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éphémères et curiosités : un patrimoine de circonstances - Arald

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Actes du colloque Éphémè res e t curios ité s : <strong>un</strong> patr i moine <strong>de</strong> circon stances .Cha mbér y, 2 3 <strong>et</strong> 24 s e pt e mbr e 200 4, da n s l e c adre du Mo is du pa tr imo in e écrit.« Il nous semble équitable que ces travailleurs <strong>de</strong> l’avenir sachent au prix <strong>de</strong> queltravail, avec quelle patience <strong>et</strong> quelle persévérance ces innombrables mi<strong>et</strong>tesd’histoire furent recueillies, annotées <strong>et</strong> classées. Ma<strong>de</strong>moiselle Vallery-Radot y aconsacré pendant nombre d’années tout le temps que lui laissaient disponible lesnombreuses œuvres dont elle s’occupait. Combien <strong>de</strong> fois a-t-on pu la voir arriverhâtivement entre <strong>de</strong>ux courses, r<strong>et</strong>irant <strong>de</strong> son sac à main quelques documents oucoupures qu’elle venait <strong>de</strong> recueillir, puis, sans prendre le temps <strong>de</strong> s’asseoir,s’agenouillant <strong>de</strong>vant sa table pour rédiger quelques notes ou écrire quelquesfiches. »Au bout <strong>de</strong> vingt ans <strong>de</strong> collecte, en 1910, elle ouvre ce qu’elle intitule le « musée Jeanned’Arc » aux amateurs <strong>et</strong> aux curieux, sans soute à son domicile, 3 rue Saint-Dominique àParis. En 1913, le livre d’or porte la signature <strong>de</strong> johannistes éminents tels que Joseph Fabre,Pierre Lanéry d’Arc ou Camille Beaulieu, tous impressionnés par l’ampleur du travailaccompli. Camille Beaulieu y voit alors la collection johannique la plus complète <strong>de</strong> l’époque.La guerre <strong>de</strong> 1914, si elle relance le culte <strong>de</strong> Jeanne dans sa dimension patriotique, marque<strong>un</strong> tournant dans l’œuvre johannique <strong>de</strong> Camille. La récolte documentaire continue, avec laconstitution d’<strong>un</strong> dossier entièrement consacré à l’image <strong>de</strong> Jeanne dans la Gran<strong>de</strong> Guerre.Mais la je<strong>un</strong>e femme n’aura pas le temps d’y m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> l’ordre, car elle semble avoir trouvé<strong>un</strong>e cause humanitaire à laquelle elle se consacre désormais <strong>et</strong> qui la rapproche <strong>de</strong> sonmodèle dans l’action : elle donne tout son temps à la Société <strong>de</strong>s amis <strong>de</strong>s soldats aveuglesfondée par son père, jusqu’à s’oublier elle-même <strong>et</strong> à m<strong>et</strong>tre sa santé en péril. Elle enmourra peut-être, peu d’années plus tard, le 14 février 1927, à l’âge <strong>de</strong> 46 ans.Après 1920, malgré le r<strong>et</strong>our <strong>de</strong> la paix, les visites au musée Jeanne d’Arc se font rares <strong>et</strong> lesaccroissements <strong>de</strong> la collection semblent se ralentir. Il est vrai qu’à c<strong>et</strong>te date la gran<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>Jeanne d’Arc est enfin reconnue, avec la dimension divine <strong>de</strong> sa mission, après sacanonisation célébrée par l’Église catholique le 16 mai 1920 <strong>et</strong> la création <strong>de</strong>s Fêtes Jeanned’Arc, célébration nationale annuelle qui lui est dédiée.La collection johannique <strong>de</strong>vient rouennaiseTrès ébranlés par la mort <strong>de</strong> leur fille, M. <strong>et</strong> Mme Vallery-Radot doivent envisager l’avenir <strong>de</strong>la collection qu’elle leur a laissée, en restant fidèles aux intentions <strong>de</strong> celle-ci.Après avoir hésité entre les villes <strong>de</strong> Domrémy, Orléans <strong>et</strong> Rouen, ses parents déci<strong>de</strong>nt, en1932, <strong>de</strong> faire don <strong>de</strong> c<strong>et</strong> ensemble à la ville <strong>de</strong> Rouen, « <strong>de</strong>rnière <strong>et</strong> douloureuse étape <strong>de</strong>Jeanne d’Arc ». Or la cité norman<strong>de</strong>, contrairement aux autres lieux importants <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>Jeanne, Domrémy <strong>et</strong> Orléans en particulier, ne s’était jamais vraiment préoccupée jusqu’àc<strong>et</strong>te date d’entr<strong>et</strong>enir vivante la mémoire <strong>de</strong> l’héroïne, encore moins <strong>de</strong> ré<strong>un</strong>ir <strong>un</strong>evéritable collection documentaire <strong>et</strong> muséographique autour d’elle. Contacté en janvier1933, le professeur Richard, adjoint au maire <strong>de</strong> Rouen chargé <strong>de</strong> l’Instruction publique <strong>et</strong><strong>de</strong>s Beaux-Arts, accepte avec empressement le principe du don proposé.Le transfert <strong>de</strong>s collections du « musée Jeanne d’Arc », jusque-là pieusement conservéesdans leur domicile <strong>de</strong> Versailles, est cependant r<strong>et</strong>ardé par la mort en janvier 1933 <strong>de</strong> RenéVallery-Radot, puis en 1934, <strong>de</strong> sa femme.

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