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Partenariats public-privé en Méditerranée - Decision Achats

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C O N S T R U I R E L A M É D I T E R R A N É E<strong>Part<strong>en</strong>ariats</strong><strong>public</strong>-privé<strong>en</strong> MéditerranéeÉtat des lieux et recommandations pour développerles ppp dans le financem<strong>en</strong>t de projetsdans le Sud et l’Est de la Méditerrané<strong>en</strong>icolas beausséaltime charles rileymichel gonneteudoxia conseilFévrier 2012


2 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EL’Institut de Prospective Économique du monde Méditerrané<strong>en</strong> (ipemed) est un think-tankméditerrané<strong>en</strong> dont la mission est de rapprocher, par l’économie, les pays des deux rivesde la Méditerranée. Depuis sa création <strong>en</strong> février 2006, il œuvre à la prise de consci<strong>en</strong>ced’un av<strong>en</strong>ir commun et d’une converg<strong>en</strong>ce d’intérêts <strong>en</strong>tre les pays du Nord et du Sudde la Méditerranée. Ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t financé par de grandes <strong>en</strong>treprises et des personnes physiquesqui partag<strong>en</strong>t son <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, il a pour valeurs l’indép<strong>en</strong>dance politique et la parité Nord-Suddans sa gouvernance comme dans l’organisation de ses travaux.Il est présidé par Radhi Meddeb et dirigé par Jean-Louis Guigou, qui <strong>en</strong> est le fondateur.construire la méditerranéeLa collection Construire la Méditerranée a été créée <strong>en</strong> 2009 par ipemed. Les experts d’ipemed,originaires des deux rives de la Méditerranée, y crois<strong>en</strong>t leurs réflexions pour contribuer au débatsur les grandes problématiques méditerra né<strong>en</strong>nes, féconder une nouvelle approche des relationsNord-Sud et formuler des propositions utiles aux populations des pays du Bassin méditerrané<strong>en</strong>.Les études publiées dans la collection Construire la Méditerranée sont validéespar le Comité sci<strong>en</strong>tifique d’ipemed.Elles sont disponibles sur le site Internet d’ipemed. www.ipemed.coopdéjà parusRégion méditerrané<strong>en</strong>ne et changem<strong>en</strong>t climatique,Stéphane Hallegatte, Samuel Somot et Hypahie Nassopoulos, 2009Eau et assainissem<strong>en</strong>t des villes et pays riverains de la Méditerranée,sous la direction de Claude Martinand, 2009Méditerranée 2030. Panorama et <strong>en</strong>jeux géostratégiques, humains et économiques,Guillaume Alméras et Cécile Jolly, 2010Converg<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> Méditerranée. Les <strong>en</strong>treprises de la Méditerranée s’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>tdans un plus fort transfert de valeur ajoutée <strong>en</strong>tre ses rives,vecteur capital pour une intégration économique régionale,Maurizio Cascioli et Guillaume Mortelier, 2010Méditerranée : passer des migrations aux mobilités,Pierre Beckouche et Hervé Le Bras, 2011Régulations régionales de la mondialisation.Quelles recommandations pour la Méditerranée?,coordonné par Pierre BeckoucheDemain, la Méditerranée. Scénarios et projections à 2030,Coordonné par Cécile Jolly et réalisé avec le Consortium Méditerranée 2030Tomorrow, the Mediterranean. Sc<strong>en</strong>arios and projections for 2030,Coordinated by Cécile Jolly and produced with the Mediterranean 2030 Consortium


3 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EL E S A U T E U R SNicolas Beaussé est responsable du pôleSecteur <strong>public</strong> d’Altime Charles Riley.Il a plus de treize ans d’expéri<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> accompagnem<strong>en</strong>t de processusde transformation d’organisations publiqueset privées. Il est notamm<strong>en</strong>t interv<strong>en</strong>uauprès de nombreuses organisationspubliques et <strong>en</strong>treprises au Maroc (ministèredes Finances, Caisse de Dépôt et de Gestion,La Poste…) et <strong>en</strong> Algérie (ministèrede l’Industrie et de la Promotion desinvestissem<strong>en</strong>ts, La Poste, Air Algérie…).Il est titulaire d’une maîtrise Sci<strong>en</strong>ceset techniques méthodes de la prévisionet de la modélisation de l’université Paris IXDauphine et d’un diplôme d’étudesapprofondies (DEA) <strong>en</strong> gestion socioéconomiquedes <strong>en</strong>treprises etdes organisations de l’université Lyon IIet l’EM Lyon.Michel Gonnet est présid<strong>en</strong>t de la sociétéEudoxia Conseil qu’il a créée <strong>en</strong> avril 2010.Il débute sa carrière au ministère des Finances<strong>en</strong> tant que chef de service à la directiondes Relations économiques extérieures(DREE), puis il occupe le poste de conseillertechnique auprès du ministre de l’Économieet du ministre du Budget de 1993 à 1995.De 1995 à 1998, il est directeur dela Comptabilité publique. Michel Gonnet estnommé chargé de mission auprès du ministrede l’Économie et des Finances <strong>en</strong> 1998.De 1998 à 2004, il occupe les postes desecrétaire général puis de directeur généraladjoint de la Caisse des Dépôts etConsignations et de présid<strong>en</strong>t de la Caissedes Dépôts-Développem<strong>en</strong>t (C3D). Il rejointle Groupe Caisse d’Épargne <strong>en</strong> 2004 <strong>en</strong> tantque directeur général du Crédit foncier puis,<strong>en</strong> 2006, directeur de la Banquede développem<strong>en</strong>t régional à la Caiss<strong>en</strong>ationale des caisses d’épargne (CNCE).Il a été nommé présid<strong>en</strong>t du directoired’OCEOR <strong>en</strong> 2007. Michel Gonnet est titulaired’une maîtrise de droit international, diplôméde l’Institut d’études politiques de Pariset anci<strong>en</strong> élève de l’École nationaled’administration.S O M M A I R EI N T R O D U C T I O N ................................. 5Prés<strong>en</strong>tation des caractéristiquesprincipales des PPP ........................ 5Les PPP anglo-saxons...................... 6Les PPP français .............................. 7Distinction des PPP des marchés<strong>public</strong>s et de la privatisation............ 9Pourquoi avoir recours à des PPP?.. 9Les PPP dans huit paysde la région méditerrané<strong>en</strong>ne ....... 11État des lieux par pays .................... 11Études de cas par grand domaine... 21Les PPP dans les Psem : <strong>en</strong>jeuxet perspectives................................ 35Recommandations.......................... 38Le cadre juridique ........................... 38Les process...................................... 39Le financem<strong>en</strong>t ............................... 40Le rôle des collectivités locales....... 43B I B L I O G R A P H I E ................................ 44


4 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ER É S U M Éface à des besoins <strong>en</strong> investissem<strong>en</strong>ts de plus <strong>en</strong> plus importants etqui sont estimés par la Banque europé<strong>en</strong>ne d’investissem<strong>en</strong>t à 300 milliardsd’euros d’ici 2030, et dans une conjoncture peu favorable où les budgets<strong>public</strong>s des Pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (Psem) sont contraintspar la crise financière et économique, le recours par les différ<strong>en</strong>ts gouvernem<strong>en</strong>tsde la région aux part<strong>en</strong>ariats <strong>public</strong>-privé (ppp) est indisp<strong>en</strong>sable.Les marchés <strong>public</strong>s ne permettant plus de m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> tous les projets,cette alternative semble nécessaire tant les dettes de certains États sontcolossales. En théorie, les principaux avantages découlant de l’utilisation desppp résid<strong>en</strong>t dans l’optimisation du rapport coûts/résultats, la répartition desrisques <strong>en</strong>tre l’autorité publique et l’opérateur privé, la conservation par l’<strong>en</strong>titépublique du contrôle stratégique du service, et <strong>en</strong>fin le gain à traiter avecun secteur privé expérim<strong>en</strong>té. L’intérêt pour un État ou une collectivité localeest de «développer une infrastructure économique pour assurer le développem<strong>en</strong>td’un pays, tout <strong>en</strong> réduisant son emprunt et les risques associés».Cep<strong>en</strong>dant, ce recours croissant à l’usage des ppp ne se fait pas sans obstaclesdu fait que ce mode de financem<strong>en</strong>t et de gestion est relativem<strong>en</strong>t nouveaudans la zone méditerrané<strong>en</strong>ne. En effet, les cadres financier et juridiquedes ppp sont différ<strong>en</strong>ts d’un pays à l’autre et les projets susceptibles de fairel’objet de ppp ne sont pas clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés. Enfin, le secteur privé localne semble pas outillé pour accompagner des projets d’<strong>en</strong>vergure. C’est pourquoile développem<strong>en</strong>t de tels mécanismes pourrait être favorisé à traversnotamm<strong>en</strong>t l’élaboration et l’adoption d’un cadre régional harmonisé de pppqui reste <strong>en</strong>core à définir.les psem prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t des situations très contrastées de par leur histoire,leur contexte politique et macro-économique. Ils ont par conséqu<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>tesexpéri<strong>en</strong>ces de mise <strong>en</strong> œuvre de projets sous forme ppp. Si certainspays ont une longue expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> termes de ppp (Maroc, Égypte et Turquie),d’autres pays n’ont pour le mom<strong>en</strong>t pas accompli d’avancées significatives <strong>en</strong>la matière (Liban, Syrie).En s’appuyant sur quelques recommandations d’ordre juridique, ou liéesau financem<strong>en</strong>t et aux process, formulées notamm<strong>en</strong>t par la Banque europé<strong>en</strong>ned’investissem<strong>en</strong>t lors d’un séminaire t<strong>en</strong>u le 30 mai 2011 à Casablancaau Maroc ainsi que par les participants au séminaire restreint organisé parIpemed à Paris le 6 juin 2011, les Psem pourrai<strong>en</strong>t faire face aux besoins <strong>en</strong>investissem<strong>en</strong>ts très élevés, principalem<strong>en</strong>t dans les infrastructures et dans lefinancem<strong>en</strong>t des pme, mais aussi dans les secteurs non marchands tels queles équipem<strong>en</strong>ts numériques des territoires, l’éducation et la santé.


5 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EI N T RODUCTIONce rapport fait suite au séminaire restreint de haut niveau sur les part<strong>en</strong>ariats<strong>public</strong>-privé (ppp) <strong>en</strong> Méditerranée organisé par Ipemed et qui s’estt<strong>en</strong>u le 6 juin 2011 à Paris. L’objet de ce rapport est de prés<strong>en</strong>ter un état deslieux <strong>en</strong> matière de ppp dans huit pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée(Psem), de dégager les principaux <strong>en</strong>jeux et perspectives <strong>en</strong> matière de pppdans la zone méditerrané<strong>en</strong>ne et de proposer des recommandations opérationnellestirées des échanges ayant eu lieu au cours du séminaire.Les huit pays ret<strong>en</strong>us dans le cadre de ce rapport sont les suivants:l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie.Ils ont été sélectionnés <strong>en</strong> fonction de leur expéri<strong>en</strong>ce de mise <strong>en</strong> œuvrede projets sous forme de ppp ou des réc<strong>en</strong>tes actions déployées pour développerce type de part<strong>en</strong>ariats.Des études de cas prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le contexte, les objectifs, les modalités demise <strong>en</strong> œuvre et les résultats observés à ce jour pour onze projets qui serv<strong>en</strong>td’exemples de réussite dans la région dans les secteurs de l’eau, du transport,de l’énergie, de l’éducation, de l’immobilier et de la santé.Les recommandations formulées pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t la forme de bonnes pratiquesmais n’ont aucunem<strong>en</strong>t la prét<strong>en</strong>tion d’imposer un cadre global à appliquerdans les Psem <strong>en</strong> termes de ppp. Elles vis<strong>en</strong>t plutôt à servir de repères pouvantêtre utiles pour les pays qui seront am<strong>en</strong>és à mettre <strong>en</strong> œuvre des projetssous forme de ppp.Prés<strong>en</strong>tation des caractéristiques principales des PPPla région méditerrané<strong>en</strong>ne prés<strong>en</strong>te des besoins <strong>en</strong> investissem<strong>en</strong>tstrès élevés dans le domaine des infrastructures et du financem<strong>en</strong>t des pme.D’ici à 2030, ces besoins sont estimés à <strong>en</strong>viron 300 milliards d’euros. Parailleurs, les budgets des Psem étant fortem<strong>en</strong>t contraints par la crise économique,l’accroissem<strong>en</strong>t de ces investissem<strong>en</strong>ts et de leurs financem<strong>en</strong>ts doitêtre opéré sans aggravation du déficit <strong>public</strong> des États, tout <strong>en</strong> répondant auxbesoins de la population et <strong>en</strong> améliorant la qualité des services <strong>public</strong>s qui luisont offerts. Face à cette exig<strong>en</strong>ce, on assiste à un recours croissant à l’usaged’un nouveau mode de financem<strong>en</strong>t et de gestion dans la zone méditerrané<strong>en</strong>ne,le ppp.Ce recours a été motivé par l’insuffisance des solutions apportées par ledroit de la commande publique pour répondre aux objectifs des collectivitéslocales et de l’État. Les montages contractuels classiques (marchés <strong>public</strong>s <strong>en</strong>particulier) ne permettai<strong>en</strong>t pas de m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> tous les projets de constructionet de modernisation d’équipem<strong>en</strong>ts et d’infrastructures. En outre, l’importanceactuelle des dettes publiques de certains États les pouss<strong>en</strong>t à se tournerdavantage vers la formule des ppp.Les ppp ne font pas l’objet d’une définition juridique stricte. Le Livre Vertde la Commission europé<strong>en</strong>ne (30 avril 2004) définit toutefois quatre critèresess<strong>en</strong>tiels qualifiant les ppp :


6 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É E• la durée relativem<strong>en</strong>t longue de la relation, impliquant une coopération<strong>en</strong>tre le part<strong>en</strong>aire <strong>public</strong> et le part<strong>en</strong>aire privé sur différ<strong>en</strong>ts aspects d’un projetà réaliser ;• le mode de financem<strong>en</strong>t du projet, assuré pour partie par le secteur privé,parfois par le biais de montages complexes <strong>en</strong>tre divers acteurs, des financem<strong>en</strong>ts<strong>public</strong>s pouvant néanmoins s’ajouter aux financem<strong>en</strong>ts privés ;• le rôle important de l’opérateur économique, qui participe à différ<strong>en</strong>tsstades du projet (conception, réalisation, mise <strong>en</strong> œuvre, financem<strong>en</strong>t), le part<strong>en</strong>aire<strong>public</strong> se conc<strong>en</strong>trant ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t sur la définition des objectifs àatteindre <strong>en</strong> termes d’intérêt <strong>public</strong>, de qualité des services offerts, de politiquedes prix, et assurant le contrôle du respect de ces objectifs ;• la répartition des risques <strong>en</strong>tre le part<strong>en</strong>aire <strong>public</strong> et le part<strong>en</strong>aire privé<strong>en</strong> fonction des capacités respectives des parties <strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce à évaluer, contrôleret gérer ceux-ci.Même si la première législation <strong>en</strong>cadrant la délégation de services<strong>public</strong>s au privé date de 1880 <strong>en</strong> France, le principe du ppp tel qu’il est<strong>en</strong>t<strong>en</strong>du aujourd’hui apparaît dans les années 1970-80 dans le cadre d’opérationsd’urbanisme aux États-Unis avant d’être repris au Royaume-Uni dansles années 1990.Les PPP anglo-saxonspour le gouvernem<strong>en</strong>t britannique, les ppp recouvr<strong>en</strong>t trois types depart<strong>en</strong>ariats : les part<strong>en</strong>ariats institutionnels (création de sociétés à capitaux<strong>public</strong>s et privés telles que les sociétés d’économie mixte ou joint v<strong>en</strong>tures),les part<strong>en</strong>ariats dans lesquels les <strong>en</strong>treprises privées conseill<strong>en</strong>t les personnespubliques pour la valorisation de leurs bi<strong>en</strong>s et les contrats de Private FinanceInitiative (PFI) qui sont la forme la plus répandue de ppp.La politique des contrats de PFI a été lancée au Royaume-Uni par le gouvernem<strong>en</strong>tconservateur de John Major <strong>en</strong> 1992 dans le but de favoriser l’investissem<strong>en</strong>tdu secteur privé dans le cadre de contrats payés par les personnespubliques <strong>en</strong> particulier dans le domaine des hôpitaux, écoles et prisons. Cescontrats sont caractérisés par trois aspects : il s’agit de contrats globaux(conception, construction ou exécution, préfinancem<strong>en</strong>t et maint<strong>en</strong>ance ouexploitation) généralem<strong>en</strong>t de longue durée, dans lesquels la rémunérationdu cocontractant varie <strong>en</strong> fonction de son aptitude à remplir ses obligations <strong>en</strong>termes de performances et qui procèd<strong>en</strong>t à un partage détaillé des risques, <strong>en</strong>chargeant généralem<strong>en</strong>t le cocontractant d’assumer la plupart de ces risques.Les PFI repos<strong>en</strong>t sur un contrat signé <strong>en</strong>tre une personne publique et unconsortium privé, qui pr<strong>en</strong>d le plus couramm<strong>en</strong>t la forme d’un Special PurposeVehicle (SPV), société spécialem<strong>en</strong>t créée pour la réalisation du projet etqui regroupe des industriels et des investisseurs financiers. Le plus souv<strong>en</strong>t,ce consortium est une holding, qui déti<strong>en</strong>t une société de bi<strong>en</strong>s d’équipem<strong>en</strong>t(la Capco) et une société chargée des opérations (l’Opco). Des contrats secondairessont signés <strong>en</strong>tre le SPV (ou Topco) et les autres compagnies. Le consortiumest chargé d’assurer des services <strong>public</strong>s généralem<strong>en</strong>t supportés par lesecteur <strong>public</strong>. Il est rémunéré selon sa performance, des critères étant déterminéspar la personne publique dans le contrat établi.


7 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ELes termes de bot (Build-operate-transfer) et boot (Build-own-operatetransfer),se retrouv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t associés à des formes de ppp anglo-saxonscar ils ont été développés <strong>en</strong> Australie dans le domaine du chemin de fer. Ilsrecouvr<strong>en</strong>t un mode de financem<strong>en</strong>t de projet dans lequel une <strong>en</strong>tité privéese voit chargée d’assurer la fourniture d’un service pour une <strong>en</strong>tité privée oupublique. Lorsque l’<strong>en</strong>tité délégante est publique, les bot et boot s’appar<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tà des PFI. Ainsi, le cocontractant privé est responsable de la maîtrise d’ouvrageet du financem<strong>en</strong>t du projet.Les PPP français<strong>en</strong> france, on compte de nombreuses possibilités de montages juridiqueset financiers correspondant aux critères ret<strong>en</strong>us pour définir les pppaussi bi<strong>en</strong> par la Commission europé<strong>en</strong>ne que par le droit anglais. On peutainsi dégager trois grandes familles de montages <strong>en</strong> ppp.Les délégations de service <strong>public</strong>les délégations de service <strong>public</strong> se définiss<strong>en</strong>t comme des contratspar lesquels une personne morale de droit <strong>public</strong> confie la gestion d’un service<strong>public</strong> dont elle a la responsabilité à un délégataire <strong>public</strong> ou privé, dontla rémunération est substantiellem<strong>en</strong>t liée aux résultats de l’exploitation duservice. Le délégataire peut être chargé de construire des ouvrages ou d’acquérirdes bi<strong>en</strong>s nécessaires au service. Cette catégorie compr<strong>en</strong>d l’affermage,la régie intéressée et la concession.L’affermage est un contrat par lequel le cocontractant, appelé fermier,s’<strong>en</strong>gage à assurer la gestion d’un service <strong>public</strong> à ses risques et périls, contreune rémunération versée par les usagers. Le financem<strong>en</strong>t des ouvrages est àla charge de la personne publique, le fermier pouvant parfois participer à leurmodernisation ou ext<strong>en</strong>sion. Pour amortir les investissem<strong>en</strong>ts réalisés par lapersonne publique, le fermier lui verse une redevance.Dans la régie intéressée, la gestion du service est assurée par un délégatairetiers et la personne publique conserve la responsabilité financière de l’exploitation.La personne publique porte donc le risque et conserve un droitimportant sur la gestion du service. Le cocontractant perçoit une rémunérationmixte constituée d’une redevance fixe et d’un intéressem<strong>en</strong>t qui est fonctionde l’amélioration de la qualité du service, du niveau des économies réaliséeset du résultat financier de l’exploitation.Dans le cadre d’une concession, le délégataire, appelé concessionnaire,pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge le financem<strong>en</strong>t du projet dans sa totalité et l’<strong>en</strong>semble des investissem<strong>en</strong>ts.C’est donc le concessionnaire qui assume les risques liés aux tâches,de la conception à la gestion, <strong>en</strong> passant par la construction. Le concessionnairese rémunère directem<strong>en</strong>t auprès de l’usager par une redevance fixée dans lecontrat et pouvant être indexée. Dans certains cas, la personne publique peutégalem<strong>en</strong>t verser une subv<strong>en</strong>tion au concessionnaire. Ainsi, le concessionnairegère le service à ses risques et périls, ce qui est comp<strong>en</strong>sé par une durée relativem<strong>en</strong>tlongue du contrat (<strong>en</strong>viron 20 ans). Des conditions dans le contrat peuv<strong>en</strong>têtre définies <strong>en</strong> cas de surv<strong>en</strong>ance d’événem<strong>en</strong>ts extérieurs aux parties afinde répartir les risques supportés <strong>en</strong>tre la personne publique et le concessionnaire.Les concessions sont le type de ppp les plus répandus <strong>en</strong> France.


8 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ELes contrats d’occupation du domaine <strong>public</strong>ce type de contrats regroupe le bail emphytéotique administratif (bea)et les autorisations d’occupation temporaire du domaine <strong>public</strong> (aot).Le bea est un bail immobilier de très longue durée (<strong>en</strong>tre 18 et 99 ans), quipermet à une personne publique propriétaire d’un bi<strong>en</strong> immobilier de le louerà un tiers (l’emphytéote) afin qu’il conçoive, réalise, finance et exploite un équipem<strong>en</strong>tde service <strong>public</strong> ou d’intérêt général. Si le bea est sans conv<strong>en</strong>tion dedélégation de service <strong>public</strong>, l’emphytéote supporte le risque de la constructionet de la pér<strong>en</strong>nité de l’ouvrage. Si le bea est avec conv<strong>en</strong>tion de mission de service<strong>public</strong>, l’emphytéote supporte <strong>en</strong> plus les risques d’exploitation du service<strong>public</strong>. L’emphytéote perçoit un loyer de la personne publique établi <strong>en</strong> fonctionde l’amortissem<strong>en</strong>t des charges d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> et des frais généraux. Si le beapoursuit une mission de service <strong>public</strong>, l’emphytéote perçoit une redevancepayée par la personne publique et le prix payé par l’usager. À l’expiration du bea,l’ouvrage devi<strong>en</strong>t la propriété de la personne publique.Les aot sont similaires aux bea sauf que l’objet n’est pas restreint auxservices <strong>public</strong>s et aux opérations d’intérêt général, mais élargi à l’exerciced’activités privées.Les contrats de part<strong>en</strong>ariatles contrats de part<strong>en</strong>ariat ont été mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> 2004 par l’ordonnanc<strong>en</strong>°2004-559 du 17 juin 2004. C’est un contrat à long terme (de 10 à 35 ansou plus) par lequel une personne publique attribue à une <strong>en</strong>treprise une missionglobale de conception, réalisation, financem<strong>en</strong>t ainsi que d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, maint<strong>en</strong>anceet/ou d’exploitation de l’ouvrage. Le cocontractant est rémunéré parun paiem<strong>en</strong>t de la personne publique p<strong>en</strong>dant toute la durée du contrat. Cetterémunération peut être liée à des objectifs de performance et intègre l’amortissem<strong>en</strong>tdes investissem<strong>en</strong>ts initiaux. Le contrat de part<strong>en</strong>ariat diffère de laconcession dans la mesure où le cocontractant est uniquem<strong>en</strong>t chargé de l’exploitationet non de la gestion des ouvrages ; ainsi, il n’est <strong>en</strong> aucune manièrerémunéré par les usagers. Le contrat de part<strong>en</strong>ariat est fondé sur une répartitionoptimale des risques : le risque de trafic incombe à la personne publique,le cocontractant pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge le risque de construction et de performance.Répartition du risque au secteur privé <strong>en</strong> fonction du type de contratRisque pour le secteur privéÉ L E V ÉBOT/BOOB/ConcessionM O Y E NAffermageBEA/PFI/Contrat de part<strong>en</strong>ariatF A I B L EMaîtrise d’ouvrageRégie intéresséeC O U R TM O Y E NL O N GDurée du contrat


9 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EDistinction des PPP des marchés <strong>public</strong>s et de la privatisationles marchés <strong>public</strong>s ne sont pas considérés comme des ppp car ils nepeuv<strong>en</strong>t pas être utilisés pour la réalisation d’une mission de service <strong>public</strong> etdoiv<strong>en</strong>t uniquem<strong>en</strong>t satisfaire les besoins des personnes publiques <strong>en</strong> matièrede travaux, fournitures et prestations de service.Les ppp sont souv<strong>en</strong>t assimilés à tort à la privatisation. Une privatisationest la v<strong>en</strong>te ou cession par l’État au secteur privé d’une partie ou de la totalitéd’une <strong>en</strong>treprise publique. Dans le cadre d’un ppp, l’État verse une sommeau secteur privé <strong>en</strong> contrepartie de l’offre de service et de la prise <strong>en</strong> chargeév<strong>en</strong>tuelle de la construction et de la gestion des infrastructures. La privatisationsuppose que le secteur privé soit le seul responsable d’assurer les services,alors qu’avec un ppp, l’État conserve son rôle de responsable <strong>en</strong>vers lescitoy<strong>en</strong>s et reste prés<strong>en</strong>t dans le projet étant donné qu’il fait partie du contrat;au terme du contrat, il peut <strong>en</strong> outre y avoir transfert du droit de propriété ausecteur <strong>public</strong>. La privatisation permet égalem<strong>en</strong>t au secteur privé de supporterà lui seul les risques et d’être l’unique bénéficiaire des avantages. L’<strong>en</strong>trepriseprivée pourra déterminer les services à offrir et fixer les tarifs <strong>en</strong> se fondantsur une étude de marché qui lui sera favorable. Dans le cadre d’unpart<strong>en</strong>ariat les risques et profits sont partagés <strong>en</strong>tre secteurs privé et <strong>public</strong>,l’État étant chargé de fixer le niveau de services et les tarifs.Pourquoi avoir recours à des PPP ?l’intérêt pour une personne publique (État ou collectivité locale) derecourir à un ppp est de développer une infrastructure économique, qui contribueau développem<strong>en</strong>t du pays, tout <strong>en</strong> réduisant son emprunt et les risquesqui lui sont associés. Selon la forme de ppp ret<strong>en</strong>ue, le cocontractant privépourra <strong>en</strong> effet être celui qui contracte directem<strong>en</strong>t l’emprunt nécessaire aufinancem<strong>en</strong>t du projet. Le contre-argum<strong>en</strong>t courant à cet aspect des ppp est lefait qu’un emprunt <strong>public</strong> est généralem<strong>en</strong>t contracté à un taux plus favorablequ’un emprunt privé et que le versem<strong>en</strong>t d’une redevance ou d’un loyerau secteur privé par la personne publique s’appar<strong>en</strong>te à un remboursem<strong>en</strong>tde dette.Néanmoins, les ppp permett<strong>en</strong>t de bénéficier de l’efficacité et de l’expéri<strong>en</strong>cedu secteur privé pour diriger des services <strong>public</strong>s et de t<strong>en</strong>ter d’améliorerla qualité des services offerts aux citoy<strong>en</strong>s tout <strong>en</strong> laissant la personnepublique conserver le contrôle stratégique du service.Les ppp prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un certain nombre d’avantages qui peuv<strong>en</strong>tleur permettre d’optimiser le rapport coûts-résultats de l’interv<strong>en</strong>tion dusecteur <strong>public</strong> dans le cadre des projets d’infrastructure. Les ppp facilit<strong>en</strong>t et<strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet la mise <strong>en</strong> œuvre des projets dans les délais et dans leslimites du budget. Le principe « pas de rémunération sans service fourni » permetde s’assurer que le part<strong>en</strong>aire privé est incité à livrer et à exploiter lesactifs du projet dans les délais. La maîtrise des dépassem<strong>en</strong>ts de coûts est souv<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>forcée grâce à une meilleure gouvernance générale. Le part<strong>en</strong>aireprivé est <strong>en</strong> outre <strong>en</strong>couragé à trouver un mode de gestion innovant desrisques opérationnels associés au projet. En règle générale, le transfert desrisques à ceux qui sont le mieux à même de les gérer permet de réduire le


10 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Ecoût global des risques liés à un projet. Cette réduction du coût des risquesconstitue le principal moy<strong>en</strong> d’optimiser le rapport coûts-résultats du secteur<strong>public</strong> et, dans le cadre de ppp réussis, elle comp<strong>en</strong>se généralem<strong>en</strong>t toute augm<strong>en</strong>tationde coût résultant d’un financem<strong>en</strong>t par emprunts privés et non paremprunts <strong>public</strong>s.L’intérêt du transfert des risques pour le secteur <strong>public</strong> doit être démontréau cas par cas, conformém<strong>en</strong>t à une méthodologie adoptée d’un communaccord et généralem<strong>en</strong>t désignée par l’expression Public Sector Comparator(comparateur du secteur <strong>public</strong> ou psc). En d’autres termes, le secteur <strong>public</strong>doit être <strong>en</strong> mesure de s’assurer que le prix qu’il paie au part<strong>en</strong>aire privé autitre des investissem<strong>en</strong>ts et des risques liés au projet correspond à un bonusage de l’arg<strong>en</strong>t des contribuables.Ainsi, les ppp ne sont pas la panacée pour m<strong>en</strong>er à bi<strong>en</strong> tout type de projet.La préparation des projets de type ppp pr<strong>en</strong>ant généralem<strong>en</strong>t plus de tempsque des passations de marchés classique <strong>en</strong> raison de leur complexité, il estimportant de bi<strong>en</strong> choisir les projets qui peuv<strong>en</strong>t être effectués sous forme deppp et de bénéficier de conditions favorables qui inclu<strong>en</strong>t des acteurs <strong>public</strong>set privés compét<strong>en</strong>ts et solvables et un cadre macroéconomique et réglem<strong>en</strong>tairestable. Si les conditions sont réunies et que le partage des risques estoptimal, le ppp permettra de gérer des projets lourds et complexes, d’accélérerle rythme de leur réalisation et de croiser les financem<strong>en</strong>ts tout <strong>en</strong> ne minimisantpas les responsabilités des responsables politiques dans l’améliorationdes services <strong>public</strong>s.


11 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ELes PPP dans huit pays de la région méditerrané<strong>en</strong>neÉtat des lieux par paysles avancées <strong>en</strong> matière de ppp dans les Psem sont très contrastées selonle contexte historique, réglem<strong>en</strong>taire et économique des différ<strong>en</strong>ts pays. De parleur anci<strong>en</strong> statut de protectorats français et anglais, le Maroc et l’Égypte dispos<strong>en</strong>tpar exemple de la plus longue tradition <strong>en</strong> termes de ppp <strong>en</strong> Méditerranée.L’Algérie, la Jordanie, le Liban, la Syrie et la Tunisie ont introduit plustardivem<strong>en</strong>t les ppp et ont pour la plupart d’abord lancé une vague de privatisationsqui ont amorcé l’adoption des ppp à partir des années 2000.Tableau récapitulatif des PPP dans les PsemContexte Cadre réglem<strong>en</strong>taire EnjeuxAlgérie Ouverture de l’économie Pas de cadre spécifique aux PPP. Programme ambitieux de PPPalgéri<strong>en</strong>ne relativem<strong>en</strong>tréc<strong>en</strong>tePPP négociés selon le Codedes Investissem<strong>en</strong>tslancé <strong>en</strong> 2010 sur 5 ansÉgypte Expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> termes Entité dédiée aux PPP (PPPCU) Plan stratégique prévoyant des PPPde BOT et BOOT créée <strong>en</strong> 2006, loi spécifiqueaux PPP adoptée <strong>en</strong> mai 2010lancé <strong>en</strong> 2010 sur 5 ans. Implicationdu secteur bancaire local à développerJordanie Expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> PPP Entité dédiée aux PPP (EPC) Projet de loi à adopter. Programmehéritée de réformesde privatisationdepuis 2006, projet de loi établimais pas <strong>en</strong>core adoptéd’investissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> infrastructuresambitieuxLiban Économie de services Projet de loi sur les PPP Projet de loi à adopter. Programmefondée sur le tourisme etles services financiersétabli <strong>en</strong> 2006 mais pas <strong>en</strong>coreadoptéd’investissem<strong>en</strong>ts financés par la BEIlancé <strong>en</strong> 2007Maroc Expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière Loi spécifique à la délégation Création d’une <strong>en</strong>tité dédiée aux PPP, introdeconcessions de services <strong>public</strong>s adoptée<strong>en</strong> 2006duction de PPP dans des secteurs non mar-chands, participation du secteur privé localSyrie Forte croissance écono- Projet de loi sur les PPP établi Bonnes perspectives de mise <strong>en</strong> placemique à sout<strong>en</strong>ir par desinvestissem<strong>en</strong>ts importantsmais pas <strong>en</strong>core adopté de PPP dans les secteurs du transportet de l’énergieTunisie Expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matièrede concessionsLoi spécifique aux concessionsadoptée <strong>en</strong> 2008Programme ambitieux de PPP dans lesecteur du solaire lancé <strong>en</strong> 2010 sur 6 ansTurquie Expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière Nombreuses lois sur les PPP par Projet de loi à adopter, développerde concessions type de projet ou par secteur, les PPP à une échelle municipaleprojet de loi établi <strong>en</strong> 2007 maispas <strong>en</strong>core adoptéAlgériecontexte. L’ouverture de l’économie algéri<strong>en</strong>ne a rapidem<strong>en</strong>t progressé aucours des dernières années vers une <strong>en</strong>trée progressive dans l’économie demarché. Les ppp sont une approche prônée par le présid<strong>en</strong>t Bouteflika quin’est <strong>en</strong> revanche pas <strong>en</strong>core très répandue. En effet, le pays ne possède pasde cadre réglem<strong>en</strong>taire spécifique aux ppp et contraint <strong>en</strong>core fortem<strong>en</strong>t lesinvestissem<strong>en</strong>ts étrangers. Néanmoins, quelques projets sous forme de pppont vu le jour dans le secteur de l’eau, de l’énergie et des télécommunicationset un certain nombre de projets sont annoncés dans le secteur des transports.Le cadre réglem<strong>en</strong>taire


12 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EL’Algérie est dotée d’un Code des investissem<strong>en</strong>ts réformé par l’ordonnanc<strong>en</strong>°01-03 du 20 août 2001 relative au développem<strong>en</strong>t de l’investissem<strong>en</strong>t.Malgré une mise à jour de ce code <strong>en</strong> 2009, il reste relativem<strong>en</strong>t contraignantet restrictif au regard des investisseurs étrangers. En effet, les investissem<strong>en</strong>tsétrangers dans les activités de production de bi<strong>en</strong>s et de services ne peuv<strong>en</strong>t êtreréalisés que dans le cadre d’un part<strong>en</strong>ariat dont l’actionnariat national résid<strong>en</strong>treprés<strong>en</strong>te 51 % au moins du capital social. Les activités de commerce extérieurne peuv<strong>en</strong>t quant à elles être exercées par des personnes physiques ou moralesétrangères que dans le cadre d’un part<strong>en</strong>ariat dont l’actionnariat national résid<strong>en</strong>test égal au moins à 30 % du capital social. Tout projet d’investissem<strong>en</strong>tétranger direct ou d’investissem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat doit <strong>en</strong> outre être soumis àl’exam<strong>en</strong> du Conseil national de l’investissem<strong>en</strong>t rattaché au ministre chargéde la promotion des investissem<strong>en</strong>ts et est t<strong>en</strong>u de prés<strong>en</strong>ter une balance <strong>en</strong>devises excéd<strong>en</strong>taire au profit de l’Algérie p<strong>en</strong>dant toute la durée du projet. Lesfinancem<strong>en</strong>ts nécessaires à la réalisation des investissem<strong>en</strong>ts étrangers, à l’exceptionde la constitution du capital, doiv<strong>en</strong>t être effectués par recours au financem<strong>en</strong>tlocal. Toutefois, un régime dérogatoire peut s’appliquer au cas par casselon les projets, mais les conditions n’étant pas clairem<strong>en</strong>t fixées par le Codedes Investissem<strong>en</strong>ts, les investisseurs étrangers demeur<strong>en</strong>t contraints de seplier aux règles fixées s’ils souhait<strong>en</strong>t investir dans un projet.<strong>en</strong>jeux et perspectives. L’Algérie ne possède pas de cadre institutionnelet légal spécifiquem<strong>en</strong>t dédié aux ppp. Ceux-ci sont donc régis par le Code desinvestissem<strong>en</strong>ts et par les lois spécifiques à chaque secteur d’activité.En 2010, le gouvernem<strong>en</strong>t algéri<strong>en</strong> a lancé un plan d’investissem<strong>en</strong>tambitieux sur 5 ans d’un montant total de 286 milliards de dollars. Il se focalisesur les secteurs de l’eau, du transport, de l’énergie, de la santé et de l’éducation.Ce projet souhaite couvrir un nombre important de secteurs qui requièr<strong>en</strong>tdes investissem<strong>en</strong>ts coûteux, c’est pourquoi le gouvernem<strong>en</strong>t souhaitetraiter un certain nombre de projets sous forme de ppp afin que le secteurprivé finance la majeure partie des investissem<strong>en</strong>ts et puisse apporter sonsavoir-faire. Par exemple dans le secteur des transports, le ministère des Transportsa prévu une <strong>en</strong>veloppe de 35 milliards de dollars pour le développem<strong>en</strong>tdes transports ferroviaires et urbains sur la période 2010-2014 : la ratp a étéret<strong>en</strong>ue pour exploiter le métro d’Alger pour une durée de huit ans, adp estchargé depuis 2006 de gérer l’aéroport d’Alger et les terminaux à cont<strong>en</strong>eursdes ports de Dj<strong>en</strong>dj<strong>en</strong> et d’Alger sont exploités par Dubaï Ports World <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariatavec les <strong>en</strong>treprises portuaires publiques de Dj<strong>en</strong>dj<strong>en</strong> et d’Alger.Égyptecontexte. L’Égypte est considérée comme le pays pionnier <strong>en</strong> matière deppp dans la région sud-est de la Méditerranée. C’est <strong>en</strong> effet un des premierspays à avoir adopté les modèles de ppp anglo-saxons tels que les bot (Build-Operate-Transfer) ou les boot (Build-Own-Operate-Transfer), dans des secteursaussi variés que l’éducation, les hôpitaux, le traitem<strong>en</strong>t des eaux usées et laconstruction d’infrastructures de transport.évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. Historiquem<strong>en</strong>t, le cadre réglem<strong>en</strong>taireégypti<strong>en</strong> n’était pas favorable au développem<strong>en</strong>t de nombreux projetssous la forme de ppp. Il était <strong>en</strong>core trop fragm<strong>en</strong>té, le cadre législatif compor-


13 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Etant une réglem<strong>en</strong>tation particulière pour chaque secteur. Ainsi, les ppp étai<strong>en</strong>tnégociés individuellem<strong>en</strong>t selon l’application de la loi spécifique au secteurconcerné. Une harmonisation et la mise <strong>en</strong> place d’une réglem<strong>en</strong>tation propreaux ppp, contrats uniques et particuliers, était donc nécessaire pour assurer laréalisation de grands projets d’infrastructure sous la forme de ppp.C’est ainsi qu’<strong>en</strong> 2006, le gouvernem<strong>en</strong>t égypti<strong>en</strong> lance une politique delong-terme visant à favoriser les part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>tre le secteur <strong>public</strong> et le secteurprivé afin de développer les investissem<strong>en</strong>ts dans les infrastructures. Dansla perspective de réduire le financem<strong>en</strong>t <strong>public</strong> au profit d’un financem<strong>en</strong>tprivé, la forme des ppp apparaît au gouvernem<strong>en</strong>t comme la plus appropriée.Le gouvernem<strong>en</strong>t égypti<strong>en</strong> travaille <strong>en</strong> étroite coopération avec l’ifc (InternationalFinance Corporation, institution de la Banque Mondiale chargée des opérationsavec le secteur privé) et d’autres organisations internationales afin dedéfinir des termes, des conditions et des procédures standards qui pourrai<strong>en</strong>tformer la base des ppp pour tous les secteurs afin de fournir aux investisseursun <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t légal favorable.Il s’<strong>en</strong>suit la création d’une <strong>en</strong>tité spécialisée, la pppcu (Public PrivatePartnership C<strong>en</strong>tral Unit), directem<strong>en</strong>t rattachée au ministère des Finances etchargée de coordonner un programme national de ppp à travers les ministèreset les organismes <strong>public</strong>s grâce à la création d’unités satellites de la pppcuau sein des ministères clés. La pppcu incarne donc le visage politique de l’initiativedes ppp <strong>en</strong> Égypte depuis juin 2006, puisque sa mission est de mettre<strong>en</strong> place un cadre national réglem<strong>en</strong>taire favorable, dans la perspective d’unestandardisation des procédures nécessaires au lancem<strong>en</strong>t des ppp. Elle intervi<strong>en</strong>tdepuis le choix des projets <strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiant ceux qui sont réalisables et quipeuv<strong>en</strong>t être inclus dans les plans stratégiques sur cinq ans des ministèresconcernés, elle coordonne le programme et processus des ppp au travers desministères, du secteur privé et du marché de financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dirigeant lestransactions, <strong>en</strong> apportant un support technique et de conseil et <strong>en</strong> s’assurantde leur conformité à la loi. Grâce au suivi constant des projets, elle rapporte àun comité ministériel les <strong>en</strong>traves à la mise <strong>en</strong> place des ppp observées et a crééun guide de mise <strong>en</strong> place des ppp faisant ressortir les meilleures pratiques àtravers des exemples de projets pilotes.La concrétisation de ce travail d’accompagnem<strong>en</strong>t des ppp est incarnéepar l’adoption par le Parlem<strong>en</strong>t égypti<strong>en</strong> <strong>en</strong> mai 2010 d’une loi spécifique auxppp, dont la rédaction était à la charge de la pppcu.D’autre part, le secteur bancaire égypti<strong>en</strong> n’était pas favorable aux financem<strong>en</strong>tsdes projets par les ppp puisqu’il était fragm<strong>en</strong>té et ne pouvait investirque dans des petits et moy<strong>en</strong>s ppp par l’intermédiaire de prêts à courtematurité (quinze ans). Les projets de plus grande <strong>en</strong>vergure nécessitai<strong>en</strong>t lerecours à un financem<strong>en</strong>t international, incarné par des contrats bilatérauxfinancés par le Royaume-Uni et l’Espagne. La pppcu a donc eu pour missionde développer des mécanismes financiers facilitant la mise <strong>en</strong> place de créditset stimulant le réseau bancaire local afin qu’il puisse offrir des conditions definancem<strong>en</strong>t compétitives. Des solutions créatives de financem<strong>en</strong>t ont étémises <strong>en</strong> place incluant par exemple des financem<strong>en</strong>ts non exclusifs sousforme de club deals (implication de différ<strong>en</strong>ts fonds de private equity dans unmontage financier). Concernant les garanties, c’est le ministère des Financesqui assure la disponibilité des paiem<strong>en</strong>ts et les taux d’intérêt sont indexés tousles trois ans par le gouvernem<strong>en</strong>t égypti<strong>en</strong>.


14 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É E<strong>en</strong>jeux et perspectives. Malgré l’adoption d’un cadre réglem<strong>en</strong>taireadapté aux ppp <strong>en</strong> Égypte, le développem<strong>en</strong>t des formes modernes de cescontrats demeure relativem<strong>en</strong>t réc<strong>en</strong>t, et des points faibles <strong>en</strong> matière de suiviet de gestion de la performance et de financem<strong>en</strong>t local se font <strong>en</strong>core s<strong>en</strong>tir.A cela s’ajoute une certaine rétic<strong>en</strong>ce du peuple égypti<strong>en</strong> qui perçoit les pppcomme une privatisation et manifeste ainsi une résistance au changem<strong>en</strong>t.Afin de conserver une croissance autour de 7-8 % par an, l’Égypte abesoin de développer les investissem<strong>en</strong>ts dans les infrastructures. Il est estiméque 5 à 7 % de son pib annuel devrai<strong>en</strong>t être alloué à ces besoins <strong>en</strong> infrastructures,incluant à la fois les investissem<strong>en</strong>ts et la maint<strong>en</strong>ance, ce quireprés<strong>en</strong>te <strong>en</strong>viron 13 milliards de dollars. Il semble ainsi ess<strong>en</strong>tiel au gouvernem<strong>en</strong>td’accélérer le développem<strong>en</strong>t des infrastructures <strong>en</strong> mobilisant lefinancem<strong>en</strong>t privé. L’expéri<strong>en</strong>ce internationale a montré que de 10 à 30 % desbesoins de capital pour les infrastructures pourrai<strong>en</strong>t être financés par le secteurprivé par l’intermédiaire de ppp si un cadre favorable était <strong>en</strong> place. Il aété estimé que l’Égypte pouvait raisonnablem<strong>en</strong>t mobiliser de 10 à 15 % ducapital nécessaire aux infrastructures grâce à la mise <strong>en</strong> place de ppp.Dans le plan stratégique sur 5 ans (2010-2014) lancé par le gouvernem<strong>en</strong>t,32 projets représ<strong>en</strong>tant un montant total de 15,23 milliards de dollarssont prévus, dont 17 dans le secteur des infrastructures sociales (éducation etsanté, pour 6 milliards de dollars), 6 dans le secteur des eaux usées (2 milliardsde dollars) et 14 dans le secteur des transports (7 milliards de dollars). Une partiede ces projets pr<strong>en</strong>dront la forme de ppp.Jordaniecontexte. Dès 1992, le gouvernem<strong>en</strong>t jordani<strong>en</strong> lance une vague de privatisationsdans des secteurs tels que les transports, l’électricité, les télécommunicationsou l’eau. En 1996, une Unité de privatisation exécutive est établieet chargée de mettre <strong>en</strong> place une stratégie de privatisation. Ce n’est qu’àpartir de 2006 que la Jordanie décide de se tourner vers des part<strong>en</strong>ariats àlong terme avec le secteur privé. Face à des besoins <strong>en</strong> infrastructures considérableset <strong>en</strong>couragée par le développem<strong>en</strong>t des ppp dans la région méditerrané<strong>en</strong>ne,la Jordanie lance un programme de ppp <strong>en</strong> 2008 et met <strong>en</strong> place uncadre institutionnel et légal favorable à ce type de part<strong>en</strong>ariats.évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. Afin d’<strong>en</strong>cadrer ses opérations deprivatisation, la Jordanie adopte <strong>en</strong> 2000 une loi sur la privatisation. Cette loiprévoit la création de l’EPC (Executive Privatization Commission), chargée deconduire des études sur les opportunités <strong>en</strong> termes de privatisation et derestructuration et d’assurer le suivi des opérations concernées.En 2006, l’EPC est désignée comme l’<strong>en</strong>tité qualifiée responsable dudéveloppem<strong>en</strong>t d’une politique de ppp qui a pour objectif de favoriser laconstruction, la réhabilitation, l’exploitation et la maint<strong>en</strong>ance des infrastructurespubliques <strong>en</strong> mobilisant le financem<strong>en</strong>t privé afin de réduire les coûtssupportés par le Trésor Public. Dans le cadre de cette nouvelle politique, ledéfi de l’EPC est de conserver les <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts retirés des succès de la privatisationet d’attirer les investissem<strong>en</strong>ts directs à l’étranger dans l’économiejordani<strong>en</strong>ne par l’intermédiaire des ppp. Ce n’est qu’<strong>en</strong> 2008 que le gouvernem<strong>en</strong>tlance officiellem<strong>en</strong>t un programme de ppp de grande ampleur qui apour but d’être un moteur de la croissance économique, de favoriser la créa-


15 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Etion d’emplois grâce à un part<strong>en</strong>ariat bi<strong>en</strong> défini avec le secteur privé dans lesdomaines des infrastructures et services <strong>public</strong>s.La régulation N°80 datant de 2008 crée un comité des ppp qui a pourresponsabilité d’id<strong>en</strong>tifier les projets pot<strong>en</strong>tiels, de superviser le déroulem<strong>en</strong>tdes opérations de ppp et de dégager les expéri<strong>en</strong>ces acquises au cours de projetspilotes. Ce comité est composé de membres des ministères des Finances,du Commerce et de l’Industrie, de la Coopération Internationale et des ministèresresponsables des secteurs concernés par les projets. Ce comité et l’EPCdevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t donc l’interface <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts acteurs impliqués dans desppp : secteurs <strong>public</strong> et privé, organisations internationales et financem<strong>en</strong>tsinternationaux. Ils ont égalem<strong>en</strong>t été <strong>en</strong> charge d’ébaucher une loi consacréeaux ppp afin de définir leurs objectifs, de formaliser un cadre légal stable dansune perspective de standardisation des procédures et des contrats afin de rassurerles investisseurs et de délimiter clairem<strong>en</strong>t les droits et responsabilitésdes deux secteurs, privé et <strong>public</strong>. La loi n’a pas <strong>en</strong>core été adoptée à ce jour.<strong>en</strong>jeux et perspectives. Le cadre légal jordani<strong>en</strong> n’est pas <strong>en</strong>core spécifiqueaux ppp et n’est pas toujours favorable à ce type de contrats. La dét<strong>en</strong>tionétrangère est par exemple interdite dans certains secteurs ce qui limite lesperspectives de financem<strong>en</strong>t, d’autant plus que le secteur bancaire local possède<strong>en</strong>core relativem<strong>en</strong>t peu d’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>t de ppp(pas de financem<strong>en</strong>t à long terme et rarem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> monnaie locale). Toutefoisune expertise grandissante dans ce domaine est att<strong>en</strong>due.Il existe égalem<strong>en</strong>t un manque d’indép<strong>en</strong>dance politique : les ministresdes secteurs concernés par les ppp peuv<strong>en</strong>t parfois interférer avec les juridictionsrégulatrices.Sur 9 ans, de 2006 à 2015, les besoins d’investissem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> infrastructuressont estimés à un montant de 5 à 8 milliards de dollars, dont 2 à 3 milliardsdans le secteur de l’énergie, 0,2 à 0,3 milliards dans les télécommunications,de 1 à 1,5 milliards dans le transport et de 1 à 2 milliards dans l’eau.Libancontexte. Le Liban est une économie de services, qui compte parmi les secteursles plus importants, le tourisme et les services financiers. C’est une deséconomies de la région les plus propices à l’<strong>en</strong>treprise. Cep<strong>en</strong>dant, <strong>en</strong> dépit d’uncapital humain et d’un climat d’investissem<strong>en</strong>t favorables, les perspectives économiquesdu pays ont toujours souffert d’une grande instabilité politique etd’une dette publique élevée qui pès<strong>en</strong>t lourdem<strong>en</strong>t sur l’activité du pays.évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. Les premières m<strong>en</strong>tions officiellesde privatisation remont<strong>en</strong>t à 1998. En 2000, le Liban adopte la loi 228 quiréglem<strong>en</strong>te les opérations de privatisation au Liban et les régularise <strong>en</strong> soumettantla privatisation d’un secteur à l’approbation du Parlem<strong>en</strong>t. Dans laloi 228, la privatisation est définie comme le « transfert <strong>en</strong> partie ou dans satotalité d’un projet <strong>public</strong> ou de sa gestion au secteur privé <strong>en</strong> suivant une des procédureslégales». La loi impose la prise <strong>en</strong> compte des principes suivants dansle cadre des opérations de privatisation : assurer la concurr<strong>en</strong>ce, protéger lesintérêts des consommateurs, assurer les droits de la main d’œuvre nationale,protéger le d<strong>en</strong>ier <strong>public</strong> et la trésorerie nationale, généraliser la participationà la propriété et au capital et attirer les investissem<strong>en</strong>ts privés.


16 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EEn 2004, Ziad Hayek, secrétaire général du Conseil supérieur de la privatisation,propose d’adopter le concept de ppp au Liban. Un projet de loi estétabli <strong>en</strong> 2006, mais il tombe dans l’oubli avant de rev<strong>en</strong>ir sur le devant de lascène <strong>en</strong> 2009 avec les initiatives du présid<strong>en</strong>t de la République, Michel Sleiman.Le projet de loi vise à définir un cadre juridique aux relations qui li<strong>en</strong>tle secteur <strong>public</strong> au secteur privé local ou étranger, et à organiser la coopération<strong>en</strong>tre ces deux secteurs. Il attribue au Haut comité de privatisation (hcp)la responsabilité d’examiner les propositions de projets <strong>en</strong>voyées par l’État,de préparer les cahiers des charges ainsi que les contrats de part<strong>en</strong>ariat, et desuperviser le processus de sélection du part<strong>en</strong>aire et de l’attribution des projets.Le hcp est <strong>en</strong> outre t<strong>en</strong>u d’évaluer l’avancée des travaux, <strong>en</strong> soumettantchaque année au Conseil des ministres des rapports sur l’évolution des projets<strong>en</strong> cours. Cette loi a été prés<strong>en</strong>tée au Conseil des ministres <strong>en</strong> 2010, maisn’a toujours pas été adoptée à ce jour.Il existe aujourd’hui quelques projets <strong>public</strong>s dont certains aspects sontdélégués au secteur privé. Ces projets, souv<strong>en</strong>t de petite <strong>en</strong>vergure, ne s’inscriv<strong>en</strong>ttoutefois dans aucun cadre structuré, d’où leur nombre limité. Ilconvi<strong>en</strong>t de préciser que l’abs<strong>en</strong>ce de ce cadre, largem<strong>en</strong>t répandu à travers lemonde et qui a prouvé son efficacité dans plus d’un pays, constitue une failleprincipale au niveau de la compétitivité du Liban.<strong>en</strong>jeux et perspectives. Le Liban a r<strong>en</strong>contré quelques difficultés à mettre<strong>en</strong> œuvre des projets sous forme de ppp. Le ministère de l’Énergie et desRessources hydrauliques avait élaboré une stratégie déc<strong>en</strong>nale (2000-2010)prévoyant la construction d’une tr<strong>en</strong>taine de barrages et lacs collinaires, d’unecapacité d’emmagasinem<strong>en</strong>t de 800 millions de mètres cubes. Faute de financem<strong>en</strong>tet de cons<strong>en</strong>sus politique, seul un barrage fut érigé <strong>en</strong> 2007 dans larégion de Chabrouh, d’une capacité de 8 millions de mètres cubes, dédié àl’irrigation et l’approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau potable.Néanmoins, la bei s’est <strong>en</strong>gagée <strong>en</strong> 2007 à sout<strong>en</strong>ir les efforts de reconstructiondu Liban et à octroyer 960 millions d’euros de prêts au cours descinq prochaines années. 57 % de ce montant concern<strong>en</strong>t des projets d’infrastructuredu secteur <strong>public</strong>, surtout dans les secteurs de l’eau et des transports.La bei a prêté plus de 280 millions d’euros pour financer des projetsrelatifs au traitem<strong>en</strong>t des eaux usées à Tripoli, Beyrouth, Sidon et Tyr. Dans ledomaine des transports, 260 millions ont été accordés pour sout<strong>en</strong>ir laconstruction de l’aéroport international de Beyrouth, la modernisation et l’ext<strong>en</strong>siondes ports de Beyrouth et Tripoli et la construction d’autoroutes reliantBeyrouth à Damas et à des villes côtières. Plus de 100 millions d’euros ontété octroyés pour sout<strong>en</strong>ir l’ext<strong>en</strong>sion des c<strong>en</strong>trales de Jieh et de Zouk ainsi quele transport et la distribution d’électricité.Maroccontexte. Depuis le début du xx e siècle, le Maroc dispose d’une expéri<strong>en</strong>ce<strong>en</strong> matière de concessions, fondée sur le modèle français. Dès 1906, l’Acted’Algésiras <strong>en</strong>cadre la passation des premiers contrats de concession prévoyantle recours à des capitaux étrangers pour l’exploitation des services<strong>public</strong>s et la fixation des mécanismes d’adjudication publique pour touteconcession de services <strong>public</strong>s. L’Accord international de 1911 signé <strong>en</strong>tre la


17 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EFrance et l’Allemagne stipule que l’exploitation des services <strong>public</strong>s est réservéeà l’État ou librem<strong>en</strong>t concédé par lui à des tiers.Le Traité du protectorat de 1912 favorise la mise <strong>en</strong> place de concessions,principalem<strong>en</strong>t par l’intermédiaire de sociétés françaises: la société marocainede distribution (smd) pr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> charge la production et la distribution d’eaupotable dans quatre villes marocaines dès 1914, les lignes ferroviaires Tanger-Fès (1914) puis Fès-Marrakech (1920) sont réalisées sous forme de concessionset à partir de 1916, les ports de Casablanca, Fdala et Tanger sont exploitésdans le cadre de concessions. Lors de l’indép<strong>en</strong>dance du Maroc, <strong>en</strong> 1956,l’État rachète les <strong>en</strong>treprises concessionnaires et privilégie la création de monopoles<strong>public</strong>s et nationaux locaux tels que l’Office national de l’électricité (one)ou l’Office national des chemins de fer (oncf).À partir des années 1980, le Maroc amorce une libéralisation de son économieafin de rétablir la stabilité du cadre macroéconomique (maîtrise dutaux d’inflation, du déficit budgétaire). Cette restructuration économique setraduit par un dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de l’État au profit d’une gestion privée de certainsservices <strong>public</strong>s, le secteur privé étant perçu comme un moteur économiquecréateur d’emplois. Jusqu’à aujourd’hui, les concessions port<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tsur les services et les ouvrages <strong>public</strong>s relevant des secteursmarchands (transports urbains, distribution d’eau et d’électricité, assainissem<strong>en</strong>t,collecte et traitem<strong>en</strong>t des déchets).évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. Les résultats des concessions réaliséesétant probants, l’État a souhaité développer les investissem<strong>en</strong>ts dansdes projets de plus grande <strong>en</strong>vergure, posant ainsi la question de la nécessitéde l’adoption d’un nouveau cadre légal. En effet, la réglem<strong>en</strong>tation <strong>en</strong> vigueurdatant du protectorat, elle prés<strong>en</strong>tait peu de clarté et de garanties de stabilitépour les investisseurs, et semblait difficilem<strong>en</strong>t applicable aux nouveaux projetsqui exigeai<strong>en</strong>t des financem<strong>en</strong>ts importants et comportai<strong>en</strong>t plus derisques. Les règles étant rigides et fragm<strong>en</strong>tées selon les secteurs, il était difficilede mettre <strong>en</strong> œuvre des montages juridiques et financiers innovants. Àcela s’ajoutai<strong>en</strong>t la lourdeur de l’appareil administratif, la méfiance des investisseursà l’égard de la juridiction administrative et une insuffisance <strong>en</strong> matièred’obligations de transpar<strong>en</strong>ce et de concurr<strong>en</strong>ce. Les contrats de ppp mis <strong>en</strong>place relevai<strong>en</strong>t donc du droit commun et non d’une réglem<strong>en</strong>tation spécifiqueaux concessions et étai<strong>en</strong>t donc sujets à de longues négociations qui<strong>en</strong>g<strong>en</strong>drai<strong>en</strong>t des coûts élevés. En plus des difficultés liées à la mise <strong>en</strong> placedes contrats, le suivi de leur mise <strong>en</strong> œuvre était égalem<strong>en</strong>t difficile à assurer.Face à cette nécessité de changem<strong>en</strong>t du cadre légal, la loi n°54-05 relativeà la gestion déléguée des services <strong>public</strong>s est adoptée <strong>en</strong> février 2006. Elle s’inspiredes législations europé<strong>en</strong>nes réc<strong>en</strong>tes, <strong>en</strong> les adaptant à des spécificitésdu Maroc et vise à rationaliser et harmoniser les réglem<strong>en</strong>tations sectorielles.Elle garantit aux opérateurs privés nationaux et étrangers la clarté et la transpar<strong>en</strong>cedes procédures et l’égalité d’accès et de traitem<strong>en</strong>t. Elle pr<strong>en</strong>d égalem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> compte les intérêts des usagers et les impératifs de service <strong>public</strong> etassure un partage équitable des risques liés aux projets de ppp <strong>en</strong>tre la puissancepublique et son délégataire. Les principales dispositions novatrices introduitespar cette loi sont la possibilité de recourir à une procédure d’arbitrage pour lerèglem<strong>en</strong>t des litiges, voire de se référer à l’arbitrage international dans le casd’investissem<strong>en</strong>ts étrangers. Les droits du délégataire ne sont pas omis,


18 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Epuisqu’il peut recourir à la sous-traitance et constater les infractions commisespar les usagers. Ses obligations sont égalem<strong>en</strong>t clairem<strong>en</strong>t spécifiées <strong>en</strong> matièred’assurance, de reprise du personnel et de préservation de ses droits.La régulation et le suivi de la performance des ppp sont assurés par desag<strong>en</strong>ces spécialisées dans le secteur concerné par le projet comme l’anrt(Ag<strong>en</strong>ce nationale de réglem<strong>en</strong>tation des télécommunications) pour les télécommunicationsou l’anp (Ag<strong>en</strong>ce nationale des ports) pour les infrastructuresportuaires.<strong>en</strong>jeux et perspectives. Même si la mise <strong>en</strong> place d’un cadre juridique favorablea <strong>en</strong>traîné une progression du recours à la gestion déléguée et un rattrapagedes retards d’investissem<strong>en</strong>t, la perception des ppp par les usagers marocainsreste mitigée concernant l’évolution des tarifs et le concept de gestiondéléguée. En outre, on observe toujours une faible participation du secteur privénational au profit d’une forte prés<strong>en</strong>ce de groupes privés internationaux.Le gouvernem<strong>en</strong>t marocain souhaite désormais développer des contratsde part<strong>en</strong>ariats dans les services <strong>public</strong>s locaux à caractère non marchand(éclairage, éducation, santé) et créer, <strong>en</strong> coopération avec l’Union europé<strong>en</strong>neet la Banque Mondiale, une <strong>en</strong>tité dédiée à la gestion des ppp et chargée d’unerégulation globale de ces part<strong>en</strong>ariats.Syriecontexte. De 2006 à 2009, la Syrie a <strong>en</strong>registré une croissance économiquemoy<strong>en</strong>ne de 6 % par an. Le souti<strong>en</strong> de cette croissance ne peut se faire qu’<strong>en</strong>améliorant la compétitivité de l’économie syri<strong>en</strong>ne, <strong>en</strong> d’autres termes <strong>en</strong> attirantdes investissem<strong>en</strong>ts dans tous les secteurs d’activité et <strong>en</strong> développant unsystème d’infrastructures de haute qualité. Pour la période allant de 2011 à 2015,il a été estimé que le besoin <strong>en</strong> investissem<strong>en</strong>ts dans les infrastructures nécessairespour maint<strong>en</strong>ir une croissance annuelle <strong>en</strong>tre 6 et 8 % s’élevait à 50 milliardsde dollars. Au regard de ce montant important, le gouvernem<strong>en</strong>t syri<strong>en</strong>a décidé de lancer un programme de ppp afin d’attirer les investissem<strong>en</strong>ts étrangerset d’inciter le secteur privé à contribuer au développem<strong>en</strong>t des infrastructures.Ce programme s’inscrit dans une stratégie globale de changem<strong>en</strong>ts structurelset de réformes économiques afin de permettre au secteur privé de jouerun plus grand rôle dans le développem<strong>en</strong>t économique et social du pays.évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. La législation syri<strong>en</strong>ne comporteune loi réglem<strong>en</strong>tant les investissem<strong>en</strong>ts dans les différ<strong>en</strong>ts secteurs d’activité(loi n°10), une loi qui réglem<strong>en</strong>te les marchés <strong>public</strong>s (loi n°51) et la loi 2/2005qui autorise la séparation <strong>en</strong>tre le managem<strong>en</strong>t et la propriété d’une infrastructure(Article 35) qui ont généralem<strong>en</strong>t servi de base réglem<strong>en</strong>taire pourmettre <strong>en</strong> place des ppp. En s’appuyant sur les expéri<strong>en</strong>ces <strong>en</strong> matière de pppdans la zone méditerrané<strong>en</strong>ne, le gouvernem<strong>en</strong>t syri<strong>en</strong> a nommé un comitéspécial chargé d’établir une loi spécifiquem<strong>en</strong>t dédiée aux ppp. Ce comité bénéficiede l’appui d’experts et d’organisations internationales.Le projet de loi, qui n’a pas <strong>en</strong>core été adopté à ce jour, compr<strong>en</strong>d six chapitresdéfinissant les ppp, le cadre institutionnel qui leur sera dédié, le processusd’appels d’offres et le cont<strong>en</strong>u des contrats à établir. Le cadre institutionnelproposé par la loi comporte trois niveaux : un niveau stratégique assurépar un Comité ministériel et un Conseil sur les ppp ; un niveau opérationnel


19 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Eincarné par une unité c<strong>en</strong>trale dédiée aux ppp (ppp C<strong>en</strong>tral Unit) relevant duPremier ministre ; un niveau exécutif représ<strong>en</strong>té par des unités satellites àl’unité c<strong>en</strong>trale implantées au sein des ministères concernés par les projets etpar un Comité directeur mis <strong>en</strong> place pour chaque projet.<strong>en</strong>jeux et perspectives. La Syrie a déjà réalisé certains projets de type ppp,notamm<strong>en</strong>t dans le secteur des transports. La gestion des terminaux à cont<strong>en</strong>eursdes ports de Tartous et de Lattaquié a été lancée sous forme de concessionsd’une durée de dix ans respectivem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2007 et 2009. Le ministèredes Transports a élaboré un plan stratégique sur cinq ans (2011-2014) qui compr<strong>en</strong>dd’ambitieux projets destinés à être développés sous forme de pppcomme la ligne ferroviaire Amman-Damas pour 310 millions de dollars ou laconstruction d’un métro à Damas pour 1,8 milliard de dollars.Les secteurs des énergies r<strong>en</strong>ouvelables comme l’éoli<strong>en</strong> et le solaire prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t de bonnes perspectives pour le développem<strong>en</strong>t des ppp. Legroupe Cham Holding, société syri<strong>en</strong>ne dédiée au développem<strong>en</strong>t de part<strong>en</strong>ariatsafin de réaliser des projets de grande <strong>en</strong>vergure dans les domaines del’immobilier, de l’énergie et du transport, a signé <strong>en</strong> 2010 un accord avec lasociété danoise Vestas, numéro un mondial de l’éoli<strong>en</strong>, afin de développercette énergie <strong>en</strong> Syrie. Deux parcs éoli<strong>en</strong>s devrai<strong>en</strong>t prochainem<strong>en</strong>t êtreconstruits et exploités sous forme de bot ou boot d’une durée de deux ans.De nombreux projets sont donc <strong>en</strong> cours ou prêts à être lancés sous formede ppp. Néanmoins, l’adoption de la loi et la mise <strong>en</strong> place effective du cadreinstitutionnel demeur<strong>en</strong>t des conditions nécessaires pour inciter et faciliter laparticipation des investisseurs étrangers et développer un nombre <strong>en</strong>core plusimportant de ppp <strong>en</strong> Syrie.Tunisiecontexte. Dès le début des années 1980, le gouvernem<strong>en</strong>t tunisi<strong>en</strong> considèrela privatisation des <strong>en</strong>treprises étatiques afin de mettre fin à leur <strong>en</strong>dettem<strong>en</strong>t.Aucun programme concret n’est cep<strong>en</strong>dant lancé avant 1987. Le programmede privatisation suit trois phases : la première (1987-1994) est réaliséesous la forme de v<strong>en</strong>te d’actifs et concerne les activités de service, la pêche etl’agro-alim<strong>en</strong>taire. La deuxième (1994-1997) concerne des <strong>en</strong>treprises à structurefinancière saine et se concrétise par la v<strong>en</strong>te de blocs d’actions de contrôle.La troisième phase, <strong>en</strong>tamée <strong>en</strong> 1998, a recours à des techniques plus élaboréesincluant les concessions (boo ou bot).évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. Le cadre juridique et institutionneltunisi<strong>en</strong> n’est pas spécifiquem<strong>en</strong>t adapté aux ppp avant l’adoption <strong>en</strong> 2008de la loi n°2008-23, relative au régime des concessions. De 1998 à 2008, lesconcessions sont donc traitées au cas par cas, <strong>en</strong> s’appuyant sur des lois,décrets, cahiers des charges et arrêtés ministériels. Cep<strong>en</strong>dant, la concurr<strong>en</strong>ceet la transpar<strong>en</strong>ce des procédures devant être garanties, l’établissem<strong>en</strong>t d’uncadre réglem<strong>en</strong>taire dédié aux concessions devi<strong>en</strong>t nécessaire.La loi n°2008-23 prévoit la répartition des risques <strong>en</strong>tre le concédant etle concessionnaire et fixe les procédures de choix des concessionnaires. Lechoix du concessionnaire ne se fait pas qu’après appel à la concurr<strong>en</strong>ce : ilpeut être choisi soit après consultation ou par voie de négociation directelorsque l’appel à la concurr<strong>en</strong>ce a été déclaré infructueux, lorsqu’il y a urg<strong>en</strong>ce


20 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Eà assurer la continuité du service <strong>public</strong> ou lorsque l’exécution de l’objet ducontrat se rapporte à des prestations dont l’exécution ne peut être confiée qu’àune personne déterminée ou à une activité dont l’exploitation est exclusivem<strong>en</strong>tréservée à un porteur de brevet d’inv<strong>en</strong>tion. Cette loi autorise les étrangersà participer aux concessions.perspectives et <strong>en</strong>jeux. Le gouvernem<strong>en</strong>t tunisi<strong>en</strong> a lancé un vaste programmesolaire s’étalant sur la période 2010-2016 regroupant 40 projets sousforme de ppp. Le montant global des projets s’élève à 1,5 milliard d’euros, cofinancéspar le Fonds National pour la Maîtrise de l’Energie à hauteur de 130millions d’euros, par la Société Tunisi<strong>en</strong>ne de l’Electricité et du Gaz à hauteurde 340 millions d’euros, le secteur privé à hauteur de 1 milliard et les fondsinternationaux à hauteur de 40 millions d’euros.Turquiecontexte. Sous l’empire Ottoman, de nombreux projets ont été mis <strong>en</strong>œuvre sous forme de concessions dans les domaines du transport ferroviaire,de la poste, de l’énergie et de l’eau. A partir des années 1980, plusieurs loisrelatives aux ppp ont été promulguées <strong>en</strong> Turquie, afin de faciliter le recoursau secteur privé pour certains types de projets, notamm<strong>en</strong>t dans les domainesde l’électricité et des infrastructures routières. Les formes de part<strong>en</strong>ariats lesplus développées s’appui<strong>en</strong>t sur le modèle anglo-saxon des bot, BO, BLT(Build-Lease-Transfer) et baux à long terme.évolution du cadre réglem<strong>en</strong>taire. La législation turque comporte d<strong>en</strong>ombreuses lois réglem<strong>en</strong>tant les ppp qui sont pour la plupart spécifiques àun secteur, excepté la loi n°5076 qui réglem<strong>en</strong>te les concessions de services<strong>public</strong>s depuis 1910. Ainsi, le secteur de l’énergie est le premier à obt<strong>en</strong>ir uneloi (n°3096) <strong>en</strong> 1984 qui démantèle le système d’intégration verticale des<strong>en</strong>treprises publiques <strong>en</strong> <strong>en</strong>cadrant la mise <strong>en</strong> place d’<strong>en</strong>tités spécialisées dansla production, la transmission ou la distribution d’énergie. La loi prévoit égalem<strong>en</strong>tla création d’une autorité particulière pour chacune de ces filières. En1988 est adoptée une loi (n°3465) autorisant la construction, la maint<strong>en</strong>anceet l’exploitation des autoroutes au secteur privé.Une première t<strong>en</strong>tative d’harmonisation de ce cadre législatif fragm<strong>en</strong>tépar secteur est lancée <strong>en</strong> 1994 avec l’adoption de deux lois plus généralistes,l’une sur la privatisation (n° 4046) et l’autre sur les bot (n° 3996). Ces deuxlois permett<strong>en</strong>t l’établissem<strong>en</strong>t de ppp dans les domaines de l’énergie, dutransport, de l’agriculture, de la distribution et du traitem<strong>en</strong>t de l’eau, du tourisme,du secteur minier et de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t.Néanmoins, <strong>en</strong> 2005 de nouvelles lois réglem<strong>en</strong>tant les opérations de part<strong>en</strong>ariatspécifiquem<strong>en</strong>t dans les secteurs de la santé (n° 5396) et du transportaéroportuaire (n° 5335) sont adoptées. Pour le secteur de la santé, la loi autoriseet <strong>en</strong>cadre les opérations de BLT, qui consist<strong>en</strong>t à ce que le secteur privéconstruise des c<strong>en</strong>tres médicaux puis les loue à l’État avant de lui <strong>en</strong> transférerla propriété. Cette loi <strong>en</strong>traîne égalem<strong>en</strong>t la création <strong>en</strong> 2007 d’un départem<strong>en</strong>tppp au sein du ministère de la Santé, chargée de déterminer les projets à réaliser,de préparer les docum<strong>en</strong>ts nécessaires à l’établissem<strong>en</strong>t des contrats, de lancerles procédures d’appels d’offres et de suivre le déroulem<strong>en</strong>t des projets.


21 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Eperspectives et <strong>en</strong>jeux. La mise <strong>en</strong> place de ppp <strong>en</strong> Turquie est donc <strong>en</strong>cadréepar de nombreuses lois spécifiques soit à un secteur, soit à un type de part<strong>en</strong>ariat.L’<strong>en</strong>jeu pour le gouvernem<strong>en</strong>t est d’adopter une réglem<strong>en</strong>tation harmoniséequi couvre tous les domaines d’activités et tout type de part<strong>en</strong>ariat.Dans cette perspective, l’Organisation du Plan d’État (State Organisation Planning),qui relève du Premier ministre, a lancé <strong>en</strong> 2005 une série de réunionsavec les institutions concernées par les ppp afin d’échanger sur leurs expéri<strong>en</strong>ces,les difficultés r<strong>en</strong>contrées et les recommandations possibles <strong>en</strong> vue derédiger un projet de loi sur les ppp. Ce projet était prêt fin 2007 et a été revu<strong>en</strong> 2010 mais n’a pas <strong>en</strong>core été adopté. Cette loi spécifique aux ppp vise àstandardiser les procédures de mise <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> les alignant sur les pratiquesmondiales, à permettre le recours à ce type de part<strong>en</strong>ariat dans tous les secteurset à mettre <strong>en</strong> place une institution chargée de la sélection, de la conformitéet du suivi des projets. La loi permettrait égalem<strong>en</strong>t de diversifier lesmodèles de ppp mis <strong>en</strong> œuvre <strong>en</strong> autorisant la création de joint v<strong>en</strong>tures.Jusqu’à prés<strong>en</strong>t, les ppp mis <strong>en</strong> place <strong>en</strong> Turquie concern<strong>en</strong>t principalem<strong>en</strong>tles administrations c<strong>en</strong>trales. C’est pourquoi l’un des objectifs dugouvernem<strong>en</strong>t est de développer des projets de taille plus réduite à l’échellemunicipale.Études de cas par grand domaine<strong>en</strong> méditerranée les ppp ont principalem<strong>en</strong>t été développés dans le secteurmarchand tel que l’eau (création de la seaal <strong>en</strong> Algérie, c<strong>en</strong>tre de traitem<strong>en</strong>tdes eaux usées <strong>en</strong> Égypte), les transports (aéroport Que<strong>en</strong> Alia <strong>en</strong> Jordanie,aéroports d’Enfidha et Monastir <strong>en</strong> Tunisie, port Tanger Med au Marocet tunnel de Göcek <strong>en</strong> Turquie) et l’énergie (c<strong>en</strong>trale solaire de Kureimat <strong>en</strong>Égypte et IPP Radès II <strong>en</strong> Tunisie). Ces secteurs sont <strong>en</strong> effet les plus attractifspour le secteur privé au regard des rev<strong>en</strong>us qu’ils génèr<strong>en</strong>t. Toutefois, laJordan Education Initiative mise <strong>en</strong> place <strong>en</strong> Jordanie, la création de la sociétéfoncière Solidere au Liban et le lancem<strong>en</strong>t de la construction du c<strong>en</strong>tre desanté de Kayseri <strong>en</strong> Turquie sont des exemples prouvant que les ppp se développ<strong>en</strong>tdans le secteur social et de l’immobilier.Récapitulatif des cas étudiésEau Transport Énergie Éducation Immobilier SantéAlgérie SEAALÉgypte Nouveau C<strong>en</strong>trale solaireCairede KureimatJordanie Aéroport Jordan EducationQue<strong>en</strong> AliaInitiativeLibanSolidereMarocPort Tanger MedSyrieTunisieAéroports d’Enfidhaet Monastir IPP Radès IITurquie Tunnel de Göcek C<strong>en</strong>tre médicalde Kayseri


22 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ESecteur de l’eauLa seaal – Algériecontexte. Depuis une quinzaine d’années, l’Algérie souffre d’un manqued’eau sans précéd<strong>en</strong>t. Les aléas climatiques persistants, doublés d’une importantecroissance démographique dans les grandes villes ont largem<strong>en</strong>t contribuéà une car<strong>en</strong>ce de ressources mobilisables <strong>en</strong> eau. Durant l’été 2002, Algera subi une sécheresse p<strong>en</strong>dant laquelle les seules sources d’eau disponiblesétai<strong>en</strong>t les nappes phréatiques. Par ailleurs, l’état du réseau d’approvisionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> eau de la ville posait déjà des problèmes de distribution depuis unedizaine d’années. Au regard de cette situation, le gouvernem<strong>en</strong>t a m<strong>en</strong>é unambitieux programme de modernisation des installations existantes et souhaitéfaire appel à l’expertise de Suez Environnem<strong>en</strong>t pour établir un diagnosticdes installations. Le projet a été initié <strong>en</strong> octobre 2002 puis formalisépar un protocole d’accord signé <strong>en</strong> février 2003 par l’Algéri<strong>en</strong>ne des eaux(ade), l’Office national de l’assainissem<strong>en</strong>t (ona) et Suez Environnem<strong>en</strong>t.objectifs. Les att<strong>en</strong>tes du gouvernem<strong>en</strong>t, de l’ade et de l’ona lors de la signaturedu protocole d’accord étai<strong>en</strong>t :• éradiquer définitivem<strong>en</strong>t les problèmes récurr<strong>en</strong>ts grâce à la mise <strong>en</strong>place d’un service de qualité dans la capitale, notamm<strong>en</strong>t par une distribution24 heures sur 24 de l’eau potable ;• investir de façon efficace et réduire durablem<strong>en</strong>t les besoins <strong>en</strong> subv<strong>en</strong>tionsd’exploitation ;• faire bénéficier au service <strong>public</strong> d’Alger du savoir-faire d’un part<strong>en</strong>aireperformant ;• capitaliser une expéri<strong>en</strong>ce de part<strong>en</strong>ariat applicable pour d’autres Wilayas.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Suez Environnem<strong>en</strong>t a effectué un diagnosticopérationnel avec les cadres de l’ade et l’ona prés<strong>en</strong>tant les solutionspour éliminer durablem<strong>en</strong>t les difficultés liées à la distribution de l’eau. Cediagnostic a permis l’élaboration d’un plan d’action visant la remise à niveaudes systèmes et le rétablissem<strong>en</strong>t de la distribution <strong>en</strong> continu sur une périodeinitiale de 5,5 ans. Un conseil interministériel a validé cette approche ainsique les budgets prévisionnels associés <strong>en</strong> 2004 et a confirmé la propositionde réunir dans un <strong>en</strong>semble commun les services d’eau et d’assainissem<strong>en</strong>td’Alger. La structure ret<strong>en</strong>ue pour cela est une Société par actions (spa) dénomméeSociété des eaux et d’assainissem<strong>en</strong>t d’Alger (seaal), dont les premiersactionnaires sont l’ade et l’ona à parité. Le contrat est signé <strong>en</strong> novembre2005 et prévoit l’opérabilité de la seaal <strong>en</strong> février 2006. Ce contrat de gestionrepose sur un plan d’action articulé autour de trois axes majeurs : la modernisationdes services d’eau et d’assainissem<strong>en</strong>t d’Alger, la modernisation duservice cli<strong>en</strong>tèle et une meilleure gestion des ressources humaines.Ainsi, ce ppp permet la création d’une société 100 % publique, par l’intermédiairede laquelle l’État poursuit sa logique d’investissem<strong>en</strong>ts dans uncadre sécurisé (maîtrise de l’éparpillem<strong>en</strong>t des acteurs de l’investissem<strong>en</strong>t,maîtrise des coûts et suivi des investissem<strong>en</strong>ts). Les actionnaires de la seaalsont les garants de la cohér<strong>en</strong>ce de la gestion par rapport aux <strong>en</strong>jeux nationauxdu secteur de l’eau et du bon déroulem<strong>en</strong>t du plan d’actions prévu dansle contrat. Suez Environnem<strong>en</strong>t accompagne les autorités publiques pour amé-


23 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Eliorer le service <strong>public</strong> de l’eau et de l’assainissem<strong>en</strong>t (garantir le mainti<strong>en</strong>durable du niveau de service grâce à la montée <strong>en</strong> puissance des compét<strong>en</strong>cestechniques, managériales et comportem<strong>en</strong>tales locales).Le processus contractuel adopté fixe un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t fort des deux part<strong>en</strong>aires<strong>public</strong> et privé fondés sur :• l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t commun sur des objectifs d’amélioration de la qualité duservice, notamm<strong>en</strong>t une desserte 24 h/24 après trois ans et demi (fin 2009);• le transfert du savoir-faire de Suez Environnem<strong>en</strong>t et un effort sout<strong>en</strong>ude formation des équipes locales ;• la poursuite des investissem<strong>en</strong>ts algéri<strong>en</strong>s <strong>en</strong> vue de la modernisationdes outils de gestion, de la rénovation et de l’ext<strong>en</strong>sion du réseau au rythmede 200 millions d’euros/an ;• un contrat évolutif et inscrit dans la durée : 5 ans de managem<strong>en</strong>t ouvrantla voie à la possibilité d’un part<strong>en</strong>ariat r<strong>en</strong>forcé (affermage par exemple).moy<strong>en</strong>s du contrat. Le programme d’investissem<strong>en</strong>ts est financé par l’Étatalgéri<strong>en</strong> qui mobilise un milliard d’euros sur 5 ans pour améliorer la mobilisationdes ressources <strong>en</strong> eau et réhabiliter les infrastructures et 350 millionsd’euros pour améliorer l’emploi des actifs. Du point de vue des ressourceshumaines, 27 experts de Suez Environnem<strong>en</strong>t disposant d’une expéri<strong>en</strong>ceinternationale sont mobilisés (plus de 30 000 jours-hommes et Suez Environnem<strong>en</strong>tassure un back office technique sur toute la durée du contrat). Desmissions d’assistance technique spécifiques <strong>en</strong> fonction des besoins sont égalem<strong>en</strong>tréalisées par des experts de Suez Environnem<strong>en</strong>t (plus de 2 400 jourshommessur toute la durée du contrat).suivi des objectifs du contrat. Des outils de suivi ont été mis <strong>en</strong> placepour r<strong>en</strong>dre compte des moy<strong>en</strong>s déployés et de l’évolution des résultats <strong>en</strong>toute transpar<strong>en</strong>ce. Un tableau de bord chaque mois d’avancem<strong>en</strong>t des objectifscontractuels suivant des indicateurs techniques et de gestion a été établi,des rapports de gestion détaillés et analysées par le Comité Technique (composéde l’ade, l’ona, Suez Environnem<strong>en</strong>t et la seaal) sont rédigés et des auditscontractuels et techniques métiers sont réalisés régulièrem<strong>en</strong>t.résultats (2006-2010). Pour les opérations réalisées jusqu’à maint<strong>en</strong>ant, lesprincipaux résultats sont les suivants :• une distribution <strong>en</strong> continu de l’eau pour 86 % de la population avec uneeau potable conforme aux normes internationales contre 16 % <strong>en</strong> mars 2006 ;• des spécialistes <strong>en</strong> qualité de l’eau et de l’assainissem<strong>en</strong>t formés <strong>en</strong>continu : 3 types de formation ont été m<strong>en</strong>és : une formation pour cadres etdirigeants supérieurs, une formation technique pour tout le personnel et uneformation comportem<strong>en</strong>tale sur le changem<strong>en</strong>t pour les cadres ;• le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des conduites d’eau progresse de 6 à 7 km par moissur un réseau global estimé à 4 000 km ;• 300 ouvrages d’eau et d’assainissem<strong>en</strong>t sous surveillance c<strong>en</strong>tralisée ;• l’ouverture de 54 plages <strong>en</strong> 2009, soit 15 de plus qu’<strong>en</strong> 2006 ;• une amélioration du service cli<strong>en</strong>tèle : un numéro d’appel unique a étémis <strong>en</strong> place, 84 % des cli<strong>en</strong>ts se déclar<strong>en</strong>t satisfaits des prestations de seaal.Les résultats de la seaal sont prometteurs, car selon le tableau de bordd’avancem<strong>en</strong>t du projet, 94,5 % des objectifs du plan d’actions sont atteints <strong>en</strong>


24 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É E2010. Néanmoins, le contrat de gestion ne pr<strong>en</strong>dra fin qu’<strong>en</strong> 2011, date àlaquelle un jugem<strong>en</strong>t définitif sur ce ppp pourra être porté, <strong>en</strong> se fondant surles derniers résultats concrétisés et sur une <strong>en</strong>quête des Algérois. D’autresvilles algéri<strong>en</strong>nes ont toutefois choisi de mettre <strong>en</strong> place ce type de ppp dansles services de l’eau sans att<strong>en</strong>dre les résultats d’Alger. Un contrat de gestiona vu le jour à Oran <strong>en</strong> 2008, avec la participation de la société espagnole AguaBarcelona et les villes d’Annaba et Constantine compt<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t suivrecette voie.Le c<strong>en</strong>tre de traitem<strong>en</strong>t des eaux usées de Nouveau Caire – Égyptecontexte. La population égypti<strong>en</strong>ne de Nouveau Caire (New Cairo, ville satellitedu Caire conçue <strong>en</strong> 2001 pour dés<strong>en</strong>gorger Le Caire) s’élève <strong>en</strong> 2009 à550 000 habitants. Il est prévu qu’elle s’élève à 3 millions d’ici vingt ans. C’estpourquoi le gouvernem<strong>en</strong>t égypti<strong>en</strong> s’est donné pour priorité de développerles infrastructures de la région. Ainsi, le gouvernem<strong>en</strong>t a fait appel à l’ifc afinde développer et mettre <strong>en</strong> place un ppp pour la construction d’une usine detraitem<strong>en</strong>t des eaux usées au Nouveau Caire qui pourrait être appliqué à d’autresprojets d’infrastructure. Ce ppp s’inscrit dans la stratégie générale du gouvernem<strong>en</strong>tégypti<strong>en</strong> de développem<strong>en</strong>t économique à long-terme s’appuyantsur le savoir-faire et le financem<strong>en</strong>t du secteur privé. L’ifc a donc superviséune équipe d’experts qui ont m<strong>en</strong>é une due dilig<strong>en</strong>ce légale, financière et techniqueafin de déterminer le type de transaction le plus favorable au projet.C’est l’ifc qui a égalem<strong>en</strong>t été chargée de promouvoir le projet, de sélectionnerles investisseurs pot<strong>en</strong>tiels, d’établir les docum<strong>en</strong>ts nécessaires à l’appeld’offre et de sélectionner le gagnant.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Le projet a été structuré sous formed’une concession d’une durée de 20 ans. Le part<strong>en</strong>aire privé est chargé deconcevoir, financer, construire, exploiter et assurer la maint<strong>en</strong>ance de l’usine,qui devra avoir une capacité de traitem<strong>en</strong>t des eaux de 250 000 m 3 par jour.En contrepartie, le gouvernem<strong>en</strong>t lui verse une redevance compr<strong>en</strong>ant unepartie fixe afin de couvrir les coûts fixes de l’investissem<strong>en</strong>t et une partie variablefondée sur le volume des eaux traitées, afin de couvrir les coûts variablesde l’exploitation. Cinq consortia compr<strong>en</strong>ant des <strong>en</strong>treprises locales, régionaleset internationales ont répondu à l’appel d’offres. Le consortium égyptoespagnolconstitué de la société Égypt’s Orascom Construction Industries etla société espagnole Aqualia ayant soumis l’offre la moins élevée <strong>en</strong> termes decoûts, a remporté l’appel d’offres <strong>en</strong> juin 2009. Les investissem<strong>en</strong>ts privésmobilisés sont estimés <strong>en</strong>tre 150 et 200 millions de dollars. La mise <strong>en</strong> servicede l’usine est prévue pour janvier 2012.Infrastructures de transportL’ext<strong>en</strong>sion de l’aéroport Que<strong>en</strong> Alia – Jordaniecontexte. L’aéroport Que<strong>en</strong> Alia d’Amman a été construit <strong>en</strong> 1983. Enconc<strong>en</strong>trant 97 % du trafic aéri<strong>en</strong> de Jordanie, il représ<strong>en</strong>te le principal aéroportnational, aussi bi<strong>en</strong> pour les vols domestiques qu’internationaux. Depuis2000, le trafic aéri<strong>en</strong> jordani<strong>en</strong> <strong>en</strong>registre une croissance de 7 % par an. Les


25 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Ecapacités de l’aéroport Que<strong>en</strong> Alia ne lui permett<strong>en</strong>t pas de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> chargele nombre de vols et les passagers supplém<strong>en</strong>taires. Au regard des investissem<strong>en</strong>tslourds nécessaires pour accroître les capacités de l’aéroport, le gouvernem<strong>en</strong>tjordani<strong>en</strong> a souhaité faire participer le secteur privé dans un projetvisant à réhabiliter l’aéroport et incluant la construction d’un nouveauterminal de 86 000 m 2 . Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus largedu gouvernem<strong>en</strong>t de libéralisation des politiques de transport, de restructurationde l’aviation civile et d’accroissem<strong>en</strong>t de la compétitivité des aéroportsJordani<strong>en</strong>s. Le gouvernem<strong>en</strong>t a ainsi fait appel à l’ifc <strong>en</strong> tant que conseiller etorganisateur du part<strong>en</strong>ariat.objectifs.• Augm<strong>en</strong>ter la capacité de l’aéroport afin de gérer la croissance à longterme du trafic (l’objectif est d’atteindre une capacité de gestion de 12 millionsde passagers par an).• Faire de Que<strong>en</strong> Alia un hub régional.• Améliorer les opérations et la qualité du service <strong>en</strong> ligne avec les meilleurespratiques mondiales.• Éliminer son souti<strong>en</strong> budgétaire à l’aéroport, et maximiser les retombéesfinancières du projet qui lui incomb<strong>en</strong>t.• Conclure un ppp réussi qui pourrait servir de modèle à d’autres projetsd’infrastructure dans le pays.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Étant donnée la complexité des projetsde construction ou d’exploitation des aéroports, l’ifc choisit de lancer un appeld’offres international afin de sélectionner un consortium capable de m<strong>en</strong>er unprojet d’une telle ampleur. Chaque consortium devait démontrer ses capacités<strong>en</strong> termes de conception, construction, développem<strong>en</strong>t, opération et financem<strong>en</strong>tde l’aéroport. Une phase de pré-qualification a ret<strong>en</strong>u six consortiums.Il était conv<strong>en</strong>u que le gagnant serait désigné selon son offre financière, c’està-direselon la redevance fondée sur les résultats d’exploitation qui serait reverséeà l’État jordani<strong>en</strong>.C’est le consortium AIG (Airport International Group) composé des sociétésAéroports de Paris (France), Abu Dhabi Investm<strong>en</strong>t Company (EmiratsArabes Unis), Noor Financial Investm<strong>en</strong>t Company (Koweït), edgo Investm<strong>en</strong>tHoldings (Jordanie), j&p-avax (Grèce) et Joannou & Paraskevaides Overseas(Royaume-Uni et Chypre) qui a remporté l’appel d’offres, <strong>en</strong> proposantà l’État jordani<strong>en</strong> de lui verser une redevance annuelle supérieure à 50 %(54,47 %) des rev<strong>en</strong>us d’exploitation sur toute la durée de vie du contrat, avecun versem<strong>en</strong>t initial de 1 million de dollars.modalités du contrat. Le contrat fut signé <strong>en</strong> mai 2007, sous la formed’un boot pour une durée de 25 ans, le consortium privé pr<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> chargeles coûts du capital et de l’exploitation de l’aéroport. Le contrat principal estdécliné <strong>en</strong> contrats de sous-traitance :• un contrat de construction confié à une joint-v<strong>en</strong>ture constituée de avaxet Joannou & Paraskevaides Overseas ;• un contrat d’opération et maint<strong>en</strong>ance confié à la société Jordan AirportManagem<strong>en</strong>t ;


26 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É E• un contrat d’investissem<strong>en</strong>t s’élevant à 8,5 millions de dollars pour laconstruction d’un hôtel dans l’aéroport financé par la société Invest Abu Dhabi.Deux phases sont prévues : une première consiste <strong>en</strong> la construction dutroisième terminal prévue <strong>en</strong> 2012, portant la capacité de l’aéroport à 9 millionsde passagers par an, la deuxième phase augm<strong>en</strong>tera cette capacité à12 millions.Avec un coût total estimé à 750 millions de dollars, ce projet d’investissem<strong>en</strong>tprivé est le plus important <strong>en</strong> Jordanie. L’apport <strong>en</strong> capital pour la premièreannée s’élève à 370 millions de dollars sous forme de trois prêts : unprêt <strong>en</strong> trois tranches de l’ifc pour un total de 120 millions de dollars, un prêtde banques commerciales mobilisées par l’ifc (Natixis, Calyon et Europe ArabBank) de 160 millions de dollars et un prêt de 100 millions de dollars de laBanque islamique.Les parts des investissem<strong>en</strong>ts supportés par chaque société du consortiumsont les suivantes : Aéroports de Paris, J&P Overseas, J&P-Avax et edgoInvestm<strong>en</strong>t Holdings pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>en</strong> charge 9,5 % des investissem<strong>en</strong>ts chacun,Abu Dhabi Investm<strong>en</strong>t Company 38 % et Noor Financial Investm<strong>en</strong>t Company24 %.Il est att<strong>en</strong>du que le projet génère plus de 1 milliard de dollars d’investissem<strong>en</strong>tsétrangers et la création de 23 000 emplois à terme. Les autoritéspubliques chargées du suivi du bon déroulem<strong>en</strong>t du contrat sont le ministèrede l’Industrie et du Commerce et la Commission de régulation de l’aviationcivile jordani<strong>en</strong>s.résultats (2007-2010). Les résultats de l’aéroport Que<strong>en</strong> Alia sont <strong>en</strong>courageants.Fin 2010, <strong>en</strong>viron 62 % de la construction du nouveau terminal sontachevés, il est prévu qu’il soit opérationnel au milieu de l’année 2012. En 2010,l’aéroport a <strong>en</strong>registré 5,4 millions de passagers, soit une augm<strong>en</strong>tation de13,7 % par rapport à 2009. Les mouvem<strong>en</strong>ts aéri<strong>en</strong>s <strong>en</strong> 2010 ont atteint62 900, soit une augm<strong>en</strong>tation de 8,8 % par rapport à 2009.Les aéroports d’Enfidha et Monastir – Tunisiecontexte. La Tunisie comptait <strong>en</strong> 2007 six aéroports internationaux, dont unà Monastir et un à Tunis-Carthage, a proximité de la capitale. Cep<strong>en</strong>dant, faceau nombre croissant de touristes, leur capacité d’accueil fut rapidem<strong>en</strong>t limitée: l’aéroport de Monastir était prévu pour l’accueil de 3,5 millions de passagersmais <strong>en</strong> recevait <strong>en</strong> réalité 4,2 millions. Celui de Monastir ne pouvantêtre ét<strong>en</strong>du, le gouvernem<strong>en</strong>t tunisi<strong>en</strong> avait <strong>en</strong>visagé dès 1998 de construireun aéroport à Enfidha et d’associer ce projet à une amélioration de l’exploitationde l’aéroport de Monastir, situé à 40 km d’Enfidha et géré par l’Office<strong>public</strong> de l’aviation civile et des aéroports (oaca). Le projet devait regrouperdeux concessions : l’une pour la construction et l’exploitation de l’aéroportd’Enfidha, l’autre pour l’amélioration et l’exploitation de celui de Monastir.objectifs. Ces deux concessions avai<strong>en</strong>t pour objectifs de :• développer le tourisme tunisi<strong>en</strong> ;• développer l’activité industrielle d’Enfidha ;• décongestionner l’aéroport de Monastir ;


27 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É E• coordonner l’allocation du trafic <strong>en</strong>tre les aéroports de Monastir et Enfidhaafin d’accueillir 8,5 millions de passagers par an dès 2009 (date d’ouverturede l’aéroport d’Enfidha). Au terme de la concession, l’aéroport d’Enfidhadevrait avoir des capacités d’accueil de 22 millions de passagers ;• servir d’exemple de ppp aéroportuaire dans la région du Maghreb.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Malgré le fait que l’étude de faisabilitéde l’aéroport soit finalisée dès 2001, le premier appel d’offres n’a pu être lancéqu’<strong>en</strong> avril 2004. Il a échoué <strong>en</strong> raison de désaccords <strong>en</strong>tre l’États et les opérateurs<strong>en</strong> course concernant les termes et conditions de la construction del’établissem<strong>en</strong>t. Le projet fut remis à plat <strong>en</strong> 2005 et simplifié. Initialem<strong>en</strong>tp<strong>en</strong>sé pour une capacité de 30 millions de passagers, le chiffre à été revu à labaisse ainsi que les critères de conception ultramodernes que le gouvernem<strong>en</strong>tavait inclus dans l’appel d’offres. Ces critères aurai<strong>en</strong>t dissuadé certains<strong>en</strong>chérisseurs et ont donc été redéfinis dans une optique plus sobre. C’estainsi qu’<strong>en</strong> 2007, un nouvel appel d’offres est lancé par le ministère des Transports,remporté par la société tav Airports Holding, société turque reconnuepour son expéri<strong>en</strong>ce dans la construction et la gestion d’aéroports <strong>en</strong> Turquie.Les deux concessions ont une durée de 40 ans. tav a créé un spv, tavTunisie, pour être le concessionnaire des deux aéroports. Le projet d’Enfidhacompr<strong>en</strong>d plusieurs phases : la construction de l’aéroport est prévue de 2007à 2009 et son ext<strong>en</strong>sion grâce à la construction d’un deuxième terminal estprévue de 2020 à 2022. L’exploitation de Monastir est prévue à partir de 2008.Le financem<strong>en</strong>t des deux concessions, s’élevant au total à 560 millionsd’euros, devait initialem<strong>en</strong>t être assuré par les banques commerciales. Néanmoins,<strong>en</strong> raison de la faiblesse des marchés financiers p<strong>en</strong>dant la crise, cesont les institutions de financem<strong>en</strong>t du développem<strong>en</strong>t qui ont pris le relais<strong>en</strong> fournissant les ressources à long terme nécessaires. La sfi (Société financièreinternationale, appart<strong>en</strong>ant à la Banque Mondiale) a apporté 199 millionsd’euros, la Banque Africaine de développem<strong>en</strong>t et la bei 70 millions chacune,la Proparco 30 millions et le Fonds de l’Opep pour le développem<strong>en</strong>tinternational 20 millions. Il était prévu que l’aéroport générerait 67 millionsde dollars de recettes annuelles.résultats (2007-2010). Les travaux pour la construction de l’aéroport d’Enfidhaont débuté <strong>en</strong> juin 2007 et se sont achevés <strong>en</strong> novembre 2009. L’aéroporta donc été livré à la date prévue. La phase de construction a créé 2200emplois et il est prévu que ce chiffre passe à 2800 <strong>en</strong> 2011. L’aéroport a accueilli500 000 passagers <strong>en</strong> 2010 et compte <strong>en</strong> recevoir 2,1 millions <strong>en</strong> 2011.Le port Tanger Med – Maroccontexte. En 2002, le roi Mohammed vi annonce au cours du Discours duTrône la décision de réaliser un «grand <strong>en</strong>semble structurant, portuaire, commercialet industriel sur les rives du détroit, à l’Est de Tanger ». Ce projet s’inscritdans le cadre d’un choix stratégique de faire de la région un espace propicepour l’investissem<strong>en</strong>t et dans une approche de développem<strong>en</strong>t régional intégré.Le port se situerait à 40 km à l’est de Tanger, sur le détroit de Gibraltar,une position stratégique aux portes de l’Europe et à la croisée des plus grandesroutes maritimes. Il vise ainsi un marché de proximité de 600 millions d’ha-


28 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Ebitants compr<strong>en</strong>ant l’Europe de l’Ouest, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique duNord, ainsi que l’Amérique du Nord.objectifs.• Construire le Port Tanger Med et <strong>en</strong> faire l’une des principales plateformesportuaires à cont<strong>en</strong>eurs <strong>en</strong> Méditerranée et <strong>en</strong> Atlantique.• Implanter une véritable plateforme logistique s’appuyant sur un pontmaritime avec l’Europe et rayonnant sur l’Europe de l’Ouest, l’Afrique etl’Amérique.• Favoriser l’émerg<strong>en</strong>ce d’une zone d’activités économiques compétitive àproximité directe du port grâce à la mise <strong>en</strong> place d’activités industrielles et tertiaireset de connexions autoroutières et ferroviaires. Cette zone est destinéeà attirer les investissem<strong>en</strong>ts étrangers et à créer des emplois.• Constituer un pôle régional de développem<strong>en</strong>t économique, social et territorial.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. En septembre 2002, l’Ag<strong>en</strong>ce spécialeTanger-Méditerranée (tmsa) est créée pour la réalisation du port Tanger-Medet une zone Spéciale de développem<strong>en</strong>t d’une superficie de 550 km 2 est prévuepour la construction du port et des infrastructures <strong>en</strong>vironnantes. tmsapr<strong>en</strong>d la forme d’une société anonyme à directoire et conseil de surveillanceà capitaux <strong>public</strong>s. Le conseil de surveillance, chargé des ori<strong>en</strong>tations stratégiquesde la société est composé des ministres de l’Équipem<strong>en</strong>t et du Transport,de l’Économie et des Finances, et de l’Industrie, du Commerce et desNouvelles technologies. Les décisions importantes telles que l’attribution desopérations de concession doiv<strong>en</strong>t être autorisées par le Conseil et approuvéespar décret du Premier ministre.En 2003, l’État marocain signe avec tmsa une conv<strong>en</strong>tion d’une durée de15 ans donnant à tmsa les leviers juridiques nécessaires pour l’aménagem<strong>en</strong>t,le développem<strong>en</strong>t et la gestion du complexe portuaire et industriel TangerMed. Ainsi, tmsa peut concéder et déléguer certaines activités portuaires àdes opérateurs privés et constitue le seul interlocuteur des investisseurs souhaitants’installer dans la zone spéciale de développem<strong>en</strong>t.La construction et l’exploitation du futur complexe portuaire pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdonc la forme de nombreuses concessions, déléguées à des acteurs du secteurprivé. Entre 2003 et 2008, des appels d’offres pour le contrat de constructiondes infrastructures de base du port, les concessions des terminaux à cont<strong>en</strong>eurs,du terminal à hydrocarbures, des services de distribution d’eau etd’électricité et du terminal à véhicules sont lancés.Les opérateurs concessionnaires du port sont les suivants :• un consortium m<strong>en</strong>é par Bouygues Travaux Publics pour la conceptionet la construction des infrastructures du port pour 223 millions d’euros. Lestravaux ont duré trois ans, de 2003 à 2006 ;• APM Terminals Tangier opère le premier terminal à cont<strong>en</strong>eurs dans lecadre d’une concession de 30 ans depuis 2005, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec Akwa, leaderdans la distribution des produits pétroliers et de gaz au Maroc ;• Eurogate Tanger opère le second terminal à cont<strong>en</strong>eurs dans le cadred’une concession de 30 ans depuis 2008, <strong>en</strong> part<strong>en</strong>ariat avec les compagniesmaritimes msc et cma-cgm ;


29 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É E• Horizon Tangiers Terminal sa opère le terminal à hydrocarbures dans lecadre d’une concession octroyée <strong>en</strong> 2006, <strong>en</strong> association avec Akwa et lasociété koweiti<strong>en</strong>ne IPG ;• Boluda Tanger Med assure le remorquage dans le cadre d’une concessiondepuis 2008 ;• la concession des services de distribution d’eau et d’électricité, d’assainissem<strong>en</strong>tliquide et solide, d’éclairage <strong>public</strong>, d’hygiène et de propreté ducomplexe Tanger-Med a été confiée à la société Tanger Med Utilities créée <strong>en</strong>août 2008 par l’one, l’onep et Pizzorno ;• dans le cadre du projet de réalisation de l’usine R<strong>en</strong>ault à Melloussa,d’une capacité de 400 000 véhicules par an, l’autorité portuaire de TangerMed a octroyé à R<strong>en</strong>ault Tanger Méditerranée <strong>en</strong> 2008 une concession auniveau du terminal à véhicules portant sur une superficie de 13 hectares et surun accès prioritaire aux deux quais qui seront réservés à cette activité.financem<strong>en</strong>t. La réalisation du projet Tanger Med a nécessité un investissem<strong>en</strong>ttotal de 1 milliard de dollars. L’État marocain a pris <strong>en</strong> charge deux tiersde ces investissem<strong>en</strong>ts, soit 660 millions de dollars, dont 310 millions pourla construction des ouvrages de base du port et 350 millions pour la constructiondes infrastructures de connexion. Ce montant a été financé par les fondspropres de tmsa (110 millions), le Fonds Hassan ii (250 millions de dollars),le budget d’équipem<strong>en</strong>t de l’État (25 millions) et par des subv<strong>en</strong>tions de fonds<strong>public</strong>s de l’État du Koweït, des Emirats Arabes Unis, d’Abu Dhabi et de laBanque mondiale (260 millions).Le secteur privé pr<strong>en</strong>d à sa charge l’équipem<strong>en</strong>t des terre-pleins pour120 millions de dollars et l’aménagem<strong>en</strong>t des zones franches industrielles etcommerciales pour 230 millions de dollars.résultats (2007-2010). Le port Tanger Med est <strong>en</strong>tré <strong>en</strong> service <strong>en</strong> 2007 etest dev<strong>en</strong>u une plate-forme incontournable dans la région. Il a <strong>en</strong>registré unecroissance annuelle du trafic de 40 % <strong>en</strong> 2008 et 2009 et même de 66 % <strong>en</strong>2010. Sa capacité atteint aujourd’hui 3 millions de cont<strong>en</strong>eurs, soit autant quele port d’Algésiras, à qui Tanger Med comm<strong>en</strong>ce à grignoter des parts de marché.Face à ce trafic maritime important et <strong>en</strong> constante augm<strong>en</strong>tation, le gouvernem<strong>en</strong>ta décidé d’ét<strong>en</strong>dre Tanger Med grâce à la construction de TangerMed 2, dont les travaux ont débuté <strong>en</strong> 2009, m<strong>en</strong>és de nouveau par un consortiumincluant Bouygues Travaux Publics, et pour un montant de 825 millionsd’euros. Ce deuxième port permettra de consolider sur le long terme le pot<strong>en</strong>tieldu Détroit et d’apporter une capacité supplém<strong>en</strong>taire de 5 millions decont<strong>en</strong>eurs. La mise <strong>en</strong> service du premier terminal de Tanger Med 2 est fixéeau 2ème trimestre 2014 et sa concession a été attribuée pour 30 ans à l’opérateurmarocain Marsa Maroc.Le tunnel de Göcek – Turquiecontexte. En 1984, le Premier ministre turc, Turgut Ozal, introduit leconcept de bot dans son programme de privatisation. Il considère que le botsera un bon moy<strong>en</strong> de développer des infrastructures coûteuses tout <strong>en</strong> nefaisant pas appel uniquem<strong>en</strong>t à des fonds <strong>public</strong>s. La première t<strong>en</strong>tative demise <strong>en</strong> place d’un bot dans le domaine du transport date de 1994 et concerne


30 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Ela création d’une autoroute traversant la baie d’Izmit. Une préparation insuffisanteet des problèmes législatifs ont cep<strong>en</strong>dant eu raison du projet. Laconstruction du tunnel de Göcek est la deuxième t<strong>en</strong>tative de lancem<strong>en</strong>t d’unbot dans le domaine du transport.objectifs. Le tunnel de Göcek, long de 960 mètres, a pour but de:• connecter l’aéroport de Dalaman aux infrastructures touristiques de lacôte méditerrané<strong>en</strong>ne sud-ouest de la Turquie ;• augm<strong>en</strong>ter le nombre de touristes dans la région sud-ouest et faciliter letrafic pour les habitants.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. L’appel d’offres pour le projet a été lancé<strong>en</strong> 2002. Il s’agissait d’un projet à petite échelle, d’un montant de 10 millionsde dollars qui pr<strong>en</strong>d la forme d’un bot s’inscrivant dans le cadre de la loin° 3996 spécifique aux bot. Le critère de sélection du consortium gagnant,outre les critères techniques et financiers, était la durée de l’opération du tunnel,qui n’était pas fixée par le contrat. Le vainqueur fut un consortium turc,qui proposait une construction du tunnel sur deux ans et une exploitationd’une durée de 26 ans.résultats. Le tunnel de Göcek a ouvert <strong>en</strong> 2006 et est le premier bot turcmis <strong>en</strong> place dans le domaine du transport.Secteur de l’énergieLa c<strong>en</strong>trale solaire à cycle combiné intégré de Kureimat – Égyptecontexte. De 1997 à 2004, la croissance de la demande <strong>en</strong> électricité <strong>en</strong>Égypte a atteint 7 % par an. Selon les estimations de l’eehc (Egyptian ElectricHolding Company), cette croissance devait demeurer à ce niveau au cours desdix années suivantes. Afin de répondre à cet accroissem<strong>en</strong>t de la demande, legouvernem<strong>en</strong>t a lancé un plan d’expansion énergétique à court et moy<strong>en</strong>terme (2004-2012) visant à augm<strong>en</strong>ter les capacités de production d’électricité.En parallèle, confronté aux <strong>en</strong>jeux <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et climatiques, il a prévud’augm<strong>en</strong>ter la part des énergies r<strong>en</strong>ouvelables dans le mix énergétique à20 % à l’horizon 2020. Le projet de construction d’une c<strong>en</strong>trale solaire à cyclecombiné intégré (produisant de l’électricité à partir du solaire et de gaz naturel)située à Kureimat, à 95 km du Caire, s’inscrit dans ce double objectif.objectifs. Grâce à la c<strong>en</strong>trale solaire de Kureimat, le gouvernem<strong>en</strong>t espère :• augm<strong>en</strong>ter la production d’électricité grâce à une capacité supplém<strong>en</strong>tairede 150 mégawatts ;• accroître la part du solaire dans la production d’électricité égypti<strong>en</strong>ne etainsi participer à la stratégie de diversification des sources de productiond’énergie ;• réduire les émissions de gaz à effet de serre.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Le projet a été lancé <strong>en</strong> 2007 et confiéà l’Autorité des Énergies Nouvelles et R<strong>en</strong>ouvelables égypti<strong>en</strong>ne (nrea, Newand R<strong>en</strong>ewable Energy Authority), filiale de l’eehc chargée de la production et


31 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Edistribution d’électricité à partir de sources d’énergie r<strong>en</strong>ouvelable. Il se divise<strong>en</strong> deux lots : la construction de la c<strong>en</strong>trale d’une part et la construction d’uneîle solaire dédiée à la production d’énergie solaire d’autre part.Le projet global représ<strong>en</strong>te un investissem<strong>en</strong>t de 328 millions de dollars,financé par la GEF (Global Environm<strong>en</strong>t Facility, appart<strong>en</strong>ant à la Banque Mondiale)à hauteur de 50 millions de dollars, par le gouvernem<strong>en</strong>t japonais parl’intermédiaire de la JICA (Japanese International Cooperation Ag<strong>en</strong>cy) à hauteurde 97 millions de dollars, par la Banque Nationale d’Égypte à hauteur de100 millions de dollars et par les opérateurs privés pour le reste.Pour les deux lots, la nrea a confié la conception, la construction et l’exploitationdes ouvrages à des opérateurs privés sous forme de bot d’une duréede deux ans. Les gagnants des appels d’offres sont le consortium regroupantla société espagnole Iberdrola et la société japonaise Mitsui pour la c<strong>en</strong>trale etla société égypti<strong>en</strong>ne Orascom Construction Industries pour l’île solaire.résultats (2007-2010). La c<strong>en</strong>trale et l’île solaire sont construites et leurscapacités de production ont été testées. Elles devrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>trer <strong>en</strong> activité finaoût 2011.L’IPP Radès II – Tunisiecontexte. Peu avant les années 2000, la Tunisie connaît une croissance dela demande <strong>en</strong> électricité de 7 % par an. La Steg (Société tunisi<strong>en</strong>ne de l’électricitéet du gaz) est chargée de la production et distribution de l’électricité etdu gaz. Afin de faire face à la demande croissante, une augm<strong>en</strong>tation de sescapacités de production par le biais du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t des infrastructures estnécessaire, tout <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant des tarifs conv<strong>en</strong>ables pour les usagers. C’estainsi qu’<strong>en</strong> 1997, le premier Indep<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t Power Project (IPP) <strong>en</strong> Tunisie estlancé à Radès, ville située dans la zone industrielle de Tunis. Disposant d’unepremière c<strong>en</strong>trale électrique (Radès A), la ville est déjà reliée aux réseaux dedistribution de gaz et de transport d’électricité.objectifs. Dans le cadre de l’IPP Radès II, la c<strong>en</strong>trale électrique Radès Bdoit augm<strong>en</strong>ter la production d’électricité <strong>en</strong> atteignant une capacité de productionde 471 mégawatts.mise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. En 2007, le ministère de l’Industrielance un appel d’offres remporté par un consortium composé des sociétésaméricaines pseg Global et Sithe Energies et de la société japonaise Marub<strong>en</strong>iCorporation. Ce consortium se voit attribuer un boo d’une durée de 20 anspour la mise <strong>en</strong> œuvre de Radès ii. Le projet se matérialise par la création dela société Carthage Power Company (cpc), dont les actionnaires sont pseg Globalet Sithe Energies pour 35 % et 32,5 % respectivem<strong>en</strong>t et Marub<strong>en</strong>i Corporationpour 32,5 %. cpc est chargée de l’exploitation de la c<strong>en</strong>trale et de v<strong>en</strong>drel’électricité produite à la Steg, seule <strong>en</strong>treprise compét<strong>en</strong>te pour distribuerl’électricité <strong>en</strong> Tunisie. C’est égalem<strong>en</strong>t la Steg qui est responsable de la fournituredu gaz à la cpc. La construction de la c<strong>en</strong>trale est confiée à AlstomPower et prévue pour 2001.Le coût total du projet s’élève à 260 millions de dollars, financés par lesbanques commerciales Sanwa et Paribas à hauteur de 107 millions de dollars


32 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Eet par la Banque Japonaise pour la Coopération Internationale (jbic) à hauteurde 73 millions de dollars.résultats. La construction est <strong>en</strong>trée <strong>en</strong> activité <strong>en</strong> octobre 2002. Dès 2005,elle produit 25 % de l’électricité tunisi<strong>en</strong>ne.Secteur de l’éducationLa Jordan Education Initiative – Jordaniecontexte. En 2002, le gouvernem<strong>en</strong>t jordani<strong>en</strong> lance une initiative nomméeRéforme éducative pour une économie du savoir (ERfKE, Education Reform for aKnowledge Economy) qui a notamm<strong>en</strong>t pour objectif de promouvoir l’utilisationdes technologies de l’information et de la communication (tic) dans lesécoles. En 2003, sur l’idée que l’éducation est un catalyseur de développem<strong>en</strong>téconomique et social, le Forum économique mondial souhaite lancer un programmede ppp dans le secteur éducatif dans un pays pilote. Ainsi, la Jordaniea été ret<strong>en</strong>ue pour tester ce modèle de ppp <strong>en</strong> raison de sa stabilité politiqueet de son fort désir de changem<strong>en</strong>t, initié par sa réforme ERfKE et que le programmeJordan Education Initiative (jei) a été lancé <strong>en</strong> 2003.objectifs. Les quatre objectifs principaux de la jei sont les suivants :• améliorer le développem<strong>en</strong>t de l’offre éducative aux citoy<strong>en</strong>s jordani<strong>en</strong>set ainsi aider le gouvernem<strong>en</strong>t jordani<strong>en</strong> à faire de l’éducation le catalyseur deson développem<strong>en</strong>t économique et social• élargir l’utilisation des tic dans le domaine de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t• participer au développem<strong>en</strong>t des capacités de l’industrie des tic localedans la production de ressources éducatives innovantes grâce à des part<strong>en</strong>ariatsavec des sociétés mondiales leader du marché• développer un modèle de ppp efficace pour accélérer les réformes éducativesdans les pays <strong>en</strong> développem<strong>en</strong>tmise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. La jei pr<strong>en</strong>d la forme d’un part<strong>en</strong>ariatd’une durée de 3 ans <strong>en</strong>tre le gouvernem<strong>en</strong>t jordani<strong>en</strong> et le Forum EconomiqueMondial, ainsi que plus d’une vingtaine d’<strong>en</strong>treprises et organisationsinternationales (Unesco, usaid). Le gouvernem<strong>en</strong>t jordani<strong>en</strong> est représ<strong>en</strong>tépar les ministères de l’Education, des Technologies et de l’information et dela Coopération internationale. Les principales <strong>en</strong>treprises part<strong>en</strong>aires sont lesleaders mondiaux des tic (Cisco, Intel, Microsoft, Promethean, Oracle, HP,ibm) et des <strong>en</strong>treprises jordani<strong>en</strong>nes (Intaj, Orange, sts, Zain, lkd Technologies,Rubicon).La coordination <strong>en</strong>tre les acteurs <strong>public</strong>s et privés et la gestion du projetont été confiées à une <strong>en</strong>tité unique, le jei Project Managem<strong>en</strong>t Office (pmo).La jei s’est déclinée sous forme de programmes déterminés par le ministèrede l’Éducation visant à développer des cont<strong>en</strong>us sous forme électronique dansles matières fondam<strong>en</strong>tales (mathématiques, sci<strong>en</strong>ces, arabe, anglais). Le pmoétait <strong>en</strong>suite chargé de trouver un sponsor privé qui apportait le financem<strong>en</strong>t,l’expertise et la technologie pour chaque programme.Un échantillon de c<strong>en</strong>ts écoles a été sélectionné afin de tester la mise <strong>en</strong>œuvre de ces programmes. Dans le cadre de l’ERfKE, des investissem<strong>en</strong>ts


33 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Emassifs dans les infrastructures de tic avai<strong>en</strong>t été réalisés, comme le développem<strong>en</strong>td’un réseau national de haut débit et l’installation d’un ou plusieurslaboratoires informatiques dans la plupart des écoles. Les écoles testsont été équipées de matériels informatiques supplém<strong>en</strong>taires tels que desrétroprojecteurs pour les classes, des bornes sans fil ou des tableaux de classeinteractifs. En outre, les <strong>en</strong>seignants et les gestionnaires des laboratoires informatiquesde ces écoles ont reçu une formation spécifique.La durée prévue du part<strong>en</strong>ariat n’ayant été que de trois ans, le jei pmo estdev<strong>en</strong>u <strong>en</strong> 2006 une organisation non gouvernem<strong>en</strong>tale (ong) jordani<strong>en</strong>neafin de continuer ses activités de développem<strong>en</strong>t de l’éducation <strong>en</strong> Jordanie.résultats. De nombreuses études ont été réalisées afin d’analyser les résultatset les facteurs de réussite de la jei. La jei a constitué un accélérateur pourl’installation de réseaux de connexion à internet et l’équipem<strong>en</strong>t des écoles<strong>en</strong> matériel informatique. Elle a permis de développé de nouveaux modesd’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t fondés sur les tic et amélioré la qualité de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t.Elle a égalem<strong>en</strong>t permis la mise <strong>en</strong> place de part<strong>en</strong>ariats <strong>en</strong>tre des <strong>en</strong>treprisesde tic locales et les acteurs <strong>public</strong>s du domaine éducatif.La jei représ<strong>en</strong>te égalem<strong>en</strong>t un modèle <strong>en</strong> termes de ppp dont le principalfacteur de réussite est le rôle prépondérant du pmo <strong>en</strong> tant que facilitateuret coordinateur des échanges <strong>en</strong>tre le ministère de l’Education, les écoles et lespart<strong>en</strong>aires privés. Le pmo a <strong>en</strong> effet permis de mettre <strong>en</strong> place une communicationefficace auprès de chaque part<strong>en</strong>aire.Les défis qui rest<strong>en</strong>t à relever par le jei pmo <strong>en</strong> tant qu’ong concern<strong>en</strong>tl’actualisation et l’approfondissem<strong>en</strong>t perman<strong>en</strong>ts des cont<strong>en</strong>us. En effet, toutprogramme reposant sur les tic est soumis à des changem<strong>en</strong>ts très rapidesauxquels il faut s’adapter, notamm<strong>en</strong>t par le développem<strong>en</strong>t des dernièresinfrastructures de communication (très haut débit voire fibre optique dans lecas des réseaux de connexion).Secteur de l’immobilierSolidere – Libancontexte. La guerre de 1975 à 1990 au Liban causa de nombreuses destructionsd’infrastructures et laissa une lourde charge à l’État <strong>en</strong> termes dereconstruction. Situé dans le cœur historique et géographique de Beyrouth, lec<strong>en</strong>tre-ville fut particulièrem<strong>en</strong>t dévasté. Sa reconstruction apparaissait doncau gouvernem<strong>en</strong>t libanais comme prioritaire pour rétablir sa place sur la scèneproche-ori<strong>en</strong>tale et internationale au l<strong>en</strong>demain de la guerre. C’est ainsi qu’<strong>en</strong>1994, le gouvernem<strong>en</strong>t libanais décide d’adopter une loi autorisant la créationde sociétés foncières privées chargées de reconstruire les zones les plustouchées par les dégâts. Pour Beyrouth, Solidere (Société libanaise pour ledéveloppem<strong>en</strong>t et la reconstruction de Beyrouth) est créée.objectifs.• Le financem<strong>en</strong>t, le contrôle de la réalisation et év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t l’exploitationet la gestion des infrastructures du c<strong>en</strong>tre-ville de Beyrouth.• La promotion et gestion immobilières de la ville.


34 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Emise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Le capital de Solidere à sa créations’élève à 1,82 milliard de dollars et se compose de deux types d’actions. Lesactions de type A sont émises au profit des personnes morales ou physiquestitulaires de droits immobiliers dans le c<strong>en</strong>tre-ville <strong>en</strong> échange de leurs apportsfonciers et représ<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t 1,17 milliard de dollars. Les actions de type B sontémises au profit d’investisseurs <strong>en</strong> échange de leurs souscriptions financièrespour 650 millions de dollars. Ces actions sont ouvertes aux titulaires de droitsimmobiliers dans le c<strong>en</strong>tre-ville, aux citoy<strong>en</strong>s libanais, à l’État libanais, auxressortissants des pays membres de la Ligue arabe et aux institutionspubliques arabes. Aucune personne physique ou morale n’est autorisée à dét<strong>en</strong>irplus de 10 % du capital de Solidere. Les divid<strong>en</strong>des versés ainsi que lesbénéfices de Solidere sont exonérés d’impôt durant les 10 années qui suiv<strong>en</strong>tla création de la société.Bi<strong>en</strong> que Solidere soit une société privée, l’État figure de façon perman<strong>en</strong>teau Conseil d’Administration et conserve un rôle prépondérant dans laprise de décisions. Il déti<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t un droit de propriété sur le capital dela société. Solidere est ainsi chargée par l’État du financem<strong>en</strong>t et de la constructiondes infrastructures de la capitale. En échange, elle a obt<strong>en</strong>u la propriétéde 291 800 m 2 de terres sur le front de mer.résultats à ce jour (1994-2010). La reconstruction de Beyrouth par Soliderea été divisée <strong>en</strong> deux phases, la première allant de 1994 à 2004 et laseconde de 2005 à 2030. La première phase concernait la construction de parkingssouterrains, la rénovation du c<strong>en</strong>tre historique et du quartier des affaires,la reconstruction et l’ext<strong>en</strong>sion des souks traditionnels et la construction de lamarina d’une capacité d’accueil de 750 bateaux. La deuxième phase concerneplutôt le développem<strong>en</strong>t d’hôtels (Hilton, Four Seasons) et de c<strong>en</strong>tres commerciaux(Starco, Lazarieh). De nombreux développem<strong>en</strong>ts des infrastructuresexistantes et de nouvelles constructions sont <strong>en</strong>core prévus.Secteur de la santéLe c<strong>en</strong>tre médical de Kayseri – Turquiecontexte. Le ministère de la Santé turc a lancé un plan d’ext<strong>en</strong>sion et d’améliorationde ses infrastructures médicales et de ses offres éducatives et de formation.Pour cela, il a été estimé que des investissem<strong>en</strong>ts d’un montant globalde 5 milliards de dollars sur une période de 5 ans devai<strong>en</strong>t être réalisés. Ledéfi que doit relever le ministère de la Santé face à ces investissem<strong>en</strong>ts considérablesest d’achever les projets de manière effici<strong>en</strong>te <strong>en</strong> termes de coûts etrapidem<strong>en</strong>t sans avoir massivem<strong>en</strong>t recours à des fonds <strong>public</strong>s. S’inspirantde ppp mis <strong>en</strong> place dans le secteur de la santé, notamm<strong>en</strong>t au Royaume-Uni,le ministère de la Santé a décidé d’avoir recours à ce type de part<strong>en</strong>ariats pourfinancer ses investissem<strong>en</strong>ts. Le c<strong>en</strong>tre médical de Kayseri, Health Campus,est le premier ppp turc dans le secteur de la santé.objectifs :• fournir une capacité de 1 548 lits supplém<strong>en</strong>taires ;• permettre à 10 000 personnes par jour de recevoir des soins médicaux.


35 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Emise <strong>en</strong> œuvre du part<strong>en</strong>ariat. Le part<strong>en</strong>ariat a été lancé <strong>en</strong> 2006 ets’appuie sur les lois spécifiques au secteur de la santé, et notamm<strong>en</strong>t sur la loin°5396 réglem<strong>en</strong>tant les BLT. La construction du c<strong>en</strong>tre, d’une durée prévuede 3 ans, pr<strong>en</strong>d la forme d’un BLT. Le secteur privé sera égalem<strong>en</strong>t opérateurdes services non médicaux (services d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>, parking, service de restauration…)pour une durée de 25 ans. Le montant des investissem<strong>en</strong>ts nécessairesau projet s’élève à 278 millions de dollars. C’est le départem<strong>en</strong>t ppp du ministèrede la Santé qui dirigera le projet et coordonnera les échanges <strong>en</strong>tre lessecteurs <strong>public</strong> et privé. L’appel d’offres a été lancé début 2010. Le consortiumvainqueur a été annoncé <strong>en</strong> avril 2011 et se compose de deux sociétésturques, YDA Group et Inso, qui sont chargées de la conception, constructionet opération du c<strong>en</strong>tre.Les PPP dans les Psem : <strong>en</strong>jeux et perspectivesÉvolution des cadres réglem<strong>en</strong>tairesdans la majorité des psem, des lois ont été adoptées ou sont <strong>en</strong> coursd’adoption afin de réglem<strong>en</strong>ter le recours aux ppp. Les cadres règlem<strong>en</strong>tairesétai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet globalem<strong>en</strong>t rigides et fragm<strong>en</strong>tés, chaque secteur d’activitéétant régi par une loi spécifique. Les insuffisances <strong>en</strong> matière de transpar<strong>en</strong>ceet de concurr<strong>en</strong>ce offrai<strong>en</strong>t peu de clarté pour les investisseurs, pour lesquelspeu de garanties étai<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t prévues. Le suivi et la mise <strong>en</strong> œuvre descontrats étai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> outre difficiles à assurer. Les ppp étai<strong>en</strong>t donc négociés aucas par cas. Ainsi, ces cadres législatifs et institutionnels n’étai<strong>en</strong>t pas adaptésaux réc<strong>en</strong>ts besoins d’infrastructures et de part<strong>en</strong>ariats, caractérisés pardes investissem<strong>en</strong>ts lourds et plus risqués et des montages juridiques et financiersinnovants.L’Égypte et la Jordanie ont une <strong>en</strong>tité dédiée aux PPPle pays le plus avancé dans l’adoption d’un cadre règlem<strong>en</strong>taire dédié auxppp est l’Égypte qui a créé <strong>en</strong> 2006 une <strong>en</strong>tité consacrée aux ppp, la PPPCUavant d’adopter une loi spécifique <strong>en</strong> mai 2010. La Jordanie a chargé l’EPC degérer les ppp depuis 2006 et a créé un comité dédié aux ppp <strong>en</strong> 2008 mais n’atoujours pas adopté de loi spécifique à ce jour. Dans les deux cas, la PPPCUet l’EPC sont chargées de coordonner les programmes nationaux de ppp à traversles ministères et les organismes <strong>public</strong>s. Leur mission est de mettre <strong>en</strong>place un cadre national réglem<strong>en</strong>taire favorable, dans la perspective d’unestandardisation des procédures nécessaires au lancem<strong>en</strong>t des ppp. Elles intervi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tdepuis le choix des projets <strong>en</strong> id<strong>en</strong>tifiant ceux qui sont réalisables etqui peuv<strong>en</strong>t être inclus dans les plans stratégiques des ministères concernés,elles coordonn<strong>en</strong>t le programme et processus des ppp au travers des ministères,du secteur privé et du marché de financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dirigeant les transactions,<strong>en</strong> apportant un support technique et de conseil et <strong>en</strong> s’assurant de leurconformité à la loi.


36 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ELe Maroc, la Tunisie et la Turquie ont des lois spécifiques à certains typesde PPPde par leur statut d’anci<strong>en</strong>s protectorats français, le Maroc et la Tunisieont une tradition <strong>en</strong> matière de concessions. Néanmoins, les lois spécifiquesà ce type de part<strong>en</strong>ariats n’ont été adoptées que récemm<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> 2006 au Maroc(loi n°54-05, relative à la gestion déléguée des services <strong>public</strong>s) et <strong>en</strong> 2008 <strong>en</strong>Tunisie (loi n°2008-23, relative au régime des concessions). Dans les deux cas,ces lois garantiss<strong>en</strong>t aux opérateurs privés nationaux et étrangers la clarté etla transpar<strong>en</strong>ce des procédures et l’égalité d’accès et de traitem<strong>en</strong>t. Elles pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>tégalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> compte les intérêts des usagers et les impératifs de service<strong>public</strong> et assur<strong>en</strong>t un partage équitable des risques liés aux projets de ppp<strong>en</strong>tre la puissance publique et son délégataire et autoris<strong>en</strong>t les investisseursétrangers à participer aux ppp.Les principales dispositions novatrices de la loi marocaine sont la possibilitéde recourir à une procédure d’arbitrage pour le règlem<strong>en</strong>t des litiges,voire de se référer à l’arbitrage international dans le cas d’investissem<strong>en</strong>tsétrangers. Le Maroc souhaite créer, <strong>en</strong> coopération avec l’Union europé<strong>en</strong>neet la Banque Mondiale, une <strong>en</strong>tité dédiée à la gestion des ppp et chargée d’unerégulation globale de ces part<strong>en</strong>ariats.La Turquie a égalem<strong>en</strong>t préparé un projet de loi <strong>en</strong> 2007, revu <strong>en</strong> 2010et visant à créer un cadre institutionnel dédié aux ppp et une législation réglem<strong>en</strong>tanttout type de ppp dans tous les secteurs d’activité. La Turquie possède<strong>en</strong> effet une législation fragm<strong>en</strong>tée autorisant et <strong>en</strong>cadrant les ppp dans dessecteurs définis (énergie, autoroutes, santé) ou selon leur nature (loi sur lesbot) mais pas <strong>en</strong>core de cadre harmonisé.L’Algérie, le Liban et la Syrie n’ont à ce jour ni <strong>en</strong>tité ni loi spécifiquesaux PPP<strong>en</strong> algérie, les ppp sont négociés au cas par cas <strong>en</strong> s’appuyant sur le Codedes Investissem<strong>en</strong>ts, révisé <strong>en</strong> 2009 et sur les législations propres à chaquesecteur. Par exemple, les ppp dans le secteur de l’eau sont réglem<strong>en</strong>tés par lanouvelle loi sur l’eau, promulguée <strong>en</strong> 2005 qui fixe les conditions de participationdu secteur privé sous forme de gestion déléguée par contrat (à la française).Le Liban a adopté <strong>en</strong> 2000 la loi 228 sur la privatisation qui sert à <strong>en</strong>cadrerles ppp réalisés à ce jour. Le projet de loi établi <strong>en</strong> 2006 visant à définirun cadre juridique aux relations qui li<strong>en</strong>t le secteur <strong>public</strong> au secteur privélocal ou étranger, et à organiser la coopération <strong>en</strong>tre ces deux secteurs n’a toujourspas été adopté, malgré sa prés<strong>en</strong>tation au Conseil des ministres <strong>en</strong> 2010.La Syrie a préparé un projet de loi consacré aux ppp qui prévoit la mise<strong>en</strong> place d’un cadre institutionnel spécifique mais il n’a pas <strong>en</strong>core été adoptéà ce jour. Ainsi, les ppp actuels sont traités au cas par cas, <strong>en</strong> s’appuyant surla loi n°10 réglem<strong>en</strong>tant les investissem<strong>en</strong>ts et la loi 2/2005 qui autorise laséparation <strong>en</strong>tre le managem<strong>en</strong>t et la propriété d’une infrastructure.Faiblesses persistantes des PPPla principale faiblesse qui ressort dans la grande majorité des Psem estle manque d’expéri<strong>en</strong>ce du secteur bancaire local <strong>en</strong> matière de financem<strong>en</strong>tsde ppp. Globalem<strong>en</strong>t, les capacités de prêts à long terme par les banqueslocales sont <strong>en</strong> effet limitées, exceptées <strong>en</strong> Algérie, où les banques dét<strong>en</strong>ues


37 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Epar l’État peuv<strong>en</strong>t prêter à long terme à taux fixe. L’Égypte a t<strong>en</strong>té de favoriserdes montages financiers innovants et favorables aux ppp à l’échelle locale et sesbanques peuv<strong>en</strong>t aujourd’hui financer de petits ppp <strong>en</strong> monnaie locale ; néanmoins,le financem<strong>en</strong>t des projets de plus grande <strong>en</strong>vergure demeure limité.Les banques libanaises ont bénéficié malgré la crise de nombreuses liquidités,mais qui n’ont pas été investies dans des ppp faute de loi spécifique.On observe égalem<strong>en</strong>t globalem<strong>en</strong>t une faible participation du secteurprivé national au profit d’une forte prés<strong>en</strong>ce de groupes privés internationaux.La perception des ppp par les usagers demeure <strong>en</strong> outre mitigée. Les ppp sontsouv<strong>en</strong>t associés au terme de privatisation, synonyme pour beaucoup d’augm<strong>en</strong>tationdes tarifs et de dés<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t de l’État ou des collectivités localesdans les services <strong>public</strong>s.Perspectives pour les PPP dans la zone méditerrané<strong>en</strong>neavec plus de 300 milliards d’euros d’investissem<strong>en</strong>ts à réaliser dans lesinfrastructures d’utilités collectives au Sud et à l’Est de la Méditerranée d’icià 2030 (notamm<strong>en</strong>t pour la gestion des eaux, l’énergie, l’électricité, les transports,les télécommunications), les Psem devront rapidem<strong>en</strong>t développer leurcapacité à mobiliser le secteur privé et leur attractivité aux investissem<strong>en</strong>tsdirects étrangers (ide), notamm<strong>en</strong>t par le biais de ppp. Tous les Psemdevrai<strong>en</strong>t, à court terme, adopter une législation spécifiquem<strong>en</strong>t dédiée à cetype de part<strong>en</strong>ariat. Les réussites de ces part<strong>en</strong>ariats dans la zone sont prisespour exemple et <strong>en</strong>courag<strong>en</strong>t les pays peu expérim<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> la matière à suivrela même voie que leurs voisins.En outre, le souti<strong>en</strong> apporté aux ppp par des organisations internationales(ocde, Banque Mondiale et notamm<strong>en</strong>t ifc, bei, afd…) ne feront qu’accélérerl’expansion des ppp dans la zone.En 2004, le projet EuroMed Transport financé par l’UE a publié une Étudede diagnostic complète, analysant divers aspects des systèmes de transport dans12 pays méditerrané<strong>en</strong>s, afin notamm<strong>en</strong>t de dégager les secteurs les plus propicesà la mise <strong>en</strong> place de ppp. Par exemple, les ports et aéroports sont plusattrayants pour les investisseurs privés que d’autres modes de transports, àcause de la robustesse de leur trafic et du cash-flow régulier associé à ce typede service. À ce titre, les cas des aéroports Que<strong>en</strong> Alia <strong>en</strong> Jordanie, d’Enfidhaet Monastir <strong>en</strong> Tunisie et le port Tanger Med, illustr<strong>en</strong>t ce principe.L’ocde a lancé un programme d’investissem<strong>en</strong>t intitulé M<strong>en</strong>a-ocde quia élaboré un nouvel outil d’évaluation du climat commercial dans la régionM<strong>en</strong>a. Cette évaluation repose sur plusieurs dim<strong>en</strong>sions, dont les politiquesde ppp et de privatisation et vise à fournir aux décideurs un moy<strong>en</strong> de quantifierles progrès des réformes liées aux opérations de privatisation et de pppvis-à-vis des meilleures pratiques internationales. Les indicateurs spécifiquesaux projets de ppp cibl<strong>en</strong>t cinq élém<strong>en</strong>ts clés :• l’exist<strong>en</strong>ce d’une unité spécifique au sein du gouvernem<strong>en</strong>t pour coordonneret développer une politique de ppp ;• le cadre législatif couvrant les projets de ppp ;• le recours aux consultations pour une plus grande adhésion de diversgroupes de parties pr<strong>en</strong>antes ;• la réalisation d’une analyse coûts-bénéfices avant de pr<strong>en</strong>dre une décisionsur des projets de ppp ;• le suivi des progrès de ppp tout au long de leur durée de vie.


38 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ELa Femip (Facilité euro-méditerrané<strong>en</strong>ne d’investissem<strong>en</strong>t et de part<strong>en</strong>ariat)regroupe l’<strong>en</strong>semble des instrum<strong>en</strong>ts mis à la disposition par la beidans les pays méditerrané<strong>en</strong>s. Opérationnelle depuis octobre 2002, elle ainvesti plus de 12,5 milliards d’euros pour sout<strong>en</strong>ir des projets dans neuf payspart<strong>en</strong>aires méditerrané<strong>en</strong>s. En février 2011, elle a lancé un programme d’assistancetechnique destiné à favoriser le recours aux contrats de ppp <strong>en</strong> Méditerranée.La première étape de ce programme consiste <strong>en</strong> une étude sur lecadre légal et financier des ppp dans les pays de la Femip. La seconde permettrala mise <strong>en</strong> place d’une assistance technique pour une série de projet-pilotesréalisant des investissem<strong>en</strong>ts prioritaires pour quatre pays méditerrané<strong>en</strong>ssélectionnés.Recommandationsle séminaire ipemed qui rassemblait des décideurs du Nord et du Sud dela Méditerranée avait pour seul objectif d’échanger, de partager et d’arriver àdes propositions sur les conditions de succès d’une opération ppp et les pistesd’améliorations nécessaires. L’intérêt du recours aux ppp n’est pas seulem<strong>en</strong>td’ordre financier mais permet de diversifier les sources de financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>dehors du budget de l’État et d’assurer la performance des projets. L’abs<strong>en</strong>ced’infrastructures est souv<strong>en</strong>t nettem<strong>en</strong>t plus coûteuse pour les États que lamise <strong>en</strong> place des ppp.Les recommandations développées ci-dessous s’articul<strong>en</strong>t autour de quatreaspects fondam<strong>en</strong>taux pour le développem<strong>en</strong>t des ppp : le cadre juridique ;les process ; le financem<strong>en</strong>t ; le rôle des collectivités locales.Le cadre juridiquemême si les ppp ont d’abord été développés <strong>en</strong> France <strong>en</strong> s’appuyant sur lajurisprud<strong>en</strong>ce et non sur un cadre législatif bi<strong>en</strong> défini, l’adoption d’un cadreréglem<strong>en</strong>taire spécifique aux ppp s’avère nécessaire pour clarifier et faciliter lesprocédures et ainsi favoriser la mise <strong>en</strong> œuvre des projets sous forme de ppp.Le socle nécessaire au développem<strong>en</strong>t des ppp compr<strong>en</strong>d un paysage législatifunifié et une unité ppp.L’idéal pour l’unité ppp est qu’elle rassemble un év<strong>en</strong>tail de compét<strong>en</strong>cesdiverses : des juristes sont nécessaires, mais pas uniquem<strong>en</strong>t, puisqu’il fautégalem<strong>en</strong>t s’appuyer sur l’expéri<strong>en</strong>ce d’économistes, de financiers, d’ingénieurs,de technici<strong>en</strong>s.L’unité ppp doit avoir un positionnem<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral au sein de l’appareild’État pour lui conférer une autorité suffisante vis-à-vis des différ<strong>en</strong>tes administrationsporteuses de projets. Suivant les traditions de chacun des pays,cette unité peut être placée auprès du Premier ministre (cf. projet au Liban)ou auprès du ministre des Finances (exemple marocain).Il est nécessaire de prés<strong>en</strong>ter aux investisseurs un régime juridique harmoniséde protection de l’investissem<strong>en</strong>t et de garantie de règlem<strong>en</strong>t des


39 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Elitiges avec les investisseurs. L’objectif d’un traité régional de protection del’investissem<strong>en</strong>t est la solution idéale mais non réalisable sur le court terme.Tout <strong>en</strong> maint<strong>en</strong>ant l’objectif, une option paraît susceptible d’être rapidem<strong>en</strong>tmise <strong>en</strong> œuvre avec un accord définissant un cadre juridique uniforme(mais pouvant compr<strong>en</strong>dre des parties optionnelles) de la protectiondes investissem<strong>en</strong>ts sur des projets sélectionnés et clairem<strong>en</strong>t id<strong>en</strong>tifiés. Lesecrétariat de l’Union pour la Méditerranée (UpM) pourrait assurer cette labellisation.Ce texte serait soumis à simple ratification des États qui souhait<strong>en</strong>taccueillir ces projets comme cela a été fait pour la Conv<strong>en</strong>tion du Cap sur lerégime des sûretés sur les matériels mobiles.Adopter un cadre juridique protecteur prés<strong>en</strong>terait deux types d’avantages:• un avantage direct, constitué par une perception améliorée de l’attractivitéde la Région ;• un avantage indirect avec la diminution des coûts de transaction (coûtsd’analyses et primes) et un accès plus aisé aux marchés financiers pour lefinancem<strong>en</strong>t de projets ou la constitution de fonds d’investissem<strong>en</strong>t dédiés àla région.Le cadre juridique mis <strong>en</strong> place par un pays pourrait égalem<strong>en</strong>t prévoirde régler certains problèmes r<strong>en</strong>contrés par les ppp qui ne nécessit<strong>en</strong>t néanmoinspas de recourir à une procédure d’arbitrage. Un médiateur <strong>en</strong>tre l’opérateurprivé et la personne publique pourrait être à même de favoriser desrelations pér<strong>en</strong>nes et par exemple de gérer des différ<strong>en</strong>ces culturelles.La création de telles unités ppp permettrait une mutualisation des expéri<strong>en</strong>cesde la région méditerrané<strong>en</strong>ne servant d’appui au développem<strong>en</strong>t desppp. Elle pourrait pr<strong>en</strong>dre la forme d’un réseau et s’appuyer sur la task force dela bei dirigée vers les pays europé<strong>en</strong>s qui a été ét<strong>en</strong>due au Sud de la Méditerranée,annonce faite au colloque de Casablanca de la bei le 31 mai 2011. Lesunités europé<strong>en</strong>nes et notamm<strong>en</strong>t la MAPP serai<strong>en</strong>t naturellem<strong>en</strong>t associéesà ce réseau.Dans le cadre d’un programme d’assistance technique, la bei a choisiquatre pays pilotes pour la promotion des ppp : Maroc, Tunisie, Égypte, Jordanie.Le Liban a vocation à rejoindre cette liste. Ce partage d’expéri<strong>en</strong>ces amèneraità faciliter la mise <strong>en</strong> œuvre d’une procédure de labellisation qui pourraitêtre confiée au Secrétariat Général de Barcelone.Les processdes points incontournables doiv<strong>en</strong>t être réglés pour assurer le succèsdes opérations ppp une fois le projet choisi. L’id<strong>en</strong>tification claire de la personnepublique impliquée dans le ppp est fondam<strong>en</strong>tale. La volonté politiqueportée par cette autorité doit être large et transc<strong>en</strong>der les organisations politiques.Si la personne publique n’a pas beaucoup d’expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong> matière deppp, il est important qu’elle recoure à des conseillers financiers, juridiques,voire techniques, afin d’être à égalité avec le secteur privé lors de la mise aupoint du contrat. La formation des acteurs <strong>public</strong>s des Psem aux ppp est doncnécessaire, mais il ne faut pas négliger la formation aux acteurs privés, quipeuv<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>ter dans le cas de certains projets globaux une rigidité insoupçonnée.Avant tout lancem<strong>en</strong>t de projet, il est fondam<strong>en</strong>tal de réaliser une étudede faisabilité du projet <strong>en</strong> question afin de déterminer les meilleures modali-


40 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Etés de réalisation (choix du type de rémunération, durée…) d’apprécier tous lesrisques inhér<strong>en</strong>ts et d’estimer la r<strong>en</strong>tabilité att<strong>en</strong>due. Le plus important lorsde cette étude est d’optimiser le partage des risques <strong>en</strong>tre les parties et de proposerune r<strong>en</strong>tabilité à même d’attirer le secteur privé. Les personnespubliques peuv<strong>en</strong>t parfois faire face à des problèmes de financem<strong>en</strong>t de cesétudes, qui demeur<strong>en</strong>t néanmoins indisp<strong>en</strong>sables. La part de subv<strong>en</strong>tion quiest nécessaire doit être appréciée à cette étude sur le partage des risques.Afin de mettre <strong>en</strong> place un ppp efficacem<strong>en</strong>t, certaines caractéristiquesdes procédures sont à respecter. La procédure pour la mise <strong>en</strong> place de pppcompr<strong>en</strong>d <strong>en</strong> effet plusieurs phases. Une phase de pré-qualification permet àla personne publique d’appréh<strong>en</strong>der la réaction du marché face au projet proposéet aux candidats de se grouper. Elle permet égalem<strong>en</strong>t une premièresélection des candidats selon leur savoir-faire et leur expéri<strong>en</strong>ce. L’appel d’offrespermet <strong>en</strong>suite d’évaluer les propositions selon des critères techniqueset/ou financiers. Il est important que les critères de sélection soi<strong>en</strong>t clairs, quela pondération de chaque critère soit déterminée auparavant, afin de garantirla transpar<strong>en</strong>ce et la clarté de l’appel d’offres.Même s’il n’y a plus de différ<strong>en</strong>ces fondam<strong>en</strong>tales <strong>en</strong>tre les ppp dits anglosaxonset les ppp dits latins, les contrats français qui s’appui<strong>en</strong>t sur un cadrede règles préétabli et non sur la jurisprud<strong>en</strong>ce peuv<strong>en</strong>t paraître plus complexesque les contrats anglais. Ce cadre imposé permet à la puissancepublique d’être <strong>en</strong> position de négociation plus sécurisante par rapport auxinvestisseurs et au secteur privé.Au début du ppp <strong>en</strong> France, les experts juridiques p<strong>en</strong>sai<strong>en</strong>t qu’à un projetdevait correspondre un contrat. Il est aujourd’hui admis qu’il est préférablede standardiser et de généraliser les procédures le plus possible afin defaciliter et d’accélérer la mise <strong>en</strong> place des ppp. En effet, même pour les pppbénéficiant d’une bonne préparation, les procédures sont très longues etdur<strong>en</strong>t au minimum deux ans. Ainsi, les ppp ne sont pas une solution immédiate<strong>en</strong> cas d’urg<strong>en</strong>ce.Malgré la complexité des contrats, une certaine flexibilité est tout demême nécessaire pour attirer les investisseurs et les opérateurs. Par exemple,la prés<strong>en</strong>ce de clauses <strong>en</strong>cadrant les suites de la résiliation du contrat ou de lasortie d’un opérateur est fortem<strong>en</strong>t conseillée.La fiscalité est l’un des aspects importants du développem<strong>en</strong>t des pppdans un pays, car elle est un facteur de concurr<strong>en</strong>ce primordial <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>tesrégions du monde mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre les pays au sein d’une mêmezone.Le financem<strong>en</strong>til n’est pas nécessaire de rev<strong>en</strong>ir sur le constat de besoin de financem<strong>en</strong>t: les projets d’infrastructure des Psem s’élèv<strong>en</strong>t selon la bei à 300 milliardsd’euros d’ici 2030.La crise financière a am<strong>en</strong>é à durcir les règles de solvabilité et de liquiditépour les banques et les investisseurs (Bâle III et Solv<strong>en</strong>cy II). Par ailleurs, avecla crise de l’Euro, le risque pays devi<strong>en</strong>t c<strong>en</strong>tral et les révolutions démocratiquesr<strong>en</strong>forc<strong>en</strong>t le peu d’appétit pour les investisseurs et les prêteurs à s’<strong>en</strong>gagersur des projets long terme pouvant aller jusqu’à 30 ans.


41 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EL’appréciation du risque r<strong>en</strong>forcé amène à privilégier les zones géographiqueset les pays les plus attractifs. Il s’agit donc de r<strong>en</strong>forcer les critères dechoix des pays méditerrané<strong>en</strong>s du Sud par rapport à l’Asie ou l’Amérique duSud. Il convi<strong>en</strong>t ainsi de mobiliser les ressources existantes v<strong>en</strong>ant des organismesinternationaux des pays du Nord, mais égalem<strong>en</strong>t de mobiliser davantagel’épargne locale et les Fonds d’investissem<strong>en</strong>t nationaux pour le financem<strong>en</strong>tde projets structurants long terme.recourir à l’outil de garantie apparaît comme le vecteur idéal de conc<strong>en</strong>trationdes moy<strong>en</strong>s <strong>public</strong>s aboutissant à une démultiplication vertueuse desmoy<strong>en</strong>s <strong>en</strong>gagés. Les risques politiques sont déjà largem<strong>en</strong>t couverts par desopérateurs internationaux (ex : Mida) ou nationaux.Une sélection de risques économiques et financiers pourrait être fixée àla carte suivant les projets, 4 points principaux ayant été rec<strong>en</strong>sés :• la couverture des prêts indép<strong>en</strong>dants des fonds propres ;• le risque de non paiem<strong>en</strong>t alors même que les part<strong>en</strong>aires privés ont respectéleurs obligations contractuelles ;• le risque de liquidité (au-delà de 15 ans) ;• le risque de change (monnaie locale devise convertible).La création d’un guichet unique pour des projets labellisés regroupantles différ<strong>en</strong>ts acteurs internationaux et nationaux à même de garantir les financem<strong>en</strong>tsest préconisée. Ces garanties financières pourrai<strong>en</strong>t contribuer audéveloppem<strong>en</strong>t des ppp dans les secteurs marchands tels que l’éducation oula santé, moins r<strong>en</strong>tables que le secteur des infrastructures, et qui <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>tdes prêts bancaires à taux plus élevé ou suppos<strong>en</strong>t des garanties plus fortes,notamm<strong>en</strong>t si les projets sont portés par des collectivités locales.Un fonds de garantie spécifique porté par la Commission europé<strong>en</strong>ne,s’appuyant sur l’offre existante et id<strong>en</strong>tifiant des risques insuffisamm<strong>en</strong>t ounon couverts, favoriserait la sortie des projets ppp dans le partage du risque<strong>en</strong>tre secteur <strong>public</strong> et privé.une offre élargie de garantie des investissem<strong>en</strong>ts, ajoutée à l’améliorationdu cadre juridique, devrait conduire à une baisse significative du coût desprimes de risque. Une solution complém<strong>en</strong>taire ou alternative pour abaisserle montant des primes qui resterait élevé serait la prise <strong>en</strong> charge partielle desprimes d’assurance par des États et des institutions internationales.la mobilisation de l’épargne locale suppose la modernisation des marchésfinanciers et des bourses des pays concernés. L’idéal serait une intégrationrégionale susceptible de donner plus de profondeur à l’offre et de favoriser laliquidité et le marché de rev<strong>en</strong>te secondaire.Sur le court terme, les solutions nationales sont privilégiées, avec l’idéeque des exemples vertueux seront diffusés dans les pays voisins par contagion.À cet égard, la réflexion du Maroc sur un projet de cité financière internationalede Casablanca est un bon exemple.Développer ces marchés implique de construire des produits favorisantl’épargne long terme qui n’existe dans aucun pays de la zone. La priorité estdonc de créer nationalem<strong>en</strong>t un véritable marché obligataire attractif pour lesinvestisseurs et les banques locales. Au Maroc, un projet de titrisation propreà attirer des investisseurs institutionnels est <strong>en</strong> cours d’établissem<strong>en</strong>t et le


42 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É Esecteur bancaire marocain peu touché par la crise bancaire a conservé de fortescapacités de financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> dirhams pour le développem<strong>en</strong>t des ppp, notamm<strong>en</strong>tdans le secteur de l’énergie. D’autres pays comme la Tunisie, l’Égypte oule Liban sont <strong>en</strong>gagés dans la même réflexion.Sur un projet à 30 ans, on pourrait ainsi <strong>en</strong>visager une phase de financem<strong>en</strong>tinitial (0-15 ans) international et le recours au refinancem<strong>en</strong>t prioritairedes banques locales au-delà de 15 ans. Le risque financier serait moindre(dette amortie <strong>en</strong> grande partie et schéma financier des rev<strong>en</strong>us déjà validé par15 ans de mise <strong>en</strong> œuvre). Par ailleurs, le risque de change serait réglé par unrefinancem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> monnaie locale.la sélection des projets doit obéir à certaines règles qui peuv<strong>en</strong>t faciliterle financem<strong>en</strong>t. Pour les pays peu expérim<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> matière de ppp, la tailledu projet est fondam<strong>en</strong>tale pour ne pas conduire à l’échec et ainsi découragerles investisseurs. Un projet trop important (de l’ordre du milliard d’euros)sera difficile à mettre <strong>en</strong> place, à financer localem<strong>en</strong>t et à gérer tandis qu’unprojet trop petit (inférieur à 50 millions d’euros) ne permettra pas de couvrirles frais juridiques et financiers plus élevés pour les ppp que pour des projetsclassiques. La fourchette de montants optimale pourrait être comprise <strong>en</strong>tre300 et 500 millions d’euros. Dans le cas de projets ambitieux, il ne faut pashésiter à les séparer <strong>en</strong> phases qui permettront d’ét<strong>en</strong>dre le projet par l’ajoutde phases ultérieures <strong>en</strong> cas de réussite de la première phase. Après le lancem<strong>en</strong>td’un certain nombre de projets de taille moy<strong>en</strong>ne sous forme de ppp, ilsera plus aisé de lancer de plus petits projets qui pourront bénéficier d’économiesd’échelles des frais juridiques et financiers grâce au recours auxmodèles déjà utilisés.Proposer un groupem<strong>en</strong>t de plusieurs projets (<strong>en</strong>viron 3 ou 4) permetd’attirer les opérateurs privés qui considéreront que le pays prés<strong>en</strong>te des opportunitésd’investissem<strong>en</strong>t. De plus, dans le cas où un opérateur ne remporteraitpas le premier appel d’offres, il pourrait être <strong>en</strong>couragé à répondre à unappel d’offres ultérieurem<strong>en</strong>t.il ne faut pas négliger l’exemplarité des projets et l’effet d’imitation etd’émulation qu’une réussite suscite. En effet, le contrat de part<strong>en</strong>ariat avait étécréé <strong>en</strong> France pour des montants d’investissem<strong>en</strong>ts dans les infrastructurestrès importants. Pourtant, à ce jour, 76% des contrats de part<strong>en</strong>ariat sontm<strong>en</strong>és par des collectivités locales et sur les 35 projets pilotes prévus par lamappp, seuls 4 ou 5 ont finalem<strong>en</strong>t abouti au profit d’autres projets.outre cette liste de succès story, l’intérêt des investisseurs est d’avoir uneliste de projets établie de façon transpar<strong>en</strong>te qui leur permette de planifierl’utilisation de leurs ressources et de réaliser les grilles de financem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>fonction des risques attachés à chaque projet.


43 P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É ELe rôle des collectivités localesl’importance des collectivités locales n’est pas à négliger <strong>en</strong> matièrede ppp. En effet, 76 % des contrats de part<strong>en</strong>ariat français sont m<strong>en</strong>és par descollectivités locales. Au Maroc, le processus de régionalisation suppose ladéc<strong>en</strong>tralisation du budget de l’État et une autonomie financière accrue pourles collectivités.à ce jour, ce sont surtout des consortiums ou de grands groupes internationauxqui répond<strong>en</strong>t et remport<strong>en</strong>t les appels d’offre aux ppp. Développerune expéri<strong>en</strong>ce nationale sur des petites et moy<strong>en</strong>s ppp permet de favoriserdes projets plus rapidem<strong>en</strong>t mis <strong>en</strong> œuvre et plus perceptibles pour lapopulation. L’implication des banques locales permettrait <strong>en</strong> outre d’associerles pme locales et serait donc de nature à favoriser la création d’emplois et ler<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t du tissu industriel de chacun des Psem.les ppp dans le domaine de l’équipem<strong>en</strong>t numérique sont principalem<strong>en</strong>tportés à l’échelle des régions ou des départem<strong>en</strong>ts, qui ont la maîtrisedes sous-sols et la volonté et la capacité d’équiper des régions peu d<strong>en</strong>ses etreculées. Le développem<strong>en</strong>t des infrastructures numériques et l’accès à Internetet au haut débit qu’il <strong>en</strong>traîne est un <strong>en</strong>jeu fondam<strong>en</strong>tal pour le développem<strong>en</strong>téconomique et social des pays. En effet, 10 % de pénétration hautdébitsupplém<strong>en</strong>taire <strong>en</strong>g<strong>en</strong>dr<strong>en</strong>t 1 % de croissance économique <strong>en</strong> plus. Desppp visant à mettre <strong>en</strong> place des réseaux haut-débit voire très haut-débit ontdéjà été développés dans divers pays tels que l’Australie, la Nouvelle-Zélande,le Brésil, le Mexique, l’Indonésie et l’Inde.avant de mettre un ppp <strong>en</strong> place, il faut informer les élus sur les ppp, carils <strong>en</strong> ont souv<strong>en</strong>t une vision erronée. Il faut pour cela bi<strong>en</strong> connaître lecontexte des collectivités locales et notamm<strong>en</strong>t leurs spécificités juridiques.Les conseils communaux ayant généralem<strong>en</strong>t moins d’expéri<strong>en</strong>ce que despersonnes publiques nationales face au privé, ils peuv<strong>en</strong>t faire appel à desconseillers pour préparer les études préalables, rédiger les appels d’offres etles contrats.dans le cadre des contrats de part<strong>en</strong>ariat <strong>en</strong> France, une <strong>en</strong>treprise ouun groupem<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>treprises a la possibilité d’id<strong>en</strong>tifier un besoin d’une collectivitélocale et d’y répondre <strong>en</strong> proposant un projet qualifié alors d’offrespontanée. Le montant minimum de ces projets est d’<strong>en</strong>viron 10 millionsd’euros afin de permettre d’amortir les frais de la mise <strong>en</strong> place des premiersprojets qui pourront être reproductibles par la suite. La principale difficultér<strong>en</strong>contrée dans les projets de taille réduite réside dans le fait qu’une pme prés<strong>en</strong>temoins de garanties pour la continuité de son activité qu’un grandgroupe. Tout au long du projet, un conseiller peut jouer le rôle d’interlocuteurunique <strong>en</strong>tre la collectivité et le privé afin de faciliter les relations <strong>en</strong>treles deux parties, d’accélérer le montage du projet, même si cela rallonge généralem<strong>en</strong>tla durée de la négociation.


44P A R T E N A R I A T S P U B L I C - P R I V É E N M É D I T E R R A N É EAlkhaier, S. (2010). Transportsector and Public-Private-Partnership in Syria, Ministryof TransportationAl Khoshman, M.A. (2009).The Syrian PPP : Success Elem<strong>en</strong>ts– Learning from the InternationalExperi<strong>en</strong>ce, marafeq, sanaInvestm<strong>en</strong>t, Cham HoldingBanque Europé<strong>en</strong>ned’Investissem<strong>en</strong>t (2004).Le rôle de la BEI dansles <strong>Part<strong>en</strong>ariats</strong> Public-PrivéBanque Europé<strong>en</strong>ned’Investissem<strong>en</strong>t (2010).Coup de projecteur – Projets phare<strong>en</strong> Méditerranée dans le domainede l’énergieBany-Mustafa, M. (2010).Public Private Participation, PPP«The Jordanian Experi<strong>en</strong>ce»,Beirut, Arab Countries WaterUtilities AssociationBasaran, E. (2010). 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