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LE COMTE DE LA GAL1SSDNNIERE

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26 HISTOIRE <strong>DE</strong>S CANADIENS-FRANÇAISestimés sur le marché, sont connus sous le nom de rainette du Canada. Sous le rapport del'horticulture, et sous bien d'autres, les premiers colons étaient supérieurs à leurs descendantsd'aujourd'hui. Où sont les magnifiques vergers que l'on voyait autrefois dans nosenvirons ? Ils ont disparu peu à peu et n'ont pas été renouvelés. Il n'y a que depuis peud'années que l'on a commencé à reprendre cette culture."Le vin n'était pas d'un usage ordinaire chez les habitants, mais la bière, le cidre et lebouillon 1le remplaçaient. La bière est peut-être de toutes les boissons usitées en Europela plus ancienne et à la fois la plus répandue encore de nos jours ; par son invention elleremonte aux Egyptiens d'avant l'ère chrétienne. Pline en parle. On la rencontre chez lesScandinaves qui en avaient apporté la recette du vieux pays troyen. A mesure que lesvignes se multiplièrent dans les Gaules, sa consommation diminua. Sous Julien, Paris neconnaissait que la bière pour boisson, et il faut se rendre au XlIIe siècle pour y voirintroduire le vin en quantité. Au siècle suivant, la bière avait repris son empire dans cetteville. Le nord de la France, patrie des premiers Canadiens, conserva constamment l'habitudede boire de la bière et du cidre. Lorsque Talon eut pris connaissance des besoins du Canada,il ordonna d'établir des brasseries et il y eut des arrêts de promulgués pour défendre la ventedes boissons fortes, qui causaient surtout parmi les Sauvages des désordres lamentables.La Hontan disait, une quinzaine d'années plus tard: " L'eau-de-vie fait un terrible ravagechez les peuples du Canada, car le nombre de ceux qui en boivent est incomparablementplus grand que le nombre de ceux qui ont la force de s'en abstenir. Cette boisson qui estmeurtrière d'elle-même, et que l'on ne porte pas en ce pays-là sans l'avoir mixtionnée, lesconsume si fort, qu'il faut avoir vu les funestes effets pour les croire. Elle leur éteint lachaleur naturelle et les fait presque tous tomber dans cette langueur qu'on appelle consomption.Vous les voyez pâles, livides et affreux comme des squelettes."En consultant les inventaires des mobiliers qui ont appartenus aux plus anciennesfamilles du Canada, nous avons été frappé de n'y point voir, au milieu de tant de petiteschoses énumérées avec soin, la mention d'épices. Ces produits des contrées lointaines étaientencore peu répandus en Europe ; le prix que les marchands y mettaient les rangeaient dansla classe des articles de luxe. La cherté, l'estime qu'on attache ordinairement à ce qui estrare, leur odeur agréable, la saveur qu'elles ajoutent aux liqueurs et aux mets leur donnaitun prix inestimable. Chez nos poètes des Xlle et XlIIe siècles on lit presque à chaquepage les mots de canelle, muscade, giroffle et gingembre. Le goût des buveurs de bière seporta néanmoins bientôt vers l'emploi des épices, ils ne voulurent plus que des bières•vigoureuses, et selon M. Le Grand d'Aussy, " de là vint cette expression populaire comme de•lapetite bière, pour exprimer un homme sans mérite, ou quelque chose qui ne fait aucunesensation. Afin d'avoir la bière telle qu'ils la désiraient, on y mettait jusqu'à du piment, dela poix-résine et des baies, choses, dit un statut, qui ne sont mie bonnes ne loycMX.• Voir tomes II, 71-2 ; III, 25, 107.

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