Histoire de la famille des Allemans

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dance d'une fiimille qui a donné un exempte si remarquable dans
les fastes de la féodalité. Quand même les Allemans n'auraient pro- -
(luit aucun nom illustre, le souvenir de leur vie privée devrait lui
seul être consigné avec éloge. Malheureusement pour eux et Pour
nous, leur concorde n'a pas trouvé de panégyriste au moven—ge;
et dans le rude pays qu'ils habitaient, au milieu des pâtres et des
Chasseurs de chamois, nul ne s'est avisé de mettre leur histoire en
écrit. De là des conjectures sans nombre sur leur origine, et l'igno
rance ahsoluè des événements qui ont pu occasionner et entretenir
le phénomène de leur constitution.
On sait, par un document très-ancien, que sous les premier
successeurs de Charlemagne la vallée (le Graisivaudan, avec les
mnonlagimes qui la dominent, fut envahie par une nation païenne.
Par suite de cet événement, une partie de la population tInt émigrer
avec ses Prêtres et ses miiagisirals dans les partiesinfém'ieures
du Dauphiné, vers les cités de Vienne et tic Valence. Les gouverneurs
impériaux Choisirent pour résidence Mon, et les évêques
de Grenoble, Saint-Point. Cet exil durait depuis cent ans environ,
lorsqu'un évêque titulaire de Grenoble, nominé Jsarn , forma le
dessein (le reconquérir son siège par la force des armes. II réunit
sous sa crosse des aventuriers de divers pays , les disciplina par
l'appât des récompenses, et les conduisit en personne contre les
Barbares, qui Jhrent exterminés. Parmi les heureux compagnons
de la fortune d'Isarn était n» guerrier appelé ALLEMAN, qui, après
la victoire, devint tenancier des montagnes d'Uriage. Cet Alleman
est le premier du nom qui figure (laits l'histoire. I
Jusqu'ici tout est clair et positif; mais la donnée est trop simple
pont- qu'elle puisse fournir aucune induction de quelque valeur
sur le personnage qui en estl'ohjet. Prétendre, avec Chorier, qu'il
venait d'outre-Rhin, parce que son nom est Allernan, c'est jouet
sur les mots et se contenter d'une conjecture trop facile ii trouver
potuqu'elle soit probable. Alleman était un nom propre liés-répandu
dans la Gaule méridionale, en Italie et 'en Espagne. Si Chorier
avait su qu'une grande ét' ancienné famille de la Calalogne
ltt ainsi appelée, sans doute,-avec son génie si curieux de l'exiraordiiiitire
, il n'au r:ii 't pas manqué dé tirer ses Dauphinois de
celte souche lointaine. Pour moi, il tue semble queu consultant
les traditions postérieures, m défaut de monuments colitemporains,'.
on peut: assigner au vassal de l'évêque Isarmi une origine moins ex
cent.rique et plus croyable.