Architecture Construction Actua

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Le NIBE veut favoriser une société durable, sûre,
éthique, pacifi que, accordant des droits égaux à
toute forme de vie. Pourquoi un tel idéal ?
"Cela découle de ma profession d'architecte. Le Plan National de
Politique Écologique, qui introduisait pour la première fois les questions
environnementales dans le domaine de la construction immobilière
aux Pays-Bas, a eu besoin de gens disposant de connaissances dans
ce domaine. Or il m'intéressait déjà. En tant qu'architecte, j'avais eu
l'occasion de bâtir une centaine de maisons durables, mais également
d’enseigner à une centaine d'architectes comment faire. C'est pour
cela que j'ai fondé NIBE en 1990. Mon institut a l'ambition d'être
aux avant-postes, aux Pays-Bas comme sur l'international, dans les
techniques, les sciences et la faisabilité des méthodes de construction
propres, saines et écologiques. Nous pouvons rendre notre planète
encore plus belle. Aidé par d'autres, je tiens à y contribuer."
D'après vous, la construction écologique
suscite-t-elle suffi samment d'intérêt ?
"Nous ne sommes qu'aux prémices du développement d'une
spécialité dont beaucoup de gens ne réalisent pas encore
l'importance. J'espère de tout coeur en faire une chaire
permanente à l'université de Delft. Le secteur du bâtiment bouge
beaucoup trop peu, alors que les acteurs savent pertinemment
qu'ils doivent aller dans le sens du développement durable.
La bonne question pour les producteurs et leurs clients,
c'est la priorité à accorder : économie ou écologie ?"
Prof. dr. ir. Michiel Haas.
À l'heure actuelle, on calcule l'empreinte écologique d'un
bâtiment dans son ensemble, et non pour chacun de ses
éléments. Il serait plus honnête et correct d'évaluer la
consommation d'énergie pour chaque matière ou produit
appliqué, et cela pour l'ensemble de son cycle de vie.
Le NIBE travaille à classer tous les matériaux de construction.
Beaucoup de fabricants donnent l'impression de
tout miser sur le durable. Une farce ?
"Disons que cela dépend du point de vue... Il existe des instruments
capables de mesurer cet aspect de durabilité, au niveau de chaque
matériau, produit ou bâtiment. On ressent aussi la nécessité d'un
certifi cat qui classerait les bâtiments selon leur niveau de durabilité.
Pour un fabricant, c'est généralement plus profi table d'analyser le
bâtiment dans son ensemble, mais c'est un peu malhonnête. Prenez
les travaux de peinture : ce n'est qu'une infi me partie de l'effet
nuisible global sur l'environnement. Le type de peinture utilisée ne
fait guère de différence, ce n'est donc pas vraiment un stimulant
à l'innovation. Je suis persuadé qu'il faut toujours observer,
séparément, l'apport individuel de chaque produit appliqué."
Si l'on comprend bien, l'impact écologique devrait
être fi xé de façon objective pour chaque produit et
matériau disponible sur le marché de la construction.
Est-ce réalisable ?
"Évidemment, une base de données est d'ailleurs en plein
développement. Elle doit devenir la référence de tous les
instruments de durabilité. De nombreux effets sur l'environnement
sont chiffrés pour chaque produit. Bien sûr, la question est de
savoir jusqu'où aller. Nous avons par exemple décidé de ne
pas prendre en compte l'utilisation des terres disponibles et les
dommages écologiques qu'elles pourraient subir, alors que nous
savons que dans certains cas, cela pourrait avoir une infl uence sur
l'empreinte écologique d'un produit. Nous excluons aussi de nos
calculs les biens d’équipement et d’investissement.
Cela donne une situation assez étrange, qui nous amène ainsi à
calculer l'effet du pétrole nécessaire au transport, mais pas aux
matières premières nécessaires à la fabrication de camions ni à
l'aménagement des routes. Tout cela est donc un sujet permanent
de discussions."