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COMBIEN TU M'AIMES? - OFCE - Sciences Po

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UNE ANALYSE ÉCONOMIQUE DE LA POLITIQUE CINÉMATOGRAPHIQUE FRANÇAISE4. Conclusion« Oh tu n’as pas toujours été aussi fatalitaire – Fataliste –Si tu veux le résultat est le même »(Carné, M. 1938)La théorie économique propose des arguments justifiant le soutiende l’industrie cinématographique. Elle l’oriente alors vers la poursuited’objectifs culturels tel celui de la diversité de la production. Cettediversité s’exprime à deux niveaux. Sur le plan national, elle vise àpréserver les structures de la frange, garante de la diversité de laproduction domestique. Sur le plan international, elle justifie le soutiendes entreprises domestiques dont l’activité pourrait être menacée parla concurrence des firmes américaines, le risque étant la disparition dela production nationale. Depuis 1959, la politique cinématographiquefrançaise tente de satisfaire ce double objectif sans forcément l’afficher:le soutien automatique à la production viserait ainsi à soutenir laproduction domestique pour la maintenir à un niveau quantitatif élevéquand l’AR s’occuperait de la promotion des premiers films et d’uncinéma de qualité répondant à des critères éloignés des normes dumarché.Il semble pourtant qu’aux objectifs culturels s’ajoutent bien desimpératifs d’ordre industriels, questionnés par l’UE et l’OMC. De fait,la réorientation en 1989 du soutien automatique vers la production desfilms à budget ambitieux a abouti au renforcement des firmes domestiquesdu centre oligopolistique, au détriment des acteurs de la frange.En altérant la situation économique de ces derniers, il accroît leurprécarité et rend d’autant plus difficile la satisfaction des objectifsassignés à l’Avance sur Recettes. En recentrant de manière explicite leCompte de Soutien vers la rémunération des externalités positives dela frange productive, le système français gagnerait en clarté et enefficacité. Si la récente réintégration d’un barème de taux dégressif pourle calcul des droits au soutien automatique marque une évolution dansle bon sens, elle n’est pas faite pour des motifs explicites mais pourdes raisons de gestion à vue de la conjoncture des entrées en salle.Références bibliographiquesADLER M., 1985 : « Stardom and Talent », American Economic Review,vol. 75, n° 1, pp. 208-212.AKERLOF G.A., 1970 : « The market for Lemons: Quality Uncertaintyand the Market Mechanism », The Quaterly Journal of Economics,vol. 84, n° 4, pp. 488-500.323Revue de l’<strong>OFCE</strong> 97

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