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LE COMTE DE LA GAL1SSDNNIERE

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ioo HISTOIRE <strong>DE</strong>S CANADIENS-FRANÇAIS,mauvais offices, quoique j'aie affecté de vivre avec lui avec beaucoup d'honnêteté, s'il eûtdemeuré plus longtemps ici, il aurait été capable d'insinuer à tout le monde un esprit dedésobéissance. Dès que M. de Denonville fut arrivé il fit tout ce qu'il put pour le prévenircontre moi ; il commença par lui dire que je passais devant les gouverneurs particuliers 1etqu'en France cela ne se faisait point. "Si l'on'veut juger de l'impression que la conduite et le caractère de M. de Varennesproduisirent sur M. de Denonville, il suffit de lire l'extrait suivant d'une lettre qu'il adressa auministre, cinq semaines après celle de M. de Meulles. Ce dernier, qui était un faiseur d'embarras,malgré des qualités réelles dont il savait au besoin se couvrir, dût éprouver quelquemalaise en voyant que le gouverneur-général ne partageait pas son opinion au sujet del'homme qui lui déplaisait si fort. Des rivalités de préséance paraissent avoir été la causedes agissements de M. de Meulles. Voici ce qu'écrivait M. de Denonville : " Le sieur deVarennes vous demande, Monseigneur, la continuation de son gouvernement des Trois-Rivières et vous supplie de lui faire renouveler sa commission, qui est finie, n'étant que pourtrois ans 2 . C'est un très bon gentilhomme, qui n'a de vice que la pauvreté. Je vous assurequ'il a du mérite et de l'autorité. Il aurait bien besoin de quelque grâce du roi pour élever etsoutenir sa famille.'Colbert, le génie protecteur du Canada était mort. Louis XIV devenait presqueindifférent à notre égard ; il se borna, si nous sommes bien renseigné à maintenir la commissionde M. de Varennes et à ne pas inquiéter ce fonctionnaire au sujet de la traite qu'il faisaitpour son compte particulier. La Hontan, de passage aux Trois-Rivières en 1684, écrivait :"' Le roi y a établi un gouverneur qui mourrait de faim si au défaut de ses minces appointements,il ne faisait quelque commerce de castor avec les Sauvages. " Ainsi il devenait urgent,et il était convenable à un employé de violer la loi pour se payer de ce que le gouvernementlui devait ! M, de Varennes a laissé une famille sans fortune. On ne peut que l'accuser den'avoir pas assez profité des privilèges qui lui étaient accordés en sous-main. Il était trophonnête pour prendre plus que le nécessaire.Si le roi ne demeurait pas à Québec, il n'en était pas moins renseigné sur certainsagissements, grâce au système établi de faire espionner les hauts fonctionnaires les uns parles autres. Ses lettres, toutes roides et sans détours, nous paraissent curieuses, comparées àcelles des ministres d'aujourd'hui. Il écrivait (24 juillet 1684) à M. de la Barre : " Je suisbien aise de vous dire que, par tout ce qui me revient du Canada, la faute que vous avezfaite de ne point exécuter ponctuellement mes ordres sur le sujet du nombre de vingt-cinq •passeports à accorder à mes sujets et le grand nombre que vous en avez envoyé de touscôtés pour favoriser des gens qui vous appartiennent, me parait avoir été la principale causede ce qui est arrivé de la part des Iroquois. J'espère que vous réparerez cette faute endonnant une fin prompte et glorieuse à cette guerre. " La fin de la campagne équivalut à1Ceux de Montréal, des Trois-Rivières et de Gaspé.* De 1634 à 1667, les gouverneurs des Trois-Rivières n'ont jamais été plus de cinq années consécutives en fonction. M. de Vareniiesgarda ce poste vingt ou vmgt-un-ans ( 1668-1689). „ . •*.

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