Histoire de la famille des Allemans

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gence. Dans une expédition qu'il avait poussée jusqu'au pied du
Juta, des ennemis, supérieurs en nombre, lui livrèrent la plus
terrible des batailles. La mêlée dura une journée entière. ApY'ès
quoi, le champ et l'honneur demeurèrent itnx Dauphinois; niais
Josselin gisait parmi les morts, percé de trois coups affreux. On le
releva, et 011 le porta: dans 1111e chapelle du voisinage, dédiée- à
saint Antoine. Là, ses compagnons, ses vassaux l'entouraient, l'arrosaient
de leurs larmes, et récit. ient sur sa dépouille les prières
des trépassés, quand tout à coup le cadavre fit entendre un soupir,
ouvrit les yeux. Le chevalier n'était pas mort, mais seulement évanoui;
et durant sa longue absence, son esprit avait été tourmenté
par une effroyable vision. Une légion de diables l'assiégeait, prête
à lui infliger le cbfitiment tic son péché; puis apparut un vieillard
tout radieux qui dispersa les ciéirioiis pSi' sa présence. Ce bienheureux
rassura Josselin, lui apprit qu'il étaitlepatron du lieu, qu'il
venait l'exhorter à s'acquitter enfin avec le ciel; et en récompense
du service qu'il lu- rendait eu cette occasion , il le conjura d'ap-
Porter ses os sur la terre dauphinoise. i'ellés sont les choses que
vit Josselin, ou du moins que lui a fait voir la -piété des légendaires.
Ce prodige eut lieu on ne sait quand. Le chevalier, guéri de ses
blessures, partit pour la Palestine, visita les lieux sainis, et chercha
par tout l'Orient lesreliques tIc saintAntoine. C'està Constantinople
qu'il les trouva; mais' elles élaient sous la sauvegarde de
l'einpéreur, et il fallut les acheter par de longs et pénibles services.
Josselin subit toutes les épreuves, se fit officier (les armées
impériales, et porta chez les Barbares la terreur de sonnom. Enfin
il lui fut permis de regagner son pays, comblé des bénédictions de
tout un peuple, et chargé des os de son saint protecteur. Il consabra
le reste de ses jours à la construction d'un édifice qui fût
cligne tic renfermer un gage si précieux. Sur une- hauteur qui domine
-le Forant,- il jeta les fondements d'une grande basilique, qui,
achevée pal' ses successeurs, reprise en sous-oeuvre et considérablement
embellie-par les rois tIc France, est devenue Péglise actuelle
de Saint-Antoine, dont les Dauphinois tirent vanité comme
du plus beau monument de leur province.
- Ainsi commença chez nos -pères la dévotion h saint Anloine,
l'une- tIcs p11is en vogue au moyen-Age, depuis (lue lb moi des or--dcnts
eut étendu ses ravages sur l'Europe. En mémoire de la
translation opérée par JosÀelin , chaque année, avant l'oftke dc