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Le diagnostic territorial : outil de l'action publique - Lara

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.Pour ce qui est <strong>de</strong>s questions éprouvées ex post par la DDE, commençons parmentionner au passage le cas <strong>de</strong> Nancy où le dispositif a « techniquement » tellement bienfonctionné que la DDE s’est trouvée faire les frais d’un « retour <strong>de</strong> bâton » géopolitique <strong>de</strong> lapart du Conseil Général, ce <strong>de</strong>rnier s’élevant ouvertement contre ce qu’il avait perçu commeune trop gran<strong>de</strong> proximité entre le District et les services <strong>de</strong> l’Etat. Puis, en ce qui concerneLongwy, précisons que les interrogations <strong>de</strong> la DDE se projettent sur trois dimensions tenuesséparées par son discours : la dimension du partenariat local (rôle <strong>de</strong> médiation <strong>de</strong> l’Agenced’urbanisme), la dimension <strong>de</strong> politique régionale (conflit Préfecture <strong>de</strong> région – District), ladimension managériale (articulation Préfecture <strong>de</strong> région – Préfecture <strong>de</strong> département).A l’échelon local, et puisque le <strong>diagnostic</strong> a aussi été « une manière <strong>de</strong> tester lanature <strong>de</strong>s relations que pouvaient nouer l’Observatoire en tant qu’Agence d’Urbanismeavec la DDE », s’impose donc d’abord l’interrogation suivante : « quid <strong>de</strong> la neutralitétechnique <strong>de</strong> l’Agence quand elle aura affaire au projet ? ».Au niveau régional, dominent ensuite <strong>de</strong>s questions formulées en termes <strong>de</strong> conflitpolitique (« luttes d’influence »). Et s’il est difficile <strong>de</strong> savoir si le positionnement technique <strong>de</strong>la DDE constitue à cet égard une cause ou une conséquence <strong>de</strong> la « pru<strong>de</strong>nce » qui estvisiblement la sienne concernant ces questions, retenons simplement ici qu’elle déclare àleur propos « ne pas détenir tous les tenants et aboutissants ».Sur le plan managérial enfin, perdure pour la DDE la question <strong>de</strong>s relationstraditionnellement ambiguës, et localement parfois difficiles, entre Préfecture <strong>de</strong> département(aujourd’hui pilote du <strong>diagnostic</strong> d’agglomération) et Préfecture <strong>de</strong> région (aujourd’hui pilote<strong>de</strong> la contractualisation). <strong>Le</strong> préfet <strong>de</strong> Département venant d’être remplacé, cette situation —illustrant par ailleurs le compartimentage <strong>de</strong> l’action <strong>publique</strong> <strong>territorial</strong>e à la française —sera-t-elle en mesure <strong>de</strong> changer ?Face à cette séparation circonspecte <strong>de</strong>s problèmes, tranche le discours <strong>de</strong> lanouvelle Agence d’urbanisme. Pour elle, une telle dissociation — ne serait-ce que dans uneperspective strictement analytique — n’est pas pertinente car jugée profondément« irréaliste ». De son point <strong>de</strong> vue, les questions d’ordre laissées en suspens par le<strong>diagnostic</strong> d’agglomération traversent les échelles et, pour reprendre l’idée <strong>de</strong>« connaissance », informent <strong>de</strong>s dysfonctionnements <strong>de</strong> l’action <strong>publique</strong> <strong>territorial</strong>e, moins« acteur par acteur », que prise dans son ensemble. D’autant qu’à ces interrogationsconcernant les acteurs en présence s’ajoute, selon elle, la question <strong>de</strong>s « absents » : lescommunes belges et luxembourgeoises membres <strong>de</strong> l’association transfrontalière,« lesquelles représentent plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> ladite zone agglomérée ». Déplorant que ces« acteurs incontournables » n’aient pas été associés au <strong>diagnostic</strong> par les services <strong>de</strong> l’Etat,elle se voit répondre par la DDE que si l’Etat local s’est refusé à promouvoir un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>coopération transfrontalière qu’il juge déséquilibrée et s’exerçant au détriment <strong>de</strong> la partiefrançaise, par ailleurs beaucoup moins dynamique et développée, n’empêchait le District <strong>de</strong>procé<strong>de</strong>r à cette association <strong>de</strong> son propre côté.Perçue à raison par la DDE comme ayant « une vision assez politique » (en tantqu’<strong>outil</strong> d’expertise essentiellement dévolue à la collectivité d’abord mais aussi en tant qu’ex-Observatoire institué dans le cadre <strong>de</strong> l’« agglomération transfrontalière dont on ne peutignorer l’ambition en termes <strong>de</strong> projet politique »), l’Agence d’urbanisme semble ainsi neretenir <strong>de</strong> sa participation au <strong>diagnostic</strong> que la restriction <strong>de</strong> son rôle <strong>de</strong> médiation au seulregistre technique — limitation aussi légitime pour la DDE qu’elle a été vécue sur le mo<strong>de</strong>partiel <strong>de</strong> l’injonction au silence par l’Agence d’urbanisme. Cédons-lui donc ici la parole,laquelle éclaire du point <strong>de</strong> vue local ce qu’elle analyse comme une crise <strong>de</strong>s échellesd’autorités.Selon l’Agence d’urbanisme, les questions d’autorité posées au système d’action<strong>publique</strong> <strong>territorial</strong>e présentent à Longwy un caractère quasi ”originel” « à partir du moment52

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