Le diagnostic territorial : outil de l'action publique - Lara

.La fin de la première phase se refermait sur la problématique suivante : un espacetransactionnel est-il en train de se former localement à l’occasion du diagnosticd’agglomération de Longwy ?Disons-le d’entrée, le diagnostic d’agglomération n’a guère conduit à l’amorce d’unetelle logique.A première vue, il semble même constituer au contraire comme un prudent« statu quo », « moment d’équilibre » confiné au milieu local au sein d’un contexte d’actionpublique territoriale apparaissant lui comme de plus en plus tendu. Non pas l’initiation d’une« dynamique partenariale » mais la « ”cristallisation” de points de vue existants et l’affichagede projets latents n’augurant guère d’une amorce de stratégie collective.Pour autant, ce constat n’est pas de nature à infirmer nos deux hypothèses de travail.Il ne fait seulement que préciser leur énonciation volontairement large au sein d’unepremière phase de travail conçue comme à dominante exploratoire.La seconde hypothèse, d’abord, sera replacée dans le long terme. Le passage d’un« modèle d’inclusion » à une « logique transactionnelle », avant de s’instituer, est d’abord unproblème. Fondamentalement, c’est d’ailleurs le même problème que celui qui se poseaujourd’hui en matière d’action publique territoriale (mais de manière peut-être moinssensible) sur l’ensemble du territoire français. A cet égard, la prolifération actuelle desdispositifs de contractualisation ne saurait masquer les incertitudes et rapports deforce multiples qu’engendre localement une telle vague de territorialisation despolitiques publiques. Rendue d’autant plus difficile qu’elle concerne ici un territoiretransfrontalier, la mise en œuvre de nouveaux partenariats ne formera donc pas le matériaumais plutôt ”l’horizon problématique” de notre étude de cas.Tel qu’il a été présenté et sera encore détaillé plus loin, le système d’action publiqueterritoriale qui nous occupe ici n’est donc à considérer que pour ce qu’il est : unecristallisation complexe et circonstanciée d’un ”entre-deux”. Et si « redéploiement » (CIADT),« droit d’inventaire » (District) ou « promesses de synergies » (DDE) témoignent tous d’uneperspective de changement c’est aussi pour dire les tensions et les doutes que génère, surle territoire de Longwy plus qu’ailleurs, la référence à une nouvelle donne.Quant à la première hypothèse, il découle de ce qui précède que ladite « rétroactiondu diagnostic sur le système d’acteurs » conviendra d’être approchée non plus en actesmais au travers des discours. Avant que le diagnostic puisse constituer (ce qu’il n’est pas ici)un processus « stratégique » visant à articuler les différents points de vue, c’est la manièredont il concourt pour ses acteurs à « un processus de connaissance géopolitique » (voir notede cadrage J.Y. BION) qu’on s’attachera désormais à discuter.Influences réciproques de ces deux notions qui donnent son titre à la démarche duCERTU continueront donc d’être illustrées par un double questionnement, mais reformulé dela façon suivante :−−En quoi le diagnostic d’agglomération de Longwy a-t-il consisté en une inscription dusystème d’action publique territoriale ? Que peut-on lire dans la manière dont il a étéélaboré, ainsi que dans son contenu, des dynamiques d’acteurs caractérisant cesystème ?En quoi cette inscription permet-elle en retour de préciser les incertitudes pesantaujourd’hui le système d’action publique territoriale ? Et de fait, comment les acteursimpliqués dans ce diagnostic l’utilisent-ils a posteriori comme outil d’analyse dusystème auquel ils appartiennent ?43