13.07.2015 Views

Le diagnostic territorial : outil de l'action publique - Lara

Le diagnostic territorial : outil de l'action publique - Lara

Le diagnostic territorial : outil de l'action publique - Lara

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

.d’une communauté <strong>de</strong> culture lointaine en en apprenant progressivement les co<strong>de</strong>s.La posture théorique consiste à s’interdire dans cet apprentissage toute interprétations’appuyant sur <strong>de</strong>s entérinations <strong>de</strong> discours d’acteurs portant sur le vrai et le faux. Loin <strong>de</strong>clore les débats épistémologiques (une sociologie peut alimenter une réflexionépistémologique mais non s’y substituer) cette double approche rend intelligible la scienceen tant qu’activité sociale sous un angle surprenant.<strong>Le</strong>s rapports classiques que proposent les analyses entre science et société sedéclinaient sous trois aspects.• <strong>Le</strong> premier est l’irréductible indépendance <strong>de</strong> l’activité scientifique par rapport àson contexte social : la science se fait par un ordre <strong>de</strong> discours particulier (le logos)portant sur une réalité extérieure au fait social (voire le contenant : la Nature).• <strong>Le</strong> second est la détermination culturelle du fait scientifique par le contextesocial à <strong>de</strong>s <strong>de</strong>grés d’intensité variable allant du sociologisme (le fait scientifiquen’est qu’un fait social parmi d’autres) à la lecture paradigmatique (l’activitéscientifique s’ancre dans un socle culturel <strong>de</strong> croyances partagées par les membresd’une communauté scientifique).• <strong>Le</strong> troisième s’intéressant <strong>de</strong> façon fonctionnaliste aux variations que <strong>de</strong>scontextes institutionnels, mésosociologiques ou organisationnels, différentspouvaient occasionner aux “ performances ” <strong>de</strong> la production scientifique. Engros soit le vrai existe indépendamment <strong>de</strong> la société, soit, il en est un ordre <strong>de</strong>discours relatif, soit-on ne pose pas la question du vrai .L’approche <strong>de</strong> Callon et Latour propose <strong>de</strong> ne pas accepter les limites du troisième choixsans rentrer dans la polarité du débat entre les <strong>de</strong>ux premières approches.La science, vue à travers leurs lunettes, est précisément l’activité qui produit simultanémentet constamment la frontière entre “ nature ” et “ culture ”. Il n’est nul besoin <strong>de</strong> prendreposition ou <strong>de</strong> renoncer à prendre position épistémologiquement. La sociologie <strong>de</strong> latraduction offre une lecture <strong>de</strong> la science comme action. Action <strong>de</strong> production <strong>de</strong> lafrontière entre le social et le naturel, entre le fatal et le contrôlable, entre l’objectif et lesubjectif. De part le lien intime qui s’est instauré entre le scientifique (le “ c’est vrai ”) et letechnique (le “ ça marche ”) ; un fait scientifiquement étudié <strong>de</strong>vient naturel (objectivementexplicable) et potentiellement contrôlable ; un fait techniquement produit <strong>de</strong>vient contrôlableet potentiellement naturel… L’activité scientifique, <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue, ne tire donc pas saspécificité <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong> ses objets ou <strong>de</strong> sa métho<strong>de</strong>, pas plus qu’elle n’est qu’une activitéparmi tant d’autres dans la société : elle est l’activité qui ne peut ni présupposer une natureni un ordre social car elle est l’activité qui trace la frontière entre ces <strong>de</strong>ux ordres du réel àpartir <strong>de</strong> laquelle se bâtissent simultanément la stabilité naturelle et l’ordre social.L’exemple <strong>de</strong> la pompe à vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> BoyleSi l’on prend l’un <strong>de</strong>s exemples que cette école <strong>de</strong> pensée a développé, à savoir le lien entrela théorie <strong>de</strong>s gaz et la pompe à vi<strong>de</strong> <strong>de</strong> Boyle, ce discours <strong>de</strong>vient moins abstrait. En effet,l’on voit que la façon dont Boyle a conçut sa pompe à vi<strong>de</strong> et ses plans <strong>de</strong> réalisationconvient aussi bien à une démonstration expérimentale scientifique qu’à une démonstration<strong>publique</strong> reproductible le plus facilement possible et susceptible <strong>de</strong> remporter l’adhésion d’unpublic amateur voire candi<strong>de</strong>. Par exemple, par une attention poussée dans la réalisation<strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> cette pompe non seulement à sa capacité <strong>de</strong> produire le vi<strong>de</strong> mais à êtrereconstruite hors la présence <strong>de</strong> son concepteur. Mais aussi par le fait que l’usage <strong>de</strong> cet28

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!