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LE COMTE DE LA GAL1SSDNNIERE

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io8 • IISTOIRE <strong>DE</strong>S CANADIENS-FRANÇAIS.can autre de juger de la capacité des sujets, que parce que la portion congrue des curés estpayée sur les dîmes, qui appartiennent à l'évêque. Le roi, dans ce même arrêt, déclare que:1e droit de patronage n'est point censé honorifique. " Qui ne sait que la noblesse témoignaitde l'aversion pour le commerce ? Le remède se trouvait inefficace. On ne fait pas des marchandsderrière un comptoir avec des décrets. La traite des fourrures, la vie de coureur debois, avait bien de l'empire sur les imaginations ; elle tentait bien les gentilshommes, maisil ne leur restait que le choix de se mettre aux' gages des capitalistes. Les cens et rentes,très faibles, ne suffisaient point à couvrir les frais d'entretien d'une famille. L'habitant avaitle bon côté de la situation ; la richesse nationale était dans ses mains : lui seul possédait lemoyen d'accumuler, ou plutôt il était le véritable seigneur du Canada. Les financiers, il estvrai, avaient su organiser des compagnies de commerce qui amassaient de l'argent sur lesmarchés de l'Europe en échange des pelleteries du Canada, mais l'habitant se passaitaisément de ces spéculateurs. Le jour vint, cependant, où la monnaie manqua : nous enparlerons plus loin — pour faire ressortir une fois de plus le système d'exploitation suivi àl'égard des Canadiens par les bailleurs de fonds français. Quand à la noblesse venue deFrance, elle était issue de l'armée et elle brilla de nouveau lorsque les guerres se rouvrirent..La noblesse canadienne généralement plus riche parce qu'elle s'appuyait sur son travail,emboîta le pas avec ardeur du moment où il fut question de tirer 1 epée.Avec les guerres qui recommençaient en Europe, le roi négligeait de plus en plus leprogramme du peuplement du Canada dressé et en partie exécuté par Colbert. A partir de1684 ceux qui se firent habitants parmi nous étaient des soldats, en très petit nombre, dontle temps de service expirait, qui optaient pour la colonie, prenaient des terres et devenaientCanadiens en épousant des filles du pays. Point de criminels, de repris de justice ; rien de cesclasses oisives ou paresseuses qui battent le pavé des grandes villes ; très peu d'artisansmême, à cause du manque presque absolu de manufactures. Des cultivateurs ou personne, telétait le mot d'ordre du pays. Il n'était pas plus permis au roi de nous imposer de la canaillequ'aux vagabonds de subsister chez nous. Les habitants ne toléraient point les gens sansaveu. Ces faits ressortent de l'étude des trente années qui suivirent la mort de Colbert.Une série de lettres qui datent de cette époque, signées par La Hontan, officier dans lestroupes, a beaucoup exercé la verve des écrivains. Ce farceur s'est amusé à décrire le modede peuplement qui, selon lui avait été adopté envers le Canada. A l'en croire, on y envoyaitdes garnements, des repris de justice et des banqueroutiers. • Sous sa plume, tout devientlettres de cachet ; à l'en croire, sitôt qu'une mauvaise affaire avait eu lieu en France, onexilait le coupable en Canada. La Hontan n'a fait que remonter le cours du fleuve etpasser d'une garnison aune autre. Les condamnés dont il parle étaient des gens commelui, dégradés et obligés de servir dans les troupes ; les banqueroutiers n'avaient point deplace dans notre population agricole, et personne ici n'eut voulu souffrir la présence deces sortes de gens, Ce n'était ni une contrée manufacturière ni un endroit ouvert aux prolétaires.La Hontafl, après avoir fait les cent coups dans son pays, s'était vu réduit à servir

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