour les rais<strong>on</strong>s invoquées dans le rapport, le Gouvernement réitère sa dem<strong>and</strong>e d’écarter larésoluti<strong>on</strong> mal c<strong>on</strong>çue. Elle souhaite exprimer s<strong>on</strong> engagement à encourager un dialogue positif entrele Gouvernement et la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à l’avenir dans le c<strong>on</strong>texte des m<strong>and</strong>ats de promoti<strong>on</strong> et deprotecti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et dans le c<strong>on</strong>texte du rapport initial et des rapports périodiques del’Ethiopie en voie de finalisati<strong>on</strong> pour leur soumissi<strong>on</strong> à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>RÉSOLUTION SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME DANS LA RÉGIONDU DARFOUR AU SOUDANLa <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples réunie à sa 38 ième Sessi<strong>on</strong> ordinairedu 21 novembre au 5 décembre 2005, à Banjul, Gambie ;C<strong>on</strong>sidérant les dispositi<strong>on</strong>s de l’Acte C<strong>on</strong>stitutif de l’Uni<strong>on</strong> Africaine (UA), de la Charte de l’Organisati<strong>on</strong>des Nati<strong>on</strong>s Unies (ONU) ainsi que celles de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et lesautres instruments internati<strong>on</strong>aux des droits de l’homme auxquels le Soudan est partie ;Rappelant les décisi<strong>on</strong>s et les communiqués pertinents adoptés par la C<strong>on</strong>férence des chefs d’État etde gouvernement de l’UA et ceux du C<strong>on</strong>seil de Paix et de Sécurité sur la situati<strong>on</strong> au Darfour,notamment les décisi<strong>on</strong>s AU/Dec.54(III) et C<strong>on</strong>férence/AU/Dec.68 (IV) adoptées lors des 3 ème et4 ème Sessi<strong>on</strong>s ordinaires de la C<strong>on</strong>férence des chefs d’État et de gouvernement respectivement, ainsique les communiqués PSC/PR/Comm.(XIII) et PSC/PR/Comm.(XVII) adoptés par le C<strong>on</strong>seil dePaix et de Sécurité de l’UA lors de leurs 13 ème et 17 ème réuni<strong>on</strong>s respectivement ;Rappelant les résoluti<strong>on</strong>s 1556/2004 du 30 juillet 2004 et 1590/2005, 1591/2005 et 1593/2005adoptées par le C<strong>on</strong>seil de Sécurité de l’ONU sur la situati<strong>on</strong> au Darfour, Soudan, en mars 2005 ;Rappelant également la Résoluti<strong>on</strong> ACHPR /Res.74 (XXXVII) 05 adoptée par la 37 ème Sessi<strong>on</strong>ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples le 11 mai 2005 sur lasituati<strong>on</strong> dans la régi<strong>on</strong> du Darfour, au Soudan et la Résoluti<strong>on</strong> ACHPR/Res.68 (XXXV) 04 adoptéepar la 35 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire le 4 juin 2004 ainsi que la Résoluti<strong>on</strong> E/CN.4/RES/2005/82 adoptéepar la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des Droits de l’Homme des Nati<strong>on</strong>s Unies le 21 avril 2005 sur la situati<strong>on</strong> desdroits de l’homme au Soudan ;


EX.CL/279 (IX)Page 76Prof<strong>on</strong>dément préoccupée par la poursuite de graves violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme et du droitinternati<strong>on</strong>al humanitaire au Darfour perpétrées par les parties en c<strong>on</strong>flit, en particulier ledépeuplement c<strong>on</strong>tinu de vastes z<strong>on</strong>es de la régi<strong>on</strong> de leurs propriétaires autocht<strong>on</strong>es, les menaces deviolence, l’intimidati<strong>on</strong> et les agressi<strong>on</strong>s à l’enc<strong>on</strong>tre d’organismes des Nati<strong>on</strong>s Unies etd’organisati<strong>on</strong>s humanitaires, le ciblage et l’assassinat des troupes de l’Uni<strong>on</strong> Africaine au Darfour etl’assassinat et les enlèvements des membres du pers<strong>on</strong>nel des organisati<strong>on</strong>s humanitaires nati<strong>on</strong>aleset internati<strong>on</strong>ales ;C<strong>on</strong>cernée par le fait que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a entrepris une missi<strong>on</strong> d’établissement des faitsau Darfour, Soudan, en juillet 2004 et distribué s<strong>on</strong> rapport au gouvernement du Soudan, mais n’apas encore reçu de rép<strong>on</strong>se ;1. Exhorte le gouvernement soudanais à soumettre ses commentaires relativement à lamissi<strong>on</strong> d’établissement des faits effectuée par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine au Darfour, Soudan,en juillet 2004 ;2. Exhorte le gouvernement du Soudan à se c<strong>on</strong>former à ses obligati<strong>on</strong>s aux termes de laCharte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, de l’Acte c<strong>on</strong>stitutif de l’UA, de la Charte desNati<strong>on</strong>s Unies, et des autres instruments pertinents auxquels le Soudan est État partie et àrespecter ce qui suit :a. Faire cesser, avec effet immédiat, toutes les attaques c<strong>on</strong>tre des civils au Darfour etmettre un terme aux graves violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme, en particulier ledépeuplement forcé de z<strong>on</strong>es entières de la régi<strong>on</strong>, le viol des femmes et des fille, laviolence sexuelle c<strong>on</strong>tre les femmes et les filles, l’enlèvement de femmes etd’enfants et mettre fin à tout soutien, y compris la fourniture de produitsalimentaires, aux miliciens janjaweed.b. Apporter le soutien nécessaire à toutes les agences internati<strong>on</strong>ales et organisati<strong>on</strong>shumanitaires afin d’assurer un accès effectif et total aux z<strong>on</strong>es affectées par la guerreau Darfour et faciliter l’accès de l’assistance humanitaire aux populati<strong>on</strong>s civiles.c. Coopérer pleinement et inc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>nellement avec le Procureur de la Cour pénaleinternati<strong>on</strong>ale dans ses efforts pour enquêter, et traduire en justice toutes lespers<strong>on</strong>nes suspectées d’avoir perpétré des crimes de guerre et des crimes c<strong>on</strong>trel’humanité tels qu’én<strong>on</strong>cés dans le rapport de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Internati<strong>on</strong>aled’Enquête au Darfour.d. Prendre toutes les mesures appropriées pour assurer la mise en œuvre effective desRésoluti<strong>on</strong>s 1556/2004 du 30 juillet 2004 et 1590/2005, 1591/2005 et 1593/2005adoptées les 29 et 31 mars 2005 du C<strong>on</strong>seil de sécurité de l’ONU.3. Appelle toutes les parties en c<strong>on</strong>flit à revenir à la table de négociati<strong>on</strong> et à coopérer avec lesorganismes internati<strong>on</strong>aux et les organisati<strong>on</strong>s humanitaires.Fait à Banjul, le 5 décembre 2005


EX.CL/279 (IX)Page 77Au nom d’ Allah, Le Clément, Le MiséricordieuxObservati<strong>on</strong>s du Soudan relatives à la décisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits del’homme et des peuples c<strong>on</strong>cernant le Darfour, au cours de sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinairetenue à Banjul, Gambie, du 21 novembre au 5 Décembre 2005.En référence à la questi<strong>on</strong> susmenti<strong>on</strong>née et à la décisi<strong>on</strong> de la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et deGouvernement de l’Uni<strong>on</strong> africaine tenue à Khartoum du 16 au 24 janvier 2006, noussouhaiteri<strong>on</strong>s avoir l’avis du Soudan et sa réacti<strong>on</strong> par rapport à la décisi<strong>on</strong> prise par la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits de l’homme et des peuples c<strong>on</strong>cernant le Darfour au cours de sa38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue à Banjul, Gambie, du 21 novembre au 5 décembre 2005.Nous souhaiteri<strong>on</strong>s en outre déclarer que les points soulevés dans la décisi<strong>on</strong> n’<strong>on</strong>t reflété que lestractati<strong>on</strong>s de certains groupes qui se f<strong>on</strong>dent sur les allégati<strong>on</strong>s qui ne peuvent pas êtreprouvées.Nous voudri<strong>on</strong>s également souligner que la situati<strong>on</strong> qui prévaut au Darfour a été examinéec<strong>on</strong>formément à l’Acte c<strong>on</strong>stitutif de l’UA et traitée c<strong>on</strong>formément à la Charte des Nati<strong>on</strong>sUnies, lorsque le C<strong>on</strong>seil de Sécurité a adopté la résoluti<strong>on</strong> 1593 renvoyant la questi<strong>on</strong> duDarfour à la Cour pénale internati<strong>on</strong>ale. La Résoluti<strong>on</strong> 1591 portant créati<strong>on</strong> d’un Comitéd’Experts a également été adoptée entre autres résoluti<strong>on</strong>s. Il c<strong>on</strong>vient de noter que la Décisi<strong>on</strong>de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits de l’homme et des peuples a également fait référence auxDécisi<strong>on</strong>s de l’Uni<strong>on</strong> africaine et de s<strong>on</strong> C<strong>on</strong>seil de Paix et de Sécurité ainsi qu’à celles du C<strong>on</strong>seilde Sécurité des nati<strong>on</strong>s Unies.Premièrement : Observati<strong>on</strong>s sur le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaines des droits del’homme et des peuples c<strong>on</strong>cernant la Missi<strong>on</strong> d’enquête qui s’est rendue au Soudan en2004. Nous avi<strong>on</strong>s déjà apporté notre rép<strong>on</strong>se au premier rapport de la Missi<strong>on</strong>. Dans notrerép<strong>on</strong>se au sec<strong>on</strong>d rapport nous avi<strong>on</strong>s exprimé la positi<strong>on</strong> du Soudan quant à la tenue d’uneSessi<strong>on</strong> extraordinaire à Pretoria, Afrique du Sud, sans l’approbati<strong>on</strong> ou le financement de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> africaine. Le Soudan avait déposé une plainte à ce sujet auprès duPrésident de l’Uni<strong>on</strong> africaine, mais n’a reçu aucune rép<strong>on</strong>se à ce jour.Deuxièmement : C<strong>on</strong>cernant l’engagement du Soudan à la Charte africaine des droits del’homme et des peuples et aux autres c<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s et accords internati<strong>on</strong>aux, le Gouvernementsoudanais prend toutes les dispositi<strong>on</strong>s nécessaires en vue de promouvoir les droits de l’hommeau Soudan et de garantir une existence c<strong>on</strong>venable en éliminant la pauvreté, la maladie etl’analphabétisme hérités du col<strong>on</strong>ialisme. Parallèlement, le Soudan s’efforce de préserver sasouveraineté politique et s<strong>on</strong> intégrité territoriale. Depuis le déclenchement des troubles auDarfour, le Soudan s’est vivement engagé à la recherche de soluti<strong>on</strong>s au problème par le biais denégociati<strong>on</strong>s avec les rebelles qui <strong>on</strong>t mené à la c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong> des Accords d’Abeeche, de Ndjamenaet d’Abuja. Toutefois, des signes négatifs envoyés par plusieurs cercles extérieurs <strong>on</strong>t encouragéles rebelles à ne pas trop s’intéresser à la mise en œuvre de ces Accords.Le Gouvernement s’est toujours préoccupé de la sécurité des civils en prenant des mesuresc<strong>on</strong>tre tous ceux qui enfreignent la loi. Pour preuve, les civils fuient les abus perpétrés par lesrebelles pour aller vers les z<strong>on</strong>es placées sous le c<strong>on</strong>trôle du Gouvernement. Même dans lesz<strong>on</strong>es qui <strong>on</strong>t été pil<strong>on</strong>nées par erreur, les victimes <strong>on</strong>t été indemnisées par le gouvernement. LaCommunauté internati<strong>on</strong>ale dans s<strong>on</strong> ensemble en est témoin, et les victimes du raid aérien de larégi<strong>on</strong> d’Habila où le gouvernement a payé le prix du sang des pers<strong>on</strong>nes tuées et indemnisé leshabitants pour leurs biens, en s<strong>on</strong>t l’exemple le plus patent. En ce qui c<strong>on</strong>cerne la questi<strong>on</strong> des


EX.CL/279 (IX)Page 78déplacements forcés, comme nous l’av<strong>on</strong>s soutenu au préalable, elle n’est pas c<strong>on</strong>forme à laréalité dans la mesure où il n’y a eu déplacement qu’à la suite d’attaques de villages par desrebelles qui se s<strong>on</strong>t servis de ces déplacements comme arme c<strong>on</strong>tre le gouvernement. LeGouvernement du Soudan a c<strong>on</strong>clu un accord avec l’OIM qui supervise les programmes derapatriement des pers<strong>on</strong>nes déplacées. Le Gouvernement est préoccupé par le programme derestaurati<strong>on</strong> dans les z<strong>on</strong>es de déplacement ; il a également mis en place un comité qui estactuellement l’un des trois comités créés sur la base des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s du Comité nati<strong>on</strong>ald’enquête présidé par l’ancien Chef de la Magistrature visant à définir les voies pastorales et àc<strong>on</strong>firmer la propriété f<strong>on</strong>cière.C<strong>on</strong>cernant les allégati<strong>on</strong>s de viol et de violence à l’égard des femmes, les tribunaux soudanaisreçoivent des déclarati<strong>on</strong>s sur la base desquelles ils <strong>on</strong>t jugé un certain nombre d’agents del’armée et de la police et des noms <strong>on</strong>t été transmis aux observateurs des droits de l’homme à cetégard. Une liste est jointe au présent document.Le gouvernement a également adopté un plan de préventi<strong>on</strong> de la violence c<strong>on</strong>tre les femmes auDarfour (copie jointe) et amendé les procédures criminelles afin de permettre aux victimes deviolence de recevoir un traitement sans remplir un le formulaire No.8 auprès des autorités de lapolice. Les Hôpitaux et foyers de traitement étrangers des organisati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>alesbénévoles <strong>on</strong>t également été autorisés à prendre soin des pers<strong>on</strong>nes c<strong>on</strong>cernées. Des soldats del’UA <strong>on</strong>t participé à des patrouilles c<strong>on</strong>jointes pour escorter les femmes qui quittent leurs campspour aller chercher du bois de chauffage, ce qui a c<strong>on</strong>sidérablement réduit les cas de violencec<strong>on</strong>tre les femmes.C<strong>on</strong>cernant la nécessité d’ouvrir la voie aux organisati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales et aux agenceshumanitaires, l’ensemble de la communauté internati<strong>on</strong>ale est témoin de la coopérati<strong>on</strong> duSoudan et de sa facilitati<strong>on</strong> du travail humanitaire sans restricti<strong>on</strong>s eu égard aux droits dedouanes ou aux formalités. Il a délivré des visas au pers<strong>on</strong>nel d’envir<strong>on</strong> 600 organisati<strong>on</strong>sbénévoles qui travaillent actuellement au Darfour.Le Gouvernement a affirmé qu’il ne soutient, au Darfour, aucune des parties n<strong>on</strong> autorisées à sedéplacer au titre de l’Accord de cessez-le-feu, sans en informer au préalable les soldats de l’UA,et qui f<strong>on</strong>t également l’objet de mesures d’interdicti<strong>on</strong> d’utilisati<strong>on</strong> de la force aérienne.En coopérati<strong>on</strong> avec le Bureau du Procureur général près la Cour pénale internati<strong>on</strong>ale, mêmes’il ne se trouve pas dans la juridicti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des droits de l’homme et des peuples del’Uni<strong>on</strong> africaine, notre rép<strong>on</strong>se est que le Soudan a fourni audit Bureau toutes les facilitésrequises pour lui permettre de s’acquitter de sa missi<strong>on</strong> ainsi que la documentati<strong>on</strong> nécessaire.C<strong>on</strong>cernant la mise en oeuvre des Résoluti<strong>on</strong>s 1556/2005, 1590/2005, 1591/2005 et 1593/2005du C<strong>on</strong>seil de Sécurité des Nati<strong>on</strong>s Unies, le Soudan a toujours coopéré avec les Nati<strong>on</strong>s Unies.Cela a été c<strong>on</strong>firmé par le Représentant du Secrétaire général des Nati<strong>on</strong>s Unies au Soudan dansses rapports mensuels. Il existe au Darfour plus de 25 observateurs des droits de l’hommeautorisés à visiter les pris<strong>on</strong>s de toutes les régi<strong>on</strong>s du Soudan, tel qu’indiqué dans les rapports duSecrétaire général des Nati<strong>on</strong>s Unies. Des réuni<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>t également tenues toutes les deuxsemaines entre la Divisi<strong>on</strong> des droits de l’homme des Nati<strong>on</strong>s Unies et le C<strong>on</strong>seil c<strong>on</strong>sultatifpour les droits de l’homme, au bureau du « Sub-Jim. » Des missi<strong>on</strong>s d’enquête s<strong>on</strong>t effectuées auDarfour par les deux parties et des séminaires c<strong>on</strong>joints s<strong>on</strong>t organisés pour amender lesprocédures criminelles et les règles d’applicati<strong>on</strong> du Formulaire No. 8.Pour c<strong>on</strong>clure, nous souhaiteri<strong>on</strong>s que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine, au lieu de dén<strong>on</strong>cer timidementles atrocités commises par les rebelles, adopte une positi<strong>on</strong> courageuse et ferme en examinant les


EX.CL/279 (IX)Page 79atrocités perpétrées au Darfour depuis le début de la guerre, particulièrement le recrutementd’enfants soldats pour attaquer les travailleurs humanitaires et leurs c<strong>on</strong>vois.


EX.CL/279 (IX)Page 80RESOLUTION SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME EN OUGANDALa <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, réunie en sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinairetenue à Banjul, Gambie, du 21 novembre au 5 décembre 2005 ;Gardant à l’esprit l’article 45 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples qui prévoitle m<strong>and</strong>at de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits de l’homme et des peuples ;C<strong>on</strong>sidérant que les c<strong>on</strong>flits dans beaucoup de pays africains, y compris la République de l’Oug<strong>and</strong>a,s<strong>on</strong>t à l’origine des violati<strong>on</strong>s des droits humains des populati<strong>on</strong>s civiles au Nord de l’Oug<strong>and</strong>a, enparticulier ceux des groupes vulnérables tels que les pers<strong>on</strong>nes âgées, les femmes et les enfants ;Préoccupée par le fait que ledit c<strong>on</strong>flit a été à la base de l’insécurité dans cette partie de l’Oug<strong>and</strong>aqui a c<strong>on</strong>duit au déplacement de 1,8 milli<strong>on</strong> de pers<strong>on</strong>nes envir<strong>on</strong>, d<strong>on</strong>t de jeunes enfants ballottésentre leurs villages et les villes, la nuit, pour éviter l’enlèvement ;Prenant note des efforts c<strong>on</strong>certés déployés par le Gouvernement de la République de l’Oug<strong>and</strong>apour mettre un terme à ce c<strong>on</strong>flit;Se félicitant des enquêtes menées par le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internati<strong>on</strong>ale et dela délivrance subséquente de m<strong>and</strong>ats d’arrêt c<strong>on</strong>tre les principaux dirigeants et comm<strong>and</strong>ants del’Armée de Résistance du Seigneur ;C<strong>on</strong>sciente que la République de l’Oug<strong>and</strong>a est engagée dans l’indépendance du pouvoir judiciaire etdu milieu judiciaire dans le pays, tel que stipulé aux termes de l’Article 26 de la Charte Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples ;Rappelant l’Article 7 de la Charte Africaine et les Directives et Principes sur le Droit à un Procèséquitable et à l’Assistance juridique ;Prof<strong>on</strong>dément préoccupée par le fait que l’Armée de Résistance du Seigneur a commis de gravesviolati<strong>on</strong>s des droits humains des populati<strong>on</strong>s civiles au Nord de l’Oug<strong>and</strong>a, en particulier lamutilati<strong>on</strong> des victimes et l’enlèvement des jeunes garç<strong>on</strong>s pour les enrôler dans les forces rebelles eten faire des enfants soldats et celui des jeunes filles pour en faire des esclaves sexuelles ;Préoccupée par les récents évènements du 16 novembre 2005 menaçant l’indépendance du judiciaireet des avocats en Oug<strong>and</strong>a ;1. Lance un appel aux parties en c<strong>on</strong>flit pour engager des négociati<strong>on</strong>s en vue de lac<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong> d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix ;2. Lance un appel à l’Armée de Résistance du Seigneur pour qu’elle libère immédiatementtous les enfants soldats, les jeunes filles et les femmes qu’elle détient, et démobilise tous lescombattants;3. Encourage les efforts du Bureau du Procureur de la Cour pénale internati<strong>on</strong>ale dans sesenquêtes menées dans la c<strong>on</strong>duite et les activités des parties au c<strong>on</strong>flit qui s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>sidéréescomme des violati<strong>on</strong>s des Statuts de Rome, et traduire en justice les auteurs de cesviolati<strong>on</strong>s ;4. Lance un appel à la communauté internati<strong>on</strong>ale pour qu’elle exhorte les parties au c<strong>on</strong>flitdans le Nord de l’Oug<strong>and</strong>a à trouver un règlement pacifique durable au c<strong>on</strong>flit ;


EX.CL/279 (IX)Page 815. Exhorte la communauté internati<strong>on</strong>ale à apporter un soutien matériel aux parties pourqu’elles prennent les mesures nécessaires en vue de démobiliser les combattants de l’Arméede Résistance du Seigneur et aider les populati<strong>on</strong>s vivant dans le nord de l’Oug<strong>and</strong>a dansleur réadaptati<strong>on</strong> après 19 ans de c<strong>on</strong>flit.6. C<strong>on</strong>damne les récents incidents de violence en Oug<strong>and</strong>a qui menacent la paix et la stabilitédu pays, en particulier les menaces sur l’indépendance du pouvoir judiciaire et du milieujuridique en Oug<strong>and</strong>a;7. Lance un appel au Gouvernement de la République d’Oug<strong>and</strong>a pour qu’il garantissel’indépendance du pouvoir judiciaire et l’intégrité des membres du milieu juridique afind’assurer l’impartialité des décisi<strong>on</strong>s judiciaires sans intimidati<strong>on</strong> ou interférence ;8. Exhorte le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a à amender ses lois et à abolir la pratique d’attrairedes civils devant la Cour Martiale et se réserver le droit exclusif de traiter des questi<strong>on</strong>stouchant les militaires en activité en Oug<strong>and</strong>a ;9. Exhorte le Gouvernement de la République de l’Oug<strong>and</strong>a à garantir le respect de lapromoti<strong>on</strong> et de la protecti<strong>on</strong> des droits de l’homme et des peuples en Oug<strong>and</strong>a.Fait à Banjul, Gambie, le 5 décembre 2005


EX.CL/279 (IX)Page 82REPUBLIQUE DE L’OUGANDASOMMAIRE EXECUTIFDELA REPONSE DU GOUVERNEMENT DE L’OUGANDAA LA RESOLUTION DE LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMMEET DES PEUPLES SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME EN OUGANDA(99. CADHP/RES. 94 (XXXVIII) 05Présentée à la 39 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des Droits de l’Homme et des PeuplesBanjul, Gambie18 mai 2006


EX.CL/279 (IX)Page 83Gardant à l’esprit que la délégati<strong>on</strong> de la République de l’Oug<strong>and</strong>a a renc<strong>on</strong>tré les Commissaires dela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (ci-après la ‘<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>’) en sessi<strong>on</strong>privée le 17 mai 2006 à Banjul, Gambie.Attendu que l’Oug<strong>and</strong>a est un Etat partie à la Charte et en possessi<strong>on</strong> de la résoluti<strong>on</strong> sur lasituati<strong>on</strong> des droits de l’homme en Oug<strong>and</strong>a (99. CADHP/Res. 94(xxxviii) 05);Informé et c<strong>on</strong>scient des obligati<strong>on</strong>s de l’Oug<strong>and</strong>a en tant qu’Etat partie à la Charte Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples se c<strong>on</strong>formant progressivement et mettant en œuvre lesdispositi<strong>on</strong>s de la Charte ;Prof<strong>on</strong>dément c<strong>on</strong>cerné par l’esprit des paragraphes-clefs 1, 6, 7 et 8 de la résoluti<strong>on</strong> ;Etant d<strong>on</strong>né que durant un dialogue c<strong>on</strong>structif entre les deux, il a été c<strong>on</strong>venu que la rép<strong>on</strong>seformelle présentée à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ainsi que l’additif et les annexes soient c<strong>on</strong>densés en unsommaire exécutif c<strong>on</strong>cis rép<strong>on</strong>dant aux paragraphes-clefs de ladite résoluti<strong>on</strong>.LE GOUVERNEMENT DE L’OUGANDA, tout en accueillant les efforts de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>pour se pencher sur la mise en oeuvre et l’inviolabilité de la Charte, rép<strong>on</strong>d par les présentes auxpoints soulevés dans la résoluti<strong>on</strong> comme suit et traversed seriatim :1. Appelle les parties au c<strong>on</strong>flit à ouvrir immédiatement des négociati<strong>on</strong>s en vue de lac<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong> d’un cessez-le-feu et d’un accord de paix,Rép<strong>on</strong>se :Le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a propose de faç<strong>on</strong> c<strong>on</strong>stante depuis des années d’organiser despourparlers de paix et des négociati<strong>on</strong>s avec les rebelles pour parvenir à un cessez-le-feu et un accordde paix global. Les politiques du gouvernement à cet effet <strong>on</strong>t été les suivantes :i. <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Kategaya dirigée par le Premier Vice-premier Ministre de l’époque et leMinistre des Affaires Intérieures, Eriya Kategaya.ii. Pourparlers de paix dirigés par Betty Bigombe et le Dr Ruhakana Rugunda (actuelMinistre des Affaires Intérieures) toujours en cours ;iii. Dirigeants traditi<strong>on</strong>nels et religieux agissant en qualité de médiateurs entre legouvernement et les rebelles ;iv. Accords bilatéraux entre les gouvernements de l’Oug<strong>and</strong>a et du Soudan pour que cedernier cesse de servir de refuge et de soutien logistique à la LRA.v. Promulgati<strong>on</strong> de la Loi d’amnistie de 2000 et établissement de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’amnistiepour faciliter la capitulati<strong>on</strong>, la réhabilitati<strong>on</strong> et la réinstallati<strong>on</strong> des rebelles.Toutefois, en dépit de tous ces efforts du Gouvernement oug<strong>and</strong>ais, les dirigeants de la LRA et del’ADF n’<strong>on</strong>t pas rép<strong>on</strong>du aux offres de paix et de cessez-le-feu du gouvernement.Rép<strong>on</strong>se :2. Appelle la LRA à libérer immédiatement tous les enfants soldats, les fillettes et lesfemmes détenus par elle et à démobiliser tous les combattants.i. Le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a soutient cet appel. De surcroît, le Gouvernement arécupéré plus de 3 000 enfants, femmes et fillettes enlevés. Il les a réintégrés dans leurcommunauté et leur a procuré des services d’orientati<strong>on</strong> et une réhabilitati<strong>on</strong>.


EX.CL/279 (IX)Page 84ii.Aux termes de la Loi d’amnistie, les rebelles démobilisés s<strong>on</strong>t réhabilités et réinstallés parla <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’amnistie. Cela s’applique à tous les anciens rebelles, y compris l’ADF,l’UNRF et le Fr<strong>on</strong>t II de la Rive ouest du Nil.3. Soutient les efforts du Procureur de la Cour Pénale Internati<strong>on</strong>ale dans sesinvestigati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tre la c<strong>on</strong>duite et les activités des parties au c<strong>on</strong>flit réputées êtreen violati<strong>on</strong> du Statut de Rome et d’attraire en justice les auteurs de crimes deguerre dans le nord de l’Oug<strong>and</strong>a.Rép<strong>on</strong>seL’Oug<strong>and</strong>a accueille le soutien de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a a introduit le casdevant la Cour Pénale Internati<strong>on</strong>ale (CPI). Le Gouvernement travaille main dans la main avec leBureau du Procureur ainsi qu’avec les Gouvernements du Soudan et de la République démocratiquedu C<strong>on</strong>go (RDC) pour appliquer les m<strong>and</strong>ats d’arrêt lancés c<strong>on</strong>tre les dirigeants de la LRA.4. Appelle la communauté internati<strong>on</strong>ale à exhorter les parties au c<strong>on</strong>flit dans le nordde l’Oug<strong>and</strong>a à trouver une résoluti<strong>on</strong> pacifique et durable du c<strong>on</strong>flit.Rép<strong>on</strong>se :Le Gouvernement appuie cet appel et réitère s<strong>on</strong> appel à la communauté internati<strong>on</strong>ale à en fairedavantage. De surcroît, le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a a établi le Comité de surveillance mixtesupervisé par le Bureau du Premier Ministre. Ce dernier est chargé de la réhabilitati<strong>on</strong>, de laréinstallati<strong>on</strong> des pers<strong>on</strong>nes déplacées et de la résoluti<strong>on</strong> post-c<strong>on</strong>flit de la situati<strong>on</strong> dans le nord del’Oug<strong>and</strong>a. Il prend des mesures à court, moyen et l<strong>on</strong>g terme.5. Exhorte la communauté internati<strong>on</strong>ale à offrir un soutien matériel, à prendre desmesures pour démobiliser les combattants de la LRA et à assister le peuple du nordde l’Oug<strong>and</strong>a dans sa réhabilitati<strong>on</strong> après 19 années de guerre.Rép<strong>on</strong>se :Le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a accueille cet appel et souhaite le réitérer à l’intenti<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>sUnies et de leurs agences ainsi qu’à la communauté internati<strong>on</strong>ale pour qu’elles remplissent leursengagements et appelle la Missi<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies en RDC, la MONUC et les Gouvernements duSoudan et de la RDC à arrêter les rebelles de la LRA qui <strong>on</strong>t trouvé refuge sur leur territoire.6. C<strong>on</strong>damne les récents incidents de violence en Oug<strong>and</strong>a qui menacent la paix et lastabilité du pays en particulier les menaces pour l’indépendance du judiciaire et de laprofessi<strong>on</strong> juridique en Oug<strong>and</strong>a.Rép<strong>on</strong>se :i. Le Gouvernement déclare catégoriquement que les incidents de violence allégués nemenaçaient pas la paix et la stabilité du pays. Le Gouvernement c<strong>on</strong>trôle totalementle pays.ii. Le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a c<strong>on</strong>damne vigoureusement les actes de violenceperpétrés à l’instigati<strong>on</strong> de l’oppositi<strong>on</strong> le 14 novembre 2005, qui <strong>on</strong>t abouti aupillage et à la destructi<strong>on</strong> de biens par certains hooligans rem<strong>on</strong>tés par l’oppositi<strong>on</strong>en protestati<strong>on</strong> d’un acte légitime d’arrestati<strong>on</strong> de suspects.iii. La violence alléguée du 16 novembre 2005 qui a été interprétée comme une menacepour l’indépendance du judiciaire et du milieu juridique était une mauvaisereprésentati<strong>on</strong> des faits. Les faits s<strong>on</strong>t que le judiciaire a libéré des suspects souscauti<strong>on</strong> dûment représentés par leurs avocats sans aucune interférence des forces desécurité. Les forces de sécurité du gouvernement ne s<strong>on</strong>t intervenues que pour


EX.CL/279 (IX)Page 85veiller à ce que les suspects dangereux restent en détenti<strong>on</strong> sur la base derenseignements crédibles : ils représentaient une menace pour la sécurité du public.Cela s’est produit hors du prétoire. C<strong>on</strong>cernant l’allégati<strong>on</strong> de menaces pour lesavocats, à aucun moment les avocats représentant les accusés ne se s<strong>on</strong>t vus refuserl’accès à leurs clients.7. Appelle le Gouvernement de la République de l’Oug<strong>and</strong>a à garantir l’indépendancedu judiciaire et l’intégrité des membres du milieu juridique afin d’assurerl’impartialité des décisi<strong>on</strong>s de justice sans intimidati<strong>on</strong> ou interférence.Rép<strong>on</strong>se :L’Oug<strong>and</strong>a est engagé dans le principe de garantie de l’indépendance du judiciaire et, en fait,le Gouvernement n’a jamais menacé cette indépendance par sa c<strong>on</strong>duite ou autrement. Ilreste engagé dans ces nobles principes de b<strong>on</strong>ne gouvernance.8. Appelle le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a à amender ses lois et à abolir la pratiqued’attraire des civils devant la Cour Martiale en réservant cette juridicti<strong>on</strong> exclusive àdes questi<strong>on</strong>s affectant les militaires en activité dans l’armée oug<strong>and</strong>aise.Rép<strong>on</strong>se :i. Le Gouvernement est doté d’une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> permanente de réforme du droitqui révise et revoit régulièrement les lois.ii. Le procès de civils en Cour Martiale est prévu par la Loi n° 7 sur l’UPDF de2005.iii. Il devrait être noté qu’en Oug<strong>and</strong>a, les civils s<strong>on</strong>t de c<strong>on</strong>nivence avec lespers<strong>on</strong>nes armées dans le cadre d’activités rebelles ou de vols à main armée. Ladispositi<strong>on</strong> juridique relative au procès de civils en cour martiale repose sur cef<strong>on</strong>dement.iv. Cette questi<strong>on</strong> fait l’objet d’une c<strong>on</strong>testati<strong>on</strong> devant la Cour c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nellepar l’Ordre des avocats oug<strong>and</strong>ais et un jugement a été rendu. Les instructi<strong>on</strong>sde procédure <strong>on</strong>t été étayées en Cour Martiale et les suspects s<strong>on</strong>t actuellementjugés devant la Haute Cour. Si nécessaire, l’amendement de la loi se fera après lerésultat des procédures en cours.9. Exhorte le Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a à s’assurer de garantir le respect,la promoti<strong>on</strong> et la protecti<strong>on</strong> des droits de l’homme et des peuples enOug<strong>and</strong>a.Rép<strong>on</strong>se :Le Gouvernement réitère s<strong>on</strong> engagement c<strong>on</strong>tinu dans la Charte et tous les instrumentsinternati<strong>on</strong>aux des droits de l’homme auxquels il est partie ainsi que dans ses lois nati<strong>on</strong>ales et dans laDéclarati<strong>on</strong> des Droits inscrites dans la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>. En outre, l’Oug<strong>and</strong>a a présenté un rapportc<strong>on</strong>solidé pour la période 2000-2006 à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et desPeuples c<strong>on</strong>formément à l’Article 62 de la Charte. Ce rapport détaille la mise en œuvre progressive etle respect des droits de l’homme par le Gouvernement.PRIERELe Gouvernement de l’Oug<strong>and</strong>a dem<strong>and</strong>e que la résoluti<strong>on</strong> soit amendée en tout état de cause et queles allégati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong> f<strong>on</strong>dées sur des faits soient supprimées. Le Gouvernement réitère par lesprésentes sa vol<strong>on</strong>té de c<strong>on</strong>tinuer d’entretenir un dialogue c<strong>on</strong>structif avec la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine


EX.CL/279 (IX)Page 86des Droits de l’Homme et des Peuples dans le traitement des droits de l’homme en Oug<strong>and</strong>a et sur lec<strong>on</strong>tinent.FAIT A BANJUL


EX.CL/279 (IX)Page 87RÉSOLUTION SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU ZIMBABWELa <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples réunie à sa 38 ième Sessi<strong>on</strong> ordinairedu 21 novembre au 5 décembre 2005, à Banjul, Gambie ;C<strong>on</strong>sidérant que le Zimbabwe est partie à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et auxautres instruments internati<strong>on</strong>aux des droits de l’homme ;Rappelant les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s faites au gouvernement du Zimbabwe et c<strong>on</strong>tenues dans le rapportde la missi<strong>on</strong> d’établissement des faits de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine au Zimbabwe en juin 2002 ;Rappelant en outre les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s au gouvernement du Zimbabwe faites par l’Envoyéespéciale des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les questi<strong>on</strong>s relatives aux Établissements humains au Zimbabwe etc<strong>on</strong>tenues dans s<strong>on</strong> <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> publié le 22 juillet 2005 ;Prof<strong>on</strong>dément préoccupée par l’affaiblissement c<strong>on</strong>tinu de l’indépendance de l’appareil judiciaire àtravers le mépris des décisi<strong>on</strong>s des tribunaux, le harcèlement et l’intimidati<strong>on</strong> des juges indépendentset l’interférence de l’executif dans le judiciaire ;Également préoccupée par les violati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tinues et la détériorati<strong>on</strong> de la situati<strong>on</strong> des droits del’homme au Zimbabwe, la défiance de l’état de droit et la culture croissante de l’impunité ;Alarmée par le nombre de pers<strong>on</strong>nes déplacées et les violati<strong>on</strong>s associées de leurs droitsf<strong>on</strong>damentaux résultant des expulsi<strong>on</strong>s forcées entreprises par le gouvernement du Zimbabwe ;1. C<strong>on</strong>damne les violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme actuellement perpétrées au Zimbabwe ;2. Exhorte le gouvernement du Zimbabwe de cesser immédiatement la pratique des expulsi<strong>on</strong>sforcées dans tout le pays et de respecter ses obligati<strong>on</strong>s aux termes de la Charte Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples et les autres instruments internati<strong>on</strong>aux des droits de l’hommeauxquels le Zimbabwe est partie ;3. Encourage le gouvernement du Zimbabwe à mettre en oeuvre sans délai lesrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tenues dans le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de la missi<strong>on</strong> d’établissement des faits de juin2002 de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine au Zimbabwe et les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s du rapport du 22juillet 2005 de l’Envoyée spéciale des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les questi<strong>on</strong>s relatives auxEtablissements Humains, en particulier en assurant un accès total et sans obstacle à l’offred’aide et de protecti<strong>on</strong> aux victimes des expulsi<strong>on</strong>s forcées et des démoliti<strong>on</strong>s par desagences humanitaires nati<strong>on</strong>ales et internati<strong>on</strong>ales et des observateurs des droits de l’hommeet en veillant à ce que les resp<strong>on</strong>sables de ces violati<strong>on</strong>s soient traduits en justice sans délai ;4. Appelle le gouvernement à respecter les droits f<strong>on</strong>damentaux et les libertés d’expressi<strong>on</strong>,syndicale et de réuni<strong>on</strong> en abrogeant ou en amendant la législati<strong>on</strong> répressives telle: Access toInformati<strong>on</strong> <strong>and</strong> Protecti<strong>on</strong> of Privacy Act, Broadcasting Services Act et Public Order <strong>and</strong> Security Act;5. Appelle le gouvernement à défendre le principe de séparati<strong>on</strong> des pouvoirs etd’indépendance du système judiciaire et à abroger ou amender immédiatementl’Amendement c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel (No.17) et offrir un envir<strong>on</strong>nement favorable à une réformec<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nelle axée sur les droits f<strong>on</strong>damentaux ;


EX.CL/279 (IX)Page 886. Appelle le gouvernement du Zimbabwe à coopérer avec le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur Spécial sur lesRéfugiés, les Dem<strong>and</strong>eurs d’asile et les Pers<strong>on</strong>nes Déplacées en Afrique, ainsi qu’avec lesautres mécanismes spéciaux de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, notamment en autorisant unemissi<strong>on</strong> d’établissement des faits à enquêter sur la situati<strong>on</strong> actuelle des pers<strong>on</strong>nes déplacéesau Zimbabwe ;7. Exhorte l’Uni<strong>on</strong> Africaine à renouveler le m<strong>and</strong>at de l’Envoyé de l’Uni<strong>on</strong> Africaine auZimbabwe aux fins d’enquête sur les implicati<strong>on</strong>s pour les droits de l’homme et lesc<strong>on</strong>séquences humanitaires des expulsi<strong>on</strong>s et des démoliti<strong>on</strong>s massives.Fait à Banjul, le 5 décembre 2005


EX.CL/279 (IX)Page 89REPONSE DU GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DU ZIMBABWE A LARESOLUTION SUR LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME AU ZIMBABWEADOPTEE, PAR LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DESPEUPLES, AU COURS DE SA 38 ème SESSION ORDINAIRE, TENUE DU 21 NOVEMBREAU 5 DECEMBRE 2005 A BANJUL, GAMBIE1.0 INTRODUCTION1.1 Au cours de sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire, tenue à Banjul, Gambie, du 21 novembre au 5 décembre2005, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) a adopté unerésoluti<strong>on</strong> relative à la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme au Zimbabwe. La CADHP avait soumis auC<strong>on</strong>seil exécutif de l’Uni<strong>on</strong> africaine, réuni à Khartoum, du 20 au 21 janvier 2006, s<strong>on</strong> 19 ème rapportd’activité, qui c<strong>on</strong>tient la Résoluti<strong>on</strong> citée ci-dessous, ainsi que d’autres résoluti<strong>on</strong>s sur la situati<strong>on</strong>des droits de l’homme dans un certain nombre de pays, à savoir le Soudan, l’Oug<strong>and</strong>a, l’Ethiopie etl’Erythrée.« RESOLUTION SUR LA SITUATION DES DROITS DE l’HOMME AU ZIMBABWE » [Pourdes rais<strong>on</strong>s de commodité et pour référence, les paragraphes du préambule <strong>on</strong>t été classés de (a) à (h)](i)La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, réunie à l’occasi<strong>on</strong> de 38 èmesessi<strong>on</strong> ordinaire, à Banjul, Gambie, du 21 novembre au 5 décembre 2005 ;(ii) CONSIDERANT que le Zimbabwe est un Etat Partie à la Charte africaine des Droits del’Homme et des Peuples et à d’autres instruments des droits de l’homme ;(iii) RAPPELANT les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s au gouvernement du Zimbabwe, c<strong>on</strong>tenues dans lerapport de la Missi<strong>on</strong> d’Enquête de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine dépêchée en juin 2002 auZimbabwe ;(iv) RAPPELANT, EN OUTRE, les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s faites au gouvernement du Zimbabwe parl’Envoyée spéciale des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les Questi<strong>on</strong>s relatives aux Etablissementshumains au Zimbabwe, dans s<strong>on</strong> rapport rendu public le 22 juillet 2005 ;(v) PROFONDEMENT PREOCCUPEE par les atteintes répétées à l’indépendance du pouvoirjudiciaire, notamment le n<strong>on</strong> respect des décisi<strong>on</strong>s judiciaires, le harcèlement et l’intimidati<strong>on</strong>des juges indépendants et le déni, par l’exécutif, de la compétence des tribunaux ;(vi) EGALEMENT PREOCCUPEE par les violati<strong>on</strong>s répétées des droits humains et ladétériorati<strong>on</strong> de la situati<strong>on</strong> des droits humains au Zimbabwe, l’absence de respect pour l’étatde droit et le développement de la culture de l’impunité ;(vii) ALERTEE par le nombre de pers<strong>on</strong>nes déplacées dans leur propre pays et les violati<strong>on</strong>s desdroits individuels et collectifs résultant des expulsi<strong>on</strong>s forcées auxquelles le Gouvernement duZimbabwe procède actuellement ;1. CONDAMNE les violati<strong>on</strong>s des droits humains perpétrées actuellement au Zimbabwe2. EXHORTE le Gouvernement du Zimbabwe à mettre un terme à la pratique des expulsi<strong>on</strong>sforcées dans le pays et à respecter ses obligati<strong>on</strong>s en vertu de la Charte Africaine des Droits de


EX.CL/279 (IX)Page 90l’Homme et des Peuples et des autres instruments internati<strong>on</strong>aux des droits de l’hommeauxquels le Zimbabwe est partie ;3. EXHORTE le Gouvernement du Zimbabwe à mettre en œuvre sans délai lesrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tenues dans le rapport de la Missi<strong>on</strong> d’Enquête au Zimbabwe de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine et les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g> de juillet 2005 de l’Envoyéespéciale des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les Questi<strong>on</strong>s relatives aux Etablissements humains,notamment afin de garantir un accès intégral et sans entrave à la fourniture de l’aide et laprotecti<strong>on</strong> des victimes des expulsi<strong>on</strong>s forcées et des démoliti<strong>on</strong>s par des organismesinternati<strong>on</strong>aux humanitaires impartiaux et des observateurs chargés du suivi des droitshumains, et de garantir que les auteurs des violati<strong>on</strong>s soient traduits en justice dans lesmeilleurs délais ;4. APPELLE le Gouvernement du Zimbabwe à respecter les droits f<strong>on</strong>damentaux et les libertésd’expressi<strong>on</strong>, d’associati<strong>on</strong> et de réuni<strong>on</strong> en abrogeant ou en amendant les législati<strong>on</strong>srépressives, comme celles relatives à l’Accès à la Loi sur l’Informati<strong>on</strong> et la Protecti<strong>on</strong> de laVie privée, à la Loi sur les Services de Radiodiffusi<strong>on</strong> et à la Loi sur l’Ordre public et laSécurité ;5. APPELLE le Gouvernement du Zimbabwe à respecter le principe de la séparati<strong>on</strong> despouvoirs et de l’indépendance du pouvoir judiciaire et exhorte le Gouvernement du Zimbabweà abroger ou amender l’Amendement c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel (N° 17) et à créer un envir<strong>on</strong>nementpropice à une réforme de la c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> basée sur les droits f<strong>on</strong>damentaux ;6. APPELLE le Gouvernement du Zimbabwe à coopérer avec le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine sur les réfugiés, les dem<strong>and</strong>eurs d’asile et les Pers<strong>on</strong>nes déplacées enAfrique et d’autres mécanismes spéciaux de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine, en particulier enpermettant à une Missi<strong>on</strong> d’Enquête d’ouvrir une enquête sur la situati<strong>on</strong> actuelle despers<strong>on</strong>nes déplacées au Zimbabwe ;7. EXHORTE l’Uni<strong>on</strong> africaine à renouveler le m<strong>and</strong>at de l’Envoyé de l’Uni<strong>on</strong> africaine auZimbabwe à enquêter sur les implicati<strong>on</strong>s, pour les droits humains, et les c<strong>on</strong>séquenceshumanitaires des expulsi<strong>on</strong>s massives et des démoliti<strong>on</strong>s.Fait à Banjul, le 5 décembre 2005. »1.2 L’article 59 de la Charte prévoit que le rapport de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits del’Homme et des Peuples ne sera pas publié tant qu’il n’aura pas été examiné par la C<strong>on</strong>férencedes Chefs d’Etat et de Gouvernement (la C<strong>on</strong>férence). L’article 59 [1] prévoit également queles mesures adoptées par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> demeurent c<strong>on</strong>fidentielles jusqu’à ce que laC<strong>on</strong>férence se pr<strong>on</strong><strong>on</strong>ce sur la questi<strong>on</strong>.1.3 La résoluti<strong>on</strong> sur le Zimbabwe regroupe les mesures adoptées par la CADHP. Ces mesures<strong>on</strong>t été publiées sur le site web de la CADHP et d’autres sites web parrainés par des ONG.Elles <strong>on</strong>t été par la suite publiées dans les médias imprimés et électr<strong>on</strong>iques, qui avaient étéin<strong>on</strong>dés d’articles sur la résoluti<strong>on</strong> avant l’examen de cette dernière par la C<strong>on</strong>férence. Mêmesi la résoluti<strong>on</strong> a été retirée du site web avant la réuni<strong>on</strong> du C<strong>on</strong>seil exécutif, le Zimbabwes’interroge sur les motivati<strong>on</strong>s qui avaient amené la CADHP à en publier le c<strong>on</strong>tenu.1.4 Ce n’est pas la première fois que la CADHP se comporte de cette manière. Le rapport de lamissi<strong>on</strong> d’enquête du mois de juin 2002 avait également été publié par la CADHP avant s<strong>on</strong>


EX.CL/279 (IX)Page 91examen par le Sommet. La publicati<strong>on</strong> du rapport avant s<strong>on</strong> examen par la C<strong>on</strong>férence avaitmanifestement pour but de d<strong>on</strong>ner la fausse impressi<strong>on</strong> que le Zimbabwe faisait l’objet d’unec<strong>on</strong>damnati<strong>on</strong> de l’Uni<strong>on</strong> africaine.1.5 Pour les rais<strong>on</strong>s exposées dans les paragraphes ci-dessous, le Zimbabwe estime que laCADHP devrait revenir sur sa résoluti<strong>on</strong> relative à la situati<strong>on</strong> des droits humains auZimbabwe dans s<strong>on</strong> intégralité et ;1.5.1 Se c<strong>on</strong>former à s<strong>on</strong> Règlement intérieur et se pr<strong>on</strong><strong>on</strong>cer après avoir épuisé toutes lesprocédures et finalisé l’examen de toutes les communicati<strong>on</strong>s soumises c<strong>on</strong>formément àl’article 45 de la Charte.1.5.2 Se c<strong>on</strong>former aux Règles des Principes élémentaires de la Justice dans toutes les délibérati<strong>on</strong>sprésentes et à venir, en d<strong>on</strong>nant aux Etats parties le droit d’être entendus avant la prise detoute décisi<strong>on</strong> visant l’adopti<strong>on</strong> de résoluti<strong>on</strong>s les c<strong>on</strong>cernant ;1.5.3 Ne pas outrepasser s<strong>on</strong> m<strong>and</strong>at tel que défini par la Charte, qui ne prévoit pas l’adopti<strong>on</strong> derésoluti<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>damnatoires c<strong>on</strong>tre les Etats parties ;1.5.4 Respecter les règles de l’équité dans l’allocati<strong>on</strong>, aux Etats parties, d’un délai pour l’exercice dudroit de rép<strong>on</strong>dre à des allégati<strong>on</strong>s faites par des ONG ;1.5.5 En adoptant le projet de résoluti<strong>on</strong> d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al pour en faire sa proprerésoluti<strong>on</strong>, la CADHP a porté atteinte à s<strong>on</strong> indépendance, s<strong>on</strong> intégrité et s<strong>on</strong> impartialité.2.0 Historique de l’adopti<strong>on</strong> de la résoluti<strong>on</strong>2.1 Avant la 38 ème Sessi<strong>on</strong>, Amnesty Internati<strong>on</strong>al avait co-organisé une réuni<strong>on</strong> d’informati<strong>on</strong> destinéeaux ONG. Les Commissaires de la CADHP y avaient été invités et ils avaient participé à larenc<strong>on</strong>tre. Cet événement marquait l’aboutissement d’une l<strong>on</strong>gue campagne d’AmnestyInternati<strong>on</strong>al, qui avait publié des articles accablants et inf<strong>on</strong>dés c<strong>on</strong>tre le Zimbabwe sur s<strong>on</strong> propresite web, et de divers autres journaux, pendant la période de préparati<strong>on</strong> de la 38 ème Sessi<strong>on</strong>. Le 22novembre 2005, en particulier, Amnesty Internati<strong>on</strong>al avait exhorté la CADHP à adopter s<strong>on</strong> projetde résoluti<strong>on</strong> sur le Zimbabwe, le texte ayant ensuite été adopté par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> le 5 décembre2005 :2.2 Les dispositi<strong>on</strong>s essentielles du projet de résoluti<strong>on</strong> d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al prévoient ce qui suit :[Pour des rais<strong>on</strong>s de commodité et de facilité de la c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong>, les paragraphes de la résoluti<strong>on</strong> d’AmnestyInternati<strong>on</strong>al <strong>on</strong>t été classés de (a) à (h), respectivement)“ (a) c<strong>on</strong>damnant la situati<strong>on</strong> des droits humains au Zimbabwe ;(b) Exhortant le Zimbabwe à respecter ses obligati<strong>on</strong>s en vertu de la Charte Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples, notamment en s’abstenant de toute nouvelleviolati<strong>on</strong> des droits humains et en accordant réparati<strong>on</strong> aux victimes des violati<strong>on</strong>s déjàcommises ;(c) exhortant le Zimbabwe à mettre en oeuvre immédiatement les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>sc<strong>on</strong>tenues dans le rapport 2002 de la missi<strong>on</strong> d’enquête de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine ;


EX.CL/279 (IX)Page 92(d) exhortant le Zimbabwe à mettre en oeuvre les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de l’Envoyée spécialedes Nati<strong>on</strong>s Unies pour les questi<strong>on</strong>s relatives aux Etablissements humains auZimbabwe, appelant notamment à ce que le passage sans restricti<strong>on</strong> ni entrave del’aide fournie par les organisati<strong>on</strong>s humanitaires impartiales et les organismes desNati<strong>on</strong>s Unies soit garanti ;(e) exhortant le Gouvernement du Zimbabwe à coopérer avec le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine sur les Réfugiés, les Dem<strong>and</strong>eurs d’Asile et les Pers<strong>on</strong>nesdéplacées en Afrique, en particulier en permettant à une missi<strong>on</strong> d’enquête des’informer sur la situati<strong>on</strong> actuelle des pers<strong>on</strong>nes déplacées au Zimbabwe ;(f) appelant l’Uni<strong>on</strong> africaine à inscrire la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme au Zimbabwe àl’ordre du jour de la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de gouvernement de janvier 2006 ;(g) appelant l’Uni<strong>on</strong> africaine à encourager le Gouvernement du Zimbabwe à mettre enoeuvre les recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine et de l’Envoyée spéciale desNati<strong>on</strong>s Unies ;(h) appelant l’Uni<strong>on</strong> africaine à renouveler le m<strong>and</strong>at de l’Envoyé de l’Uni<strong>on</strong> africaine auZimbabwe. »3.0 LA RESOLUTION3.1 Le préambule de la résoluti<strong>on</strong> de la CADHP repose sur les trois éléments suivants, qui ne résistent pasà une analyse sérieuse :3.1.1 Le rapport de juin 2002 de la missi<strong>on</strong> d’enquête de la CADHP au Zimbabwe ;3.1.2 Le rapport de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nati<strong>on</strong>s Unies pour les questi<strong>on</strong>s relativesaux Etablissements humains, rendu public le 22 juillet 2005 ; et3.1.3 Les communicati<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>t certaines ONG <strong>on</strong>t saisi la CADHP c<strong>on</strong>tre le Zimbabwe, en applicati<strong>on</strong> del’article 54 de la Charte.3.2 Premièrement, le rapport de juin 2002 de la missi<strong>on</strong> d’enquête de la CADHP, qui avait été adopté parla CADHP au cours de sa 34 ème sessi<strong>on</strong>, organisée à Niamey, au Niger, en novembre 2003, a étésoumis à la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de Gouvernement en juillet 2004. Le Sommet n’avait pasautorisé la publicati<strong>on</strong> du rapport, estimant plutôt qu’il c<strong>on</strong>venait de d<strong>on</strong>ner au Zimbabwe la possibilitéde rép<strong>on</strong>dre. Le Gouvernement du Zimbabwe avait déposé ses c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s avant la 36 ème Sessi<strong>on</strong>ordinaire de la CADHP, qui s’était tenue en novembre 2004. La CADHP avait refusé d’examiner lesc<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s du Gouvernement du Zimbabwe, se c<strong>on</strong>tentant tout simplement de les joindre au rapportde la missi<strong>on</strong> d’enquête à titre d’annexe. En janvier 2005, le Sommet de l’UA avait pris note du rapportde la Missi<strong>on</strong> d’Enquête et de la rép<strong>on</strong>se du Zimbabwe et il avait autorisé la publicati<strong>on</strong> du rapport etde la rép<strong>on</strong>se du Gouvernement. Cela avait clôturé le chapitre sur la questi<strong>on</strong>, qui ne saurait être remisesur la table sel<strong>on</strong> l'humeur de la CADHP. Par c<strong>on</strong>séquent, la résoluti<strong>on</strong> ne devrait pas prospérer.3.3 Deuxièmement, le rapport de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nati<strong>on</strong>s Unies pour lesQuesti<strong>on</strong>s relatives aux Etablissements humains au Zimbabwe, rendu public le 22 juillet 2005. Cerapport avait été élaboré grâce aux « b<strong>on</strong>s offices » du Secrétaire général des Nati<strong>on</strong>s Unies afin dedéterminer comment aider, et n<strong>on</strong> punir, le Zimbabwe. Le rapport de la missi<strong>on</strong> n’est pas undocument des Nati<strong>on</strong>s Unies, mais un instrument c<strong>on</strong>çu grâce aux « b<strong>on</strong>s offices » du Secrétairegénéral, qui avait pris note du rapport et de la rép<strong>on</strong>se du Gouvernement du Zimbabwe. Le Secrétaire


EX.CL/279 (IX)Page 93général des Nati<strong>on</strong>s Unies n’a pas appelé à la mise en oeuvre d’une quelc<strong>on</strong>que des recomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s.Même le C<strong>on</strong>seil de Sécurité des Nati<strong>on</strong>s Unies ne pouvait prendre, c<strong>on</strong>tre le Zimbabwe, aucunemesure répressive sur la base d’un rapport qu’il n’avait pas sollicité. La CADHP ne peut recomm<strong>and</strong>erdes mesures répressives sur la base d’un rapport d<strong>on</strong>t elle n’a pas été l’initiatrice. Cette situati<strong>on</strong> est enc<strong>on</strong>tradicti<strong>on</strong> avec la Charte. Il en résulte que la résoluti<strong>on</strong> ne saurait prospérer.3.4 Troisièmement, la résoluti<strong>on</strong> était basée sur des Communicati<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>t des ONG avaient saisi laCADHP c<strong>on</strong>tre le Zimbabwe, c<strong>on</strong>formément à l’article 55 de la Charte. Treize Communicati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>tjusqu’ici été déposées c<strong>on</strong>tre le Zimbabwe. Sept d’entre elles en s<strong>on</strong>t au stade de l’examen de leurrecevabilité, t<strong>and</strong>is que les six restantes f<strong>on</strong>t l’objet d’un examen quant au f<strong>on</strong>d. Aucune de cesCommunicati<strong>on</strong>s n’a d<strong>on</strong>c été vidée par la CADHP. Aucune résoluti<strong>on</strong> ne peut valablement êtreadoptée sur la base d’une communicati<strong>on</strong> d<strong>on</strong>t l’examen est toujours en cours. Dans le cas d’espèce, laCADHP a anticipé sur sa propre décisi<strong>on</strong>. En janvier 2006, un mois après l’adopti<strong>on</strong> de la résoluti<strong>on</strong>sur la base d’une Communicati<strong>on</strong> toujours pendante, la CADHP avait dem<strong>and</strong>é au gouvernement duZimbabwe de déposer ses c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s sur ces mêmes communicati<strong>on</strong>s, pour examen par sa 39 èmeSessi<strong>on</strong>, prévue en mai 2006. Il en résulte que la résoluti<strong>on</strong> ne saurait prospérer.3.5 La résoluti<strong>on</strong> pourrait, en outre, être basée sur les déclarati<strong>on</strong>s faites, au cours de sa 38 ème Sessi<strong>on</strong>, pardes ONG financées par des sources occidentales. La résoluti<strong>on</strong> sur le Zimbabwe avait été adoptée àl’issue d’une séance publique de la CADHP, en novembre 2005. Si les ONG qui se s<strong>on</strong>t exprimées surle Zimbabwe <strong>on</strong>t eu collectivement droit à un temps de parole d’une heure et demie (90 minutes), leGouvernement n’a eu droit qu’à cinq (5) minutes. Cela va à l’enc<strong>on</strong>tre des principes élémentaires de lajustice et des règles d’équité. Ce déséquilibre appelle une révisi<strong>on</strong> du Règlement intérieur de laCADHP, pour veiller à ce que les principes de l’équité et de la proporti<strong>on</strong>nalité soient intégrés dansledit Règlement. Aucune preuve n’a été fournie pour étayer les allégati<strong>on</strong>s des ONG. Par c<strong>on</strong>séquent,la résoluti<strong>on</strong> est inf<strong>on</strong>dée.3.6 La résoluti<strong>on</strong> de la CADHP est une reproducti<strong>on</strong> abusive de la résoluti<strong>on</strong> d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al.Cela m<strong>on</strong>tre que la résoluti<strong>on</strong> d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al a fait s<strong>on</strong> chemin dans les organes de l’UA, quil'a approuvée mécaniquement. Cette réalité suscite des interrogati<strong>on</strong>s sur les relati<strong>on</strong>s entre la CADHPet les ONG occidentales, plus particulièrement celles basées en Europe, comme AmnestyInternati<strong>on</strong>al, qui utilisent leurs c<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong>s au budget de la CADHP pour influer de manière induesur les décisi<strong>on</strong>s de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> en les faisant pencher dans le sens des pays occidentaux afin deprovoquer un changement de régime au Zimbabwe. Par c<strong>on</strong>séquent, il en résulte que le financementde la CADHP par des d<strong>on</strong>ateurs et des ONG influentes devrait faire l’objet d’un examen minutieux duC<strong>on</strong>seil exécutif. Toute absence de réacti<strong>on</strong> pourrait compromettre davantage la missi<strong>on</strong>,l’indépendance et l’intégrité de la CADHP. Dans le cas du Zimbabwe, l’entente entre la CADHP et desONG financées par des sources occidentales c<strong>on</strong>tribue à promouvoir les objectifs du gouvernementbritannique et de ses alliés, qui réclament un changement de régime au Zimbabwe en invoquant leprétexte de prétendues violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme. Par c<strong>on</strong>séquent, il ne serait pas err<strong>on</strong>é dec<strong>on</strong>clure que la résoluti<strong>on</strong> sur le Zimbabwe est une résoluti<strong>on</strong> occidentale parrainée par des ONG quirésident en Occident ou qui, bien que résidant au Zimbabwe, <strong>on</strong>t été créées ou s<strong>on</strong>t exclusivementfinancées par l’Occident afin de diaboliser le Zimbabwe et de poursuivre un objectif pas vraimentcaché, celui de provoquer un changement de régime au Zimbabwe.3.7 Les origines du processus actuel de diabolisati<strong>on</strong> du Zimbabwe rem<strong>on</strong>teraient au début du programmede réforme f<strong>on</strong>cière, lancé en 2000. Les pays occidentaux, avec à leur tête le Royaume-Uni et ses alliés,avaient le sentiment que leurs intérêts éc<strong>on</strong>omiques au Zimbabwe étaient remis en cause par cetteréforme et ils avaient rapidement imposé des sancti<strong>on</strong>s illégales à ce pays. En outre, dans le cadre deleur programme de déstabilisati<strong>on</strong> plus général, ils avaient créé des ONG placées sous leur autorité etqui se chargeraient de faire le travail à leur place, sous prétexte de promouvoir l’état de droit, ladémocratie et la b<strong>on</strong>ne gouvernance.


EX.CL/279 (IX)Page 943.8 Au paragraphe (a) de sa résoluti<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tenue dans le document AI Index: IOR/ 10/ 003/ 2005(Public), qui avait été distribué le 22 novembre 2005 et affiché sur s<strong>on</strong> site web, Amnesty Internati<strong>on</strong>alc<strong>on</strong>damnait les violati<strong>on</strong>s des droits humains perpétrées au Zimbabwe. Le paragraphe 1 de larésoluti<strong>on</strong> de la CADHP reprenait cette c<strong>on</strong>damnati<strong>on</strong>. Cette dernière était également préc<strong>on</strong>isée dansles Communicati<strong>on</strong>s 245/2002, 288/2004, 306/2005 et 314/2005. Toutes ces Communicati<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>tprésentement examinées par la CADHP. Ce n’est que dans la Communicati<strong>on</strong> 245/2002, déposée en2002, que la questi<strong>on</strong> avait été abordée quant au f<strong>on</strong>d. La CADHP n’a pas encore finalisé leur examen,comme le précise sa Note verbale du mois de janvier 2006. Les trois autres Communicati<strong>on</strong>s ser<strong>on</strong>texaminées au cours de la 39 ème Sessi<strong>on</strong>, prévue en mai 2006, comme l’indique la CADHP dans sacorresp<strong>on</strong>dance. Par c<strong>on</strong>séquent, la c<strong>on</strong>damnati<strong>on</strong> est prématurée et sans f<strong>on</strong>dement, étant d<strong>on</strong>néqu’elle anticipe sur la décisi<strong>on</strong> que la CADHP prendra au sujet des Communicati<strong>on</strong>s. Il en résulte quece paragraphe ne saurait prospérer.3.9 Aux paragraphes (b) et (g) de sa propositi<strong>on</strong>, Amnesty Internati<strong>on</strong>al appelait le Gouvernement duZimbabwe à mettre un terme aux violati<strong>on</strong>s répétées des droits humains et à mettre en oeuvre ladécisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine et de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nati<strong>on</strong>s Unies.Le paragraphe 2 de la résoluti<strong>on</strong> adoptée par la CADHP renouvelle les mêmes appels. AmnestyInternati<strong>on</strong>al propose également au paragraphe (d) que le Gouvernement du Zimbabwe accorde undroit de passage total et sans entrave à l’aide fournie par des organisati<strong>on</strong>s humanitaires impartiales etdes agences des Nati<strong>on</strong>s Unies. Le paragraphe 3 de la résoluti<strong>on</strong> de la CADHP fait la mêmesuggesti<strong>on</strong>. Ces paragraphes de la résoluti<strong>on</strong> de la CADHP s<strong>on</strong>t également f<strong>on</strong>dés sur le rapport de lamissi<strong>on</strong> d’enquête de la CADHP et le rapport de l’Envoyée spéciale du Secrétaire général des Nati<strong>on</strong>sUnies, qui ne peuvent être transformés en résoluti<strong>on</strong> de la CADHP, étant d<strong>on</strong>né qu’ils <strong>on</strong>t déjà ététraités dans le cadre approprié. En outre, le paragraphe anticipe sur la décisi<strong>on</strong> relative à laCommunicati<strong>on</strong> 306/2005, qui c<strong>on</strong>cerne l’affaire Muzerengwa et 110 autres et la Communicati<strong>on</strong>314/2005, relative à l’Opérati<strong>on</strong> ‘‘Restore Order’’. Dans ces deux Communicati<strong>on</strong>s, d<strong>on</strong>t la recevabilitédevrait être examinée par la CADHP au cours de la 39 ème Sessi<strong>on</strong>, en mai 2006, les parties dén<strong>on</strong>centdes expulsi<strong>on</strong>s forcées. Le Zimbabwe dépose ses c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>formément à la dem<strong>and</strong>e de laCADHP c<strong>on</strong>cernant la Communicati<strong>on</strong> 306/2005 du 14 janvier 2006 et la Communicati<strong>on</strong> 314/05 demars 2006. Ce processus est cependant devenu sans objet au regard de la positi<strong>on</strong> prématurée de laCADHP.3.10 Aux termes des paragraphes (b) et (c) et de s<strong>on</strong> projet de résoluti<strong>on</strong>, Amnesty Internati<strong>on</strong>al proposeque le Zimbabwe se c<strong>on</strong>forme aux obligati<strong>on</strong>s prévues par la Charte et mette en oeuvre lesrecomm<strong>and</strong>ati<strong>on</strong>s du rapport de juin 2002 de la missi<strong>on</strong> d’enquête de la CADHP, qui appelait àl’abrogati<strong>on</strong> des lois respectives sur la sécurité nati<strong>on</strong>ale (POSA), sur l’accès aux médias (AIPPA) et surles services de radiodiffusi<strong>on</strong>. Le paragraphe 4 de la résoluti<strong>on</strong> de la CADHP appelle le Gouvernementdu Zimbabwe à respecter les libertés et droits f<strong>on</strong>damentaux et à abroger ou amender les législati<strong>on</strong>s« répressives » comme l’AIPPA, le POSA et la loi sur les services de radiodiffusi<strong>on</strong>. Il s’agit d’uneinitiative qui fait écho à l’appel lancé dans le rapport de la missi<strong>on</strong> d’enquête de la CADHP et lesCommunicati<strong>on</strong>s 288/2004, 297/2004, 298/2004 et 305/2005 d<strong>on</strong>t des ONG avaient saisi la CADHP.Toutes ces quatre Communicati<strong>on</strong>s allèguent de violati<strong>on</strong>s de la liberté de la presse et du droit d’accèsà l’informati<strong>on</strong> et préc<strong>on</strong>isent l’abrogati<strong>on</strong> ou l’amendement de cette législati<strong>on</strong>, c<strong>on</strong>formément à larésoluti<strong>on</strong> de la CADHP. Ces Communicati<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>t toujours pendantes devant la CADHP.3.11 Dans la Communicati<strong>on</strong> 284/2004, l'organisati<strong>on</strong> Zimbabwe Lawyers for <strong>Human</strong> Rights sollicitait la prised’une ord<strong>on</strong>nance c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>nelle pour amener le Gouvernement du Zimbabwe à restituer le matérieldes journaux de la société d’éditi<strong>on</strong> ANZ Newspapers, qui avaient été saisis suite au refus d’ANZ de sec<strong>on</strong>former à une ord<strong>on</strong>nance de la Cour suprême lui enjoignant de suspendre la publicati<strong>on</strong> de sesjournaux jusqu’à ce que sa situati<strong>on</strong> soit c<strong>on</strong>forme à la loi. L'ord<strong>on</strong>nance n’a pas encore été prise. Lasec<strong>on</strong>de forme de réparati<strong>on</strong> dem<strong>and</strong>ée était une déclarati<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>statant que la


EX.CL/279 (IX)Page 95doctrine des « mains sales » est en c<strong>on</strong>tradicti<strong>on</strong> avec la Charte, d'une part, et l’abrogati<strong>on</strong> de l’AIPPA,de l'autre. Au cours de la 37 ème Sessi<strong>on</strong>, les parties c<strong>on</strong>cernées avaient déposé des c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s sur larecevabilité de la Communicati<strong>on</strong>. Au moment où se tenait le Sommet des Chefs d’Etat et deGouvernement, à Khartoum, au Soudan, en janvier 2006, la CADHP n’avait pas encore communiquéau Gouvernement du Zimbabwe sa décisi<strong>on</strong> sur la recevabilité. Cependant, après le Sommet, au coursduquel la décisi<strong>on</strong> avait été prise d’offrir au gouvernement du Zimbabwe la possibilité de rép<strong>on</strong>dre à larésoluti<strong>on</strong>, la CADHP a écrit au gouvernement du Zimbabwe pour dem<strong>and</strong>er le dépôt des c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>ssur le f<strong>on</strong>d, c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s qui seraient examinées par la 39 ème Sessi<strong>on</strong>, en mai 2006. Il est prévu, s'agissantde la Communicati<strong>on</strong> 297/04 (Scanlen & Holderness et autres/ Gouvernement du Zimbabwe),que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> examinera la requête au f<strong>on</strong>d au cours de la 39 ème Sessi<strong>on</strong> (mai 2006). En ce quic<strong>on</strong>cerne la Communicati<strong>on</strong> 305/05 (Article 19 et autres/Gouvernement du Zimbabwe), laCADHP a été saisie de la Communicati<strong>on</strong>, qui dén<strong>on</strong>çait devant la 38 ème Sessi<strong>on</strong> des violati<strong>on</strong>s de laliberté d’expressi<strong>on</strong>. Des arguments sur la recevabilité ser<strong>on</strong>t présentés au cours de la 39 ème Sessi<strong>on</strong>.Pour ce qui est de la Communicati<strong>on</strong> 298/2004 (Zimbabwe Lawyers for <strong>Human</strong> Rights(représentant Andrew Barclay Meldrum)/Gouvernement du Zimbabwe), les arguments sur lef<strong>on</strong>d ser<strong>on</strong>t examinés par la 39 ème Sessi<strong>on</strong>, en mai 2006. Cependant, c<strong>on</strong>formément aux paragraphes(b) et (c) du projet de résoluti<strong>on</strong> d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al, le paragraphe 4 de la résoluti<strong>on</strong> accorde laréparati<strong>on</strong> dem<strong>and</strong>ée dans toutes ces Communicati<strong>on</strong>s toujours pendantes et d<strong>on</strong>t l’examen, par laCADHP, est prévu en mai 2006. La réparati<strong>on</strong> a été accordée sans auditi<strong>on</strong> des c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s sur le f<strong>on</strong>dde l’affaire. Cela équivaut à une anticipati<strong>on</strong>, par la CADHP, sur sa propre décisi<strong>on</strong>. En c<strong>on</strong>séquence,la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ne peut utiliser les Communicati<strong>on</strong>s comme f<strong>on</strong>dement de sa résoluti<strong>on</strong>.3.12 Au paragraphe 11 de sa déclarati<strong>on</strong> publique portant la référence AI Index : IOR 10/003/ 2005(Public), en date du 22 novembre 2005, Amnesty Internati<strong>on</strong>al estime que l’Amendement N° 17 (2005)de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> est c<strong>on</strong>traire aux normes internati<strong>on</strong>ales et dem<strong>and</strong>e s<strong>on</strong> abrogati<strong>on</strong>. Le paragraphe5 de la résoluti<strong>on</strong> de la CADHP traite du principe de la séparati<strong>on</strong> des pouvoirs, de l’indépendance dupouvoir judiciaire et de l’Amendement N° 17 (2005), il préc<strong>on</strong>ise l’abrogati<strong>on</strong> de cet amendement,adoptant ainsi la même positi<strong>on</strong> qu’Amnesty Internati<strong>on</strong>al. La priorité est d<strong>on</strong>née aux questi<strong>on</strong>srelatives à l’acquisiti<strong>on</strong> des terres. La terre n’a jamais été une questi<strong>on</strong> juridique, mais plutôt politique,pour laquelle de nombreux Zimbabwéens <strong>on</strong>t d<strong>on</strong>né leur vie en tentant de la rec<strong>on</strong>quérir. Ce droit derec<strong>on</strong>quérir la terre est rec<strong>on</strong>nu par les articles 14 et 21 de la Charte.3.13 En ce qui c<strong>on</strong>cerne l’indépendance du pouvoir judiciaire, il s’agit d’une répétiti<strong>on</strong> du rapport de lamissi<strong>on</strong> d’enquête et de la Communicati<strong>on</strong> 308/2005 relative à M. Michael Majuru, ancien président duTribunal administratif. La CADHP avait été saisie de cette Communicati<strong>on</strong> au cours de la 38 ème Sessi<strong>on</strong>et, le 14 janvier 2006, elle avait dem<strong>and</strong>é au Zimbabwe de déposer ses c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s sur la questi<strong>on</strong> de larecevabilité, en prévisi<strong>on</strong> de s<strong>on</strong> examen par la 39 ème Sessi<strong>on</strong>, prévue en mai 2006. La CADHP a déjàfait la c<strong>on</strong>statati<strong>on</strong> que l’Exécutif s’est rendu coupable d’un déni de la compétence des tribunaux et quel’indépendance de la justice est compromise, alors que la Communicati<strong>on</strong> 308/2005 demeure encorependante.3.14 Au paragraphe (e), Amnesty Internati<strong>on</strong>al appelle le Gouvernement du Zimbabwe à coopérer avec le<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine sur les Réfugiés, les Dem<strong>and</strong>eurs d’Asile et lesPers<strong>on</strong>nes Déplacées en Afrique. Il en est de même au paragraphe 6 des clauses essentielles de larésoluti<strong>on</strong>, qui dem<strong>and</strong>e au Gouvernement du Zimbabwe de coopérer avec les mécanismes de laCADHP, plus particulièrement avec le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial sur les réfugiés, les dem<strong>and</strong>eurs d’asile et lespers<strong>on</strong>nes dépalcées. Le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial était arrivé au Zimbabwe en juin 2005, sans autorisati<strong>on</strong>préalable et en violati<strong>on</strong> des procédures et des règles protocolaires établies. En fait, lorsque leGouvernement du Zimbabwe a été informé de cette visite, le <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial était déjà dans le pays.Le président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’Uni<strong>on</strong> africaine et le président de la CADHP <strong>on</strong>t tous deux niéavoir d<strong>on</strong>né leur aval à cette missi<strong>on</strong>. La Charte, en s<strong>on</strong> article 58, et les pratiques de l’UA définissentles mécanismes à mettre en oeuvre et les procédures à suivre pour le déploiement des missi<strong>on</strong>s


EX.CL/279 (IX)Page 96d’enquêtes dans les Etats parties, c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s qui n’<strong>on</strong>t pas été respectées dans le cas d’espèce. Parc<strong>on</strong>séquent, ce paragraphe devrait être supprimé.3.15 Le paragraphe 7 de la résoluti<strong>on</strong>, qui fait écho au paragraphe (h) du projet d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al,appelle au renouvellement du m<strong>and</strong>at de l’Envoyé spécial de l’Uni<strong>on</strong> africaine pour le Zimbabwe.Etant d<strong>on</strong>né que les présidents de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de l’UA et de la CADHP elle-même n'avaient pasd<strong>on</strong>né leur aval à cette missi<strong>on</strong>, il n’existe, dès lors, aucun f<strong>on</strong>dement pour renouveler un m<strong>and</strong>at quin’a jamais été accordé. Il en résulte que le paragraphe tout entier est sans f<strong>on</strong>dement et devrait êtresupprimé.3.16 Le Zimbabwe a toujours coopéré avec la CADHP. Le Gouvernement avait reçu une missi<strong>on</strong> d’enquêtede la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine en 2002, après avoir accueilli une missi<strong>on</strong> du <str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur spécial sur lesPris<strong>on</strong>s. Nous av<strong>on</strong>s travaillé avec la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> sur les Communicati<strong>on</strong>s d<strong>on</strong>t elle avait été saisie etav<strong>on</strong>s toujours rép<strong>on</strong>du aux Communicati<strong>on</strong>s. Lorsque nous n’éti<strong>on</strong>s pas en mesure de respecter lesdélais, nous av<strong>on</strong>s toujours sollicité la bienveillance de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> afin d’en obtenir la prorogati<strong>on</strong>.4.0 C<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>s4.1 Pour les rais<strong>on</strong>s exposées dans le présent document, le Zimbabwe estime que la résoluti<strong>on</strong> tout entièredevrait être annulée.4.2 Le Zimbabwe a été jugé avant d’avoir été entendu. Cela va à l’enc<strong>on</strong>tre des principes élémentaires de lajustice. Compte tenu du fait que la résoluti<strong>on</strong> de la CADHP anticipe manifestement sur ses décisi<strong>on</strong>sfutures relatives à la forme et au f<strong>on</strong>d des 13 Communicati<strong>on</strong>s présentement à l’étude, leGouvernement du Zimbabwe craint que l’objectivité de la CADHP ne soit déjà compromise et, parc<strong>on</strong>séquent, sérieusement remise en questi<strong>on</strong>, en particulier si l’<strong>on</strong> prend en c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong> lesobservati<strong>on</strong>s faites par le président de la CADHP devant le C<strong>on</strong>seil exécutif, en janvier 2006, lorsqu’ilestimait que « tout le m<strong>on</strong>de sait que le Zimbabwe est un gr<strong>and</strong> violateur des droits de l’homme. » Pourgarantir le respect des règles du jeu et prévenir toute immixti<strong>on</strong> injustifiée dans le processus d’examendes 13 Communicati<strong>on</strong>s soumises à s<strong>on</strong> examen, le Zimbabwe estime que tous les Commissaires quiavaient siégé ou s’étaient associés à la résoluti<strong>on</strong>, anticipant ainsi sur leur décisi<strong>on</strong> c<strong>on</strong>cernant lesCommunicati<strong>on</strong>s, devraient se récuser eux-mêmes et, ce faisant, s'abstenir de participer à l’examen del’une quelc<strong>on</strong>que des 13 Communicati<strong>on</strong>s soumises à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. En outre, la CADHP devraitamender s<strong>on</strong> règlement intérieur pour garantir l’équité et le respect des règles du jeu au cours del’exercice du droit de rép<strong>on</strong>se à l’occasi<strong>on</strong> des Séances publiques.GOUVERNEMENT DE LA REPUBLIQUE DU ZIMBABWEHARARE, ZIMBABWE19 AVRIL 2006.


EX.CL/279 (IX)Page 97Annexe IVCommunicati<strong>on</strong>s• Communicati<strong>on</strong> 227/1999 – RépubliqueDémocratique du C<strong>on</strong>go/ Burundi, Rw<strong>and</strong>a etOug<strong>and</strong>a• Communicati<strong>on</strong> 249/ 2002 – Institute for<strong>Human</strong> Rights <strong>and</strong> Développement in Africa/République de Guinée• Communicati<strong>on</strong> 290/ 2004 – Open SocietyJustice Initiative / Cameroun• Communicati<strong>on</strong> 299/ 2005 – Anuak /Ethiopie• Communicati<strong>on</strong> 231/ 2005 – Interights /Egypte


EX.CL/279 (IX)Page 98Communicati<strong>on</strong> 227/99 - R. D. C<strong>on</strong>go / Burundi, Rw<strong>and</strong>a et Oug<strong>and</strong>a<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eurs :25 ème sessi<strong>on</strong> : Commissaire Ben Salem26 ème sessi<strong>on</strong> : Commissaire Ben SalemCommissaire Isaac NguémaCommissaire E. V. O. Dankwa27 ème sessi<strong>on</strong> : Commissaire Ben SalemCommissaire Isaac NguémaCommissaire E. V. O. Dankwa28 ème sessi<strong>on</strong> : Commissaire Ben SalemCommissaire Isaac NguémaCommissaire E.V.O. Dankwa29 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire EVO DankwaCommissaire Rezag BaraCommissaire Ben Salem30 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire EVO DankwaCommissaire Rezag BaraCommissaire Ben Salem31 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire EVO DankwaCommissaire Rezag BaraCommissaire Ben Salem32 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire EVO DankwaCommissaire Rezag BaraCommissaire Ben Salem33 ème Sessi<strong>on</strong> Commissaire EVO DankwaCommissaire Rezag BaraCommissaire Ben SalemRésumé des faits1. Le 8 mars 1999, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits de l’Homme et des Peuplesa reçu de M. Lé<strong>on</strong>ard She Okitundu, Ministre des Droits Humains de la RépubliqueDémocratique du C<strong>on</strong>go (dénommée ci-après le « République démocratique du C<strong>on</strong>go »), parlettre n° CABMIN/MDH/MM/201/MZ/99 datée du 24 février 1999, une communicati<strong>on</strong>introduite au nom du gouvernement c<strong>on</strong>golais en applicati<strong>on</strong> des dispositi<strong>on</strong>s de l’article 49 de laCharte.2. La communicati<strong>on</strong> est introduite c<strong>on</strong>tre les Républiques du Burundi, du Rw<strong>and</strong>a et de l’Oug<strong>and</strong>a(dénommées respectivement ci-après le « Burundi », le « Rw<strong>and</strong>a » et « l’Oug<strong>and</strong>a ». Elle estprésentée comme portant sur des violati<strong>on</strong>s graves et massives des droits de l’homme et despeuples que les forces armées de ces trois pays auraient commises dans les provinces c<strong>on</strong>golaisestouchées par un mouvement de rébelli<strong>on</strong> depuis le 2 août 1998 et qu’elle impute à ces mêmesEtats. A l’appui de sa communicati<strong>on</strong>, la République démocratique du C<strong>on</strong>go fait, entre autresrais<strong>on</strong>s, valoir que les gouvernements oug<strong>and</strong>ais et rw<strong>and</strong>ais <strong>on</strong>t rec<strong>on</strong>nu la présence de leursforces armées respectives dans les provinces orientales du C<strong>on</strong>go sous le «fallacieux prétexte » de«garantir leurs intérêts ». La communicati<strong>on</strong> soutient par ailleurs que le gouvernement c<strong>on</strong>golaisdétient des preuves «suffisantes et accablantes de l’implicati<strong>on</strong> du Burundi ».


EX.CL/279 (IX)Page 993. La République démocratique du C<strong>on</strong>go expose en outre que le lundi 3 août 1998, trente-huit (38)officiers et une centaine d’hommes de troupe des forces c<strong>on</strong>golaises préalablement désarmés, <strong>on</strong>tété assassinés à l’aéroport de Kavumu, Bukavu, situé dans la province c<strong>on</strong>golaise du Sud-Kivu.Le mardi 4 août 1998, plus de cinquante (50) cadavres <strong>on</strong>t été enterrés à Bukavu, d<strong>on</strong>t unevingtaine près de la stati<strong>on</strong> de carburant du marché de Nyamwera, en face de la mosquéed’Ib<strong>and</strong>a. Le reste des corps ( en majorité des civils), a été retrouvé au camp militaire dit« camp Saïo » de Bukavu. Le 17 août 1998, les armées rw<strong>and</strong>o - oug<strong>and</strong>aises présentes sur leterritoire c<strong>on</strong>golais <strong>on</strong>t investi pendant plusieurs semaines le barrage hydroélectrique d’Inga situédans la province du Bas-C<strong>on</strong>go et qui est un ouvrage strictement civil. La présence de ces arméesaurait perturbé la vie de plusieurs milli<strong>on</strong>s de pers<strong>on</strong>nes et le tissu éc<strong>on</strong>omique de la Républiquedémocratique du C<strong>on</strong>go. Cela aurait également entraîné la mort de nombreux malades etnouveau-nés dans les hôpitaux, en rais<strong>on</strong> de la paralysie des blocs opératoires et de la n<strong>on</strong>alimentati<strong>on</strong> en électricité des couveuses et autres appareils respiratoires.4. Le lundi 24 août 1998, plus de huit cent cinquante-six (856) pers<strong>on</strong>nes <strong>on</strong>t été massacrées àKasika, dans la chefferie de Lwindi et à Mwenga. Les corps découverts sur un trajet de soixantekilomètres (60km) depuis Kilungutwe jusqu’à Kasika (dans la province du Sud-Kivu), étaientessentiellement ceux de femmes et d’enfants. Les femmes avaient été violées avant d’être mises àmort par leurs bourreaux qui les <strong>on</strong>t éventrées à partir du vagin jusqu’au ventre et les <strong>on</strong>tdépecées à l’aide de poignards. Le 2 septembre 1998, dans leur tentative de couper la route auxtroupes de l’armée régulière c<strong>on</strong>golaise stati<strong>on</strong>nées à Kamituga, les forces rw<strong>and</strong>o - oug<strong>and</strong>aisesarrivées dans la localité de Kitutu <strong>on</strong>t massacré treize (13) pers<strong>on</strong>nes. Le 6 octobre 1998,quarante-huit (48) civils <strong>on</strong>t été tués dans la localité de Lubarika. D’autres informati<strong>on</strong>s enprovenance de la ville d’Uvira au bord du lac Tanganyika, <strong>on</strong>t fait état de massacres depopulati<strong>on</strong>s autocht<strong>on</strong>es d<strong>on</strong>t des intellectuels et d’autres pers<strong>on</strong>nes actives. Trois cents vingt-six(326) corps <strong>on</strong>t ainsi été retrouvés dans les eaux de la rivière Rushima, n<strong>on</strong> loin de Luberizi. Cinqcents quarante-sept (547) corps <strong>on</strong>t été découverts enterrés dans une fosse commune à Bwegeraet cent trente-huit (138) autres <strong>on</strong>t été retrouvés dans un charnier situé dans la localité deLuvungi. Du 30 décembre 1998 au 1 er janvier 1999, six cent douze (612) pers<strong>on</strong>nes <strong>on</strong>t étémassacrées à Makobola dans la province du Sud-Kivu. Toutes ces atrocités <strong>on</strong>t été perpétrées parles forces rw<strong>and</strong>o-oug<strong>and</strong>aises qui <strong>on</strong>t envahi les territoires de la République démocratique duC<strong>on</strong>go, sel<strong>on</strong> la plainte introduite par la RDC.5. La République démocratique du C<strong>on</strong>go expose que les forces armées rw<strong>and</strong>o - oug<strong>and</strong>aises selivrent à la propagati<strong>on</strong> de maladies sexuellement transmissibles et à des actes de viols. Ainsi,près de deux mille soldats oug<strong>and</strong>ais sidéens ou séropositifs auraient été envoyés au fr<strong>on</strong>t dans laprovince orientale du C<strong>on</strong>go avec pour missi<strong>on</strong> de violer les filles et les femmes afin de propagerla p<strong>and</strong>émie du SIDA au sein des populati<strong>on</strong>s locales et d<strong>on</strong>c, de les décimer. La Républiquedémocratique du C<strong>on</strong>go fait observer que l’armée oug<strong>and</strong>aise serait composée à 75% de sidéens.Un livre blanc annexé à la communicati<strong>on</strong> énumère de nombreux cas de viols de filles et defemmes c<strong>on</strong>golaises perpétrés par les forces armées rw<strong>and</strong>o - oug<strong>and</strong>aises, notamment dans laprovince du Sud-Kivu. Il ajoute que, le lundi 5 octobre 1998, au quartier Lumumba, celluleBobozo, commune de Bagira, sur instructi<strong>on</strong>s d’un jeune officier rw<strong>and</strong>ais surnommé«terminator », alors comm<strong>and</strong>ant du camp militaire de Bagira, plusieurs jeunes filles c<strong>on</strong>golaises<strong>on</strong>t été violées par des militaires installés dans ledit camp. Des cas similaires de viols <strong>on</strong>t étésignalés à Mwenga, Walungu, Shabunda et Idjwi.6. La République Démocratique du C<strong>on</strong>go soutient que, depuis le début de la guerre dans sesprovinces orientales, les populati<strong>on</strong>s civiles <strong>on</strong>t été déportées par les armées rw<strong>and</strong>o-oug<strong>and</strong>aisesvers ce qu’elle appelle des « camps de c<strong>on</strong>centrati<strong>on</strong> » situés au Rw<strong>and</strong>a. Elle poursuit qued’autres populati<strong>on</strong>s s<strong>on</strong>t purement et simplement massacrées et incinérées dans des fours


EX.CL/279 (IX)Page 100crématoires (notamment à Bugesera). Le but de ces opérati<strong>on</strong>s serait de faire disparaître lespopulati<strong>on</strong>s autocht<strong>on</strong>es de ces régi<strong>on</strong>s et ainsi, créer ce qu’elle qualifie de «Tutsil<strong>and</strong> ».7. Elle accuse également le Rw<strong>and</strong>a et l’Oug<strong>and</strong>a de se livrer au pillage systématique des richessesc<strong>on</strong>tenues dans le sous-sol des régi<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>trôlées par leurs armées, ainsi les biens despopulati<strong>on</strong>s civiles s<strong>on</strong>t emportés au Burundi, au Rw<strong>and</strong>a et en Oug<strong>and</strong>a. A l’appui des sesaccusati<strong>on</strong>s, elle avance que, le 4 septembre 1998, le c<strong>on</strong>tenu de tous les coffres-forts de lasuccursale de la Banque Centrale du C<strong>on</strong>go de la ville de Bukavu a été pillé et le butin emportéau Rw<strong>and</strong>a. A Kalema, ville de la province du Maniema, tous les minerais qui se trouvaient dansl’usine de la compagnie SOMINKI <strong>on</strong>t été pillés par les mêmes armées. Le C<strong>on</strong>go soutient que,entre octobre et décembre 1998, l’or produit par la société OKIMO et par les exploitants locauxa rapporté $100.000.000 (cent milli<strong>on</strong>s de dollars américains) au Rw<strong>and</strong>a. Toujours sel<strong>on</strong> sesestimati<strong>on</strong>s, le café produit dans la régi<strong>on</strong> et au Nord-Kivu aurait rapporté quelques $70.000.000(soixante-dix milli<strong>on</strong>s de dollars américains) à l’Oug<strong>and</strong>a durant la même période. Quant au boisproduit par la société AMEXBOIS basée dans la ville de Kisangani, il est exporté vers l’Oug<strong>and</strong>a.Le Rw<strong>and</strong>a et l’Oug<strong>and</strong>a auraient également pris le c<strong>on</strong>trôle des recettes fiscales et douanièresperçues respectivement par la Directi<strong>on</strong> Générale des C<strong>on</strong>tributi<strong>on</strong>s (DGC) et l’Office desDouanes et Assises (OFIDA). Le pillage des richesses des provinces orientales du C<strong>on</strong>goc<strong>on</strong>cernerait aussi les espèces animales menacées telles que les okapis, les gorilles de m<strong>on</strong>tagne,les rhinocéros et les éléphants.La plainte8. La République Démocratique du C<strong>on</strong>go fait valoir, entre autres griefs, qu’elle est victime d’uneagressi<strong>on</strong> armée perpétrée par le Burundi, l’Oug<strong>and</strong>a et le Rw<strong>and</strong>a. Et que celle-ci est uneviolati<strong>on</strong> des principes f<strong>on</strong>damentaux qui régissent les relati<strong>on</strong>s amicales entre Etats, telsqu’én<strong>on</strong>cés par les Chartes de l’Organisati<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies (ONU) et de l’Organisati<strong>on</strong> del’Unité Africaine (OUA) ; notamment les principes du n<strong>on</strong>-recours à la force dans les relati<strong>on</strong>sinternati<strong>on</strong>ales, du règlement pacifique des différends, du respect de la souveraineté et del’intégrité territoriale des Etats et de la n<strong>on</strong>-ingérence dans les affaires intérieures des Etats. Ellesouligne que les massacres et autres violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme et des peuples qu’elleimpute au Burundi, à l’Oug<strong>and</strong>a et au Rw<strong>and</strong>a s<strong>on</strong>t commis en violati<strong>on</strong> des dispositi<strong>on</strong>s desarticles 2, 4, 6, 12, 16, 17, 19, 20, 21, 22 et 23 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme etdes Peuples.9. Elle soutient également la violati<strong>on</strong> des dispositi<strong>on</strong>s du Pacte internati<strong>on</strong>al sur les droits civils etpolitiques, des c<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève du 12 août 1949 et du Protocole additi<strong>on</strong>nel relatif à laprotecti<strong>on</strong> des victimes des c<strong>on</strong>flits armés internati<strong>on</strong>aux (Protocole I) du 8 juin 1977.10. De ce qui précède, la République Démocratique du C<strong>on</strong>go, sur la base de l’exposé des faits et desmoyens juridiques invoqués, prie la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de dire et c<strong>on</strong>sidérer que :a. « Les violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme d<strong>on</strong>t s<strong>on</strong>t victimes les populati<strong>on</strong>s civiles dans les provinces orientales s<strong>on</strong>ten c<strong>on</strong>tradicti<strong>on</strong> avec les dispositi<strong>on</strong>s pertinentes de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuplesinvoquées ci-dessus ;b. de bien vouloir examiner sa communicati<strong>on</strong> avec diligence, notamment au regard de l’article 58 alinéas 1 et 3de la Charte. Il revient à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’établir un rapport circ<strong>on</strong>stancié, objectif et impartial sur lesviolati<strong>on</strong>s graves et massives des droits de l’homme commises dans les provinces orientales touchées par la guerreet de le soumettre à la C<strong>on</strong>férence des Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Organisati<strong>on</strong> de l’unitéAfricaine ».


EX.CL/279 (IX)Page 10111. La République Démocratique du C<strong>on</strong>go prie également la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> :a. « … de c<strong>on</strong>stater les violati<strong>on</strong>s des dispositi<strong>on</strong>s pertinentes des Chartes des Nati<strong>on</strong>s Unies, de l’Organisati<strong>on</strong>de l’Unité Africaine, ainsi que celle des Droits de l’Homme et des Peuples ;b. de c<strong>on</strong>damner l’agressi<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tre la République Démocratique du C<strong>on</strong>go, génératrice des violati<strong>on</strong>s graves desdroits humains à l’endroit des paisibles populati<strong>on</strong>s ;c. d’envoyer une missi<strong>on</strong> d’enquête en vue de c<strong>on</strong>stater les griefs formulés c<strong>on</strong>tre le Burundi, l’Oug<strong>and</strong>a et leRw<strong>and</strong>a ;d. d’exiger le retrait inc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>nel des troupes d’agressi<strong>on</strong> du territoire c<strong>on</strong>golais pour mettre fin aux violati<strong>on</strong>sgraves et massives des droits humains ;e. d’exiger des pays violateurs des droits de l’homme et des peuples en République Démocratique du C<strong>on</strong>go unejuste réparati<strong>on</strong> des dommages causés et des actes de pillage ;f. d’indiquer les mesures appropriées pour sancti<strong>on</strong>ner les auteurs des crimes de guerre ou des crimes c<strong>on</strong>trel’humanité en l’occurrence, la créati<strong>on</strong> d’un tribunal ad hoc pour juger les crimes commis en RépubliqueDémocratique du C<strong>on</strong>go. Le tribunal ad hoc pourrait être créé en collaborati<strong>on</strong> avec les Nati<strong>on</strong>s Unies ».La procédure :12. La communicati<strong>on</strong> a été reçue au Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> le 8 mars 1999. Le même jour,deux corresp<strong>on</strong>dances <strong>on</strong>t été adressées par télécopie l’une au Ministère des Droits Humains,l’autre à celui des Affaires Etrangères pour en accuser récepti<strong>on</strong>.13. En applicati<strong>on</strong> des dispositi<strong>on</strong>s pertinentes de la Charte et du Règlement Intérieur, le Secrétariata ensuite soumis la communicati<strong>on</strong> à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> réunie en sa 25 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire du 26avril au 5 mai 1999, à Bujumbura (Burundi).14. Au cours de sa 25 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue à Bujumbura, Burundi, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a rendu unedécisi<strong>on</strong> de saisine sur la plainte et a dem<strong>and</strong>é à l’Etat défendeur d’envoyer officiellement unecopie de la plainte au Secrétaire Général de l’OUA.15. Le 28 mai 1999, des notes verbales <strong>on</strong>t été adressées, avec copie de la communicati<strong>on</strong>, auxMinistères des Affaires Etrangères / Relati<strong>on</strong>s Extérieures des Etats défendeurs, les informant dela communicati<strong>on</strong> introduite c<strong>on</strong>tre eux par la République Démocratique du C<strong>on</strong>go.16. Le 2 juin 1999, le Secrétariat a écrit aux autorités de la République Démocratique du C<strong>on</strong>go, pourles informer de la décisi<strong>on</strong> de saisine rendue par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et leur dem<strong>and</strong>er de sec<strong>on</strong>former aux dispositi<strong>on</strong>s de l’article 49 de la Charte.17. A la 26 ème sessi<strong>on</strong>, tenue à Kigali, Rw<strong>and</strong>a, la communicati<strong>on</strong> n'a pas été examinée, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ayant estimé qu'il fallait accorder davantage de temps aux Etats défendeurs pourqu'ils fassent parvenir leurs réacti<strong>on</strong>s.18. Le 14 décembre 1999, le Secrétariat a écrit aux différentes parties pour requérir leurs réacti<strong>on</strong>squant à la questi<strong>on</strong> de la recevabilité.19. A la 27 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue du 27 avril au 11 mai 2000, à Alger, Algérie, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> aentendu les communicati<strong>on</strong>s orales sur la recevabilité du cas faites par les représentants de l’Etat


EX.CL/279 (IX)Page 102plaignant et de deux Etats défendeurs (Rw<strong>and</strong>a et Oug<strong>and</strong>a). La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, après avoir examinéle cas c<strong>on</strong>formément aux dispositi<strong>on</strong>s de s<strong>on</strong> Règlement intérieur, a ensuite déclaré lacommunicati<strong>on</strong> recevable et dem<strong>and</strong>é aux parties de lui faire parvenir leurs arguments sur le f<strong>on</strong>dde l’affaire.20. Les parties <strong>on</strong>t été en c<strong>on</strong>séquence informées de la décisi<strong>on</strong> susvisée, le 14 juillet 2000.21. A la 28 ème sessi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> tenue du 23 octobre au 6 novembre 2000 à Cot<strong>on</strong>ou, Bénin,la communicati<strong>on</strong> n’a pas été examinée, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’ayant pas reçu la réacti<strong>on</strong> des Etatsdéfendeurs suite à la dem<strong>and</strong>e qui leur avait été faite à l’issue de la 27 tème sessi<strong>on</strong>.22. Cependant, durant la sessi<strong>on</strong>, la délégati<strong>on</strong> du Rw<strong>and</strong>a a transmis au Secrétariat de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, un mémoire dans lequel cet Etat soutient que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’aurait pas duûdéclarer recevable la communicati<strong>on</strong> 227/99 en rais<strong>on</strong> du fait que la procédure suivie par laRépublique démocratique du C<strong>on</strong>go n’était pas valable et que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> elle-même n’avaitpas respecté les dispositi<strong>on</strong>s de s<strong>on</strong> propre Règlement Intérieur. Le mémoire soutenait en outreque les faits c<strong>on</strong>cernés par la communicati<strong>on</strong> étaient pendants devant les instances compétentesde l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité Africaine ainsi que d’autres instances internati<strong>on</strong>ales comme leC<strong>on</strong>seil de sécurité des Nati<strong>on</strong>s Unies et l’ECOSOC. Le Rw<strong>and</strong>a a enfin réfuté les allégati<strong>on</strong>s deviolati<strong>on</strong>s des droits de l’homme que la République démocratique du C<strong>on</strong>go attribue aux forcesarmées rw<strong>and</strong>aises et a justifié la présence de ses troupes dans ce pays par des rais<strong>on</strong>s de sécuritétout en accusant la République Démocratique du C<strong>on</strong>go d’accueillir des groupes hostiles auRw<strong>and</strong>a.23. Le mémoire du Rw<strong>and</strong>a a été transmis à tous les Etats c<strong>on</strong>cernés par la communicati<strong>on</strong> 227/99.24. En octobre 2000, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a reçu un mémoire de l’Oug<strong>and</strong>a relativementà la communicati<strong>on</strong> 227/99 dans lequel l’Etat défendeur rec<strong>on</strong>naissait et justifiait la présence deses troupes dans la République démocratique du C<strong>on</strong>go. Il expliquait que ses troupes setrouvaient en République démocratique du C<strong>on</strong>go en vue de prévenir les attaques des rebellesoug<strong>and</strong>ais c<strong>on</strong>tre le territoire oug<strong>and</strong>ais.25. Dans s<strong>on</strong> mémoire, l’Oug<strong>and</strong>a soutient que, depuis le début des années quatre-vingt-dix, leterritoire de la République Démocratique du C<strong>on</strong>go (le Zaïre, alors) d<strong>on</strong>nait asile à des b<strong>and</strong>es degroupes rebelles. Ces groupes rebelles qui, sel<strong>on</strong> l’Oug<strong>and</strong>a, soutiendraient l’ancien dictateur IdiAmin, c<strong>on</strong>stituent un gr<strong>and</strong> danger pour l’Oug<strong>and</strong>a depuis 1996.26. L’Oug<strong>and</strong>a soutenait en outre que, soutenues tant par le Soudan que le gouvernement deMobutu en République démocratique du C<strong>on</strong>go, ces groupes comptaient désormais 6 000pers<strong>on</strong>nes, posant ainsi une menace sérieuse pour la sécurité de l’Oug<strong>and</strong>a et que, les troupesOug<strong>and</strong>aises étaient par c<strong>on</strong>séquent présentes en République Démocratique du C<strong>on</strong>go afind’empêcher les rebelles oug<strong>and</strong>ais d’attaquer le territoire oug<strong>and</strong>ais.27. L’Oug<strong>and</strong>a soutient en outre dans le mémoire, qu’après le renversement de Mobutu en 1997, legouvernement de Kabila avait invité l’Oug<strong>and</strong>a à entrer à l’est du C<strong>on</strong>go afin de travaillerensemble à mettre un terme aux activités des rebelles anti-Oug<strong>and</strong>ais et que les forces arméesOug<strong>and</strong>aises étaient restées en République Démocratique du C<strong>on</strong>go à la dem<strong>and</strong>e du PrésidentKabila dans mesure où ses forces « n’avaient pas la capacité d’exercer l’autorité dans cette régi<strong>on</strong>


EX.CL/279 (IX)Page 103éloignée de l’est ». L’Oug<strong>and</strong>a joignait le Protocole signé entre la République Démocratique duC<strong>on</strong>go et la République d’Oug<strong>and</strong>a sur la Sécurité le l<strong>on</strong>g de la Fr<strong>on</strong>tière Commune, pourdém<strong>on</strong>trer que les deux parties avaient rec<strong>on</strong>nu le problème que posaient les groupes armés etqu’elles avaient décidé de coopérer.28. Sel<strong>on</strong> l’Oug<strong>and</strong>a, le Président Kabila a révoqué l’accord précité en août 1998 alors qu’unenouvelle rébelli<strong>on</strong> éclatait en République Démocratique du C<strong>on</strong>go (lors de la désintégrati<strong>on</strong> de lacoaliti<strong>on</strong> qui avait renversé Mobutu) et a fait porter le blâme de cette “rébelli<strong>on</strong> interne” àl’invasi<strong>on</strong> de l’Oug<strong>and</strong>a et du Rw<strong>and</strong>a. La République Démocratique du C<strong>on</strong>go a alorscommencé à chercher des alliés dans sa lutte c<strong>on</strong>tre les rebelles et elle s’est tournée vers desforces hostiles aux gouvernements du Rw<strong>and</strong>a et de l’Oug<strong>and</strong>a, spécifiquement les ForcesDémocratiques alliées et les groupes partisans d’Idi Amin. L’Oug<strong>and</strong>a n’avait d<strong>on</strong>c pas d’autreopti<strong>on</strong> que de maintenir ses troupes en République Démocratique du C<strong>on</strong>go afin de faire face àla menace d’attaques de ces groupes de rebelles soutenus par l’étranger.29. A l’appui de ses acti<strong>on</strong>s, l’Oug<strong>and</strong>a citait les dispositi<strong>on</strong>s d’instruments internati<strong>on</strong>aux :a) L’Article 51 de la Charte des Nati<strong>on</strong>s Unies ;b) L’Article 3 de la Résoluti<strong>on</strong> de l’Assemblée générale des Nati<strong>on</strong>s Unies sur la définiti<strong>on</strong> del’agressi<strong>on</strong> ;c) La Déclarati<strong>on</strong> de l’Assemblée générale des Nati<strong>on</strong>s Unies sur les principes du droit internati<strong>on</strong>alc<strong>on</strong>cernant les relati<strong>on</strong>s amicales et la coopérati<strong>on</strong> entre les Etats ; etd) L’Article 23 de la Charte africaine sur les droits de l’homme et des peuples.30. Dans s<strong>on</strong> mémoire, l’Oug<strong>and</strong>a souligne également le manque de preuves l’impliquant dans lesviolati<strong>on</strong>s alléguées de droits de l’homme comme, par exemple, le fait que les troupesOug<strong>and</strong>aises ne soient jamais allées dans certains endroits menti<strong>on</strong>nés dans la communicati<strong>on</strong>.Le mémoire caractérise les violati<strong>on</strong>s relatives au VIH /sida comme étant “l’allégati<strong>on</strong> la plusridicule ”. Se référant à la plainte commune c<strong>on</strong>tre lui-même, le Rw<strong>and</strong>a et le Burundi, l’Oug<strong>and</strong>aallègue qu’il “n’y a jamais de resp<strong>on</strong>sabilité de groupe eu égard à des violati<strong>on</strong>s.” En outre, “les allégati<strong>on</strong>s deviolati<strong>on</strong>s de droits de l’homme doivent être vérifiées par un organe indépendant ou par une commissi<strong>on</strong> dedéterminati<strong>on</strong> des faits.” L’Oug<strong>and</strong>a oppose les allégati<strong>on</strong>s de violati<strong>on</strong> des droits de l’homme qui luis<strong>on</strong>t attribuées aux preuves de l’implicati<strong>on</strong> du gouvernement de la République Démocratique duC<strong>on</strong>go dans les violati<strong>on</strong>s perpétrées dans les provinces de l’est de ce pays.31. C<strong>on</strong>cernant le retrait des troupes oug<strong>and</strong>aises de la République Démocratique du C<strong>on</strong>go,l’Oug<strong>and</strong>a, dans s<strong>on</strong> mémoire, se f<strong>on</strong>de sur l’échec de la dem<strong>and</strong>e introduite par la RépubliqueDémocratique du C<strong>on</strong>go devant la Cour internati<strong>on</strong>ale de justice d’ord<strong>on</strong>ner le retraitinc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>nel des troupes Oug<strong>and</strong>aises.32. C<strong>on</strong>cernant le paiement de réparati<strong>on</strong>s, l’Oug<strong>and</strong>a souligne le manque de documents étayantcette revendicati<strong>on</strong> et, c<strong>on</strong>cernant l’exploitati<strong>on</strong> illégale des ressources naturelles de laRépublique démocratique du C<strong>on</strong>go, l’Oug<strong>and</strong>a nie toute implicati<strong>on</strong> et affirme s<strong>on</strong> “soutieninc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>nel aux initiatives des Nati<strong>on</strong>s Unies de c<strong>on</strong>stituer un groupe d’experts [que laRépublique démocratique du C<strong>on</strong>go a également approuvées] chargé d’enquêter ” sur cetteaffaire.33. C<strong>on</strong>cernant les investigati<strong>on</strong>s sur les violati<strong>on</strong>s de droits de l’homme, si l’Oug<strong>and</strong>a accueillaitfavorablement la dem<strong>and</strong>e formulée par la République démocratique du C<strong>on</strong>go d’enquêtes


EX.CL/279 (IX)Page 104indépendantes, il qualifiait les allégati<strong>on</strong>s n<strong>on</strong> avérées de la République démocratique du C<strong>on</strong>gode “gênantes.”34. L’Oug<strong>and</strong>a faisait également remarquer que la République démocratique du C<strong>on</strong>go l’a accusédevant plusieurs tribunes : le C<strong>on</strong>seil de sécurité des Nati<strong>on</strong>s Unies, La Cour internati<strong>on</strong>ale dejustice, l’Initiative de Lusaka et l’OUA. Sel<strong>on</strong> l’Etat défendeur, ces acti<strong>on</strong>s “posent un dilemmeentre la c<strong>on</strong>duite des affaires internati<strong>on</strong>ales …et la justice” sapant ainsi la crédibilité de cesinstituti<strong>on</strong>s et de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> dans la mesure où des opini<strong>on</strong>s divergentes pourraient enrésulter.35. En c<strong>on</strong>clusi<strong>on</strong>, l’Oug<strong>and</strong>a soutient que “il n’y a aucune base juridique pour que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africainese penche sur la communicati<strong>on</strong> et qu’elle déclare l’un quelc<strong>on</strong>que des recours recherchés par la Républiquedémocratique du C<strong>on</strong>go c<strong>on</strong>tre l’Oug<strong>and</strong>a.”36. Les copies des mémoires de l’Oug<strong>and</strong>a sur la communicati<strong>on</strong> 227/99 <strong>on</strong>t été transmises à tousles Etats c<strong>on</strong>cernés par cette communicati<strong>on</strong>.37. En décembre 2000, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a reçu un lot de cinq (5) mémoires de laRépublique démocratique du C<strong>on</strong>go c<strong>on</strong>tenant des rapports sur des allégati<strong>on</strong>s de violati<strong>on</strong>s desdroits de l’homme par les forces armées des Etats mis en cause et de leurs alliés supposés sur leterritoire de la République démocratique du C<strong>on</strong>go. Lesdits mémoires soutenaient également queles troupes étrangères n<strong>on</strong> invitées en République démocratique du C<strong>on</strong>go pillaient les richessesdu pays.38. Le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a transmis ces mémoires aux parties respectives à lacommunicati<strong>on</strong>.39. A la 29 ème sessi<strong>on</strong> qui s’est tenue du 23 avril au 7 mai 2001 à Tripoli, Libye, la communicati<strong>on</strong> n’apas été examinée, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’ayant toujours pas reçu de réacti<strong>on</strong> de l’un des Etatsdéfendeurs, à savoir le Burundi. A cette occasi<strong>on</strong>, toutes les lettres et tous les mémoires desautres Etats se rapportant à cette communicati<strong>on</strong> <strong>on</strong>t été transmis aux délégati<strong>on</strong>s de tous lesEtats défendeurs, y compris le Burundi, pour leur dem<strong>and</strong>er de les examiner et de faire part deleurs réacti<strong>on</strong>s à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.40. En août 2001, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a reçu une requête du Ministère des DroitsHumains de la République démocratique du C<strong>on</strong>go. Cet Etat y déplorait les lenteurs dansl’examen de la communicati<strong>on</strong> 227/99 et invitait la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à c<strong>on</strong>voquer une sessi<strong>on</strong>extraordinaire en vue d’examiner avec diligence la communicati<strong>on</strong>.41. Par Note Verbale ACHPR/COMM/044 envoyée à leurs Ministères des Affaires Etrangèresrespectifs le 26 septembre 2001, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a informé tous les Etatsc<strong>on</strong>cernés par la communicati<strong>on</strong> 227/99, que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> examinerait la communicati<strong>on</strong>quant au f<strong>on</strong>d, lors de sa 30 ème sessi<strong>on</strong> qui était prévue du 13 au 27 octobre 2001 à Banjul,Gambie.42. En octobre 2001, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a reçu une Note Verbale du Rw<strong>and</strong>a où cetEtat réitérait ses objecti<strong>on</strong>s déjà élevées dans s<strong>on</strong> mémoire parvenu à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> en octobre


EX.CL/279 (IX)Page 1052000, au sujet de la communicati<strong>on</strong> 227/99, en ajoutant qu’aussi l<strong>on</strong>gtemps que les arguments duRw<strong>and</strong>a ne seraient pas pris en compte par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, cet Etat ne devrait pas être mis endemeure de présenter sa défense.43. A sa 30 ème sessi<strong>on</strong>, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a examiné la requête faite par la République démocratique duC<strong>on</strong>go au sujet de la c<strong>on</strong>vocati<strong>on</strong> d’une sessi<strong>on</strong> extraordinaire pour traiter de la communicati<strong>on</strong>227/99 et a décidé de porter cette dem<strong>and</strong>e aux autorités du Secrétariat Général de l’Uni<strong>on</strong>Africaine. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a également entendu des déclarati<strong>on</strong>s orales de délégati<strong>on</strong>s du Rw<strong>and</strong>aet de l’Oug<strong>and</strong>a sur la questi<strong>on</strong> et d<strong>on</strong>t copies <strong>on</strong>t été transmises au Secrétariat de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.44. Dans sa déclarati<strong>on</strong>, la délégati<strong>on</strong> rw<strong>and</strong>aise réitérait ses arguments émis lors de 28ème sessi<strong>on</strong> etobjectait de la tenue d’une sessi<strong>on</strong> extraordinaire pour traiter de la communicati<strong>on</strong> au motif quecette dernière pouvait très bien être examinée durant une sessi<strong>on</strong> ordinaire et qu’une sessi<strong>on</strong>extraordinaire avait des implicati<strong>on</strong>s financières. Le Rw<strong>and</strong>a recomm<strong>and</strong>ait par c<strong>on</strong>séquent quela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> examine la communicati<strong>on</strong> durant sa 31 ème sessi<strong>on</strong> prévue en mai 2002, àPretoria, Afrique du Sud. Le Rw<strong>and</strong>a soutenait en outre que ses troupes étaient présentes enRépublique démocratique du C<strong>on</strong>go en rais<strong>on</strong> de l’assistance que le Gouvernement de cet Etatapportait à des éléments hostiles au Gouvernement de Kigali et c<strong>on</strong>cluait qu’aussi l<strong>on</strong>gtempsqu’une telle menace existerait, le Rw<strong>and</strong>a ne pourrait retirer ses troupes de la Républiquedémocratique du C<strong>on</strong>go.45. Dans sa déclarati<strong>on</strong>, la délégati<strong>on</strong> de l’Oug<strong>and</strong>a soutenait que cet Etat n’avait pas reçu lesdocuments que le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> lui avait envoyés au sujet de la communicati<strong>on</strong>227/99 et qu’il ne pouvait par c<strong>on</strong>séquent présenter sa défense à ce stade. La délégati<strong>on</strong> a enoutre objecté de la c<strong>on</strong>vocati<strong>on</strong> d’une sessi<strong>on</strong> extraordinaire pour traiter de la communicati<strong>on</strong> etajouté que les faits faisant l’objet de la plainte de la République démocratique du C<strong>on</strong>go étantpendants devant la Cour Internati<strong>on</strong>ale de Justice, l’examen par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> de cettecommunicati<strong>on</strong> porterait préjudice aux délibérati<strong>on</strong>s de la Cour.46. A la 31ème sessi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, qui a eu lieu du 2 au 16 mai 2002 a Pretoria, Afrique duSud, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’a pas examiné la Communicati<strong>on</strong> par ce qu’elle n’avait toujours pas reçude réacti<strong>on</strong> des instances de l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité Africaine c<strong>on</strong>cernant la requête de laRépublique démocratique du C<strong>on</strong>go pour une sessi<strong>on</strong> extraordinaire. Durant cette sessi<strong>on</strong>, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a décidé de procéder comme suit : la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine organiserait une sessi<strong>on</strong>extraordinaire dans le cas ou le Secrétariat Général de l’OUA y c<strong>on</strong>sentirait ou (dans le cas oùl’OUA n’accepterait pas l’idée d’une sessi<strong>on</strong> extraordinaire), la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaineaménagerait le calendrier de sa 32 ème sessi<strong>on</strong> de telle manière qu’il y ait suffisamment de tempspour examiner la communicati<strong>on</strong>. Cette décisi<strong>on</strong> a été portée à l’attenti<strong>on</strong> des délégati<strong>on</strong>s de tousles Etats c<strong>on</strong>cernés qui participaient à la sessi<strong>on</strong>.47. Par Note Verbale ACHPR/COMM 227/99 du 11 juin 2002, le Secrétariat a transmis cettedécisi<strong>on</strong> aux Etats c<strong>on</strong>cernés par la communicati<strong>on</strong>.48. Un rappel a également été envoyé à ce sujet aux même Etats, par Note Verbale ACHPR/COMM227/99, le 8 octobre 2002.


EX.CL/279 (IX)Page 10649. Durant sa 32 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire qui a eu lieu du 17 au 23 octobre 2002 à Banjul, Gambie, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’a pas examiné cette communicati<strong>on</strong> car les circ<strong>on</strong>stances de la sessi<strong>on</strong> 1 ne lui <strong>on</strong>tpas permis d’avoir le temps nécessaire à c<strong>on</strong>sacrer à cette importante communicati<strong>on</strong>.50. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a pris une décisi<strong>on</strong> sur le f<strong>on</strong>d de la communicati<strong>on</strong> durant sa 33 ème sessi<strong>on</strong>ordinaire, tenue du 15 au 29 mai 2003 à Niamey, Niger.Le DroitDe la Recevabilité51. La procédure visant à soumettre des communicati<strong>on</strong>s étatiques à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est régie parles articles 47 à 49 de la Charte. A ce stade, il est important de menti<strong>on</strong>ner qu’il s’agit de lapremière communicati<strong>on</strong> interétatique introduite devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine des Droits del’Homme et des Peuples.52. Il est à noter qu’il a été communiqué au Burundi 2 , Etat défendeur, tous les mémoires pertinentsayant trait à la présente communicati<strong>on</strong>, c<strong>on</strong>formément à l’Article 57 de la Charte Africaine. LeBurundi n’a n<strong>on</strong> seulement pas réagi à aucun d’entre eux mais il n’a fait aucune présentati<strong>on</strong>orale devant la commissi<strong>on</strong> eu égard à la plainte.53. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine souhaiterait insister sur le fait que l’absence de réacti<strong>on</strong> de la part duBurundi n’absout pas cet Etat de la décisi<strong>on</strong> que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> pourrait rendre lors de l’examende la communicati<strong>on</strong>. Le Burundi, de par sa ratificati<strong>on</strong> de la Charte Africaine, a indiqué s<strong>on</strong>engagement à coopérer avec la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine et à respecter toutes les décisi<strong>on</strong>s que cettedernière pourrait rendre.54. Dans leurs observati<strong>on</strong>s orales faites devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, lors de sa 27 ème sessi<strong>on</strong> ordinairetenue en Algérie (du 27 avril au 11 mai 2000), le Rw<strong>and</strong>a et l’Oug<strong>and</strong>a <strong>on</strong>t allégué que la décisi<strong>on</strong>de l’Etat plaignant de soumettre la communicati<strong>on</strong> directement au Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>sans les en avoir préalablement informés ni en avoir d’abord fait notificati<strong>on</strong> au Secrétaire généralde l’OUA, n’est pas valable du point de vue procédural et que cela compromet la recevabilité ducas.55. L’article 47 dem<strong>and</strong>e à l’Etat plaignant d’attirer, par communicati<strong>on</strong> écrite, l’attenti<strong>on</strong> de l’Etat enviolati<strong>on</strong> sur la questi<strong>on</strong>. Cette communicati<strong>on</strong> devra également être adressée au Secrétaire généralde l’OUA et au Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Dans un délai de trois mois à compter de la date derécepti<strong>on</strong> de la communicati<strong>on</strong>, l’Etat destinataire fera tenir à l’Etat qui a adressé la communicati<strong>on</strong>des explicati<strong>on</strong>s ou déclarati<strong>on</strong>s écrites élucidant la questi<strong>on</strong>.56. C<strong>on</strong>formément aux dispositi<strong>on</strong>s de l’article 48 de la Charte, si, dans un délai de trois mois àcompter de la date de récepti<strong>on</strong> de la communicati<strong>on</strong> originale par l’Etat destinataire, la questi<strong>on</strong>n’est pas réglée à la satisfacti<strong>on</strong> des deux Etats intéressés, par voie de négociati<strong>on</strong> bilatérale ou partoute autre procédure pacifique, l’un comme l’autre aur<strong>on</strong>t le droit de la soumettre à la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> par une notificati<strong>on</strong> adressée à s<strong>on</strong> Président et d’en notifier les autres Etatsc<strong>on</strong>cernés.1 En rais<strong>on</strong> de c<strong>on</strong>traintes financières, la 32 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’a duré que sept (7) jours.2 Le Burundi, Etat partie à la *charte Africaine, a ratifié ladite Charte le 28 juillet 1989.


EX.CL/279 (IX)Page 10757. Les dispositi<strong>on</strong>s des articles 47 et 48 couplées avec les dispositi<strong>on</strong>s des articles 88 à 92 duRèglement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s<strong>on</strong>t orientées vers la réalisati<strong>on</strong> de l’un des principauxobjectifs et principes f<strong>on</strong>damentaux de la Charte : la c<strong>on</strong>ciliati<strong>on</strong>.58. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>sidère la dispositi<strong>on</strong> de l’article 47 de la Charte souple et n<strong>on</strong> obligatoire.L’utilisati<strong>on</strong> du terme ‘‘peut’’ en atteste. Tout comme la première phrase de cette dispositi<strong>on</strong> :« Si un Etat partie à la présente Charte a de b<strong>on</strong>nes rais<strong>on</strong>s de croire qu’un autre Etat également partie à cetteCharte a violé les dispositi<strong>on</strong>s de celle-ci, il peut appeler, par communicati<strong>on</strong> écrite, l’attenti<strong>on</strong> de cet Etat sur laquesti<strong>on</strong>. »59. En outre, lorsque le différend n’est pas résolu à l’amiable, l’article 48 de la Charte dem<strong>and</strong>e à l’unou à l’autre Etat de soumettre la questi<strong>on</strong> à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> par une notificati<strong>on</strong> adressée à s<strong>on</strong>Président et d’en notifier les autres Etats c<strong>on</strong>cernés. Toutefois, elle ne prévoit pas sa soumissi<strong>on</strong> auSecrétaire général de l’OUA. Dans tous les cas, l’Etat plaignant avait entrepris des démarchesvisant à y remédier en se basant sur la décisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> prise lors de sa 25 ème sessi<strong>on</strong>ordinaire, à savoir qu’elle fasse parvenir une copie de sa plainte au Secrétaire général de l’OUA(voir paragraphe 14 ci-dessus).60. Par ailleurs, il apparaît que la principale rais<strong>on</strong> pour laquelle la Charte a prévu une dispositi<strong>on</strong>stipulant que l’Etat défendeur soit informé de ces violati<strong>on</strong>s ou notifié de la soumissi<strong>on</strong> d’une tellecommunicati<strong>on</strong> à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, est d’éviter des surprises aux Etats c<strong>on</strong>cernés. Cette dispositi<strong>on</strong>permet en c<strong>on</strong>séquence aux Etats défendeurs de décider de régler la plainte à l’amiable ou pas. La<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> estime que, même si l’Etat plaignant ne s’était pas c<strong>on</strong>formé à ladite dispositi<strong>on</strong> de laCharte, cette omissi<strong>on</strong> n’est pas fatale pour la communicati<strong>on</strong> dans la mesure où, après avoir étésaisie de l’affaire, une copie de la communicati<strong>on</strong> est, comme il est d’usage pour la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>,envoyée aux Etats défendeurs pour recueillir leurs observati<strong>on</strong>s (voir paragraphe 15 ci-dessus).61. L’article 49, en revanche, offre la possibilité de saisir directement la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> sans passer parl’étape de la c<strong>on</strong>ciliati<strong>on</strong>. A cet égard, l’Etat plaignant peut porter la questi<strong>on</strong> directement àl’attenti<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> en adressant une communicati<strong>on</strong> au Président, au Secrétaire généralde l’OUA et à l’Etat intéressé. Une telle procédure permet à l’Etat dem<strong>and</strong>eur d’éviter d’entrer enc<strong>on</strong>tact avec l’Etat défendeur dans le cas où un tel c<strong>on</strong>tact ne serait pas diplomatiquement efficaceni souhaitable. Du point de vue de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, tel semble être le cas dans l’espèce sousexamen. En effet, la situati<strong>on</strong> de guerre n<strong>on</strong> déclarée qui prévaut entre la RépubliqueDémocratique du C<strong>on</strong>go et ses voisins à l’Est ne favorise pas le genre de c<strong>on</strong>tacts diplomatiquesqui auraient permis l’applicati<strong>on</strong> des dispositi<strong>on</strong>s des articles 47 et 48 de la Charte. C’est égalementpour cette rais<strong>on</strong> que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a c<strong>on</strong>sidéré que l’Article 52 ne s’appliquait pas à la présentecommunicati<strong>on</strong>.62. En outre, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ne peut c<strong>on</strong>naître d’une affaire qui lui est soumise qu’après s’être assuréeque les dispositi<strong>on</strong>s de l’article 50 de la Charte et de l’article 97 (c) du Règlement intérieur <strong>on</strong>t étérespectées. C’est à dire, si toutes les voies de recours interne, si elles existent, <strong>on</strong>t été épuisées, àmoins que la procédure de ces recours ne se prol<strong>on</strong>ge d’une faç<strong>on</strong> anormale.63. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> note que les violati<strong>on</strong>s ayant fait l’objet de la plainte s<strong>on</strong>t paraît-il perpétrées parles Etats défendeurs sur le territoire de l’Etat plaignant. Dans ce cas, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> estime qu’iln’existe pas de voies de recours internes et que la questi<strong>on</strong> de leur épuisement ne se pose d<strong>on</strong>c pas.64. Les activités alléguées des rebelles et des forces armées des Etats défendeurs parties à la Charte,qui soutiennent également les rebelles, ne relèvent pas seulement du droit humanitaire mais


EX.CL/279 (IX)Page 108également du m<strong>and</strong>at de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Les dispositi<strong>on</strong>s combinées des Articles 60 et 61 de laCharte imposent cette décisi<strong>on</strong> qui est également étayée par l’Article 23 de la Charte Africaine.65. Au regard de l’autorité qui n’exclut par les violati<strong>on</strong>s perpétrées dans le cadre de c<strong>on</strong>flits armés, dela compétence de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Dans la communicati<strong>on</strong> 74/92, <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Nati<strong>on</strong>ale des Droits del’Homme et des Libertés c/ Tchad, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a c<strong>on</strong>sidéré que la Charte Africaine ‘‘c<strong>on</strong>trairement auxautres instruments des droits de l’homme, ne permet pas aux Etats parties de ne pas respecter leurs obligati<strong>on</strong>s autitre du traité en cas de situati<strong>on</strong>s d’urgence. En c<strong>on</strong>séquence, même une situati<strong>on</strong> de […] guerre […] ne peut êtreinvoquée comme une justificati<strong>on</strong> par l’Etat violant ou autorisant des violati<strong>on</strong>s de la Charte Africaine pour justifierde la violati<strong>on</strong> de la Charte Africaine ou du fait de permettre sa violati<strong>on</strong>’’. (voir également la communicati<strong>on</strong>159/96, UNDH & Autres c/ Angola).A la lumière de ce qui précède, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> déclare la communicati<strong>on</strong> recevable.Du F<strong>on</strong>d66. L’utilisati<strong>on</strong> de forces armées par les Etats défendeurs d<strong>on</strong>t se plaint la République démocratiquedu C<strong>on</strong>go c<strong>on</strong>trevient au principe bien établi du droit internati<strong>on</strong>al sel<strong>on</strong> lequel les Etatsrègler<strong>on</strong>t leurs différends par des moyens amiables de telle manière que la paix internati<strong>on</strong>ale, lasécurité et la justice ne soient pas mises en péril. En effet, il ne peut y avoir de distincti<strong>on</strong> entre lapaix et la sécurité nati<strong>on</strong>ales et internati<strong>on</strong>ales garanties par la Charte Africaine dans lesc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s créées par les Etats défendeurs dans les provinces de l’est de l’Etat plaignant.67. Le Rw<strong>and</strong>a et l’Oug<strong>and</strong>a, dans leurs présentati<strong>on</strong>s orales devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, lors de sa 27 èmesessi<strong>on</strong> ordinaire tenue à Alger, Algérie, avaient allégué que la décisi<strong>on</strong> de l’Etat plaignant desoumettre directement la communicati<strong>on</strong> au Président de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> sans les en avoirpréalablement notifié ni sans en avoir préalablement informé le Secrétaire Général de l’OUAc<strong>on</strong>stituait une faute de procédure fatale à la recevabilité de l’affaire. Mais la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine en a jugé autrement.68. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> estime que la c<strong>on</strong>duite des Etats défendeurs n’est pas c<strong>on</strong>forme à la normeattendue d’eux aux termes de la Déclarati<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies sur les relati<strong>on</strong>s amicales et lacoopérati<strong>on</strong> entre Etats, affirmée implicitement par les Chartes des Nati<strong>on</strong>s Unies et de l’OUA etque la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a pour m<strong>and</strong>at de c<strong>on</strong>firmer aux termes de l’Article 23 de la Charte Africainedes droits de l’homme et des peuples. Il ne fait aucun doute que cette dispositi<strong>on</strong> a été violée parl’Etat défendeur si l’<strong>on</strong> se remémore l’inj<strong>on</strong>cti<strong>on</strong> de la Déclarati<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies sur lesprincipes de Droit internati<strong>on</strong>al c<strong>on</strong>cernant les Relati<strong>on</strong>s amicales et la coopérati<strong>on</strong> entre lesEtats : “Aucun Etat ni aucun groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir directement ou indirectement, pour quelquerais<strong>on</strong> que ce soit, dans les affaires internes ou externes d’autres Etats. En c<strong>on</strong>séquence, l’interventi<strong>on</strong> armée ettoutes les autres formes d’interférence ou de tentatives de menaces c<strong>on</strong>tre la pers<strong>on</strong>nalité de l’Etat ou c<strong>on</strong>tre seséléments politiques, éc<strong>on</strong>omiques et culturels s<strong>on</strong>t en violati<strong>on</strong> du droit internati<strong>on</strong>al …De même, aucun Etatn’organisera, n’assistera, ne fomentera, ne financera, n’incitera ni ne tolèrera d’activités subversives, terroristes ouarmées destinées à un renversement violent du régime d’un autre Etat ni n’interviendra les c<strong>on</strong>flits civils d’un autreEtat.” La plainte de la République démocratique du C<strong>on</strong>go c<strong>on</strong>tre les Défendeurs est couverte ensubstance par l’interdicti<strong>on</strong> qui précède. Les Etats défendeurs <strong>on</strong>t d<strong>on</strong>c violé l’Article 23 de laCharte Africaine. La c<strong>on</strong>duite des Etats défendeurs c<strong>on</strong>stitue d<strong>on</strong>c une violati<strong>on</strong> flagrante dudroit imprescriptible et inaliénable des peuples de la République démocratique du C<strong>on</strong>go àl’autodéterminati<strong>on</strong> prescrit par l’Article 20 de la Charte Africaine, plus particulièrement la 1 èreclause de cette dispositi<strong>on</strong>.


EX.CL/279 (IX)Page 10969. L’Etat plaignant allègue de violati<strong>on</strong>s graves et massives des droits de l’homme et des peuplescommises par les forces armées des Etats défendeurs dans ses provinces orientales. Parmi cesviolati<strong>on</strong>s, il énumère une série de massacres, viols, mutilati<strong>on</strong>s, déportati<strong>on</strong>s massives depopulati<strong>on</strong>s et pillage des possessi<strong>on</strong>s des populati<strong>on</strong>s. Comme menti<strong>on</strong>né plus haut, la série deviolati<strong>on</strong>s alléguées avoir été commises par les forces armées des Etats défendeurs entre dans lecadre du droit humanitaire et d<strong>on</strong>c, est couverte par les Quatre C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève et leursProtocoles additi<strong>on</strong>nels. Il poursuit toutefois que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, ayant trouvé que l’occupati<strong>on</strong>alléguée de certaines parties des provinces de l’Etat plaignant par les Etats défendeurs est uneviolati<strong>on</strong> de la Charte, ne peut fermer les yeux sur la série de violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme quiaccompagne cette occupati<strong>on</strong>.70. Les dispositi<strong>on</strong>s combinées des articles 60 et 61 de la Charte Africaine permettent à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>de s’inspirer du droit internati<strong>on</strong>al sur les droits de l’homme et des peuples, de la Charte desNati<strong>on</strong>s Unies, de la Charte de l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité africaine et de prendre également enc<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong>, comme mesures subsidiaires pour définir les principes du droit, d’autresc<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales générales ou spéciales, en établissant des règles rec<strong>on</strong>nues par les Etatsmembres de l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité Africaine, les principes généraux rec<strong>on</strong>nus par les Etatsafricains ainsi que les précédents juridiques et la doctrine. En vertu des Articles 60 et 61, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> soutient que les Quatre C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève et les deux Protocoles additi<strong>on</strong>nelsrelatifs aux c<strong>on</strong>flits armés f<strong>on</strong>t partie des principes généraux du droit rec<strong>on</strong>nus par les Etatsafricains et qu’elle en tient compte dans l’examen de cette affaire.71. Il est noté que l’article 75(2) du Premier Protocole de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de Genève de 1949 quiinterdit les actes suivants en tout temps et en tout lieu, qu’ils soient commis par des agents civils oumilitaires. :1. Les atteintes portées à la vie, à la santé ou au bien-être physique ou mental despers<strong>on</strong>nes, notamment :2. le meurtre ;3. la torture sous toutes ses formes, qu’elle soit physique ou mentale ;4. les peines corporelles ;5. les mutilati<strong>on</strong>s ; et6. les atteintes à la dignité de la pers<strong>on</strong>ne, notamment les traitements humiliants etdégradants, la prostituti<strong>on</strong> forcée et toute forme d’attentat à la pudeur.72. L’Etat plaignant allègue l’occupati<strong>on</strong> des provinces orientales de s<strong>on</strong> pays par les forces armées desEtats défendeurs. Il allègue également que la plupart des provinces c<strong>on</strong>cernées s<strong>on</strong>t sous lec<strong>on</strong>trôle des rebelles depuis le 2 août 1998, grâce à l’assistance et au soutien des Etats défendeurs.Pour appuyer sa plainte, il déclare que les gouvernements Oug<strong>and</strong>ais et rw<strong>and</strong>ais <strong>on</strong>t rec<strong>on</strong>nu laprésence de leurs forces armées respectives dans les provinces orientales du pays sous ce qu’ilappelle ‘‘le prétexte fallacieux’’ de ‘‘sauvegarde de leurs intérêts’’. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a noté que cetteplainte est corroborée par les déclarati<strong>on</strong>s des représentants des Etats défendeurs faites lors de la27 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue en Algérie.73. L’article 23 de la Charte garantit à tous les peuples le droit à la paix et à la sécurité aux niveauxnati<strong>on</strong>al et internati<strong>on</strong>al. Il stipule en outre que ‘‘le principe de solidarité et de relati<strong>on</strong>s amicalesén<strong>on</strong>cé implicitement par la Charte de l’Organisati<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies et réaffirmé par celle del’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité Africaine doit présider aux rapports entre les Etats. Les principes desolidarité et de relati<strong>on</strong>s amicales c<strong>on</strong>tenus dans la Déclarati<strong>on</strong> de Principes du Droit Internati<strong>on</strong>alsur les Relati<strong>on</strong>s amicales et la Coopérati<strong>on</strong> entre les Etats, c<strong>on</strong>formément à la Charte des Nati<strong>on</strong>sUnies (Res. 2625 (XXV)) adoptée par l’Assemblée générale des Nati<strong>on</strong>s Unies le 24 octobre 1970,


EX.CL/279 (IX)Page 110interdit la menace ou l’usage de la force par les Etats dans le règlement des c<strong>on</strong>flits. Le Principe 1prévoit : Chaque Etat a le droit de s’abstenir, dans ses relati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales, de la menace et del’usage de la force c<strong>on</strong>tre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat ou d’unequelc<strong>on</strong>que autre faç<strong>on</strong> c<strong>on</strong>traire aux objectifs des Nati<strong>on</strong>s Unies. La menace et l’usage de la forcec<strong>on</strong>stituent une violati<strong>on</strong> du droit internati<strong>on</strong>al et de la Charte des Nati<strong>on</strong>s Unies et ne doiventjamais être utilisés comme moyen de règlement des questi<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales.74. Dans le même esprit, l’article 33 de la Charte des Nati<strong>on</strong>s Unies dem<strong>and</strong>e aux ‘‘parties à tout différendd<strong>on</strong>t la prol<strong>on</strong>gati<strong>on</strong> est susceptible de menacer le maintien de la paix et de la sécurité internati<strong>on</strong>ales doivent enrechercher la soluti<strong>on</strong>, avant tout, par voie de négociati<strong>on</strong>, d’enquête, de médiati<strong>on</strong>, de c<strong>on</strong>ciliati<strong>on</strong>, d’arbitrage, derèglement judiciaire, de recours aux organismes ou accords régi<strong>on</strong>aux ou par d’autres moyens pacifiques de leurchoix’’. Le Chapitre VII de la même Charte interdit catégoriquement les menaces c<strong>on</strong>tre la paix, larupture de la paix et les actes d’agressi<strong>on</strong>. L’article III de la Charte de l’OUA stipule que ‘‘les Etatsmembres, pour atteindre leurs objectifs én<strong>on</strong>cés à l’article II, affirment solennellement lesprincipes suivants :… 2- N<strong>on</strong>-ingérence dans les affaires intérieures des Etats membres ;3- Respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de chaque Etat et de s<strong>on</strong> droit inaliénable à uneexistence indépendante ;4- Règlement pacifique des différends, par voie de négociati<strong>on</strong>, de médiati<strong>on</strong>, de c<strong>on</strong>ciliati<strong>on</strong> ou d’arbitrage.75. Cela va également à l’enc<strong>on</strong>tre du principe bien établi du droit internati<strong>on</strong>al sel<strong>on</strong> lequel les Etatsdoivent régler leurs c<strong>on</strong>flits par des moyens pacifiques de manière à ce que la paix, la sécurité et lajustice internati<strong>on</strong>ale ne soient pas menacées. En effet, il ne peut y avoir de paix et de sécurité à lafois nati<strong>on</strong>ales et internati<strong>on</strong>ales garanties par la Charte dans les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s imposées par les Etatsdéfendeurs dans les provinces occidentales de l’Etat plaignant.76. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>damne par c<strong>on</strong>séquent l’occupati<strong>on</strong> du territoire du plaignant par les forcesdes Etats défendeurs et la trouve inacceptable, même si ces derniers justifient leur présence sur leterritoire du plaignant par la sauvegarde de leurs intérêts nati<strong>on</strong>aux, d<strong>on</strong>c en violati<strong>on</strong> de l’article 23de la Charte. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est tout à fait c<strong>on</strong>vaincue que ces intérêts seraient mieux protégésdans les limites des territoires des Etats défendeurs.77. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> réitère qu’elle trouve que les Etats défendeurs, en occupant les territoires del’Etat plaignant s<strong>on</strong>t en violati<strong>on</strong> flagrante des droits des peuples de la République du C<strong>on</strong>go audroit imprescriptible et inaliénable à l’autodéterminati<strong>on</strong> prescrit par l’Article 20 de la CharteAfricaine.78. Comme précédemment stipulé, la commissi<strong>on</strong> est habilitée, en vertu des articles 60 et 61 de laCharte Africaine, à s’inspirer du droit internati<strong>on</strong>al sur les droits de l’homme et des peuples, de laCharte des Nati<strong>on</strong>s Unies, de la Charte de l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité africaine et de prendreégalement en c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong>, comme mesures subsidiaires pour définir les principes du droit,d’autres c<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales générales ou spéciales, en établissant des règles rec<strong>on</strong>nues parles Etats membres de l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité Africaine, les principes généraux rec<strong>on</strong>nus par lesEtats africains ainsi que les précédents juridiques et la doctrine. En vertu des Articles 60 et 61, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> soutient que les Quatre C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève et les deux Protocoles additi<strong>on</strong>nelsrelatifs aux c<strong>on</strong>flits armés f<strong>on</strong>t partie des principes généraux du droit rec<strong>on</strong>nus par les Etatsafricains et qu’elle en tient compte dans l’examen de cette affaire.79. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> trouve les tueries, massacres, viols, mutilati<strong>on</strong>s et autres violati<strong>on</strong>s graves desdroits de l’homme commis par les forces armées des Etats défendeurs pendant leur occupati<strong>on</strong> des


EX.CL/279 (IX)Page 111provinces orientales de l’Etat plaignant répréhensibles et en violati<strong>on</strong> de leurs obligati<strong>on</strong>s auxtermes du Titre III de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de Genève relative à la protecti<strong>on</strong> des pers<strong>on</strong>nes civiles entemps de Guerre (1949) et du Protocole 1 de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de Genève.80. Ces actes c<strong>on</strong>stituent également des violati<strong>on</strong>s flagrantes de l’article 2 de la Charte Africaine, carayant été dirigés c<strong>on</strong>tre les victimes en vertu de leur origine nati<strong>on</strong>ale ; l’article 4 qui stipule quetout être humain a droit au respect de sa vie et à l’intégrité physique et morale de sa pers<strong>on</strong>ne etque nul ne peut être privé arbitrairement de ce droit.81. L’allégati<strong>on</strong> de déportati<strong>on</strong> massive de pers<strong>on</strong>nes des provinces orientales de l’Etat plaignant dansdes camps au Rw<strong>and</strong>a, comme l’allègue le Plaignant et ne le réfute pas le Défendeur, est uneviolati<strong>on</strong> de l’article 18(1) de la Charte Africaine qui rec<strong>on</strong>naît la famille comme l’élément naturelet la base de la société et lui garantit une protecti<strong>on</strong> adéquate. Elle c<strong>on</strong>stitue également uneviolati<strong>on</strong> du droit de circuler librement et du droit de quitter s<strong>on</strong> pays et d’y revenir garantisrespectivement par les paragraphes 1 et 2 de l’article 12 de la Charte Africaine.82. L’article 56 prévoit du Premier Protocole additi<strong>on</strong>nel des C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève de 1949dispose que :(1) Les ouvrages d’art ou installati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tenant des forces dangereuses, à savoir les barrages, les digues et lescentrales nucléaires de producti<strong>on</strong> d’énergie électrique, ne ser<strong>on</strong>t pas l’objet d’attaques, même s’ilsc<strong>on</strong>stituent des objectifs militaires, lorsque de telles attaques peuvent provoquer la libérati<strong>on</strong> de ces forces et,en c<strong>on</strong>séquence, causer des pertes sévères dans la populati<strong>on</strong> civile.(2) La protecti<strong>on</strong> spéciale c<strong>on</strong>tre les attaques prévue au paragraphe 1 ne peut cesser : (a) pour les barrages oules digues, que s’ils s<strong>on</strong>t utilisés à des fins autres que leur f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong> normale et pour l’appui régulier,important et direct d’opérati<strong>on</strong>s militaires, et si de telles attaques s<strong>on</strong>t le seul moyen pratique de faire cessercet appui …(3) Dans tous les cas, la populati<strong>on</strong> civile et les pers<strong>on</strong>nes civiles c<strong>on</strong>tinuent de bénéficier de toutes lesprotecti<strong>on</strong>s qui leur s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>férées par le droit internati<strong>on</strong>al, y compris des mesures de précauti<strong>on</strong> prévue parl’article 57.83. Comme précédemment stipulé, sur la base de l’Article 56 et en vertu des Articles 60 et 61 de laCharte Africaine, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>clut qu’en assiégeant le barrage hydroélectrique de la Provincedu Bas-C<strong>on</strong>go, les Etats défendeurs <strong>on</strong>t violé la Charte.84. Le fait d’assiéger le barrage hydroélectrique relève de l’interdicti<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tenue dans la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> deLa Haye (II) relative aux droits et coutumes de guerre sur le territoire prévoit en s<strong>on</strong> article 23 que‘‘Outre les interdicti<strong>on</strong>s én<strong>on</strong>cées par des C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s spéciales, il est spécifiquement interdit …de détruire la propriété de l’ennemi, à moins que cette destructi<strong>on</strong> ou saisie ne soit une exigencedes nécessités de la guerre’’. Pour cette rais<strong>on</strong> et gardant à l’esprit les Articles 60 et 61 de la Charte,les Etats défendeurs s<strong>on</strong>t en violati<strong>on</strong> de la Charte eu égard à l’Article 23 précité.85. L’affaire Tribunal pénal internati<strong>on</strong>al c/ Zejnil Delalic, Zdravko Mucic, Hazim Delic et EsadL<strong>and</strong>zo (Jugement Celebici; 16 novembre 1998, paragraphe 587) appuie la positi<strong>on</strong> de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Il est déclaré, entre autres, que « le droit internati<strong>on</strong>al impose aujourd’hui des restricti<strong>on</strong>sstrictes sur les mesures qu’une partie à un c<strong>on</strong>flit armé peut légalement prendre eu égard à la propriété privée etpublique d’un Etat adversaire. Les normes f<strong>on</strong>damentales à cet égard qui f<strong>on</strong>t partie du droit coutumierinternati<strong>on</strong>al … y compris le principe f<strong>on</strong>damental … sel<strong>on</strong> lequel la propriété privée doit être respectée et ne peutêtre c<strong>on</strong>fisquée … le pillage est formellement interdit ».


EX.CL/279 (IX)Page 11286. Le viol des femmes et des filles, allégué et n<strong>on</strong> réfuté par les Etats défendeurs, est une violati<strong>on</strong> del’article 76 du premier protocole additi<strong>on</strong>nel aux C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève de 1949 qui stipule que :‘‘les femmes doivent faire l’objet d’un respect particulier et ser<strong>on</strong>t protégées, notamment c<strong>on</strong>tre le viol, la c<strong>on</strong>trainte àla prostituti<strong>on</strong> et toute autre forme d’attentat à la pudeur’’. C’est également une violati<strong>on</strong> de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> surl’éliminati<strong>on</strong> de toutes les formes de discriminati<strong>on</strong> à l’égard des femmes » ; et sur la base des Articles 60 et 62de la Charte Africaine, les Etats défendeurs s<strong>on</strong>t en violati<strong>on</strong> de la Charte.87. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>damne intégralement le dumping aveugle et / ou l’enterrement collectif desvictimes de séries de massacres et tueries perpétrées c<strong>on</strong>tre les populati<strong>on</strong>s de la provinceoccidentale de l’Etat plaignant alors que par les forces armées des Etats défendeurs occupaienteffectivement lesdites provinces. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>sidère, en outre, ces actes barbares et enviolati<strong>on</strong> flagrante du droit des populati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>golaises au développement culturel garanti parl’article 24 de la Charte Africaine et comme un affr<strong>on</strong>t aux vertus nobles de la traditi<strong>on</strong> et desvaleurs historiques africaines én<strong>on</strong>cées dans le préambule de la Charte africaine. Ces actes s<strong>on</strong>tégalement en violati<strong>on</strong> de l’article 34 du Protocole II additi<strong>on</strong>nel aux C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>s de Genève de1949 qui prévoit le respect de la dépouille mortelle de ces victimes et de leurs sépultures. En nerespectant pas cette dernière dispositi<strong>on</strong>, les Etats défendeurs <strong>on</strong>t violé la Charte Africaine sur labase des Articles 60 et 61 de cet instrument.88. Le pillage, les massacres, les déportati<strong>on</strong>s massives et aveugles de populati<strong>on</strong> civile, le faitd’assiéger et d’endommager le barrage hydroélectrique, arrêtant ainsi les services essentiels dans leshôpitaux, ce qui causé la mort de patients et le bouleversement général de la vie et l’état de guerreinstauré alors que les forces des Etats défendeurs occupaient et c<strong>on</strong>trôlaient les provinces de l’estde l’Etat plaignant, s<strong>on</strong>t en violati<strong>on</strong> de l’article 14 garantissant le droit de propriété, des articles 16et 17 (de la Charte Africaine) qui prévoient respectivement le droit de toute pers<strong>on</strong>ne de jouirrespectivement du meilleur état de santé physique et mentale qu’elle soit capable d’atteindre, et ledroit à l’éducati<strong>on</strong>.89. Le Titre III de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de Genève relative à la protecti<strong>on</strong> des pers<strong>on</strong>nes civiles en temps deGuerre (1949), particulièrement en s<strong>on</strong> article 27 qui prévoit le traitement humain des pers<strong>on</strong>nesprotégées à tout moment et leur protecti<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tre tous les actes de violence ou menaces et c<strong>on</strong>treles agressi<strong>on</strong>s verbales et la curiosité publique. En outre, il prévoit la protecti<strong>on</strong> des femmes c<strong>on</strong>tretoute attaque à leur h<strong>on</strong>neur, en particulier le viol, la prostituti<strong>on</strong> forcée ou toute forme d’attentat àla pudeur. L’article 4 de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> définit la pers<strong>on</strong>ne protégée comme toute pers<strong>on</strong>ne qui, àun moment d<strong>on</strong>né, et de quelque manière que ce soit, se retrouve, en cas de c<strong>on</strong>flit oud’occupati<strong>on</strong>, entre les mains de l’une des Parties en c<strong>on</strong>flit ou de la Force d’occupati<strong>on</strong> d<strong>on</strong>t ellen’est pas ressortissante.90. L’Etat plaignant allègue qu’entre les mois d’octobre et de décembre 1998, l’or produit par la sociétéOKIMO et par les mineurs locaux a rapporté au Rw<strong>and</strong>a 100.000.000 $US (Cent milli<strong>on</strong>s dedollars des Etats-Unis). Toujours sel<strong>on</strong> ses estimati<strong>on</strong>s, le café produit dans la régi<strong>on</strong> et au nord duKivu a rapporté à l’Oug<strong>and</strong>a 70.000.000 $ US (Soixante dix milli<strong>on</strong>s de dollars des Etats-Unis)pendant la même période. Le Rw<strong>and</strong>a et l’Oug<strong>and</strong>a <strong>on</strong>t également pris possessi<strong>on</strong> des revenusfiscaux et douaniers collectés respectivement par la Directi<strong>on</strong> des Impôts. Le pillage des richessesdes provinces orientales du C<strong>on</strong>go porte également préjudice aux espèces en danger telles que lesokapis, les gorilles de m<strong>on</strong>tagne, les rhinocéros et les éléphants.91. En effet, les Etats défendeurs, en particulier l’Oug<strong>and</strong>a, <strong>on</strong>t réfuté ces allégati<strong>on</strong>s en prétendant,par exemple, que leurs troupes n’étaient jamais entrées dans certaines des régi<strong>on</strong>s où elles étaientaccusées de violati<strong>on</strong>s de droits de l’homme et de pillage des ressources naturelles de l’Etatplaignant. Toutefois, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine détient des preuves que certains des faits <strong>on</strong>t


EX.CL/279 (IX)Page 113effectivement eu lieu et qu’ils s<strong>on</strong>t imputables aux armées et aux agents des Etats défendeurs. Enréalité, les Nati<strong>on</strong>s Unies <strong>on</strong>t rec<strong>on</strong>nu que, durant la période où les armées des Etats défendeursc<strong>on</strong>trôlaient effectivement certaines parties du territoire de l’Etat plaignant, il y a eu pillage desressources naturelles de l’Etat plaignant. Les Nati<strong>on</strong>s Unies <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>stitué un Groupe d’expertschargé d’enquêter sur cette affaire. 192. Le rapport du Groupe d’Experts, soumis au C<strong>on</strong>seil de Sécurité des Nati<strong>on</strong>s Unies en avril 2001(sous la référence S/2001/357) a identifié tous les Etats défendeurs, entres autres acteurs, commeétant impliqués dans l’exploitati<strong>on</strong> illégale des ressources naturelles de l’Etat plaignant. Il estdéclaré au paragraphe 5 du résumé du rapport : “Durant la première phase (appelée “phase de pillageen masse” par les experts), des stocks de minéraux, de bois, de bétail et d’argent existant dans les territoiresc<strong>on</strong>quis par les armées du Burundi, du Rw<strong>and</strong>a et de l’Oug<strong>and</strong>a <strong>on</strong>t été pris et soit transférés vers ces pays soitexportés sur les marchés internati<strong>on</strong>aux par leurs forces et leurs ressortissants.” 2 .93. Le Paragraphe 25 du rapport déclare, en outre : “L’exploitati<strong>on</strong> illégale des ressources (de la Républiquedémocratique du C<strong>on</strong>go) par le Burundi, le Rw<strong>and</strong>a et l’Oug<strong>and</strong>a a pris différentes formes, comme la c<strong>on</strong>fiscati<strong>on</strong>,l’extracti<strong>on</strong>, le m<strong>on</strong>opole forcé et la fixati<strong>on</strong> des prix. Les deux premières formes <strong>on</strong>t atteint des proporti<strong>on</strong>s qui <strong>on</strong>tfait de la guerre dans la République démocratique du C<strong>on</strong>go une activité lucrative.94. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a par c<strong>on</strong>séquent trouvé l’exploitati<strong>on</strong> illégale/le pillage des ressources naturellesde l’Etat plaignant en violati<strong>on</strong> de l’article 21 de la Charte Africaine qui stipule que :(1 )Les peuples <strong>on</strong>t la libre dispositi<strong>on</strong> de leurs richesses et de leurs ressources naturelles. Ce droit s’exerce dansl’intérêt exclusif des populati<strong>on</strong>s. En aucun cas, un peuple ne peut en être privé.(2) Les Etats parties à la présente Charte s’engagent, tant individuellement que collectivement, à exercer le droit delibre dispositi<strong>on</strong> de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, en vue de renforcer l’unité et la solidarité africaines.95. La dénégati<strong>on</strong>, dans cette affaire, du droit des populati<strong>on</strong>s de la République démocratique duC<strong>on</strong>go, de disposer librement de leurs richesses et de leurs ressources naturelles, a également causéune autre violati<strong>on</strong> : leur droit au développement éc<strong>on</strong>omique, social et culturel et le devoir généraldes Etats, séparément ou en coopérati<strong>on</strong>, d’assurer l’exercice du droit au développement garantipar l’article 22 de la Charte Africaine.96. En refusant de participer à toutes les procédures bien que dûment informé et invité à rép<strong>on</strong>dre deces allégati<strong>on</strong>s, le Burundi admet les allégati<strong>on</strong>s portées c<strong>on</strong>tre lui97. De même, en refusant de prendre part aux procédures ultérieures au stade de la recevabilité, leRw<strong>and</strong>a admet les allégati<strong>on</strong>s portées c<strong>on</strong>tre lui.98. Comme dans le cas du Rw<strong>and</strong>a, l’Oug<strong>and</strong>a est également c<strong>on</strong>sidéré coupable des allégati<strong>on</strong>sportées c<strong>on</strong>tre lui.Pour les rais<strong>on</strong>s susvisées, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> :3 Voir Résoluti<strong>on</strong> 1457 (2003) du C<strong>on</strong>seil de sécurité des Nati<strong>on</strong>s adoptée le 24/01/2003 relative au Grouped’experts sur l’exploitati<strong>on</strong> illégale des ressources naturelles de la République démocratique du C<strong>on</strong>go.Voir également déclarati<strong>on</strong> présidentielle en date du 2 juin 2000 (S/PRST/2000/20), par laquelle le C<strong>on</strong>seil desécurité a dem<strong>and</strong>é au Secrétaire Général des Nati<strong>on</strong>s Unies d’établir un Groupe d’experts sur l’Exploitati<strong>on</strong>illégale des ressources naturelles et autres formes de richesses de la République démocratique du C<strong>on</strong>go pourune période de six mois4 Voir également Paragraphes 26, 27, 32, 55, 64, etc. du rapport.


EX.CL/279 (IX)Page 114Estime que les Etats défendeurs <strong>on</strong>t violé les articles 2, 4, 5, 12(1) et (2), 14, 16, 17, 18(1) et (3),19, 20, 21, 22 et 23 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.Exhorte les Etats défendeurs à respecter leurs obligati<strong>on</strong>s au titre de la Charte des Nati<strong>on</strong>sUnies, de la Charte de l’Organisati<strong>on</strong> de l’Unité Africaine, de la Chartre Africaine des Droits del’Homme et des Peuples et de la Déclarati<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies sur les Principes de Droitinternati<strong>on</strong>al c<strong>on</strong>cernant les Relati<strong>on</strong>s amicales et la Coopérati<strong>on</strong> entre Etats et d’autres principes dedroit internati<strong>on</strong>al et à retirer immédiatement leurs troupes du territoire du plaignant.Prend note avec satisfacti<strong>on</strong> des développements positifs intervenus dans cette affaire, à savoirle retrait des forces armées des Etats défendeurs du territoire de l’Etat plaignant.Recomm<strong>and</strong>e des indemnisati<strong>on</strong>s adéquates et de manière appropriée à l’Etat plaignant et dansl’intérêt des victimes de violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme par les forces armées des Etats défendeurst<strong>and</strong>is qu’elles c<strong>on</strong>trôlaient effectivement les provinces de l’Etat plaignant qui <strong>on</strong>t souffert de cesviolati<strong>on</strong>s.Fait lors de la 33 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> AfricaineDes Droits de l’Homme et des Peuples - mai 2003, Niamey, Niger


EX.CL/279 (IX)Page 115Communicati<strong>on</strong> 249/2002 - Institut pour les Droits Humains et le Développement enAfrique pour le compte des Réfugiés Sierra-lé<strong>on</strong>ais en Guinée / République de Guinée<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur:31 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire Badawi32 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire Badawi33 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire Badawi34 ème Sessi<strong>on</strong> : Commissaire El – Hassan35 e Sessi<strong>on</strong> : Commissaire El - Hassan36 e Sessi<strong>on</strong> : Commissaire El - HassanRésumé des faitsLe Plaignant allégue que le 9 septembre 2002, le Président guinéen, Lansana C<strong>on</strong>té, a déclaré à laradio nati<strong>on</strong>ale que les réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais en Guinée devraient être arrêtés, fouillés et détenusdans des camps de réfugiés. S<strong>on</strong> discours a incité les soldats comme les civils à s’engager dansune discriminati<strong>on</strong> massive à l’égard des réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais, ce qui est en violati<strong>on</strong> de l’article2 de la Charte Africaine.Le Plaignant allègue que la discriminati<strong>on</strong> encouragée par le Président C<strong>on</strong>té s’est d’abord manifestéede cinq faç<strong>on</strong>s :Premièrement, des pillages et extorsi<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t eu lieu à la suite du discours du Président C<strong>on</strong>té. Lessoldats guinéens <strong>on</strong>t chassé les sierra-lé<strong>on</strong>ais de leurs mais<strong>on</strong>s et des camps de réfugiés. Ils <strong>on</strong>tpillé les mais<strong>on</strong>s vides et n’<strong>on</strong>t jamais rendu les biens volés. De plus, ils <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>fisqué lesproduits alimentaires, les biens pers<strong>on</strong>nels et l’argent des réfugiés au niveau des postes dec<strong>on</strong>trôle. Ils <strong>on</strong>t également extorqué d’importantes sommes d’argent à des réfugiés détenus.Deuxièmement, le discours a incité les soldats et les civils à se soulever c<strong>on</strong>tre les réfugiés sierralé<strong>on</strong>aisà l’intérieur et à l’extérieur des camps de réfugiés. La violence physique qui en a résultéallait des raclées et viols aux fusillades et bombardements. Un nombre incalculable de réfugiés atrouvé la mort dans ces attaques et beaucoup <strong>on</strong>t des cicatrices qui leurs rappellent sans cesseleur séjour en Guinée.Troisièmement, à la suite du discours du Président C<strong>on</strong>té, les soldats guinéens <strong>on</strong>t ciblé les réfugiéssierra-lé<strong>on</strong>ais qu’ils <strong>on</strong>t arrêtés et mis en détenti<strong>on</strong> sans motif. Les soldats aux postes de c<strong>on</strong>trôlefouillent les réfugiés pour trouver des soi-disant scarificati<strong>on</strong>s de rebelles, des mains calleusespour avoir porté une arme à feu, qui parlent Krio (la langue maternelle des Sierra Le<strong>on</strong>ais) ou quidétiennent une carte de réfugié. Et pourtant, les scarificati<strong>on</strong>s des réfugiés s<strong>on</strong>t des marquestribales plutôt que des marques de rebelles et les mains calleuses s<strong>on</strong>t dues aux travauxchampêtres plutôt qu’au port d’armes à feu. Ces fausses identificati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été utilisées pourdétenir les réfugiés pendant des heures et des jours sans aucune autre rais<strong>on</strong> que celle d’être ‘‘unrebelle’’ et un sierra-lé<strong>on</strong>ais.Quatrièmement, le discours a encouragé le viol massif de sierra-lé<strong>on</strong>aises en Guinée. Par ailleurs, lessoldats guinéens faisaient subir aux hommes et aux femmes des fouilles corporelles humiliantes.Ces fouilles étaient parfois effectuées plusieurs fois dans une journée et devant des groupesimportants de pers<strong>on</strong>nes et des soldats spectateurs.


EX.CL/279 (IX)Page 116Enfin, les réfugiés Sierra-lé<strong>on</strong>ais étaient obligés de choisir entre le harcèlement, la torture et la morten Guinée, ou alors retourner en Sierra Le<strong>on</strong>e et se retrouver au centre d’une guerre civile où ilsauraient à subir un sort aussi cruel. Des milliers d’entre eux <strong>on</strong>t préféré retourner dans leur SierraLe<strong>on</strong>e natale, face aux mauvais traitements infligés par les Guinéens. En outre, les soldatsguinéens <strong>on</strong>t regroupé des réfugiés, les <strong>on</strong>t transportés par bus au port de C<strong>on</strong>akry et mis dans leferry, les obligeant ainsi à retourner en Sierra Le<strong>on</strong>e. Le gouvernement guinéen n’a d<strong>on</strong>c pasfourni le refuge et la protecti<strong>on</strong> requises par la loi, a déclaré le Plaignant.PlainteLe Plaignant allègue que les articles 2, 4, 5, 12(5) et 14 de la Charte Africaine des Droits de l’Hommeet des Peuples <strong>on</strong>t été violés.ProcédureLa communicati<strong>on</strong> en date du 17 avril 2002 avait été introduite par l’Institut pour les Droits Humainset le Développement en Afrique pour le compte des réfugiés Sierra-lé<strong>on</strong>ais.Le 18 avril 2002, une lettre avait été envoyée pour accuser récepti<strong>on</strong> et informer le Plaignant quel’examen de la communicati<strong>on</strong> était prévu lors de la 31 ème Sessi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.A sa 31 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a décidé de se saisir de l’affaire et dem<strong>and</strong>é aux partiesde soumettre leurs observati<strong>on</strong>s quant au f<strong>on</strong>d de l’affaire.Le 29 mai 2002, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a informé les parties de la décisi<strong>on</strong> de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Le 24 juin 2002, le plaignant a fait parvenir au Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine sesobservati<strong>on</strong>s écrites quant au f<strong>on</strong>d de l’affaire, d<strong>on</strong>t copie a été envoyée par la poste à l’Etatdéfendeur.Par lettres en date du 28 novembre 2002, du 17 janvier 2003 et du 20 mars 2003, le Secrétariat a écritau gouvernement lui dem<strong>and</strong>ant de réagir à la plainte. A ce jour, le Secrétariat n’a enregistréaucune réacti<strong>on</strong> de la part de l’Etat défendeur.A sa 33 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a déclaré la communicati<strong>on</strong> recevable et il a étédem<strong>and</strong>é aux parties de transmettre leurs observati<strong>on</strong>s écrites quant au f<strong>on</strong>d.Le 18 juin 2003, le Secrétariat a informé les parties de la décisi<strong>on</strong> susvisée et leur a dem<strong>and</strong>é de luitransmettre leurs observati<strong>on</strong>s quant au f<strong>on</strong>d de l’affaire dans les 3 mois qui suivent ; la noteverbale adressée à l’Etat défendeur a été remise main à main.Le 29 août 2003, le Plaignant a transmis ses observati<strong>on</strong>s écrites quant au f<strong>on</strong>d de l’affaire. Lesditesobservati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été envoyées le 22 septembre 2003 à l’Etat défendeur par le Secrétariat de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.Le 9 octobre 2003, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a reçu une Note Verbale dans laquellel’Etat défendeur affirme ne pas avoir reçu le mémoire du Plaignant.Le 14 octobre 2003, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a renvoyé à l’Etat défendeur leditmémoire par DHL.


EX.CL/279 (IX)Page 117Lors de la 34 e sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue a Banjul, Gambie du 6 au 20 novembre 2003, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine a entendu les présentati<strong>on</strong>s orales des parties et a décidé de reporter l’examen del’affaire quant au f<strong>on</strong>d à la 35 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire. Cependant, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a chargéle Secrétariat de traduire les observati<strong>on</strong>s du plaignant en français et d’envoyer la traducti<strong>on</strong> àl’Etat défendeur pour lui permettre de soumettre ses observati<strong>on</strong>s écrites sur le f<strong>on</strong>d de lacommunicati<strong>on</strong>.Ces observati<strong>on</strong>s sur le f<strong>on</strong>ds du Plaignant traduites en français <strong>on</strong>t été envoyé à l’Etat défendeur parNote verbale du 11 décembre 2003.L’Etat défendeur a envoyé au Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> le 5 avril 2004 sa réplique sur le f<strong>on</strong>d dela communicati<strong>on</strong>.A sa 36 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue du 23 novembre au 7 décembre 2004 à Dakar, Sénégal, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a examiné cette communicati<strong>on</strong> et a décidé de prendre une décisi<strong>on</strong> sur lef<strong>on</strong>d.DROITRecevabilitéLa recevabilité des communicati<strong>on</strong>s introduites c<strong>on</strong>formément à l’article 55 de la Charte Africaine estrégie par les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s stipulées dans l’article 56 de la Charte Africaine. Cet article définit sept(7) c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s pour la recevabilité.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine exige que toutes ces c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s soient remplies pour qu’unecommunicati<strong>on</strong> soit déclarée recevable. Dans la communicati<strong>on</strong> sous examen, les deux parties nec<strong>on</strong>testent pas que les articles 56 (1, 2, 3, 4, 6 et 7) de la Charte <strong>on</strong>t été respectés et la seuledispositi<strong>on</strong> qui est mis en cause est l’Article 56(5) de la Charte africaine.L’article 56(5) qui exige l’épuisement des voies de recours internes comme c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> préalable àl’introducti<strong>on</strong> d’une plainte auprès de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine est f<strong>on</strong>dée sur le principe sel<strong>on</strong>lequel l’Etat défendeur doit tout d’abord avoir la possibilité de réparer, par ses propres moyens,dans le cadre de s<strong>on</strong> propre système judiciaire nati<strong>on</strong>al, le tort allégué avoir été causé à l’individu.C<strong>on</strong>cernant la questi<strong>on</strong> de l’épuisement des voies de recours internes, principe adopté par la CharteAfricaine comme par le droit coutumier internati<strong>on</strong>al, le Plaignant soutient que toute tentative derechercher des voies de recours internes par les réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>nais serait vaine pour trois (3)rais<strong>on</strong>s :Premièrement, la menace c<strong>on</strong>tinuelle d’autres persécuti<strong>on</strong>s de la part des f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>naires de l’Etat afavorisé une situati<strong>on</strong> permanente dans laquelle les réfugiés s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>stamment menacés dereprésailles et de répressi<strong>on</strong>. Lorsque les autorités chargées d’assurer la protecti<strong>on</strong> s<strong>on</strong>t lesmêmes individus qui persécutent les victimes, l’<strong>on</strong> se trouve dans une situati<strong>on</strong> qui n’est pasfavorable à l’exercice de voies de recours internes. Par ailleurs, suite à un précédent créé par la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine dans la Communicati<strong>on</strong> 147/95 Sir Dawda K. Jawara / Gambie, la nécessitéd’épuiser les voies de recours internes n’est pas absolument requise si le Plaignant se trouve dansune situati<strong>on</strong> critique qui rend les voies de recours internes indisp<strong>on</strong>ibles.Deuxièmement, compte tenu du nombre incalculable de plaignants éventuels, il est difficile pour lestribunaux nati<strong>on</strong>aux d’offrir des voies de recours effectives. En septembre 2000, la Guinée aaccueilli presque 300.000 réfugiés venant de la Sierra Lé<strong>on</strong>e. Vu les crimes massifs commis sur


EX.CL/279 (IX)Page 118une gr<strong>and</strong>e échelle c<strong>on</strong>tre les réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais – 5.000 détenti<strong>on</strong>s, la violence répressive dela foule par les forces de sécurité guinéennes, le pillage généralisé – les tribunaux nati<strong>on</strong>auxseraient extrêmement surchargés si, ne serait-ce qu’une faible majorité des victimes, choisissait dechercher une réparati<strong>on</strong> légale en Guinée. En c<strong>on</strong>séquence, la c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> d’épuisement des voiesde recours internes est irréalisable.Enfin, l’épuisement des voies de recours internes nécessiterait que les victimes sierra-lé<strong>on</strong>aisesretournent en Guinée, pays où elles <strong>on</strong>t souffert de la persécuti<strong>on</strong>, situati<strong>on</strong> qui est à la foisirréalisable et imprudente. Suivant le précédent créé par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> dans la Communicati<strong>on</strong>71/92 Renc<strong>on</strong>tre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme / Zambie, les victimes de persécuti<strong>on</strong>ne doivent pas nécessairement retourner au lieu où elles <strong>on</strong>t souffert de la persécuti<strong>on</strong> pourépuiser les voies de recours internes.Dans le cas sous examen, l’<strong>on</strong> dem<strong>and</strong>erait aux réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais qui <strong>on</strong>t été obligés de fuir laGuinée après avoir soufferts du harcèlement, de l’expulsi<strong>on</strong>, du pillage, de l’extorsi<strong>on</strong>,d’arrestati<strong>on</strong>s arbitraires, de détenti<strong>on</strong>s injustifiées et avoir été battus et violés, de retourner dansle pays même où ils <strong>on</strong>t subi la persécuti<strong>on</strong>. En c<strong>on</strong>séquence, la c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong> d’épuisement des voiesde recours internes est irréalisable.Par ces motifs, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> déclare la communicati<strong>on</strong> recevable.Le F<strong>on</strong>dEn interprétant et en appliquant la Charte Africaine, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine se base sur sajurisprudence et, tel que prévu par les Articles 60 et 61 de la Charte Africaine, sur les normes,principes et instruments internati<strong>on</strong>aux et régi<strong>on</strong>aux pertinents des droits de l’homme.Par c<strong>on</strong>séquent, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine demeure sensible aux arguments juridiques soutenus par lesprincipes, normes et critères régi<strong>on</strong>aux et internati<strong>on</strong>aux pertinents des droits de l’homme.Les Plaignants <strong>on</strong>t joint plusieurs déclarati<strong>on</strong>s de réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais victimes de violati<strong>on</strong>sflagrantes des droits de l’homme, notamment le harcèlement, les expulsi<strong>on</strong>s, le pillage, les vols,les arrestati<strong>on</strong>s arbitraires, la violence physique, les viols et les meurtres, alors qu’ils cherchaientrefuge en République de Guinée.Ces rapports s<strong>on</strong>t basés sur des interviews obtenues grâce à la collaborati<strong>on</strong> de l’Institut pour lesdroits humains et le développement en Afrique avec ‘‘Campaign for Good Governance’’, uneONG sierra-lé<strong>on</strong>aise. Les avocats des deux organisati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t eu des interviews et enregistré desdéclarati<strong>on</strong>s des réfugiés qui s<strong>on</strong>t retournés en Sierra Le<strong>on</strong>e, après avoir quitté la Guinée. Ladescripti<strong>on</strong> des évènements est en majeure partie c<strong>on</strong>firmée par les rapports de <strong>Human</strong> RightsWatch et d’Amnesty Internati<strong>on</strong>al qui <strong>on</strong>t d<strong>on</strong>né des informati<strong>on</strong>s sur la situati<strong>on</strong> des réfugiéssierra-lé<strong>on</strong>ais en Guinée durant la période en questi<strong>on</strong>.La République de Guinée a ratifié plusieurs instruments régi<strong>on</strong>aux et internati<strong>on</strong>aux des droits del’homme, y compris la Charte Africaine, la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de l’OUA sur les Aspects spécifiques desproblèmes des réfugiés en Afrique, le Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droits civils et politiques, laC<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies c<strong>on</strong>tre la Torture et la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies de 1951 surle Statut des Réfugiés ainsi que ses Protocoles facultatifs de 1967.La Guinée abrite la plus importante populati<strong>on</strong> de réfugiés en Afrique, un peu moins d’un demimilli<strong>on</strong>de réfugiés venant des pays voisins de la Sierra Le<strong>on</strong>e et du Liberia. La Guinée a été


EX.CL/279 (IX)Page 119choisie en 2000 pour célébrer le 30 ème anniversaire de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de l’OUA sur les AspectsSpécifiques des Problèmes des Réfugiés en Afrique.Bien que les efforts des autorités de l’Etat défendeur visant à accueillir les réfugiés soient louables, lesallégati<strong>on</strong>s sel<strong>on</strong> lesquelles le gouvernement a encouragé la discriminati<strong>on</strong> à l’égard des réfugiéssierra-lé<strong>on</strong>ais ou en a été directement l’auteur est une illustrati<strong>on</strong> des violati<strong>on</strong>s graves des droitsde l’homme qui enfreignent la Charte Africaine et les autres instruments internati<strong>on</strong>aux desdroits de l’homme auxquels la Guinée est partie.Les déclarati<strong>on</strong>s sous serment de nombreux réfugiés indiquent que leurs camps de réfugiés <strong>on</strong>t étéune cible directe et, combinés aux récits de nombreux autres abus, c<strong>on</strong>stituent une preuve que lesréfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais dans cette situati<strong>on</strong> <strong>on</strong>t été ciblés sur la base de leur nati<strong>on</strong>alité et <strong>on</strong>t étéforcés de retourner en Sierra Le<strong>on</strong>e où leur vie et leur liberté étaient menacées par la guerre qui ysévissait.L’Article 2 de la Charte Africaine garantit le principe universellement rec<strong>on</strong>nu de la n<strong>on</strong>discriminati<strong>on</strong>et impose également à l’Etat c<strong>on</strong>tractant l’obligati<strong>on</strong> de protéger les droitsén<strong>on</strong>cés dans la Charte de toutes les pers<strong>on</strong>nes visant sous sa juridicti<strong>on</strong>, ressortissants commeétrangers. L’article 2 de la charte africaine stipule :‘‘Toute pers<strong>on</strong>ne a droit à la jouissance des droits et libertés rec<strong>on</strong>nus et garantis dans la présenteCharte sans distincti<strong>on</strong> aucune, notamment de race, d’ethnie, de couleur, de sexe, de langue, dereligi<strong>on</strong>, d’opini<strong>on</strong> politique ou de toute autre opini<strong>on</strong>, d’origine nati<strong>on</strong>ale ou sociale, de fortune, denaissance ou de toute autre situati<strong>on</strong>’’.Etant d<strong>on</strong>né les circ<strong>on</strong>stances, le Plaignant allègue que la situati<strong>on</strong> qui prévaut en Guinée enseptembre 2000 viole manifestement l’Article 12(5) de la Charte Africaine qui prévoit:‘‘L’expulsi<strong>on</strong> collective d’étrangers est interdite. L’expulsi<strong>on</strong> collective est celle qui viseglobalement des groupes nati<strong>on</strong>aux, raciaux, ethniques ou religieux.’’Parmi les articles d’autres instruments juridiques auxquels l’Etat défendeur est partie et quiproclament la resp<strong>on</strong>sabilité de protéger les individus c<strong>on</strong>tre la discriminati<strong>on</strong>, <strong>on</strong> peut noter :l’article 4 de la C<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> de l’OUA sur les Aspects spécifiques des problèmes des réfugiés enAfrique, l’Article 26 du Pacte internati<strong>on</strong>al relatif aux droits civils et politiques et l’Article 3 de laC<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies de 1951 sur le Statut des Réfugiés.Les plaignants allèguent que dans s<strong>on</strong> discours du 9 septembre 2000, le Président C<strong>on</strong>té a incité lessoldats et les civils à s’engager dans la discriminati<strong>on</strong> massive c<strong>on</strong>tre les réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais, lac<strong>on</strong>séquence a été que ces individus <strong>on</strong>t délibérément fait l’objet de harcèlement, d’expulsi<strong>on</strong>s,de pillage, de vols, de correcti<strong>on</strong>s, de viols, d’arrestati<strong>on</strong>s arbitraires et d’assassinats. Il est enoutre allégué que le Président n’a nullement essayé de faire la distincti<strong>on</strong> entre les réfugiés et lesrebelles et que le gouvernement est par c<strong>on</strong>séquent directement resp<strong>on</strong>sable de la violati<strong>on</strong> duprécepte f<strong>on</strong>damental du droit internati<strong>on</strong>al : La n<strong>on</strong>-discriminati<strong>on</strong>.Les plaignants allèguent aussi que l’Etat Défendeur a violé le principe du n<strong>on</strong>-refoulement au titreduquel aucun individu ne devrait être retourné de force dans un pays où sa liberté serait menacée.Les plaignants soutiennent que le discours du Président C<strong>on</strong>té n’a pas seulement amené des milliersde réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais à fuir la Guinée et revenir dans le danger de la guerre civile, mais il aautorisé explicitement le retour forcé des réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais. Ainsi, le retour sp<strong>on</strong>tané desréfugiés en Sierra Le<strong>on</strong>e dans ces circ<strong>on</strong>stances ne peut être c<strong>on</strong>sidéré comme vol<strong>on</strong>taire, maisplutôt comme une opti<strong>on</strong> dangereuse pour les réfugiés.


EX.CL/279 (IX)Page 120L’Etat défendeur allègue que le 1 er septembre 2000, la République de Guinée a été victime d’uneagressi<strong>on</strong> armée perpétrée par des éléments venus du Liberia et de la Sierra Le<strong>on</strong>e. Ces attaquessurprises menées simultanément à ses fr<strong>on</strong>tières sud et sud-est <strong>on</strong>t eu pour c<strong>on</strong>séquence ledépeuplement de ces z<strong>on</strong>es.Des informati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>cordantes parvenues de tous les fr<strong>on</strong>ts à l’Etat défendeur, dén<strong>on</strong>çaient desindividus qui avaient l<strong>on</strong>gtemps séjourné en Guinée au titre de réfugiés, et qui s’étaient révélésêtre, sin<strong>on</strong> de ceux qui avaient tourne le fusil c<strong>on</strong>tre la Guinée, du moins des complices desagresseurs.Le Président de la République, usant de s<strong>on</strong> pouvoir c<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>nel, est m<strong>on</strong>té au créneau en vue deprendre les mesures de sécurité nécessaires à la sauvegarde de l’intégrité du territoire nati<strong>on</strong>al. Cefaisant, il a recomm<strong>and</strong>é le cant<strong>on</strong>nement des réfugiés jusqu’à la disperse dans les quartiers afinde démasquer les agresseurs qui s’étaient infiltrés au sein de la populati<strong>on</strong>.L’Etat défendeur souligne que de telles mesures s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>formes aux dispositi<strong>on</strong>s de l’article 9 de laC<strong>on</strong>venti<strong>on</strong> des Nati<strong>on</strong>s Unies de 1951 sur le Statut des Réfugiés et de l’article 41 de la loif<strong>on</strong>damentale de la Guinée qui stipule : « le Président de la République est garant de l’indépendancenati<strong>on</strong>ale et de l’intégrité du territoire. Il est resp<strong>on</strong>sable de la défense nati<strong>on</strong>ale... »L’Etat défendeur menti<strong>on</strong>ne que pour la plupart des réfugiés, la déclarati<strong>on</strong> du Chef d’Etat a étésalutaire puisque les réfugiés <strong>on</strong>t été recensés, <strong>on</strong>t eu droit au ravitaillement et <strong>on</strong>t été installésdans des z<strong>on</strong>es sécurisées.La partie défenderesse met l’accent sur le fait qu’à l’époque des faits, il y avait en Guinée n<strong>on</strong>seulement des réfugiés Sierra Lé<strong>on</strong>ais mais également des Libériens et Bissau Guinéens. LaGuinée n’avait d<strong>on</strong>c aucun intérêt à s’acharner sur les réfugiés Sierra Lé<strong>on</strong>ais, dans la mesure oùil est de notoriété publique que toutes les attaques menées c<strong>on</strong>tre le pays <strong>on</strong>t été comm<strong>and</strong>itées àpartir du Libéria.L’Etat défendeur relève qu’il n’y a eu aucune violati<strong>on</strong> du droit à la n<strong>on</strong> discriminati<strong>on</strong>, le discoursmis en cause n’ayant jamais fait allusi<strong>on</strong> uniquement aux réfugiés Sierra lé<strong>on</strong>ais. L’EtatDéfendeur rappelle que lors de la 34 e sessi<strong>on</strong> ordinaire il a été dem<strong>and</strong>é au Plaignant de produirela transcripti<strong>on</strong> intégrale du discours, chose qui n’a pas été faite, or la charge de la preuveincombe au Plaignant.Les plaignants allèguent que presque immédiatement après la diffusi<strong>on</strong> de la déclarati<strong>on</strong> du PrésidentC<strong>on</strong>té, les autorités et les civils guinéens <strong>on</strong>t commencé à harceler les réfugiés sierra lé<strong>on</strong>ais et àcommettre des pillages, des expulsi<strong>on</strong>s et des vols de biens sur une gr<strong>and</strong>e échelle.Les Plaignants soutiennent que les viols et les fouilles corporelles par les autorités guinéennes pourétablir une discriminati<strong>on</strong> envers les réfugiés sierra-lé<strong>on</strong>ais c<strong>on</strong>stituaient une forme de traitementinhumain, d’où la violati<strong>on</strong> de la dignité des réfugiés.Les Plaignants allèguent que le discours du Président a incité à une violence sexuelle largementrép<strong>and</strong>ue c<strong>on</strong>tre les femmes sierra-lé<strong>on</strong>aise en Guinée, les soldats guinéens utilisant le violcomme une arme pour faire de la discriminati<strong>on</strong> c<strong>on</strong>tre les réfugiés et les punir d’être desprétendus rebelles. La communicati<strong>on</strong> renferme des comptes rendus détaillés des viols desfemmes d’âge différent dans les pris<strong>on</strong>s, les mais<strong>on</strong>s, les postes de c<strong>on</strong>trôle et les camps deréfugiés.


EX.CL/279 (IX)Page 121Les plaignants soutiennent que la violence décrite dans les déclarati<strong>on</strong>s sous serment étaitindéniablement coercitive, en particulier parce que les soldats et les civils utilisaient des armespour intimider et menacer les femmes avant et durant les rapports sexuels forcés.Le Plaignant fait état d’actes de violence massive exercés par les soldats, police et groupes deprotecti<strong>on</strong> civile guinéens c<strong>on</strong>tre des milliers de réfugiés sierra lé<strong>on</strong>ais dans les camps et dans lacapitale C<strong>on</strong>akry. Différents cas s<strong>on</strong>t évoqués, notamment S.B qui aurait été gravement blessé, lahanche déboîtée et les genoux cassés à l’aide d’un fusil dans le camp de Gueckedou. S.Y rac<strong>on</strong>teque des soldats lui <strong>on</strong>t auraient tiré une balle dans la jambe ; elle soutient avoir été témoin d’unescène où les soldats coupaient les oreilles des sierra lé<strong>on</strong>ais avec des baï<strong>on</strong>nettes. L.C rac<strong>on</strong>te queles soldats guinéens tiraient au hasard à l’Ambassade de Sierra Le<strong>on</strong>e sur un groupe de sierralé<strong>on</strong>ais qui attendaient d’être rapatrié et qu’un gr<strong>and</strong> nombre de ces réfugiés <strong>on</strong>t été tués ; il ditavoir été également témoin d’une scène où des soldats qui étaient dans les cami<strong>on</strong>s tiraient surdes sierra lé<strong>on</strong>ais qui prenaient le bac pour être rapatrié : plusieurs d’entre eux s<strong>on</strong>t tombés et ses<strong>on</strong>t noyés.Faisant un examen critique des faits tels que rapportés, l’Etat défendeur appelle n<strong>on</strong> seulementquelques observati<strong>on</strong>s mais soulève également des questi<strong>on</strong>s. S’agissant des cas isolés commeceux de S.B, M.F et S.Y, les faits articulés restent encore à prouver, déclare l’Etat défendeur, dansla mesure où ils relèvent de simples témoignages recensés. C<strong>on</strong>cernant le témoignage de S.Y, quisoutient avoir vu des soldats guinéens couper les oreilles des sierra lé<strong>on</strong>ais avec des baï<strong>on</strong>nettes,il faut préciser que si de telles pratiques <strong>on</strong>t été enregistrées dans certains pays, elles ne s<strong>on</strong>tnullement dans les mœurs de l’armée guinéenne.Les Plaignants allèguent que les soldats guinéens soumettaient également les hommes et les femmessierra lé<strong>on</strong>ais à des fouilles corporelles humiliantes. Ces fouilles étaient menées fréquemment,parfois en présence de groupe des soldats et curieux, cela c<strong>on</strong>stituait un affr<strong>on</strong>t incessant à leurdignité.L’Etat défendeur se pose la questi<strong>on</strong> par rapport au témoignage de L.C. qui rac<strong>on</strong>te que devant laChancellerie de l’Ambassade de Sierra Le<strong>on</strong>e, des soldats guinéens tiraient au hasard sur ungroupe sierra lé<strong>on</strong>ais en attente d’être rapatrié.L’Etat défendeur rappelle que la République de Guinée et la République de Sierra Le<strong>on</strong>e <strong>on</strong>t toujoursentretenu des rapports de fraternité et b<strong>on</strong> voisinage. Pour preuve, le gouvernement Sierralé<strong>on</strong>ais n’a jamais saisi le gouvernement guinéen d’une telle situati<strong>on</strong>. Affirmer que les réfugiéssierra lé<strong>on</strong>ais <strong>on</strong>t, subi des tirs de la part de soldats guinéens procède plus de la ficti<strong>on</strong> que de laréalité.Au regard de toutes les accusati<strong>on</strong>s que le Plaignant décrit, l’Etat défendeur se dem<strong>and</strong>e si sur leterritoire guinéen, ne vit que des réfugiés sierra lé<strong>on</strong>ais. L’Etat défendeur allegue que descentaines de milliers de réfugiés libériens vivent également sur le sol guinéen jouissant desmêmes avantages et protecti<strong>on</strong>s que les réfugiés sierra lé<strong>on</strong>ais. Il requiert au Plaignant de fournirdes preuves quant au nombre de morts et/ou blessés ainsi que l’endroit et/ou l’hôpital où ils <strong>on</strong>tété transportés lors des prétendues tirs des soldats guinéens sur les réfugiés sierra lé<strong>on</strong>ais.L’Etat défendeur rec<strong>on</strong>naît que si les faits tels que rapportés par les Plaignants s<strong>on</strong>t vérifiés, ils nepeuvent que susciter émoi et réprobati<strong>on</strong>. Mais l’Etat défendeur insiste sur la questi<strong>on</strong> del’administrati<strong>on</strong> de la preuve. Il appartient au Plaignant de fournir toutes les preuves desagissements dén<strong>on</strong>cés. L’Etat défendeur indique que si les faits évoqués s<strong>on</strong>t prouvés, lesinvestigati<strong>on</strong>s nécessaires ser<strong>on</strong>t menées et les auteurs ser<strong>on</strong>t punis dans la mesure de leurscrimes.


EX.CL/279 (IX)Page 122La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine est c<strong>on</strong>sciente du fait que les Etats africains en général et la République deGuinée en particulier, s<strong>on</strong>t c<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tés à de nombreux défis lorsqu’il s’agit d’accueillir des réfugiésdes pays voisins déchirés par la guerre. Dans ces circ<strong>on</strong>stances, les Etats <strong>on</strong>t souvent recours àdes mesures extrêmes pour protéger leurs ressortissants, cependant, de telles mesures nedevraient pas être prises au détriment de la jouissance des droits humains.Lorsque les Etats ratifient ou adhèrent à des instruments internati<strong>on</strong>aux, ils le f<strong>on</strong>t vol<strong>on</strong>tairement eten toute c<strong>on</strong>naissance leurs resp<strong>on</strong>sabilités à appliquer les dispositi<strong>on</strong>s. En c<strong>on</strong>séquence, laRépublique de Guinée a assumé l’obligati<strong>on</strong> protéger les droits humains, notamment les droitsdes réfugiés qui recherchent protecti<strong>on</strong> en Guinée.Dans la Communicati<strong>on</strong> 71/92 Renc<strong>on</strong>tre africaine Pour la Défense des Droits de l’Homme/Zambie, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine indique que « …les rédacteurs de Charte estimaient que l’expulsi<strong>on</strong>massive c<strong>on</strong>stituait une menace particulière aux droits humains. » En c<strong>on</strong>séquence, l’acti<strong>on</strong> d’unEtat visant des groupes spécifiques nati<strong>on</strong>aux, raciaux, ethniques ou religieux est généralementqualifiée de discriminatoire en ce sens, aucune de ses caractéristiques n’a une base légale.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine rec<strong>on</strong>naît les préoccupati<strong>on</strong>s légitimes du gouvernement guinéen eu égardaux menaces à la sécurité nati<strong>on</strong>ale que c<strong>on</strong>stituent les attaques à partir de la Sierra Le<strong>on</strong>e et duLiberia avec un flux de mouvement de rebelles et d’armes entre les fr<strong>on</strong>tières.En c<strong>on</strong>séquence, le gouvernement guinéen a le droit d’intenter une acti<strong>on</strong> en justice c<strong>on</strong>tre toutes lespers<strong>on</strong>nes qui menacent l’ordre public de l’Etat. Cependant, les violati<strong>on</strong>s massives des droitshumains des réfugiés, telle que présentée dans cette communicati<strong>on</strong>, c<strong>on</strong>stitue une violati<strong>on</strong>flagrante des dispositi<strong>on</strong>s de la Charte Africaine.Il est important de noter que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine note que dans la présente communicati<strong>on</strong>, lesPlaignants d<strong>on</strong>nent comme argument le fait qu’il existait une relati<strong>on</strong> déterminante entre lediscours du Président et les violati<strong>on</strong>s des droits humains des réfugiés sierra lé<strong>on</strong>ais qui s’en <strong>on</strong>tsuivi: à savoir que le gouvernement est coupable d’avoir incité délibérément à la violence.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine trouve que les violati<strong>on</strong>s étaient dues à la xénophobie générale, le discoursqu’aurait pr<strong>on</strong><strong>on</strong>cé le Président a simplement aggravé la situati<strong>on</strong> qui prévalait déjà en Guinée.Pour toutes ces rais<strong>on</strong>s, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine,Trouve que la République de Guinée est en violati<strong>on</strong> des Articles 2, 4, 5, 12 (5) et 14 de la CharteAfricaine.Recomm<strong>and</strong>e qu’une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>jointe entre les gouvernements de la Sierra Le<strong>on</strong>e et de laGuinée soit mise en place pour évaluer les pertes subies par les diverses victimes en vue de lesindemniser.Fait à la 36 e sessi<strong>on</strong> ordinaireDakar, Sénégal du 23 novembre au 7 décembre 2004


EX.CL/279 (IX)Page 123Communicati<strong>on</strong> 290/2004 : Open Society Justice Initiative (pour le compte de Pius NjawèNoumeni) / Cameroun<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur :36 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : Commissaire EVO DANKWA37 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : Commissaire EVO DANKWA38 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : Commissaire Angela MELO39 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : Commissaire Angela MELORésumé des faits :1. La plainte est introduite par l’ONG Open Society Justice Initiative 1 pour le compte de PiusNjawè Noumeni, citoyen camerounais, c<strong>on</strong>tre l’Etat du Cameroun (Etat Partie 2 à la CharteAfricaine).2. La communicati<strong>on</strong> est déposée sur la base de l’article 55 de la Charte Africaine des Droits del’Homme et des Peuples et le plaignant y allègue qu’en novembre 1999, le Groupe Le Messagerbasé à Douala, Cameroun et dirigé par M. Pius Njawè a commencé à faire f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>ner unestati<strong>on</strong> de radio à Douala, alors qu’une interdicti<strong>on</strong> effective mais illégale d’opérer était en courspour les stati<strong>on</strong>s de radio privées.3. Le plaignant soutient que suite à la libéralisati<strong>on</strong> formelle des <strong>on</strong>des en avril 2000, le Groupe LeMessager a déposé au Ministère de la Communicati<strong>on</strong> du Cameroun, le 29 octobre 2002, unedem<strong>and</strong>e de licence de radio. Après les six (6) mois prévus par la loi, le Ministère de laCommunicati<strong>on</strong> n’avait pas d<strong>on</strong>né suite à la dem<strong>and</strong>e, au motif que la dem<strong>and</strong>e était toujours encours d’examen.4. Le plaignant soutient par ailleurs que le Ministère Camerounais de la Communicati<strong>on</strong> a coutumede traiter les dem<strong>and</strong>es de licences radio de manière arbitraire, illégale et discriminatoire et a àplusieurs reprises refusé d’accorder des licences règlementaires aux opérateurs de stati<strong>on</strong>s deradio, usant au c<strong>on</strong>traire, d’une pratique c<strong>on</strong>sistant à délivrer de faç<strong>on</strong> informelle, desautorisati<strong>on</strong>s temporaires d’émettre sur certaines fréquences, ce qui ne d<strong>on</strong>nait pas derec<strong>on</strong>naissance légale aux opérateurs de stati<strong>on</strong>s de radio, mais les installait dans une incertitude,les autorisati<strong>on</strong>s informelles pouvant être retirées à tout moment. En plus, soutient le plaignant,le Ministère de la Communicati<strong>on</strong> refuserait de traiter les dem<strong>and</strong>es de licences de radios ou demotiver les refus, mais aurait tendance à interdire de faç<strong>on</strong> arbitraire, discriminatoire etpolitiquement motivée, aux opérateurs existants de c<strong>on</strong>tinuer à opérer.5. Etant d<strong>on</strong>né, poursuit le plaignant, que le Ministère de la Communicati<strong>on</strong> n’a pas rép<strong>on</strong>du dansles délais légaux à la dem<strong>and</strong>e du Groupe Le Messager et vu la pratique de refus arbitraired’accorder des licences de radios, le Messager a ann<strong>on</strong>cé à la mi-mai 2003, qu’il commencerait lesémissi<strong>on</strong>s de Radio Freedom FM le 24 mai 2003. Mais le 23 mai 2003, avant même que lesémissi<strong>on</strong>s de Freedom FM ne commencent, le Ministère de la Communicati<strong>on</strong> a pris unedécisi<strong>on</strong> d’interdicti<strong>on</strong> desdites émissi<strong>on</strong>s et la police et l’armée <strong>on</strong>t mis sous scellés, les locaux dela stati<strong>on</strong> de radio.1 400 West 59th Street, New York, NY 10019, USA; Tél: 1 212 548 0606; fax: 1 212 548 46622 Le Cameroun a ratifié la Charte Africaine le 20/06/1989.


EX.CL/279 (IX)Page 1246. En septembre 2003, Le Messager a intenté une acti<strong>on</strong> de référé d’heure à heure, dem<strong>and</strong>ant lalevée des scellés. Après 5 mois de reports c<strong>on</strong>sécutifs, le tribunal de première instance de Doualaa décidé que l’affaire relevait de l’instance administrative et a mis 3 mois à délivrer s<strong>on</strong> jugementécrit qui devait permettre à Le Messager de faire appel. Alors que la Cour d’appel doit examinercet appel, des équipements évalués à $ 110.000 c<strong>on</strong>tinuent de se détériorer quotidiennement enrais<strong>on</strong> de c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de stockage inappropriées.7. Alors que la procédure civile poursuivait s<strong>on</strong> cours, le Ministère de la Communicati<strong>on</strong> a intentéun procès c<strong>on</strong>tre M. Pius Njawè et le Groupe Le Messager pour avoir « créé et opéré » sanslicence, une compagnie de radiodiffusi<strong>on</strong>.La plainte :8. Le plaignant soutient que les faits én<strong>on</strong>cés ci-dessus c<strong>on</strong>stituent une violati<strong>on</strong> par le Cameroun,des articles 1, 2, 9, et 14 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et parc<strong>on</strong>séquent, prient la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine de juger ainsi et de dem<strong>and</strong>er au Cameroun de payerune compensati<strong>on</strong> adéquate aux victimes pour violati<strong>on</strong>s multiples de leurs droits et libertés.9. Le plaignant dem<strong>and</strong>e en outre à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, c<strong>on</strong>formément à l’article 111 de s<strong>on</strong>règlement Intérieur, de dem<strong>and</strong>er au Cameroun d’adopter des mesures provisoires en vue de :La procédure :a. Lever immédiatement l’interdicti<strong>on</strong> frappant les émissi<strong>on</strong>s de Freedom FM etl’autoriser à émettre en attendant la décisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine sur laplainte ;b. Lever les scellés des locaux des studios de Freedom FM afin que les équipementssoient restaurés et maintenus en attendant la décisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africainesur la plainte ;c. Entreprendre une revue rapide du cadre législatif et des pratiques administratives surles licences de radios en vue de leur compatibilité avec l’article 9 de la CharteAfricaine et de la Déclarati<strong>on</strong> de Principes de 2002.10. La plainte est parvenue au Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine en date du 28/06/2004.11. Le 5 juillet 2004, par lettre ACHPR/COMM 290/2004/RK, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine a accusé récepti<strong>on</strong> de cette communicati<strong>on</strong> au plaignant et lui a indiqué que lasaisine de plainte serait examinée par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine à sa 36 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire(23 novembre au 7 décembre 2004, Dakar, Sénégal).12. Par lettre ACHPR/GOV/COMM/3/RK du 15 juillet 2004, la Présidente de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine a envoyé à SEM Paul Biya, Président de la République du Cameroun, une dem<strong>and</strong>eurgente de mesures provisoires au titre de l’article 111 du Règlement Intérieur de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, dem<strong>and</strong>ant que des mesures soient prises afin de préserver lematériel de Radio Freedom FM ne subisse des dommages irréparables.13. En date du 16/11/2004, le plaignant a envoyé une lettre à la Présidente de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine, lui indiquant que la dem<strong>and</strong>e de mesures provisoires adressée auChef de l’Etat n’avait d<strong>on</strong>né aucun résultat et que le plaignant avait même reçu desmenaces de mort relativement à la questi<strong>on</strong>.


EX.CL/279 (IX)Page 12514. Lors de sa 36ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire qui s’est tenue du 23 novembre au 7 décembre 2004à Dakar, Sénégal, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a examiné la plainte et a décidé de s’en saisir.La partie plaignante a fait une présentati<strong>on</strong> expliquant que l’Etat ne s’était pas c<strong>on</strong>forméà la dem<strong>and</strong>e de mesures provisoires. La délégati<strong>on</strong> du Cameroun avait alors indiquéqu’elle n’était pas au courant de la requête et le chef de délégati<strong>on</strong>, le Ministre JosephDi<strong>on</strong> Ngute a offert ses b<strong>on</strong>s offices en vue de faciliter un règlement à l’amiable del’affaire.15. Le 22 décembre 2004, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a informé les parties quela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine s’était saisie de l’affaire et a requis leurs mémoires sur larecevabilité dans les trois mois.16. Le 22 février 2005, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a envoyé une note derappel à l’Etat défendeur relativement à s<strong>on</strong> mémoire sur la recevabilité de la plainte quia été requis dans un mois.17. Le 22 mars 2005, la partie plaignante a envoyé des arguments supplémentaires sur larecevabilité de la communicati<strong>on</strong> qui <strong>on</strong>t été transmises à l’Etat défendeur le 29 mars2005 par s<strong>on</strong> Ambassade.18. A sa 37 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue du 27 avril au 11 mai 2005 à Banjul, Gambie, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a examiné l’affaire et entendu les observati<strong>on</strong>s orales des parties.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a par la suite reporté sa décisi<strong>on</strong> sur la recevabilité de la communicati<strong>on</strong>en attendant de recevoir les observati<strong>on</strong>s de l’Etat défendeur.19. Le 8 décembre 2005, l’Etat défendeur a envoyé au Secrétariat une lettre l’informantqu’un règlement à l’amiable était en cours c<strong>on</strong>cernant l’affaire.20. Le 4 octobre 2005, le Secrétariat a informé le plaignant de la lettre susvisée, lui a transmisla documentati<strong>on</strong> ci-jointe et lui a dem<strong>and</strong>é de lui faire parvenir ses observati<strong>on</strong>s à cetégard.21. A sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue du 21 novembre au 5 décembre 2005 à Banjul,Gambie, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a reporté sa décisi<strong>on</strong> sur l’affaire en attendant lesobservati<strong>on</strong>s du plaignant sur les résultats dudit règlement à l’amiable.22. Le 28 avril 2006, le Secrétariat a reçu une note du plaignant l’informant que :1. Le Gouvernement du Cameroun avait retire les accusati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tre le Directeur deFreedom FM et avait rendu l’équipement de la Radio ;2. Le Gouvernement s’est engagé à accorder à Radio Freedom FM une autorisati<strong>on</strong>provisoire pour émettre et traiter sa dem<strong>and</strong>e de licence complète de manière justeet équitable ;3. Freedom FM, pour sa part, a accepté d’ab<strong>and</strong><strong>on</strong>ner la communicati<strong>on</strong> auprès de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et d’arranger l’affaire ;4. Les négociati<strong>on</strong>s en cours entre les parties sur la questi<strong>on</strong> de l’indemnisati<strong>on</strong> s<strong>on</strong>tparvenues à un compromis acceptable pour les deux parties, le Gouvernement duCameroun ayant accepté de reprendre les discussi<strong>on</strong>s avec Radio Freedom FM


EX.CL/279 (IX)Page 126c<strong>on</strong>cernant la questi<strong>on</strong> de l’indemnisati<strong>on</strong> pour les dommages subis par la radio, envue de parvenir à un règlement définitif, équitable et global de l’affaire ; et5. Le Gouvernement a réitéré s<strong>on</strong> engagement à accorder une autorisati<strong>on</strong> provisoire àFreedom FM dès l’ab<strong>and</strong><strong>on</strong> de l’examen de la communicati<strong>on</strong>, mais aussi à traiter ladem<strong>and</strong>e de licence de la Radio rapidement, de manière équitable et transparente.23. Au vu de ce qui précède, Open Society Justice Initiative, agissant pour le compte de M. PiusNjawe et Groupe Le Messager, dem<strong>and</strong>e à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine d’ab<strong>and</strong><strong>on</strong>ner l’examende la communicati<strong>on</strong> 290/04 c<strong>on</strong>tre la République du Cameroun et que le règlement àl’amiable soit enregistré à la place.24. A sa 39 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire tenue du 11 au 25 Mai 2006 à Banjul, Gambie, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Africaine a examiné la communicati<strong>on</strong> et décidé de clôturer l’affaire.Décisi<strong>on</strong>25. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine prend note de la requête ci-dessus et décide de fermer le dossier.26. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine dem<strong>and</strong>e également aux parties de bien vouloir faire suivre auSecrétariat la copie écrite du dit règlement à l’amiable pour inclusi<strong>on</strong> au dossier.Fait à la 39 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire tenue du 11 au 25 mai 2006 à Banjul, Gambie


EX.CL/279 (IX)Page 127Communicati<strong>on</strong> 299/2005 – Anuak Justice Council / Ethiopie<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur :Résumé des faits37 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : EVO Dankwa38 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : Ny<strong>and</strong>uga/Malila39 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire : MalilaLa communicati<strong>on</strong> est introduite par Anuak Justice Council, le plaignant, basé à Washingt<strong>on</strong>,D.C, Etats-Unis d’Amérique, c<strong>on</strong>tre la République fédérale démocratique d‘Ethiopie, l’Etatdéfendeur, partie à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples depuis 1998.Le plaignant affirme que l’Etat défendeur, par le biais de ses agents, les Forces de défenseéthiopiennes, s’est engagé dans une discriminati<strong>on</strong> massive qui a abouti à de graves violati<strong>on</strong>sdes droits humains des populati<strong>on</strong>s d’ethnie Anuak. Au compte de ces violati<strong>on</strong>s commisespar les Forces de défense éthiopiennes, <strong>on</strong> peut noter le massacre de plus de deux centscivils et la dispariti<strong>on</strong> de quatre vingt cinq civils dans la régi<strong>on</strong> de Gambella, dans la période13 au 15 décembre 2003. Ces violati<strong>on</strong>s c<strong>on</strong>tre les Anuak se s<strong>on</strong>t poursuivies depuis,notamment des exécuti<strong>on</strong>s extrajudiciaires, la torture, la détenti<strong>on</strong>, le viol et la destructi<strong>on</strong> debiens à travers la régi<strong>on</strong> de Gambella, résultant à la mort de 1000 Anuak. En outre, plus de51 000 Anuak <strong>on</strong>t été déplacés à l’intérieur de la régi<strong>on</strong> de Gambella.Par c<strong>on</strong>séquent, le plaignant ajoute que la République d’Ethiopie a manqué à ses obligati<strong>on</strong>sjuridiques de faire respecter les droits et principes de tous les citoyens éthiopiens, mais aussiles droits et protecti<strong>on</strong>s garantis par les articles 4, 5, 6, 12, 14 et 18 de la Charte africaine.Anuak Justice Council dem<strong>and</strong>e respectueusement à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits del’homme et des peuples de prendre des mesures provisoires et de les déclarer exécutoires surle gouvernement éthiopien.Il est soutenu que les Anuak s<strong>on</strong>t un groupe minoritaire autocht<strong>on</strong>e vivant dans la régi<strong>on</strong> sudouestde Gambella, en Ethiopie. Malgré leur prédominance dans la régi<strong>on</strong>, le Gouvernementéthiopien a marginalisé pendant très l<strong>on</strong>gtemps les Anuak qui <strong>on</strong>t c<strong>on</strong>nu l’exclusi<strong>on</strong> et ladiscriminati<strong>on</strong>. En rais<strong>on</strong> des énormes ressources naturelles de Gambella, la Gouvernementéthiopien a réinstallé plus de soixante mille « m<strong>on</strong>tagnards. » Cette réinstallati<strong>on</strong> de tant dem<strong>on</strong>tagnards a presque totalement changé le mode de vivre des Anuak dans la régi<strong>on</strong> deGambella.Les Anuak estiment que le pétrole de la régi<strong>on</strong> devrait leur appartenir, alors que leGouvernement fédéral soutient qu’en vertu de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> fédérale, toutes les ressourcesminières appartiennent à l’Etat éthiopien. Les Forces de défense éthiopiennes seseraient déployées dans toute la régi<strong>on</strong> de Gambella en vue d’identifier et d’anéantir lesgroupes disparates d’Anuak armés, c<strong>on</strong>nus collectivement sous le nom de « shifta », qui <strong>on</strong>tattaqué les civils m<strong>on</strong>tagnards.Il est allégué qu’en décembre 2003, le massacre a été déclenché par le meurtre de huitresp<strong>on</strong>sables de camp de réfugiés m<strong>on</strong>tagnards, ce qui a amené les Forces de défenseéthiopiennes à lancer une attaque générale c<strong>on</strong>tre la communauté Anuak de Gambella. Endépit du fait que pers<strong>on</strong>ne n’était rec<strong>on</strong>nu directement resp<strong>on</strong>sable de la mort des huitf<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>naires, rien n’indique que le gouvernement éthiopien a entrepris une enquête


EX.CL/279 (IX)Page 128officielle sur l’embuscade tendue aux resp<strong>on</strong>sables du camp de réfugiés. La resp<strong>on</strong>sabilité deces attaques a été rejetée sur les Anuak.Le plaignant déclare que la violence dans la régi<strong>on</strong> de Gambella a c<strong>on</strong>tinué depuis décembre2003 et demeure une menace sérieuse pour les citoyens et les autres groupes ethniques de larégi<strong>on</strong>. La recherche de « shifta » par les Forces de défense éthiopiennes est devenue unprétexte pour mener des raids destructeurs et sanglants c<strong>on</strong>tre de nombreux villages d’Anuakdepuis le massacre de décembre 2003 dans la ville de Gambella. Des Anuak n<strong>on</strong> armés àGambella s<strong>on</strong>t actuellement en train d’être tués par les Forces de défense éthiopiennes sansprocédure judiciaire ou applicati<strong>on</strong> régulière de la loi. Les Forces de défense éthiopiennes nesemblent faire aucun effort pour faire la distincti<strong>on</strong> entre les civils Anuak et les « shifta »qu’elles prétendent rechercher. Des Anuak n<strong>on</strong> armés s<strong>on</strong>t fréquemment tués par balles,souvent lors d’incidents n<strong>on</strong> provoqués.Le plaignant déclare en outre que de nombreux Anuak <strong>on</strong>t été détenus en pris<strong>on</strong> sans chefd’accusati<strong>on</strong> aussi bien à Gambella qu’à Addis-Abeba. A ce jour, 1000 Anuak envir<strong>on</strong> s<strong>on</strong>tdétenus dans des pris<strong>on</strong>s en Ethiopie qui s<strong>on</strong>t inadéquates, sans de b<strong>on</strong>nes c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s pourdormir, sans nourriture adéquate, sans eau et sans l’accès aux soins de santé. La plupart <strong>on</strong>tc<strong>on</strong>tracté le choléra et la dysenterie et plusieurs s<strong>on</strong>t décédés par défaut d’un traitementmédical. D’autres <strong>on</strong>t été atrocement torturés. Le Plaignant ajoute également qu’un groupeimportant d’Anuak instruits de Gambella a été empris<strong>on</strong>né ou forcé à l’exil. La plupart <strong>on</strong>tété accusés d’avoir collaboré avec des insurgés Anuak et jugés, mais aucun des dirigeants n’aencore été déclaré coupable.Il est outre allégué que dans les z<strong>on</strong>es rurales, les militaires éthiopiens c<strong>on</strong>tinuent de brûler lesmais<strong>on</strong>s, de détruire les cultures, de brûler les magasins d’alimentati<strong>on</strong>, de perturber lescampagnes agricoles et de détruire le matériel agricole des Anuak afin de les empêcher d’êtreautosuffisants. Le Gouvernement éthiopien a pris des mesures de représailles c<strong>on</strong>tre lesAnuak empris<strong>on</strong>nés pour des acti<strong>on</strong>s qu’auraient entrepris des Anuak qui <strong>on</strong>t fui le pays.Tout récemment, en janvier 2005, le Gouvernement éthiopien a menacé les pers<strong>on</strong>nes âgéesAnuak de Gambella que quic<strong>on</strong>que essaie de ternir l’image du Gouvernement éthiopienc<strong>on</strong>cernant les massacres aura affaire à lui. Il est en outre allégué que les prochaines électi<strong>on</strong>sde mai 2005 s<strong>on</strong>t préparées pour Gambella. Le Gouvernement fédéral a désigné tous lesc<strong>and</strong>idats, ce qui est c<strong>on</strong>traire aux lois électorales dans la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> éthiopienne.Le plaignant prétend que la réacti<strong>on</strong> du Gouvernement éthiopien face au massacre de décembrea été tout à fait inadéquate et peu sincère. Il n’était plus possible de défendre la positi<strong>on</strong>initiale du Gouvernement sel<strong>on</strong> laquelle aucun soldat n’avait pris part au massacre. Le travailde la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête était partial et inefficace. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> n’a pas enquêté sur lecomportement des Forces de défense éthiopiennes en tant qu’organisati<strong>on</strong>, en dépit desnombreux rapports.La PlainteLe plaignant a c<strong>on</strong>clu en déclarant que les crimes c<strong>on</strong>tre l’humanité tels que les exécuti<strong>on</strong>sextrajudiciaires, la torture et le viol commis c<strong>on</strong>tre les populati<strong>on</strong>s civiles c<strong>on</strong>stituent uneviolati<strong>on</strong> du droit internati<strong>on</strong>al, mais aussi une violati<strong>on</strong> des articles 4, 5, 6, 12, 14 et 18 de laCharte africaine. Anuak Justice Council exhorte la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> à intervenir pour empêcherd’autres violati<strong>on</strong>s des droits humains des Anuak par le Gouvernement éthiopien.Aux termes de l’Article 111 de s<strong>on</strong> Règlement intérieur, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> peut intervenir pour« éviter qu’un préjudice irréparable ne soit causé à la victime de violati<strong>on</strong> alléguée. »


EX.CL/279 (IX)Page 129La simple existence des shifta n’est pas une rais<strong>on</strong> suffisante pour autoriser les Forces dedéfense éthiopiennes à violer les droits humains de l’ensemble du groupe minoritaire desAnuak.Dem<strong>and</strong>e de mesures provisoires – résumé :Le plaignant, Anuak Justice Council dem<strong>and</strong>e à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits de l’hommeet des peuples de prendre des MESURES PROVISOIRES, c<strong>on</strong>formément à l’Article 111 duRèglement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. La plainte c<strong>on</strong>cerne les acti<strong>on</strong>s qui auraient étécommises par les Forces de défense de la République fédérale démocratique d’Ethiopie.Sel<strong>on</strong> le plaignant, ces acti<strong>on</strong>s révèlent des violati<strong>on</strong>s graves et massives des droits humainspar les Forces de défense éthiopiennes. La République fédérale démocratique d’Ethiopie aviolé et c<strong>on</strong>tinue de violer les Articles 4, 5, 6, 12, 14 et 18 de la Charte africaine des droits del’homme et des peuples.Anuak Justice Council cherche par c<strong>on</strong>séquent l’interventi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et la prise demesures provisoires dem<strong>and</strong>ant au gouvernement éthiopien de mettre fin aux violati<strong>on</strong>s desdroits humains des Anuak en attendant que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> prenne une décisi<strong>on</strong> c<strong>on</strong>cernantla communicati<strong>on</strong>. Le plaignant souhaite également une étude approf<strong>on</strong>die du traitement desAnuak par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine, c<strong>on</strong>formément à l’Article 58.Anuak Justice Council déclare ne pas dem<strong>and</strong>er à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’examiner le f<strong>on</strong>ds del’affaire. Dans cette dem<strong>and</strong>e de mesures provisoires, Anuak Justice Council prie plutôt la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine de dem<strong>and</strong>er au Gouvernement éthiopien de mettre fin à la série degraves violati<strong>on</strong>s massives des droits humains du peuple Anuak, avant la prise d’une décisi<strong>on</strong>sur le f<strong>on</strong>d de la communicati<strong>on</strong>.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a la compétence de prendre des mesures provisoires aux termes de l’Article 111du Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits de l’homme et des peuples.Voir Registered Trustees of the C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>al Rights Project c/ le Président de la République fédérale duNigeria et Cinq autres. Comme dans l’Affaire c<strong>on</strong>tre le Nigeria, de nombreux Anuak <strong>on</strong>t étéc<strong>on</strong>damnés et c<strong>on</strong>tinuent d’être c<strong>on</strong>damnés à mort. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> devrait par c<strong>on</strong>séquentc<strong>on</strong>sidérer la situati<strong>on</strong> des Anuak encore plus grave que celle dans l’affaire du Nigeria, etprendre des mesures provisoires.Le plaignant note en outre que, alors que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine des droits de l’homme et despeuples n’avait pas encore décidé si la prise de mesures provisoires devrait avoir forceexécutoire sur les Etats parties, d’autres organes régi<strong>on</strong>aux et internati<strong>on</strong>aux de défense desdroits humains <strong>on</strong>t déclaré que les Mesures provisoires devraient avoir force exécutoire surles Etats, notamment la Cour européenne des droits de l’homme, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>interaméricaine, la Cour internati<strong>on</strong>ale de Justice et le Comité des droits de l’homme desNati<strong>on</strong>s Unies. En rais<strong>on</strong> de la gravité de la situati<strong>on</strong> dans laquelle se trouvent les Anuakdans la régi<strong>on</strong> de Gambella, dans les pris<strong>on</strong>s à travers l’Ethiopie et en tant que réfugiés auSoudan et au Kenya, les requérants dem<strong>and</strong>e à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine de prendre desmesures provisoires et les déclarer exécutoire sur le gouvernement éthiopien.Le plaignant cherche l’interventi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et la prise de Mesures provisoiresdem<strong>and</strong>ant au Gouvernement éthiopien de mettre un terme aux violati<strong>on</strong>s des droitshumains des Anuak, en attendant que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> prenne une décisi<strong>on</strong> sur le f<strong>on</strong>d de lacommunicati<strong>on</strong> introduite par Anuak Justice Council. Il exhorte en outre la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> àdéclarer que sa dem<strong>and</strong>e de Mesures provisoires dans le présent cas ait force exécutoire surle gouvernement éthiopien.


EX.CL/279 (IX)Page 130ProcédureLa communicati<strong>on</strong> a été reçue au Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine le 4 avril 2005Par lettre du 20 avril 2005, le Secrétariat en a accuse récepti<strong>on</strong> en informant le plaignant que lacommunicati<strong>on</strong> avait été enregistrée en tant que communicati<strong>on</strong> 299/05 - Anuak JusticeCouncil c/ Ethiopie et que la communicati<strong>on</strong> serait examinée pour saisine lors de la 37 èmesessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine.Lors de sa 37 ème sessi<strong>on</strong> ordinaire tenue à Banjul, Gambie, du 27 avril au 11 mai 2005, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a examiné la communicati<strong>on</strong> et a décidée d’en être saisie.Par note Verbale du 24 mai 2005, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a informé l’Etat de ladécisi<strong>on</strong> de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et lui a communiqué la plainte en lui dem<strong>and</strong>é de faire saprésentati<strong>on</strong> sur le f<strong>on</strong>d dans un délai de trois mois suivant la notificati<strong>on</strong>. Par lettre du 24mai 2005, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a informé le plaignant de la décisi<strong>on</strong> dela <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Le 23 août 2005, le Secrétariat a reçu la présentati<strong>on</strong> de l’Etat défendeur sur la recevabilité.Le 25 août 2005, le Secrétariat a transmis la présentati<strong>on</strong> de l’Etat défendeur sur la recevabilité auplaignant en lui dem<strong>and</strong>ant d’y rép<strong>on</strong>dre avant le 25 septembre.Le 21 septembre, le plaignant a écrit au Secrétariat pour l’informer que le représentant légald’Anuak Justice Council avait change et en ajoutant que la lettre du 25 août n’avait été reçueque le 9 septembre et qu’il souhaiterait que le délai de présentati<strong>on</strong> de ses arguments sur larecevabilité soit repoussé au 9 octobre 2005. Le Plaignant dem<strong>and</strong>ait également que desmesures provisoires soient prises par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Le 10 octobre 2005, le Secrétariat a reçu la rép<strong>on</strong>se du plaignant à l’Etat défendeur sur larecevabilité.Le 19 octobre 2005, le Secrétariat a transmis la rép<strong>on</strong>se du plaignant à l’Etat défendeur endem<strong>and</strong>ant à celui-ci d’y apporter ses commentaires, le cas échéant, avant le 31 octobre 2005.Lors de sa 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a renvoyé l’examen sur larecevabilité de la communicati<strong>on</strong> pour permettre au Secrétariat d’obtenir des informati<strong>on</strong>scomplémentaires des parties.Par Note Verbale du 19 janvier 2006 et par lettre portant la même date, le Secrétariat de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a informé les parties de sa décisi<strong>on</strong>.Présentati<strong>on</strong> du plaignant sur la recevabilité :Le plaignant avance que l’article 56 (5) de la Charte Africaine requiert que les plaignants épuisenttous les recours internes avant de soumettre leur cas à la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine. Le plaignantfait en outre observer que, si les recours internes potentiels ne s<strong>on</strong>t pas accessibles ou seprol<strong>on</strong>gent d’une faç<strong>on</strong> anormale, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> peut néanmoins examiner unecommunicati<strong>on</strong>, en ajoutant que cela est d’autant plus vrai lorsque le pays c<strong>on</strong>tre lequel laplainte est engage a perpétré une série vaste et diverse de violati<strong>on</strong>s et que la situati<strong>on</strong>générale du pays que l’épuisement des recours internes serait vain.le plaignant soutient que, dans le cas Anuak Justice, il serait vain de poursuivre les recours locauxen rais<strong>on</strong> de l’absence d’un appareil judiciaire indépendant et impartial, de l’absence de


EX.CL/279 (IX)Page 131recours efficaces, de la probabilité c<strong>on</strong>sidérable de prol<strong>on</strong>gement anormal des recoursinternes et, plus important encore, de la violence potentielle c<strong>on</strong>tre Anuak ou ceux qui lessoutiendraient au sein du système judiciaire.Anuak Justice Council allègue qu’il ne peut chercher l’épuisement des recours internes en rais<strong>on</strong> des<strong>on</strong> inaptitude à jouir d’audiences indépendantes et équitables découlant directement du faitque l’agresseur est le gouvernement éthiopien. Le plaignant fait observer qu’en dépit de laprotecti<strong>on</strong> de l’Article 78 de la C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong> de l’Etat défendeur garantissant l’indépendancedu Judiciaire, la percepti<strong>on</strong> tant dans le pays qu’à l’étranger est que l’exécutif a une influencec<strong>on</strong>sidérable, voire indue sur le judiciaire.Le plaignant cite un rapport de la Banque M<strong>on</strong>diale intitulé “Ethiopie : évaluati<strong>on</strong> du secteurjuridique et judiciaire” (2004) ayant c<strong>on</strong>clu que “… des trois branches du gouvernement, lejudiciaire est celle qui a le moins d’histoire et d’expérience d’indépendance et qu’il requiertd<strong>on</strong>c un renforcement c<strong>on</strong>sidérable pour acquérir une authentique indépendance”. Sel<strong>on</strong> leplaignant, ce rapport fait observer que l’interférence dans le judiciaire est plus flagrante auniveau de l’Etat où des rapports de resp<strong>on</strong>sables administratifs interfèrent avec des décisi<strong>on</strong>de justice, la destituti<strong>on</strong> de juges, des ordres de décisi<strong>on</strong>s aux juges, des réducti<strong>on</strong>s de salairesdes juges et le refus délibéré d’exécuter certaines décisi<strong>on</strong>s des tribunaux.Le plaignant allègue que l’introducti<strong>on</strong> du cas devant les tribunaux éthiopiens entraînerait uneprol<strong>on</strong>gati<strong>on</strong> sans anormale dans la mesure où le système judiciaire éthiopien souffre d’unsystème complexe de tribunaux multiples sans coordinati<strong>on</strong> ni ressources, d<strong>on</strong>t de “sombresc<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de service, le manque de pers<strong>on</strong>nel, le manque de formati<strong>on</strong> adéquate, desinfrastructures fragilisantes et des problèmes logistiques ”. Le plaignant prétend que lesprocédures devant les tribunaux prennent des années avant d’aboutir et en c<strong>on</strong>clut que lesystème judiciaire de l’Etat défendeur est si dépourvu de ressources que des poursuitesseraient pratiquement impossibles, en faisant remarquer qu’aucune mesure n’a été prise pourpoursuivre les membres de l’Ethiopien Defence Force ou les resp<strong>on</strong>sables du gouvernementpour les atrocités qu’ils <strong>on</strong>t commises c<strong>on</strong>tre les Anuak.Le plaignant allègue également que les Anuak craignent pour leur sécurité en introduisant leur casen Ethiopie en ajoutant qu’il n’existe aucun avocat anuak formé qui puisse introduire le casdevant les tribunaux éthiopiens. Le plaignant fait observer que le sentiment écrasant dans laRégi<strong>on</strong> Gambella et chez les Anuak ayant fui le pays est que des avocats n<strong>on</strong> anuak enEthiopie ne serait pas enclin à défendre ce cas à cause des persécuti<strong>on</strong>s potentielles d<strong>on</strong>t ilspourraient faire l’objet ainsi que tous les obstacles insurm<strong>on</strong>tables à l’obtenti<strong>on</strong> de justesréparati<strong>on</strong>s. Le plaignant ajoute que les Anuak qui restent dans la Régi<strong>on</strong> Gambellac<strong>on</strong>tinuent d’être exposés à des exécuti<strong>on</strong>s extrajudiciaires, à la torture, au viol et auxdétenti<strong>on</strong>s arbitraires du fait des autorités de l’Etat défendeur en ajoutant que plusieursd’entre eux <strong>on</strong>t été menacés et spécifiquement prévenus de ne pas engager de poursuitesc<strong>on</strong>tre l’Etat défendeur. Le plaignant fait observer qu’en janvier 2005, l’Etat défendeur amenace les dirigeants anuak, en déclarant que quic<strong>on</strong>que tenterait de ternir la réputati<strong>on</strong> del’Etat défendeur aurait à en rép<strong>on</strong>dre. Le plaignant c<strong>on</strong>clut en déclarant que l’introducti<strong>on</strong> ducas dans l’Etat défendeur ne ferait que mettre davantage en danger la vie des Anuak restés enEthiopie.Le plaignant ajoute que l’Etat défendeur a été prévenu et a joui d’un délai adéquat pour réparerles violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme à l’enc<strong>on</strong>tre des Anuak mais qu’il a totalement échoué àle faire. Que l’Etat défendeur a été prévenu des violati<strong>on</strong>s mais qu’il a choisi de ne pasprendre de mesures pour mettre un terme aux atrocités ou dem<strong>and</strong>er des comptes à sesforces. Le plaignant ajoute que la rép<strong>on</strong>se de l’Etat défendeur aux massacres de décembre


EX.CL/279 (IX)Page 1322003 dans la Régi<strong>on</strong> Gambella a été inadéquate et fourbe. Que, sous les pressi<strong>on</strong>sinternati<strong>on</strong>ales, l’Etat défendeur a établi une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête pour faire la lumière surles tueries. Toutefois, sel<strong>on</strong> le plaignant, l’enquête était faussée et sans résultat et nerép<strong>on</strong>dait pas aux normes internati<strong>on</strong>ales d’une investigati<strong>on</strong> indépendante.Présentati<strong>on</strong> de l’Etat défendeur sur la recevabilité :L’Etat défendeur allègue que le cas des pers<strong>on</strong>nes impliquées dans les violati<strong>on</strong>s alléguées ayanteu lieu dans la Régi<strong>on</strong> Gambella s<strong>on</strong>t actuellement pendants devant le Federal Circuiting Courtet le défendeur allègue d<strong>on</strong>c que les recours internes n’<strong>on</strong>t pas été encore épuisés. L’Etat afourni une liste d’envir<strong>on</strong> 9 cas de ce type y compris leur numéro de dossier et leurs datesprécédentes et futures de report.L’Etat défendeur allègue que la règle d’épuisement des recours internes ne se limite pas auxindividus mais qu’elle s’applique également aux organisati<strong>on</strong>s, y compris celles ne relevantaucunement de la compétence de l’Etat défendeur. Sel<strong>on</strong> le défendeur, le plaignant aurait puchercher réparati<strong>on</strong> devant les tribunaux internes, le Judicial Administrati<strong>on</strong> Office, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête ou la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des Droits de l’homme mais il ne l’a pas fait. Sel<strong>on</strong>l’Etat, le plaignant n’a pas dém<strong>on</strong>tré l’existence d’obstacles à l’utilisati<strong>on</strong> de ce processus derecours ou que celui-ci se serait prol<strong>on</strong>gé de faç<strong>on</strong> anormale.Sans indiquer l’état de la procédure, l’Etat allègue que toutes les pers<strong>on</strong>nes alléguées deviolati<strong>on</strong>s des droits de l’homme en relati<strong>on</strong> avec l’incident de Gambella de décembre 2003<strong>on</strong>t été attraites devant la Cour de circuit fédérale. L’Etat indique que trois recours internesétaient disp<strong>on</strong>ibles pour les plaignants : les tribunaux compétents, l’Administrateur judiciaireet la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> des Droits de l’Homme mais que les plaignants ne se s<strong>on</strong>t rapprochésd’aucun d’entre eux.Mesures provisoiresLa République d’Ethiopie allègue que le plaignant n’a cherché qu’à présenter ce qu’il prétend êtreune preuve f<strong>on</strong>dée (prima facie) de violati<strong>on</strong>s et n’a pas dém<strong>on</strong>tré que si ces violati<strong>on</strong>salléguées se poursuivent, il y aurait un “dommage irréparable ”, comme requis. Enfin, ledéfendeur avance que le gouvernement a suffisamment prouvé qu’il a pris des mesuresadéquates pour rectifier la situati<strong>on</strong> et que celle-ci s’est généralement stabilisée et ne nécessiteaucune mesure provisoire émanant de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. L’Etat défendeur présente ce qui suit :En février 2004, le Bureau du Premier Ministre a d<strong>on</strong>né instructi<strong>on</strong> auxinstituti<strong>on</strong>s fédérales d’assister l’Administrati<strong>on</strong> régi<strong>on</strong>ale à sauvegarder lasécurité des pers<strong>on</strong>nes et des instituti<strong>on</strong>s et de prévenir toute nouvelleviolence, sollicitant le soutien des pers<strong>on</strong>nes âgées, des jeunes et desf<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>naires aux efforts dans le sens d’une paix durable, de ladémocratie et du développement ; en réhabilitant les victimes deviolences et les pers<strong>on</strong>nes déplacées et en attrayant en justice lesresp<strong>on</strong>sables des violences perpétrées et des destructi<strong>on</strong>s de biens.Les Forces de défense, une fois déployées, <strong>on</strong>t protégé la populati<strong>on</strong> civile etpermis l’assistance humanitaire et la réhabilitati<strong>on</strong>.Le Gouvernement fédéral, en coopérati<strong>on</strong> avec les agences internati<strong>on</strong>ales, acoord<strong>on</strong>né l’assistance humanitaire pour soulager les souffrances desvictimes de violences et les pers<strong>on</strong>nes déplacées.


EX.CL/279 (IX)Page 133Une <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquête a été établie pour enquêter sur les circ<strong>on</strong>stancesentourant la crise et des accusati<strong>on</strong>s <strong>on</strong>t été introduites en c<strong>on</strong>séquencec<strong>on</strong>tre plusieurs individus. Des détails sur les f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>s, les tâchesentreprises et les résultats obtenus par la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> s<strong>on</strong>t inclus dans lesinformati<strong>on</strong>s fournies.Le Gouvernement a organisé diverses c<strong>on</strong>sultati<strong>on</strong>s et ateliers avec laparticipati<strong>on</strong> des populati<strong>on</strong>s locales qui <strong>on</strong>t propose des soluti<strong>on</strong>sc<strong>on</strong>crètes destinées à résoudre les problèmes auxquels la régi<strong>on</strong> estc<strong>on</strong>fr<strong>on</strong>tée et qui <strong>on</strong>t identifié les causes prof<strong>on</strong>des de la crise.La Police fédérale a récemment diplômé plus de trois cents officiers de policede la régi<strong>on</strong> de Gambella pour aider à faire respecter la loi et l’ordre dansla régi<strong>on</strong> une fois que la situati<strong>on</strong> aura été stabilisée.Le droitLa recevabilitéLa présente communicati<strong>on</strong> est présentée en vertu de l’Article 55 de la Charte Africaine quiautorise la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine à recevoir et à examiner des communicati<strong>on</strong>s, autres quecelles des Etats parties. L’Article 56 de la Charte Africaine dispose que la recevabilité d’unecommunicati<strong>on</strong> introduite en vertu de l’Article 55 soit soumise à sept c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s. La<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a insisté sur le fait que les c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s én<strong>on</strong>cées à l’Article 56 s<strong>on</strong>tc<strong>on</strong>j<strong>on</strong>ctives ; ce qui signifie que si l’une d’elles n’est pas remplie, la communicati<strong>on</strong> seradéclarée irrecevable.Dans la présente communicati<strong>on</strong>, le plaignant allègue avoir satisfait aux c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de recevabilitéén<strong>on</strong>cées à l’Article 56 de la Charte et qu’à ce titre, la communicati<strong>on</strong> devrait être déclaréerecevable. L’Etat défendeur, en revanche, soutient que la communicati<strong>on</strong> devrait êtredéclarée irrecevable parce que, sel<strong>on</strong> l’Etat, le plaignant n’est pas c<strong>on</strong>forme à l’Article 56 (5)de la Charte Africaine. Comme il semble y avoir accord entre les deux parties c<strong>on</strong>cernant lerespect des autres exigences aux termes de l’Article 56, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ne se pr<strong>on</strong><strong>on</strong>cera pasà cet égard.L’Article 56 (5) de la Charte Africaine dispose que les communicati<strong>on</strong>s ayant trait aux droits del’homme et des peuples ser<strong>on</strong>t examinées si elles : “s<strong>on</strong>t postérieures à l’épuisement desrecours internes s’ils existent, à moins qu’il ne soit manifesté que la procédure de ce recoursse prol<strong>on</strong>ge d’une faç<strong>on</strong> anormale ”.Les droits de la pers<strong>on</strong>ne c<strong>on</strong>sidèrent comme d’une importance suprême qu’une pers<strong>on</strong>ne d<strong>on</strong>tles droits <strong>on</strong>t été violés puisse s’adresser à des recours internes pour corriger le tort au lieu deporter la questi<strong>on</strong> devant un tribunal internati<strong>on</strong>al. Cette règle est f<strong>on</strong>dée sur le postulatsel<strong>on</strong> lequel la mise en œuvre pleine et efficace des obligati<strong>on</strong>s internati<strong>on</strong>ales dans ledomaine des droits de l’homme est destinée à améliorer la jouissance des droits de l’hommeet des libertés f<strong>on</strong>damentales au niveau nati<strong>on</strong>al. Dans Free Legal Assistance Group c/. Zaïre etRenc<strong>on</strong>tre Africaine pour la Défense de Droits de l’Homme [RADDHO] c/ Zambie, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ac<strong>on</strong>sidéré que “un gouvernement devrait être informé d’une violati<strong>on</strong> des droits de l’hommepour avoir l’opportunité de réparer cette violati<strong>on</strong> avant d’être attrait devant un organe


EX.CL/279 (IX)Page 134internati<strong>on</strong>al.” 1 Cette opportunité permet à l’Etat accusé de sauver sa réputati<strong>on</strong> qui serainévitablement ternie s’il était attrait devant une juridicti<strong>on</strong> internati<strong>on</strong>ale.Cette règle renforce également la relati<strong>on</strong> subsidiaire et complémentaire existant entre le systèmeinternati<strong>on</strong>al et les systèmes de protecti<strong>on</strong> internes. Dans la mesure du possible, un tribunalinternati<strong>on</strong>al, y compris la présente <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, ne devrait pas jouer le rôle d’une premièreinstance, rôle qu’il ne saurait s’arroger en aucune circ<strong>on</strong>stance. L’accès à un organeinternati<strong>on</strong>al devrait être disp<strong>on</strong>ible mais seulement en dernier ressort : après épuisement etéchec des recours interne. En outre, les recours internes s<strong>on</strong>t normalement plus rapides,moins <strong>on</strong>éreux et plus efficaces que les recours internati<strong>on</strong>aux. Ils peuvent être plus efficacesau sens qu’un tribunal d’appel peut casser la décisi<strong>on</strong> d’un tribunal inférieur alors que ladécisi<strong>on</strong> d’un organe internati<strong>on</strong>al n’a pas cet effet, bien qu’elle engage la resp<strong>on</strong>sabilitéinternati<strong>on</strong>ale de l’Etat c<strong>on</strong>cerné.La Charte Africaine déclare que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine examine une communicati<strong>on</strong> aprèsl’épuisement des recours internes par le requérant, “s’ils existent, à moins qu’il ne soit manifesté quela procédure de ces recours se prol<strong>on</strong>ge d’une faç<strong>on</strong> anormale.” La Charte rec<strong>on</strong>naît d<strong>on</strong>c que, bien quel’exigence d’épuisement des recours internes soit une dispositi<strong>on</strong> c<strong>on</strong>venti<strong>on</strong>nelle, elle nedevrait pas c<strong>on</strong>stituer un empêchement injustifiable à l’accès à des recours internati<strong>on</strong>aux. Laprésente <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> c<strong>on</strong>sidère également que l’Article 56(5) “doit être appliquéc<strong>on</strong>comitamment à l’Article 7 qui établit et protège le droit à un procès équitable.” 2 Dansl’interprétati<strong>on</strong> de cette règle, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> semble prendre en c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong> lescirc<strong>on</strong>stances entourant chaque cas, y compris le c<strong>on</strong>texte général dans lequel f<strong>on</strong>cti<strong>on</strong>nentles recours internes et les circ<strong>on</strong>stances particulières du requérant. S<strong>on</strong> interprétati<strong>on</strong> descritères de recours internes peut d<strong>on</strong>c ne pas être comprise sans une certaine c<strong>on</strong>naissancede ce c<strong>on</strong>texte général.Un recours interne a été défini comme étant “toute acti<strong>on</strong> juridique interne pouvant d<strong>on</strong>ner lieuà la résoluti<strong>on</strong> de la plainte au niveau local ou nati<strong>on</strong>al.” 3 Le Règlement intérieur de la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine dispose que “la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> statue sur la questi<strong>on</strong> de recevabilitéc<strong>on</strong>formément à l’Article 56 de la Charte.” 4 Généralement, les règles exigent que lesrequérants citent dans leur requête les mesures prises pour épuiser les recours internes. Ilsdoivent fournir la preuve apparemment f<strong>on</strong>dée d’une tentative d’épuisement des recoursinternes. 5 Sel<strong>on</strong> la procédure de soumissi<strong>on</strong> des communicati<strong>on</strong>s, les requérants doiventindiquer, par exemple, les tribunaux auprès desquels ils <strong>on</strong>t cherché un recours interne. Lesrequérants doivent indiquer qu’ils se s<strong>on</strong>t adressés à tous les recours internes en vain etdoivent fournir des preuves à cet effet. S’ils n’<strong>on</strong>t pu utiliser ces recours, ils doivent expliquerpourquoi. Ils peuvent le faire en présentant des preuves découlant de situati<strong>on</strong>s analogues ouen témoignant d’une politique de l’Etat leur refusant ce recours.1 Voir Comm. n° 25/89, 47/90, 56/91, 100/93, para. 36, 1995 et Comm. N° 71/92, para. 11.2345Amnesty Internati<strong>on</strong>al c/ Soudan, para. 31.Voir C<strong>on</strong>stituti<strong>on</strong>al Rights Project [CRP] c/ Nigeria, Comm. No. 60/91.Article 116du Règlement intérieur de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Ceesay c/ Gambie,


EX.CL/279 (IX)Page 135Dans la jurisprudence de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, trois critères majeurs président à la déterminati<strong>on</strong> de larègle d’épuisement des recours internes, à savoir : le recours doit être disp<strong>on</strong>ible, efficace etsuffisant.” 1 Sel<strong>on</strong> la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, un recours est c<strong>on</strong>sidéré disp<strong>on</strong>ible si le requérant peut lepoursuivre sans empêchement 2 ou s’il peut l’utiliser dans les circ<strong>on</strong>stances entourant s<strong>on</strong>cas. 3 Le terme “disp<strong>on</strong>ible” signifie “immédiatement possible d’être obtenu; accessible”; ou“réalisable, joignable; à la dem<strong>and</strong>e, à portée de main, prêt, présent; . . . opportun, à s<strong>on</strong>service, à sa vol<strong>on</strong>té, à sa dispositi<strong>on</strong>, au doigt et à l’oeil.” 4 En d’autres termes “les recoursd<strong>on</strong>t la disp<strong>on</strong>ibilité n’est pas évidente ne peuvent être invoqués par l’Etat au détriment duplaignant.” 5Un recours sera réputé efficace s’iI offre une perspective d’aboutissement. 6 Si s<strong>on</strong> aboutissementn’est pas suffisamment certain, il ne rép<strong>on</strong>dra pas aux exigences de disp<strong>on</strong>ibilité etd’efficacité. Le terme “efficace” a été défini comme signifiant “adéquat pour accomplir unobjectif; produisant le résultat recherché ou attendu” ou “opérant, utile, utilisable,exécutable, en ordre; pratique, courant, effectif, réel, valide.” 7 Enfin, un recours est jugésuffisant s’il est capable de réparer la plainte. 8 Il est réputé insuffisant si, par exemple, lerequérant ne peut se tourner vers le judiciaire de s<strong>on</strong> pays par peur généralisée pour sa vie“ou même pour celle des membres de sa famille.” 9 La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a également déclaréqu’un recours était insuffisant parce que sa poursuite dépendait de c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong>sextrajudiciaires telle que la discréti<strong>on</strong> ou tout autre pouvoir extraordinaire dévolu auxresp<strong>on</strong>sables du pouvoir exécutif de l’Etat. Le terme “suffisant” signifie littéralement“adéquat pour l’objectif; asez”; ou “ample, ab<strong>on</strong>dant; . . . satisfaisant.” 10Dans la présente communicati<strong>on</strong>, l’auteur est basé au Canada et allègue de violati<strong>on</strong>s des droitsde l’homme dans l’Etat défendeur à la suite d’un incident survenu dans le pays. Le plaignantne cache pas le fait que les recours locaux n’<strong>on</strong>t pas été tentés mais argue que les poursuivreserait vain “en rais<strong>on</strong> du manque d’indépendance et d’impartialité du judiciaire, du manquede recours efficace, de la vraisemblance de prol<strong>on</strong>gati<strong>on</strong> anormale des recours internes et,plus important, du potentiel de violence à l’égard des Anuak ou de ceux qui les soutiennentau sein du système judiciaire ”. Le plaignant allègue que les violati<strong>on</strong>s qui se s<strong>on</strong>t produitesdans la régi<strong>on</strong> de Gambella étaient massives et graves et impliquaient un gr<strong>and</strong> nombre depers<strong>on</strong>nes: il fait remarquer que “les forces gouvernementales et leurs collaborateurs, ayantpréalablelement établi une liste de cibles, se s<strong>on</strong>t rendus de porte en porte, massacrant tous12345678910Jawara c/ Gambie, Comm. Nos. 147/95, 149/96, para. 31,Id. para. 32Id para 33LONGMAN SYNONYM DICTIONARY 82 (1986)Jawara supra, para. 33.Id para 32.L<strong>on</strong>gman supra.Jawara supra para 32.Id para 35.L<strong>on</strong>gman supra at 1183.


EX.CL/279 (IX)Page 136les hommes anuak éduqués qu’ils <strong>on</strong>t pu trouver, violant les femmes et les enfants etincendiant les foyers et les écoles …”.Le plaignant fait en outre observer que l’appareil judiciaire dans l’Etat défendeur n’est pasindépendant en rais<strong>on</strong> d’interférences au niveau de l’Etat, des rapports d’officiersd’administrati<strong>on</strong> interférant avec les décisi<strong>on</strong>s du tribunal, licenciant des juges et leur dictantleurs décisi<strong>on</strong>s, réduisant leurs salaires et refusant délibérément d’appliquer certainesdécisi<strong>on</strong>s des tribunaux, et que porter le cas devant les tribunaux éthiopiens équivaudrait àprol<strong>on</strong>ger le processus d’une faç<strong>on</strong> anormale puisque le système judiciaire souffre d’un“système complexe de tribunaux multiples qui manquent de coordinati<strong>on</strong> et de ressources”,y compris “de tristes c<strong>on</strong>diti<strong>on</strong>s de service, de manque de pers<strong>on</strong>nel, de manque deformati<strong>on</strong> adéquate, d’infrastructures débilitantes et de problèmes logistiques ”. Le plaignantargue que les procédures judiciaires “mettent des années pour produire des résultats” etc<strong>on</strong>clut que le système judiciaire de l’Etat défendeur est “si dépourvu de ressources que lespoursuites seraient pratiquement impossibles ”.Le plaignant allègue également que la crainte des Anuak pour leur sûreté en introduisant l’affaireen Ethiopie et d’ajouter que les Anuak ne comptent aucun avocat de formati<strong>on</strong> susceptiblede porter l’affaire devant les tribunaux éthiopiens. Le plaignant c<strong>on</strong>clut en déclarant queporter l’affaire dans l’Etat défendeur ne ferait que mettre davantage en péril la vie des Anuakrestant en Ethiopie. Le plaignant ajoute que l’Etat défendeur a été informé et a eu le tempsnécessaire pour remédier aux violati<strong>on</strong>s des droits de l’homme à l’enc<strong>on</strong>tre des Anuak maisqu’il a échoué à le faire de faç<strong>on</strong> flagrante.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> peut-elle c<strong>on</strong>clure, sur la base des allégati<strong>on</strong>s du plaignant qui précèdent, que lesrecours internes de l’Etat défendeur ne s<strong>on</strong>t pas disp<strong>on</strong>ibles ou qu’ils s<strong>on</strong>t inefficaces ouinsuffisants ?Il doit être observé ici que les observati<strong>on</strong>s du plaignant semblent suggérer que les recoursinternes puissent être réellement disp<strong>on</strong>ibles mais il doute de leur efficacité c<strong>on</strong>cernant le casprésent. Il apparaît clairement, des observati<strong>on</strong>s du plaignant, que celui-ci s’est f<strong>on</strong>dé sur desrapports, y compris un rapport de la Banque M<strong>on</strong>diale qui c<strong>on</strong>cluait que “l’un des troispouvoirs du gouvernement, le judiciaire, a un plus faible héritage et une moindre expériencede l’indépendance et, par c<strong>on</strong>séquent, a besoin d’un renforcement significatif pour acquérirune véritable indépendance”.Les observati<strong>on</strong>s du plaignant dém<strong>on</strong>trent également s<strong>on</strong> appréhensi<strong>on</strong> quant à l’aboutissementdes recours internes, par crainte pour la sûreté des avocats, par manque d’indépendance dujudiciaire ou en rais<strong>on</strong> des maigres ressources disp<strong>on</strong>ibles du judiciaire. Outre le fait de jeterle doute sur l’efficacité des recours internes, le plaignant n’a pas apporté de preuvesc<strong>on</strong>crètes ni dém<strong>on</strong>tré suffisamment que ces appréhensi<strong>on</strong>s étaient f<strong>on</strong>dées et pourraientc<strong>on</strong>stituer un obstacle pour se tourner vers des recours internes. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est d’avisque le plaignant jette simplement le doute sur l’efficacité des recours internes. Elle est d’avisqu’il incombe à chaque plaignant de prendre les mesures nécessaires pour épuiser ou, dumoins, tenter d'épuiser les recours internes. Il ne suffit par pour le plaignant de jeter le doutesur l’aptitude des recours internes de l’Etat sur la base d’incidences passées isolées. A cetégard la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine souhaiterait se référer à la décisi<strong>on</strong> du Comité des droits del’homme dans A c/ Australie 1 dans laquelle le Comité a c<strong>on</strong>sidéré que “de simples doutes1 Communicati<strong>on</strong> No. 560/1993, UN Doc CCPR/C/59/D/560/1993 (1997).


EX.CL/279 (IX)Page 137sur l’efficacité des recours internes … n’absolvaient pas l’auteur de poursuivre ces recours ”. 1La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine peut d<strong>on</strong>c ne pas déclarer la communicati<strong>on</strong> recevable sur la basede cet argument. Si un recours a la moindre probabilité d’être efficace, le requérant doit lepoursuivre. Alléguer que les recours internes n’<strong>on</strong>t guère de probabilité d’aboutissement,sans essayer de s’en prévaloir, n’influencera absolument pas la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>.Le plaignant allègue également que les violati<strong>on</strong>s alléguées s<strong>on</strong>t graves et qu’elles c<strong>on</strong>cernent ungr<strong>and</strong> nombre de pers<strong>on</strong>nes et que la communicati<strong>on</strong> devrait être déclarée recevable dans lamesure où la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> ne peut c<strong>on</strong>sidérer que les exigences de recours interness’appliquent littéralement dans des cas où il est impraticable ou n<strong>on</strong> souhaitable que leplaignant saisisse les tribunaux internes pour chaque violati<strong>on</strong>. Dans le cas Malawi <str<strong>on</strong>g>African</str<strong>on</strong>g>Associati<strong>on</strong> c/ Mauritanie 2 , par exemple, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a observé que la gravité de la situati<strong>on</strong>des droits de l’homme en Mauritanie et le gr<strong>and</strong> nombre de victimes impliquées rendaient lavoie des recours indisp<strong>on</strong>ible en termes pratiques et que, sel<strong>on</strong> les termes de la Charte, leurprocessus “se prol<strong>on</strong>geait d’une faç<strong>on</strong> anormale”. De même, le cas Amnesty Internati<strong>on</strong>al c/Soudan 3 portait sur l’arrestati<strong>on</strong> arbitraire, la détenti<strong>on</strong> et la torture de nombreux citoyenssoudanais à la suite du coup d’Etat du 30 juillet 1989. Les actes de torture allégués étaient dec<strong>on</strong>traindre les détenus dans des cellules de 1,8 mètres de largeur et d’un mètre deprof<strong>on</strong>deur, in<strong>on</strong>dées délibérément, frapper fréquemment aux portes pour empêcher lesdétenus de s’all<strong>on</strong>ger, les forcer à affr<strong>on</strong>ter des simulacres d’exécuti<strong>on</strong>s et les empêcher de sebaigner ou de se laver. Entre autres actes de torture, les détenus étaient brûlés avec descigarettes, attachés avec des cordes pour couper la circulati<strong>on</strong> sanguine, les battre avec desbât<strong>on</strong>s jusqu’à prof<strong>on</strong>des lacérati<strong>on</strong>s de leur corps, aspergées ensuite d’acide. Après le coupd’Etat, le gouvernement soudanais a promulgué un décret suspendant la compétence destribunaux réguliers en faveur de tribunaux spéciaux pour traiter des mesures prises dansl’applicati<strong>on</strong> de ce décret. Il délégalisait également la prise de mesures légales à l’enc<strong>on</strong>tre dudécret. Ces mesures, plus la “gravité de la situati<strong>on</strong> des droits de l’homme au Soudan et legr<strong>and</strong> nombre de pers<strong>on</strong>nes impliquées, a c<strong>on</strong>clu la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, “rendaient les recoursindisp<strong>on</strong>ibles dans les faits.” 4Ainsi, dans les cas de violati<strong>on</strong>s massives, l’Etat est supposé être informé des violati<strong>on</strong>s seproduisant sur s<strong>on</strong> territoire et il est supposé agir en c<strong>on</strong>séquence, quelles que soient lesviolati<strong>on</strong>s des droits de l’homme. L’omniprésence de ces violati<strong>on</strong>s dispense de l’exigenced’épuisement des recours internes, en particulier lorsque l’Etat ne prend aucune mesure pourles empêcher ou y mettre un terme. 5Ces cas doivent être néanmoins distingués du cas présent qui ne porte que sur un seul incidentayant eu lieu sur une brève période. L’Etat défendeur a indiqué les mesures qu’il a prises à1 Voir également L Emil Kaaber c/ Isl<strong>and</strong>e, Communicati<strong>on</strong> No. 674/1995. UN Doc.CCPR/C/58/D/674/1995 (1996). Voir également Ati Antoine R<strong>and</strong>olph c/ Togo, Communicati<strong>on</strong>No. 910/2000, UN Doc. CCPR/C/79/D/910/2000 (2003).2345Voir Communicati<strong>on</strong>s combinées. n° 54/91, 61/91, 98/93, 164/97, 210/98, para. 80,Comm. Nos. 48/90, 50/91, 52/91, 89/93, para. 32.Ibid.Organisati<strong>on</strong> M<strong>on</strong>diale C<strong>on</strong>tre la Torture et Associati<strong>on</strong> Internati<strong>on</strong>ale des Juristes Démocrates, <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>Inter.nati<strong>on</strong>ale des Juristes (C.I.J.), Uni<strong>on</strong> Interafricaine des Droits de l’Homme c/ Rw<strong>and</strong>a, Comm. Nos. 27/89, 46/91,49/91, 99/93.


EX.CL/279 (IX)Page 138l’égard de cette situati<strong>on</strong> et les procédures judiciaires entreprises par les auteurs allégués deviolati<strong>on</strong>s des droits de l’homme durant l’incident. En établissant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> d’enquêteau Gambella et en inculpant les auteurs allégués de violati<strong>on</strong>s des droits de l’Homme, l’Etat,encore que sous la pressi<strong>on</strong> internati<strong>on</strong>ale, a dém<strong>on</strong>tré qu’il n’était pas indifférent auxviolati<strong>on</strong>s alléguées de droits de l’homme qui avaient été perpétrées dans la régi<strong>on</strong> et, del’avis de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, peut être c<strong>on</strong>sidéré comme ayant fait preuve d’une diligencerais<strong>on</strong>nable.La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a également c<strong>on</strong>sidéré, dans de nombreuses instances, que les recours internesn’<strong>on</strong>t pas été épuisés si un cas portant sur la questi<strong>on</strong> faisant l’objet de la requête qui lui estsoumise est encore pendant devant les tribunaux nati<strong>on</strong>aux. Dans Civil Liberties Organizati<strong>on</strong>c/ Nigeria, 1 la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a décliné l’examen d’une communicati<strong>on</strong> eu égard delaquelle une plainte avait été introduite mais n’était pas encore réglée par les tribunaux del’Etat défendeur. Dans la présente communicati<strong>on</strong>, l’Etat défendeur indique que l’affaire esttoujours pendante devant ses tribunaux et a joint une liste de cas encore pendants devant laCour de circuit fédérale en relati<strong>on</strong> avec l’incident de Gambella. La liste indique les noms dessuspects, les numéros de dossier de leur cas, les dates antérieures et futures d’ajournement.Le plaignant ne nie pas que ce processus soit en cours Pour la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>, il n’importe pasque le fait que les cas soient toujours pendants devant les tribunaux ait été indiqué par leplaignant ou par l’Etat. La questi<strong>on</strong> sous-jacente est de savoir si le cas fait l’objet de laprocédure devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et s’il cherche à accorder au plaignant les mêmesréparati<strong>on</strong>s que celles qu’il recherche auprès de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g>. Tant qu’un cas toujourspendant devant un tribunal interne fait l’objet d’une requête devant la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> et tantque la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> pense que les réparati<strong>on</strong>s recherchées peuvent être obtenues localement,elle déclinera de c<strong>on</strong>naître de ce cas. La <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> est d’avis que la présentecommunicati<strong>on</strong> est toujours pendante devant les tribunaux de l’Etat défendeur et qu’elle nesatisfait d<strong>on</strong>c pas aux exigences de l’Article 56 (5).Pour les rais<strong>on</strong>s qui précèdent, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine déclare la communicati<strong>on</strong> 299/2005 –Anuak Justice Council/Ethiopie - irrecevable pour n<strong>on</strong>-épuisement des recours internesc<strong>on</strong>formément à l’Article 56 (5) de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.Fait à la 39 e sessi<strong>on</strong> ordinaireBanjul, Gambie du 11 au 25 mai 20061Comm. No. 45/90.


312/2005 - INTERIGHTS et l’Egyptian Initiative for Pers<strong>on</strong>al Rights / Egypte 1<str<strong>on</strong>g>Rapport</str<strong>on</strong>g>eur:38 eme Sessi<strong>on</strong> ordinaire : Commissaire Yasir Sid Ahmed El-Hassan39 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire : Commissaire Yasir Sid Ahmad El HassanRésumé des faitsEX.CL/279 (IX)Page 139La plainte est déposée par l’Internati<strong>on</strong>al Centre for <strong>Human</strong> Rights (INTERIGHTS) 2 et l’EgyptianInitiative for Pers<strong>on</strong>al Rights c<strong>on</strong>formément aux Articles 55 et 56 de la Charte Africaine desDroits de l’Homme et des Peuples (“la Charte Africaine”).Les auteurs allèguent que la victime aux termes de la présente communicati<strong>on</strong> est un diplôméégyptien des cours de formati<strong>on</strong> religieuse de l’Université Al-Azhar du Caire, Egypte, qui n’acessé de c<strong>on</strong>tester la légalité de s<strong>on</strong> arrestati<strong>on</strong> après avoir été arrêté à s<strong>on</strong> domicile le 18 mai2003 sans avoir été informé des rais<strong>on</strong>s mais à cause probablement de ses recherchesreligieuses n<strong>on</strong> publiées réfutant les opini<strong>on</strong>s souvent tenues du ‘devoir des Musulmans detuer les c<strong>on</strong>vertis de l’Islam à d’autres religi<strong>on</strong>s’ et de ‘l’interdicti<strong>on</strong> pour les femmesmusulmanes d’épouser des hommes n<strong>on</strong>-musulmans’ et largement rép<strong>and</strong>ues. En dépit deplusieurs appels du requérant, de plaintes officielles et d’ord<strong>on</strong>nances répétées de l’EmergencyCourt (tribunal ad hoc créé pendant l’état d’urgence), la victime est encore en pris<strong>on</strong>. Ils <strong>on</strong>ten outre allégué que le requérant a fait l’objet d’agressi<strong>on</strong>s et de harcèlement à la suite de s<strong>on</strong>arrestati<strong>on</strong> et que sa dem<strong>and</strong>e de protecti<strong>on</strong> et d’enquête s’est avérée vaine.Les auteurs avancent que les droits du requérant <strong>on</strong>t été violés aux termes des Articles 2, 5, 6,7(1)(d), 8 et 9(2) de la Charte et qu’il n’a pu jouir des droits de la Charte sur la base de sescroyances religieuses ; détenu inhumainement et privé de protecti<strong>on</strong> et du respect du droit àla dignité, arrêté arbitrairement et privé de recours judiciaire efficace et privé arbitrairementd’exercer sa liberté d’exprimer ses opini<strong>on</strong>s religieuses.Il est en outre allégué que les violati<strong>on</strong>s des droits du requérant <strong>on</strong>t été rendues possible par l’étatd’urgence de l’Etat défendeur que la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine a eu l’opportunité, à plusieursreprises, de c<strong>on</strong>sidérer en insistant sur le fait que la Charte ne permet pas aux Etats dedéroger à leurs resp<strong>on</strong>sabilités pendant les états d’urgence et qu’il s’agit d’une “ expressi<strong>on</strong>du principe sel<strong>on</strong> lequel la restricti<strong>on</strong> des droits de l’homme n’est pas une soluti<strong>on</strong> auxdifficultés nati<strong>on</strong>ales”.Les auteurs <strong>on</strong>t affirmé que chaque fois qu’un Emergency Court a ord<strong>on</strong>né la libérati<strong>on</strong> durequérant, M. Habib El-Adli a émis un nouveau décret administratif de détenti<strong>on</strong> aux termesde l’Article 3 de l’Emergency Law qui autorise le Ministre de l’Intérieur à ord<strong>on</strong>ner, oralementou par écrit, l’arrestati<strong>on</strong> et la détenti<strong>on</strong> de ceux qui “c<strong>on</strong>stituent une menace pour la sécuritépublique ”.Les auteurs <strong>on</strong>t également allégué que le requérant a fait plusieurs fois appel de sa détenti<strong>on</strong>devant la State Security Emergency Court, seul et dernier organe judiciaire désigné à cet objet auxtermes de l’Emergency Law, et le même tribunal a passé plusieurs ord<strong>on</strong>nances de liberté etqu’aucune n’a été appliquée. En outre, les auteurs <strong>on</strong>t allégué que le requérant a présenté1 L’Egypte a ratifié la Charte Africaine le 20 mars 1984.2 Internati<strong>on</strong>al Centre for <strong>Human</strong> Rights (INTERIGHTS) est une organizati<strong>on</strong> n<strong>on</strong>-gouvernementale à laquellea été accordé le statut d’observateur auprès de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine lors de la 18ème sessi<strong>on</strong> ordinaire enoctobre 1990.


La plainteEX.CL/279 (IX)Page 140cinq plaintes auprès du Bureau du State Security Prosecutor et dix plaintes devant le c<strong>on</strong>seilNati<strong>on</strong>al des Droits de l’Homme mais sans recevoir aucune rép<strong>on</strong>se.Les auteurs affirment que le présente Communicati<strong>on</strong> soutient que l’arrestati<strong>on</strong> et la détenti<strong>on</strong>arbitraires du requérant, s<strong>on</strong> traitement par la suite lors de sa détenti<strong>on</strong>, l’échec dugouvernement égyptien à lui offrir un recours adéquat et efficace et la manière d<strong>on</strong>t l’étatd’urgence qui dure depuis 24 ans a été appliqué violent dans la pratique les Articles 2, 5, 6,7(1)(d), 8 et 9(2) de la Charte.La procédureLa présente communicati<strong>on</strong> a été reçue par le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> Africaine le 22novembre 2005.Le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a accusé récepti<strong>on</strong> de la Communicati<strong>on</strong> des pers<strong>on</strong>nesressourcesd’INTERIGHTS et de l’Egyptian Initiative for Pers<strong>on</strong>al Rights par lettre référencéeACHPR/LPROT/COMM/ 312/2005/RK du 29 novembre 2005 et les a informés que laCommunicati<strong>on</strong> sera à l’ordre du jour de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> pour c<strong>on</strong>sidérati<strong>on</strong> de sa saisine lorsde la 38 ème Sessi<strong>on</strong> ordinaire de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> devant se dérouler du 21 novembre 2005 au5 décembre 2005 à Banjul (Gambie).Lors de sa 38ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a examine la communicati<strong>on</strong> et adécidé de s’en saisir.Le 19 décembre 2005, le Secrétariat de la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> a notifié cette décisi<strong>on</strong> aux parties et atransmis une copie de la plainte à l’Etat défendeur. Les parties <strong>on</strong>t en outre été requises àenvoyer leurs arguments sur la recevabilité de l’affaire.Le 16 février 2006, le plaignant a envoyé ses arguments sur la recevabilité de l’affaire.Le 29 March 2006, le Secrétariat a accusé récepti<strong>on</strong> des arguments de la patrie plaignante et les atransmis à l’Etat défendeur d<strong>on</strong>t le c<strong>on</strong>tre mémoire a été requis dans les 3 mois.Par lettre datée du 19 mai 2006, la partie plaignante a informé la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine de ce quela victime alléguée dans la plainte, M. Methwalli Ibrahim Methwalli, avait été libérée etdem<strong>and</strong>ait que la plainte soit retirée.Lors de sa 39 ème Sessi<strong>on</strong> Ordinaire qui s’est déroulée du 11 au 25 mai 2006 à Banjul, Gambie, la<str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine a examiné cette plainte et a entendu les parties. A cette occasi<strong>on</strong>, lapartie plaignante a réitéré sa dem<strong>and</strong>e de retrait de la plainte.Par c<strong>on</strong>séquent, la <str<strong>on</strong>g>Commissi<strong>on</strong></str<strong>on</strong>g> africaine décide de radier cette communicati<strong>on</strong> de s<strong>on</strong>rôle.Fait à la 39 e sessi<strong>on</strong> ordinaireBanjul, Gambie du 11 au 25 mai 2006

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