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Mobilité sociale et dimension de la famille » : une question ... - Melissa

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2. A<strong>la</strong>in Girard <strong>et</strong> Marcel BrésardUn peu antérieure à celle <strong>de</strong> David G<strong>la</strong>ss en Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne, l’enquête sur <strong>la</strong>mobilité <strong>sociale</strong> réalisée par L’INED en 1948 (Brésard, 1950) est <strong>la</strong> première en Europe àporter sur un échantillon national important 4 . Elle s’inscrivait dans un dispositif plus vaste(comportant aussi <strong>de</strong>s enquêtes monographiques sur les élèves <strong>de</strong> lycées parisiens <strong>et</strong> <strong>de</strong>sétudiants <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux facultés <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> province) visant à éluci<strong>de</strong>r le lien entre <strong>la</strong> <strong>dimension</strong> <strong>de</strong>s<strong>famille</strong>s d’origine <strong>et</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinée <strong>sociale</strong>.Dans <strong>une</strong> présentation <strong>de</strong>s enquêtes <strong>de</strong> « <strong>la</strong> section <strong>de</strong> psycho-sociologie » <strong>de</strong> l’INED<strong>de</strong>puis 1948, où il annonce ces enquêtes en cours d’exploitation, A<strong>la</strong>in Girard (1950, p. 164-166) les p<strong>la</strong>ce d’abord sous le double patronage d’Arsène Dumont <strong>et</strong> d’Adolphe Landry. Dupremier il énonce <strong>la</strong> « loi » suivant <strong>la</strong>quelle « grâce à <strong>la</strong> connexité existant entre l’ar<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> <strong>la</strong>capil<strong>la</strong>rité <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>la</strong> natalité, <strong>la</strong> première augmentant, l’autre doit diminuer fatalement »(Dumont, 1890, cité par Girard, 1950, p. 164). Du second, présenté comme reprenant plussystématiquement « les idées d’Arsène Dumont », <strong>et</strong> liant « révolution démographique » <strong>et</strong>« révolution politique », avec notamment <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> « ne plus <strong>la</strong>isser <strong>la</strong> naturemultiplier sans frein leur progéniture » mais <strong>de</strong> « déterminer celle-ci eux-mêmes, d’après cequ’ils auront jugé préférable », il m<strong>et</strong> en avant « le principe fondamental [qui] est celui, si l’onpeut ainsi parler, <strong>de</strong> <strong>la</strong> rationalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie » (Landry, 1934, cité par Girard, ibid.).« Capil<strong>la</strong>rité <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> rationalisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie apparaissent comme <strong>de</strong>s explicationsséduisantes <strong>de</strong> <strong>la</strong> baisse <strong>de</strong> <strong>la</strong> natalité <strong>et</strong> s’appliquent surtout à l’aspect politique, oupsychologique <strong>et</strong> moral du phénomène » (Girard, 1950, ibid.), écrit-il, avant <strong>de</strong> relever que <strong>la</strong>mobilité est aussi portée par « le progrès technique » qui transforme « <strong>la</strong> répartitionprofessionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion » (ibid.), <strong>de</strong> sorte que « le désir <strong>de</strong> s’élever <strong>de</strong>s individus, <strong>la</strong>prévoyance en matière <strong>de</strong> procréation s’insèrent dans le mouvement général <strong>de</strong> <strong>la</strong> structureprofessionnelle » (p. 165). Il débouche alors sur les <strong>question</strong>s suivantes :« Mais les nécessités économiques sont-elles plus ou moins ressenties au sein <strong>de</strong>s <strong>famille</strong>sles plus nombreuses ? Le grand nombre <strong>de</strong>s enfants s’oppose-t-il matériellement àl’éducation <strong>et</strong> à l’ascension <strong>sociale</strong>, ou bien au contraire, les enfants <strong>de</strong>s <strong>famille</strong>smoyennes <strong>et</strong> nombreuses ne sont-ils pas plus incités à fournir un effort particulier que lesenfants uniques ? En un mot, existe-t-il <strong>une</strong> corré<strong>la</strong>tion, <strong>et</strong> <strong>la</strong>quelle, entre les phénomènes<strong>de</strong> mobilité <strong>et</strong> <strong>de</strong> capil<strong>la</strong>rité <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> <strong>la</strong> natalité ? » (ibid., p. 165).Deux problématiques semblent ainsi cohabiter plus ou moins c<strong>la</strong>irement dans ce breftexte <strong>de</strong> présentation : d’<strong>une</strong> part les ferments sociaux d’individualisme <strong>et</strong> <strong>de</strong> rationalisation,communs à <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> mobilité <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> au contrôle <strong>de</strong>s naissances peuvent m<strong>et</strong>tre lesecond au service du premier, d’autre part les transformations <strong>sociale</strong>s qui favorisent <strong>la</strong>mobilité <strong>sociale</strong> pourraient être « moins ressenties au sein <strong>de</strong>s <strong>famille</strong>s les plus nombreuses ».Le mécanisme sous-jacent pourrait être à <strong>la</strong> fois « psychosociologique » (l’intérêt pour <strong>la</strong>mobilité <strong>sociale</strong> est moindre chez les parents qui sont aussi moins portés à contenir le nombre<strong>de</strong> leurs enfants) <strong>et</strong> économique (le nombre <strong>de</strong>s enfants peut s’opposer « matériellement àl’éducation <strong>et</strong> à l’ascension <strong>sociale</strong> »), même si un mécanisme psychosociologique <strong>de</strong> sensinverse est envisagé (être élevé à <strong>la</strong> dure trempe le caractère). La mobilité <strong>sociale</strong> est par4 . L’enquête a porté sur un peu plus <strong>de</strong> 3000 hommes <strong>de</strong> 18 à 49 ans. Il ne semble pas que l’échantillon en soittrès représentatif <strong>de</strong> <strong>la</strong> structure <strong>sociale</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion (avec notamment <strong>une</strong> sous-représentation <strong>de</strong>s ouvriers),comme l’a fait remarquer Daniel Bertaux (1969, p. 451).4

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