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Mobilité sociale et dimension de la famille » : une question ... - Melissa

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précisément à l’encontre <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier auteur que Dumont oppose son « principe <strong>de</strong>popu<strong>la</strong>tion » (Dumont, 1890, chap. 1). Pour Dumont, les circonstances <strong>sociale</strong>s telles que« éloignement <strong>de</strong>s grands centres urbains, pauvr<strong>et</strong>é, ignorance […] » donnent plus ou moinsl’occasion à <strong>la</strong> tendance individualiste <strong>et</strong> à « l’effort capil<strong>la</strong>ire » <strong>de</strong> s’exprimer.Les théories <strong>de</strong> <strong>la</strong> dilution <strong>de</strong>s ressources au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>famille</strong> : <strong>une</strong> « loiéconomique » ? La représentation sans doute <strong>la</strong> plus connue du partage <strong>de</strong>s ressources entrefrères <strong>et</strong> soeurs reste sans doute celle d’<strong>une</strong> « dilution » les enfants étant d’autant pluscontraints dans l’accès aux ressources familiales qu’ils sont nombreux. C<strong>et</strong>te idée a surtout étédéveloppée par Judith B<strong>la</strong>ke dans plusieurs travaux parus dans les années 1980 <strong>et</strong> notammentdans l’ouvrage Family size and achievement (1989).Les ressources dont il est <strong>question</strong> sont <strong>de</strong> formes multiples. Lorsque les frères <strong>et</strong>sœurs sont plus nombreux, l’investissement financier dans l’éducation <strong>de</strong> chacun serait plusfaible (Barn<strong>et</strong>-Verzat <strong>et</strong> Wolff, 2003), les ai<strong>de</strong>s financières apportées aux enfants ayant quittéle ménage seraient moins fréquentes (Arron<strong>de</strong>l <strong>et</strong> Wolff, 1998) 13 . Ce constat peut s’é<strong>la</strong>rgir à<strong>de</strong>s ressources matérielles, à l’instar du temps passé avec chaque enfant (Price, 2006).C<strong>et</strong>te représentation a inspiré <strong>la</strong> sociologie <strong>et</strong> l’économie <strong>de</strong> l’éducation dans l’étu<strong>de</strong><strong>de</strong>s canaux par lesquels <strong>une</strong> fratrie nombreuse peut avoir <strong>de</strong>s répercussions sur le niveaud’étu<strong>de</strong>s atteint par les enfants. Pour Goux <strong>et</strong> Maurin (2005), <strong>la</strong> diminution <strong>de</strong> l’espace allouéaux enfants 14 , en particulier <strong>la</strong> probabilité plus faible <strong>de</strong> bénéficier d’<strong>une</strong> chambre, serait unfacteur-clé pour comprendre les taux <strong>de</strong> redoublement parmi les enfants issus <strong>de</strong> <strong>famille</strong>snombreuses. La « dilution » ne s’opère pas <strong>de</strong> <strong>la</strong> même manière selon le type <strong>de</strong> ressources(Downey, 1995). Elle serait moins aigüe en haut <strong>de</strong> <strong>la</strong> hiérarchie <strong>de</strong>s revenus, les ménagesaisés étant plus à même <strong>de</strong> compenser l’eff<strong>et</strong> négatif sur <strong>la</strong> réussite <strong>de</strong>s enfants (Gary-Bobo <strong>et</strong>alii., 2006) 15 .C<strong>et</strong>te branche d’étu<strong>de</strong>s n’exclut pas les apports <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature du capital humain citéeci-<strong>de</strong>ssus. Toutefois, ces étu<strong>de</strong>s cherchent en général à dégager un rôle propre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te fratriesur <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinée sco<strong>la</strong>ire, s’écartant ainsi du caractère « prédéterminé » que lui confère <strong>la</strong>théorie beckérienne sous sa forme <strong>la</strong> plus pure. En outre, elles soulignent que <strong>la</strong> « loiéconomique » présidant au partage <strong>de</strong>s ressources doit être resituée dans un contexte socialqui <strong>la</strong> rend plus ou moins aigüe. Steelman <strong>et</strong> al. (2002) soulignent ainsi que <strong>la</strong> force <strong>de</strong>l’association entre nombre <strong>de</strong> frères <strong>et</strong> sœurs <strong>et</strong> réussite sco<strong>la</strong>ire est variable suivant lesgroupes culturels. Elle serait moins forte, voire inversée, au sein <strong>de</strong> groupes où <strong>la</strong> <strong>famille</strong> estfortement valorisée, avec le soutien que ce<strong>la</strong> suppose <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong> <strong>la</strong> communauté 16 .Les théories sociologiques <strong>et</strong> psycholgiques sur les re<strong>la</strong>tions au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>famille</strong>.Elles se distinguent par le fait qu’elles s’écartent notablement <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>question</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> répartition<strong>de</strong>s ressources matérielles entre les enfants, qui est au cœur <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux approches précé<strong>de</strong>ntes.Ce champ théorique, inspiré davantage <strong>de</strong> <strong>la</strong> psychologie <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> sociologie, est surtout connupar l’intermédiaire <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> Zajonc (1976) <strong>et</strong> du modèle dit <strong>de</strong> <strong>la</strong> « confluence ». Des13 . Les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières étu<strong>de</strong>s citées ont été menées sur données française : il s’agit respectivement <strong>de</strong> l’enquêteEffort d’Éducation <strong>de</strong>s Familles <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enquête Actifs financiers menées en 1992.14 . Appréciée dans l’étu<strong>de</strong> par l’intermédiaire du nombre <strong>de</strong> personnes rapporté au nombre <strong>de</strong> pièces dans lelogement (donnée disponible dans le <strong>question</strong>naire logement <strong>de</strong>s enquêtes Emploi annuelles).15 . La source utilisée est l’enquête Génération 1992.16 . Ces étu<strong>de</strong>s aboutissent à un eff<strong>et</strong> faiblement négatif, voire positif, pour les Mormons américains ou encore,pour les Arabes musulmans vivant en Israël : cf. Downey (1995) <strong>et</strong> Steelman <strong>et</strong> al. (2002) pour <strong>une</strong> présentationplus poussée <strong>de</strong> ces travaux.12

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