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Revue Communale de Bertrix n° 93

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Noss Vî BertrySuite <strong>de</strong> l’article paru dans la <strong>Revue</strong> <strong>Communale</strong> 92…Ce qui serait étrange c’est le mot pir (Pier)employé à <strong>Bertrix</strong> comme il le serait dans lasomme, non par les Francs ripuaires mais parles Saliens, le même mot, comme àFontenoille où le pier aurait refait pierre. (Nonloin <strong>de</strong> cette croix, on a découvert en 1900, uncimetière gallo-romain, <strong>de</strong>s monnaies dumilieu du 1er siècle. Le chemin voisin senomme le chemin <strong>de</strong>s Romains).Pour terminer l’inventaire <strong>de</strong>s voies <strong>de</strong> communication, il faudraitmentionner le « Chemin du Seigneur », non pas qu’il soit sur le territoire<strong>de</strong> <strong>Bertrix</strong> mais parce qu’il s’y tient constamment à peu <strong>de</strong> distance.D’après A. Pierret, ce diverticule se détachait <strong>de</strong> la voie Charlemagnesur le territoire <strong>de</strong> Muno, contigu à celui <strong>de</strong> Cugnon. Après avoir franchila Semois au gué du castrum (gué Latour sur carte E.M.), il sedirigeait vers la Croix <strong>de</strong> Cugnon où il se séparait du vieux chemin <strong>de</strong><strong>Bertrix</strong> pour bifurquer vers la croix mambour (vaste carrefour <strong>de</strong>voies). Il passait sur la digue <strong>de</strong> la pêcherie <strong>de</strong> la Géripont. C’est àcet endroit qu’il a conservé son appellation. De là, il allait vers leNord, sans doute à <strong>de</strong>stination <strong>de</strong> Rochefort.Par leur position sur le ruisseau <strong>de</strong>s Aleines, la Géripont et laGirgaine se trouvaient à la frontière du pays <strong>de</strong>s Trévires et <strong>de</strong>sTongres.Ces <strong>de</strong>ux toponymes présentent la même analogie qui est le termeGéri. Girgaine postule <strong>de</strong>ux formations : l’une germanique renfermeraitle finale eighen qui se rend par alleu, terre franche comme dansEigen-Bilzen (Arrondissement <strong>de</strong> Tongres). On aurait donc Géryeigen– Ger(ye)gen – Girgaine ou l’alleu <strong>de</strong> Géry. Ce serait le même Géry(nom d’homme) que dans Gérypont. Un autre lieu-dit le Haloup, à1 500 m à l’est, est également un allodium ou alleu. Toute la régions’étendant entre ces <strong>de</strong>ux points n’était-elle pas à l’origine une terrefranche, un alleu dont le propriétaire aurait été un Géry ?Il y a aussi pour ce même Girgaine une forme gallo-romaineconstruite avec équo-randa : Géry-égrenne, equo = aigue et randa= limite. Le sens primitif <strong>de</strong> ce mot equoranda paraît être limited’eau. « Le second terme (randa est celtique, dit Dauzat, le premierpeut être apparenté au latin aqua, serait italo-celtique ou ligure. Lavaleur <strong>de</strong> cet hybri<strong>de</strong> s’étant rapi<strong>de</strong>ment altéré du jour où la langueantérieure au gaulois sortit <strong>de</strong> l’usage ; le mot fut compris commelimite <strong>de</strong> cités, du fait que les limites en question étaient celles <strong>de</strong>scités, et traduit plus tard par le latin fines ».Probablement issu d’un Géry-aig(ue) ren(da) qui aurait évolué enGér(é)genne, le <strong>de</strong>uxième r tombant par dissimilation, Girgaine finalementfixé, aurait signifié : eau-frontière <strong>de</strong> Géry, c’est-à-dire le ruisseau<strong>de</strong>s Aleines. Si telle est la bonne interprétation, ce Géry neserait autre que Gauguericus, honoré sous le nom <strong>de</strong> saint Géry, néà Yvoix (Carignan au IVème siècle) et consacré évêque <strong>de</strong> Cambraivers l’an 585, par Egidius, métropolitain <strong>de</strong> Reims, sous le règne <strong>de</strong>Chil<strong>de</strong>bert II.On aurait désigné par Saint Géry la frontière du pagus <strong>de</strong> Carignan.Mais on pourrait se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à quel propos les habitants <strong>de</strong> cesécarts auraient eu à revendiquer leur nationalité trévire… Parailleurs, une telle initiative ne pouvait se situer qu’après la mort <strong>de</strong>Saint Géry, soit après 625.La présence aux environs <strong>de</strong>s ruines <strong>de</strong> petits fortins voisinant avec<strong>de</strong>s lieux-dits comme Lesehan et Renauhan, pourrait laisser supposerque le territoire frontalier aurait pu, à une certaine époque, êtrecontestée… La survivance <strong>de</strong> ces petits hameaux, perdus au milieu<strong>de</strong>s bois, comme l’étrange configuration <strong>de</strong>s limites communales àces endroits, prouvent bien qu’il y eut autrefois, partage laborieuxsinon litige…Mais revenons à nos <strong>Bertrix</strong> et voyons si, confrontées avecl’Histoire, les hypothèses que nous avons émises, méritent quelqueconsidération…Les conquêtes romaines et les multiples déplacement <strong>de</strong>s légions et<strong>de</strong>s convois, sillonnant l’Ar<strong>de</strong>nne en tout sens, pour <strong>de</strong>s buts tactiquesou commerciaux, ne furent certainement pas sans conduire,par les vieilles pistes gauloises, quelque Romain, soldat ou marchand,dans les parages <strong>de</strong> <strong>Bertrix</strong>. Il y trouva l’endroit occupé parune colonie celtique <strong>de</strong> faible importance et fut sans doute autorisé,sinon contraint <strong>de</strong> s’y installer…L’homme primitif évitait les plateaux boisés où l’orientation était difficileet la subsistance incertaine. Il préférait la plaine et la proximité<strong>de</strong> l’eau qu’il recherchait en remontant le cours <strong>de</strong>s rivières jusqu’auxsources. Celles-ci comme tous les éléments naturelsd’ailleurs, jouissaient auprès <strong>de</strong>s populations anciennes d’un culteparticulier qui déterminait bien souvent le choix <strong>de</strong> l’emplacement.La légen<strong>de</strong> <strong>de</strong>s cloches insaisissables du Puits <strong>de</strong> Fayal n’est pasautre chose qu’une réminiscence <strong>de</strong> ces temps lointains.C’est donc à un ruisseau naissant qu’il convient <strong>de</strong> situer le premierhabitat humain <strong>de</strong> la contrée. Le versant sud <strong>de</strong> <strong>Bertrix</strong>, abrité par lagran<strong>de</strong> forêt, étalant en plein soleil ses terres fertiles jusqu’auprès<strong>de</strong>s marécages <strong>de</strong> la Venne était certes, un lieu qui offrait le plusd’avantages au noma<strong>de</strong> épris du désir <strong>de</strong> s’établir à <strong>de</strong>meure. C’estlà qu’il s’arrêta et qu’il dressa sa hutte…Ce lot d’immigrants ne <strong>de</strong>vait pas être, au début, fort important,peut-être <strong>de</strong>ux ou trois familles ayant suivi l’ancêtre dans l’exo<strong>de</strong>,donc unies par les liens du sang.Devenant plus nombreux au fil <strong>de</strong>s générations, les <strong>de</strong>scendants per-Mars - Avril 2008 • n° <strong>93</strong> — page n° 23

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