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magazine Le Grand Dijon de septembre - Le Tram

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PORTRAIT> championCharles Rozoysympa !À Londres, la moitié <strong>de</strong>s médailles d’orparalympiques françaises fut bourguignonne !Rencontre avec l’un <strong>de</strong> ces champions du cru,millésime 2012.Lorsqu’on lui a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> nousaccor<strong>de</strong>r quelques instants pourrépondre à cet entretien, il a dit ouisans hésiter malgré un agenda, il faut le dire,plus que chargé. Il est comme ça CharlesRozoy, disponible, un gars sympa, « commeles autres » se plaît-il à dire. Et pourtant, il estle seul homme au mon<strong>de</strong> à l’avoir en poche,cette médaille d’or du 100 m papillon gagnéeaux Jeux paralympiques <strong>de</strong> Londres ! Il faitaussi partie <strong>de</strong> ces hommes qui ont accomplileur <strong>de</strong>stin, et c’est sûrement trop rare. Maisil nous rassure <strong>de</strong> suite : « J’ai réalisé monrêve, mais je ne suis qu’un homme, pas différent<strong>de</strong>s autres. Donc tous les hommespeuvent réaliser leur(s) rêve(s) ». Soit ! Alorsplongeons-nous dans cette histoire d’un<strong>Dijon</strong>nais qui, à 25 ans, a marqué l’histoire du(handi)sport. Il est tombé très tôt dans le bain,avec un papa kayakiste et maître-nageur.C’est un certain Éric <strong>Le</strong>bourg qui l’initie à lacompétition au sein <strong>de</strong> l’Alliance <strong>Dijon</strong>Natation. Charles a 7 ans et vient souvent voirnager ses voisins. Un jour, son entraîneur à lapiscine <strong>de</strong> la Fontaine d’Ouche lui suggère<strong>de</strong> prendre son maillot plutôt que <strong>de</strong> restersur le bord. C’est parti. L’eau, il aime ça, à telpoint qu’au lycée, il rejoint le pôle espoir <strong>de</strong>natation entraîné par Sylvain Freville, qui nel’a plus quitté <strong>de</strong>puis et qu’il a vu plus que sesparents ! <strong>Le</strong>s années passent, les kilomètresnagés s’accumulent, un peu <strong>de</strong> doutes, puisl’esprit combatif reprend le <strong>de</strong>ssus. Juin2008, c’est enfin la consécration : CharlesRozoy <strong>de</strong>vient champion <strong>de</strong> France du 50 mpapillon, la discipline où ilexcelle. C’est alors que survient,brutale, sa « meilleure préparationmentale », un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>moto qui lui ôte l’usage <strong>de</strong> sonbras gauche. À travers ces mots,on <strong>de</strong>vine l’essence duchampion. Un acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> vie,« soit ça te détruit, soit ça terenforce. Il fallait que ça se metteen place en moi. Il fallait que je le catégorisepour le mettre en place dans la performance». Il se fixe <strong>de</strong>s objectifs. La natationlui donne la rage <strong>de</strong> se battre. Il rebondit.Plutôt bien en fait, car, dès 2009, il entamesa carrière handisport internationale enraflant sept médailles d’or, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> bronze, sixrecords <strong>de</strong> France, et un mondial en 100 mpapillon. 2010, 2011, même combat, lechemin vers Londres se <strong>de</strong>ssine.London crawling !« Londres, c’était monstrueux : 27 000personnes qui hurlent dans une piscine, c’estla première fois <strong>de</strong> ma vie que j’entendaisautant <strong>de</strong> bruit sous l’eau ! Depuis, je suis surl’Éverest <strong>de</strong>s sentiments et je n’en suis pasre<strong>de</strong>scendu. » Il faut dire que, si Charlesa gravi son Éverest en 1’01’’24, sa préparationfut <strong>de</strong> celles <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s ascensions :40 h d’entraînement par semaine, 8 à 10séances <strong>de</strong> 2 h dans l’eau, musculation, récupérationet même <strong>de</strong> l’hypnose, le toutentouré par une équipe qui a aussi travaillédur pour l’accompagner jusqu’aux jeux. Aubout du chemin, il y a le plongeoir. Et là, aucoup <strong>de</strong> sifflet, bizarrement,« on ne sentrien. Ou plutôt, on metles émotions dans unebulle et on ne pensequ’à ce qu’on doitfaire, qu’à ce qu’onsait faire ». C’est çale mental. Alors après,comme l’alpiniste, ilfaut re<strong>de</strong>scendre, « il faut revenir dans unmon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Terriens ». Avoir les pieds sur terre,ça aussi Charles sait le faire quand il endosseson costume civil. Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l’Université<strong>de</strong> Bourgogne sur les conditions <strong>de</strong>spersonnes en situation <strong>de</strong> handicap, ilcompte bien faire évoluer les mentalités.À l’écoute, il multiplie parrainages et conférences,post et messages personnels surses pages Web, tout en poursuivant unmaster en management du sport. Enfin, sa<strong>de</strong>rnière bataille, nous confie-t-il : promouvoirses racines. « J’ai toujours été dijonnaiset je suis plus que fier <strong>de</strong> l’être ! ». Déçu <strong>de</strong>n’avoir pu assister à l’arrivée <strong>de</strong> T 1, qui sefêtait au moment <strong>de</strong>s Jeux, il empruntera letram tous les jours pour aller à la piscineolympique qui, il nous le certifie, fait exactement50 mètres ! ■« Avec les jeuxparalympiques,c’est avant toutdu sport qu’ondonne à voir. »24

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