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Enfants migrants de 0 à 6 ans: Quelle Participation pour les Parents

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Etu<strong>de</strong>s + rapports | 31Benfants <strong>migrants</strong><strong>de</strong> 0 à 6 <strong>ans</strong>:<strong>Quelle</strong> <strong>Participation</strong><strong>pour</strong> <strong>les</strong> <strong>Parents</strong>?Joëlle Moret | Rosita Fibbi | Berne 2010


enfants <strong>migrants</strong><strong>de</strong> 0 à 6 <strong>ans</strong>:<strong>Quelle</strong> <strong>Participation</strong><strong>pour</strong> <strong>les</strong> <strong>Parents</strong>?Joëlle Moret | Rosita Fibbi | 2010Les points <strong>de</strong> vue et conclusions publiés d<strong>ans</strong> la série Etu<strong>de</strong>s + rapports <strong>de</strong> la CDIPont été formulés par <strong>de</strong>s experts et ne doivent pas être considérés comme une prise<strong>de</strong> position <strong>de</strong>s organes <strong>de</strong> la CDIP.1


Etu<strong>de</strong>s + rapports | 31BRapport élaboré par le Forum suisse <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s migrations et <strong>de</strong> la population (SFM) <strong>de</strong> l’Université<strong>de</strong> Neuchâtel sur mandat <strong>de</strong> la Commission Education et migration (CEM) <strong>de</strong> la Conférence suisse <strong>de</strong>sdirecteurs cantonaux <strong>de</strong> l’instruction publique (CDIP)Actualisation <strong>de</strong>s liens et <strong>de</strong>s projets: janvier 2010Editeur:Conférence suisse <strong>de</strong>s directeurs cantonaux <strong>de</strong> l’instruction publique (CDIP)Titre <strong>de</strong> l’édition alleman<strong>de</strong>:Kin<strong>de</strong>r mit Migrationshintergrund von 0 bis 6 Jahren: Wie können Eltern partizipieren?Comman<strong>de</strong>s:Secrétariat général CDIP, Maison <strong>de</strong>s Cantons, Speichergasse 6, Case postale 660,3000 Berne 7© 2010, Secrétariat général CDIPImpression:Ediprim SA, Bienne2


Table <strong>de</strong>s MatièresPréface 51 Introduction 81.1 Objectif petite enfance 81.2 Les parents immigrés et la prise en charge d’enfants en bas âge 91.3 Recommandation du Conseil <strong>de</strong> l’Europe 101.4 Mandat <strong>de</strong> la Commission Education et migration (CEM) 111.5 Structure du rapport 112 Exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> mise en œuvre 132.1 Information sur l’offre d’éducation et <strong>de</strong> prise en charge 132.2 Amélioration <strong>de</strong> l’accès aux structures d’accueil 152.3 Activités conjointes entre institutions et parents 162.4 Soutien et renforcement du rôle parental 202.5 Apprentissage <strong>de</strong> la langue locale par <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> 242.6 Acquisition et maintien <strong>de</strong> la langue d’origine chez <strong>les</strong> enfants <strong>migrants</strong> 262.7 Implication <strong>de</strong>s migrantes et <strong>migrants</strong> et <strong>de</strong> leurs associations 282.8 Accent sur <strong>les</strong> quartiers défavorisés 302.9 Actions instrumenta<strong>les</strong> 33Références bibliographiques 35Annexe 37Annexe 1: Recommandation du Conseil <strong>de</strong> l’Europe relative à la promotion <strong>de</strong> l’intégration<strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration 37Annexe 2: Répertoire <strong>de</strong>s auteures 47


PréfaceLe colloque CONVEGNO 2008 a été consacré àl’accompagnement <strong>de</strong>s parents d’enfants <strong>migrants</strong>.Ce thème, qui correspond à l’un <strong>de</strong>s cinqpiliers sur <strong>les</strong>quels travaille la Commission Educationet migration (CEM) <strong>de</strong> la CDIP (voir encadré),est aussi celui dont elle s’est le moins occupéejusqu’à présent. D’où l’utilité <strong>de</strong> ce colloqueet l’importance du rapport <strong>de</strong> Joëlle Moret et <strong>de</strong>Rosita Fibbi, publié ci-après.D<strong>ans</strong> le système scolaire suisse, l’implication <strong>de</strong>sparents est un enjeu réel et un facteur essentiel<strong>de</strong> la réussite du parcours scolaire <strong>de</strong>s élèves,qu’ils soient suisses ou issus <strong>de</strong> la migration. Ilconvient d’ailleurs <strong>de</strong> relever que la question <strong>de</strong>l’accompagnement <strong>de</strong>s parents ne touche passeulement <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> migrantes, mais égalementcel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s milieux socio-économiques défavoriséset cel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s couches <strong>de</strong> la population peufamilières du fonctionnement et <strong>de</strong>s attentes <strong>de</strong>l’école. Notons au passage que <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>senquêtes PISA (Programme international <strong>pour</strong>le suivi <strong>de</strong>s acquis <strong>de</strong>s élèves) ont bien soulignél’influence du milieu socio-économique et socioculturelsur la réussite scolaire et l’égalité <strong>de</strong>schances.Lorsque la CEM a débuté ses travaux sur le thème<strong>de</strong> l’accompagnement <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong>,elle ne disposait pratiquement d’aucune based’information systématique. Elle a donc décidé <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à un état <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong>s activités et <strong>de</strong>sprojets déjà existants d<strong>ans</strong> le domaine. L’imagequi en est ressortie est celle d’un foisonnementd’initiatives développées principalement au niveaulocal et en milieu urbain (associations <strong>de</strong>quartiers, groupes <strong>de</strong> parents, mouvements associatifsen faveur <strong>de</strong>s mères <strong>de</strong> famille, etc.) etindiquant que la Suisse alémanique semble plusattentive au problème que la Suisse roman<strong>de</strong> etle Tessin. S<strong>ans</strong> dévoiler <strong>les</strong> résultats <strong>de</strong>s recherches<strong>de</strong> Joëlle Moret et <strong>de</strong> Rosita Fibbi, on peutdire déjà que ces initiatives se caractérisent parl’engagement et la motivation <strong>de</strong>s personnes qui<strong>les</strong> gèrent, ainsi que par leur caractère essentiellementpragmatique visant à répondre auxbesoins concrets et immédiats <strong>de</strong>s parents. Onobserve toutefois aussi qu’il y a, entre ces différentsprojets, un manque d’échange d’expérienceset <strong>de</strong> coordination. En ce sens, le colloqueCONVEGNO 2008 a constitué une plate-forme <strong>de</strong>rencontre importante <strong>pour</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s personnesconcernées.Pour ce qui est <strong>de</strong>s travaux proprement dits ducolloque, à savoir <strong>les</strong> ateliers, ils ont été organisésautour <strong>de</strong>s cinq thèmes suivants:1. Information sur l’offre d’éducation et <strong>de</strong> priseen charge – Implication <strong>de</strong>s migrantes et<strong>migrants</strong> et <strong>de</strong> leurs associations2. Activités conjointes entre institutions etparents – Soutien et renforcement du rôleparental3. Apprentissage <strong>de</strong> la langue locale – Acquisitionet maintien <strong>de</strong> la langue d’origine4. Amélioration <strong>de</strong> l’accès aux structuresd’accueil – Accent sur <strong>les</strong> quartiers défavorisés5. Qualification du personnel – Plates-formesd’échangeLes débats menés d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> ateliers ont non seulementété très riches, mais également très structurés(voir synthèse d<strong>ans</strong> le tableau figurant à lapage suivante). Deux messages principaux s’endégagent. Le premier concerne le caractère trèsponctuel <strong>de</strong>s différents projets présentés, leurrelative faible diffusion ainsi que la difficulté <strong>de</strong>garantir jusqu’à maintenant leurs ressourcesfinancières. Le second message touche la question<strong>de</strong> la communication. En effet, si le matérield’information produit par <strong>les</strong> cantons estd’excellente qualité et existe aussi souventd<strong>ans</strong> la plupart <strong>de</strong>s langues <strong>de</strong> la migration, onconstate néanmoins qu’il est relativement peuutilisé et qu’il n’atteint pas véritablement <strong>les</strong>parents. Ainsi, bien que l’école et <strong>les</strong> enseignanteset enseignants fassent un travail très important,celui-ci n’est pas encore complètementsatisfaisant en terme <strong>de</strong> communication. Commele relevait du reste, en marge <strong>de</strong>s travaux du5


Information au niveau <strong>de</strong>sparents et <strong>de</strong>s associationsInformation aux niveauxcantonal et nationalFinancementCompétences linguistiquesAppui et participation<strong>de</strong>s parentsQualification du personnela. L’information est la composante clé en ce qui concerne l’accompagnement <strong>de</strong>sparents. C’est <strong>pour</strong>quoi toute stratégie d’information d<strong>ans</strong> ce domaine doit intégrerl’ensemble <strong>de</strong>s partenaires, soit en l’occurrence <strong>les</strong> organisations <strong>de</strong> la migration,<strong>les</strong> instances en charge <strong>de</strong>s questions d’intégration, <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong>s initiativesloca<strong>les</strong>, <strong>les</strong> services <strong>de</strong> conseil aux parents, etc. (divers exemp<strong>les</strong> sont donnés d<strong>ans</strong> lerapport publié ci-après).b. La question <strong>de</strong> la tr<strong>ans</strong>mission <strong>de</strong>s informations (c’est-à-dire <strong>de</strong> la communication)doit être traitée avec beaucoup <strong>de</strong> soin: une information orale, individualisée, communiquéepar une personne <strong>de</strong> confiance a beaucoup plus <strong>de</strong> poids et d’impact auprès<strong>de</strong>s parents que la diffusion «anonyme» d’une documentation écrite (quelle que soit laqualité <strong>de</strong> cette documentation).c. En fonction <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, il convient <strong>de</strong> renforcer la première information, à savoircelle donnée au moment <strong>de</strong> l’accueil en Suisse ou <strong>de</strong> la naissance du premier enfant.a. Pour mieux faire connaître <strong>les</strong> expériences déjà réalisées d<strong>ans</strong> le domaine, il faut <strong>les</strong>rendre accessib<strong>les</strong> aux niveaux cantonal et national (par le biais d’une plate-formeélectronique, par exemple).b. Il faut par ailleurs mettre <strong>les</strong> différents projets et initiatives en réseau afin que <strong>les</strong>besoins exprimés à la base puissent circuler <strong>de</strong> manière tr<strong>ans</strong>versale.c. Enfin, il faut améliorer la coopération entre <strong>les</strong> acteurs <strong>de</strong> la petite enfance et ceux encharge <strong>de</strong> la préscolarité (école enfantine).Les mesures qui se sont révélées fructueuses au niveau <strong>de</strong> la petite enfance <strong>de</strong>vraientpouvoir bénéficier d’un soutien financier à long terme (<strong>de</strong> la part <strong>de</strong> la commune, ducanton, voire <strong>de</strong> la Confédération).a. L’école peut également être le lieu d’apprentissage <strong>de</strong> la langue locale <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents<strong>migrants</strong> (expériences avec cours mères–enfants, par exemple).b. Il convient <strong>de</strong> privilégier <strong>les</strong> modè<strong>les</strong> d’enseignement intégré <strong>de</strong>s langues etd’encourager l’utilisation <strong>de</strong>s portfolios.c. Il faut aussi clarifier le rôle joué par <strong>les</strong> parents et la famille d<strong>ans</strong> le développementd’une compétence linguistique et textuelle multilingue.d. Sur le plan politique, il importe que le plurilinguisme soit pris en compte d<strong>ans</strong> le développement<strong>de</strong> l’école.a. D<strong>ans</strong> <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>, le développement <strong>de</strong>s quartiers doit permettre <strong>de</strong> rendre <strong>les</strong> lieux <strong>de</strong>rencontre <strong>pour</strong> parents et enfants accessib<strong>les</strong> à tous.b. Pour que <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> puissent bénéficier d’une égalité d’accès aux différentesstructures et institutions, il faut que leurs compétences et leurs ressources(c’est-à-dire leurs qualifications professionnel<strong>les</strong> et leurs connaissances en langues)soient reconnues.c. Les attentes concrètes à l’égard <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> ainsi que leur type <strong>de</strong> participationdoivent être précisés.a. Des notions <strong>de</strong> base en pédagogie interculturelle doivent être introduites d<strong>ans</strong> laformation du personnel en charge <strong>de</strong> la petite enfance et <strong>de</strong>s qualifications supplémentairesd<strong>ans</strong> ce domaine doivent être proposées d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> programmes <strong>de</strong> formationcontinue.b. L’accès <strong>de</strong>s personnes migrantes aux offres <strong>de</strong> formation et <strong>de</strong> formation continue doitêtre favorisé.c. Il faut en outre, d<strong>ans</strong> le domaine <strong>de</strong> la petite enfance, élaborer <strong>de</strong>s concepts en matière<strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la qualité.CONVEGNO, l’ancien prési<strong>de</strong>nt du Forum <strong>pour</strong>l’intégration <strong>de</strong>s migrantes et <strong>de</strong>s <strong>migrants</strong> (FIMM)Antonio da Cunha, une séance d’information ouun courrier officiel adressé aux famil<strong>les</strong> ne sontpas <strong>de</strong>s moyens suffisants <strong>pour</strong> sensibiliser <strong>les</strong>parents à l’importance du parcours scolaire <strong>de</strong>leurs enfants. Selon lui, <strong>pour</strong> être efficace, cettesensibilisation doit également se faire d<strong>ans</strong>le cadre associatif <strong>de</strong> la communauté migranteconcernée, là où <strong>les</strong> personnes se retrouvent <strong>pour</strong>un moment <strong>de</strong> détente ou la célébration d’une fête.A cet égard, <strong>les</strong> professeurs <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue et<strong>de</strong> culture d’origine (LCO) jouent déjà souvent – sil’on se réfère aux expériences faites par <strong>les</strong> déléguéscantonaux à l’éducation interculturelle – unrôle majeur, car ils apparaissent, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> leurstâches d’enseignement, comme <strong>de</strong>s médiateursculturels privilégiés entre <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> et l’école.6


La Commission Education et migration (CEM) est chargée <strong>de</strong> conseiller la CDIP d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> questions relatives àl’intégration <strong>de</strong>s enfants étrangers, <strong>de</strong> veiller d<strong>ans</strong> ce domaine aux échanges entre spécialistes et organes spécialiséset <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>les</strong> nouveaux thèmes à traiter. Ses travaux reposent sur cinq piliers:• Premier pilier: droit à la scolarité <strong>pour</strong> tout enfant se trouvant en Suisse• Deuxième pilier: apprentissage <strong>de</strong> la langue <strong>de</strong> scolarisation <strong>pour</strong> tout enfant dont la langue d’origine est différente• Troisième pilier: acquisition et maintien <strong>de</strong> la ou <strong>de</strong>s langues d’origine• Quatrième pilier: formation <strong>de</strong>s enseignantes et enseignants à la pédagogie interculturelle• Cinquième pilier: accompagnement <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong>En résumé, il est possible <strong>de</strong> dire que <strong>les</strong> travauxdu CONVEGNO 2008, en particulier le rapport établipar Joëlle Moret et Rosita Fibbi (toutes <strong>de</strong>uxchercheuses à l’Université <strong>de</strong> Neuchâtel), ontpermis d’avancer <strong>de</strong> manière concrète d<strong>ans</strong> lacompréhension et l’amélioration du cinquièmepilier sur lequel se fon<strong>de</strong> la Commission Educationet migration. Cette commission va ainsicontinuer d’orienter ses activités sur la communicationet l’information <strong>de</strong>stinées spécifiquementau groupe cible (parents <strong>migrants</strong>).En tant que prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Commission Educationet migration, j’aimerais saisir cette occasion<strong>pour</strong> remercier l’ensemble <strong>de</strong> ses membres ainsique toutes <strong>les</strong> personnes qui ont contribué à laréussite <strong>de</strong> ces travaux.Bernard WichtSecrétariat général <strong>de</strong> la CDIPChef <strong>de</strong> l’Unité <strong>de</strong> coordinationCulture & société, Organisations internationa<strong>les</strong>7


1 IntroductionLes approches récentes en sociologie <strong>de</strong>s migrationsmontrent que le choix <strong>de</strong> migrer est unchoix non pas individuel mais largement familial;par analogie, l’intégration est le produit d’un processus<strong>de</strong> socialisation qui n’implique pas que <strong>les</strong>enfants mais également leurs famil<strong>les</strong>. En tantque principaux agents <strong>de</strong> socialisation, l’écoleainsi que <strong>les</strong> structures préscolaires et <strong>les</strong> structureséducatives <strong>de</strong> la petite enfance 1 sont doncappelées à remplir leur rôle non seulement envers<strong>les</strong> plus jeunes, mais aussi, à certains égards,envers <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>, d<strong>ans</strong> la mesure oùle soutien <strong>de</strong>s parents à la scolarité <strong>de</strong> leurs enfantsest un facteur important <strong>pour</strong> la réussite àl’école.Un stéréotype négatif entache parfois le regardporté sur <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> immigrées, qui seraientaccablées <strong>de</strong> problèmes et entravées par leurstraditions d<strong>ans</strong> le processus d’ajustement à leurnouvelle réalité. Le présent rapport repose sur lepari opposé, à la fois raisonnable et nécessaire:la condition immigrée et <strong>les</strong> ressources mobiliséespar <strong>les</strong> parents immigrés sont <strong>de</strong>s atoutsimportants sur <strong>les</strong>quels il est possible <strong>de</strong> construireune dynamique d’intégration, comprisecomme la possibilité <strong>de</strong> participer pleinement àla structure d’opportunité <strong>de</strong> la société <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce(Fibbi et Efionayi 2008: 12).En effet, la famille est le lieu où se négocient <strong>les</strong>changements sociaux et culturels. Le départ versun ailleurs prometteur a été la réponse audacieuseà une situation considérée s<strong>ans</strong> issued<strong>ans</strong> le pays d’origine: ainsi <strong>les</strong> parents ont faitpreuve d’une attitu<strong>de</strong> proactive. L’accès auxstructures éducatives <strong>de</strong> la petite enfance ainsiqu’aux structures préscolaires et scolaires constitueun pas ultérieur d<strong>ans</strong> le processus <strong>de</strong> changementfamilial et d<strong>ans</strong> la dynamique d’intégration,où <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> sont susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> développerégalement une attitu<strong>de</strong> proactive.Ce rapport s’intéresse aux interactions entreinstitutions éducatives et <strong>de</strong> prise en charge etparents immigrés ayant <strong>de</strong>s enfants entre 0 et6 <strong>ans</strong>.1.1 Objectif petite enfancePour diverses raisons, la politique envers la petiteenfance, qui avait été longtemps négligée, estvenue progressivement se positionner au centredu débat éducatif d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> pays européens. Cettefocalisation est s<strong>ans</strong> doute une <strong>de</strong>s conséquencesdu regard renouvelé sur l’école découlant <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s PISA. Comparant <strong>les</strong> performances <strong>de</strong>sjeunes <strong>de</strong> divers pays d<strong>ans</strong> trois domaines <strong>de</strong>compétences (lecture, mathématiques, sciencesnaturel<strong>les</strong>), ces étu<strong>de</strong>s ont, d’une part, i<strong>de</strong>ntifié<strong>les</strong> possib<strong>les</strong> raisons <strong>de</strong>s différences observéeset, d’autre part, confirmé que la relation entreacquis scolaires et origine sociale, variable d’unpays à l’autre, <strong>de</strong>meure singulièrement étroited<strong>ans</strong> certains d’entre eux.En permettant <strong>de</strong> prendre conscience que le systèmescolaire, en Suisse, fonctionne <strong>de</strong> manièresuboptimale en terme d’équité (Coradi Vellacottet Wolter 2004), ces étu<strong>de</strong>s ont aussi contribuéà stimuler <strong>de</strong>s réponses institutionnel<strong>les</strong>, aunombre <strong>de</strong>squel<strong>les</strong> figure par exemple, au niveauna tional, le plan d’action PISA. L’accord intercantonaldu 14 juin 2007 sur l’harmonisation <strong>de</strong>la scolarité obligatoire (concordat HarmoS) prévoit<strong>pour</strong> sa part <strong>de</strong>ux années d’école enfantineobligatoires (âge d’entrée à quatre <strong>ans</strong> révolus),1 Pour désigner la pério<strong>de</strong> allant <strong>de</strong> la naissance <strong>de</strong> l’enfant à son entrée à l’école obligatoire, le Conseil <strong>de</strong>l’Europe utilise d<strong>ans</strong> la recommandation CM/Rec(2008)4 le terme preschool, qui est traduit par «préscolaire»d<strong>ans</strong> la version française officielle <strong>de</strong> cette recommandation. D<strong>ans</strong> le rapport <strong>de</strong> Joëlle Moret et <strong>de</strong> Rosita Fibbi,en revanche, preschool est rendu – conformément à la terminologie <strong>de</strong> la CDIP – par <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux termes «petiteenfance» (pério<strong>de</strong> allant <strong>de</strong> la naissance à l’entrée à l’école enfantine) et «préscolaire» (pério<strong>de</strong> correspondant àl’école enfantine), sauf lorsqu’il n’est explicitement question que <strong>de</strong> l’une <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux pério<strong>de</strong>s.8


<strong>de</strong> façon à assurer un encouragement précocegratuit à tous <strong>les</strong> enfants (voir chapitre 2.2).Les résultats PISA renouvellent <strong>les</strong> vieux débatssur <strong>les</strong> inégalités socia<strong>les</strong> face à l’école; ils montrenten effet que <strong>les</strong> mécanismes <strong>de</strong> reproductionsociale, loin d’être une fatalité inéluctable,constituent un champ offrant <strong>de</strong>s marges d’actionqui varient d’un pays à l’autre, en fonction <strong>de</strong>schoix <strong>de</strong> société et <strong>de</strong> politique éducative. Face àces inégalités dérivant <strong>de</strong> diverses dotations enressources formatives <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong>, la prise encharge précoce <strong>de</strong>s enfants apparaît comme unlevier prometteur <strong>pour</strong> réduire <strong>les</strong> différences etgarantir un accès équitable à la formation (Co ­radi Vellacot et al. 2003). Cette prise en chargefi gure d’ailleurs parmi <strong>les</strong> mesures préconisées<strong>pour</strong> améliorer la performance scolaire <strong>de</strong>s en ­fants d’origine immigrée (OCDE 2006). L’investissementd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> structures <strong>de</strong> la petite enfances’avère tout particulièrement payant, notamment<strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants issus <strong>de</strong> milieux défavorisés(Lanfranchi 2002).La nécessité d’intervenir peut aussi résulterd’une prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la situation: <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s qui avaient montré, en ville <strong>de</strong> Berne, uneaugmentation <strong>de</strong>s enfants en retard d<strong>ans</strong> leurdéveloppement langagier, moteur et perceptif(entre 12 et 25% <strong>de</strong>s enfants en âge préscolaire)ont ainsi été à l’origine <strong>de</strong> l’adoption d’un programmed’action très innovateur en Suisse (Gemein<strong>de</strong>rat2006: 12) (voir chapitre 2.8).La petite enfance est la pério<strong>de</strong> où se posent<strong>les</strong> bases essentiel<strong>les</strong> et durab<strong>les</strong> du développementintellectuel et socio-émotionnel. Du ­rant cette pério<strong>de</strong>, l’enfant se rapporte à sonenvironnement social et matériel par l’intermédiairedu langage et <strong>de</strong> son activité motrice etsensorielle. Il acquiert ainsi savoirs et compétencesculturels et se forge sa propre image<strong>de</strong> soi. L’enfant dépend <strong>de</strong> l’interaction et <strong>de</strong> lacommunication <strong>pour</strong> acquérir <strong>les</strong> savoirs cognitifset sociaux nécessaires à son intégrationd<strong>ans</strong> un mon<strong>de</strong> social et culturel; la langue estdonc un outil central. Plus gran<strong>de</strong> sera la stimulationéducative et mieux assuré sera le développement<strong>de</strong> l’enfant.Ces processus acquisitifs se développent d’abordd<strong>ans</strong> le cadre familial, où domine le plus souventla langue <strong>de</strong>s parents. D<strong>ans</strong> la mesure où ils sedéroulent d<strong>ans</strong> un contexte plus large, par exempled<strong>ans</strong> <strong>les</strong> structures d’accueil, <strong>les</strong> enfantsd’origine immigrée sont exposés à la langue locale,différente <strong>pour</strong> la plupart d’entre eux <strong>de</strong> lalangue familiale. C’est justement cette opportunité<strong>de</strong> familiarisation précoce avec la langue localequi constitue un <strong>de</strong>s atouts <strong>de</strong> la prise en charge<strong>de</strong>s enfants en bas âge. La langue familialeconserve cependant toute son importance nonseulement comme base <strong>pour</strong> l’acquisition <strong>de</strong> lalangue secon<strong>de</strong>, mais aussi comme support i<strong>de</strong>ntitaire.Le développement du langage est renforcépar l’encouragement simultané <strong>de</strong>s langues premièreet secon<strong>de</strong> (Reich et Roth 2002) (voir chapitre2.6).1.2 Les parents immigrés et la priseen charge d’enfants en bas âgeLa prise en charge <strong>de</strong>s enfants d<strong>ans</strong> le cadre <strong>de</strong>structures d’accueil représente une chance supplémentaired<strong>ans</strong> le processus <strong>de</strong> changementfamilial, car elle inclut plusieurs éléments fondamentaux:une ouverture <strong>de</strong> la famille immigrée à<strong>de</strong>s espaces institutionnels nouveaux propres àla société d’accueil, un élargissement du répertoirelinguistique à l’intérieur <strong>de</strong> la sphère familialeet une adaptation <strong>de</strong>s pratiques culturel<strong>les</strong>aux nouveaux défis.La famille, qui a porté le projet migratoire en tantqu’alternative nouvelle à une situation <strong>de</strong> vied<strong>ans</strong> le pays d’origine jugée insatisfaisante sur <strong>les</strong>pl<strong>ans</strong> matériel et/ou personnel, prolonge sa capacité<strong>de</strong> projection d<strong>ans</strong> la réussite <strong>de</strong>s enfants. Laperformance scolaire est en effet comprise par laplupart <strong>de</strong>s parents immigrés comme le passageobligé vers la réussite à la fois individuelle (celle<strong>de</strong> l’enfant) et collective (celle <strong>de</strong> la famille tout entière).D<strong>ans</strong> cette perspec tive, <strong>les</strong> acteurs familiauxse situent d<strong>ans</strong> un paradigme <strong>de</strong> changement, <strong>de</strong>dynamisme fami lial en situation <strong>de</strong> tr<strong>ans</strong>ition (Perregauxet al. 2005); ils sont prêts à aménager certainsaspects <strong>de</strong> leur vie <strong>pour</strong> assurer <strong>de</strong> meilleuresconditions <strong>de</strong> réussite (Vatz Laaroussi 2008).9


La réussite <strong>de</strong>s enfants est bien souvent le moteur<strong>de</strong> la dynamique acculturative <strong>de</strong>s parents, car cebut opère une convergence <strong>de</strong>s finalités qui, chacuneà sa manière, se révèlent aussi importantes<strong>pour</strong> <strong>les</strong> uns que <strong>pour</strong> <strong>les</strong> autres. La motivation<strong>de</strong>s parents à trouver <strong>de</strong> nouveaux outils <strong>pour</strong> relever<strong>les</strong> défis <strong>de</strong> la scolarisation <strong>de</strong> leurs enfantsen immigration est très gran<strong>de</strong> (OECD 2006). Il estdonc indispensable qu’ils soient fortement impliquésd<strong>ans</strong> leur scolarisation et, a fortiori, d<strong>ans</strong>leur prise en charge à la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la petite enfance.Reste la question <strong>de</strong> savoir comment assu ­rer cette implication <strong>de</strong>s parents. C’est justementle point central <strong>de</strong> ce rapport que <strong>de</strong>montrer la gamme <strong>de</strong> mesures et d’actions permettant<strong>de</strong> renforcer <strong>les</strong> parents d<strong>ans</strong> leur rôleéducatif et <strong>de</strong> construire une collaboration optimaleentre structures d’accueil et famil<strong>les</strong>.Ce thème fait aussi l’objet d’une recommandationrécemment approuvée par le Conseil <strong>de</strong>l’Europe.1.3 Recommandation du Conseil <strong>de</strong>l’EuropeNombreuses sont <strong>les</strong> recherches scientifiques(David 1999, 2001; Woodhead et Oates 2007) quiattestent l’importance <strong>de</strong> la prise en charge <strong>de</strong> lapetite enfance; à cel<strong>les</strong>-ci s’ajoute la démarchepolitique du Conseil <strong>de</strong> l’Europe, qui a élaboré etproposé sous la forme d’une recommandation uncadre normatif censé inspirer l’action <strong>de</strong>s Etatsmembres en matière d’enfants <strong>migrants</strong> <strong>de</strong> premièreou secon<strong>de</strong> génération. En février 2008, leComité <strong>de</strong>s Ministres aux Etats membres a approuvéla recommandation R(2008)4 relative à lapromotion <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong>s enfants issus <strong>de</strong> lamigration.Ce n’est pas la première fois que le Conseil <strong>de</strong>l’Europe se penche sur la question <strong>de</strong> la scolarisation<strong>de</strong>s enfants <strong>migrants</strong>. Le texte <strong>de</strong> référenceest la Convention européenne <strong>de</strong> 1977 sur le statut<strong>de</strong>s travailleurs <strong>migrants</strong>, entrée en vigueuren mai 1983. Elle confère à leurs enfants le droitd’accé<strong>de</strong>r au système éducatif d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> mêmesconditions que <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong>s travailleurs nationaux.Entre 1983 et 1989, <strong>de</strong> nouveaux textesont été adoptés 2 ; <strong>les</strong> enfants im<strong>migrants</strong> originaires<strong>de</strong> pays non-membres sont désormais prisen compte comme <strong>de</strong>stinataires <strong>de</strong>s politiquesscolaires, qu’ils soient nés ou non d<strong>ans</strong> le paysd’accueil et qu’ils aient ou non un statut légal.Les textes proposent trois axes d’intervention enfaveur <strong>de</strong>s enfants issus <strong>de</strong> la migration: adapterle système éducatif à leurs besoins particuliers,intégrer <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> culture d’origine(LCO) d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> programmes scolaires réguliers etpromouvoir l’éducation interculturelle <strong>pour</strong> tous.En 2000, le Comité <strong>de</strong>s Ministres a émis une recommandationsur <strong>les</strong> immigrés rési<strong>de</strong>nts légaux<strong>de</strong> longue durée (cinq <strong>ans</strong> et plus) 3 . La recommandationdéclare que ces <strong>de</strong>rniers doivent avoir <strong>les</strong>mêmes droits que <strong>les</strong> ressortissants nationaux ence qui concerne l’éducation.Le nouveau texte approuvé en 2008 4 s’insère d<strong>ans</strong>la perspective tracée par <strong>les</strong> travaux antérieurs,mais présente <strong>de</strong>ux aspects innovateurs: il se focalisetout particulièrement sur la petite enfanceet prend en considération le rôle <strong>de</strong>s parents durantcette pério<strong>de</strong>.La nouveauté <strong>de</strong>s questions abordées ainsi que lepoint <strong>de</strong> vue adopté confèrent à ce texte le statutd’un benchmarking idéal <strong>pour</strong> apprécier laqualité <strong>de</strong>s mesures et <strong>de</strong>s expériences visant àimpliquer <strong>les</strong> parents immigrés d<strong>ans</strong> la prise en2 Résolution adoptée lors <strong>de</strong> la Conférence permanente <strong>de</strong>s Ministres <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong>s 10–12 mai 1983.Recommandation R(84)9 du Comité <strong>de</strong>s Ministres aux Etats membres sur <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> génération,Recommandation R(84)18 du Comité <strong>de</strong>s Ministres aux Etats membres sur la composante interculturelle d<strong>ans</strong>la formation <strong>de</strong>s enseignants, Recommandation R1093(1989) du Comité <strong>de</strong>s Ministres aux Etats membresrelative à l’éducation <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>.3 Recommandation CM/Rec(2000)154 Le texte complet <strong>de</strong> la recommandation figure en annexe.10


charge <strong>de</strong> leurs enfants dès leur plus jeune âge età gui<strong>de</strong>r <strong>les</strong> efforts d’extension et d’améliorationmenés d<strong>ans</strong> ce sens.1.4 Mandat <strong>de</strong> la CommissionEducation et migration (CEM)Ces préoccupations rejoignent cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> laCommission Education et migration (CEM) <strong>de</strong> laConférence suisse <strong>de</strong>s directeurs cantonaux <strong>de</strong>l’instruction publique (CDIP), qui a <strong>pour</strong> mission<strong>de</strong> conseiller la CDIP sur <strong>les</strong> questions d’éducationen lien avec la migration et <strong>de</strong> lancer un débatpublic sur <strong>les</strong> thèmes qui traitent <strong>de</strong>s parcours<strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s jeunes issus <strong>de</strong> lamigration. La CEM œuvre en la matière en se faisantnotamment l’écho <strong>de</strong>s réflexions élaboréesd<strong>ans</strong> le cadre international.La Suisse participe activement, en tant que membredu Conseil <strong>de</strong> l’Europe, à ce travail sur <strong>les</strong> principesqui <strong>de</strong>vraient régir la prise en charge <strong>de</strong>spetits enfants. L’approbation <strong>de</strong> la recommandationCM/Rec(2008)4 (voir chapitre 1.3) fournitdonc l’occasion <strong>de</strong> dresser un premier tableau <strong>de</strong>la situation en Suisse en matière d’implication<strong>de</strong>s parents d’origine immigrée d<strong>ans</strong> la prise encharge <strong>de</strong>s enfants âgés <strong>de</strong> 0 à 6 <strong>ans</strong>.Ainsi, la CEM a mandaté le Forum suisse <strong>pour</strong>l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s migrations et <strong>de</strong> la population <strong>de</strong>l’Université <strong>de</strong> Neuchâtel (SFM) <strong>pour</strong> élaborer leprésent rapport, qui met en regard le cadre normatifdu Conseil <strong>de</strong> l’Europe avec la réalité duterrain, à savoir <strong>les</strong> pratiques développées pardiverses institutions et acteurs d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> structureséducatives <strong>de</strong>stinées aux enfants <strong>de</strong> 0 à 6 <strong>ans</strong>.Le but <strong>de</strong> ce rapport est d’illustrer <strong>les</strong> principesproposés par le Conseil <strong>de</strong> l’Europe avec quelquesexpériences intéressantes, voire exemplaires,conduites en Suisse et impliquant <strong>les</strong> parentsd’origine immigrée.Nombre d’expériences connues n’ont pas putrouver place d<strong>ans</strong> ce texte <strong>de</strong> synthèse qui, entant que tel, ne prétend pas à l’exhaustivité. Lesexpériences qui ont été retenues sont cel<strong>les</strong> quiconcrétisent le mieux <strong>les</strong> objectifs énoncés d<strong>ans</strong>la recommandation du Conseil <strong>de</strong> l’Europe, ainsique cel<strong>les</strong> <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> envergure réalisées d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>différentes régions du pays.Deux raisons ont présidé au choix consistant àrendre compte <strong>de</strong> projets très variés par leur ampleur:c’est, en premier lieu, la démonstration quela volonté <strong>de</strong> soutenir l’implication <strong>de</strong>s parents<strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> la prise en charge <strong>de</strong> leurs enfantsdès leur plus jeune âge peut se réaliser d<strong>ans</strong> unegamme assez large d’interventions, d’acteurs et<strong>de</strong> coûts. C’est, en second lieu, le souci <strong>de</strong> rendrecompte <strong>de</strong>s dynamiques institutionnel<strong>les</strong> propresà ce pays fortement fédéraliste qu’est la Suisse.Alors qu’ailleurs <strong>les</strong> réformes décidées au planpolitique peuvent être mises en œuvre à l’échelonnational d<strong>ans</strong> une démarche top-down, d<strong>ans</strong>notre pays le processus est le plus souvent <strong>de</strong>type bottom-up. Cette tradition ainsi que la nouveauté<strong>de</strong> l’intérêt porté à la petite enfance fontque <strong>les</strong> initiatives d<strong>ans</strong> ce domaine sont prises àdifférents niveaux organisationnels, s<strong>ans</strong> reposernécessairement sur un cadre général global. Leprésent rapport reflète cette situation qui exaltela créativité et l’esprit d’innovation au niveaulocal.1.5 Structure du rapportLe rapport est organisé autour du texte <strong>de</strong> la recommandationdu Conseil <strong>de</strong> l’Europe et <strong>de</strong>s principa<strong>les</strong>thématiques en relation avec la participation<strong>de</strong>s parents immigrés à la prise en charge <strong>de</strong>leurs enfants dès leur plus jeune âge.Ces thématiques correspon<strong>de</strong>nt aux différentschapitres développés d<strong>ans</strong> la partie 2 du rapport:information sur l’offre d’éducation et <strong>de</strong> prise encharge, amélioration <strong>de</strong> l’accès aux structuresd’accueil, activités conjointes entre institutionset parents, soutien et renforcement du rôle parental,apprentissage <strong>de</strong> la langue locale par <strong>les</strong>parents <strong>migrants</strong>, acquisition et maintien <strong>de</strong> lalangue d’origine chez <strong>les</strong> enfants <strong>migrants</strong>, implication<strong>de</strong>s migrantes et <strong>migrants</strong> et <strong>de</strong> leursassociations, accent sur <strong>les</strong> quartiers défavorisés.Sont également abordés, en complément àces différents chapitres, <strong>de</strong>ux aspects annexes, à11


savoir <strong>les</strong> processus <strong>de</strong> qualification du personnelet <strong>les</strong> plates-formes d’échange.Chaque chapitre comporte la reprise <strong>de</strong>s paragraphesdu texte du Conseil <strong>de</strong> l’Europe quis’avèrent pertinents <strong>pour</strong> le thème traité, ainsiqu’un commentaire éclairant le sens <strong>de</strong> l’énoncé<strong>de</strong> la recommandation. Sont ensuite énuméréesun ensemble <strong>de</strong> mesures susceptib<strong>les</strong> d’apporterune réponse adéquate aux défis constatés.Enfin, en conclusion <strong>de</strong> chaque chapitre, sont présentées<strong>de</strong> manière circonstanciée et sous forme<strong>de</strong> bonnes pratiques une ou plusieurs expériencesconduites en Suisse 5 : ces exemp<strong>les</strong> ont <strong>pour</strong> but<strong>de</strong> concrétiser <strong>les</strong> paragraphes correspondantsdu texte du Conseil <strong>de</strong> l’Europe et <strong>de</strong> stimuler lacréativité <strong>de</strong> ceux qui souhaiteraient <strong>pour</strong>suivre<strong>les</strong> objectifs fixés par ce <strong>de</strong>rnier.5 La <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s expériences comporte, chaque fois que cela est possible, une référence à leur évaluation.Malheureusement, la pratique <strong>de</strong> l’évaluation n’est pas encore systématique.12


2 Exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> mise en œuvre2.1 Information sur l’offred’éducation et <strong>de</strong> prise en chargeRecommandation«F. [...] 11. [...] vii. Les autorités <strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> éta -blissements scolaires <strong>de</strong>vraient fournir <strong>de</strong>sinformations aux parents <strong>migrants</strong>, notamment<strong>les</strong> <strong>migrants</strong> nouvellement arrivés, sur le systèmescolaire du pays, y compris son organisation, <strong>les</strong>possibilités d’éducation préscolaire, <strong>les</strong> conditionsd’inscription, <strong>les</strong> programmes scolaires, <strong>les</strong> examenset <strong>les</strong> droits et obligations <strong>de</strong>s parents et <strong>de</strong> leursenfants. Il conviendrait d’envisager plusieursmoyens <strong>de</strong> rendre ces informations disponib<strong>les</strong> et<strong>de</strong> cibler <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>, par exemple par <strong>de</strong>sréunions <strong>de</strong> parents, <strong>de</strong>s brochures et dépliants,<strong>de</strong>s vidéos et <strong>de</strong>s DVD. Les <strong>migrants</strong> et leursassociations <strong>de</strong>vraient être encouragés à diffuser cesinformations. Cel<strong>les</strong>-ci <strong>de</strong>vraient être conçues<strong>de</strong> manière à être aisément comprises par <strong>les</strong>parents. [...]»Les parents <strong>migrants</strong> constituent un public cibled’autant plus important qu’ils ne maîtrisent pastoujours la langue locale et que le réseau socialet institutionnel d<strong>ans</strong> lequel ils sont insérés estparfois restreint.Pour <strong>les</strong> mêmes raisons, il est essentiel que,plus tard, ces parents aient la possibilité <strong>de</strong>comprendre le fonctionnement <strong>de</strong>s institutionspréscolaires (éco<strong>les</strong> enfantines) et scolaires fréquentéespar leurs enfants.L’idée qui sous-tend la promotion <strong>de</strong> l’informationest <strong>de</strong> motiver <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> à entrer encontact avec <strong>les</strong> structures <strong>de</strong> la petite enfance,ceci dès le plus jeune âge <strong>de</strong> leurs enfants. Ils’agit en effet non seulement <strong>de</strong> préparer ces <strong>de</strong>rniersà leur entrée à l’école enfantine ou à l’école,mais aussi <strong>de</strong> donner aux parents la possibilité<strong>de</strong> soutenir leurs enfants d<strong>ans</strong> leur parcours sco ­laire grâce aux contacts et aux liens <strong>de</strong> confiancequ’ils auront pu établir avec <strong>les</strong> institutionsextrafamilia<strong>les</strong>.Objet et butsAujourd’hui, en Suisse, l’information que reçoivent<strong>les</strong> parents sur l’éducation <strong>de</strong> leurs enfantsest relativement bonne pendant la première année,voire <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux premières années suivantla naissance: en effet, la plupart <strong>de</strong>s parents, ycompris ceux d’origine immigrée, peuvent êtreatteints à la maternité d’abord, puis par le biais<strong>de</strong>s pédiatres et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> puériculture. Unefois que <strong>les</strong> enfants entrent à l’école obligatoire,certaines informations peuvent à nouveau leurêtre tr<strong>ans</strong>mises. En revanche, il existe un «trou»entre ces <strong>de</strong>ux moments. C’est la pério<strong>de</strong> pendantlaquelle certains parents ont un accès limitéà l’information.Il est donc crucial d’améliorer l’accès àl’information durant cette pério<strong>de</strong>, en particulierlorsqu’elle concerne <strong>les</strong> structures d’accueil <strong>de</strong> lapetite enfance et <strong>les</strong> lieux <strong>de</strong> conseil aux parents.Mesures proposées• Réalisation <strong>de</strong> matériel d’information écrit(brochures, papillons) ou audiovisuel (filmssur DVD ou vidéo), traduit d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> principa<strong>les</strong>langues d’origine <strong>de</strong>s populations migrantes;distribution ciblée <strong>de</strong> ce matériel grâce àune réflexion sur <strong>les</strong> canaux d’accès vers <strong>les</strong>parents <strong>migrants</strong> (associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>,lieux <strong>de</strong> rencontre d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> quartiers,commer ces ethniques, etc.)• Organisation <strong>de</strong> soirées d’information <strong>pour</strong><strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>, en collaboration avec<strong>de</strong>s interprètes interculturels; ces soiréespeuvent être proposées par <strong>les</strong> autoritésloca<strong>les</strong> (bureaux <strong>de</strong> l’intégration, parexemple), <strong>de</strong>s ONG ou associations activessur le terrain, ou encore par <strong>de</strong>s associations<strong>de</strong> <strong>migrants</strong>• Organisation <strong>de</strong> cours éventuellement conçusspécifiquement <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>13


avec l’ai<strong>de</strong> d’interprètes interculturels et portantsur <strong>de</strong>s sujets divers:• offre relative aux structures <strong>de</strong> la petiteenfance (jardins d’enfants, crèches, etc.)• systèmes scolaire et préscolaire (écoleenfantine)• offre locale <strong>de</strong> conseil et <strong>de</strong> soutien auxparents• droits et <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong>s parents, mais aussi <strong>de</strong>l’école et <strong>de</strong>s enseignantes et enseignants• moyens <strong>de</strong> soutenir <strong>les</strong> enfants d<strong>ans</strong> leurparcours scolaire• gestion <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> valeurs etd’habitu<strong>de</strong>s culturel<strong>les</strong>• communication avec le personnel <strong>de</strong>s structures<strong>de</strong> la petite enfance et avec <strong>les</strong>enseignantes et enseignants• Organisation <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue locale<strong>de</strong>stinés spécifiquement aux parents <strong>migrants</strong>(voire aux pères et aux mères séparément) etdont le contenu est focalisé sur le systèmescolaire (voir chapitre 2.5)• Organisation <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>rie pendant<strong>les</strong> différents types <strong>de</strong> cours mentionnés,<strong>pour</strong> faciliter en particulier la participation<strong>de</strong>s mères d’enfants non encore scolarisésBonne pratique: «Schulstart+»Mis sur pied, géré et financé par l’ONG CaritasZurich, Schulstart+ est un projet qui s’adresseaux enfants issus <strong>de</strong> la migration âgés <strong>de</strong> 2 à 5 <strong>ans</strong>ainsi qu’à leurs parents. Il s’agit d’un cours dontle but est <strong>de</strong> soutenir <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> migrantes d<strong>ans</strong>la préparation <strong>de</strong> l’entrée <strong>de</strong> leurs enfants d<strong>ans</strong>le système scolaire. Le projet est fondé sur l’idéeque <strong>les</strong> obstac<strong>les</strong> linguistiques <strong>de</strong> même que laméconnaissance du système scolaire suisse, oulocal, ren<strong>de</strong>nt <strong>les</strong> premières confrontations avecl’école plus diffici<strong>les</strong> <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>,ceci d’autant plus qu’ils n’ont souvent pas fait appelaux offres <strong>de</strong>stinées à la petite enfance.Les thèmes abordés d<strong>ans</strong> le cours <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parentssont <strong>les</strong> suivants: système <strong>de</strong> l’école enfantineet <strong>de</strong> l’école primaire local (canton <strong>de</strong> Zurich);manières <strong>de</strong> faire habituel<strong>les</strong> à l’école enfantine;façon dont <strong>les</strong> parents peuvent soutenir leursenfants d<strong>ans</strong> leur parcours scolaire; élémentsimportants <strong>pour</strong> une future réussite à l’école; informationssur <strong>les</strong> institutions et <strong>les</strong> offres existantes(crèches, jardins d’enfants, éco<strong>les</strong> enfantines,éco<strong>les</strong>, bureaux <strong>de</strong> conseil, etc.).Le cours se compose <strong>de</strong> huit sessions <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxheures, à raison d’une par semaine. Il est proposéd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> langues suivantes: albanais, espagnol,portugais, tamoul et turc, mais il peut égalementêtre organisé d<strong>ans</strong> d’autres langues en fonction<strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s. Les responsab<strong>les</strong> sont principalement<strong>de</strong>s médiatrices et médiateurs interculturelsou d’autres personnes-clés issues <strong>de</strong>s groupesci b<strong>les</strong> <strong>de</strong> participants. Ils sont accompagnés d’unepersonne chargée <strong>de</strong>s activités avec <strong>les</strong> enfants.La moitié du cours (quatre sessions) se dérou<strong>les</strong>éparément: <strong>les</strong> parents reçoivent diverses informations,tandis que <strong>les</strong> enfants prennent part àun groupe <strong>de</strong> jeu. Durant l’autre moitié du cours,<strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> enfants sont réunis <strong>pour</strong> pratiquerensemble diverses activités tel<strong>les</strong> que dubricolage ou <strong>de</strong>s jeux. Pour favoriser le contact <strong>de</strong>sfamil<strong>les</strong> avec <strong>les</strong> institutions loca<strong>les</strong>, <strong>de</strong>s visitessont organisées d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s jardins d’enfants ou <strong>de</strong>séco<strong>les</strong> enfantines, <strong>de</strong>s bibliothèques, <strong>de</strong>s centres<strong>de</strong> quartier ou <strong>de</strong> famille, <strong>de</strong>s locaux où ont lieu<strong>de</strong>s cours d’allemand <strong>pour</strong> <strong>les</strong> personnes migrantes,etc. D<strong>ans</strong> certains cas, ce sont <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong><strong>de</strong> ces différentes offres qui interviennentd<strong>ans</strong> le cours <strong>pour</strong> présenter aux participants cequ’ils proposent. Le projet entretient également<strong>de</strong>s liens étroits avec <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> et éco<strong>les</strong> enfantinesQUIMS (abréviation du programme zurichois«Qualität in multikulturellen Schulen»).Atouts du projetLa complémentarité <strong>de</strong>s différents volets <strong>de</strong> formation/informationfait <strong>de</strong> Schulstart+ un projetparticulièrement intéressant. Il permet auxparents <strong>migrants</strong>, d’une part, <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s informationsauxquel<strong>les</strong> ils n’ont que difficilementaccès autrement et, d’autre part, d’apprendrepar l’exemple à jouer avec leurs enfants et à <strong>les</strong>soutenir d<strong>ans</strong> leur développement. L’ouvertureque donnent <strong>les</strong> visites sur <strong>les</strong> institutions <strong>de</strong>14


la petite enfance et du préscolaire constitue unatout supplémentaire, <strong>les</strong> parents n’ayant parfoispas l’opportunité d’entrer directement en contactavec el<strong>les</strong>.Pendant la première année du projet (2006–2007),cinq cours ont eu lieu d<strong>ans</strong> trois communeszurichoises (Dübendorf, Winterthour et Zurich) enturc (<strong>de</strong>ux groupes), tamoul, espagnol et albanais.Selon le rapport intermédiaire qui a été établi, yont participé 60 famil<strong>les</strong> comprenant en tout 72enfants. En 2008, quatre nouveaux cours ont étémis sur pied et le portugais a été ajouté à l’offre.L’évaluation est positive <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux côtés: <strong>les</strong>parents (en majorité <strong>de</strong>s mam<strong>ans</strong>) apprécient enparticulier <strong>les</strong> visites qui leur font découvrir <strong>de</strong>slieux qu’ils ne connaissent souvent pas (certainesfamil<strong>les</strong> continuent d’ailleurs <strong>de</strong> <strong>les</strong> fréquenteraprès la fin du cours) et, <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants, le courspeut être l’occasion d’être séparés <strong>de</strong> leur mère<strong>pour</strong> la première fois.Pour en savoir plus (seulement en allemand)• www.caritas-zuerich.ch• Reporting Januar–Dezember 2007, Caritas Zürich2.2 Amélioration <strong>de</strong> l’accès auxstructures d’accueilRecommandation«Préambule. [...] considérant l’importance d’offrirun accès égal et effectif aux possibilités éducatives,indépendamment du sexe, <strong>de</strong> l’origine, du contextesocial et <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce [...]»Objet et butsLes mesures visant à assurer un accès égal auxstructures éducatives ne <strong>de</strong>vraient pas commencerau moment <strong>de</strong> l’entrée à l’école obligatoire,mais concerner également <strong>les</strong> offres <strong>de</strong>stinéesà la petite enfance (crèches, jardins d’enfants)et aux enfants en âge préscolaire (éco<strong>les</strong> enfantines).La première étape vers une telle égalitéest l’information; la secon<strong>de</strong> rési<strong>de</strong> d<strong>ans</strong>l’abaissement du seuil d’accès à ces offres par lebiais <strong>de</strong> différents moyens allant <strong>de</strong> l’inscriptionobligatoire à la gratuité.Le but <strong>de</strong> tel<strong>les</strong> mesures est <strong>de</strong> faire en sortequ’un nombre plus élevé d’enfants issus <strong>de</strong>milieux défavorisés, et en particulier <strong>de</strong> famil<strong>les</strong>immigrées, bénéficient <strong>de</strong> ces offres. Des bar ­rières financières peuvent en effet dissua<strong>de</strong>r cesfamil<strong>les</strong> <strong>de</strong> tirer profit <strong>de</strong>s opportunités existantes,qui leur sont <strong>pour</strong>tant <strong>de</strong>stinées.Mesures proposées• Augmentation du nombre <strong>de</strong> places disponib<strong>les</strong>d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> crèches <strong>pour</strong> répondre auxbesoins <strong>de</strong>s parents qui doivent ou souhaitenttravailler; adaptation <strong>de</strong>s coûts à la situationfinancière <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong>• Accessibilité <strong>de</strong>s structures tel<strong>les</strong> que crèchesou famil<strong>les</strong> <strong>de</strong> jour aux enfants dont <strong>les</strong>parents ne maîtrisent pas la langue locale,même si ces <strong>de</strong>rniers ne travaillent pas• Soutien financier aux famil<strong>les</strong> défavoriséesdésirant inscrire leurs enfants à <strong>de</strong>s activitéstel<strong>les</strong> que cel<strong>les</strong> offertes par <strong>les</strong> jardinsd’enfants• Extension <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> la scolarité obligatoireen la faisant commencer le plus tôt possible,<strong>de</strong> façon à permettre un abaissementradical <strong>de</strong>s coûts <strong>pour</strong> <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> et uneouverture maximale à l’éducation <strong>pour</strong> toutes<strong>les</strong> couches <strong>de</strong> la populationCadre institutionnel: école enfantineobligatoireLe concordat HarmoS vise à harmoniser un certainnombre d’éléments au sein <strong>de</strong>s vingt-sixsystèmes scolaires cantonaux. Parmi ces élémentsfigure la durée <strong>de</strong> la scolarité obligatoire.Celle-ci doit être étendue et inclure le niveaupréscolaire (c’est-à-dire <strong>de</strong>ux années d’écoleenfantine). D<strong>ans</strong> <strong>les</strong> cantons signataires, la scolaritéobligatoire durera donc au total onze <strong>ans</strong>(soit huit <strong>ans</strong> au primaire et trois <strong>ans</strong> au secon­15


daire I) et l’âge <strong>de</strong> scolarisation sera fixé à quatre<strong>ans</strong> révolus.La scolarisation précoce est un thème qui a émergéen réaction à <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong> exigences socia<strong>les</strong>.En 2000 déjà, la CDIP avait émis une recommandationpréconisant un encouragement accru <strong>de</strong>senfants selon leurs capacités respectives, uneentrée à l’école obligatoire répondant mieux auxbesoins individuels et une flexibilité en ce quiconcerne le passage <strong>de</strong> l’école enfantine à l’écoleprimaire (CDIP 2000). Les étu<strong>de</strong>s PISA, quant à el<strong>les</strong>,ont montré que <strong>les</strong> désavantages socio-économiquesne sont pas suffisamment compenséspar le système scolaire en Suisse (Wannack et al.2006: 7), pays où, en comparaison internationale,la scolarisation <strong>de</strong>s enfants est relativement tardiveet où <strong>les</strong> structures d’accueil <strong>pour</strong> <strong>les</strong> toutpetitssont insuffisantes.Atouts <strong>de</strong> ce cadre institutionnelPour <strong>les</strong> enfants issus <strong>de</strong> la migration, <strong>les</strong> <strong>de</strong>uxannées d’école enfantine obligatoires serontl’occasion d’étendre la durée <strong>de</strong> leur socialisa ­tion d<strong>ans</strong> le pays d’accueil et d’augmenter leurexposition à la langue locale. Les parents, <strong>pour</strong>leur part, seront amenés à entrer plus tôt encontact avec <strong>les</strong> structures préscolaires et àélargir ainsi le cercle <strong>de</strong> leurs connaissances d<strong>ans</strong>le quartier.Pour en savoir plus• www.cdip.ch2.3 Activités conjointes entreinstitutions et parentsRecommandation«F [...]11. [...] i. En coopération avec <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> etleurs associations, <strong>les</strong> établissements préscolaires<strong>de</strong>vraient organiser régulièrement <strong>de</strong>s activitésconjointes <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> enfants afind’encourager l’apprentissage <strong>de</strong> la langue chez <strong>les</strong>enfants en âge préscolaire au moyen <strong>de</strong> jeux etd’activités créatives.ii. La coopération entre <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> établisse -ments scolaires <strong>de</strong>vrait être développée,notamment par <strong>de</strong>s activités à l’école qui associentconjointement <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> enfants (<strong>migrants</strong> etnon <strong>migrants</strong>), et qui ciblent le développement <strong>de</strong>scompétences linguistiques et <strong>les</strong> échanges culturels(sorties d’une journée, manifestations culturel<strong>les</strong> etactivités sportives, par exemple).[...] v. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient êtreencoura gés à participer activement auxmanifestations et activités scolaires avec leursenfants.»vi. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient être activementintégrés d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> mécanismes permanentset réguliers <strong>de</strong> communication et d’échanged’informations entre <strong>les</strong> établissements scolaires,<strong>les</strong> parents et la population locale (conseils etconsultations régulières, par exemple). [...]»Objet et butsIl est important <strong>de</strong> créer le plus tôt possible uncontact régulier et permanent entre <strong>les</strong> parentset <strong>les</strong> structures <strong>de</strong> la petite enfance et du préscolaire.Ceci permet aux parents <strong>de</strong> se rendrecompte <strong>de</strong>s activités que pratiquent leurs enfantsen <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la maison et <strong>de</strong> <strong>les</strong> prolonger éventuellementen famille. Il leur est en outre donnél’occasion <strong>de</strong> partager diverses occupations avecleurs enfants et avec d’autres famil<strong>les</strong> (jeux, lecture,animations sportives ou culturel<strong>les</strong>, etc.) et<strong>de</strong> pratiquer <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s d’interaction parents–enfants qui <strong>pour</strong>raient être moins fréquents d<strong>ans</strong>leur pays d’origine.De plus, ces contacts précoces avec <strong>les</strong> structures<strong>de</strong> la petite enfance et du préscolaire peuventaméliorer <strong>les</strong> contacts ultérieurs avec <strong>les</strong> institutionsscolaires. Ils contribuent en effet à diminuer<strong>les</strong> appréhensions que certains parents <strong>migrants</strong><strong>pour</strong>raient éprouver à l’égard <strong>de</strong> ces institutionset à favoriser la communication avec le personnelet <strong>les</strong> enseignantes et enseignants. Ils suscitent,chez <strong>les</strong> parents, un intérêt plus grand <strong>pour</strong>ce que font leurs enfants, et donc <strong>pour</strong> ce qu’ilsferont à l’école.16


Les activités impliquant <strong>les</strong> parents <strong>de</strong>s enfantsinscrits d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> crèches, <strong>les</strong> jardins d’enfantset <strong>les</strong> éco<strong>les</strong> enfantines <strong>de</strong>vraient ainsi êtrefavorisées afin <strong>de</strong> leur fournir <strong>de</strong> multip<strong>les</strong>occasions d’entrer en contact avec ces institutionset d’apprivoiser ou mieux connaître leurnouveau milieu <strong>de</strong> vie. Les structures <strong>de</strong> la petiteenfance et du préscolaire sont, <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants,<strong>de</strong>s lieux privilégiés <strong>pour</strong> l’apprentissage <strong>de</strong> lalangue locale, l’acquisition <strong>de</strong> diverses compétenceset l’assimilation <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> vie encommun avec d’autres enfants d’origines différentes.Pour <strong>les</strong> parents, el<strong>les</strong> représentent aussiun moyen <strong>de</strong> créer un réseau local avec d’autresparents et avec <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’éducation.Mesures proposées• Organisation, par <strong>les</strong> institutions <strong>de</strong> lapetite enfance (crèches, jardins d’enfants)et <strong>les</strong> institutions préscolaires (éco<strong>les</strong>enfantines), d’activités diverses auxquel<strong>les</strong><strong>les</strong> parents sont invités à participer; il peuts’agir d’activités manuel<strong>les</strong>, créatricesou sportives, d’excursions, d’animations,d’activités théâtra<strong>les</strong> ou <strong>de</strong> tout autre typed’événement• Encouragement <strong>de</strong>s parents, en particulier<strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong>, à s’investir d<strong>ans</strong>l’organisation <strong>de</strong> ces activités• Ouverture <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> parents(commis sions scolaires, associations <strong>de</strong>parents d’élèves) aux parents <strong>migrants</strong>;encouragement <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> àparticiper à ces différentes institutions (voirchapitre 2.7)• Organisation <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue locale <strong>pour</strong><strong>les</strong> parents d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> locaux <strong>de</strong>s crèches, <strong>de</strong>sjardins d’enfants ou <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong> enfantines –cours donnés, au moins partiellement, par <strong>les</strong>éducatrices et éducateurs et <strong>les</strong> enseignanteset enseignants <strong>de</strong> ces établissements (voirchapitre 2.5)• Formation <strong>de</strong>s éducatrices et éducateurs <strong>de</strong> lapetite enfance et <strong>de</strong>s enseignantes et enseignants<strong>de</strong> l’école enfantine à la gestion <strong>de</strong> ladiversité et à l’interculturalité afin <strong>de</strong> permettreune communication idéale tant avec<strong>les</strong> enfants qu’avec <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> (voirchapitre 2.9.1)Bonne pratique: «SpiKi»Le projet «Du jardin d’enfants à l’école enfantine»(Von <strong>de</strong>r Spielgruppe in <strong>de</strong>n Kin<strong>de</strong>rgarten) a étémis en place à Saint-Gall <strong>pour</strong> attirer l’attention<strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> sur <strong>les</strong> structures <strong>de</strong> la petiteenfance, éveiller leur intérêt à leur sujet et <strong>les</strong>inciter en plus grand nombre à y inscrire leurs enfants.Le projet s’adresse aux enfants issus <strong>de</strong> la migrationâgés <strong>de</strong> 3 à 4 <strong>ans</strong>: ils sont accueillis d<strong>ans</strong> un<strong>de</strong>s jardins d’enfants du projet pendant une année,celle qui précè<strong>de</strong> leur entrée à l’école enfantine.Il s’agit <strong>de</strong> <strong>les</strong> préparer, ainsi que leurs parents, àcette nouvelle étape. Des jardins d’enfants SpiKiont été créés d<strong>ans</strong> différents quartiers <strong>de</strong> la ville.Un accent particulier est mis sur la participation<strong>de</strong>s parents puisque ceux-ci sont invités tous <strong>les</strong><strong>de</strong>ux mois (soit six fois par année) à passer unaprès-midi au jardin d’enfants, ce qui leur donnel’occasion d’apprendre à jouer avec leurs enfants(différentes possibilités <strong>de</strong> jeux ou <strong>de</strong> bricolageleur sont par exemple montrées). Un spécialisteest en outre présent <strong>pour</strong> répondre à leurs questionssur l’éducation <strong>de</strong>s enfants, leur développement,<strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> <strong>les</strong> encourager et <strong>de</strong> <strong>les</strong> soutenir,etc. Enfin, <strong>de</strong>s soirées d’information sur <strong>de</strong>sthèmes spécifiques sont organisées en fonction<strong>de</strong> leurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s.Le but est ainsi non seulement d’informer <strong>les</strong>parents, mais également <strong>de</strong> <strong>les</strong> insérer d<strong>ans</strong> unréseau constitué d’autres parents vivant d<strong>ans</strong> lemême quartier ou <strong>de</strong> spécialistes <strong>de</strong> différentsdomaines <strong>de</strong> l’éducation. De plus, <strong>de</strong>s coursd’allemand sont proposés en parallèle <strong>pour</strong><strong>les</strong> mères <strong>de</strong>s enfants inscrits d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> jardinsd’enfants SpiKi.Une <strong>de</strong>s difficultés du projet, comme <strong>de</strong> la majorité<strong>de</strong>s projets d<strong>ans</strong> ce domaine, est d’atteindre <strong>les</strong>parents concernés, c’est-à-dire <strong>les</strong> groupes défavorisés<strong>de</strong> la population. Un accent particulier est17


donc mis sur l’information et la communication.Une lettre est ainsi envoyée à tous <strong>les</strong> parentsdont <strong>les</strong> enfants ont atteint l’âge <strong>de</strong> 3 <strong>ans</strong> <strong>pour</strong><strong>les</strong> informer <strong>de</strong> l’importance d’un soutien précoceet <strong>de</strong> l’existence, sur le plan local, <strong>de</strong> structuresd’accueil <strong>pour</strong> la petite enfance. L’information estégalement tr<strong>ans</strong>mise par différents partenaireslocaux: services <strong>de</strong> puériculture, pédiatres et mé<strong>de</strong>cins<strong>de</strong> famille, éco<strong>les</strong> enfantines (l’informationpouvant d<strong>ans</strong> ce cas se révéler utile <strong>pour</strong> <strong>de</strong> plusjeunes frères et sœurs), associations <strong>de</strong> parentsd’élèves, groupes interculturels, associations oucentres <strong>de</strong> quartier, paroisses, associations <strong>de</strong><strong>migrants</strong>, etc.Le projet SpiKi est géré et financé par la ville <strong>de</strong>Saint-Gall (Service <strong>de</strong>s questions socia<strong>les</strong> duDépartement <strong>de</strong>s affaires socia<strong>les</strong> et <strong>de</strong> la sécurité).Atouts du projetEn plus d’améliorer l’accès aux jardins d’enfants<strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants issus <strong>de</strong> famil<strong>les</strong> immigrées et/ou défavorisées, le projet met l’accent sur uneparticipation <strong>de</strong>s parents aux activités qui y sontorganisées. Il contribue ainsi à <strong>les</strong> sensibiliser àl’importance <strong>de</strong> l’éducation et au rôle d’un soutienprécoce. Il leur permet aussi d’entrer tôt encontact avec <strong>les</strong> institutions <strong>de</strong> la petite enfanceet <strong>de</strong> s’insérer d<strong>ans</strong> un réseau <strong>de</strong> parents et <strong>de</strong>professionnels.Pour en savoir plus (seulement en allemand)• www.stadt.sg.chBonne pratique: Les sacs d’histoiresLe projet «Sacs d’histoires» est un projet genevoisqui vise à encourager <strong>les</strong> liens entre l’écoleet la maison <strong>pour</strong> faciliter la lecture et l’écouted’histoires en famille. Il s’inspire d’un projet déjàéprouvé en Gran<strong>de</strong>-Bretagne et surtout au Canada(Montréal). Des sacs d’histoires circulent ainsid<strong>ans</strong> différentes classes d’éco<strong>les</strong> enfantineset primaires genevoises (enfants <strong>de</strong> 4 à 8 <strong>ans</strong>)<strong>de</strong>puis l’année scolaire 2007/2008. Chaque saccontient un livre bilingue (français/langue d’origine),un CD audio avec l’enregistrement <strong>de</strong> l’histoirelue d<strong>ans</strong> différentes langues, un jeu simpleen lien avec l’histoire <strong>pour</strong> jouer en famille, unesurprise ainsi qu’un glossaire en français <strong>de</strong>smots-clés <strong>de</strong> l’histoire à traduire d<strong>ans</strong> la langued’origine. Les élèves apportent à tour <strong>de</strong> rôle <strong>les</strong>ac et son contenu chez eux. Ils peuvent alors,pendant quelques jours, lire ou écouter l’histoireen famille, d<strong>ans</strong> la langue pratiquée et en français.Le jeu peut être utilisé <strong>pour</strong> passer un bonmoment ensemble.Les objectifs du projet sont multip<strong>les</strong>. Il s’agitd’abord <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s liens entre l’école etla famille en proposant <strong>de</strong>s activités à effectueren famille, mais liées à l’école, et qui peuvent sefaire en français et/ou d<strong>ans</strong> la langue d’origine;<strong>les</strong> parents ont ainsi l’occasion <strong>de</strong> participer à lafamiliarisation <strong>de</strong> leurs enfants avec la lectureet <strong>les</strong> histoires racontées. Un <strong>de</strong>uxième objectifconsiste à ai<strong>de</strong>r certains parents à s’intégrerd<strong>ans</strong> la vie sociale <strong>de</strong> l’école et du quartier en leurdonnant la possibilité <strong>de</strong> collaborer à la préparation<strong>de</strong> nouveaux sacs d’histoires: traduction <strong>de</strong>shis toires, enregistrement <strong>de</strong>s CD audio, réalisation<strong>de</strong>s jeux ou <strong>de</strong>s surprises. Enfin, le projet viseaussi à établir <strong>de</strong>s rapports entre le français et <strong>les</strong>différentes langues parlées par <strong>les</strong> élèves d<strong>ans</strong>leurs famil<strong>les</strong>. Cette reconnaissance <strong>de</strong> la langue<strong>de</strong>s parents permet, d’une part, d’éveiller l’intérêt<strong>de</strong>s enfants <strong>pour</strong> le français et, d’autre part, <strong>de</strong>rapprocher <strong>les</strong> parents <strong>de</strong> l’institution scolaire. Ilen découle également une valorisation <strong>de</strong>s différenteslangues parlées par <strong>les</strong> élèves et uneouverture <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la classe à la diversitélinguistique. Les enseignantes et enseignants<strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> culture d’origine (LCO)sont très impliqués d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> sacs d’histoires: ilstraduisent et enregistrent certains textes, maiscontribuent aussi à promouvoir le projet auprès<strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong>.Des activités complémentaires ont été lancées,notamment <strong>de</strong>s spectac<strong>les</strong> organisés avec unconteur professionnel et <strong>de</strong>s enseignantes etenseignants LCO. Ces spectac<strong>les</strong>, qui mettent18


en scène <strong>les</strong> sacs d’histoires, sont <strong>de</strong>stinés auxélèves, aux parents et aux enseignantes et enseignants.Atouts du projetLa force du projet rési<strong>de</strong> d<strong>ans</strong> la création <strong>de</strong> partenariatsécole–parents, au sein <strong>de</strong>squels chacuna un rôle bien spécifique à jouer mais d<strong>ans</strong>un but commun, à savoir l’ouverture <strong>de</strong>s enfantsau mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’écrit. La reconnaissance et la miseen valeur <strong>de</strong> la diversité linguistique <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong>constituent également un point fort <strong>de</strong>s sacsd’histoires.L’évaluation interne du projet révèle un bilan trèspositif. Une évaluation externe <strong>de</strong>vrait être mandatéed<strong>ans</strong> une phase ultérieure par la Direction<strong>de</strong> l’enseignement primaire.Pour en savoir plus• www.ge.chBonne pratique: «Insieme»«Insieme» est un projet-modèle tessinois qui aété mené entre 2002 et 2004 d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s classesenfantines (enfants <strong>de</strong> 3 à 5 <strong>ans</strong>) et primaires(enfants <strong>de</strong> 6 à 10 <strong>ans</strong>) d’un quartier populaire <strong>de</strong>Bellinzone, où le taux d’enfants issus <strong>de</strong> la migrationétait élevé. Son but était <strong>de</strong> promouvoir<strong>les</strong> manifestations relationnel<strong>les</strong>, récréatives etculturel<strong>les</strong> visant à rapprocher l’école et <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>(aussi bien autochtones qu’immigrées) età stimuler <strong>les</strong> échanges entre ces <strong>de</strong>ux instancesmajeures du processus éducatif. Par ailleurs, ceprojet cherchait aussi à promouvoir <strong>les</strong> compétenceslinguistiques et culturel<strong>les</strong> <strong>de</strong>s élèves et<strong>de</strong> leurs parents en favorisant leur interaction,leur autonomie et leur participation à la vie scolaireet communautaire.Deux éléments ont caractérisé la démarche <strong>de</strong> ceprojet: <strong>de</strong>s objectifs précis, qui ont servi à inciter<strong>les</strong> enseignantes et enseignants ainsi que <strong>les</strong>parents à mobiliser leurs ressources <strong>pour</strong> faireconnaissance et échanger en <strong>de</strong>hors du clivageenseignants–parents, et un groupe «moteur» externe,composé <strong>de</strong> formateurs et formatrices d<strong>ans</strong>le domaine <strong>de</strong> l’enseignement ainsi que <strong>de</strong> formateurset formatrices d<strong>ans</strong> le domaine du travailsocial et dont le rôle a été <strong>de</strong> monitorer le projetet d’encourager la participation <strong>de</strong>s parents auxactivités scolaires.Les objectifs du projet étaient concentrés sur<strong>de</strong>s pistes opérationnel<strong>les</strong> et concrètes, commel’organisation d’une fête <strong>de</strong> l’amitié et <strong>de</strong> la rencontre(avec le nom «Insieme»), ouverte à tous<strong>les</strong> élèves <strong>de</strong> l’établissement scolaire concerné età leurs parents. Diverses activités ont été misessur pied d<strong>ans</strong> ce cadre. Les parents <strong>de</strong>s élèvesont ainsi été conviés à donner <strong>de</strong>s cours en classesur la cuisine <strong>de</strong> leur pays d’origine, cours quiétaient suivis <strong>de</strong> la dégustation <strong>de</strong>s recettes réalisées.D<strong>ans</strong> <strong>les</strong> classes enfantines, où l’animationtournait autour <strong>de</strong> jeux et <strong>de</strong> jouets provenant <strong>de</strong>divers pays, ils ont été incités à jouer avec <strong>les</strong> enfantstandis que, d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> classes primaires, ilsont été invités à parler <strong>de</strong>s jeux et <strong>de</strong>s jouets <strong>de</strong>leur enfance – <strong>de</strong>s activités qui étaient généralementcomplétées par un atelier jouets. D’autresdivertissements tels que comptines, histoires etd<strong>ans</strong>es traditionnel<strong>les</strong> ont également servi <strong>de</strong>supports à la fête. Par la suite, l’expérience a étéétendue à la connaissance du milieu social, avecl’aménagement d’un parc <strong>de</strong> jeux comme lieu <strong>de</strong>partage communautaire d<strong>ans</strong> le quartier.Les concepts <strong>de</strong> la fête et <strong>de</strong> la connaissance<strong>de</strong> l’environnement symbolisaient la créationcommune d’un savoir-vivre, d’une manière d’être«ensemble» qui ne niait pas <strong>les</strong> différences mais<strong>les</strong> dépassait et <strong>les</strong> accommodait d<strong>ans</strong> un espace<strong>de</strong> communication partagé.Atouts du projetParmi <strong>les</strong> points forts <strong>de</strong> cette expérience <strong>de</strong> recherche-action,il convient <strong>de</strong> mentionner la démarcheinductive ainsi que le rôle <strong>de</strong> support jouépar le groupe d’accompagnement professionnel(lequel a cependant toujours laissé aux person­19


nes directement concernées une large marge <strong>de</strong>manœuvre d<strong>ans</strong> la conception et la réalisationdu projet). Cet accompagnement était une réponseau défi difficile que doivent relever <strong>les</strong> enseignanteset enseignants et qui consiste à assu ­mer – à côté <strong>de</strong>s tâches d’enseignement – la priseen charge <strong>de</strong>s relations avec <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>.Le renversement <strong>de</strong>s rô<strong>les</strong> par rapport auxpra tiques habituel<strong>les</strong> (parents qui prennentl’initiative et enseignantes et enseignants quiaccompagnent et collaborent) a d’abord déconcerté,mais a finalement été compris comme unmoyen <strong>de</strong> réduire la distance école–famille etcomme un outil permettant d’ouvrir l’école surson environnement. La recherche-action a eu <strong>pour</strong>public cible non pas <strong>les</strong> migrantes et <strong>migrants</strong>,mais l’ensemble <strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong>s parents, aussibien autochtones qu’allophones. Raison <strong>pour</strong> laquellele projet a été financièrement soutenu parla Confédération en tant que projet interculturel.Pour en savoir plus (seulement en italien)• Bilan – évaluation: Fulvio Poletti, «Consulenza emediazione pedagogica nell’ambito di un progettoa carattere interculturale. Scuola, famiglie equartiere: insieme per l’integrazione», in FaustoTelleri, Consulenza e mediazione pedagogica,Carlo Delfino Editore, Sassari, 2006,pp. 103–135.2.4 Soutien et renforcement du rôleparentalRecommandation«F [...] 11. Pour ce qui est <strong>de</strong> faciliter l’intégration<strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> la vie scolaire et d<strong>ans</strong>la société, <strong>les</strong> Etats membres <strong>de</strong>vraient prendre<strong>de</strong>s dispositions <strong>pour</strong> soutenir et renforcer lerôle parental <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong>l’immigration. Ils <strong>de</strong>vraient adopter <strong>les</strong> mesures <strong>les</strong>mieux adaptées aux conditions qui leur sont propreset à la situation <strong>de</strong> la population immigrante,notamment <strong>les</strong> mesures énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. Lapolitique générale <strong>de</strong>s Etats membres <strong>de</strong>vrait viserla promotion <strong>de</strong> l’indépendance financière <strong>de</strong>sparents <strong>migrants</strong> par l’adoption <strong>de</strong> mesures adaptéesen matière sociale, d’emploi, d’éducation et <strong>de</strong>formation. [...][...] iii. «Les établissements scolaires <strong>de</strong>vraientoffrir aux parents <strong>migrants</strong> un service <strong>de</strong> conseilset d’orientation sous la forme <strong>de</strong> consultations engroupe ou individuel<strong>les</strong> et, si possible, une formationvisant à améliorer leur capacité à participer àl’éducation <strong>de</strong> leurs enfants, à leur développementet à leur intégration. Il conviendrait <strong>de</strong> tenir comptedu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s parents sur la parentalitéet sur la politique éducative d<strong>ans</strong> le cadre <strong>de</strong> ceservice. Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient organiser <strong>de</strong>sgroupes <strong>de</strong> parents (<strong>migrants</strong> et non <strong>migrants</strong>) <strong>pour</strong>examiner <strong>les</strong> questions concernant la parentalité, <strong>les</strong>politiques éducatives et d’autres questions relativesà l’éducation et au bien-être <strong>de</strong> leurs enfants. [...]»Objet et butsLes parents <strong>de</strong>vraient se sentir soutenus d<strong>ans</strong>leur rôle parental. S’il existe différents typesd’«éco<strong>les</strong> <strong>de</strong>s parents», el<strong>les</strong> ne sont le plus souventpas fréquentées par <strong>les</strong> personnes issues <strong>de</strong>la migration ou <strong>de</strong>s milieux <strong>les</strong> plus défavorisés. I<strong>les</strong>t donc nécessaire <strong>de</strong> faciliter l’accès <strong>de</strong> ces populationsà l’information et <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s offresadaptées à leurs besoins spécifiques (offres formuléesd<strong>ans</strong> la langue d’origine, par exemple). Ilfaut notamment que <strong>les</strong> parents soient informés<strong>de</strong>s lieux où ils peuvent trouver conseil et soutien<strong>pour</strong> assumer leur rôle parental.Les actions qui permettent aux parents d’être informéset <strong>de</strong> pouvoir discuter, avec d’autres parentset <strong>de</strong>s professionnels, <strong>de</strong> questions liées àl’éducation doivent idéalement avoir lieu au niveaulocal <strong>de</strong> façon à être «accessib<strong>les</strong>». Ces actionspeuvent prendre un aspect formel (soiréesd’information, cours) ou beaucoup plus informel(groupes <strong>de</strong> discussions). Leur but commun est<strong>de</strong> sensibiliser <strong>les</strong> parents au fait qu’ils sont <strong>les</strong>premiers acteurs <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong> leurs enfantset qu’ils jouent ainsi un rôle majeur.Les thématiques touchant au rôle éducatif <strong>de</strong>sparents sont variées. El<strong>les</strong> sont d’abord liées aux20


principes <strong>de</strong> base <strong>de</strong> l’éducation (prendre le temps<strong>pour</strong> ses enfants, savoir écouter, poser <strong>de</strong>s limites,etc.), mais peuvent aussi concerner <strong>de</strong>s domainesplus précis, par exemple l’importance du jeu d<strong>ans</strong>le développement <strong>de</strong> l’enfant, l’importance <strong>de</strong> lacommunication et du développement <strong>de</strong>s compétencessocia<strong>les</strong>, la gestion <strong>de</strong>s conflits et la prévention<strong>de</strong> la violence au sein <strong>de</strong> la famille, etc.L’idée qui sous-tend <strong>les</strong> diverses actions susmentionnéesest d’améliorer <strong>les</strong> compétencesparenta<strong>les</strong> <strong>de</strong>s mères et <strong>de</strong>s pères <strong>migrants</strong> etd’augmenter leur confiance d<strong>ans</strong> leurs capacitésà élever et à éduquer leurs enfants. Une bonnesolution consiste à insérer ces parents d<strong>ans</strong><strong>de</strong>s réseaux à même <strong>de</strong> leur apporter un appuid<strong>ans</strong> l’accomplissement <strong>de</strong> leurs tâches éducatives(réseaux <strong>de</strong> parents, <strong>de</strong> professionnels <strong>de</strong>l’éducation, d’offres <strong>de</strong> soutien et <strong>de</strong> socialisationau niveau local, etc.).Mesures proposées• Réalisation <strong>de</strong> matériel d’information écrit(brochures, papillons, ban<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssinées, etc.)ou audiovisuel (films sur DVD ou vidéo), traduitd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> principa<strong>les</strong> langues d’origine <strong>de</strong>s populationsmigrantes; distribution ciblée <strong>de</strong> cematériel grâce à une réflexion sur <strong>les</strong> canauxd’accès aux parents <strong>migrants</strong> (associations <strong>de</strong><strong>migrants</strong>, associations et lieux <strong>de</strong> rencontred<strong>ans</strong> <strong>les</strong> quartiers, commerces ethniques,etc.)• Organisation d’événements visant à faireconnaître le contenu <strong>de</strong> ce matériel écrit ouaudiovisuel et utilisation du matériel commepoint <strong>de</strong> départ à <strong>de</strong>s discussions avec <strong>les</strong>parents <strong>migrants</strong> (diffusion d’un film suivied’un débat, par exemple), cela si possible avecle concours d’interprètes interculturels• Mise en place d’«éco<strong>les</strong> <strong>de</strong>s parents» prévuesspécifiquement <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>,voire <strong>pour</strong> <strong>les</strong> mères et <strong>les</strong> pères séparément,avec <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s petits enfantspendant <strong>les</strong> cours• Organisation <strong>de</strong> discussions informel<strong>les</strong><strong>de</strong>stinées aux parents <strong>migrants</strong>, voire auxmères et aux pères séparément, <strong>pour</strong> leurpermettre d’abor<strong>de</strong>r avec d’autres parentset <strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong>sques tions qui leur tiennent à cœur (cesdiscussions peuvent se dérouler d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>lieux <strong>de</strong> rencontre habituels, à savoir centres<strong>de</strong> quartier, associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>, etc.,ou d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s locaux privés)• Visites à domicile effectuées par <strong>de</strong>s personnesformées d<strong>ans</strong> le but <strong>de</strong> sensibiliserindividuellement <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> quihésitent à se rendre d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> lieux <strong>de</strong>rencontre• Actions réalisées en collaboration avec <strong>de</strong>spersonnes-clés, <strong>de</strong>s interprètes et <strong>de</strong>s médiatriceset médiateurs interculturels ainsiqu’avec <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>Bonne pratique: Brochure «Les huitpiliers d’une éducation soli<strong>de</strong>»La Fédération suisse <strong>pour</strong> la formation <strong>de</strong>s parents(FSFP) a lancé en 2006 la campagne natio nale«L’éducation donne <strong>de</strong> la force» 6 . Cette campa gne,dont le but est <strong>de</strong> développer <strong>les</strong> compétences<strong>de</strong>s parents en matière d’éducation en <strong>les</strong> soutenantd<strong>ans</strong> leur responsabilité éducative et en <strong>les</strong>informant sur <strong>les</strong> offres <strong>de</strong> conseil et <strong>de</strong> formationexistantes, a déjà donné lieu à <strong>de</strong> nombreuses activitésd<strong>ans</strong> toutes <strong>les</strong> régions <strong>de</strong> Suisse. Une brochurea notamment été publiée. Traduite d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>seize langues principalement parlées d<strong>ans</strong> notrepays par la population suisse et migrante, elle a<strong>pour</strong> titre «Les huit piliers d’une éducation soli<strong>de</strong>».Elle est <strong>de</strong>stinée aux parents ainsi qu’aux professionnels,bénévo<strong>les</strong> ou privés en contact régulieravec <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s ado<strong>les</strong>cents.Richement colorée et illustrée, cette brochure <strong>de</strong>vingt pages commence par une introduction généra<strong>les</strong>ur ce qu’est l’éducation. Puis elle développe,chaque fois sur <strong>de</strong>ux pages, <strong>les</strong> huit thèmessuivants: éduquer c’est ...6 En Suisse alleman<strong>de</strong>: «Stark durch Erziehung»; au Tessin: «L’educazione ren<strong>de</strong> forti».21


1. beaucoup d’amour;2. accepter le conflit;3. savoir écouter;4. mettre <strong>de</strong>s limites;5. amener à l’autonomie;6. montrer ses sentiments;7. prendre le temps;8. encourager.Une <strong>de</strong>rnière page invite enfin <strong>les</strong> parents à faireappel à leur entourage et aux services <strong>de</strong> consultationquand ils ont besoin <strong>de</strong> soutien d<strong>ans</strong> leurstâches éducatives.La campagne <strong>de</strong> même que la brochure ont étéadaptées à partir d’une campagne similaire réaliséeà Nuremberg, en Allemagne.Atouts du projetSous un abord plutôt généraliste, la brochure traite<strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> l’éducation avec <strong>de</strong>s messagespositifs. Elle est un exemple d’une informationrendue accessible aux différentes populations dupays. Sa traduction en <strong>de</strong> nombreuses langues <strong>de</strong>la migration est en effet l’une <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> cettecampagne nationale.Pour en savoir plus• www.formation-<strong>de</strong>s-parents.chBonne pratique: Permanenceséducatives mobi<strong>les</strong>Les permanences éducatives mobi<strong>les</strong>, et enparticulier <strong>les</strong> «cafés parents», sont <strong>de</strong>s espacesoù <strong>les</strong> parents (mais aussi <strong>les</strong> grandsparentsou toute autre personne ayant un rôleéducatif) ont la possibilité <strong>de</strong> parler d’éducationpendant que <strong>les</strong> enfants jouent entre eux. El<strong>les</strong>s’adressent aux famil<strong>les</strong> ayant <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong>0 à 7 <strong>ans</strong>. Il s’agit d’un <strong>de</strong>s projets menés parl’Education familiale du canton <strong>de</strong> Fribourg,dont le mandat est le renforcement <strong>de</strong>s compétencesparenta<strong>les</strong> et la promotion d’un cadrefamilial favorable au développement <strong>de</strong>s jeunesenfants.Les permanences éducatives sont faci<strong>les</strong> d’accèset ouvertes à tous; el<strong>les</strong> sont organisées <strong>de</strong> manièrerégulière et chacun y vient spontanément(pas d’inscription), arrive quand il ou elle <strong>les</strong>ouhaite et repart aussi librement. Pendant que<strong>les</strong> parents discutent, réfléchissent et partagentleurs expériences avec d’autres parents et <strong>de</strong>sprofessionnels <strong>de</strong> l’éducation, <strong>les</strong> enfants jouent.Des activités structurées leur sont aussi parfoisproposées (<strong>de</strong>ssin, construction, lecture, bricolage,etc.). Les animatrices écoutent, organisentl’échange, stimulent <strong>les</strong> discussions. El<strong>les</strong> encouragentégalement <strong>les</strong> parents à observer leurs enfantsjouer, voire à s’exercer <strong>de</strong> manière concrèteà communiquer ou à jouer avec eux.Les permanences éducatives ont lieu au moinsune fois par mois d<strong>ans</strong> chaque district du canton<strong>de</strong> Fribourg. Les types <strong>de</strong> permanences <strong>de</strong> mêmeque <strong>les</strong> espaces qu’el<strong>les</strong> occupent sont variés: urgences,services pédiatriques et maternités <strong>de</strong>shôpitaux, sal<strong>les</strong> d’attente <strong>de</strong>s pédiatres, centres<strong>de</strong> puériculture, associations (Espace Femmes,SOS futures mam<strong>ans</strong>), restaurants <strong>de</strong>s centrescommerciaux, centres <strong>de</strong> quartier, crèches et jardinsd’enfants.Le projet n’est pas explicitement <strong>de</strong>stiné aux personnesmigrantes, mais certaines permanencesmobi<strong>les</strong> ont été organisées en partenariat avec<strong>de</strong>s projets d’intégration, notamment d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>squartiers à forte population étrangère ou d<strong>ans</strong> lecadre <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue dispensés aux parentsimmigrés. Les traductions, quand el<strong>les</strong> sont nécessaires,sont assurées par d’autres mères participantà la permanence. De plus, <strong>les</strong> brochures<strong>de</strong> la campagne «L’éducation donne <strong>de</strong> la force»(voir plus haut) sont régulièrement distribuéesd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> différentes langues.En 2007, il y a eu au total 616 permanences d<strong>ans</strong>cinquante endroits différents du canton et plus<strong>de</strong> 2000 parents y ont été accueillis. Les permanenceséducatives mobi<strong>les</strong> connaissent ungrand succès et leur nombre continue aujourd’huid’augmenter.22


L’Education familiale du canton <strong>de</strong> Fribourgs’inscrit d<strong>ans</strong> une démarche <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong> lasanté puisque son financement est essentiellementassuré par le Département cantonal <strong>de</strong> lasanté et <strong>de</strong>s affaires socia<strong>les</strong> et par PromotionSanté Suisse.Atouts du projetLe projet <strong>de</strong>s permanences mobi<strong>les</strong> figure aunombre <strong>de</strong>s activités individuel<strong>les</strong> et collec ­tives menées par l’Education familiale du can ­ton <strong>de</strong> Fribourg. Il bénéficie ainsi d’un largeréseau <strong>de</strong> partenaires qui permet d’atteindre<strong>les</strong> populations <strong>les</strong> plus vulnérab<strong>les</strong> là où el<strong>les</strong>se trouvent (accès bas seuil, travail social <strong>de</strong>proximité).La liberté et le caractère non formel du projetconstituent un atout supplémentaire. Selonl’évaluation externe effectuée en 2005 (Evaluanda),six parents en moyenne assistent à chaquepermanence. Les participants ont en outre tendanceà revenir plusieurs fois, ce qui indique queces permanences répon<strong>de</strong>nt à leurs besoins.Pour en savoir plus• www.educationfamiliale.ch• Evaluanda. 2006. Evaluation du projet <strong>de</strong> promotion<strong>de</strong> la santé par l’Education familiale. Evaluanda:Genève.Bonne pratique: FemmesTISCHE«FemmesTISCHE» est un projet qui s’étendaujourd’hui essentiellement en Suisse alémanique7 , ainsi que d<strong>ans</strong> la région <strong>de</strong> Bienne. Sonprincipe est d’organiser <strong>de</strong>s discussions regroupant<strong>de</strong>s mères ou d’autres femmes quis’occupent d’enfants (grands-mères, par exemple),<strong>les</strong> hommes intéressés étant également<strong>les</strong> bienvenus. Ces rencontres ont un caractèreinformel prononcé: il ne s’agit pas d’un coursd’éducation parentale, mais plutôt d’entretiensspontanés.Ces échanges ont lieu chez <strong>les</strong> participantes:l’une d’el<strong>les</strong> invite connaissances et voisineschez elle <strong>pour</strong> une rencontre en présence d’unemodératrice. Généralement, six à huit femmesse retrouvent ainsi. La réunion débute par laprojection d’un court film sur un thème spécifique,ce qui permet <strong>de</strong> lancer la discussionamenée par la modératrice. Les thèmes abor ­dés sont liés à l’éducation, à la promotion <strong>de</strong> lasanté, à la prévention <strong>de</strong>s addictions, à la migrationet à l’intégration, au rôle <strong>de</strong> l’individu d<strong>ans</strong>la société, etc. A l’heure actuelle, six films sontutilisés d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> rencontres FemmesTISCHE. Unnouveau groupe se forme <strong>pour</strong> chaque réunion,au gré <strong>de</strong>s personnes invitées par l’hôtesse dujour.Les modératrices sont <strong>de</strong>s femmes béné ­vo<strong>les</strong>, qui reçoivent une formation <strong>de</strong> base sur<strong>les</strong> techniques <strong>de</strong> modération et la gestion <strong>de</strong>discussions. Les papillons <strong>de</strong> promotion duprojet sont traduits en quatorze langues différentes.Des réunions FemmesTISCHE sontorganisées d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> langues <strong>de</strong> l’immigrationen collaboration avec <strong>de</strong>s médiatrices interculturel<strong>les</strong>.Les objectifs du projet sont multip<strong>les</strong>: sensibilisation<strong>de</strong>s femmes et <strong>de</strong>s mères aux questions <strong>de</strong>santé et d’éducation, renforcement <strong>de</strong>s ressources,<strong>de</strong>s compétences socia<strong>les</strong> et <strong>de</strong>s contacts,tr<strong>ans</strong>mission <strong>de</strong> connaissances et d’informationsuti<strong>les</strong> au quotidien, ainsi que renforcement <strong>de</strong> laconfiance en soi.Le concept FemmesTISCHE est une marquedéposée. Chaque région qui souhaite implémenterce projet désigne une institution coordina ­trice (généralement une institution active d<strong>ans</strong>le domaine du social, <strong>de</strong> la santé ou <strong>de</strong> la prévention),qui est chargée <strong>de</strong> recruter <strong>de</strong> nouvel<strong>les</strong>modératrices, d’organiser leur formation, <strong>de</strong>7 Il est prévu <strong>de</strong> l’étendre également en Suisse roman<strong>de</strong>.23


suggérer <strong>de</strong> nouveaux films et thèmes <strong>de</strong> dis ­cussion et <strong>de</strong> promouvoir le projet au niveaulocal. La Fédération suisse <strong>pour</strong> la formation<strong>de</strong>s parents (FSFP) coordonne le projet au niveaunational.Atouts du projetLe concept FemmesTISCHE a été lancé il y aplus <strong>de</strong> dix <strong>ans</strong> et a été évalué très positive ­ment, notamment en 2002. Les femmes quiparticipent aux rencontres ont en effet modifiéleur comportement <strong>de</strong> communication et ontmoins peur <strong>de</strong> changer leur pratique éducative,d’adopter une nouvelle démarche ou <strong>de</strong> faireconfiance à une autre personne. El<strong>les</strong> ont égalementune plus gran<strong>de</strong> confiance en el<strong>les</strong> et enleurs enfants. Leur intégration s’en trouve améliorée,<strong>de</strong> même que leur accès à l’information.L’évaluation mon tre <strong>de</strong> plus que le conceptFemmesTISCHE permet d’atteindre <strong>de</strong>s femmesqu’il est difficile <strong>de</strong> toucher à travers <strong>les</strong> offrestraditionnel<strong>les</strong>.En 2007, 913 rencontres FemmesTISCHE ont eulieu, réunissant plus <strong>de</strong> 5000 participantes et 237modératrices. A l’heure actuelle, vingt-six régionsont adopté le concept.Les atouts principaux du projet rési<strong>de</strong>nt ainsid<strong>ans</strong> la légèreté <strong>de</strong> la structure nécessaire à samise en place, d<strong>ans</strong> son caractère informel qui lerend accessible à tous et d<strong>ans</strong> sa capacité à atteindreson public cible.Pour en savoir plus• www.femmestische.ch• Evaluation: Dellenbach, Myriam; Bisegger; Corinna,Meier, Claudia. 2002. Evaluation <strong>de</strong>s ProjektesFemmesTISCHE. Werkstatt Evaluation <strong>de</strong>r Abteilungfür Gesundheitsforschung, Institut für SozialundPräventivmedizin, Universität Bern.2.5 Apprentissage <strong>de</strong> la languelocale par <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>Recommandation«F [...] 1. [...] iv. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient avoirla possibilité d’apprendre la langue d’enseignement<strong>de</strong> leurs enfants. [...]»Objet et butsAfin <strong>de</strong> pouvoir soutenir <strong>de</strong> manière adéquateleurs enfants d<strong>ans</strong> leur parcours scolaire, <strong>les</strong>parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient avoir la possibilitéd’apprendre à parler et à comprendre la langued<strong>ans</strong> laquelle ceux-ci sont scolarisés. L’acquisition<strong>de</strong> la langue locale est une étape centrale<strong>pour</strong> comprendre le système scolaire, ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong>enfants d<strong>ans</strong> leurs <strong>de</strong>voirs et communiquer avecle corps ensei gnant ainsi qu’avec <strong>les</strong> autres professionnels<strong>de</strong> l’institution scolaire.Il est important qu’un apprentissage <strong>de</strong> la languelocale soit proposé dès que possible aux parents<strong>de</strong> jeunes enfants et que <strong>de</strong>s mesures adaptéessoient mises en place. Les cours <strong>de</strong> langue sonten effet un lieu privilégié <strong>pour</strong> la tr<strong>ans</strong>missiond’informations ciblées, comme cel<strong>les</strong> concernant<strong>les</strong> structures <strong>de</strong> la petite enfance et du préscolaireainsi que <strong>les</strong> offres <strong>de</strong> soutien aux parents. Ilserait judicieux <strong>de</strong> prévoir par ailleurs <strong>de</strong>s cours<strong>de</strong> langue spécifiquement adressés aux mèresmigrantes, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s cours portant sur<strong>les</strong> préoccupations que partagent la plupart <strong>de</strong>sparents (questions généra<strong>les</strong> d’éducation, questionsrattachées plus directement à l’école, questionsliées à la santé, etc.).Mesures proposées• Organisation <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue spécifiquementadressés aux parents <strong>migrants</strong>, voireaux mères et aux pères séparément, et dontle contenu est orienté vers <strong>les</strong> questionsd’éducation, <strong>les</strong> offres loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>stinées auxparents <strong>de</strong> petits enfants et le système scolairelocal24


• Organisation d’un système <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s petitsenfants pendant <strong>les</strong> cours• Organisation, par <strong>les</strong> institutions scolaires oupréscolaires (éco<strong>les</strong> enfantines), <strong>de</strong> cours <strong>de</strong>langue permettant aux parents <strong>de</strong> fréquenter<strong>les</strong> mêmes lieux que leurs enfants• Mise en place <strong>de</strong> stratégies visant à inciter<strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>, en particulier <strong>les</strong> mères<strong>les</strong> plus isolées, à participer à ces cours <strong>de</strong>langueBonne pratique: «Ich lerne Deutschfürs Kind»Le projet «J’apprends l’allemand <strong>pour</strong> mon enfant»(Ich lerne Deutsch fürs Kind) est un coursd’allemand organisé d<strong>ans</strong> le cadre <strong>de</strong> l’école (ou<strong>de</strong> l’école enfantine) et qui est <strong>de</strong>stiné aux mèresd’enfants <strong>migrants</strong>. Son but est d’améliorer leurscompétences linguistiques d<strong>ans</strong> la langue dupays d’accueil grâce à un concept pédagogiqueinnovateur. D<strong>ans</strong> une perspective intégrative pluslarge, il cherche également à ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> participantesà surmonter <strong>les</strong> craintes, <strong>les</strong> préjugés et <strong>les</strong>inhibitions qu’el<strong>les</strong> <strong>pour</strong>raient avoir à l’égard <strong>de</strong>sinstitutions scolaires ou préscolaires. Le contenuest ainsi largement lié à l’école.A l’heure actuelle, dix-sept cours sont dispensésd<strong>ans</strong> plusieurs établissements <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés préscolaire(école enfantine), primaire et secondaire.Différents niveaux sont proposés: alphabétisation,débutants (niveau A1 du portfolio européen<strong>de</strong>s langues) et débutants avancés (niveau A2).La plupart <strong>de</strong> ces cours sont <strong>de</strong>stinés à <strong>de</strong>s participantesd’origines diverses (Algérie, Macédoine,Portugal, Thaïlan<strong>de</strong>, Turquie, etc.). Quelquesunss’adressent toutefois spécifiquement auxfemmes turques, d’autres sont mixtes (c’est-àdireégalement ouverts aux pères) et <strong>de</strong>ux enfinont <strong>pour</strong> public cible <strong>les</strong> enseignantes et enseignants<strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> culture d’origine (LCO). Enparallèle à certains cours est prévu un service <strong>de</strong>gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s plus petits, avec soutien d<strong>ans</strong> la languelocale (allemand) ou d<strong>ans</strong> la langue d’origine.Les enseignantes et enseignants sont le plussouvent ceux <strong>de</strong> l’institution préscolaire ou scolaireconcernée, ce qui crée un lien entre le coursd’allemand, l’institution et l’éducation dispenséeaux enfants. Le projet vise ainsi à rapprocher<strong>les</strong> mères migrantes <strong>de</strong> l’école <strong>de</strong> leurs enfantset à sensibiliser l’école à la problématique <strong>de</strong>l’interculturalité.Un cours dure un semestre (soit <strong>de</strong>ux heureset <strong>de</strong>mie par semaine pendant vingt semaines),mais nombreuses sont <strong>les</strong> femmes quis’y inscrivent pendant plusieurs semestresconsécutifs. Son coût est raisonnable: 150 francssuisses par semestre. Mis sur pied en 2002par le Département <strong>de</strong> l’instruction publique(DIP) du canton <strong>de</strong> Bâle-Ville, il est financièrementsoutenu par le canton (DIP) et la Confédération.Atouts du projetUn <strong>de</strong>s intérêts majeurs du projet rési<strong>de</strong> d<strong>ans</strong>le fait que <strong>les</strong> cours proposés aux mères mi ­grantes ont lieu d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> locaux <strong>de</strong> l’établissementfréquenté par leurs enfants et qu’ils’opère ainsi une mise en réseau entre l’école (ycompris l’ensemble <strong>de</strong> son personnel), <strong>les</strong> enseignanteset enseignants LCO et <strong>les</strong> parents<strong>migrants</strong>.L’évaluation qualitative effectuée en 2005 (Leuenberger2005) montre <strong>de</strong>s résultats positifsnon seulement d<strong>ans</strong> l’acquisition <strong>de</strong>s compé ­tences linguistiques et culturel<strong>les</strong>, mais aussid<strong>ans</strong> l’amélioration <strong>de</strong> l’image <strong>de</strong> soi: <strong>les</strong> participantesse sentent plus sûres d’el<strong>les</strong> d<strong>ans</strong> leurrôle éducatif et plus à l’aise d<strong>ans</strong> leurs contactsavec l’institution scolaire. Un <strong>de</strong>s effets concretsest qu’el<strong>les</strong> prennent plus facilement part auxsoirées <strong>de</strong> parents ou aux discussions organiséesavec <strong>les</strong> enseignantes et enseignants <strong>de</strong>leurs enfants, alors qu’el<strong>les</strong> déléguaient auparavantcette tâche à leur mari ou à d’autrespersonnes <strong>de</strong> leur entourage. Les aspects duprojet qu’el<strong>les</strong> apprécient tout particulièrementsont <strong>les</strong> coûts peu élevés, la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s petitsenfants, le lieu <strong>de</strong>s cours (école ou école enfantine)et le fait <strong>de</strong> se retrouver entre mèresmigrantes.25


Pour en savoir plus (seulement en allemand)• www.ed-bs.ch• Evaluation: Leuenberger, Petra. 2005. «Jetzt geheich sogar gerne an Elternaben<strong>de</strong>». Eine qualitativeUntersuchung über <strong>de</strong>n Erfolg <strong>de</strong>s Konzepts.Basel: Hochschule für Pädagogik und SozialeArbeit bei<strong>de</strong>r Basel.2.6 Acquisition et maintien <strong>de</strong> lalangue d’origine chez <strong>les</strong> enfants<strong>migrants</strong>Recommandation«A [...] 1. S’agissant <strong>de</strong> faciliter et d’améliorerle développement linguistique <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong><strong>migrants</strong>, il conviendrait que <strong>les</strong> Etats membresmettent en œuvre <strong>de</strong>s mesures qui soient adaptéesaux conditions particulières <strong>de</strong> ces enfants.L’objectif global <strong>de</strong> ces mesures <strong>de</strong>vrait être d’ai<strong>de</strong>r<strong>les</strong> enfants à acquérir la maîtrise nécessaire <strong>de</strong> lalangue d’enseignement. Cela <strong>pour</strong>rait inclure, d<strong>ans</strong>la mesure du possible, l’acquisition et le maintien<strong>de</strong> leur langue maternelle. [...]»Objet et butsLes acteurs <strong>de</strong> l’intégration et <strong>de</strong> l’éducation ontune conscience toujours plus vive <strong>de</strong> l’importanceque revêtent l’acquisition et, plus encore, le maintien<strong>de</strong> la langue d’origine chez <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong> famil<strong>les</strong>migrantes. Une bonne maîtrise <strong>de</strong> la langueparlée à la maison a en effet <strong>de</strong>s répercussionspositives sur l’acquisition <strong>de</strong> la langue locale, quece soit au niveau oral ou écrit.Un tel objectif nécessite, d’une part, un soutienà l’organisation <strong>de</strong> cours <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> cultured’origine (LCO) et, d’autre part, une sensibilisation<strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la petite enfance et <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong>s établissements préscolaires etscolaires au plurilinguisme <strong>de</strong> façon à améliorer<strong>les</strong> conditions d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> celui-ci est pratiqué.La valorisation <strong>de</strong>s différentes langues parléespar <strong>les</strong> enfants et <strong>les</strong> élèves au sein <strong>de</strong> cesinstitutions est l’idée-force qui sous-tend <strong>les</strong> mesuresproposées d<strong>ans</strong> ce contexte. Une telle valorisationrenforce l’estime <strong>de</strong> soi chez <strong>les</strong> enfantsdont la langue locale n’est pas la première langueet leur permet <strong>de</strong> s’exprimer plus facilement <strong>de</strong>vant<strong>les</strong> autres. Certaines expériences ont ainsimontré une amélioration du climat général <strong>de</strong>sclasses et <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong>.Cette adaptation <strong>de</strong>s établissements scolaires etpréscolaires et <strong>de</strong>s structures <strong>de</strong> la petite enfancepeut également favoriser la communication avec<strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> et renforcer leur implicationd<strong>ans</strong> la vie scolaire <strong>de</strong> leurs enfants.Mesures proposées• Sensibilisation <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> àl’importance <strong>de</strong> l’acquisition et du maintien,chez leurs enfants, <strong>de</strong> la langue d’origine surle plan oral et écrit• Soutien, par <strong>les</strong> autorités loca<strong>les</strong>, <strong>de</strong> crèchesou <strong>de</strong> jardins d’enfants bilingues, en collaborationétroite avec <strong>les</strong> associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>ou <strong>les</strong> consulats <strong>de</strong>s pays d’origine• Collaboration <strong>de</strong>s autorités loca<strong>les</strong> et scolairesavec <strong>les</strong> organismes qui gèrent <strong>de</strong>scours <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> culture d’origine(LCO) – associations, consulats, etc. – etappui à la mise sur pied <strong>de</strong> ces cours <strong>pour</strong> <strong>les</strong>enfants d’origine immigrée• Intégration <strong>de</strong> cours LCO d<strong>ans</strong> le programmescolaire dès l’école enfantine et reconnaissance<strong>de</strong>s enseignantes et enseignants LCOcomme membres <strong>de</strong> l’établissement scolaireou préscolaire au même titre que <strong>les</strong> enseignanteset enseignants <strong>de</strong>s classesrégulières• Contribution <strong>de</strong>s enseignantes et enseignantsLCO en tant qu’interprètes interculturelsentre école et parents, par exemple lors<strong>de</strong> soirées d’information ou <strong>de</strong> rencontresparents–corps enseignant, en cas <strong>de</strong> conflitsou <strong>de</strong> malentendus, ou au sein <strong>de</strong>s commissionsscolaires et <strong>de</strong>s associations<strong>de</strong> parents d’élèves• Sensibilisation à la lecture ou apprentissage<strong>de</strong> la lecture par le biais <strong>de</strong> matériel bilingue(langue d’origine/langue locale)26


Bonne pratique: «Schenk mir eineGeschichte»Le projet «Raconte-moi une histoire» (Schenk mireine Geschichte), développé par l’Institut suisseJeunesse et Médias (ISJM), est <strong>de</strong>stiné aux enfantsissus <strong>de</strong> la migration âgés <strong>de</strong> 2 à 5 <strong>ans</strong> et àleurs famil<strong>les</strong>, en particulier cel<strong>les</strong> dont le niveaud’éducation est relativement bas. Il vise une amélioration<strong>de</strong> leurs compétences en lecture (familyliteracy), en promouvant le plaisir <strong>de</strong> la langue àtravers <strong>de</strong>s histoires, poèmes et ch<strong>ans</strong>ons rédigésd<strong>ans</strong> leur langue d’origine.Des animations sont organisées d<strong>ans</strong> différentslieux liés aux livres (bibliothèques ordinaires,bibliothèques interculturel<strong>les</strong>) ou fréquentéspar <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> concernées (associations <strong>de</strong><strong>migrants</strong>, associations ou centres <strong>de</strong> quartier,etc.). El<strong>les</strong> sont <strong>de</strong> plusieurs types: narration interactived’une histoire (avec, comme support, unlivre d’images ou un théâtre <strong>de</strong> marionnettes, parexemple); ch<strong>ans</strong>ons ou poésies; jeux <strong>de</strong> mouvements;bricolage, peinture ou jeux d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>quels<strong>les</strong> parents sont impliqués; «lecture» d’un livred’images à <strong>de</strong>ux (parent/enfant); visite guidéed’une bibliothèque. Chaque animation dure 90minutes. Les livres utilisés sont d<strong>ans</strong> la langued’origine <strong>de</strong>s participants et en allemand.L’idée <strong>de</strong> base du projet est que <strong>les</strong> enfantsdoivent être encouragés <strong>de</strong>puis tout petits àexercer leurs compétences linguistiques (ycompris écrites). Quant aux parents, il leur estdonné l’occasion d’expérimenter concrètementle fait que l’acquisition d’un bon niveaud<strong>ans</strong> la première langue est une base importante<strong>pour</strong> l’apprentissage d’une <strong>de</strong>uxièmelangue (en l’occurrence l’allemand), <strong>de</strong> mêmeque <strong>pour</strong> l’apprentissage <strong>de</strong> la lecture à l’école.Ils comprennent aussi qu’ils sont <strong>les</strong> premiersensei gnants <strong>de</strong> leurs enfants. Ainsi, en ce quiconcerne <strong>les</strong> parents, <strong>les</strong> buts du projet sont <strong>de</strong><strong>les</strong> sensibiliser à l’importance <strong>de</strong> la lecture et <strong>de</strong>la narration d’histoires <strong>pour</strong> le développement <strong>de</strong>leurs enfants, <strong>de</strong> <strong>les</strong> encourager à <strong>pour</strong>suivre cesactivités à la maison, d’améliorer leur confianceen eux et <strong>de</strong> leur donner une perception positivedu plurilinguisme. Du côté <strong>de</strong>s enfants, <strong>les</strong> butsdu projet sont avant tout <strong>de</strong> <strong>les</strong> familiariser avec<strong>les</strong> livres d’images et avec <strong>les</strong> histoires commeforme spécifique <strong>de</strong> discours, et <strong>de</strong> leur offrirune impulsion positive <strong>pour</strong> le développement <strong>de</strong>leurs compétences linguistiques. La formule d<strong>ans</strong>son ensemble s’avère une bonne préparation àl’entrée à l’école.Afin d’atteindre également <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> qui neviennent pas spontanément aux animations <strong>de</strong>lecture organisées d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> lieux publics, il a étéinstauré <strong>de</strong>s visites à domicile qui sont considéréescomme un premier pas vers la participation<strong>de</strong> ces famil<strong>les</strong> aux animations <strong>de</strong> groupes. Cetravail <strong>de</strong> proximité (outreach) n’était pas prévud<strong>ans</strong> le projet initial, mais il s’est révélé utile et i<strong>les</strong>t également très apprécié.Les animations sont généralement organisées<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s groupes linguistiquement homogènes,mais el<strong>les</strong> ont aussi parfois lieu en allemand <strong>pour</strong><strong>de</strong>s groupes mixtes. Chaque équipe d’animationest composée <strong>de</strong> médiatrices et médiateurs interculturelsou d’enseignantes et enseignants <strong>de</strong>langue et <strong>de</strong> culture d’origine (LCO), qui bénéficientd’une formation dispensée par <strong>les</strong> responsab<strong>les</strong>du projet.Atouts du projetLe projet pilote, qui a été lancé en septembre2006, a duré <strong>de</strong>ux <strong>ans</strong> au lieu d’un et a rencontréun grand succès. Le nombre <strong>de</strong> vil<strong>les</strong> qui l’ontadopté ainsi que le nombre <strong>de</strong> langues d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong><strong>les</strong> groupes ont été formés ont très viteaugmenté. Ainsi, au cours <strong>de</strong> l’année scolaire2006/2007 déjà, 86 animations ont été organiséesà Bâle-Ville (en espagnol, en kur<strong>de</strong>, en turc et d<strong>ans</strong><strong>de</strong>s combinaisons allemand/autres langues), 32en ville <strong>de</strong> Zurich (en tamoul et en portugais) et 57d<strong>ans</strong> le canton <strong>de</strong> Zurich (en albanais et en arabe).<strong>Enfants</strong>, parents et animateurs se sont généralementdéclarés satisfaits et <strong>les</strong> buts visés ont étéatteints (voir le rapport d’activité <strong>pour</strong> la pério<strong>de</strong>septembre 2006 – août 2007). L’évaluation effectuéepar la Haute école pédagogique <strong>de</strong> Zurich àla fin <strong>de</strong> la première année a confirmé que le bilanétait très positif <strong>pour</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s participants.27


Aujourd’hui, le projet se <strong>pour</strong>suit d<strong>ans</strong> la plupart<strong>de</strong>s endroits où il avait été implanté et l’Institutsuisse Jeunesse et Médias cherche à favoriserencore son exp<strong>ans</strong>ion en incitant d’autres communeset institutions à le mettre en œuvre.L’accent mis sur la langue pratiquée à la maisonest un <strong>de</strong>s principaux atouts du projet. En effet,organiser à l’intention <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> migrantes <strong>de</strong>sanimations d<strong>ans</strong> leur langue d’origine et leur faciliterl’accès à <strong>de</strong>s livres rédigés également d<strong>ans</strong>leur langue ou en allemand sont <strong>de</strong>ux manièresparticulièrement pertinentes <strong>de</strong> sensibiliser parentset enfants au langage écrit et oral.Pour en savoir plus (seulement en allemand)• www.isjm.ch2.7 Implication <strong>de</strong>s migrantes et<strong>migrants</strong> et <strong>de</strong> leurs associationsRecommandationE [...] 9. «La société civile et notamment <strong>les</strong>associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient être vivementencouragées à favoriser l’intégration <strong>de</strong>s enfants<strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> la vie scolaire et d<strong>ans</strong> la société. Acette fin, <strong>les</strong> Etats membres <strong>de</strong>vraient mettre enplace <strong>les</strong> mesures qu’ils considèrent appropriées,parmi <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> cel<strong>les</strong> qui sont énoncées ci-<strong>de</strong>ssous.S’il y a lieu, ces mesures <strong>de</strong>vraient bénéficier d’unfinancement public adapté. [...]»«F [...]11. [...] vi. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraientêtre activement intégrés d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> mécanismespermanents et réguliers <strong>de</strong> communication etd’échange d’informations entre <strong>les</strong> établissementsscolaires, <strong>les</strong> parents et la population locale (conseilset consultations régulières, par exemple). [...]»Objet et butsD<strong>ans</strong> le domaine <strong>de</strong> l’éducation comme d<strong>ans</strong>d’autres domaines, <strong>les</strong> populations migrantesdoivent être encouragées à collaborer au sein<strong>de</strong>s différentes structures <strong>de</strong> décision et à yêtre représentées. De leur côté, ces structuresdoivent être prêtes à prendre ces populationsen considération et à s’ouvrir à leur diversitélinguistique et culturelle. Les institutions <strong>de</strong> lapetite enfance ainsi que <strong>les</strong> institutions préscolaireset scolaires, en particulier cel<strong>les</strong> quiaccueillent un nombre élevé d’enfants issus<strong>de</strong> la migration, sont donc appelées à mettreen place <strong>de</strong>s mesures visant à prendre encompte <strong>les</strong> besoins spécifiques <strong>de</strong>s parents<strong>migrants</strong>. Par ailleurs, d<strong>ans</strong> tout projet concernantces parents <strong>migrants</strong>, <strong>les</strong> personnes ouassociations qui <strong>les</strong> représentent doivent êtreconsidérées à tous <strong>les</strong> niveaux comme <strong>de</strong>s partenairesfondamentaux.Grâce à ce genre <strong>de</strong> collaboration, <strong>les</strong> projetset <strong>les</strong> institutions gagnent en crédibilitéauprès <strong>de</strong>s populations migrantes et la communicationparents–institutions s’améliore (surtoutsi <strong>les</strong> contacts sont précoces, au niveau <strong>de</strong>sstructures <strong>de</strong> la petite enfance déjà).Mesures proposées• Collaboration avec <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong><strong>migrants</strong> et/ou <strong>de</strong>s personnes-clés d<strong>ans</strong> tous<strong>les</strong> projets <strong>de</strong>stinés aux populationsmigrantes (ceci à chaque étape, <strong>de</strong> laconceptualisation à la réalisation)• Utilisation <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong>s associations ou<strong>de</strong>s lieux régulièrement occupés par <strong>les</strong>populations migrantes (centres <strong>de</strong> quartier,bibliothèques interculturel<strong>les</strong>, autres lieux <strong>de</strong>rencontre) <strong>pour</strong> la réalisation <strong>de</strong>s projets <strong>les</strong>concernant (soirées d’information,cours, activités parents–enfants, etc.)• Instauration par <strong>les</strong> institutions scolaires etpréscolaires, en particulier cel<strong>les</strong> ayant uneforte proportion d’élèves issus <strong>de</strong> lamigration, <strong>de</strong> politiques qui encouragent laparticipation <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>conseils <strong>de</strong> parents et d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> autresstructures <strong>de</strong> décision28


Bonne pratique: «Tamilischer TreffMaKly»Les «rencontres tamou<strong>les</strong>» (Tamilischer Treff)sont organisées <strong>de</strong>ux fois par mois au centreparents–enfants MaKly, à Bâle, et offrent un lieu<strong>de</strong> discussion sur <strong>les</strong> questions d’éducation. Cepetit projet, mené par une médiatrice très engagéed<strong>ans</strong> sa communauté et prési<strong>de</strong>nte d’uneassociation tamoule, s’insère thématiquementd<strong>ans</strong> la campagne nationale «L’éducation donne<strong>de</strong> la force» qui vise à sensibiliser <strong>les</strong> parents àl’importance <strong>de</strong> l’éducation.Le centre <strong>de</strong> quartier MaKly est un lieu <strong>de</strong> rencontre<strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants en bas âge et leurs parents.Il propose diverses activités (coiffeuse<strong>pour</strong> enfants, cours d’allemand avec service <strong>de</strong>gar<strong>de</strong>rie, permanence <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents, etc.). Lesaprès-midi <strong>de</strong> chaque premier et troisième lundidu mois, ces locaux accueillent le groupe <strong>de</strong>parents tamouls. Le premier lundi, ceux-ci ontla possibilité <strong>de</strong> jouer avec leurs enfants, tandisque le troisième lundi est consacré à une discussionautour d’un thème spécifique lié à la santéou à l’éducation.Entre novembre 2007 et mars 2008 ont notammentété abordés <strong>les</strong> thèmes suivants: commentraconter une histoire à nos enfants? – la peausèche et <strong>les</strong> allergies – comment peut-on ai<strong>de</strong>r<strong>les</strong> enfants qui grandissent d<strong>ans</strong> un contextebilingue à apprendre <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux langues? – avoir dutemps est important <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants.Atouts du projetLa force <strong>de</strong> ce projet rési<strong>de</strong> d<strong>ans</strong> le fait qu’il a étécréé et qu’il est géré par une personne influente<strong>de</strong> la communauté même à laquelle il s’adresse,ce qui lui confère une gran<strong>de</strong> crédibilité. Etantdonné qu’el<strong>les</strong> se déroulent d<strong>ans</strong> un centre <strong>de</strong>quartier qui propose également d’autres activités,<strong>les</strong> «rencontres tamou<strong>les</strong>» permettent auxpersonnes migrantes qui y participent d’être informées<strong>de</strong> ces offres, et donc d’y avoir accès. Laresponsable du projet est impliquée, en tant quemédiatrice culturelle, d<strong>ans</strong> d’autres activités ducentre comme <strong>les</strong> réunions «portes ouvertes» ou<strong>les</strong> «rencontres <strong>de</strong>s bébés».Pour en savoir plus (seulement en allemand)• www.quartiertreffpunktebasel.chBonne pratique: Commission <strong>pour</strong>l’intégration <strong>de</strong>s enfants allophonesd<strong>ans</strong> l’école obligatoireLe programme QUIMS (Qualität in multikulturellenSchulen), élaboré par le Département <strong>de</strong>l’instruction publique du canton <strong>de</strong> Zurich, ai<strong>de</strong>ntifié quatorze indicateurs <strong>de</strong> qualité qui définissentchacun un champ d’action contribuantà promouvoir le succès scolaire <strong>de</strong>s enfants. Laquestion <strong>de</strong> la collaboration école–parents y estprésentée avec un double objectif: le soutien<strong>de</strong>s enfants et l’implication <strong>de</strong>s parents d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>structures scolaires.Les concepteurs du programme ont mis en avantcette dimension participative, car elle assure etrenforce <strong>les</strong> ressources et <strong>les</strong> potentialités <strong>de</strong>sparents. Ainsi, partant du principe qu’il est possibled<strong>ans</strong> une large mesure d’atteindre ces <strong>de</strong>rniers,ils estiment que l’école se doit <strong>de</strong> rechercheractivement leur collaboration en mettant enplace une communication efficace et ciblée. Lebut escompté est <strong>de</strong> permettre aux parents <strong>de</strong>milieu mo<strong>de</strong>ste et peu scolarisés d’être intégrésd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> structures <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> l’école et, ce faisant,<strong>de</strong> donner à l’école la possibilité <strong>de</strong> travailleravec un conseil <strong>de</strong> parents qui soit représentatif<strong>de</strong>s divers groupes <strong>de</strong> la population et <strong>de</strong>s diverseslangues pratiquées.Un bon exemple d’implication <strong>de</strong>s parents d<strong>ans</strong><strong>les</strong> structures scolaires est la «Commission <strong>pour</strong>l’intégration <strong>de</strong>s enfants allophones d<strong>ans</strong> l’écoleobligatoire» (Kommission zur Integration fremdsprachigerKin<strong>de</strong>r in <strong>de</strong>r Volksschule – IfK). Cetype <strong>de</strong> commission a été institué d<strong>ans</strong> chaquedistrict scolaire <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Zurich et fait officed’organe consultatif aux côtés <strong>de</strong> la commis ­sion scolaire (Schulpflege), qui est chargée <strong>de</strong>29


gérer la scolarité obligatoire à l’échelle locale.Son nom témoigne d’un changement au niveau<strong>de</strong> la définition du groupe cible puisque le terme«allophones» a remplacé le terme «étrangers».Se réunissant <strong>de</strong>ux à quatre fois par année,chaque commission IfK est composée <strong>de</strong>mem bres élus <strong>de</strong> nationalité suisse ainsi que <strong>de</strong>membres non élus représentant <strong>les</strong> groupes linguistiquesd’origine immigrée; tous ont cependantle droit <strong>de</strong> vote.La commission IfK discute <strong>de</strong>s conditionsd’emploi et <strong>de</strong> rémunération <strong>de</strong>s interprètesinterculturels, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong> l’organisationet du déroulement <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> parents.Elle exerce par ailleurs une surveillance sur lefonc tionnement <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> langue et <strong>de</strong> cultured’origine (LCO) et s’assure notamment que<strong>les</strong> mesures disciplinaires respectent <strong>les</strong> règ<strong>les</strong>loca<strong>les</strong>.C’est par l’intermédiaire <strong>de</strong> la commission IfKque <strong>les</strong> autorités scolaires informent <strong>les</strong> pa ­rents – autochtones et allophones – sur le systèmescolaire local, <strong>les</strong> réformes en cours, <strong>les</strong>objectifs organisationnels <strong>pour</strong>suivis (commele renforcement <strong>de</strong> la prise en charge extra ­scolaire <strong>de</strong>s élèves) ou encore sur <strong>les</strong> programmes<strong>de</strong> formation <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents immigrés.Ses réunions servent également <strong>de</strong> plate-forme<strong>pour</strong> <strong>de</strong>s échanges d’informations sur <strong>les</strong> nouvel<strong>les</strong>initiatives élaborées au niveau local (soiréesd’information <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>,etc.).Atouts du projetCe projet se singularise par le fait qu’il est accordéun ancrage institutionnel à la participation<strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> et qu’il est en plus oc troyéà ces <strong>de</strong>rniers un droit <strong>de</strong> vote au même titre que<strong>les</strong> autochtones. La création <strong>de</strong> commissions IfKest par conséquent l’expression d’une doublereconnaissance: celle <strong>de</strong> la spécificité <strong>de</strong>s questionsqui préoccupent <strong>les</strong> immigrés et celle <strong>de</strong>l’égalité <strong>de</strong>s droits <strong>pour</strong> tous <strong>les</strong> parents (quel<strong>les</strong>que soient leurs origines et leurs trajectoires) ausein <strong>de</strong> l’organisation scolaire.Pour en savoir plus (seulement en allemand)• Bildungsdirektion <strong>de</strong>s Kantons Zürich. 2007.Qualitätsmerkmale zu <strong>de</strong>n Handlungsfel<strong>de</strong>rn«För<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>s Schulerfolgs» und «För<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>rIntegration», Zürich2.8 Accent sur <strong>les</strong> quartiersdéfavorisésRecommandation«H [...] 15. Les différentes mesures décrites auxchapitres A à G <strong>de</strong> cette annexe revêtent uneimportance particulière <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>ou issus <strong>de</strong> l’immigration vivant d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong>ségrégation ou <strong>de</strong>s quartiers défavorisés. Les Etatsmembres <strong>de</strong>vraient néanmoins envisager <strong>de</strong> <strong>les</strong>adapter et <strong>de</strong> <strong>les</strong> compléter en fonction <strong>de</strong>s besoins,<strong>pour</strong> ai<strong>de</strong>r ces enfants à surmonter <strong>les</strong> difficultéspropres à leur environnement. Ils <strong>de</strong>vraientnotamment envisager <strong>de</strong> mettre en œuvre <strong>les</strong>dispositions énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. [...][...] v. «Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient veiller à ce que<strong>les</strong> enfants disposent <strong>de</strong> l’espace nécessaire <strong>pour</strong>apprendre et <strong>pour</strong> jouer, que ce soit à la maisonou à l’extérieur. El<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient offrir et entretenir<strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> jeux et <strong>de</strong>s équipements sportifs, etorganiser <strong>de</strong>s manifestations collectives <strong>pour</strong> <strong>les</strong>enfants. [...]»Objet et butsC’est généralement au quotidien, d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> relationsavec l’environnement immédiat, quese déroulent <strong>les</strong> processus <strong>de</strong> socialisation etd’intégration. Il est dès lors fondamental, d<strong>ans</strong>l’optique d’une meilleure égalité <strong>de</strong>s chances, que<strong>les</strong> politiques publiques mettent un accent particuliersur le contexte local, et plus précisémentsur <strong>les</strong> quartiers moins favorisés.Les autorités <strong>de</strong>vraient ainsi prévoir <strong>de</strong>s mesures<strong>de</strong>stinées à améliorer <strong>les</strong> structures et<strong>les</strong> opportunités d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> quartiers habités essentiellementpar <strong>les</strong> populations migrantes,30


socialement défavorisées et/ou dotées d’un faibleniveau d’éducation, ceci afin <strong>de</strong> leur assurer unemeilleure vie sociale et une meilleure insertion. Ils’agit, autrement dit, <strong>de</strong> <strong>les</strong> ai<strong>de</strong>r à s’intégrer d<strong>ans</strong>un réseau constitué <strong>de</strong> famil<strong>les</strong> vivant d<strong>ans</strong> lemême quartier, <strong>de</strong> professionnels <strong>de</strong> l’éducationet <strong>de</strong> la santé, d’associations loca<strong>les</strong> et d’autresorganismes ou institutions.Un tel travail <strong>de</strong> proximité, qui consiste à allerchercher <strong>les</strong> personnes là où el<strong>les</strong> vivent etse rencontrent, est une <strong>de</strong>s manières <strong>les</strong> plusper tinentes – dès lors qu’il s’agit <strong>de</strong>s parents<strong>migrants</strong> – <strong>de</strong> <strong>les</strong> sensibiliser à l’importance <strong>de</strong>l’éducation et <strong>de</strong> renforcer leur engagement.Mesures proposées• Conception et mise en œuvre <strong>de</strong> projets etd’actions <strong>de</strong>stinés spécifiquement auxpopulations <strong>de</strong>s quartiers défavorisés (etnon pas uniquement aux personnesmigrantes)• Mise en œuvre <strong>de</strong> projets et d’actions d<strong>ans</strong><strong>les</strong> lieux fréquentés régulièrement par cespopulations, et en particulier par <strong>les</strong> mèresou <strong>les</strong> pères <strong>de</strong> jeunes enfants: jardinsd’enfants, crèches, éco<strong>les</strong> enfantines etéco<strong>les</strong> primaires; centres <strong>de</strong> quartier oucentres <strong>de</strong> rencontre locaux; lieux <strong>de</strong> rencontre<strong>pour</strong> parents et enfants; associations<strong>de</strong> <strong>migrants</strong>; bibliothèques interculturel<strong>les</strong>;autres asso ciations, etc.• Visites à domicile chez <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> vivantd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> quartiers défavorisés afin d’atteindreaussi <strong>les</strong> parents qui ne fréquentent pas oupeu <strong>les</strong> lieux sociaux précé<strong>de</strong>mment citésBonne pratique: «Schritt:weise»Le projet «Un pas en avant» (Schritt:weise) estl’adaptation suisse du programme «Opstapje»(Tabouret), qui a remporté un vif succès auxPays-Bas et qui a déjà été repris en Allemagne.Il s’agit d’un programme préventif <strong>de</strong> jeu etd’apprentissage <strong>de</strong>stiné aux famil<strong>les</strong> socialementdésavantagées ayant <strong>de</strong>s enfants âgés <strong>de</strong> 18 moisà 4 <strong>ans</strong>. Il ne s’adresse donc pas exclusivementaux famil<strong>les</strong> migrantes.Le projet prévoit <strong>de</strong>s visites régulières au domicile<strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> qui y participent. Ces visites d’une<strong>de</strong>mi-heure environ s’éten<strong>de</strong>nt sur dix-huit mois,d’abord au rythme d’une par semaine, puis d’unetoutes <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux semaines. Le but du programmeest <strong>de</strong> renforcer <strong>les</strong> interactions parents–enfants. Pour cela, <strong>les</strong> personnes qui se ren<strong>de</strong>ntd<strong>ans</strong> <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> (à l’heure actuelle, uniquement<strong>de</strong>s femmes) présentent aux parents différentespossibilités d’encourager leurs enfants et <strong>de</strong>jouer avec eux, en mettant à disposition du matérieladapté à chaque âge (jeux, livres, etc.). Le développementcognitif, moteur et socio-émotionnel<strong>de</strong>s enfants est au cœur <strong>de</strong>s activités proposées.Pendant ces visites, <strong>les</strong> parents apprennent <strong>de</strong>stechniques qu’ils <strong>pour</strong>ront appliquer au quoti ­dien (<strong>pour</strong> stimuler leurs enfants, par exemple).Au niveau <strong>de</strong> sa conception, le projet est ainsiclairement orienté vers <strong>les</strong> ressources <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong>plutôt que vers leurs problèmes.Les personnes chargées <strong>de</strong>s visites sont <strong>de</strong>sfemmes qui viennent <strong>de</strong>s mêmes milieux que <strong>les</strong>famil<strong>les</strong> d<strong>ans</strong> <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> el<strong>les</strong> se ren<strong>de</strong>nt et quiont reçu une formation d<strong>ans</strong> le cadre du projet.Dès la treizième semaine du programme, <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>ont la possibilité <strong>de</strong> participer à <strong>de</strong>s réunions<strong>de</strong> groupe qui ont lieu tous <strong>les</strong> quinze jours.Ces rencontres leur permettent <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>scontacts sociaux avec d’autres famil<strong>les</strong> vivantd<strong>ans</strong> le même quartier; el<strong>les</strong> sont aussi l’occa ­sion <strong>pour</strong> el<strong>les</strong> <strong>de</strong> recevoir <strong>de</strong>s informations sur<strong>de</strong>s thèmes liés à l’éducation et au développement<strong>de</strong>s enfants.Le programme suisse Schritt:weise est coordonnépar l’association a:primo, qui est mandatée par leService <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Berne <strong>pour</strong> promouvoirle soutien précoce <strong>de</strong>s enfants issus <strong>de</strong> famil<strong>les</strong>défavorisées. Son rôle est d’appuyer <strong>les</strong> vil<strong>les</strong>et <strong>les</strong> communes qui souhaitent implémenterce programme en <strong>les</strong> conseillant, en <strong>les</strong> informant<strong>de</strong>s événements en lien avec le projet, en leur procurant<strong>les</strong> licences nécessaires, en mettant à leurdisposition le matériel requis, etc. Schritt:weise31


fait partie du projet général <strong>de</strong> soutien à la petiteenfance développé par la ville <strong>de</strong> Berne.Atouts du projetUne <strong>de</strong>s forces principa<strong>les</strong> du programmeSchritt:weise est qu’il permet d’entrer en contactavec <strong>les</strong> personnes plus diffici<strong>les</strong> à atteindre pard’autres canaux, notamment parce qu’el<strong>les</strong> nefréquentent pas ou peu <strong>les</strong> structures collectivesplus classiques. Les visites à domicile constituentpar ailleurs, <strong>pour</strong> <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> concernées,une première étape vers une extension <strong>de</strong> leurréseau social et une mesure d’encouragementen vue <strong>de</strong> leur intégration d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> structuresloca<strong>les</strong>.Le programme mis en place <strong>pour</strong> la premièrefois en Suisse (plus précisément à Berne) àla fin <strong>de</strong> l’année 2007 a fait l’objet d’un suiviscientifique, mais n’a pas encore été évalué.L’adaptation alleman<strong>de</strong> du projet «Optsapje»,en revanche, l’a été en 2004. Le développement<strong>de</strong>s enfants qui y ont pris part s’est ainsi révélé,grâce aux tests psychologiques effectués,très positif et l’appréciation donnée par <strong>les</strong>res ponsab<strong>les</strong> du projet ainsi que par <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>a elle aussi été très bonne. Les résultats <strong>de</strong>l’évalua tion ont en outre montré que <strong>les</strong> famil<strong>les</strong>migrantes apprenaient plus facilement l’alleman<strong>de</strong>t étaient plus satisfaites <strong>de</strong> leur intégrationaprès leur participation au programme.Pour en savoir plus (seulement en allemand)• www.aprimo.ch (ou: www.opstapje)• Frühför<strong>de</strong>rungskonzept: Massnahmen zur Verbesserung<strong>de</strong>r Bildungschancen sozial benachteiligterKin<strong>de</strong>r. Gemein<strong>de</strong>rat <strong>de</strong>r Stadt Bern, 2006(voir site susmentionné)• Evaluation du programme «Opstapje» allemand:Lund, Kerstin und Birgitt Erdwien. 2004. EntwicklungspsychologischeUntersuchung im Hinblickauf die Wirksamkeit <strong>de</strong>s Programms im Vergleichzu einer Kontrollgruppe. Bremen: Institut fürMethodik, Diagnostik und Evaluation, UniversitätBremen.Bonne pratique: Aux Quatre Coins«Aux Quatre Coins» est une Maison Verteconforme au modèle conçu par FrançoiseDolto. Il en existe un certain nombre en Suisse.Celle-ci est située à Renens (VD), une communecaractérisée par une forte diversité culturelle,et accueille <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong> majoritairement immigrées.Ouvert cinq <strong>de</strong>mi-journées par semaine, ce lieud’accueil, <strong>de</strong> jeux et <strong>de</strong> rencontres <strong>pour</strong> <strong>les</strong>enfants <strong>de</strong> 0 à 5 <strong>ans</strong> et leurs accompagnants(parents, grands-parents, tantes, mam<strong>ans</strong><strong>de</strong> jour, etc.) est libre d’accès. Les personnesviennent et repartent quand el<strong>les</strong> veulent etchoisissent <strong>les</strong> activités qu’el<strong>les</strong> souhaitentfaire. Il ne s’agit pas d’une crèche, d’une gar<strong>de</strong> ­rie ou d’un jardin d’enfants, car <strong>les</strong> parents (ouautres accompagnants) sont responsab<strong>les</strong> <strong>de</strong>senfants. Ce qui leur est toutefois offert d<strong>ans</strong> celieu, c’est la possibilité <strong>de</strong> rencontrer d’autresfamil<strong>les</strong> et d’obtenir <strong>de</strong>s réponses à leursquestions grâce à la présence d’accueillants(formés).Les objectifs <strong>de</strong> cette Maison Verte sont multip<strong>les</strong>:encourager la socialisation <strong>de</strong>s jeunesenfants et <strong>de</strong> leurs accompagnants; romprel’isolement et la solitu<strong>de</strong>; soutenir le lien fami ­lial et social; susciter <strong>les</strong> échanges entre <strong>les</strong>générations; permettre l’expression et la reconnaissance<strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong>;favoriser le développement <strong>de</strong>s ressourceset <strong>de</strong>s compétences <strong>de</strong>s famil<strong>les</strong>; présenter<strong>de</strong>s informations susceptib<strong>les</strong> d’intéresser<strong>les</strong> enfants et leurs accompagnants; être unrelai vers <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> prévention, d’ai<strong>de</strong> etd’entrai<strong>de</strong>.Les famil<strong>les</strong> peuvent prendre connaissance<strong>de</strong> l’existence <strong>de</strong> l’espace «Aux Quatre Coins»<strong>de</strong> différentes façons: en s’inscrivant à un <strong>de</strong>scours ou une <strong>de</strong>s rencontres <strong>de</strong> préparation àla naissance qui y sont organisés en plusieurslangues, par le biais d’une information reçue à lamaternité, au centre <strong>de</strong> puériculture ou chez lepédiatre, ou encore grâce à une amie qui connaîtle lieu.32


Atouts du projetL’espace «Aux Quatre Coins» connaît un vifsuccès: selon le rapport d’activité <strong>de</strong>s accueillants,4617 personnes (dont 2650 enfants)ont été accueillies en 2007, soit une augmen ­tation <strong>de</strong> 10% par rapport à l’année précé<strong>de</strong>nte.Cela représente en moyenne 23 personnes(enfants et accompagnants) par <strong>de</strong>mi-jourd’ouverture.Cette maison constitue un lieu d’accueil in ­formel d<strong>ans</strong> un quartier où rési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> nombreusesfamil<strong>les</strong> d’origine immigrée, socialementdéfavorisées. Elle leur offre un espacenon seulement <strong>de</strong> socialisation et d’intégration,mais aussi d’information sur <strong>les</strong> questionsd’éducation et <strong>les</strong> structures loca<strong>les</strong> existan ­tes.Bien que son site internet existe en <strong>de</strong> nombreuseslangues (albanais, arabe, anglais, français,italien, portugais, serbo-croate, espagnol, tamoulet turc) et que <strong>les</strong> accueillants soient d’originesdiverses, l’espace «Aux Quatre Coins» n’est pasréservé exclusivement aux famil<strong>les</strong> issues <strong>de</strong> lamigration.Pour en savoir plus• www.auxquatrecoins.ch2.9.1 Qualification du personnelRecommandationB [...] 4. [...] i. «A tous <strong>les</strong> sta<strong>de</strong>s du processus <strong>de</strong>qualification professionnel <strong>de</strong>s enseignanteset enseignants, <strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>stravailleurs sociaux, et <strong>de</strong>s autres professionnelstravaillant auprès <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ouissus <strong>de</strong> l’immigration, il conviendrait d’offrir<strong>de</strong>s possibilités d’apprentissage <strong>pour</strong> développeret tester <strong>les</strong> aptitu<strong>de</strong>s particulières qui leur sontnécessaires. Il s’agit notamment <strong>de</strong>s compétencesinterculturel<strong>les</strong>, <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à gérer <strong>les</strong>différences culturel<strong>les</strong> en classe, <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> àrésoudre pacifiquement <strong>les</strong> conflits, <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong>à diagnostiquer et à déceler la différence entre <strong>les</strong>problèmes linguistiques et <strong>les</strong> lacunes scolaires, et<strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à développer <strong>de</strong>s outils didactiques et<strong>de</strong>s stratégies d’apprentissage visant à soutenir <strong>les</strong>enfants dont la langue maternelle n’est pas celle <strong>de</strong>la majorité <strong>de</strong> la société et/ou du pays d’accueil.ii. Le développement <strong>de</strong> stratégies et <strong>les</strong>compétences en matière d’apprentissageinterculturel et <strong>de</strong> travail auprès d’enfantsdont la langue maternelle n’est pas la langued’enseignement <strong>de</strong>vraient être incorporés etrendus obligatoires d<strong>ans</strong> tous <strong>les</strong> programmes <strong>de</strong>qualification, qu’il s’agisse d’une formation avantemploi et/ou d’une formation initiale, notamment<strong>pour</strong> le personnel qui travaille auprès d’enfants enâge préscolaire. [...]»2.9 Actions instrumenta<strong>les</strong>Certaines actions ne sont pas directement et explicitement<strong>de</strong>stinées à promouvoir l’engagement<strong>de</strong>s parents d<strong>ans</strong> l’éducation <strong>de</strong> leurs enfants.Toutefois, comme el<strong>les</strong> constituent <strong>de</strong>s moyensannexes intéressants, el<strong>les</strong> méritent d’être brièvementmentionnées d<strong>ans</strong> ce rapport. Il estquestion plus concrètement ici <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong>qualification du personnel et <strong>de</strong> la mise en place<strong>de</strong> plates-formes d’échange, <strong>de</strong>ux points qui nesont pas accompagnés d’exemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> bonnespratiques.Objet et butsLe travail avec <strong>les</strong> enfants et avec <strong>les</strong> parentsd’origine immigrée <strong>de</strong>vrait faire l’objet d’une attentionparticulière <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s organisationset institutions qui élaborent <strong>de</strong>s projets à leur intention.El<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient ainsi veiller à la formationcontinue <strong>de</strong> leur personnel, spécialement d<strong>ans</strong> ledomaine <strong>de</strong> la gestion interculturelle et <strong>de</strong>s activitésconçues <strong>pour</strong> un public plurilingue. D’unemanière plus générale, ces institutions <strong>de</strong>vraientmettre en œuvre <strong>de</strong>s politiques du personnel ainsique <strong>de</strong>s politiques institutionnel<strong>les</strong> qui prennenten considération la diversité culturelle et linguistique<strong>de</strong> leur «clientèle».33


La formation <strong>de</strong> base <strong>de</strong>s personnes appelées àévoluer avec <strong>les</strong> petits enfants issus <strong>de</strong> la migrationet/ou leurs parents <strong>de</strong>vrait également inclure<strong>de</strong>s modu<strong>les</strong> liés au travail avec ce public spécifique.2.9.2 Plates-formes d’échangeLa nécessité <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s plates-formesd’échange aux niveaux national et international asa place d<strong>ans</strong> ce chapitre, bien qu’elle ne figurepas d<strong>ans</strong> la recommandation CM/Rec(2008)4 duConseil <strong>de</strong> l’Europe.En effet, comme l’ont souvent montré <strong>les</strong> exemp<strong>les</strong>mentionnés d<strong>ans</strong> ce rapport, nombreusessont <strong>les</strong> initiatives en Suisse qui ont <strong>pour</strong> principalecaractéristique (et force) <strong>de</strong> se dérouler sur leplan local, voire micro-local (niveau du quartier).C’est ce qui leur permet d’atteindre <strong>les</strong> groupescib<strong>les</strong>. Il est donc à l’évi<strong>de</strong>nce primordial <strong>de</strong> prévoirla création <strong>de</strong> plates-formes qui auront <strong>pour</strong>but <strong>de</strong> favoriser l’échange d’expériences entre<strong>les</strong> différentes institutions et organisations responsab<strong>les</strong><strong>de</strong> projets et qui <strong>pour</strong>ront aussi contri ­buer à l’échange <strong>de</strong> matériel existant (brochureset films traduits d<strong>ans</strong> plusieurs langues, etc.).Il est possible, d’ores et déjà, <strong>de</strong> citer <strong>de</strong>uxexemp<strong>les</strong> <strong>de</strong> plates-formes <strong>de</strong>stinées à faciliterl’échange d’expériences <strong>de</strong> bonnes pratiques. Ils’agit du présent rapport, élaboré au niveau national,et du manuel du Conseil <strong>de</strong> l’Europe, actuellementen préparation au niveau international.34


Références bibliographiquesBildungsdirektion <strong>de</strong>s Kantons Zürich (2007).Qualitätsmerkmale zu <strong>de</strong>n Handlungsfel<strong>de</strong>rn«För<strong>de</strong>rung <strong>de</strong>s Schulerfolgs» und «För<strong>de</strong>rung<strong>de</strong>r Integration». Zürich: Bildungsdirektion.Buschor, Ernst, Heinz Gilomen et Huguette Mc­Cluskey (2003). PISA 2000 – Synthèse et recommandations.Neuchâtel: Office fédéral <strong>de</strong> la statistiqueet Conférence suisse <strong>de</strong>s directeurscantonaux <strong>de</strong> l’instruction publique.CDIP (2000). Premières recommandations relativesà la formation et à l’éducation <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong>quatre à huit <strong>ans</strong> en Suisse (31 août 2000). Berne:Conférence suisse <strong>de</strong>s directeurs cantonaux <strong>de</strong>l’instruction publique.CDIP (2005). Educare: encadrer–éduquer–former.Berne, Conférence suisse <strong>de</strong>s directeurs cantonaux<strong>de</strong> l’instruction publique.Coradi Vellacott, Maja et al. (2003). Soziale Integrationund Leistungsför<strong>de</strong>rung. ThematischerBericht <strong>de</strong>r Erhebung PISA 2000. Bern und Neuchâtel:Schweizerische Konferenz <strong>de</strong>r kantonalenErziehungsdirektoren / Bun<strong>de</strong>samt für Statistik.Coradi Vellacott, Maja et Stefan C. Wolter (2004).Equity in the Swiss education system: dimensions,causes and policy responses. National reportfrom Switzerland contributing to the OECD’s reviewof «Equity in Education». Aarau: Swiss CoordinationCentre for Educational Research.David, Tricia (1999). «Working with parents», in Nicholls,G. (éd.), Learning to Teach. London: KoganPage, p. 176–191.David, Tricia (éd.) (2001). Promoting evi<strong>de</strong>ncebasedpractice in early childhood: research andits implications. London: JAI.Dellenbach, Myriam, Corinna Bisegger, ClaudiaMeier (2002). Evaluation <strong>de</strong>s Projektes Femmes­TISCHE. Werkstatt Evaluation. Bern: Abteilung fürGesundheitsforschung, Institut für Sozial- undPräventivmedizin, Universität Bern.Evaluanda (2006). Evaluation du projet <strong>de</strong> promotion<strong>de</strong> la santé par l’éducation familiale.Genève: Evaluanda.Fibbi, Rosita et Denise Efionayi (2008). «Questionsd’éducation d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> famil<strong>les</strong> migrantes»,in Commission fédérale <strong>de</strong> coordination <strong>pour</strong> <strong>les</strong>questions familia<strong>les</strong> (éd.), Famil<strong>les</strong> – Education –Formation. Berne: Commission fédérale <strong>de</strong> coordination<strong>pour</strong> <strong>les</strong> questions familia<strong>les</strong>, p. 48–66.Gemein<strong>de</strong>rat, Stadt Bern (2006). Frühför<strong>de</strong>rungskonzept.Massnahmen zur Verbesserung <strong>de</strong>rBildungschancen sozial benachteiligter Kin<strong>de</strong>r.Bern: Direktion für Bildung, Sozia<strong>les</strong> und Sport.Lanfranchi, Andrea (2002). Schulerfolg von Migrationskin<strong>de</strong>rn.Die Be<strong>de</strong>utung familienergänzen<strong>de</strong>rBetreueung in Vorschulalter. Opla<strong>de</strong>n, Leske+ Budrich.Leuenberger, Petra (2005). «Jetzt gehe ich sogargerne an Elternaben<strong>de</strong>. Ich lerne Deutsch fürsKind. In Kin<strong>de</strong>rgarten o<strong>de</strong>r ins Schulhaus integrierteDeutschkurse für Mütter». Eine qualitativeUntersuchung über <strong>de</strong>n Erfolg <strong>de</strong>s Konzepts.Basel: Basler Institut für Sozialforschung undSozialplanung, Hochschule für Pädagogik undSoziale Arbeit bei<strong>de</strong>r Basel.Lund, Kerstin, Birgitt Erdwien (2004). EntwicklungspsychologischeUntersuchung im Hinblickauf die Wirksamkeit <strong>de</strong>s Programms im Vergleichzu einer Kontrollgruppe. Bremen: Institut fürMethodik, Diagnostik und Evaluation, UniversitätBremen.OECD (2006). Where immigrant stu<strong>de</strong>nts succeed:a comparative review of performance and engagementin PISA 2003. Paris: OECD publishing.Perregaux, Christaine et al. (2005). La scolarisa ­tion <strong>de</strong> l’aîné comme effet déclencheur d’une35


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AnnexeAnnexe 1: Recommandation du Conseil <strong>de</strong> l’Europe relative à la promotion<strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration 8Recommandation R(2008)4 du Comité <strong>de</strong>s Ministres aux Etats membres relative à la promotion <strong>de</strong>l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration (adoptée par le Comité <strong>de</strong>s Ministres le20 février 2008, lors <strong>de</strong> la 1018e réunion <strong>de</strong>s Délégués <strong>de</strong>s Ministres)Le Comité <strong>de</strong>s Ministres, en vertu <strong>de</strong> l’article 15.b du Statut du Conseil <strong>de</strong> l’Europe,Considérant que le but du Conseil <strong>de</strong> l’Europe est <strong>de</strong> réaliser une union plus étroite entre sesmembres et que ce but peut être <strong>pour</strong>suivi, notamment, par une action commune et l’adoption<strong>de</strong> politiques communes en matière <strong>de</strong> migration et <strong>de</strong> jeunesse;Rappelant la Convention <strong>de</strong> sauvegar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l’Homme et <strong>de</strong>s Libertés fondamenta<strong>les</strong>(STE n° 5) <strong>de</strong> 1950 et ses Protoco<strong>les</strong>;Rappelant la Charte sociale européenne (révisée) (STE n° 163) <strong>de</strong> 1996;Rappelant la Convention <strong>de</strong>s Nations Unies relative aux droits <strong>de</strong> l’enfant;Rappelant le Cadre européen commun <strong>de</strong> référence <strong>pour</strong> <strong>les</strong> langues: apprendre, enseigner, évaluer(CECR) et le Portfolio européen <strong>de</strong>s langues (PEL) ainsi que leur importance <strong>pour</strong> le développement<strong>de</strong>s compétences linguistiques et le dialogue interculturel;Considérant que l’intégration <strong>de</strong>s <strong>migrants</strong> et <strong>de</strong>s personnes issues <strong>de</strong> l’immigration est indispensableà la cohésion sociale <strong>de</strong>s sociétés européennes;Considérant que l’intégration est un processus interactif fondé sur la volonté mutuelled’adaptation, tant <strong>de</strong>s <strong>migrants</strong> que <strong>de</strong> la société d’accueil;Considérant l’importance d’offrir un accès égal et effectif aux possibilités éducatives, indépendammentdu sexe, <strong>de</strong> l’origine, du contexte social et <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce;Considérant le besoin pressant d<strong>ans</strong> certains Etats membres <strong>de</strong> renforcer l’intégration à l’écoleet d<strong>ans</strong> la société <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration;Considérant, en particulier, que l’accès aux établissements d’enseignement préscolaire est important<strong>pour</strong> favoriser la socialisation et l’acquisition <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s linguistiques par <strong>les</strong> enfants<strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration;8 En gras: paragraphes <strong>de</strong> la recommandation qui sont mentionnés et commentés d<strong>ans</strong> la partie 2 du présentrapport.37


Considérant notamment que <strong>de</strong> nombreux enfants primo-arrivants ont une maîtrise limitée <strong>de</strong>la langue d’enseignement et une expérience éducative différente susceptib<strong>les</strong> <strong>de</strong> freiner leursprogrès scolaires, et que, <strong>de</strong> même, quelques enfants issus <strong>de</strong> l’immigration entrent à l’éco<strong>les</strong><strong>ans</strong> maîtriser suffisamment la langue d’enseignement;Considérant notamment que, d<strong>ans</strong> <strong>de</strong> nombreux Etats membres, ce sont plus <strong>les</strong> enfants issus<strong>de</strong> l’immigration que <strong>les</strong> autres enfants qui abandonnent leur scolarité prématurément, s<strong>ans</strong>diplôme ni certificat <strong>de</strong> fin d’étu<strong>de</strong>s reconnu;Considérant en particulier que beaucoup <strong>de</strong> jeunes issus <strong>de</strong> l’immigration rencontrent <strong>de</strong>s difficultés<strong>pour</strong> réussir leur tr<strong>ans</strong>ition <strong>de</strong> l’école au marché du travail;Considérant que la compétence interculturelle <strong>de</strong>s enseignants <strong>de</strong>s éco<strong>les</strong> et <strong>de</strong>s autres professionnelstravaillant auprès <strong>de</strong>s enfants d<strong>ans</strong> le système éducatif ainsi que leur aptitu<strong>de</strong> à gérerla diversité d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> classes sont d’une importance primordiale <strong>pour</strong> la réussite <strong>de</strong> l’intégrationà l’école <strong>de</strong>s enfants issus <strong>de</strong> l’immigration;Considérant que, d<strong>ans</strong> l’objectif <strong>de</strong> promouvoir la cohésion sociale, il faudrait promouvoir àl’école la diversité culturelle, religieuse et linguistique <strong>de</strong> la société;Considérant que <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration <strong>de</strong>vraient être encouragés etsoutenus d<strong>ans</strong> leur rôle parental et d<strong>ans</strong> leurs efforts visant à faciliter l’intégration <strong>de</strong> leurs enfants,et qu’il faudrait notamment <strong>les</strong> impliquer d<strong>ans</strong> l’éducation scolaire <strong>de</strong> leurs enfants;Considérant qu’il est primordial <strong>de</strong> fournir aux parents <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration <strong>de</strong>sinformations adéquates sur le système éducatif <strong>pour</strong> leur donner <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> soutenir le processuséducatif et la performance scolaire <strong>de</strong> leurs enfants;Considérant qu’il conviendrait d’encourager vivement la participation active <strong>de</strong> la société civileet <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>migrants</strong>;Considérant <strong>de</strong> manière plus générale que <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> et <strong>les</strong> personnes issues <strong>de</strong> l’immigration<strong>de</strong>vraient participer à l’élaboration, à l’adoption et à la mise en œuvre <strong>de</strong>s décisions et <strong>de</strong>s politiquesqui concernent leur bien-être et leur intégration;Rappelant l’importance <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong> l’éducation à la citoyenneté démocratiqueet <strong>de</strong> la compétence interculturelle <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enseignants et autres professionnelsresponsab<strong>les</strong> du bien-être <strong>de</strong>s enfants, notamment <strong>les</strong> personnels <strong>de</strong> santé et <strong>les</strong> travailleurssociaux,Recomman<strong>de</strong> aux gouvernements <strong>de</strong>s Etats membres, conformément aux lignes directrices ci-après,d’intégrer d<strong>ans</strong> leurs politiques et leurs pratiques <strong>de</strong>s dispositions visant à améliorer l’intégration <strong>de</strong>senfants primo-arrivants d<strong>ans</strong> le système scolaire, à donner à ces enfants <strong>les</strong> compétences linguistiquesrequises au niveau préscolaire, à préparer <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong>s <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigrationarrivant en fin <strong>de</strong> scolarité à réussir la tr<strong>ans</strong>ition <strong>de</strong> l’école au marché du travail et à surmonter <strong>les</strong>difficultés auxquel<strong>les</strong> sont confrontés <strong>les</strong> enfants qui vivent d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> ségrégation ou <strong>de</strong>squartiers défavorisés.En ce qui concerne la diffusion <strong>de</strong> cette recommandation et son suivi,38


Les Etats membres sont encouragés à traduire la présente recommandation d<strong>ans</strong> leur(s) langue(s)officielle(s) <strong>de</strong> manière à faire en sorte que <strong>les</strong> acteurs compétents comprennent bien ses implications.En tout cas, <strong>les</strong> Etats membres <strong>de</strong>vraient attirer l’attention <strong>de</strong> leurs instances publiques et privéesconcernées sur ses principes par <strong>les</strong> moyens <strong>de</strong> diffusion appropriés <strong>de</strong> leur pays;Les Etats membres <strong>de</strong>vraient définir <strong>de</strong>s indicateurs permettant <strong>de</strong> vérifier si <strong>les</strong> principes <strong>de</strong> la présenterecommandation sont respectés et leurs dispositions appliquées.Annexe à la Recommandation CM/Rec(2008)4 relative à la promotion <strong>de</strong>l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigrationA. Apprentissage linguistique1. S’agissant <strong>de</strong> faciliter et d’améliorer le développement linguistique <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>, ilconviendrait que <strong>les</strong> Etats membres mettent en œuvre <strong>de</strong>s mesures qui soient adaptées aux conditionsparticulières <strong>de</strong> ces enfants. L’objectif global <strong>de</strong> ces mesures <strong>de</strong>vrait être d’ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> enfants àacquérir la maîtrise nécessaire <strong>de</strong> la langue d’enseignement. Cela <strong>pour</strong>rait inclure, d<strong>ans</strong> la mesuredu possible, l’acquisition et le maintien <strong>de</strong> leur langue maternelle.2. Les Etats membres <strong>de</strong>vraient adopter <strong>les</strong> mesures <strong>les</strong> mieux adaptées aux besoins particuliers <strong>de</strong>spopulations spécifiques d’enfants <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> leurs pays en matière d’apprentissage linguistiqueet inclure <strong>les</strong> dispositions énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. Selon le cas, ces mesures <strong>de</strong>vraient être mises enœuvre à l’échelon national, régional ou local.i. Les établissements préscolaires, scolaires et autres <strong>de</strong>vraient bénéficier <strong>de</strong>s ressources nécessaires<strong>pour</strong> offrir une ai<strong>de</strong> supplémentaire à l’apprentissage linguistique <strong>de</strong>s enfants primoarrivantsou nés d<strong>ans</strong> le pays d’accueil <strong>de</strong> parents récemment arrivés, lorsque la maîtrise <strong>de</strong> lalangue d’enseignement par l’enfant est jugée insuffisante.ii Il conviendrait d’apporter un soutien à l’organisation et au financement <strong>de</strong>s activités menéespar <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> et leurs associations d<strong>ans</strong> le but d’ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> enfants primo-arrivants à apprendrela langue d’enseignement et à acquérir la compétence académique nécessaire <strong>pour</strong>s’exprimer à l’école.iii. Il conviendrait <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à un diagnostic effectif et approprié <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s linguistiques <strong>de</strong>senfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> au niveau préscolaire, conformément aux normes d’enseignement du paysd’accueil.iv. Il conviendrait d’élaborer <strong>de</strong>s instruments efficaces <strong>pour</strong> évaluer le niveau <strong>de</strong> maîtrise<strong>de</strong> la lecture et <strong>de</strong> l’écriture <strong>de</strong>s enfants primo-arrivants, afin <strong>de</strong> pouvoir leur proposer<strong>de</strong>s programmes d’apprentissage ou <strong>de</strong> soutien linguistique adaptés à leurs besoinsindividuels, notamment <strong>de</strong>s programmes (spécialement conçus) <strong>de</strong> soutien linguistiqueindividualisés.v. Il conviendrait d’apporter un soutien aux établissements d’enseignement préscolaire <strong>pour</strong>leur permettre d’évaluer convenablement <strong>les</strong> aptitu<strong>de</strong>s linguistiques <strong>de</strong>s enfants lors <strong>de</strong> leurins cription et <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s programmes appropriés d’acquisition et <strong>de</strong> soutienlinguistiques adaptés aux besoins <strong>de</strong>s enfants <strong>pour</strong> <strong>les</strong>quels ils sont requis.vi. Là où il n’existe pas d’établissements d’enseignement préscolaire d<strong>ans</strong> le pays d’accueil oud<strong>ans</strong> la localité où la famille rési<strong>de</strong>, <strong>les</strong> professionnels <strong>de</strong> la santé, <strong>les</strong> travailleurs sociaux et<strong>les</strong> autres professionnels du domaine en contact avec la famille <strong>de</strong>vraient prendre <strong>de</strong>s dispositions<strong>pour</strong> procé<strong>de</strong>r à une évaluation précoce <strong>de</strong>s aptitu<strong>de</strong>s linguistiques <strong>de</strong>s enfants à l’âge39


préscolaire et veiller à ce que <strong>de</strong>s mesures appropriées soient prises <strong>pour</strong> améliorer ces aptitu<strong>de</strong>s,en cas <strong>de</strong> besoin.vii. Des loisirs collectifs et <strong>de</strong>s activités sportives <strong>de</strong>vraient être organisés en coopération avec<strong>les</strong> <strong>migrants</strong> et leurs associations afin <strong>de</strong> favoriser la communication entre <strong>les</strong> enfantsd’origines différentes, qu’il s’agisse d’enfants issus <strong>de</strong> la migration ou <strong>de</strong> la société d’accueil.Ces activités (par exemple camps d’été/d’hiver, compétitions sportives, activités d’animation)<strong>de</strong>vraient associer <strong>de</strong>s enfants d’âges différents et être organisées à l’intérieur et à l’extérieur<strong>de</strong> l’établissement scolaire. Il conviendrait d’encourager la participation <strong>de</strong>s parents <strong>de</strong> cesenfants et, d<strong>ans</strong> la mesure du possible, leur ai<strong>de</strong> d<strong>ans</strong> la préparation <strong>de</strong> ces activités. Lesenfants primo-arrivants <strong>de</strong>vraient tout spécialement être fortement encouragés à participerà ces activités.viii. Il conviendrait d’organiser, à l’intention <strong>de</strong>s enfants qui arrivent en fin <strong>de</strong> scolarité, <strong>de</strong>s programmes<strong>de</strong> renforcement <strong>de</strong>s compétences linguistiques nécessaires d<strong>ans</strong> le cadre <strong>de</strong> la vieprofessionnelle et <strong>de</strong> la formation. Le contenu <strong>de</strong> ces programmes <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>vrait être telqu’il évite que la maîtrise insuffisante <strong>de</strong> la langue du pays d’accueil empêche <strong>les</strong> élèves issus<strong>de</strong> l’immigration <strong>de</strong> s’intégrer sur le marché du travail. A cet effet, <strong>les</strong> programmes <strong>de</strong> formation<strong>de</strong>vraient être organisés en coopération avec <strong>de</strong>s employeurs et <strong>de</strong>s syndicats.B. Recrutement et perfectionnement du personnel3. S’agissant <strong>de</strong> promouvoir la diversité à l’école, il serait utile d’engager <strong>de</strong>s efforts <strong>pour</strong> encourager<strong>de</strong>s personnes issues <strong>de</strong> l’immigration à choisir le métier d’enseignant. Il conviendrait <strong>de</strong> recruteractivement <strong>de</strong>s enseignants issus <strong>de</strong> l’immigration, parmi <strong>les</strong>quels <strong>de</strong>s <strong>migrants</strong> récemmentarrivés, et <strong>de</strong> <strong>les</strong> encourager à travailler d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s établissements scolaires. A cette fin, il faudraitenvisager la mise en place d’une procédure simplifiée et accélérée <strong>de</strong> reconnaissance <strong>de</strong>s diplômesd’enseignement étrangers et <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s cours spéciaux <strong>de</strong> requalification aux personnes détenant<strong>de</strong>s diplômes <strong>de</strong> cette nature.4. Les enseignants, <strong>les</strong> travailleurs sociaux, <strong>les</strong> personnels <strong>de</strong> santé et <strong>les</strong> autres professionnels travaillantauprès d’enfants <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration <strong>de</strong>vraient être en mesure <strong>de</strong> reconnaîtreet <strong>de</strong> répondre d’une manière adaptée aux besoins <strong>de</strong> ces enfants. Ils <strong>de</strong>vraient également êtrecapab<strong>les</strong> <strong>de</strong> travailler efficacement d<strong>ans</strong> un environnement ethnique, culturel, religieux et linguistiquepluriel. Pour ce qui est d’offrir à ces professionnels <strong>les</strong> compétences nécessaires, <strong>les</strong> Etatsmembres <strong>de</strong>vraient mettre en place <strong>les</strong> dispositions énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. Ces mesures <strong>de</strong>vraientêtre mises en œuvre, selon le cas, par <strong>les</strong> autorités responsab<strong>les</strong> nationa<strong>les</strong>, régiona<strong>les</strong> ou loca<strong>les</strong>en coopération avec <strong>de</strong>s ONG et <strong>de</strong>s associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>.i. A tous <strong>les</strong> sta<strong>de</strong>s du processus <strong>de</strong> qualification professionnel <strong>de</strong>s enseignants, <strong>de</strong>s personnels<strong>de</strong> santé et <strong>de</strong>s travailleurs sociaux, et <strong>de</strong>s autres professionnels travaillant auprès <strong>de</strong>s enfants<strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration, il conviendrait d’offrir <strong>de</strong>s possibilités d’apprentissage<strong>pour</strong> développer et tester <strong>les</strong> aptitu<strong>de</strong>s particulières qui leur sont nécessaires. Il s’agit notamment<strong>de</strong>s compétences interculturel<strong>les</strong>, <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à gérer <strong>les</strong> différences culturel<strong>les</strong>en classe, <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à résoudre pacifiquement <strong>les</strong> conflits, <strong>de</strong> l’aptitu<strong>de</strong> à diagnostiqueret à déceler la différence entre <strong>les</strong> problèmes linguistiques et <strong>les</strong> lacunes scolaires, et <strong>de</strong>l’aptitu<strong>de</strong> à développer <strong>de</strong>s outils didactiques et <strong>de</strong>s stratégies d’apprentissage visant à soutenir<strong>les</strong> enfants dont la langue maternelle n’est pas celle <strong>de</strong> la majorité <strong>de</strong> la société et/ou dupays d’accueil.40


ii. Le développement <strong>de</strong> stratégies et <strong>les</strong> compétences en matière d’apprentissage interculturelet <strong>de</strong> travail auprès d’enfants dont la langue maternelle n’est pas la langue d’enseignement<strong>de</strong>vraient être incorporés et rendus obligatoires d<strong>ans</strong> tous <strong>les</strong> programmes <strong>de</strong> qualification,qu’il s’agisse d’une formation avant emploi et/ou d’une formation initiale, notamment <strong>pour</strong> lepersonnel qui travaille auprès d’enfants en âge préscolaire.iii. Les professionnels dont la formation initiale ne comprenait pas <strong>de</strong> modu<strong>les</strong> sur la compétenceinterculturelle, la gestion <strong>de</strong>s différences culturel<strong>les</strong> ou le plurilinguisme <strong>de</strong>vraient bénéficier<strong>de</strong> formation en cours d’emploi afin d’acquérir <strong>les</strong> aptitu<strong>de</strong>s pratiques et <strong>les</strong> outils didactiquesnécessaires. Les professionnels dont la formation initiale comprenait <strong>de</strong>s modu<strong>les</strong> <strong>de</strong> cettenature <strong>de</strong>vraient pouvoir approfondir leurs connaissances pratiques et théoriques en suivant<strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> perfectionnement et/ou <strong>de</strong> niveau supérieur.iv. Des services <strong>de</strong> supervision et <strong>de</strong> conseil, qu’ils soient externes ou internes, <strong>de</strong>vraient être misà la disposition <strong>de</strong>s professionnels intervenant d<strong>ans</strong> ce domaine afin qu’ils disposent d’uneai<strong>de</strong> et d’un soutien d<strong>ans</strong> le développement <strong>de</strong> stratégies généra<strong>les</strong> et/ou le traitement <strong>de</strong> casindividuels.C. Droits <strong>de</strong> l’homme, citoyenneté démocratique et diversité5. Afin <strong>de</strong> faciliter l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration aussi bien d<strong>ans</strong> lavie scolaire que d<strong>ans</strong> la société, il conviendrait que <strong>les</strong> Etats membres veillent à ce que <strong>les</strong> autorités<strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> établissements scolaires <strong>de</strong> leur pays encouragent à l’école une atmosphèred’hospitalité, <strong>de</strong> tolérance et <strong>de</strong> respect <strong>de</strong> la diversité. Ils <strong>de</strong>vraient également garantir <strong>les</strong> conditionsnécessaires <strong>pour</strong> permettre à ces enfants <strong>de</strong> développer une image positive d’eux-mêmes et<strong>de</strong> s’i<strong>de</strong>ntifier positivement à la société d’accueil. Il conviendrait également <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s dispositionsen fonction <strong>de</strong>s conditions particulières <strong>de</strong> chaque Etat membre, parmi <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> <strong>les</strong> mesuresénoncées ci-<strong>de</strong>ssous.i. Pour ce qui est d’ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> enfants à se situer par rapport au contenu particulier <strong>de</strong> chaque discipline,<strong>les</strong> programmes scolaires <strong>de</strong>vraient refléter la diversité religieuse, ethnique et culturelle<strong>de</strong> la société, et couvrir <strong>de</strong>s questions tel<strong>les</strong> que l’histoire <strong>de</strong>s migrations et <strong>de</strong> l’immigrationd<strong>ans</strong> le pays d’accueil, l’intérêt <strong>de</strong>s migrations et d’une connaissance mutuelle <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong>l’autre.ii. Les programmes scolaires <strong>de</strong>vraient comprendre une éducation à la citoyenneté démocratique,aux droits <strong>de</strong> l’homme et aux compétences interculturel<strong>les</strong>.iii. Les outils pédagogiques (y compris d<strong>ans</strong> le contenu <strong>de</strong>s manuels scolaires et <strong>les</strong> illustrations)<strong>de</strong>vraient refléter la diversité <strong>de</strong> la société et affirmer que <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> et <strong>les</strong> minorités fontpartie intégrante <strong>de</strong> ladite société.iv. Les dispositions pratiques concernant la vie quotidienne d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> établissements scolaires<strong>de</strong>vraient, d<strong>ans</strong> la mesure du possible, être suffisamment soup<strong>les</strong> <strong>pour</strong> répondre aux besoins<strong>de</strong>s enfants d’origines culturel<strong>les</strong> et religieuses différentes.v. Il conviendrait d’organiser <strong>de</strong> temps en temps, à l’intention <strong>de</strong>s enfants, <strong>de</strong>s campagnesd’information qui mettent en avant <strong>de</strong>s exemp<strong>les</strong> positifs d’intégration en faisant appel à <strong>de</strong>spersonnalités issues <strong>de</strong> l’immigration.vi. Il conviendrait que, en coopération avec <strong>de</strong>s ONG, <strong>les</strong> autorités scolaires recrutent activement<strong>de</strong>s figures emblématiques issues <strong>de</strong> l’immigration d<strong>ans</strong> le domaine <strong>de</strong> la politique, <strong>de</strong>s arts, dusport et <strong>de</strong>s loisirs, et qu’el<strong>les</strong> <strong>les</strong> impliquent d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s activités organisées <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong><strong>migrants</strong>.41


D. Intégration d<strong>ans</strong> la vie scolaire6. Les Etats membres <strong>de</strong>vraient mettre en place <strong>de</strong>s mesures visant à garantir que <strong>les</strong> enfants primoarrivantss’intègrent pleinement et aussi vite que possible d<strong>ans</strong> le système scolaire national. Ils <strong>de</strong>vraientadopter <strong>les</strong> mesures <strong>les</strong> mieux adaptées aux conditions particulières qui prévalent d<strong>ans</strong> leurpays, et en particulier à la situation <strong>de</strong> la population immigrante. Il conviendrait que <strong>les</strong> autoritéscompétentes nationa<strong>les</strong>, régiona<strong>les</strong> et/ou loca<strong>les</strong> fournissent <strong>de</strong>s ressources publiques, si nécessaire,<strong>pour</strong> ai<strong>de</strong>r <strong>les</strong> autorités <strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> établissements scolaires à appliquer <strong>les</strong> mesures. Ces<strong>de</strong>rnières <strong>de</strong>vraient inclure cel<strong>les</strong> énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. El<strong>les</strong> <strong>pour</strong>ront être adaptées aux besoins<strong>de</strong>s enfants issus <strong>de</strong> l’immigration, le cas échéant.7. L’objet <strong>de</strong>s dispositions dont il est question d<strong>ans</strong> ce chapitre est <strong>de</strong> veiller à ce que <strong>les</strong> établissementsscolaires i<strong>de</strong>ntifient <strong>les</strong> besoins spécifiques d’apprentissage <strong>de</strong> chaque enfant et y répon<strong>de</strong>ntaussi rapi<strong>de</strong>ment que possible, que l’enfant comprenne la culture et l’environnement scolairesdès que possible et s’y adapte, et qu’il soit en mesure <strong>de</strong> mettre à profit <strong>les</strong> possibilités offertes parla vie scolaire au même titre que <strong>les</strong> autres enfants.42i. Les établissements scolaires <strong>de</strong>vraient orienter <strong>les</strong> enfants <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> leur scolarité, <strong>les</strong>ai<strong>de</strong>r à développer <strong>les</strong> compétences et <strong>les</strong> capacités d’apprentissage requises, et empêcherl’apparition <strong>de</strong> difficultés d’apprentissage scolaire.ii. En l’absence d’un cadre général déjà existant prévoyant que soit établi un profil individuel <strong>de</strong>senfants permettant d’i<strong>de</strong>ntifier leurs forces et leurs potentiels, et <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s programmes<strong>de</strong> soutien personnalisé, <strong>les</strong> autorités <strong>de</strong> tutelle <strong>de</strong>vraient faire en sorte que <strong>les</strong> éco<strong>les</strong>loca<strong>les</strong> établissent un tel profil <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>migrants</strong>, notamment <strong>pour</strong> qu’ils atteignent leniveau <strong>de</strong> savoir et <strong>de</strong> maîtrise requis d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s disciplines spécifiques.iii. Les métho<strong>de</strong>s et <strong>les</strong> mo<strong>de</strong>s d’enseignement <strong>de</strong>vraient être adaptés aux besoins personnels etaux expériences d’apprentissage <strong>de</strong>s enfants primo-arrivants.iv. Les établissements scolaires <strong>de</strong>vraient envisager d’inviter <strong>de</strong>s universitaires et/ou <strong>de</strong>s enseignantsd’instituts <strong>de</strong> formation à coopérer avec eux et à offrir aux enfants <strong>migrants</strong> le soutienet l’ai<strong>de</strong> dont ils ont besoin d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s disciplines d’apprentissage diffici<strong>les</strong>. Les établissementsscolaires <strong>de</strong>vraient également envisager d’inviter <strong>de</strong>s étudiants inscrits d<strong>ans</strong> ces instituts àapporter une assistance bénévole <strong>pour</strong> ai<strong>de</strong>r ces enfants à suivre le programme scolaire.v. Les autorités <strong>de</strong> tutelle <strong>pour</strong>raient envisager <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s dispositions <strong>pour</strong> permettre auxenfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> <strong>de</strong> faire, au cours <strong>de</strong>s premières années <strong>de</strong> leur vie scolaire et pendantune pério<strong>de</strong> limitée seulement, leurs étu<strong>de</strong>s d<strong>ans</strong> leur langue maternelle, ce qui <strong>les</strong> ai<strong>de</strong>ra àdévelopper <strong>les</strong> aptitu<strong>de</strong>s cognitives et <strong>les</strong> compétences scolaires nécessaires à la <strong>pour</strong>suitefructueuse <strong>de</strong> leurs étu<strong>de</strong>s d<strong>ans</strong> la langue d’enseignement.vi. Différentes métho<strong>de</strong>s d’ai<strong>de</strong> et <strong>de</strong> soutien aux mineurs primo-arrivants par leurs camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong>classe (programmes <strong>de</strong> parrainage ou d’entrai<strong>de</strong>, par exemple) <strong>de</strong>vraient être développées etfacilitées par <strong>les</strong> autorités <strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> établissements scolaires.vii. En l’absence d’un cadre général déjà existant prévoyant le suivi <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong>s enfants àl’école, <strong>les</strong> autorités <strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> établissements scolaires <strong>de</strong>vraient établir un système <strong>de</strong>suivi permanent <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong>s enfants <strong>migrants</strong> (particulièrement <strong>les</strong> primo-arrivants) <strong>pour</strong><strong>les</strong> empêcher d’abandonner leur scolarité et <strong>pour</strong> contribuer à leur intégration sociale.8. Pour ce qui est <strong>de</strong> veiller à ce que tous <strong>les</strong> enfants <strong>migrants</strong> terminent leur scolarité avec une qualificationreconnue (diplôme ou certificat, par exemple) et qu’ils aient une réelle chance <strong>de</strong> menerune carrière réussie par la suite, <strong>les</strong> autorités scolaires, en coopération avec <strong>de</strong>s ONG et <strong>de</strong>s asso ­ciations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>, <strong>de</strong>vraient encourager le retour à l’école <strong>de</strong>s enfants qui se sont retirés du


cadre scolaire et/ou ont abandonné leur scolarité. Le cas échéant, cela peut se faire par une coopérationplus étroite avec <strong>les</strong> parents <strong>de</strong> ces enfants et par la mise en place <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s d’apprentissageplus soup<strong>les</strong> (fréquentation scolaire à temps partiel, par exemple).E. Société civile, <strong>migrants</strong> et associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>9. La société civile et notamment <strong>les</strong> associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient être vivement encouragéesà favoriser l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> la vie scolaire et d<strong>ans</strong> la société. A cette fin,<strong>les</strong> Etats membres <strong>de</strong>vraient mettre en place <strong>les</strong> mesures qu’ils considèrent appropriées, parmi<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> cel<strong>les</strong> qui sont énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. S’il y a lieu, ces mesures <strong>de</strong>vraient bénéficier d’unfinancement public adapté.i. Des rencontres consultatives et participatives régulières (conseils ou tab<strong>les</strong> ron<strong>de</strong>s, par exemple)<strong>de</strong>vraient être organisées afin <strong>de</strong> développer et <strong>de</strong> maintenir la coopération entre <strong>les</strong> établissementsscolaires, <strong>les</strong> autorités compétentes (autorités socia<strong>les</strong> et sanitaires) et la sociétécivile, y compris <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> et leurs associations.ii. Les <strong>migrants</strong> et leurs associations <strong>de</strong>vraient être encouragés, en coopération avec <strong>les</strong> autoritésloca<strong>les</strong> et <strong>les</strong> établissements scolaires, à organiser <strong>les</strong> activités suivantes:- cours <strong>de</strong> langue <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants en âge préscolaire;- participation <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> à titre <strong>de</strong> parrains d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> parrainage<strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants primo-arrivants;- préparation <strong>de</strong>s enfants arrivant à l’âge <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> scolarité à l’entrée sur le marché <strong>de</strong>l’emploi;- campagnes d’information et manifestations culturel<strong>les</strong> associant tous <strong>les</strong> enfants (<strong>migrants</strong>et non <strong>migrants</strong>), visant à mieux faire connaître <strong>les</strong> diversités culturel<strong>les</strong>, religieuses etlinguistiques.10. Les bâtiments scolaires <strong>de</strong>vraient être mis à la disposition <strong>de</strong>s <strong>migrants</strong> et <strong>de</strong> leurs associations en<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> cours (le soir et le weekend) afin qu’ils puissent organiser <strong>de</strong>s activités collectivessocia<strong>les</strong>, sportives et culturel<strong>les</strong> avec la participation <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>.F. Soutien aux parents d’enfants <strong>migrants</strong>11. Pour ce qui est <strong>de</strong> faciliter l’intégration <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> d<strong>ans</strong> la vie scolaire et d<strong>ans</strong> la société,<strong>les</strong> Etats membres <strong>de</strong>vraient prendre <strong>de</strong>s dispositions <strong>pour</strong> soutenir et renforcer le rôle parental<strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration. Ils <strong>de</strong>vraient adopter <strong>les</strong> mesures <strong>les</strong> mieuxadaptées aux conditions qui leur sont propres et à la situation <strong>de</strong> la population immigrante, notamment<strong>les</strong> mesures énoncées ci-<strong>de</strong>ssous. La politique générale <strong>de</strong>s Etats membres <strong>de</strong>vrait viser lapromotion <strong>de</strong> l’indépendance financière <strong>de</strong>s parents <strong>migrants</strong> par l’adoption <strong>de</strong> mesures adaptéesen matière sociale, d’emploi, d’éducation et <strong>de</strong> formation.i. En coopération avec <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> et leurs associations, <strong>les</strong> établissements préscolaires<strong>de</strong>vraient organiser régulièrement <strong>de</strong>s activités conjointes <strong>pour</strong> <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> enfants afind’encourager l’apprentissage <strong>de</strong> la langue chez <strong>les</strong> enfants en âge préscolaire au moyen <strong>de</strong>jeux et d’activités créatives.ii. La coopération entre <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> établissements scolaires <strong>de</strong>vrait être développée,notamment par <strong>de</strong>s activités à l’école qui associent conjointement <strong>les</strong> parents et <strong>les</strong> enfants43


(<strong>migrants</strong> et non <strong>migrants</strong>), et qui ciblent le développement <strong>de</strong>s compétences linguistiques et<strong>les</strong> échanges culturels (sorties d’une journée, manifestations culturel<strong>les</strong> et activités sportives,par exemple).iii. Les établissements scolaires <strong>de</strong>vraient offrir aux parents <strong>migrants</strong> un service <strong>de</strong> conseils etd’orientation sous la forme <strong>de</strong> consultations en groupe ou individuel<strong>les</strong> et, si possible, uneformation visant à améliorer leur capacité à participer à l’éducation <strong>de</strong> leurs enfants, à leurdéveloppement et à leur intégration. Il conviendrait <strong>de</strong> tenir compte du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>sparents sur la parentalité et sur la politique éducative d<strong>ans</strong> le cadre <strong>de</strong> ce service. Les autoritésloca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient organiser <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> parents (<strong>migrants</strong> et non <strong>migrants</strong>) <strong>pour</strong> examiner<strong>les</strong> questions concernant la parentalité, <strong>les</strong> politiques éducatives et d’autres questionsrelatives à l’éducation et au bien-être <strong>de</strong> leurs enfants.iv. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient avoir la possibilité d’apprendre la langue d’enseignement <strong>de</strong>leurs enfants.v. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient être encouragés à participer activement aux manifestations etactivités scolaires avec leurs enfants.vi. Les parents <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient être activement intégrés d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> mécanismes permanents etréguliers <strong>de</strong> communication et d’échange d’informations entre <strong>les</strong> établissements scolaires,<strong>les</strong> parents et la population locale (conseils et consultations régulières, par exemple).vii. Les autorités <strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> établissements scolaires <strong>de</strong>vraient fournir <strong>de</strong>s informationsaux parents <strong>migrants</strong>, notamment <strong>les</strong> <strong>migrants</strong> nouvellement arrivés, sur le système scolairedu pays, y compris son organisation, <strong>les</strong> possibilités d’éducation préscolaire, <strong>les</strong> conditionsd’inscription, <strong>les</strong> programmes scolaires, <strong>les</strong> examens et <strong>les</strong> droits et obligations <strong>de</strong>s parentset <strong>de</strong> leurs enfants. Il conviendrait d’envisager plusieurs moyens <strong>de</strong> rendre ces informationsdisponib<strong>les</strong> et <strong>de</strong> cibler <strong>les</strong> parents <strong>migrants</strong>, par exemple par <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> parents, <strong>de</strong>sbrochures et dépliants, <strong>de</strong>s vidéos et <strong>de</strong>s DVD. Les <strong>migrants</strong> et leurs associations <strong>de</strong>vraientêtre encouragés à diffuser ces informations. Cel<strong>les</strong>-ci <strong>de</strong>vraient être conçues <strong>de</strong> manière àêtre aisément comprises par <strong>les</strong> parents.viii. Les autorités nationa<strong>les</strong>, loca<strong>les</strong> et/ou régiona<strong>les</strong> concernées <strong>de</strong>vraient offrir <strong>de</strong>s informationsaux parents <strong>migrants</strong> nouvellement arrivés sur <strong>les</strong> possibilités <strong>de</strong> participer à la vie active et àla vie communautaire, et <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir financièrement autonomes.G. Assurer la tr<strong>ans</strong>ition <strong>de</strong> l’école au marché <strong>de</strong> l’emploi12. S’agissant d’assurer une tr<strong>ans</strong>ition en douceur <strong>de</strong> l’école au marché <strong>de</strong> l’emploi, <strong>de</strong> développer leplein potentiel <strong>de</strong> l’enfant et <strong>de</strong> lui éviter le chômage, <strong>les</strong> Etats membres <strong>de</strong>vraient prendre <strong>de</strong>smesures au profit <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration qui arrivent à l’âge <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>la scolarité et <strong>de</strong>s jeunes qui cherchent un emploi ou qui en ont trouvé un récemment. Ces mesures<strong>de</strong>vraient être adaptées aux conditions existantes d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> Etats membres et inclure cel<strong>les</strong> énoncéesci-<strong>de</strong>ssous.44i. Les jeunes <strong>migrants</strong> <strong>de</strong>vraient avoir accès aux services d’information, <strong>de</strong> conseil,d’accompagnement et d’orientation proposés par <strong>les</strong> autorités scolaires et professionnel<strong>les</strong>afin <strong>de</strong> développer <strong>les</strong> compétences relatives à la gestion <strong>de</strong> carrière qui leur seront nécessaires<strong>pour</strong> entrer sur le marché <strong>de</strong> l’emploi et réussir leur vie professionnelle.ii. Les services <strong>de</strong> conseil, d’information et d’orientation <strong>de</strong>vraient comprendre <strong>de</strong>s renseignementssur l’apprentissage et <strong>les</strong> programmes <strong>de</strong> parrainage. Ces services peuvent être assuréspar un agent permanent, désigné comme conseiller d’orientation professionnelle ayant uneresponsabilité spécifique à l’égard <strong>de</strong>s enfants particulièrement défavorisés, y compris <strong>les</strong> en­


fants <strong>migrants</strong>, et par <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> perfectionnement professionnel <strong>pour</strong> <strong>les</strong> jeunes, impliquantconjointement <strong>les</strong> autorités scolaires et professionnel<strong>les</strong> compétentes.iii. Les autorités <strong>de</strong> tutelle et <strong>les</strong> établissements scolaires <strong>de</strong>vraient, s’il y a lieu, offrir <strong>de</strong>s possibilitésflexib<strong>les</strong> <strong>pour</strong> <strong>pour</strong>suivre <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s (par exemple cours du soir, fréquentation scolaire àtemps partiel, programmes en alternance formation/travail).iv. Les autorités publiques <strong>de</strong>vraient encourager <strong>les</strong> employeurs, notamment d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> zones et/ou<strong>les</strong> secteurs professionnels où prévaut le recrutement par <strong>de</strong>s réseaux informels, à organiser<strong>de</strong>s programmes d’initiation au milieu du travail afin <strong>de</strong> leur permettre <strong>de</strong> rencontrer <strong>les</strong> futursélèves sortants et d’évaluer leurs connaissances, leurs compétences et leur aptitu<strong>de</strong> au travail.v. Les programmes <strong>de</strong> parrainage, notamment <strong>pour</strong> <strong>les</strong> mineurs primo-arrivants en fin <strong>de</strong> scolarité,<strong>de</strong>vraient être encouragés et soutenus par <strong>de</strong>s incitations financières avec, par exemple,d<strong>ans</strong> le rôle <strong>de</strong> parrains, un personnel spécialisé d<strong>ans</strong> le domaine et <strong>de</strong>s salariés retraités ou enfin <strong>de</strong> carrière.vi. Les autorités publiques et <strong>les</strong> ONG <strong>de</strong>vraient travailler directement avec <strong>les</strong> employeurs dusecteur privé et du secteur public <strong>pour</strong> leur faire prendre conscience <strong>de</strong>s éventuel<strong>les</strong> conséquencesdiscriminatoires <strong>de</strong> leurs procédures <strong>de</strong> recrutement <strong>de</strong>s jeunes élèves en fin d’étu<strong>de</strong>,issus <strong>de</strong> l’immigration, et <strong>de</strong> la nécessité <strong>de</strong> prendre <strong>de</strong>s dispositions appropriées. A cetégard, il conviendrait <strong>de</strong> veiller tout particulièrement à garantir à ces jeunes l’accès effectif àl’apprentissage et aux autres programmes <strong>de</strong> formation sur le lieu <strong>de</strong> travail.H. <strong>Enfants</strong> vivant d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> ségrégation ou <strong>de</strong>s quartiers défavorisés13. Les problèmes particuliers <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration vivant d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s zones<strong>de</strong> ségrégation ou <strong>de</strong>s quartiers défavorisés <strong>de</strong>vraient être abordés d<strong>ans</strong> le cadre d’une stratégiecohérente et globale <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> ces quartiers. Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraientprendre <strong>de</strong>s mesures <strong>pour</strong> veiller à ce que <strong>les</strong> enfants grandissent d<strong>ans</strong> un environnement serein etagréable.14. Les établissements scolaires situés d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> ségrégation ou <strong>de</strong>s quartiers défavorisés<strong>de</strong>vraient pouvoir offrir une éducation <strong>de</strong> bonne qualité si l’on veut attirer <strong>les</strong> enfants et <strong>les</strong> parentsd’origines socia<strong>les</strong> et ethniques différentes, et ainsi arrêter, voire inverser, le processus <strong>de</strong> marginalisationet <strong>de</strong> privation. Il importe donc que <strong>les</strong> autorités publiques compétentes (nationa<strong>les</strong>,régiona<strong>les</strong> et loca<strong>les</strong>), mais aussi la population locale, leur apportent l’ai<strong>de</strong> nécessaire.15. Les différentes mesures décrites aux chapitres A à G <strong>de</strong> cette annexe revêtent une importanceparticulière <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants <strong>de</strong> <strong>migrants</strong> ou issus <strong>de</strong> l’immigration vivant d<strong>ans</strong> <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> ségrégationou <strong>de</strong>s quartiers défavorisés. Les Etats membres <strong>de</strong>vraient néanmoins envisager <strong>de</strong> <strong>les</strong>adapter et <strong>de</strong> <strong>les</strong> compléter en fonction <strong>de</strong>s besoins, <strong>pour</strong> ai<strong>de</strong>r ces enfants à surmonter <strong>les</strong> difficultéspropres à leur environnement. Ils <strong>de</strong>vraient notamment envisager <strong>de</strong> mettre en œuvre <strong>les</strong>dispositions énoncées ci-<strong>de</strong>ssous.i. Les mesures <strong>de</strong> soutien linguistique <strong>de</strong>vraient être renforcées d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> établissements scolaires<strong>de</strong> ces quartiers. Les associations loca<strong>les</strong>, <strong>les</strong> organisations bénévo<strong>les</strong> et <strong>de</strong> <strong>migrants</strong><strong>de</strong>vraient également être incitées à proposer <strong>de</strong>s activités extrascolaires supplémentairesd’apprentissage <strong>de</strong> la langue.45


ii. Les autorités compétentes <strong>de</strong>vraient organiser une formation relative au règlement non violent<strong>de</strong>s conflits <strong>pour</strong> le personnel qui travaille auprès <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> ces quartiers et <strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfantseux-mêmes, avec l’ai<strong>de</strong> et la participation d’ONG et d’associations <strong>de</strong> <strong>migrants</strong>.iii. Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient encourager <strong>les</strong> enfants à participer activement aux travaux <strong>de</strong>leurs conseils municipaux <strong>de</strong> jeunes.iv. Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient encourager <strong>les</strong> établissements scolaires à promouvoir <strong>les</strong> liensentre <strong>les</strong> enfants d’origines socia<strong>les</strong> et ethniques différentes, et <strong>de</strong> secteurs géographiquesdistincts.v. Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient veiller à ce que <strong>les</strong> enfants disposent <strong>de</strong> l’espace nécessaire<strong>pour</strong> apprendre et <strong>pour</strong> jouer, que ce soit à la maison ou à l’extérieur. El<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient offrir etentretenir <strong>de</strong>s aires <strong>de</strong> jeux et <strong>de</strong>s équipements sportifs, et organiser <strong>de</strong>s manifestations collectives<strong>pour</strong> <strong>les</strong> enfants.vi. Les autorités loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient encourager <strong>les</strong> employeurs hors <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> ségrégation ou<strong>de</strong>s quartiers défavorisés à recruter <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong> ces quartiers et, s’il y a lieu, à envisager <strong>de</strong>leur réserver un certain nombre <strong>de</strong> places d’apprentissage.vii. Les autorités nationa<strong>les</strong> et loca<strong>les</strong> <strong>de</strong>vraient octroyer <strong>les</strong> ressources nécessaires <strong>pour</strong> favoriserla conception et la mise en œuvre <strong>de</strong> programmes spécifiques <strong>de</strong> perfectionnement <strong>de</strong>s personnelstravaillant d<strong>ans</strong> <strong>les</strong> gar<strong>de</strong>ries, <strong>les</strong> établissements préscolaires et scolaires <strong>de</strong>s zones<strong>de</strong> ségrégation ou <strong>de</strong>s quartiers défavorisés.46


Annexe 2: Répertoire <strong>de</strong>s auteuresJoëlle Moret a travaillé jusqu’à la fin <strong>de</strong> l’année2008 en tant que collaboratrice scientifique auprèsdu Forum suisse <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s migrationset <strong>de</strong> la population (SFM, Université <strong>de</strong>Neuchâtel). Elle est aujourd’hui collaboratricescientifique à la Maison d’analyse <strong>de</strong>s processussociaux (MAPS, Université <strong>de</strong> Neuchâtel).Rosita Fibbi est sociologue et chercheuse d<strong>ans</strong>le domaine <strong>de</strong> la migration. Elle est membre <strong>de</strong>la direction au Forum suisse <strong>pour</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s migrationset <strong>de</strong> la population (SFM, Université <strong>de</strong>Neuchâtel) et chargée <strong>de</strong> cours à l’Université <strong>de</strong>Lausanne47

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