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COMBIEN TU M'AIMES? - OFCE - Sciences Po

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UNE ANALYSE ÉCONOMIQUE DE LA POLITIQUE CINÉMATOGRAPHIQUE FRANÇAISEcontexte de crise, le Plan Lang vise une reconquête du public fondéesur la production de films français à budgets ambitieux. Ainsi, le SAfavorise bien ce type de films, concentrant encore plus la destinationdes financements, mais ne permet pas de revenir à une situationfavorable en termes de part de marché : le cinéma américain restemajoritaire en France en salle depuis 1987.3.2.2. Le Plan Lang renforce la concentrationLa mise en œuvre par le Plan Lang d’une reconquête du publicfondée sur la production de films français à gros budgets, s’appuyantsur la croyance que les budgets font les entrées, s’est traduite par lesmodifications suivantes:— L’uniformisation 60 des taux d’attribution du SA généré lors del’exploitation en salles. Cette évolution vise à supprimer la sanction dusuccès en salle propre à l’ancien système de taux dégressifs, et donc àne pas décourager la production de films coûteux.— La prise en compte des frais d’édition ou des frais de copies dansle calcul du droit au soutien automatique accordé aux distributeurs (àpartir d’un investissement plancher de 800000 francs — 121959 euros).Cette modification avait pour but de faciliter la mise en place depolitiques d’édition d’envergure, élément considéré comme indispensablepour assurer la rentabilité d’une production coûteuse.Le Plan Lang permet d’infléchir la tendance observée au cours desannées 1980 de sous-utilisation par les firmes les plus performantes deleurs droits au soutien. En facilitant l’engagement massif de ces firmessur les films onéreux, il introduit, par les montants budgétaires mis enjeu, un effet de levier permettant une gestion optimale des droits detirage. Il rétablit ainsi le pouvoir d’incitation du soutien sur ce segmentde la production. En 2004, 61 % des droits au soutien automatiquemobilisé dans le financement de la production émanent de dix sociétés(soit 6,6 % de l’ensemble des sociétés ayant mobilisé du soutien en2004). Celles-ci regroupent la quasi totalité des filiales de productiondes diffuseurs hertziens 61 (TF1 Films Production, France 2 Cinéma,60. En 1988, le calcul de l’aide générée par un film lors de son exploitation en salles reposaitsur le barème suivant :— 120 % de la TSA générée par la part de la recette inférieure à 30 millions de francs ;— 95 % de la TSA générée par la part de la recette comprise entre 30 et 40 millions de francs;— 60 % de la TSA générée par la part de la recette supérieure à 40 millions de francs.61. L’ouverture du soutien automatique aux chaînes de télévision (via leur filiale de production)peut surprendre. Elle constitue en fait un des nombreux doublons de la politique cinématographiquefrançaise. Le traitement des diffuseurs en matière de soutien de la productioncinématographique domestique est ainsi exemplaire de la complexité et du manque d’efficiencede l’allocation des ressources de ce dispositif. Les diffuseurs ont une obligation d’investissementdans la production cinématographique. Celle-ci prend la forme d’une taxation de leur chiffred’affaires. Toutefois, de manière contradictoire, ces investissements ouvrent droit au soutienautomatique (dans le cas d’un apport en part coproducteur) pour les filiales cinéma de ces chaînes.Situation d’autant plus paradoxale que les diffuseurs sont par ailleurs, par le biais d’une taxe sur317Revue de l’<strong>OFCE</strong> 97

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